Exercice inédit d’écriture créative 22

Petit, je faisais des fautes de français,
maintenant je fais des fautes de pensées.
Cela depuis…

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9 réponses

  1. Clémence dit :

    Petit, je faisais des fautes de français, maintenant je fais des fautes de pensées. Cela depuis…

    Quel cauchemar, ces lettres qui dansent en folle sarabande ! Doublées ou non doublées. Celles qui, doublées, ont un tout autre sens que non doublées. Cela me rappelle la mésaventure de ce journaliste local qui avait oublié le second « n » en faisant référence aux annales municipales
    Les homonymies de « s » « f » « j » et le jeu de rami des voyelles !

    Quelle casse-crayon ! Mais, comme tout arrive, j’y suis aussi arrivé. Je ne fais plus de fautes de français. Mais maintenant, je fais des fautes de pensées.

    Cela depuis que j’ai acheté un pierre sacrée. Elle facilite, dit-on, la communication. C’est fabuleux, depuis, j’ai la plume facile et le verbe haut, ponctué d’élégants lapis lazuli. Oh, veuillez me pardonner cette erreur de Et cela a empiré depuis que j’ai ré-écouté l’intégrale de Raymond Devos.

    Dernièrement, j’ai tenté de faire comme lui.
    Réagissant distraitement à un propos, ma femme me demanda où j’avais été chercher de telles pensées. Pensant à un reproche ou à un oubli de ma part, je me suis empressé d’aller chez le fleuriste du coin de lui en rapporter une caissette. De pensées.
    Ce à quoi, elle me répondit:
    – Mais à quoi as-tu pensé ?
    Elle aurait dû formuler sa pensée autrement.
    – Mais à qui as-tu pensé ? Tu sais que je déteste les pensées !
    Je me rendis vite compte que c’était mal parti car je lui offrais un visage chafouin.
    – Allez, vas-y, dit-elle, vide ton sac. Oh, et puis, pas la peine, je sais à quoi tu penses…

    Ainsi donc, nous étions deux à faire des fautes de pensées. Mais le pire était à venir !

    Un jour de grand nettoyage printanier, elle mit la main sur un livre égaré sur une de mes étagères. « Mes mauvaises pensées. »
    Elle ne prit pas le temps de le lire. Elle le lança sur la table en hurlant…
    – Alors que je pensais que tu cultivais tes pensées….tu….tu….
    – Attends, ce n’est pas ce que tu crois…
    – Comment peux-tu savoir ce que je crois !

    Le ressort était à nouveau remonté. A bloc. J’appelai Calliope au secours. Elle me rappela sagement la différence entre faute et erreur. Je continuai mes recherches dans le catalogue des citations, histoire de mettre un point final à cette surenchère de fautes de pensées.

    J’en trouvai une qui me plaisait. Je l’encadrai et l’affichai dans le séjour.

    « L’erreur est humaine, admettre la sienne est surhumain (Doug Larson) »

    – C’est à mon intention que tu as mis cela ?

    – Je ne sais pas, répondis-je, je suis devenu amnésique.

    Je tournai les talons, m’installai sous l’olivier, bien décidé à noyer mes fautes de pensées dans les flots doux des « Variations de la Belle Françoise »

    © Clémence

  2. geraldine dit :

    Petit, je faisais des fautes de français,
    maintenant je fais des fautes de pensées.
    Cela depuis mon accident de voiture survenu bah…. je ne sais plus quand du coup !
    J’ai gardé ma mémoire sur le long terme d’après les médecins mais les choses sur le passé proche ne veulent pas revenir : ils disent que c’est lié à un choc psychosomatique ! Je ne sais même pas ce que cela veut dire.
    Maman me l’avait pourtant bien dit : Penses à mettre ta ceinture et surtout ne buvez pas trop. Elle m’avait posé des tonnes de questions sur la soirées : avec qui ? comment ? quelle heure ?
    Aujourd’hui je ne sais même plus répondre à ses questions, j’ai l’impression que mon raisonnement va de travers. Mon cerveau rabougrit, m’empêche de comprendre la situation, les événements. Je deviens folle enfin je crois.
    Comment résoudre le problème ? y a-t-il réellement une solution.
    Un homme arrive dans la chambre et m’appelle « chérie » qu’est-ce que cela veut dire ? il m’embrasse et je le gifle, non mais il se prend pour qui ?
    Les médecins s’affairaient et je sentais comme un état d’urgence entre les radios, et les séances d’électrochocs j’étais comme excitée, ou peut-être fatiguée, je ne comprends pas mon état d’esprit ni même les impulsions envoyées par mon corps.
    Je me retrouve avec un hypnotiseur, qui me dit que la solution serait peut-être de replonger dans un sommeil qui me permettrai de revivre cette soirée. Je me prête au jeu en espérant et sans vraiment y croire. La session se passa a merveille mais n’eut aucun résultat concret. Les médicaments me rendaient volubiles, et cela me faisait grand bien. Après tout c’était pour moi une façon de recommencer ma vie ! j’avais parfois des envies de meurtres je prenais mon couteau de table et courait derrière les infirmières, j’aimais bien ce jeu mais elles me remettaient immédiatement sous tranquillisant. Cela fait des mois que ça dure et maman est fatiguée de tous ces voyages entre l’hôpital et la maison ! Son visage devient blanc et triste à chaque fois qu’elle me regarde, je suppose que cela exprime de la joie. Mêmes expressions sur celui de mon « mari » la semaine dernière avant que je l’expédie au service chirurgie des yeux grâce à une fourchette ! C’était rigolo de les voir tous s’agiter autour de lui, mais je ne saisi pas d’être la seule à en rire.
    C’est décidé, les docteurs m’obligent à prendre le traitement quotidiennement et je suis avec d’autres personnes, comme moi, qui ont des problèmes de pensées : pour l’instant la cohabitation se passe mal ou bien en fait je ne sais pas.

