Exercice inédit d’écriture créative 280

sous-le-signe-du-poissonIl attirait les chats sans savoir pourquoi
et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le mènent au bord de la mer…

Inventez la suite, il va de soi que le pronom peut être "IL" ou "ELLE"

17 réponses

  1. Michel ROBERT dit :

    En quête d’un cadeau pour son amie, il se dirigea vers la galerie marchande. L’agréable allée des commerçants s’ouvrait d’un côté sur les boutiques baignées de lumière, de l’autre les touristes y grouillaient autour des tables des cafés. En traversant la rue, le soleil vigoureux provoqua la peau. Celle-ci se consola sous la fraîcheur retrouvée en enfilade du passage. Son esprit se baladait dans sa mémoire. Il était comme un courant d’air perdu dans son dépaysement. En passant il feuilleta des livres exposés dans les bacs. Intéressé, il entra dans la librairie pour payer un livre choisi pour l’auteur : Pascal Perrat. Puis il partit à la recherche du présent à offrir.
    Une odeur de son enfance lui parla soudain. Il s’avança, attiré qu’il était par le parfum. Il reconnut celui des chamallows qui le mena face à une devanture. La vendeuse affairée dans ses confiseries ne le remarqua pas. Il passa l’échoppe et petit à petit son imaginaire chemina. Une idée le fit revenir sur ses pas. La robe de la serveuse était d’un rose bonbon à pois lilas. Ce n’est pas une friandise qu’il voulait pour L., mais plutôt une robe. Il lut les premières phrases du livres qu’il venait d’acheter : « Il se souvint que dans son enfance il attirait les chats sans savoir pourquoi. Il ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Ses amis arguaient que c’était qu’il était du signe des poissons, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie, jusqu’à ce jour où ses pas le conduisirent ici. »
    Sa lecture lui rappela le temps bénit où il recevait la bédé du « Chat Marlowe ». Sa mère lui disait alors : « Tiens ! Voilà ton Chat Marlowe ! » en lui donnant comme une récompense. Lire ce journal lui prenait la journée entière. Le chat détective avait toujours une réplique dans sa poche. En l’occurrence, lui c’était ses bonbons à la guimauve. Il se cachait pour savourer son plaisir. Sa mère ne se souciait pas, elle savait qu’il était tranquille. Ses sucreries étaient réservées à la découverte des enquêtes. Il apprenait toutes sortes de choses au cours des pérégrinations du chat Marlowe. Un jour le bruit courut que le chat voulut acheter une robe pour sa secrétaire. Comme un privé, il procéda avec logique. Mais il se perdit dans un grand magasin à plusieurs étages. En haut d’un escalator, il tomba pile devant une robe rose : « Voilà ce qu’il me faut, ça fera plaisir à Mimi. Mais les pois sont rouges. C’est dommage ! ». Il fut pris au dépourvu.
    Trente ans plus tard, Charly se trouvait dans la même situation que le chat Marlowe. Dans les coïncidences, il y avait quelque chose de troublant. Il sourcilla sous les arcades. Ils’était comporté comme un détective partant au feeling en ne sachant pas qu’il allait au-devant d’un indice. La simple consonance des mots avait balisé son intuition. Il fut inspiré par les pois lilas de la fille. Il essaya de retrouvé pourquoi Marlowe avait été chagriné par les pois rouges. Il se souvint que dans la bédé la fiancé n’aimait pas le rouge. Centré sur les pages de son livre, il ne vit pas que les pois lilas s’approchèrent.
    – Monsieur, vous désirez ! Lui dit la fille avec un large sourire.
    – Heu ! Un kilo de chats Marlowe s’il vous plaît !
    – De chamallows vous voulez dire ! Ca fait beaucoup un kilo ! Lui dit la charmante brune aux pois lilas.
    – Heu ! En fait, non je cherche une robe pour mon amie.
    – Ah ! Ce n’est pas ici que vous trouverez une robe Monsieur, il faut aller sur les quais.
    Un instant de flottement et il se remit dans la réalité. Son indécision le mit mal à l’aise. La vendeuse le reprit au vol.
    – Elle est de quel signe votre dame ?
    – Gémeaux ! Lui répondit-il sans hésiter cette fois-ci, mais sans que le trouble disparaisse complètement. Bien au contraire, il ne fit qu’augmenter en réalisant qu’il était dans les premières pages du livre qu’il venait d’acheter.

