Exercice inédit d’écriture créative 42

Mot estropié, suite accident de syntaxe,
demande d’urgence, don d’organe.
Accepte…

Imaginez la suite

12 réponses

  1. Clémence dit :

    Mot estropié, suite accident de syntaxe, demande d’urgence, don d’organe. Accepte…

    Il y a quelques siècles, un fait divers fut colporté de ville en ville, de pays en pays. Trois mots suffisaient pour résumer cet accident syntaxique !

    Dans un bistrot de la vieille ville, Nicolas festoyait  avec ses copains. Un anniversaire, cela vaut bien un peu de caviar et quelques bouteilles de vodka !

    Lorsqu’il sortit aux petites heures, il demeura bouche bée sur le trottoir. Il fut heurté par une calèche et par une vision fantasmagorique. Le soleil tournait dans un ciel étoilé.

    Le cul par terre, Nicolas passa ses mains sur son visage, se frotta énergiquement les paupières, cligna des yeux… rien ne changea.
    Il se releva, haussa les épaules et s’en retourna chez lui en répétant à l’infini trois mots *, au point d’en perdre sa syntaxe et sa sémantique !

    A la demande en urgence de don d’organe (langue bien pendue de préférence) seule une langue de bois répondit . On soupçonna une certaine communauté d’avoir voulu faire feu de tout bois.

    Ceci expliquant cela ou l’inverse, la connaissance du monde en fut drôlement ébranlée.

    Cinq siècles plus tard, l’histoire se répéta, mais cette fois, un seul mot fut gravement estropié.

    Dans un bistrot de la cité, Brice festoyait  avec ses copains. Un anniversaire, cela vaut bien un plat de baies d’argousier et de physalis et quelques bouteilles d’eau brassée et aromatisée aux cônes de houblon.

    Lorsqu’il sortit aux petites heures, il demeura bouche bée sur le trottoir. Il fut heurté par un vélo et par une vision fantasmagorique. Dans le ciel étoilé, la terre avait remplacé la lune.

    Elle avait la mine  déconfite, son teint d’azur virant au marine tirant sur le kaki…

    Une demande de dons d’organe fut lancée. En codicille, la mention : « Accepte…. même de seconde main »:
    – Ventilateurs ou éventails,, pour assister sa respiration.
    – Épuisettes , filtres à café, ou grattounettes pour désengorger sa circulation.
    – Frigidaires ou cuisinières pour stabiliser sa température.
    – Entonnoirs ou étrangloirs pour réguler sa digestion
    – …

    A ces demandes en urgences de dons les plus divers, on répondit que le don n’était plus de mise. Tout se monnayait.

    Vraiment, que le soleil tourna auteur d’elle ou qu’elle tourna autour du soleil, la Terre allait vraiment mal.

    ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

    * Soleil / tourne /Terre.

  2. Sabine dit :

    Mot estropié, suite accident de syntaxe, demande d’urgence don d’organe compatible avec lui-même pour éviter le rejet. Accepte donc uniquement son jumeau pour faire « bonbon », voire son alter ego féminin pour faire « bonbonne ». Accepte éventuellement de déménager à Bonnières pour faire « bonbonnières ». Autres mots s’abstenir.

    ©Margine

  3. Pascal Perrat dit :

    Merci Alain. Ce texte à « mi-mot » nous remet en mémoire le nom d’un chanteur enchanteur.

  4. Alain dit :

    À mi-mot

    Mot estropié, suite accident de syntaxe, demande d’urgence, don d’organe.
    Accepte toute terminaison de rhésus féminin. Consoeurs boîteuses victimes de fautes de frappe bienvenues. Mon pseudo : bancal. Réf annonce : 1266

    De infinie à bancal (réf 1266)
    Amputée par mauvaise secrétaire, cherche compagnon pour me commencer. Suis monosyllabe musicale le plus souvent employée dans les domaines scientifique et artistique.

    De bancal à infinie :
    Serais-tu ma béquille, gentille fille? Moi dissyllabique, peu esthétique.

    De infinie à bancal :
    Cher disgrâcieux, dis en plus. Une charade pour te deviner?

    De bancal à infinie :
    Ne suis guère rompu à cet exercice mais vais essayer.
    Avec mon premier on a de la veine
    Mon second protège du voisin.
    Et toi? Labiale ou sifflante?

