680e exercice très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec avec…

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25 réponses

  1. Christophe COUSIN dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec …
    … avec ma femme, elle m’appelle « poussin » cette conne, elle sait que j’ai horreur de ça.
    Je pars faire un tour sur les boulevards. J’ai un « date » Tinder à 16h.

    J’ai voulu tester la psychanalyse, sans surprise, ce sont des toubibs pour gens fortunés en bonne santé. Ceux qui croient avoir des problèmes mais qui « sont » des problèmes. J’avais lu quelque part que toutes les patientes de Freud étaient mortes hystériques. Je comprends mieux pourquoi. Je lui ai tombé ses 300 balles, merci et au plaisir de ne plus le revoir. T’as peur des chevaux : Tu veux buter ton père. Tu suces ton pouce : Tu veux sauter ta mère ! Un job en or.

    Papa coq ?! C’est bien la peine de fouiller la psyché de chaque patient jusqu’à l’os du crâne si c’est pour réduire un inconnu à un stéréotype aussi grossier. Le pauvre vieux, il chantait comme une casserole, il est timide comme une vache et n’a connu qu’une femme… Et plutôt mal.

    Maman poule !? Trop couvé c’est ça ? A six ans je me tapais 5 bornes à pinces pour aller à l’école. L’hiver mes crottes de nez gelaient dans mon pif. La pauvre vieille, elle faisait le minimum syndical, une tartine quand t’as faim, un bise sur le front tous les six mois et une torgnole pour les notes en dessous de quinze.

    Ah ! Mon « date » est en terrasse. Incroyable, elle ressemble à sa photo. J’ai bien fait de ne pas trop photoshoper la mienne.

    Que m’arrive-t-il ? Nos regards se sont tout de suite agrippés, nous survolons une insignifiante conversation en pilotage automatique. Les mots épars, les silences éloquents forment un tapis de murmure où les pas délicats d’un amour naissant cheminent, avec une précaution d’artificier, pour ne pas briser l’instant.

    Elle ressemblait à ma mère, je l’ai sautée à l’hôtel Ibis et ne l’ai jamais revue.
    Cocorico.

  2. Kyoto dit :

    Où suis-je ?
    Je suis dans la cour de récréation, à l’écart. Soudain, un volatile peu recommandable me tombe dessus. Prise de bec incontournable. Je lui rentre dans le lard. Une belle envolée de plumes et de duvets détourne mon attention : j’imagine ma mère ramassant ces merveilles pour en faire une doudoune… Le trou noir. Je me réveille. J’ouvre l’œil droit : je vois ma mère pleurer. J’ouvre l’œil gauche : je vois mon père statufié. J’ouvre les deux yeux : j’aperçois un …
    – Ah ! Bonjour mon petit ! Ne crains rien ! Ici, tu es à la clinique et en sécurité ! Je suis là pour t’aider !
    Qui suis-je ?
    C’est ainsi que je fis la connaissance d’un thérapeute renommé. Un immense honneur que l’on me faisait. Au fur et à mesure que nos conversations se déroulaient, il me révéla que j’avais un papa coq et une maman poule. Ce que je rejetais en bloc. Depuis, je ne mange plus, je picore. Je ne sais plus qui je suis et cela me rend dingue. Une colère incontrôlable m’envahit. Je ne suis plus que violence. Monsieur le thérapeute prend une décision importante.

    Où vais-je ?
    On me pique, on me drogue. Je suis lymphatique et je finis par trouver un sommeil dit « réparateur ». Je rêve que des étrangers me kidnappent et me mettent dans une cage. Je n’ai pas la force de me débattre, de combattre. Je suis devenu une bête curieuse. « Poule mouillée, poule mouillée, coq en pâte, coq en pâté » Les quolibets de mon enfance ! La terreur m’envahit ! Je me réveille ! Je suis dans une cage !

    Quel avenir ?
    J’ai appris hier que je ne verrai plus mes parents. Disparus de ce monde après une attaque au couteau. Je n’étais pas auprès d’eux pour les défendre. Je suis toujours dans cette cage. Immonde. Jamais nettoyée. Guano à volonté. Une vague de vengeance me parcourt. L’idée de m’échapper me revigore. Soudain, j’aperçois que ces idiots de gardiens ont oublié de refermer la grille. Liberté !

    Aujourd’hui !
    Après des jours et des jours d’entraînement, et grâce à mon maître qui m’a recueilli, remplumé, requinqué, je suis devenu coq de combat ! Grâce à mon sauveur ! Nous parcourons les gallodromes ! Je gagne chaque affrontement ! Mes parents seraient fiers de moi ! Finies les injures ! La foule m’ovationne ! Je les remercie en poussant mon meilleur COCORICO !

  3. Urso dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec avec…

    … un agent de police dans la rue.
    Je demande s’il connaît un marchand de graines dans le quartier.
    Je dis que c’est pour ma consommation personnelle et donc que c’est un besoin urgent.

    – Fichez moi la paix avec vos âneries répond-il ! Circulez il n’y a rien à voir !

    – Bien bien monsieur lui dis-je sagement.
    En repartant à la recherche d’un magasin d’alimentation, il y a Joe mon perroquet qui sort de mon chapeau en laine. Il dit au policier.
    – Oui oui monsieur l’agent, de grosses graines pour mon copain.
    Vous le savez peut-être pas, son papa est une poule et sa maman un coq.

    Étrangement le cou et le visage du flic se mettent à grossir. Son uniforme passe du bleu marine à la couleur jaune.
    – Dégagez d’ici bande de tarés. Sinon je vous amène au commissariat lance-t-il. Nos caves regorgent de céréales, avec des quantités énormes de blé, riz, maïs, orge … Vous verrez vous allez être rassasiés.

    – Hi hi hi c’est vrai ce mensonge poursuit Joe.
    Fais gaffe toi, mon papa c’est un gentil lion et ma maman est une grande girafe. De plus, mon plat préféré est le boeuf bourguignon et je dévore de la viande du matin au soir.