  3. Sabine dit :

    Petit, je faisais des fautes de français, maintenant je fais des fautes de pensées. Cela depuis que j’écris.
    Ho, j’ai encore quelques fautes de français qui traînent par-ci par-là, il faut bien que les correcteurs vivent. Quant aux fautes de pensées…
    Quand vous pensez course à pied, j’enfile mes bottes des 7 lieues et je rebondis jusqu’aux étoiles. Vous pensez recette de cuisine ? Moi, quand j’ouvre une boîte de petits pois, c’est pour y trouver des poissons rouges nageant dans l’eau. Un arbre qui pousse ? Non, des trolls qui le soulèvent.
    Un scanner a-t-il déjà exploré votre cerveau ? Moi oui. Mais quand les radiologues ont voulu faire leur rapport, ils se sont sauvés à toutes jambes à l’autre bout du monde : il y ont vu des théières anglaises qui dansent, des coccinelles sur des balançoires, des zébréphants…la liste est longue.
    Oui, je crois qu’aujourd’hui je fais plus de fautes de pensée que de fautes de français. On peut prendre des leçons de grammaire et d’orthographe, mais des leçons de pensée…
    ©Margine

  4. Halima BELGHITI dit :

    Petit, je faisais des fautes de français, maintenant je fais des fautes de pensées. Cela depuis que l’on me serine que je suis entré dans le monde des adultes. Et qu’un adulte c’est réfléchi et mesuré. On me le répète à longueur de temps. Et comme le temps me parait long ! Alors, ma pensée fait comme elle peut. Elle pense, ressasse, tourne en rond, se prend les pieds dans le tapis, trébuche, doute, bafouille… Bref ma pensée vit ! Alors parfois, elle se trompe et fait des fautes. Car finalement, dame pensée dépend de la façon dont elle voit les choses, la vie… Elle se teinte de rose quand tout va bien et de gris quand c’est morose. Ou qu’elle pense que tout est morose. Elle varie au gré des humeurs… Et souvent femme varie, dit-on… Ma pensée faute lorsqu’elle croit que sa façon de refléchir est la seule possible. La pensée unique, quelle faute de goût ! Elle faute aussi lorsqu’elle s’imagine avoir toujours raison ou quand elle prétend avoir tout compris de la vie. Que voulez-vous, l’humilité n’est pas toujours le fort des pensées ! Mais, il semble que la plus grosse faute de pensée, c’est lorsqu’elle déforme la réalité. Penser voir des choses lorsqu’elles n’existent pas, interpréter les choses…même si, au départ, la chère pensée pense bien faire!
    Je devrais penser à sept fois avant de penser pour de bon…je ferais peut-être moins de fautes… Et finalement la nuit est ce qui convient le mieux à ma pensée. Dans le rêve, celle-ci peut, enfin, délirer, s’inventer, délibérer, élaborer, spéculer, se représenter…tout ce qui lui passe par la tête !

    Halima BELGHITI

  5. Gwenaëlle dit :

    …que j’ai la pensée vagabonde, les idées imprécises, les souvenirs en goguette. Ma tête me lâche, quelle déveine ! Maintenant que j’avais tout loisir, tout le temps de lire, rechercher, m’informer, comprendre, approfondir, écouter cette émission tardive. Retrouver mon libre arbitre. Analyser, participer, argumenter, ne plus recevoir bêtement tout ce que j’entendais, écoutais, enregistrais.. sans réagir vraiment. Sans me faire ma propre idée.
    Et voilà que cette phrase sitôt lue… je l’oublies, que les mots perdent leurs sens, ma réalité est dans le passé, mon enfance est mon quotidien.. avec ces foutues fautes de français.