    De infinie à bancal :
    Moi : soyeuse
    Toi : le premier : cave? (veine cave)
    le second : la haie
    Ce qui donnerait cave. Ne chercherais-tu pas canem?

    De bancal à infinie :
    Bon pour le second, encore un petit effort pour le premier.
    Toi : ise, ase ou ose?
    Ose donc te dévoiler!

    De infinie à bancal :
    Si tu es poé, je suis sie. On fait la paire!

    De bancal à infinie :
    Comme Nougaro, mon héros :
    Rimons, rimons tous les deux
    Rimons rimons si tu veux
    Même si c’est pas des rimes riches
    Après tout on s’en fiche!

    Alain Lafaurie

  5. Frédérique dit :

    Mot estropié, suite accident de syntaxe, demande d’urgence, don d’organe. Accepte mots ayant une, deux ou trois jambes. Également preneur de toute ponctuation susceptible de penser ses maux. en revanche, orthographe défaillant, vocabulaire inapproprié, rime inopportune s’abstenir. Merci

  6. Françoise - Gare du Nord dit :

    Dans le louable souci du développement durable et l’inavouable obsession de la réduction des effectifs, les vénérables hommes en vert ont décidé de diminuer la pagination de la 15e version du Grand dictionnaire de l’Académie française.

    Or, suite à un accident de syntaxe – j’ai été malencontreusement coupé à la fin d’une phrase – ma fin a été perdue. Donc, pour retrouver mon intégralité tout autant que mon intégrité, je me trouve contraint de faire appel en urgence au don d’organes.

    Le problème c’est que je n’ai pas vraiment envie de retrouver ma moitié, le pontifiant, l’épuisant, l’inénarrable « honneur ». Avec lui, ma vie fut épouvantable. Alors, inutile de me greffer « union », « espoir » « accord » ou « illusion ». Merci bien ! Dans la mésentente et déprime, j’ai déjà donné.

    Seulement, je suis dans l’embarras, un vaste choix s’offrant à moi. Cette nouvelle liberté me pousserait à choisir « pote » mais je crains bien que cela ne tourne très vite à la tyrannie. « Sous » ? Paradoxalement, cela ne me permettrait pas vraiment de sortir la tête hors de l’eau.
    « Œuvre » : Bonjour l’ennui !

    Dieu, que c’est difficile. Rien ne me satisfait. Toutes les opportunités me conduisent à envisager une vie synonyme de séparation, de privation, d’opposition.

    Finalement, je vais accepter de me faire greffer des « seins » suite à l’offre qui m’a été faite par un auteur qui écrit en argot et souhaite se débarrasser au profit d’une paire de nibards et pouvoir enfin me consacrer à ma vocation artistique.

    Signé « Des »

    • Pascal Perrat dit :

      Je retrouve là, votre belle imagination et le même plaisir à vous lire.
      Le fin arrive en beauté, et tous les roberts s’en félicitent

  7. Pascal Perrat dit :

    Caroline
    Les mots vous remercient pour le joli soutien que vous leur apportez, vos lecteurs aussi. Ils souhaitent d’ailleurs retrouver votre style et votre prose en d’autres aussi belles occasions.

    Belle semaine

  8. Pascal Perrat dit :

    Ordonnance du docteur Perrat au patient Mickaël

    Couper les phrases en trois :
    Une pour le sujet
    l’autre pour le verbe
    la troisième pour le complément.
    Réduire la consommation d’adjectifs
    continuer à produire de belles idées sans modération
    ne jamais « descendre en bas » de gamme

  9. caroline B. dit :

    Mots estropiés, suite accident de syntaxe demande d’urgence don d’organe.
    Accepte…
    Le coeur à l’envers des mots d’amour même tout mélangés sur le verbe ESPERER, l’accent en grave situation et des ribambelles de -bien formulés-, froissés, mal pliés, chacun la valise d’un mode inventé à la main, et prêt à s’embarquer sur toutes les passerelles d’un poème en langue imaginée, en une phrase de mots pourquoi pas, de guingois, qui même la béquille à la main, sont à l’orée, toujours, de se réinventer.
    +
    Tous les dragons de la grammaire assis sur des malles, en partance pour des pages en pointillés laissant ainsi, libre champ à la liberté de s’écrire, même pour les plus mal embarqués, en -chavire- de toutes les règles de l’ordre et de la construction comme il se doit un point c’est tout.
    Alors,
    Faire belle harmonie dans ce carnage -désyntaxé- à toutes les différences, constructions déréglées, accidentées, handicapées de tous les accords et en tous genres.
    Que,
    La gram…mère de cette belle désorganisation présidentielle de l’étude langagière, offre ses bras à nos maux pour les porter, et puis ses mains pour les apaiser, et enfin ses doigts pour leur écrire un chemin, quoiqu’il arrive, au champ d’honneur du verbe aimer de ce monde des mots estropiés..
    Et,
    pour terminer, par faute joyeuse de -l’auretaugraffe- qui n’a qu’a se rhabillé, voici donc un coeur grand, du bout de nos crayons, pour blessure accidentelle à réparer