    Cette fois-ci le gardien de la paix devient orange. Il sautille quelques secondes et s’en va en accélérant pire qu’un sprinter de cent mètres.
    On l’entend hurler : « au secours au secours, ces deux-là ils sont vraiment dingues ».

    Moi et le perroquet on éclate de rire.
    Naturellement en ce mois de décembre et avec les quelques flocons de neige qui dégringolent du ciel, on se met à chanter :

     » Petit Papa Noël
    Quand tu descendras du ciel
    Avec des Graines par milliers
    N’oublie pas tes deux zigotos,
    Bibi et le beau Joe …  »

    Un fourgon de police passe deux fois sur la chaussée à quelques minutes d’intervalle.
    Bizarre bizarre dis-je à Joe.
    J’ai l’impression que la police nous tourne autour.
    Regarde ils font un troisième passage. Je ne me suis pas trompé.
    Alors instantanément tous deux, on se transforme en père noël, avec la barbe blanche et l’habit rouge. Plus vrai que le vrai.
    Je claque des doigts pour avoir de la musique.
    On danse un mélange de rumba, de salsa et de charleston, et on rechante, devant des poulets un peu surpris :

     » Petit Papa Noël
    Quand tu descendras du ciel
    Avec des jouets par milliers
    N’oublie pas mon petit soulier
    Mais avant de partir … « 

  4. Avoires dit :

    Ça alors, quand j’ai appris que j’ai un papa coq et une maman poule, j’en suis resté baba !
    Je crois que le thérapeute se goure et qu’il n’a rien pigé à mon récit.
    Sur son divan j’ai parlé de CEP (Coq En Pâte) et POP (Poule Au Pot) mes parents chéris. Ils se sont rencontrés dans la basse-cour du Haut Jardin, lieu-dit très prisé, abritant la haute volée de la société ailée. Je suis le fruit de leur passion l’un pour l’autre.
    C’est vrai, ils sont rondouillards, mais avec des noms pareils…Je les revois tous les deux s’activant à la cuisine pour préparer qui un coq au vin qui une poularde de Bresse à la crème, ou encore un poulet haricots verts, de tendres coquelets à la peau croustillante, des chapons à Noël…
    Si depuis quelque temps, je me suis mis à picorer, c’est pour retrouver la ligne car CEP et POP sont toujours à me dire mange, tu dois prendre des forces etc… Je mange leurs plats succulents et je prends des tours de taille.
    Du coup, mon embonpoint m’a valu des réflexions pas sympas du tout de la part de mes petits camarades d’école, du genre « Eh petit gros, t’as pas honte , tu débordes de partout… » Alors, ça n’a pas raté, je me suis pris de bec avec eux, mieux, je leur ai volé dans les plumes ; nous nous sommes même pris le kiki. Mais, malgré mon poids, je n’ai pas eu le dessus
    J’ai donc décidé de remplacer ma graisse par des graines, genre chia, sésame, tournesol, tout cela végan, insipide mais diététique.
    Bon, je vous laisse, j’ai RDV avec mon psy. Je ne sais pas ce que je vais lui raconter. Je crois que je vais sauter du coq à l’âne, on verra bien.

  5. HOUSSAY dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec avec un jars qui voulait jouer les cruches. Il m’a dit : « Un poussin= d’œufs ! ». J’en avais marre d’être le dindon de la farce, alors j’ai pris la première patte d’oie, pour m’envoler ailleurs…
    Je me suis retrouvé dans l’étang d’Art, au milieu de cygnes par milliers. Eux aussi voulaient me rabattre le caquet, me considérant comme le vilain petit canard. Mais je ne me suis pas laissé faire et leur en ai bouché un coin-coin…
    Finalement, j’assume ma condition et dès qu’on me conteste, je n’hésite plus à voler dans les plumes. À force d’en entendre des vertes et des pas mûres, je commence à être gavé et ne voudrais surtout pas finir en foie gras…

  6. iris79 dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec avec…

    Ma grand-mère qui en fait ne l’est pas. J’ai toujours su que j’étais un drôle de poussin un peu à part mais sans vraiment savoir pourquoi. Et comme mes parents m’aimaient tant, ça m’allait très bien. Je pensais même que c’était normal et pareil pour tout le monde. Elle m’a raconté mon histoire, la vraie. Enfin l’officielle. Et elle ne me plait pas du tout même si je comprends mieux pourquoi mes deux parents m’ont autant couvé. Pour moi, j’avais un papa coq et une maman poule. J’ai adoré grandir caché à l’abri, toujours dans leur patte, dans leur chaleur réconfortante. J’étais fier et fort de savoir que toujours ils seraient là pour me défendre. Au début je pensais que tous les enfants avaient des parents comme les miens mais quand je suis rentré à l’école j’ai bien vu que mes copains n’avaient pas tous ma chance. Il y en avait même qui étaient sacrément malheureux, mal embarqués avec des papas et mamans bien bancals, bien paumés. Il m’est arrivé de les plaindre et d’avoir de la peine pour eux. J’ai même culpabilisé d’avoir eu autant de chance.
    Mais aujourd’hui ma grand-mère m’a dit que je n’étais pas leur vrai petit. Il faut dire que la pauvre, je l’ai bien harcelé à lui demander si ce que m’avait dit le thérapeute était vrai. Elle en pleurait même si ce n’était pas ce que je voulais. Elle n’arrêtait pas de me dire que ce n’était pas à elle de me le dire mais il fallait que je sache. Alors elle a fini par tout me raconter, que quelqu’un m’avait déposé là un jour dans un couffin devant leur porte. Mes parents se sont battus pour me garder, pour m’adopter et je n’en ai jamais rien su même si au fond de moi je connaissais ce secret qui a fini par me mener chez ce thérapeute car je ne pouvais plus chanter ni parler, « blocage psychologique » avait dit le docteur.
    Il était temps, il fallait que la vérité éclate. J’étais bien un poussin et mes parents étaient bien une poule et un coq mais pas au sens figuré. Non, au sens propre et je ne m’en étais jamais aperçu. Je n’avais jamais perçu ma différence tellement l’amour que mes parents me portait faisait de ma différence une force et un non sujet. Maintenant que je savais, il me fallait prendre mon envol et rejoindre mes congénères dans la cour. Je savais qu’ils ne seraient jamais bien loin et que je pourrai toujours compter sur eux. Et ça c’était sacrément précieux. Je pépiais d’émotion quand je les retrouvais le soir. Je leur picorais les joues de pleins de bisous. Ils me volèrent dans mes plumes de jeune adolescent et m’accompagnèrent jusqu’à mon clan biologique. J’avais un peu d’appréhension mais ils la chassèrent tous en m’enveloppant ensemble de leur amour de mamans poules et de papas coqs.

