Exercice inédit d’écriture créative 227
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un à écrit,
c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour …
Imaginez la suite
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un à écrit,
c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour …
Imaginez la suite
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdit de manger du papier sur lequel quelqu’un à écrit,
c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour s’est égaré en furetant dans le grenier. Quand il s’en rendit compte, la peur d’abord lui mangea le ventre. Ouh la la, où suis je passé ? Que va t il m’arriver ?
Puis il regarda autour de lui, et l’ivresse de la découverte s’empara de lui.
Il y avait tant et tant de choses. Il s’avisa tout de même d’avancer prudemment. Maman les avait averti du grand danger que représentait le chat. Il ne l’avait encore jamais vu, mais il savait que c’était un être énorme, poilu et griffu qui pouvait lui tomber dessus â tout moment sans qu’il ne l’ait entendu. Alors il ouvrit tout grands ses yeux, et, avançant à petits pas, se lança dans l’exploration. Il fouilla, farfouilla mais au bout d’un moment, il eut très faim. Il avisa un paquet intéressant et commença à grignoter. Il n’avait pas vu que cela avait un titre ´le chat et le rat’.
C’est là que maman l’apercut. ´Que fais tu malheureux !´ cria t elle ‘ne t’ai je pas prévenu de ne pas manger des écrits ? Suis moi, et vite, rentrons au trou’. Penaud d’avoir été ainsi surpris, notre souriceau suivi, rassuré tout de même de retrouver les siens. C’est en arrivant que tout a basculé..
Quand il retrouva ses frères et sœurs, il se jeta sur la plus petite souricette et lui croqua l’oreille. Elle réussit à se sauver et se mît à hurler. Souriceau était déchaîné à la vue de toutes ces petites souris. Il se recroquevilla sur ses pattes arrières, remuant son derrière, prêt à bondir. Une grande panique s’empara du foyer, les souriceaux couraient dans tous les sens et Souriceau jetaient ses dents à droite à gauche croquant une queue par ci, une patte par là.. Des petites flaques de sang commençaient à maculer le sol paillé. Maman qui était vite reparti chercher à manger, fit demi tour en entendant le raffut.
Quand elle découvrit le carnage, elle attrapa Souriceau par le cou. Il se débattait tout ce qu’il savait, lançant des coups de pattes dans le vide. Tenant fermement son rejeton, elle le jeta dans la cave et ferma à triple tour.
Elle avait comprit de suite ce qui se passait. Il avait mangé une fable et en était devenu le héros. Ce héros devait être un chat ! Et ce héros était un danger pour sa progéniture. Il lui fallait repartir très vite trouver un antidote. Elle s’occuperait de soigner ses petits plus tard. Le temps lui était compté. Dans moins d’une heure, Souriceau deviendrait à jamais ce héros grignoté et il faudrait l’interner à vie, à moins de lui faire croquer l’antidote.
Elle se rappelait ce cahier d’écolier qui traînait dans un coin, elle se rappelait y avoir lu une vieille comptine ridicule : une souris verte, qui courait dans l’herbe… Cela devrait faire l’affaire. Elle trottinait au plus vite de ses petites pattes pour récupérer ce trésor, puis le ramener bon an mal an jusqu’au nid, et le faire ingurgiter à Souriceau. Ce ne fut pas une mince affaire. Il avait plutôt envie de manger de la chair fraîche plutôt que du vieux papier ! Elle dû faire appel à la force de son cousin le rat, qui l’aida a fourrer ce poème dans le museau de Souriceau.
Il était moins une .. Mais miracle, l’antidote opéra ! Et opéra si bien, que Souriceau devint la première souris vert pelouse, à la grande risée de toute la famille !
© Gwenaëlle Joly
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un à écrit,
c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour, s’endormit dans un dictionnaire.
C’était l’endroit le plus insécurisant pour un rongeur, un espace de définitions décidées par des très grands pour des tout petits.Un pays de mots qui ne pouvait que réveiller les maux.
Curiosa, c’était son prêt nom dormait profondément, elle ne se doutait pas qu’elle était piégée à l’intérieur de palabres qu’elle risquait de grignoter ou qui, plus grave encore, pouvaient la dévorer dès son réveil.
Car il y en avait des féroces, le mot INTERDIT, par exemple :
Un mot pour dire ce qu’il ne faut pas faire mais qui ne dit pas ce qu’il faut faire.
Et AVERTI qui prouve que tu as eu l’information et que du coup tu dois encore plus t’inquiéter
Et puis MANGER un truc nourrissant que tu dois refaire sans arrêt pour rester en vie
PAPIER (s’il n’est pas écrit)me semble moins inquiétant, il est fin, fragile, facile à transporter, sauf que là il est écrit partout et Curiosa est dedans.