    Attention !
    Don d’organe envoyé………………………………………
    Stop.
    A bientôt
    pour des mots enchantés…

  10. Mickaël dit :

    « nul ne peut le croire mais quand à ma naissance j’ai vu que j’étais pas complet, les médecins ont affirmé que c’était irréversible..mais à force de travail et de courage voilà que notre communauté les mots de la syntaxe orpheline, pathologie répandue chez les ostralopiteks, s’enrichit de jour en jour de nouveaux adhérents motivés et abimés..ceux-ci permet une prise de conscience collective des arcanes de la médecine..ainsi il n’est plus rare de trouver en chacun une raison de croire que l’évolution des espèces, cher à Darwin, libère un espace ténu mais libérateur de courage et d’abnégation dans toutes les pathologie grammaticale..dans la catégorie des fidèles je ne vous présente plus Mr « monter », petit verbe du premier groupe qui sous ses airs nonchalant renferme une frustration terrible, je m’explique depuis que le syndrome « pléonasme » touche certaine mot de notre langue, Mr monter ne plus aller en haut tranquillement s’en se faire ouspiller par les fervents dépositaires de la langue française, même l’approche structuraliste de Lacan ne console pas Mr « monter » qui cherche désespérement un moyen d’aller en haut sans se faire remarquer ni reprendre par la vox populi..mon cas le plus risible est celui de Mr « conjecture » qui suite à un diagnostique médicale récent, comprend mieux pourquoi les gens le confonde avec Mr « conjoncture », il souffre de la maladie de la paronyme aigüe et de ce fait arrive désormais à mieux accepter cette ineptie malheureuse..depuis peu j’ai un patient plus complexe qui demande des heures de prises en charge et un accompagnement délicat et soigné..un trouble de la personnalité rare et qui me demande une attention de tous les instants, Mme Dolto est son épreuve du miroir est d’une grande aide, en effet le reflet que lui renvoie le celui-ci apporte à Mr « paysage » un soulagement salvateur, de surcroit un apaisement pour une pathologie complexe la « métaphore », mon patient se trouve emprisonné dans une phrase où son sens originel est déformé pour en devenir celui d’un autre..Paul Verlaine lui même en a causé un dommage collatéral en écrivant  » votre âme est un paysage choisi »..bref ce cas est tellement instable que je me protège aussi pour éviter un transfert irréversible..pour finir sur la bande des estropiés j’ai le privilège d’avoir une paire de jumelle fabuleuse et impétueuse..un casus belli les rapprochent et à la fois les éloignent, elles souffrent de l’infection d’oxymore qui dans un contexte particulier fait des étincelles puisque à part être nées dans un même noyau tous les sépare et surtout leur sens..dans la vie de tous les jours aucun soucis des femmes très charmantes au demeurant ( ne pas confondre avec Nicolas ex france inter) , mais placées les ensemble dans une phrase et c’est un cataclysme grammatical..je vous présente Mlle « obscurité » et Mlle « clarté » et pour argumenter mon diagnostique je citerais Corneille dans le Cid « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles; enfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;l’onde s’enfle dessous,et d’un commun effort; les Maures et la mer montent jusques au port. »..voilà j’espère que ma tribus de mots égarés vous a plu..pardon les mots estropiés, de quoi vous me parlez..comment le don d’organe grammaticale..mais Monsieur vous n’êtes pas dans le bon service ici, nous, nous occupons des maladies mentales des mots, la partie syntaxe pure c’est au troisième étage..mais il n’y a pas de quoi..au plaisir..pardon..comment je m’appelle Docteur Peyrat monsieur docteur en mot malade pour vous servir… »
    Merci de votre lecture à bientôt..

  11. Marianne dit :

    Accepte…..baume au coeur

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