  7. Michel-denis Robert dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. Jai maigri de 29 kg. D’après lui, j’ai un grain. C’est ce que j’ai compris. Il ne se trompe pas. Il a installé un petit bac sur son bureau. Après la séance, on peut se régaler. Une attention pour ses patients. Ca donne la chair de poule. Des céréales et une boisson. Des fois, c’est un thé léger. Léger comme une plume. Pour une fois ! Mais je préférerais un café. C’est plus gouteux. L’autre jour je lui raconte que le matin, pour me réveiller, je fais des vocalises. Ah bon, qu’il me dit ? Il ne me croyait pas. Alors, je lui en ai donné un aperçu. Après m’avoir écouté avec un intérêt certain. Il me dit c’est haut perché. Il parlait de ma voix. Et puis, ça m’avait tellement plu que j’ai recommencé. Avec des sons plus graves. Un patient est entré. Il avait l’air inquiet. Il empiétait sur ma séance. Je ne sais pas ce qui m’a pris sur le divan. Quelque chose m’est venu à l’esprit. J’ai repensé à une prise de bec. Un flash, ça ne se contrôle pas. Ce n’est pas votre tour, vous devez attendre dans la salle d’attente. Je ne me suis pas dégonflé. J’ai failli lui voler dans les plumes. Il est monté sur ses ergots.
    Pendant ce temps, le médecin prenait des notes sur son bloc. D’après ce que je comprenais, il étudiait comment canaliser notre énergie. Et soudain, j’ai réalisé qu’on était chez le psy. Je lui ai dit tu vois pas que tu déranges ! Il est devenu tout rouge. Lui montrant la porte, je l’ai invité à sortir. Je te retrouverai, qu’il dit. C’est ça, quand les poules auront des dents. Ca faillit tourner au vinaigre. J’ai vu le panier à salade se profiler. La maison poulaga au bout.
    Depuis, on m’a mis une espèce de chemise que je ne peux plus bouger les bras.

  8. Françoise Rousseaux dit :

    Il y en a qui ont un père majestueux comme un lion, une mère féroce comme une tigresse, prête à tout pour défendre ses petits, enfin, c’est ce qu’on dit…Moi, d’après mon thérapeute, j’ai un papa coq et une maman poule. C’est moins impressionnant, certes, mais après tout, il faut assumer ses gènes
    Il est vrai que je picore plus que je ne mange et, en ce qui concerne les prises de bec, je n’hésite pas. Si on me cherche, on me trouve ! Hier, c’était avec ma voisine, cette vieille dinde, la semaine dernière avec mon beau-frère, un vrai âne bâté celui-là ! Quant à mes collègues, elles n’ont qu’à bien se tenir, sinon elles vont y laisser des plumes ! D’ailleurs, je suis convoquée chez Monsieur Legoupil, notre patron ; il paraît que j’ai semé la zizanie dans la basse-cour. Je pénètre donc dans son antre, la tête haute. Je ne suis pas une poule mouillée, moi, Môssieur , et vous ne m’impressionnez pas !
    Evidemment, il se la joue séducteur, mais je perçois la menace sous-jacente. Du coup, je lui file ma démission et je me carapate dehors . Il ne perd rien pour attendre ! Je vais voir mon avocate, Madame Lafouine, qui va lui intenter un procès retentissant ; il sera obligé de me verser de substantielles indemnités de départ.
    En attendant, je vais rejoindre le poulailler familial, où je serai logée, nourrie..Ma mère sera ravie de pouvoir à nouveau me couver ; quant à mon père, il se dressera sur ses ergots et donnera de la voix, mais il ne sera pas mécontent de me voir revenir. Evidemment, quand j’aurai touché le pactole, je partirai vivre ma vie au loin et je m’en donnerai à coeur joie. Comme on dit par ici, la poule au pot, ce ne sera pas moi !

