La plus grande erreur qu’un auteur débutant puisse commettre
De nombreuses personnes ont tendance à écrire un livre avec le désir souvent inavoué d’être applaudies. De s’entendre dire, enfin, qu’elles sont douées, qu’elles ont du talent. Elles imaginent que lorsque LEUR LIVRE sera en vente dans les librairies et sur Internet, ce ne sera « que du bonheur. » Qu’elles seront heureuses comme jamais. Ce qui sous-entend que ce n’est pas l’écriture d’un livre qui leur apporte du plaisir mais l’espoir de gagner l’estime de ceux qui le liront peut-être bientôt…
C’est la plus grande erreur qu’un auteur débutant puisse commettre.
Si vous vous lancez dans l’écriture d’un manuscrit avec cette idée en tête, vous serez dans l’illusion, mais pas dans la création. Débarrassez-vous de l’obsession d’être admiré et vous écrirez le meilleur livre de votre vie.
Que se passe-t-il quand on se rend à un rendez-vous important ? Quand il s’agit d’obtenir un emploi ou un meilleur salaire, par exemple ? Plus on est tendu, plus on est angoissé par l’enjeu, plus cela se passe mal. Pourquoi ? Parce nous ne sommes pas en possession de tous nos moyens. Parce que notre cerveau est comme enrayé, presque pétrifié.
L’envie légitime d’être reconnu comme auteur, n’enlève évidemment pas le talent, mais le neutralise. Si, telle Perrette et le pot au lait « comptant déjà dans sa pensée tout le prix de son lait », on écrit en se polarisant davantage sur l’honneur d’être publié qu’au plaisir de raconter une histoire passionnante et bien écrite, on se berce d’illusions.
Imaginer que le fait d’être admiré pour l’œuvre accomplie va changer notre vie, nous procurer une immense satisfaction et une joie pérenne, c’est oublier que l’euphorie du moment finit toujours par se dissiper, comme à chaque fois… Qu’on se retrouvera, quelque temps après, avec la même envie de reconnaissance.
Quand on parvient à se détacher de ce besoin d’être reconnu, d’écrire non par vanité mais par plaisir, on a tous les talents nécessaires pour bien faire et toutes les énergies pour mener un beau projet à son terme.
Rédigez votre premier jet sans rêver à Gallimard, Grasset ou Seuil. Votre texte s’en portera beaucoup mieux.
Merci Jean-Marc ton message nordique (ne pas jouer sur ce mot) me touche
Celui qui veut bâtir une tour commence par s’asseoir.
Je viens de découvrir les aphorismes de Laurence dans « Paroles en l’air » un régal. Exemple : « Je ne parlerai qu’en présence de mon inspiration »
Quelle sagesse et quelle humilité, certes ! Et je relirai ce conseil régulièrement. Toutefois si je puis me permettre… je tenterai une comparaison : lorsque je pars en montagne pour une belle randonnée, certes l’important est le plaisir de marcher, de profiter de la nature, de rencontrer, peut-être, une marmotte ou un chamois et tant pis si l’on rebrousse chemin avant le sommet ou si l’on se perd un peu, et pourtant… quel bonheur lorsque l’on atteint le point culminant, son Mont Blanc perso ! Quelle satisfaction de s’asseoir sur le rocher le plus haut et de contempler le chemin parcouru, parfois dans la douleur, en se disant : je l’ai fait ! Le sommet, c’est tout de même une sacrée motivation pour donner le meilleur de soi ! C’est une montagnarde qui vous le dit, en toute humilité…
Tout à fait d’accord. Il faut d’abord être passionné par ce qu’on écrit. 🙂
Des paroles pleines de sagesse, que nous devrions nous répéter chaque jour.
Merci Pascal de nous rappeler qu’écrire doit nous apporter le plaisir du travail accompli, avec un zeste d’inspiration et beaucoup d’humilité.
Merci oh Grand Décamaître de nous distiller tes lumineuses (et économiques)
pensées qui balançant allègrement les espoirs souffreteux d’une gloire illusoire
nous replongent telle une authentique frite belge dans le deuxième bain de
l’huile du plaisir!
Que les vignes de ton canton conservent intactes les petites cellules actives de
ta générosité!
Bien à toi!
Jean de Marque!
Grand merci humble Pascal,
J’adore ces phrases:
« … vous serez dans l’illusion, mais pas dans la création. »
« L’envie légitime d’être reconnu comme auteur, n’enlève évidemment pas le talent, mais le neutralise. »
Je les perçois comme des ‘vérités’ qui font des clins d’oeil à tous les domaines de notre vie. Merci pour votre sagesse 😉
Namasté
Comme ce que tu dis est pertinent, cher Pascal. merci pour ceux et celles qui te liront.
Avec grande amitié
Comme ce que tu dis est juste, cher Pascal. merci pour ceux et celles qui te liront.
Avec grande amitié
Sans rêver à Gaillimard et autres et sans non plus se soumettre à notre censeur personnel, celui qui se cache sur notre épaule ou dans un coin de notre tête, à applaudir ou hurler devant chaque mot pour qu’il soit brûlé.
Oui… le lâcher-prise, en somme !! C’est juste… Merci Pascal