Restent les mots DANGEUREUX et SANTE
Ca donne quoi dans le dico..
Il vaut mieux s’éloigner du 1er, très loin et très vite, car s’il t’entraîne , tu ne seras plus là pour définir le suivant, alors court , court, court.
Maintenant, t’es essoufflé, t’as du mal à respirer, t’as un point de côté, tu craches. T’inquiètes, voici justement santé, ça exprime que tu fonctionnes, que c’est rien que t’es quand même en forme.
Pendant ce temps là, Curiosa sommeillait toujours, lovée entre 2 mots : amour et douceur
La famille Ratatouille avait encore une fois déménagé, car elle s’était agrandie de dix souriceaux et l’on commençait à se sentir à l’étroit.
Enfin, papa avait trouvé le gîte qu’il fallait, tout en haut d’un grenier. Les enfants pourraient courir à leur aise dans tout cet espace.
Pendant qu’ils finissaient d’aménager, Mauricette, la sœur aînée avait décidé de visiter le nouveau nid avec toute la marmaille.
Les voilà donc partis à l’aventure.
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un a écrit, c’est dangereux pour la santé.
Curieusement, dans cette maison il n’y avait rien d’intéressant sur ce sujet, pas le moindre livre, pas le plus brin de papier visible à perte vue.
Sissi par contre avait senti une bonne odeur alléchante… du fromage, s’écria-t-elle !
Mauricette l’arrêta aussi sec !
« Le fromage gratuit ne se trouve que dans les pièges à souris ! »
Roméo, lui, fut soudainement saisi d’émerveillement au détour d’un couloir !
Il venait de voir une souris inhabituelle : elle était rose et portait sur ses épaules un minuscule sac doré.
— De quelle famille es-tu ? Je n’ai jamais rencontré de souris aussi étincelante.
— Pufff ! toi tu es trop ordinaire pour moi,
— Ordinaire, je fais pourtant partie de la grande famille Ratatouille !
— Moi je suis la souris des enfants, celle qui change les petites dents de lait en surprise.
— Tu es une fée ?
— Eh oui ! gros bêta, je suis la fée Ratounette.
— Que donnes-tu en cadeau ?
— J’offre une pièce en échange ;
— Et l’on te paie pour cela ?
— Mais non, tous les enfants m’attendent, mais ils doivent dormir lorsque je passe dans leur chambre, car je ne récompense que les enfants sages.
—Que fais-tu donc avec ces dents ? Tu les manges ?
— Mais non tu es réellement stupide, dit-elle levant les yeux au ciel, par contre je suis heureuse, car souvent j’ai droit à un biscuit ou un bout de fromage abandonné sur la table de nuit.
— Et la dent ?
— Je vais la déposer dans la chambre des parents, ils la gardent minutieusement en souvenir, car ces dents-là sont de belles perles précieuses.
Roméo était surpris et aurait bien eu envie lui aussi de devenir le génie des petites dents. Mais comment faire ?
Il allait poser la question, mais la fée Ratounette avait disparu.
Il s’en alla conter son aventure à ses frères et sœurs. Une énorme rigolade les prit et personne ne le crut.
— Cherchez donc dans le grand livre et vous verrez si je mens ! s’écria-t-il dépité.
Mais de livre, il n’y en avait point. Par contre, Mauricette avisa un ordinateur.
— Bon, on va voir si ton histoire est vraie !
Pixelus était doué en informatique, il l’avait prouvé un autre jour.
Il piétina sur les touches et forma le mot : SOURIS
et trouva les propositions suivantes :
– 10 trucs pour se débarrasser des souris
– souricières, pièges à rat, repousser les souris, et puis le conseil horrible :
— Si vous avez des souris, adoptez un chat !
C’en était trop ! ces gens n’étaient pas accueillants, il fallait à nouveau déménager, elle allait le dire à maman. Roméo avait raconté des blagues.
Ce qui était sûr c’est que juste devant la petite fente de la porte du grenier, un gros chat tout blanc était allongé. Il jouait avec une petite souris rose en peluche.
Pourtant moi j’y crois encore à la fée Ratounette !