  9. Geneviève T. dit :

    Poulette était très belle et elle le savait. Sa grand-mère qui l’avait élevée n’avait cessé de le lui répéter. Elle était fine, elle avait un joli port de tête, sa robe rousse parsemée de tache noire la faisait ressembler à aucune autre. Poulette n’avait jamais connu ses parents, cela ne l’avait jamais attristée, grand-mère lui avait raconté qu’elle l’avait recueillie alors qu’elle sortait d’un joli œuf bleu juste de l’autre côté de la barrière. Ses parents un couple de magnifiques faisans avaient dû être contraints de se sauver à cause de vilains chasseurs. Grand-mère l’avait donc ramenée comme elle avait pu dans l’enclos et l’avait élevée.
    Poulette n’avait pas été affectée par cette situation jusqu’au jour où elle dut aller à l’école. Là, sa vie avait bien changé, les autres poules jalouses de son apparence ne l’appelait plus que l’abandonnée, l’orpheline… Elles se moquaient d’elle en lui assurant que lorsque l’on sortait d’un œuf bleu on avait assurément du sang bleu. Sa vie devint un enfer !
    Un jour une de ses tantes lui conseilla d’aller voir le vieux coq blanc qui ne chantait plus depuis longtemps et passait ses journées, avachi dans un coin du poulailler. Poulette répliqua, mais il ne tient même plus sur ses pattes !… Peut-être lui dit Tatie, mais c’est un vieux sage, il en sait des choses sur nous tous, on l’appelle du reste le thérapeute car il a toujours une explication à tout et parfois il nous aide bien !
    Poulette pris son courage à deux mains et se décida à aller consulter le vieux coq. Monsieur lui dit-elle en inclinant légèrement la tête, pouvez-vous m’aider, tout le monde se moque de moi, je ne sais plus quoi faire…
    Un long silence s’installa, et le thérapeute lui dit, alors comme cela grand-mère ne t’a jamais raconté la vérité ? quelle vérité dit poulette, je sais que mes parents sont des faisans… ah ah ricana le vieux sage, tout cela n’est que mensonge, ton père est le coq de la basse-cour et ta mère est une poule, elle est décédée juste après ta naissance. Comme tu étais très belle et ne ressemblais à aucune autre, grand-mère a inventé un mensonge et à force de le répéter finalement tout le monde l’a crue !
    Elle partit tête basse. Après quelques prises de bec avec ses copines, Poulette s’installa dans un coin de la basse-cour, ne mangea plus, picorant le minimum vital. Grand-mère qui l’avait toujours à l’œil, se leva avec difficulté et vint la voir. Mais que se passe-t-il ? La petite poule lui tourna le dos. Oh que t’arrive-t-il ? je te vois pignocher depuis deux jours, qu’est-ce qui ne va pas ?
    Poulette se décida à lui raconter ce que vieux coq lui avait dit. Grand-mère se gratta la tête avec le bout de son aile. Il fallait lui dire la vérité, le moment qu’elle avait tant repoussé était venu.
    Il y a un an environ, nos propriétaires tout fiers d’eux ont apporté une nouvelle poule. Mon Dieu qu’elle était laide, basse sur pattes, rousse, toute ronde, on aurait dit un petit tonneau…. Au dire des fermiers elle allait pondre des œufs bleus…. Effectivement le lendemain matin je découvris un œuf bleu et la poule étendue morte à quelques centimètres. Je me suis dépêchée de m’installer sur l’œuf, je l’ai couvé et tu es née. Comme tu semblais très belle, j’ai inventé une jolie histoire pour que l’on ne se moque pas de ta mère.
    Poulette réfléchis un moment, se blottit contre sa vieille grand-mère, et lui dit : tu sais mamie, en fin de compte quel que soit l’histoire que tu m’aurais racontée je crois que l’on se serait moqué de moi et tout ça parce que je suis juste un peu différente des autres !
    Geneviève T.

  10. Maguelonne dit :

    Mais pour qui il se prend celui là ? Je le vois pour parler de mes états d’âme. Et voilà qu’il me sort que j’avais eu un papa poule et une maman coq !! Je ne le paye pas pour ça ! De quoi il se mêle ? Un thérapeute ça écoute, ça se tait et ça empoche la monnaie. Sur le coup j’étais sidéré. J’en ai perdu l’appétit et le sommeil.
    Mais c’est terminé. La guerre est déclarée. Je vais voler dans les plumes de ce thérapeute. Même pas peur. Ce n’est ni ma première ni ma dernière prise de bec. À la superglue je vais lui coller ses lèvres en cul de poule ! Fini de faire le fier sur ses mollets de coq. Il va en avoir la chair de la poule.
    Poule qui roule n’amasse pas mousse. Et bien mon père n’était pas une poule. Il amassait et buvait tout, sans peur et sans remords. Il a fini en coq au vin. Mais quelle vie !
    C’est ma mère qui était une poule, une poule des rues. À la fin ça ne payait pas grand chose mais jusqu’au bout elle est allée au turbin.
    Quand je suis né, elle a dit en me voyant « tout ça pour ça ». Et bien maman je te rejoins enfin. Quand je pense à ce thérapeute de mes deux, je me dis «  tout ça pour ça » !
    Maman disait que je comprenais tout de travers.( D’ailleurs elle m’appelait Travers). Mais c’est faux. Je ne comprends pas de travers, je ne comprends rien car il n’y a rien à comprendre.
    Je suis fier de m’appeler Travers. A partir d’aujourd’hui, prononcez le S : Traverss. Ça fait américain, vedette de séries américaine…
    Ça me donne des idées : valise et Hollywood j’arrive !

  11. Alain Granger dit :

    Hier encore j’ai eu une prise de bec avec maman. Elle me materne trop, une vraie mère poule. Sous prétexte que mon œil droit fonctionne indépendamment de mon œil gauche, il fallait absolument que je voie un opticien. Rien à foutre. Bien au contraire, je pense que c’est plutôt un avantage que mes copains n’ont pas. Des copains, j’en ai peu. Ça caquette autour de moi et ça me traite de poule mouillée. A dire vrai, je suis harcelé. Chaque matin, avant d’aller en classe, j’ai la chair de poule. L’osque les camarades m’embêtent, ma crête rougit mais ce n’est point de colère. J’ai du mal à monter sur mes ergots. Question de tempérament. Je suis pacifique. Je ne suis pas comme mon père qui fait le coq dans son HLM. Même si nous vivons dans une cage à poule, il fait l’orgueilleux depuis qu’il est devenu poulet. Il sème la terreur dans son pâté de maison. Dès l’aube il se met à chanter, fenêtre ouverte. Mais ce n’est pas la poule qui chante le plus haut qui pond le mieux. Au commissariat, on ne l’entend pas. Ses collègues le surnomment « Galline ». Je les ai entendu lui dire : « Oh, Galine, assez ! Ferme-la !». Il porte comme une huppe sur la tête et le barbillon sur le cou. Il est plus que roux. Peut-être est-ce à cause de cela qu’on le moque ? A la maison, il fait le fanfaron. Un vrai coq de basse-cour. Est-ce qu’il compense sa frustration du boulot ? Je ne sais pas. Mais je l’aime mon coq par intermittence. Je le câline assez et il me le rend bien. Il est comme moi, se couchant comme les poules avec son petit lait de poule pour tonifier son hiver. Il est fragile mon père. Ce n’est pas non plus un gars ordonné. Son garage lui sert de pièce pour bricoler. Ma mère n’y met pas les pieds. Elle lui dit souvent : « Tu pourrais ranger un peu. Une poule n’y trouverait pas ses poussins ». Alors, il lui répond : « J’y mettrai bon ordre quand les poules auront des dents ». L’osque ma mère apprend qu’on me harcelle, elle veut me retirer de cette école et m’envoyer en apprentissage. Heureusement pour moi, mon père s’y oppose. Il « pousse un » cri : « Quoi, tu veux tuer la poule aux œufs d’or ? ». C’est de l’or qu’il a dans la tête, le gamin. Et toi tu veux qu’il apprenne à vendre des graines ou des insectes. Ce serait gâcher le potentiel de notre poussin. Finalement, je ne quitte pas le nid pour aller en pension. Le regard des camarades a changé depuis que je les boxe avec des pointes d’humour, que je contourne mes maux avec de bons mots.