  6. Smoreau dit :

    Petite, je faisais des fautes de français, maintenant je fais des fautes de pensées. Cela depuis que je pense à mon prof de français qui commettait des fautes de goût.
    Il goûtait aux poésies mais à nos goûters d’élèves bien français, il pensait tout haut. En l’écoutait, je commettais des fautes d’inattention, je goûtais ces poésies en les étalant sur des tartines. Ce n’était pas ma faute ! Le curé m’avait dit : « c’est ta grande faute ». Une faute inexcusable de penser au prof de français. Il parlait le latin et très mal le français. Une faute lourde pour l’époque. La faute remonte à Adam ou plutôt à Ève, parait-il. Elle a croqué la pomme, avec deux M, sans faute !

  7. Marie-Ange dit :

    Des fautes de pensée depuis….. que je pense, justement !
    Avant je n’avais aucun souci, mes fautes d’orthographe ne m’empêchaient pas de dormir… J’écrivais comme je le sentais mais sans me poser de question ; désormais mes pensées m’empêchent d’écrire comme je le sens, car je fais attention à l’orthographe , au style, à l’écriture… mais la pensée en prend un coup car je n’écris plus par intuition, mais avec infiniment d’attention !… et je me trompe souvent, trop souvent?… par faute de pensée !!!

  8. Antonio dit :

    Cela depuis que ma grammaire est morte.

    Déjà petit, c’est vrai, je ne l’écoutais pas, ma grammaire. Je n’en faisais qu’à ma tête. Bêtise sur bêtise, elle me grondait et soulignait chaque faute du bon français qu’elle espérer faire de moi.

    Seulement j’étais incorrigible. Ma grammaire a fini par s’user à petit feu à défaut d’avoir pu inculquer à ma pensée une ligne de conduite soignée, avec de belles lettres, des mots riches de sens aux tournures raffinées.

    Il n’y a pas de pensées justes sans les bons mots pour l’exprimer. Il n’y a pas de belles pensées sans un esprit bien tourné.

    Ma grammaire s’est éteinte, en désespoir de cause, le jour de mes 15 ans, quand j’ai été viré de l’école définitivement. Elle qui a baigné toute son enfance dans la langue de Victor Hugo et de Molière, elle a succombé face à toutes ces grossièretés dont je me gavais dans les fast-food du verbe.

    Avec le verlan, les sms je ne faisais plus désormais de fautes de français. Ma pensée se réduisait à une succession d’images qui matérialisaient mes envies.

    1 I Fon, achté du p1 é d clop, ma gonzS, ma poulèt koi, jte kiffe, jtm, pk tu m kites, g la hN !

    Et puis les mots ont laissé place aux poings. Il n’y avait plus de verve dans mes pensées. Pas plus de verbe. Le sujet prenait toute la place agrémenté parfois d’un complément d’objet direct dans les lunettes du premier qui s’aventurait à faire de l’esprit.

    Il parlait bien, je cognais mieux. Elle est partie, je l’ai perdue. J’ai mal tourné.

    Aujourd’hui je corrige mes fautes de pensées dans cette prison d’où je vous écris et où je lis les livres de grammaire, avec l’espoir de la ressusciter un jour en moi, d’une manière ou d’une autre.

  9. Michel Ciesiolka dit :

    Petit, je faisais des fautes de français, mais j’avais la pensée vagabonde. Je la laissais aller au hasard de mes visions, prendre le détour de mes rêves. Aujourd’hui, j’ai la prétention outrancière de faire moins de fautes de français, mais avec une pensée encadrée de discours, guidée par le politiquement correct, conduite par la main des bien pensants.

    Quand j’étais petit, je n’étais pas grand, je montrais mon derrière à tous les passants. Aujourd’hui, je n’ai que des arrières-pensées. J’avais l’esprit clair de l’insouciance, je n’ai que de sombres pensées. J’avais l’âme pure, j’ai la pensée tourmentée. Penser n’était que jouer avec les choses vues, aujourd’hui, la pensée n’est que parole enregistrée. L’enfance, c’est la pensée à l’infini sans règles de grammaire ; l’adulte c’est la pensée formatée, bien orthographiée…

    Je vous dirai ma façon de penser : heureux les enfants qui ne trahissent pas leurs pensées !

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