J’ai rarement lu une analyse aussi fine de l’humour juif
Le goût de l’humour juif
Il sort régulièrement des ouvrages fort divers qui rassemblent des histoires juives ou prétendues telles.
« Le goût de l’humour juif » qui vient de paraître au Mercure de France, tient une place à part.
J’ai rarement lu une analyse aussi fine de l’humour juif que dans l’introduction de l’auteur, Franck Médioni auquel j’emprunte ces lignes :
« Les histoires juives qui forment ce recueil révèlent l’être juif dans sa complexité et sa singularité. Dans leur désenchantement joyeux, leur autodérision enjouée, leur désillusion sans ressentiment, leur lucidité sans haine, elles sont profondément humaines. Elles donnent autant à méditer qu’elles prêtent à rire. Elles sont souvent irrésistibles, pétillantes d’intelligence. Une intelligence non feinte, parfois insoumise. Et pas dupe. Ni de soi, ni des autres ».
Car il faut se méfier des blagues antisémites.
Dans ce florilège, sont rassemblées histoires et citations diverses de : Woody Allen, Wolinski, Groucho Marx, Pierre Dac, Elie Wiesel, Tristan Bernard et tant d’autres.
Si le sujet vous intéresse, signalons la réédition récente de « La bible de l’humour juif » de Marc Alain Ouaknin
chez Michel Lafon éditeurs.
Plus ancien est le livre de Victor Malka « Mots d’esprit de l’humour juif », avec une préface exceptionnelle de Claude Vigée. Bien entendu, n’oublions pas les quelques ouvrages et sketches de Popeck au moment où ce dernier entame sa tournée d’adieu!
Toutes ces blagues ne sont-elles pas un recours contre les malheurs du temps ?
Souvenez-vous de la parution de « Le communisme est-il soluble dans l’alcool ? »
ces blagues qui circulaient en URSS, elles-mêmes souvent adaptées de blagues racontées
dans l’Allemagne nazie.
Mais vous avez peut-être en mémoire ce passage terrifiant du film « La vie des autres », en Allemagne de l’Est,
quand un personnage, à la cantine de la STASI, commence à raconter une blague sur Walter Ulbricht
et que soudain se retourne un officier…
Pris de panique, il ne peut plus finir sa blague car l’officier le menace, puis l’incite à finir.
Le moment d’effroi passé, l’officier éclate de rire car il connaît mieux que quiconque cette histoire.
Contribution de Gérard Cénec