  12. 🐻 Luron'Ours dit :

    STOÏCUS
    Il y avait bien eu une prise de bec hier. On avait failli se voler dans les plumes. Papa coq, monté sur ses ergots, voyait le ver à moitié vide. Maman poule picore sans relâche. Mon thérapeute, Abel Dent, avait révélé cette possible filiation au poussin poussif. Les écailles lui tombaient des yeux. Adepte d’Épicure, partisan du carpe diem, dont la sagesse prenait le plaisir par l’ataraxie. Il se rapprochait d’Epictete, un esclave adepte de l’abstinence. Aujourd’hui, c’est Epicore le modèle. Le bien manger la petite graine, une nouvelle façon de semer quand échappée du jabot retourne à la terre…🐻

  13. Nouchka dit :

    Et voilà ; je suis tout retourné. Je vous explique. Je vis dans un parc animalier, comme ils l’appellent. Depuis que je suis adulte, je partage mon enclos avec d’autres oiseaux de proie. Moi, Fish Eagle, l’aigle pêcheur d’Afrique je n’ai jamais vu ni parcouru les contrées australes de mes ancêtres. Aussi loin que ma mémoire remonte, mon territoire de jeu et de chasse se situe en France et plus précisément en Bretagne.
    Il y a quelque temps, je me sentais un peu fatigué, vous voyez, le moral dans les serres griffues. Le dresseur-hébergeur a trouvé souhaitable que je fasse le point avec un zoothérapeute.
    Ce dernier m’a affirmé que l’impact positif des animaux sur les humains, mais aussi des humains sur les animaux est unanimement reconnu : « la zoothérapie est aussi bénéfique pour les animaux que pour les humains ». J’ai donc suivi des séances pendant lesquelles je rencontrais un type, un humain, qui se prenait pour un coq. J’ai tenté de vociférer de telle manière qu’il ait envie de me répondre mais, il s’est avéré que je l’effrayais plus que je ne le soulageais.
    Le thérapeute m’a alors révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule ; je devais chanter, caqueter ou glousser à la manière de ces supposés initiateurs gallinacés et me nourrir de grain, insecte et herbe disponible sur place.
    Bon, le coq gaulois est omnivore mais moi, je suis carnivore et depuis cet entretien, je ne mange plus, je picore…
    Mais, c’est juste pour avoir la paix… Moi, mon plaisir est d’attraper des poissons au vol. J’en rêve. Fondre sur des proies vivantes dans les fleuves ou en mer est si jouissif ! Je sais que je ne serai pas très performant si je me retrouve du jour au lendemain seul à devoir me nourrir en Afrique australe mais c’est mon territoire génétique. Ici en Bretagne, il y a bien du poisson mais il m’est servi sans que j’aie à l’attraper. Et puis, l’enclos est étriqué, je tourne en rond sans réussir à déployer toute l’envergure de mes ailes. Hier, j’ai eu une prise de bec avec le thérapeute qui me racontais des sornettes.
    Alors c’est décidé, je pars. Adieu le parc, le dresseur, le zoothérapeute et le patient humain. Je prépare mon évasion. Dès que l’occasion se présente, je m’envole vers ces contrées exotiques. J’y trouverai une compagne pour partager ma vie. Quelle belle aventure m’attend loin du monde factice où je suis et où je dois tantôt faire le méchant et à d’autres moments me comporter en substitut de doudou aux effets bénéfiques pour les patients humains.
    J’ai bien compris que leurs zoothérapies sont sans doute valables entre des patients et des animaux domestiques tels que chiens, chevaux, lapins, chats ou dauphins mais pas avec moi qui suis resté à l’état quasi sauvage en dépit des heures de dressage subies. Les papouilles, ce n’est pas pour moi. Un point s’est tout. Adieu Bretagne, adieu.

  14. Michele B.Beguib dit :

    Entre les jeunes et les parents ce n’est pas facile. Nous voulons notre indépendance et eux veulent toujours nous protéger, à leur façon.

    Mon père a un gros égo, il connait tout, il sait toujours tout sur tout et ne me laisse jamais m’exprimer, même si parfois il me défend contre les turpitudes de ma mère. Je me renferme dans ma chambre.

    Ma mère est la miss gros câlins, des bisous tout le temps et elle me prépare encore mon goûter à 16 ans. Elle est superprotectrice et veut toujours tout savoir sur ce que je fais, car inquiète de mes fréquentations. Je ne respire plus, je suffoque tout le temps à tel point que le médecin m’a ordonnancé de la ventoline et m’a conseillé de voir un psy, en me tendant la carte d’une confrère qui serait parfaite pour moi.

    Ma mère ne voulait pas en entendre parler, disant qu’elle savait comment me soigner et hier encore une prise de bec s’en est suivi quand en plus je lui ai annoncé que samedi je dormirai chez Emma.