Henriette
le ciel était gris et menaçant. Il commença à pleuvoir . Une goutte glissa sur le pare brise et dessina une larme puis une autre, puis des milliers , des flots de larmes retenues…. qui sentaient un parfum d’enfance . Le tonnerre grondait comme son cœur blessé ; le vent secouait la voiture égarée , aveuglée par les larmes. Les essuie-glace ne fonctionnaient pas assez vite pour rejeter ce trop plein accumulé ; son visage grimaçant témoignait du choc vécu et de la plaie encore béante . Que dire devant cette accumulation de nuages anciens larguant leurs eaux fétides sur le visage de sa vie ; Ou sont les couleurs de l’arc en ciel à venir ?
l’orange est sa couleur préférée, celle du soleil revenant en force dans cette plaine dévastée de son existence ;Il viendra réchauffer le cœur de l’égarée à jamais .
J’en suis restée à cet exercice:
Le ciel est gris et menaçant. Il commence à pleuvoir.
On se croirait en Bretagne.
Une goutte glisse sur le pare brise et dessine une lettre puis une autre.
Sans nul doute le ciel lui adresse-t-il un message.
Ayant elle-même les yeux pleins de larmes ,elle ne les a pas vues tout de suite.
Plus tôt ce matin, elle a pris sa voiture,sans savoir où elle allait, secouée de gros sanglots.
Quand elle s’est levée discrètement ,à l’aube, pour aller consulter ses mails,elle a reçu la nouvelle,au milieu de pubs et d’annonces sans intérêt.
Son coeur s’est emballé,une semaine sans un signe et puis, ça…….
Encore sous le choc,elle roule beaucoup trop vite. Elle s’essuie les yeux avec rage .
Il commence à pleuvoir, le pare brise lui semble sale.
Mais non ce sont des lettres qui glissent dessus. Elle ralentit, c’est sans doute sa vue qui lui joue des tours !
Pas du tout, un M, un C, des E dansent un étonnant ballet sur le verre, d’autres arrivent,tourbillonnent,se bousculent.
Cette fois elle doit s’arrêter,prise de vertige. Elle ferme les yeux,espérant que ce ne sera qu’un effet d’optique ,un reflet,une illusion.
Elle les rouvre et pousse un cri,la sueur lui coule le long de dos,elle est tétanisée :
le maudit message définitif de ce matin est là,comme sur l’écran de l’ordinateur !
Elle hurle,frappe sur le volant,prise d’une colère noire.
Rallumant le moteur,elle met les essuies glace en marche,effaçant pour toujours ces mots perfides et aberrants venus de si loin.
« Ah! le goujat! le pleutre! m’annoncer ça par mail. Le lâche, même pas le courage de me téléphoner.
Pauvre type ,faux jeton,il cachait bien son jeu. Il a du tout calculer à l’avance….. »
Elle sort de la voiture,hurle encore un bon coup pour évacuer sa frustration,ce sentiment d’impuissance qui l’envahit.
Pour faire bonne mesure un ou deux coups de pied dans les pneus,une grande respiration et elle a l’impression d’y voir plus clair.
Le mieux est d’ignorer ce moins que rien,ne surtout pas répondre qu’elle comprend sa décision,qu’elle admet qu’il est désolé, et que oui,effectivement ça ne pouvait pas durer comme ça.
« Qu’il reste au diable j’ai mieux à faire » se dit-elle bravement en remontant en voiture.
Déjà deux heures qu’elle est partie sans prévenir, il faut qu’elle soit rentrée pour le déjeuner. Son mari et les enfants vont s’inquiéter
Le soleil est revenu,le pare brise est net. Elle se remet pleurer, de soulagement maintenant.
Ils sont là,eux.
Commentaire : Juste pour le fun!
En ce moment, j’essaie de me faire des amis en dehors de Facebook, tout en appliquant les mêmes principes .
Alors tous les jours, je descends dans la rue et j’explique aux passants ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j’ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire ensuite.
Je leur donne des photos de ma femme, de ma fille, du chien, de moi en train de faire le jardin, à la piscine…
J’écoute aussi les conversations des gens et je leur dis «j’aime !».
Et ça marche : j’ai déjà 3 personnes qui me suivent : 2 policiers et un psychiatre.
Bon week end
J’aime et je vous suis.
Petit clin d’œil : demain je pars me ressourcer dans ma campagne afin d’avoir un peu d’inspiration pour terminer un récit.
Bonne continuation. Fanny
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un a écrit, c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour voulut prendre son indépendance. La surveillance et les interdictions de sa mère le gonflaient au plus haut point. Combien de temps encore allait-elle le couver de la sorte ?
Il était bien assez grand, maintenant, pour s’échapper de la souricière, non mais ! Ne savait-il pas dénicher des graines, des insectes, du fromage ? Il connaissait les dangers des pièges que les bipèdes dissimulaient dans tous les coins.