  2. A.W dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le mènent au bord de la mer…
    C’était un vendredi, fin de la semaine et début du weekend. Le jeune Charlie s’était assis dans le sable, l’écume chatouillant au grès des vagues le bout de ses pieds. Bientôt, comme d’habitude, un chat le rejoignit. Il lui lécha délicatement la jambe, comme s’il s’agissait de son met favoris. Poussé par une impulsion soudaine, Charlie repoussa le chat, se leva et s’enfonça dans la mer. Chevilles, genoux, torse, épaules, tête… En quelques secondes, Charlie plongea dans les profondeurs maritimes.
    Ses bras et ses jambes se mouvaient par eux-mêmes, comme enchantés. Les rayons du soleil qui transperçaient la surface de l’eau disparurent peu à peu, abandonnant Charlie dans une mer couleur d’encre. Autour de lui, toutes sortes de créatures nageaient avec calme : poissons multicolores, raies, méduses, hippocampes. Charlie était émerveillé. Jamais il n’avait vu de lieu plus riche et plus beau que les profondeurs de cette mer.
    Il sût alors qu’il était là à sa place. Etait-ce réellement à cause de son signe astrologique ? Charlie n’en avait que faire. Tandis qu’il nageait vers une horde de poissons de couleur bleu électrique, il se rendit compte qu’il n’avait cessé de respirer depuis qu’il avait plongé dans la mer et que son corps se déplaçait avec une étrange aisance dans l’eau.
    Il s’approcha un peu plus de la horde de poissons. Et alors qu’il arriva à leur hauteur, une puissante vague froide se démarqua des profondeurs et entraina Charlie, durant un infime instant, dans un tourbillon transparent.
    Lorsque Charlie fini par rejoindre la horde de poissons, ses écailles bleues et sa petite taille s’immiscèrent parfaitement dans le groupe. Proie pour les chats, proie pour les humains, c’était dans cette mer qu’il se sentait bien.

  3. Miclaire dit :

    Il se souvint qu’à ce moment-là il n’en pouvait plus d’attendre. Ses journées n’en finissaient pas, lui donnant l’impression qu’elles s’allongeaient régulièrement. Quant aux nuits, ce n’était pas mieux. Il ne parvenait jamais à s’endormir avant de longues heures perdues à rêvasser, à ressasser et parfois à broyer du noir… bon dans la nuit rien d’original.
    Alors ce matin là, il avait décidé de prendre la route pour se rapprocher encore davantage du soleil, de ce jaune si intense et surtout du bleu de la mer. L’infini, infiniment bleu, le bleu du ciel et de la mer qui se confondaient, le ciel offrant cette si douce et si légère brise printanière l’attiraient, lui manquaient après ces si longs mois d’hiver. Il avait besoin de couleurs.
    Dès qu’il arriva il alla s’assoir sur le sable tout frais, mais si doux et se détendit. Il goûtait au bonheur d’être là, quand un petit poisson au regard étrange vint frétiller à côté de lui.
    « Je sais que vous n’allez pas me croire, mais je suis là pour vous aujourd’hui ». Surpris, il regarda ce curieux animal en fronçant les sourcils et en faisant la moue avec sa bouche, puis lui répondit « Mais je ne savais pas moi-même à 7H30 ce matin, que je serais là aujourd’hui ! ». « Peu importe car moi je le savais ». J’avais mission de vous parler, de vous dire, que vous allez enfin sortir du tunnel dans lequel vous êtes entré il y a déjà longtemps ». « Vous êtes medium en plus ? » lui demanda-t-il ? « Peu importe qui je suis, je suis là pour vous le dire. Surtout n’abandonnez pas votre rêve, pas maintenant, ne renoncez pas ».
    Sur le chemin du retour, il avait mis la radio et était tombé par hasard sur l’horoscope du jour. On prédisait aux personnes nées sous le signe du poisson une rencontre extraordinaire, qui changerait leur vie. Il avait sourit dubitativement, blasé par tant d’années de malchance.
    Mais sa vie avait réellement changé ce soir-là. Perdu dans ses pensées, il ne s’était pas arrêté à un stop, avait percuté une voiture, s’était retrouvé aux urgences où il avait rencontré une jeune interne qui allait devenir sa femme. Passionnée par les voyages, tout comme lui, ils avaient visité de nombreux pays, avant de s’installer dans une île lointaine, ce dont il avait toujours rêvé.

  4. Peggy dit :

    Elle attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Ses amis arguaient que c’était parce qu’elle était du signe du poisson, mais elle ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas la mènent au bord de la mer.