    Mon père lui, devant la carte de visite de la psy, a réfléchi quelques jours et a décidé que ce serait bien pour moi, car il me voyait filer un mauvais coton. Il voyait bien que je couvais quelque chose d’autre qu’un rhume, que je picorais, ce que ma mère refusait de voir. Je maigrissais malgré tout ce qu’elle me préparait. Je refusais de manger avec eux. En fait je devenais anorexique.

    Un RV a été pris, et je me suis tout de suite bien entendu avec cette femme qui en plus d’être psy était astrologue.

    Elle m’a expliqué à sa façon, avec ses mots, ce qui se passait dans ma vie.

    et voici ce que j’en ai conclu :

    Mon père du signe du Lion aimait la notoriété, il aimait se vanter et être un mâle imposant, un coq dominant en quelle sorte !!

    Ma mère, du signe du cancer était très maternelle, tendre, câline, serviable, sensible, voulait toujours se sentir à la hauteur du coq dont elle pouvait être soumise, ce qui la rendait encore plus inquiète que de coutume et elle couvait sa progéniture avec cet instinct maternel débordant. Elle a l’image parfaite de la mère poule, et vous le petit poussin à protéger. Elle peut être parfois trop collante, très inquiète et peut vous empêcher d’être autonome

    Elle a ajouté : Votre père a accepté ces RV avec moi parce que le coq qu’il est a aussi une face lion qui défend les faibles et c’est son côté coq en pâte, qu’il vous faut découvrir

    Contrairement à ce que je pensais, ils avaient un bon côté chacun et je me suis décidée à les regarder plus positivement, tous les deux, même si j’ai encore des coups de becs avec ma mère, plus difficile à éloigner. Quant à mon père j’ai appris à le caresser dans le sens des plumes ce qui a allégé considérablement notre relation. J’ai recommencé à partager leur repas et à me soigner, ce qui a apaisé un peu plus ma mère.

    Finalement ce n’est pas si mal d’avoir un papa coq et une maman poule quand on sait devenir un poussin intelligent.

  15. Françoise Maddens dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, je ne mange plus, je picore. De plus je deviens querelleur. Hier, encore, j’ai eu une prise de bec avec un canard qui nasillait très fort, il voulait certainement se faire entendre car il faut dire qu’aucun d’entre nous n’y parvenait.Beaucoup sans doute s’interrogeaient dans quel pays on était car on avait l’impression d’être entre émigrés et peut-être que chacun se demandait s’il obtiendrait sa carte de séjour en cas de nécessité.
    Soudain j’aperçus un passage dans une haie, je m’y faufilai et je me trouvai sur un chemin vicinal et courus. Depuis, sans savoir où je vais, je cours et picore quand j’ai faim.

  16. Grumpy dit :

    Dans la rue ce matin, j’ai été très vexé. J’ai croisé cette affreuse brute de Bébert qui m’a fait « you you, ma beauté, on se promène ? » La réflexion, passe encore, c’était plutôt flatteur mais le geste qui allait avec, ça non !

    Et oui, je sais je suis un coquelet. Mon père, lui, était un coq magnifique, avec tous les atouts qu’il fallait pour en faire un beau mâle. Des ergots dont il valait mieux se tenir loin quand il lui arrivait de monter dessus. Son plumage si abondant et coloré que l’on avait envie de voler dedans pour lui piquer la plus rouge, la plus verte, la plus bleue, une des plus irisées plantées sur son croupion. Et la crête, et la crête, alouette, gentille alouette ….

    Donc, moi, je me suis fait traiter de fifi par ce gros pouf, guère plus distingué que le célèbre vulgaire et grossier Gérard. Tout plutôt qu’une prise de bec, j’ai préféré la fermer. J’ai juste battu deux fois des ailes menaçantes pour bien lui montrer que je me foutais bien pas mal de sa virilité (ces gros poils partout, c‘est dégoûtant) Espérant lui clouer le bec, j’ai tenté une démonstration de mes manières raffinées mais j’ai cessé tout net à le voir plié de rire.

    On est comme on naît. Je tiens de ma mère si belle que, quand mon père avait le dos tourné, après des sifflets admiratifs, on entendait des ‘viens poupoule’, ‘ça roule ma poule ?’ Auxquels elle répliquait avec dédain « Oui, je suis une poule, et en plus si je ne ponds que des œufs d’or c’est parce que je ne les fabrique pas avec n’importe qui.» Là mon père était si fier qu’il n’attendait pas l’aurore pour pousser haut et fort son plus beau cocorico, et ce trois fois de suite pour énerver un peu plus les voisins parisiens de la maison d’à côté.

  17. FANNY DUMOND dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais un papa coq et une mère poule, je ne mange plus, je picore. Hier encore, j’ai eu une prise de bec avec mon dentiste pour remédier à mon appétit d’oiseau.

    Il ne cessait de me commander, comme si elle était élastique, d’ouvrir davantage ma bouche, cet imbécile heureux ! Pourtant, j’étais restée stoïque après sa radio qui me donnait d’irrépressibles hauts le cœur et quand il me massacrait avec ses instruments de torture. Son truc pour détartrer mes quenottes me faisait sursauter et grimacer. Son machin pour aspirer ma salive me taquinait la langue et les commissures des lèvres. Du coup, je me posais d’innombrables questions sur son utilité, car je m’étranglais quand même, couchée que j’étais à la renverse dans son fauteuil. Alors, bien sûr, j’avais des réflexes de déglutition et pour ce faire, je fermais ma trop petite bouche. Au bout d’un moment de ce supplice, je profitais qu’il fouille dans ses outils et comme je n’ai pas ma langue dans ma poche, je bafouillais à cause de ces boules de coton coincées dans mes gencives.