Que demander de plus ? Il était aguerri. Il n’allait quand même pas faire le Tanguy toute sa vie !
Ses pérégrinations le conduisirent dans les archives d’une entreprise. Ici, pas un seul petit morceau de mouche, de vermisseau ou de grain pour subsister. Il ne pouvait plus crier famine à sa mère !
Sur une étagère, il trouva un bilan comptable. Malgré les recommandations de sa maman, il entreprit de le grignoter. Les chiffres le faisaient planer. Il avait des visions de meule de gruyère, la félicité !
Puis, il s’attaqua à un rapport. Toutes ces lettres étaient bien meilleures que les crédits et les débits. Il s’en délecta tant qu’il en eut des hallucinations ; il voyait des souris roses !
Il devint de plus en plus accro et fit une fatale overdose.
« Jeune étourdi qu’on avertit en vain, cette histoire est pour vous. Tâchez d’en faire usage. »
Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdit de manger . Mais l’un deux, un jour …
vous voyez, la petite souris noire, elle eut des envies d’évasion et loin de tous les autres partit explorer le grenier et ses cachettes extraordinaires. Trottinant parmi caisses, cartons, archives diverses, une odeur de vieux cuir l’attira et elle tomba en admiration sur cet épais carnet, rempli d’une belle écriture avec des pages douces et parfumées. Elle goûta, s’attendait au pire, mais c’était délicieux ! Elle grappilla un peu plus, partout , et loin de toutes interdictions maternelles, grignota mots, péripéties, savoureuses histoires aux relents d’interdits. Danger, peut-être, mais tellement délicieux, elle se gava d’aventures, elle rêva de voyages, de rencontres fantastiques, et elle s’enivra de saveurs papivorantes, d’odeurs surannées, doucereuses, et au petit matin on la retrouva complètement pâmée entre les pages du « carnet de voyages « d’un globe trotter du siècle passé.
Je vous avais pourtant prévenus …….
227 . Maman souris avait averti ses petits :
– Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un a écrit, c’est dangereux pour la santé.
Mais l’un deux, un jour …
Petit conte philosophique, sans prétention.
Un culot monstre, ce petit Vorace Souriceau ! Quand il entendit ses parents imposer cet interdit, il décida de le braver.
« Et quoi encore ? N’aurais-je plus le droit de manger du papier sur lequel la main de l’homme a laissé quelque écrit subversif ?
Aurait-on peur que mon costume gris souris se macule de lettres ou se zèbre d’on ne sait quel bon mot ? Aurait-on peur que je me mette à baver des propos déplaisants ? Aurait-on peur que je ne grandisse plus, que je vieillisse trop vite ? Que sais-je encore ? »
Son petit frère, Armand Souriceau l’affronta et lui conseilla d’obéir aux parents, de peur que ne cesse le règne de leur enfance « souriceau-roi-tyran & Co »
En effet, il y avait de quoi craindre… Les enfants Souriceau étaient plus que gâtés ! Les parents ne refusaient rien à leur progéniture, sous peine d’explosions de colères.
Ainsi se succédaient les vacances dans les caves fromagères les plus prestigieuses, les séjours linguistiques dans les pays du fromage, des cures au bord de l’Atlantique avec bain de crème fraîche, bain de petit lait, saunas aromatisés de senteurs de camemberts millésimés ; les anniversaires aux couleurs pizza-mascarpone-mozzarella. Sans oublier les remises en forme trimestrielles avec Tiramisù…
Les meilleurs professeurs et les meilleures places dans les écoles-réserves des restaurants étoilés. La belle vie de souris !
Et voilà que les parents avaient l’outrecuidance d’imposer un interdit !
Vorace Souriceau désobéit donc. Une semaine durant, il se rendit à la Grande Bibliothèque au rayon des livres précieux. Il commença son délicieux grignotage. Quelques lignes succulentes de-ci, quelques autres de-là ! Un titre, un alinéa, un paragraphe… Grandiose… Une affiche aux apparences pompeuses, riche en signatures et paraphes fut transformée en toile de Gruyères signé Emmenthal Deluxe.
Rien ne se passa… aucun symptôme inquiétant pour la santé d’Horace, aucune maladie ne se déclara. Il était toujours aussi fringant dans son costume gris souris. Ses dents étaient toujours aussi acérées, ses pattes toujours aussi agiles, sa langue toujours prête à quelque réplique cinglante.