    Effrayée par cette étendue d’eau, qui n’en finit pas, elle rebrousse chemin rapidement. Pourtant, elle y revient sachant que cet endroit a peut-être une réponse à certaines de ses questions.
    Elle ne venait pas de là, c’était certain, mais quand même il devait y avoir un lien avec sa vie.

    Lorsqu’elle était le long des cours d’eau ou survolant des étangs, elle se sentait bien. Il lui semblait être dans l’environnement le mieux adapté, mais pour quelle raison ?

    Et pourquoi les chats la suivaient-elle toujours ? Parce qu’elle était du signe du poisson, lui avait dit ses amis. Balivernes ! D’abord existait-il un signe astrologique pour ce qu’elle était ? Que de questions encore sans réponse.

    Elle continua d’errer se laissant porter par les vents espérant un jour trouver qui elle était et d’où elle venait.

    Lorsque le vent cessait, il lui arrivait de se poser sur le sol au milieu de chats qui ne la touchaient pas mais semblaient attendre quelqu’évènement.

    Puis enfin un jour, elle se trouva en présence de choses qui lui ressemblaient. Elle s’approcha et eut peur car elles bougeaient et il y en avait une multitude.

    – Bonjour, dirent les choses, pourquoi es-tu toute seule ?
    – Je ne sais pas, je ne sais pas d’où je viens, et puis ces chats qui me suivent, pourquoi ?
    – C’est normal, tu es une plume égarée d’un oiseau-pêcheur, il s’appelle le martin-pêcheur alors les chats pensent que tu vas retrouver l’oiseau à qui tu appartiens et qu’ils pourront profiter de sa pêche. Mais ce qu’ils ne savent pas c’est qu’il ne perd jamais un poisson !!

  5. Clémence dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
    Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le mènent au bord de la mer…

    Les larmes aux yeux, Katia, jeune collégienne, acheva de recopier le thème de la semaine : « Il attirait les chats sans savoir pourquoi et il ne se sentait bien… ». Elle trouva étrange cette manière de rendre hommage. Mais, elle s’y plierait car elle devait maintenir sa moyenne. Elle concoctait déjà sa revanche !

    Extrait du journal de Katia M.- Janvier 1993.

    Lundi.
    «  Ça y est, j’ai réussi à semer la pagaille dans la classe à propos du sujet proposé. J’ai clairement fait sentir que l’approche n’était pas très respectueuse… »

    Mardi.
    « Les clans se forment. Rébellion ou obéissance. Je regarde, j’écoute, je compte les points ! »

    Mercredi.
    « J’attrape les idées en plein vol, je les triture, je les fais miennes ou non…»

    Jeudi.
    « L’urgence pointe le bout de sa flèche. Je couche les mots et aligne les phrases, telles qu’elles me viennent en tête. »

    Vendredi.
    « Les questions essentielles.
    1. II ou ELLE ? Je voudrais écrire IL alors qu’il est devenu ELLE.
    2. Qui attire les chats ? Les autres chats, à moins que ce ne soit le rat, le tigre, le serpent ou le chien ?
    3. L’astrologie me plaît bien, elle est en symbiose parfaite avec la voûte céleste !
    4. L’eau : lac, mer ou océan… »

    Samedi.
    « Plus de temps à perdre. J’obtempère, je rédige…
    Il naquit quelques jours avant l’arrivée du printemps, un 17 mars. Signe du poisson.
    Un lieu de naissance plutôt original :dans un train, pas loin d’un superbe lac, près de la capitale. La famille y élut domicile.
    Enfant, il aimait danser au bord de la rivière.
    Il attirait les chats.
    Les chats admiraient ses entrechats.
    Il n’affichait jamais d’air chafouin.
    Il offrait toujours un sourire radieux.
    Par la suite, tout alla très vite.
    La chance le poussa à pas chassés vers les petits rats.
    Il enchaîna le pas de deux du Corsaire et le pas de trois du Lac des cygnes.
    Il devint une idole.
    Un jour, il quitta sa patrie à laquelle il préféra la liberté.
    Il devint une étoile à jamais.

    Katia M. – Élève au Collège à Moscou.
    Rédaction imposée le 6 janvier 1993, date du décès de Rudolf Noureev.