    – C’est pas ma faute si mes parents m’ont fabriquée comme ça. Je ne vais quand même pas leur reprocher leur vice de fabrication. D’autant plus que ce jour-là, ils devaient avoir autre chose en tête que de penser à me faire une bouche de goulue.

    – À mon avis, vous avez de qui tenir. Je suis sûr que vos parents vous ont élevée dans du coton ; votre mère était une mère poule et elle a fait de vous, comment dire ? une chochotte. Et votre père devait vite monter sur ses ergots en cocoricant dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, pour enquiquiner les citadins.

    – Ah ! fis-je.

    Il m’avait cloué le bec, mon tortionnaire.

  18. durand jean marc dit :

    Un jour, ma thérapeute a tenté de me convaincre que mon père était un coq et ma mère une poule?

    Je l’ai écouté caqueter ses conneries. Elle avait dû abuser des visions de marc de café, c’est ce que je me suis dit.

    « Au prix où je vous paie, faudrait peut-être voir à pas trop dériver dans le paranormal. Ce n’est pas parce que je suis les pieds dans la merde, que je chante quand même, qu’il faut se laisser aller à des interprétations foireuses….OK ! »

    Je ne me suis pas gêné pour lui clouer le bec à cette perruche.

    J’ai beau avoir une tête d’œuf, c’était trop facile d’extrapoler dans une telle omelette génétique.

    Elle, elle présentait une face de renarde, affutée à la chinoise, pour trier les poussins mâles. Donc, je ne suis pas laissé impressionner par son diplôme, mal encadré dans un maigre rectangle IKEA, certainement une solde.

    La chaise sur laquelle je ne risquais pas de m’installer a encore grincé. Comme moi.

    J’ai déballé toute ma rancune, toutes ces séances inutiles à tripoter la mayonnaise dans mon crâne.

    « A ce prix-là, autant aller se rouler sur une famille de hérissons pour regoûter au piquant de la vie ou se jeter des deux hauts de la tour de Pise pour bien mesurer la différence…non ?

    Enfin, je l’ai tellement tarabusté qu’elle a fini par reconnaître l’authenticité de mes origines familiales.

    J’ai bien tendu mes oreilles. Ma famille allait enfin retomber sur ses quatre pattes.

    Faut dire que, hein, à force de braire !

  19. Antonio dit :

    « Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que z’avais eu un papa coq et une maman poule, ze ne manze plus, ze picore. Hier, encore, z’ai eu une prise de bec avec l’autre canard, là…

    — Pierrot, je sais. Priscilla l’a déjà caqueté au bas de la cour de l’immeuble. Mon pauvre Caliméro, décidément, cette thérapie ne te réussit pas. Qu’est-ce qui t’a pris d’aller voir un psy ?

    — Ze ne supportait plus ce monde trop inzuste. Ma coquille était devenue trop lourde à porter. Ze me sentais tout flasque, comme un zeune d’œuf au plat. Ze ne pouvais plus me laisser souffrir à cause des autres ainsi. Priscilla m’a conseillé un psy au poil pour me requinquer et renforcer mon mental. Ça fait deux mois que ze le suis.

    — Et ça marche ?

    — Non ! C’est vraiment pas zuste. Il m’a dit que z’avais ce que ze voulais bien avoir. C’était à moi de chanzer les choses pour me faire respecter. Il fallait que ze muscle mon zeu, sans être trop dur, mais plus ferme au niveau du mollet. Ze devais cesser d’être trop zentil et adopter un nouveau rézime, plus autoritaire. C’était qu’une question de temps, qu’il a dit. Mais z’y arrive pas. Z’aime pas les séances de piscine, l’eau est bouillante. Alors quand Pierrot, hier, a caché ma coquille, alors que ze sortais à poil du bassin, z’ai vu rouze, z’étais en ébullition.

    — Et tu lui as dit quoi pour lui clouer le bec ?

    — S’il te plaît, Pierrot, est-ce que ça te déranzerait de me rendre immédiatement ma coquille que tu as cachée ? Ze compte zusqu’à trois. À trois ze ne réponds plus de rien.

    — Et ?

    — Z’ai rien répondu quand, à trois, il a rigolé en se moquant de mes trois cheveux mouillés qui rebiquaient. Z’avais les mollets qui tremblaient. Apparemment z’étais pas resté assez longtemps dans le bain. Ze me suis dégonflé et z’ai pleuré… C’est trop inzuste.

    — Mon pauvre Caliméro, la nature humaine est aussi cruelle que les psys impuissants. T’as déjà essayé la thérapie par le théâtre ou le cinéma ?

  20. camomille dit :

    Hier encore j’ai eu une prise de bec avec avec ma collègue de travail Henriette, et pour me faire taire, elle me lança :
    – Espèce de coq à la noix !
    C’était une injure… enfin je l’ai prise comme telle dans un premier temps.
    Et puis j’ai repensé à ce que m’avait révélé le psy et tout s’est éclairé :
    J’ai eu un père certes, mais un père absent. Difficile pour moi de m’identifier à lui et de m’épanouir dans une identité.
    J’ai donc opté pour des séances thérapeutiques.
    Et voilà qu’enfin Henriette venait de me traiter de coq et de me donner ma légitimité de fils de coq !
    Je suis bien le fils de mon père pensais-je en souriant !
    COCORICO ! COCORICO ! Pouvais-je enfin exprimer.
    Quant à maman, ça, je le savais qu’elle était maman poule, afin de compenser je présume.
    Enfin bien dans mes baskets, soulagé, heureux fils de coq et de mère poule, je décidais d’avoir un geste de gratitude envers Henriette.
    Et ce matin, en arrivant au bureau, c’est en souriant que je lui tendis une boite de 6 œufs BIO .
    Elle me lança un regard de haine comme jamais j’aurais cru que ça existe.
    Elle prit la boite,
    Elle prit aussi son élan,
    Et lança le tout sur la vitre qui nous sépare. La boite s’écrabouilla : plafff !!!
    Les œufs se mirent à dégouliner entre-nous: beurk !!!
    Terrifié par cette harpie, je pus juste articuler :
    – Mais Henriette… Ils étaient BIO !

