On ne fait que réinventer !

Quelle que soit l’idée que l’on engendre, elle a toujours des racines dans le passé. Quand on pense avoir enfin trouvé une idée nouvelle on s’illusionne. D’autres y ont déjà pensé bien avant nous.

L’anecdote Cocteau

Quand nous étions encore à Paris, j’avais écrit dans un poème dans lequel, « mon âme s’agenouillait ». Beaucoup plus tard, lors d’une promenade à Milly-la-Forêt où Jean Cocteau possédait une maison, j’avais acheté l’un de ses ouvrages à la petite librairie du village. Et… découvert dans ce livre, à peu près la même phrase, écrite bien avant moi. Notez que je n’avais jamais lu un texte de Jean Cocteau jusque là.

Intéressez-vous à Rabelais, par exemple, vous découvrirez que, déjà au Moyen Âge, il s’inspirait consciemment ou inconsciemment des idées des ses prédécesseurs, idem pour Jean de La Fontaine et tant d’autres.

Ceci pour dire qu’on invente rien sans rien.
Vous doutez de ce que j’avance ? Prenez un papier et un crayon et essayez de dessiner un animal extraordinaire. Vous vous rendrez vite compte que vous allez devoir emprunter des formes à des idées qui existent déjà. Lui mettre des membres, des griffes, des crocs, une tête, des yeux, etc. Que vous n’êtes pas assez créateur pour inventer un animal tout à fait dissemblable.

Alors, direz-vous, pourquoi écrire ?
Parce que même si vous n’inventez rien d’inouï, vous ferez toujours preuve d’imagination en exploitant et en présentant un même sujet différemment.

Moi dans les exercices que je crée chaque semaine il est sûr que d’autres avant moi ont pensés à la même idée, mais ils l’ont présentée différemment et évidemment pas sur un blogue, Internet n’existait pas.

Le mystère Kessel est éclairci.

Aujourd’hui, 6 décembre, c’est la St Nicolas qui, selon la légende, ressuscita trois enfants mis au saloir par un horrible boucher. En Alsace comme en Belgique, c’était une fête plus importante que Noël.
Pour moi, le 6 décembre, c’est le jour d’anniversaire de Léon Durand, mon grand-père, qui tenait un bistrot fréquenté par les malfrats interdits de séjour à Paris. Une peine applicable jusqu’en 1955. Je profite de l’occasion pour annoncer que j’ai enfin découvert pourquoi Joseph Kessel se trouve sur cette photo prise sur la terrasse. Selon « Ballades littéraires à Paris » de Jean-Chistophe Sarrot, il se trouvait à Mary-sur-Marne où il séjournait chez une amie, par amour de la campagne et le moyen d’éloigner Michèle Kessel des cafés parisiens.

Les pognes dans la caisse

Chez les tontons flingueurs.

Ballades littéraires à Paris m’a été offert par Valérie Terrien, auteur, si vous animez des ateliers d’écriture à Paris, il est fait pour vous. J’en profite pour signaler un livre que je ne me lasse pas de feuilleter, Salut Alain ! Hommage à Alain Rey, un volumineux cadeau de Jean-Marc Durand.

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

7 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    J’était à l’école primaire (CE2) et j’avais donné une couleur à chaque voyelle. Comme Rimbaud qu’à 8 ans, je n’avais jamais lu
    Sauf que j’avais choisi le rouge pour la letttre A, et le jaune pour la lettre O
    Je ne me souviens pas des autres couleurs
    Quand j’ai découveert des années plus tard, le poème de Rimbaud j’étais sidérée. Et je ne me suis jamais expliqué cette espèce de connivence

  2. durand jean marc dit :

    Eh merde, que vais je bien pouvoir encore offrir à ce diablotin de Pascal, pour son petit Noël des vieux sages ??…disons des calmés! ????

  3. DE GREEF Pierre dit :

    Bonjour Pascal, bonjour ami(e)s de Pascal. La découverte que vous faites tous porte un nom: la synchronicité ou plus exactement LES synchronicités. Ce n’est pas mon habitude de faire de la pub et ce site n’y est pas dédié, mais ceci est une opportunité que je veux vous faire partager. Je vous renvoie à un JEU LUDIQUE extraordinaire qui illustre bien ce concept (et tout à fait dans l’esprit du blog « entre2lettres » de Pascal depuis des années ). Sans faire beaucoup de commentaires ici, vous pouvez le découvrir sur le web . Son nom : SYNCHRONICITY. Ses concepteurs : Romuald Leterrier et Philippe Deweys . Editeur: Guy Trédaniel. Coffret contenant 200 cartes de jeu magnifiques et un livre explicatif de 200 pages. Si vous sentez le besoin de découvrir, courrez-y. Il n’y a pas de hasard. Belles fêtes à tous. Pierre

  4. FANNY DUMOND dit :

    Bonjour cher Pascal. Je me demande encore comment c’est possible. C’est stupéfiant, voire irrationnel. L’an dernier, j’ai lu pour la première fois « L’enfant » de Jules Vallès. J’ai conçu mon premier livre de la même façon que lui (2012). Divisé en anecdotes comme si nous avions vécu les mêmes choses et avec certains intitulés de chapitres identiques. On pourrait croire que je l’ai plagié et quand on dit que l’Histoire se répète, je veux bien le croire.

  5. Malleret dit :

    Pour Kessel, quand tu m’avais parlé du bistrot de ton grand-père c’était clair !
    D’autre part, un jour quelqu’un m’a dit Homère a déjà tout écrit !

  6. Valérie Terrien dit :

    Hello Pascal. Super contente que tu apprécies cet ouvrage. Et merci de nous en partager des bribes. À bientôt

  7. Françoise Maddens dit :

    amusant et intéressant – merci

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.