  6. luxury bio dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le mènent au bord de la mer.
    Il n’avait pas prémédité l’excursion ou choisi la destination, il roulait sans carte au gré du hasard. Il ne se sentait bien qu’au bord de l’eau et par chez lui rien n’avait résisté à l’incandescence d’un soleil endiablé, aux braises fiévreuses qui avaient évaporé même le fond des étangs, asséché les nappes.
    Nus, les cours d’eau étaient abandonnés de toute la faune et la flore crevait dans cette atmosphère caniculaire. Les oiseaux ne s’élançaient plus que par intermittence, les poissons avaient échoués dans les ventres funestes et déserts des cours d’eau, les batraciens ne présentaient plus leur peau lisse et perméable, flétris, les amphibiens au sang froid avait été pris de fébrilité que les bains taris ne pouvaient pas soulager de l’ardeur volcanique.
    Il n’avait pas regardé les kilomètres parcourus, l’asphalte avalée goulûment sous la gomme. Il n’était même pas sûr de savoir où il se trouvait mais il savait que c’était ici qu’il devait être. L’appel de la mer l’avait saisi jusque dans son sommeil et il avait pris la route titubant et tanguant comme dans un état second. Au bord de l’eau, il revivait, ressuscitait laissant derrière lui une vie aride et inanimée. Le soleil se reposait derrière les bancs de nuage, sa faible clarté rendait l’horizon brumeux. Les flots enivrés, sombres et remués étaient rompus par une mousse pétillante, par un amas de flocons, par une écume argentée. Un vent tiède ramassé quelques vagues qu’il faisait rouler sur un lit de sable. La vue de ce spectacle l’émouvait et il se sentait en symbiose totale avec la mer, il aurait voulu glisser dans ses bras opalescent si le soleil avait réconforté de ses embrases lumineuses et chaleureuses la mer frigide et frissonnante.
    Il goûtait l’eau de mer salé comme un nectar qu’il découvrait, l’amertume de la solution acrimonieuse ne semblait pas le gêner. Il sentait l’eau monter en lui, se fondre à travers ses chairs pour se mélanger au liquide de ses veines. Son corps entier était saisi d’une fièvre de l’or salé qui l’appelait à plonger dans les vastes fonds de l’opale ondulante. Il se sentait comme un élément indissociable de cette étendue ardoise. Il appréciait la tranquillité régnante qu’il savourait les yeux clos, Il humait de ses narines fendues la quiétude qu’exhalait le gouffre filandreux. Il accueillait les bruits sourds, le clapotis des vaguelettes caressées par l’haleine du vent.
    Il n’imaginait pas quitter l’âme sœur, il était pris dans les filets de la mer comme les poissons pris dans la broderie des pêcheurs. Ni marin, ni matelot, il n’était pas prédestiné à percher les eaux, la seule chose qu’il avait en commun avec la mer était son signe astrologique. Superstition, croyance ou supercherie, il commençait à croire que la nouvelle lune avait peut-être influé sur son chemin de vie.
    Après tout, son signe marquait la fin d’un cycle et le début du nouveau, ce qu’il était instamment entrain de vivre, il renaissait des eaux d’une nouvelle mère, du ventre de la mer.

  7. Emmi A dit :

    Elle attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
    L’eau et le chat ne sont pourtant pas amis, mais ce petit chaton, qui la suivait depuis maintenant des jours était une exception… Il s’amusait à tremper timidement ses petites pattes duveteuses une à une dans le ruisseau au bas du jardin. Mais pourquoi les chats l’aimaient autant ?

    Ses amis arguaient que c’était parce qu’elle était du signe du poisson, mais elle ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Ils ne cessaient de lui dire que les chats adoraient les poissons par conséquent rien d’étonnant à ce qu’il y en ait qui traîne toujours derrière elle : ils la suivaient comme un délicat fumet. Et ils ne s’étonnèrent jamais du fait qu’elle aimait autant l’eau puisque ne dit on pas « comme un poisson dans l’eau » ?

    Mais,elle,l’astrologie… Foutaises ! Balivernes ! Il y a trois mois une offre allait booster sa carrière, il y a deux mois une rencontre exceptionnelle était prévue avec le grand amour, et le mois dernier fortune devait apparaître…. Mais la réalité fut tout autre : il y a trois mois elle démissionna, il y a deux mois elle était à la table des célibataires au mariage d’une amie à côté d’un ennuyeux personnage passionné par beaucoup de chose et surtout par lui-même, et le mois dernier elle eu juste le temps de combler son découvert…. Mais cependant son horoscope annuel lui prédisait amour, gloire et beauté… Alors l’astrologie, la numérologie, ou tout autre chose de ce genre ça ne lui procurait qu’une bonne partie de rigolade à la fin de ses magasines mais absolument aucune prémonition tangible… Même si plus jeune elle se prêtait volontiers au jeu, elle n’y croyait plus du tout…