  21. Laurence Noyer dit :

    Le coq et La Fontaine

    Un coq entiché de littérature
    Avait entrepris l’aventure
    De lire toute l’œuvre de La Fontaine
    A raison d’une fable par semaine
    « Pour instruire les hommes, je me sers d’animaux»
    Disait le fabuliste, qui ne mâchait pas ses mots
    Prise de bec
    Et picorette
    Pourrait-on à l’inverse, éduquer les bêtes
    Se disait le coq en se haussant de la crête
    Et prendre exemple sur l’humain
    Qui de nous deux est le plus malin ?
    Prise de bec
    Et picorette
    La Fontaine nous voit dénués de pensées,
    Mais s’il juge ses semblables
    Sont ils plus raisonnables ?
    Le coq tout à sa découverte
    Lance d’une voix alerte :
    Depuis que l’homme est doté de parole
    Il a renforcé son auréole
    Pour garder le monopole
    Au mépris des autres bestioles
    Prise de bec
    Et picorette
    La Fontaine aurait pu répliquer
    En guise de moralité :
    Toi, beau coq, donneur de leçons
    Tu sembles connaître la chanson
    Mais sans vouloir m’égaler
    Ne viens-tu pas de te mettre à parler ?

  22. Nadine de Bernardy dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule,je ne mange plus, je picore.
    Adoptée par un couple de Fox à Poils Durs, je mangeais comme eux: pâtée, croquettes et autres friandises.
    Depuis la révélation de cette triple buse, je n’arrête pas de me remettre en question. Hier encore, j’ai eu une prise de bec à un carrefour, avec un poulet qui, d’un coup de sifflet impérieux, m’a obligée à attendre que les voitures passent juste quand je voulais traverser.
    Je l’ai traité d’âne bâté qui ignorait ce que je vivais, il m’a rétorqué qu’une poule mouillée faisant des histoires n’avait pas la priorité. Nous avons faillit en venir aux mains, mais je suis partie, aussi dignement que possible malgré le
    – Vas donc, petite grue !
    qui a résonné dans mon dos.
    Ulcérée, je suis rentrée chez moi, un pigeonnier au sixième étage d’une HLM à Trifouillis les Oies.
    Je rumine à longueur de journée, mes parents adoptifs n’étant plus là pour m’éclaircir sur mes origines.
    Je suis retournée voir le thérapeute qui m’a dit que c’était à moi dorénavant, de continuer le travail, qu’il m’avait mise sur une piste qu’il flairait positive.
    C’est sans doute vrai car j’ai retrouvé l’appétit, je passe du plantain au canigou avec une gorgée de thé vert à la bergamote.
    Il m’arrive de cocoricoter au réveil, en pondant un oeuf.

  23. 🐀 Souris verte dit :

    Dans mon enfance on ne peut pas dire que j’ai été poulotée ! Et encore maintenant je fuis les bécots.
     » La Mère » n’avait de poule que les ailes de la colère. Je me défendais bec et ongle quand elle fonçait sur moi, le cou en avant, étendant ses bras qui me semblaient démesurés pour me filer une peignée.
    Ça me filait la chair de poule…
    Tu vois, me disait-elle l’air narquois : toutes ces petites bosses c’est la naissance des plumes, t’as dû être dinde dans une vie antérieure !
    Ou un ange !? Allez savoir ? 🐀

  24. Françoise - Gare du Nord dit :

    Depuis qu’un thérapeute m’a révélé que j’avais eu un papa coq et une maman poule, mes journées ne sont plus les mêmes

    Chaque matin, je me lève au chant du coq et, après une brève toilette où je me rase barbe et favoris, je retrouve, autour de la mangeoire familiale, pour le petit déjeuner : mon fils, « mon coquelet » au duvet naissant, sa sœur, « ma poulette » qui pépie en permanence et ma femme, une Hollandaise huppée, véritable mère poule qui les couve d’un amour inconditionnel .

    Je ne mange plus, je picore : des œufs brouillés, des pilons panés et des épis de maïs qui cocottent encore le poulailler

    Puis, je quitte notre nid, à tire-d’aile pour rejoindre mon travail. J’enseigne au lycée Nicolas Poussin, où de mon perchoir je peux observer mes élèves caqueter sans cesse en gloussant sournoisement pendant mes cours

    Hier, j’ai encore eu une prise de bec avec le professeur de sciences naturelles, un individu gras comme un chapon, au teint crête de coq et toujours monté sur ses ergots. Nous nous sommes traités de noms d’oiseaux pour une stupide histoire de temps de cuisson des œufs à la coque. Je manque de courage, je l’avoue, une vraie poule mouillée, et n’ai pas grand chose celui qui n’a rien dans le gésier. J’ai cédé sur le temps de 3 minutes et 15 secondes. Mais il a tenu des propos sur moi qui me sont restés en travers de l’œsophage.

    Et comme chaque soir, je retrouve les copains à l’Abreuvoir pour écluser quelques bières avant de rentrer dans notre cage à poules

    Après avoir regardé à la télévision le match de football où, comme à mon habitude, j’aurais encouragé l’Équipe de France en chantant non plus « La Marseillaise » mais « Cocorico », je regarderai des compétitions de boxe opposant des poids plumes et des poids super-coq

    Puis, j’irai me coucher à l’heure des poules pour rejoindre ma femme au lit..J’admirerai sa croupe cambrée, ses cuisses fuselées, sa poitrine  opulente, sans oublier les sot-l’y-laisse. Elle pépiera d’aise avant que n’éclate la traditionnelle scène de ménage. Déclenchée comme d’habitude pour un motif futile

    Et puis, ensuite, rester les yeux ouverts dans le noir, pendqnt des heures, pour connaître enfin la réponse à cette angoissante et sempiternelle question. Qui a commencé ? Qui est le premier ? L’œuf ou la poule ?

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