Faire une cure de navets
Comme je le précise dans Comment écrire son premier roman, si l’on se destine à écrire, rien ne remplacera jamais l’expérience que l’on acquiert en lisant les autres.
Chaque livre que nous découvrons est une leçon d’écriture.
Aucun cours de littérature, aucun atelier d’écriture ne nous apprendra mieux que la lecture, si ce que nous écrivons vaut son pesant de mots.
Lire est le meilleur moyen d’avoir une idée sur la qualité de ce que l’on écrit.
Rien de tel pour se faire une idée sur la qualité de : nos descriptions, nos dialogues, la crédibilité de nos personnages, la richesse de notre syntaxe et celle de notre vocabulaire.
Quoi lire en priorité ?
Les maîtres des lettres françaises : Racine, Corneille, Boileau, La Fontaine, Molière, Rimbaud, bien sûr, les successeurs également : Balzac, Proust, Flaubert, Céline, Simenon, Camus, etc.,
mais aussi les navets, les nanars.
Ces bouquins mal écrits que l’on trouve, pour quelques centimes, empilés dans les vides greniers, les brocantes et les bacs des soldeurs.
Pourquoi s’infliger de telles lectures ? Direz-vous.
Parce qu’en appliquant les mêmes critères d’appréciations à ces navets qu’à de bons livres, vous vous souviendrez, à jamais, des pièges dans lesquels il ne faut surtout pas tomber.
– Titre galvaudé
– Banalité de l’intrigue
– Incohérences
– Compilation de clichés
– Personnages stéréotypés
– Dialogues convenus
– Développements compliqués
– Descriptions inventaires
Etc.
Souvenez-vous de l’adage : « On voit la paille qui est dans l’oeil du voisin, pas la poutre qui est dans le sien » Le même phénomène se produit quand on lit les textes des autres, les imperfections nous sautent aux yeux tandis que nous sommes aveugles devant les nôtres.
Faire une cure de navets est toujours bénéfique, l’effet miroir peut être saisissant….
Paraphrasant Carl Gustav Jung je dirais même que nous percevons chez les écrits des autres la plupart des défauts de nos propres défauts d’écriture.
Un navet, c’est un livre écrit avec beaucoup de naïveté, beaucoup d’innocence.
On s’en gausse au dépend de son auteur. Un nanar, selon les brocanteurs bouquinistes,
est un livre tellement médiocre qu’il devient drôle à lire.
Il en est de même pour les films.
Un dernier mot. Si vous « navet » pas le temps de fouiner dans les piles de bouquins bradés, allez sur Internet et cherchez parmi les petits concours de nouvelles, vous devriez tomber sur des perles…
Voir les chroniques astucieuses de Jean-de-Marque pour trouver des bons livres au moindre coût
Je lis beaucoup comme évidemment tous ceux qui répondent à votre blog. Cependant je crois avoir encore plus appris en lisant les nouvelles qui sont arrivées suite à un concours que la revue Le Traversier avait organisé et dont je suis membre. C’est incroyable comment l’originalité, les bonnes chutes font immédiatement l’unanimité d’un jury. D’autre part si l’écriture est belle, elle ne peut sauver un texte banal et vice versa si elle est nulle elle ne peut sauver une idée originale.
Amitiés
Amitiés
Une cure de navets ne fait peut-être pas de mal de temps en temps, mais rien ne vaut, à mon goût, les mets les plus savoureux de la littérature.
Merci du conseil. Je vais le suivre.
Bonne soirée
M. Durand,
Vous « navet » pas dit que les vrais navets ne coûtent pas un radis ou du moins ne devraient pas…
Peu d’intérêt à mon commentaire outre le fait de remercier une fois encore Pascal pour ses bons mots, M. Durand pour son humour et Sabine pour sa proposition de régime !
Bonne soirée à tous !
Ha j’oubliais, il y a ça aussi:
http://www.de-plume-en-plume.fr/
Quelques perles en perspective.
Une cure de navets (théâtre) exceptionnelle sur Le proscenium.com.
Un régal sans fin.
Sabine.
Amis consommateurs, lisez large.
Vous avez le choix entre les navets secs, ceux ne se délayent pas à la cuisson,
les navets tendres à chair plus molle, et les demi tendres qui, comme le chantait
Lapalisse tiennent le milieu entre les deux autres.
N’oubliez pas que vous mangez essentiellement une racine dont la saveur est
fort agréable mais dont la chair est peu substantielle. Les jeunes pousses
,bouillies et assaisonnées de diverses manières ont un certain charme pour les
palais peu avertis.
Les navets aplatis peuvent donner lieu à des rencontres littéraires, appelées
raves.
Les navets se développent plus aisément dans les climats brumeux, tempérés
pendant l’été et doux en hiver.
Les navets prennent une grande place dans la littérature française et
permettent de nourrir bien des bestiaux de lecteurs.
La Bryone est un cucurbitacée dit navet du Diable dont l’odeur est
nauséabonde, la saveur amère et âcre. Certains lui reconnaissent quand même
quelques vertus purgatives assez violentes. De plus sa fécule mal lavée peut
contenir une substance vénéneuse.
Tout çà pour vous signifier qu’on peut tâter du navet mais qu’il ne faut peut être
pas en abuser.
Allez Pascal, souris, je prépare une nouvelle fournée de perles de navets pour
bientôt! Pour Noël: Lire encore mieux, plus et moins cher!