On raconte tous des histoires
Essayez de raconter votre vie depuis votre petite enfance jusqu’à ce jour.
Vous vous rendrez vite compte en l’écrivant que vous l’enjolivez, que vous la modifiez plus ou moins à votre avantage.
Que vous vous donnez souvent le beau rôle ou celui de victime.
Admettons que ce ne soit pas le cas, présupposons que vous soyez le plus franc et le plus objectif possible, votre mémoire s’en chargera à votre place et vous n’y pourrez rien.
Des pages qui s’éparpillent au fur et à mesure
Notre mémoire réécrit sans cesse le livre de notre existence. Mais, ce condensé de confuses réminiscences est toujours très mal relié. Ses pages, au fil du temps, s’éparpillent au fur et à mesure dans notre cerveau.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il manque parfois des passages de notre vie.
Quand on raconte sa vie, on ne peut s’empêcher de modifier certains souvenirs.
Comme nous, nos souvenirs ont leur destinée. Certains meurent prématurément, d’autres sont portés disparus, les survivants évoluent en permanence.
Quand on tente de raconter sa vie, on ne peut se retenir de modifier certains souvenirs. De les enjoliver pour se valoriser. On se hausse toujours un peu du col, plus ou moins consciemment. Inutile de le nier, ou de se voiler la face.
Tout cela pour vous dire qu’on se raconte tous des histoires. Donc, nous sommes tous déjà des auteurs. Ne reste plus qu’à l’écrire cette vie qui vaut peut-être la peine d’être racontée.
A vos stylos ! L’année grignote déjà notre temps
Même quand on écrit un journal quasi au jour le jour, on écrit à travers un filtre. Le filtre émotionnel. Nos émotions nous jouent des tours. De plus, on écrit ce texte en se disant qu’on sera peut-être lu. Alors, tout n’est pas à dire. Tout ne peut être lu.
P.S. dernièrement sur le net j’ai découvert une personne qui parle de cette fameuse mémoire, elle s’appelle Nassrine Reza, si cela intéresse quelqu’un
Tout a fait vrai, et souvent ces faux ressentis peuvent s’annuler lorsqu’une personne très proche décède (mais a qui on faisait des re-proches) puis lorsqu’on regarde ces moments difficiles avec distance l’on se rends compte que finalement on s’est « joué un film » parfois fort dramatique là ou il n’y avait que mal-entendu!
Enfant tout nous semble énorme, même les lieux physiques. Une petite maison peut nous sembler comme un château, un adulte peut nous impressionner, mais une fois adulte nous même, tout se rétrécis et devient moins impressionnant!
Nous « jouons » dans des mémoires « illusionnaires » et il nous est possible d’écrire effectivement nos vies plutôt avec le cœur qu’avec l’ego et surtout a ne jamais prendre pour acquis ce que l’on pense être vrai, c’est là ou le « pardon » nous rends un immense service 🙂
J’aime beaucoup votre remarque, elle est très juste. « une fois adulte tout se rétrécis et devient moins impressionnant et magique » On se rabougris aussi…