Un matin, pourtant…
« Numéro Un, debout ! Cria mère Souriceau, ouvrant la porte et la lumière avec fracas . »
« Quoi, qui ose ???? »
« Et enfile ce bleu, débrouille-toi pour ton petit déjeuner, le car ne t ‘attendra pas ! »
Consterné, ahuri, Horace balbutia :
« Heu, mais …. »
« Et grouille toi ! N’oublie pas que c’est à ton tour de ramener la paie et la nourriture »
« Mais, mam… »
« Il n’y a rien qui tienne, oust ! Et que ça saute ! »
« Mais, mon école, mes cours, mes amis, mes… »
« Fini, numéro Un, finies ces balivernes, au travail »
« Mais, m… »
« Silence, Obéis ! »
Horace comprit, mais un peu tard, qu’il s’était attaqué à la Charte des Droits de l’Enfant.
Quelques semaines plus tard, le temps qu’il obtienne son passeport, ses parents le conduisirent à Roissy où il rejoignit l’équipe d’une ONG, destination l’Afghanistan.
Maman souris était attablée avec ses quatre souriceaux.
— Nous n’avons plus rien à manger, leur dit-elle. Il faut que j’aille aux commissions. Mais la ville est bien loin. Je ne reviendrai que demain. Ce soir, couchez-vous sagement et demain matin attendez mon retour tranquillement en lisant ces livres rangés sur l’étagère.
Maman souris enfila son manteau. Elle embrassa chacun de ses petits et avant sortir, leur donna un dernier conseil :
— Je vous interdis de manger du papier sur lequel quelqu’un a écrit. C’est dangereux pour la santé.
Les souriceaux promirent. Maman souris prit son cabas et s’en alla.
Il faisait déjà nuit, les souriceaux allèrent se coucher sagement.
Mais le lendemain, au lever, il n’y avait rien à manger.
— J’ai faim, dit Auguste, le dernier né.
— Il n’y a plus rien à manger, répondit sa sœur.
— Patiente, lui dit son grand frère, maman renvient aujourd’hui.
L’autre frère ne dit rien. Il lisait « Le vilain petit canard ». Mais il regarda Gustave d’un air agacé en haussant les épaules.
Gustave prit la mouche et lui dit :
— On ne peut pas se nourrir de lecture ! Par contre, ton livre remplirait bien mon estomac…
Il se jeta sur son frère et lui arracha le livre des mains. Aussitôt il en dévora les premières pages.
Gustave aurait mieux fait d’écouter à sa maman, car ses frères et sa sœur ne tardèrent pas à la voir le souriceau se transformer. Au fil des pages, il lui poussait de méchantes plumes noires et un bec.
Avant la faim du livre, Gustave soupira d’aise.
— Je n’ai plus faim, dit-il.
Trop trad. Il était devenu le vilain petit canard du livre.
C’est alors que maman souris revint, les bras chargés de délicieuses provisions.
Imaginez sa surprise quand elle vit qu’il ne lui restait que trois petits, et qu’un vilain canard habitait sa maison.
Les souriceaux lui racontèrent ce qui était arrivé, et maman souris se mit très en colère. Puisqu’Auguste lui avait désobéi, elle le chassa sans plus attendre.
On vit longtemps Auguste errer seul dans les bois. Puis un soir on le retrouva mort de faim.Voilà ce qui arrive aux enfants désobéissants.
Au moins Auguste aurait-il dû dévorer le livre entier : il serait devenu un beau cygne blanc.
Sabine
La fin est trop triste? Je vous en propose une autre:
Puisqu’Auguste lui avait désobéi, elle le chassa sans plus attendre.
Seul dans les bois, notre pauvre Auguste pleura longtemps. Et il avait toujours aussi faim. Il fouilla le fond de ses poches, à la recherche de quelques miettes oubliées.
— Mais il me reste la fin du livre !
Il le dévora à pleines dents.
Cette fois-ci, il devint un magnifique cygne blanc.
La princesse Henriette, qui se promenait dans le bois, vit le cygne et s’écria :
— Quel bel oiseau !
Et elle lui posa un baiser sur le bec. Aussitôt le souriceau se transforma en Prince Charmant.
Quelques jours après il épousa la princesse Henriette. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants
Et voilà! La fin n’est plus triste.
Quand je disais qu’elle était trop triste c’était en pensant aux très petits, donc c’était pour rire.
Suite à cette fin : Quelques jours après il épousa la princesse Henriette. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants et c’est alors que ça se dégrada…
Je bloque, je ne sais comment m’y prendre pour parler de ces petites bêtes-là, car j’en ai une phobie, incontrôlable, inexplicable, depuis ma plus tendre enfance !
Je vais essayer d’y réfléchir.
Henriette
Pensez à une autre sorte de souris