    Plus du tout, jusqu’à ce jour où ses pas la mènent au bord de la mer…
    Fatiguée de l’ivresse parisienne et de son agressivité, et perdue entre incertitude professionnelle et personnelle, elle décida sur un coup de tête avec son meilleur ami Pierre et son chaton Miaou d’aller dans la maison de famille, prendre le large… Cette maison dans laquelle elle se sentait toujours bien, dans laquelle chaque odeur, chaque meuble un peu éraillé, la réconfortaient…
    Ils étaient tous les deux assis sur la sable, avec le thermos de café et Miaou qui, vaillant, affrontait le ressac des vagues (assez étrange pour un chat je vous l’accorde mais celui se comportant presque comme un chien… impossible de le perdre il restait toujours à proximité… incroyable!).
    Elle avait acheté un ticket de loto, se disant qu’après tout, à part quelques euros elle n’avait rien à perdre et que comme elle n’y mettait aucune espoir ça l’amuserait juste de tenter le destin… Pierre la regarda avec tendresse cocher les numéros : date d’anniversaire (il vit la sienne), chiffre porte-bonheur, jours de l’adoption de Miaou… tous les chiffres importants y passer (dans la limite inscriptible bien sûr!).
    Avec un sourire narquois, il lui dis que c’était quand même dommage de dépenser pour perdre,en rajoutant cependant qu’avec son malheur en amour elle avait statistiquement plus de chances de gagner… Faisant mine de ne rien n’entendre, elle alla faire enregistrer son ticket dans le bar face à la plage. En attendant que le monsieur enregistre tout ça dans la machine qu’il n’avait pas l’air de maîtriser, elle regarde par la vitre Pierre qui jouait avec Miaou et elle se surprit à le regarder autrement, à le trouver séduisant… ils se connaissent depuis si longtemps qu’elle ne l’avait jamais vraiment regarder en réalité…

    Et puis le lendemain matin, ce fut le choc ! Elle faisait la grasse matinée quand Pierre hurla pour la réveiller… et Miaou miaulait tout ce qu’il pouvait affoler par ce rafût.
    « – Ton ticket ? Ton ticket il est où ? » s’exclama t-il.
    Elle le sortit de sa poche et la stupéfaction fut totale…. Tous les numéros, elle avait tous les numéros… et le complémentaire aussi, l’anniversaire de Pierre… Elle s’arrêta de respirer :
    « – Je suis millionnaire…. »
    Et dans un élan d’inconscience elle embrasse fougueusement Pierre qui murmura à son oreille depuis combien de temps il attendait ça, avec ou sans ses millions d’euros !

    Une nouvelle vie allait commencer, c’était tellement irréaliste qu’elle avait besoin de ne pas changer ses habitudes. Elle alluma la radio pour l’horoscope : 
    « – Poisson : aujourd’hui grand soleil sur votre humeur. Vous rayonnez ! L’amour est au rendez-vous et votre forme est au beau fixe. Côté finance, une belle surprise vous attends … »
    Le destin, l’astrologie ou que sait-elle encore savait vraiment jouer des tours…

  8. Laurent dit :

    Enfin la mer…disons le bord de mer. Car pour atteindre la belle bleue et pouvoir enfin la toucher, sentir sa douceur il aurait fallu se frayer un chemin entre les piétons, scooters et autres antipathiques présences. Sans parler de ces rangées de corps huilés, gras et allignés comme les frites de sa belle soeur quand elle se lançait dans la grande cuisine.

    Non autant rester au loin, tenter de demeurer indifférent à cette envie de toucher l’eau qui semblait le narguer. Si proche et si lointaine, un peu comme Rosa. Aujourd’hui serait le dernier. Il n’y avait pas de temps a perdre.

    Son tempérament contemplatif et les nuées de chats qui le suivaient parfois dans la rue lorsqu’il déambulait dans la vieille ville, lui valaient des sourires, souvent moqueurs.

    Rosa elle ne s’était jamais moqué de lui. Son regard le figeait à chaque fois qu’il le croisait. Brune, petite mais d’une silhouette élancée et agréable elle était ce que l’on pouvait appeler une belle jeune femme. Seule sa voix haute perchée et pour tout dire un peu désagréable l’avait déçu. Une voix qui semblait appartenir à une autre, un peu mégère.

    Leur histoire ne fit pas long feu. Pensez un peu entre collègues de travail…Ils furent démasqués au bout de trois semaines seulement. Ne croyez pas qu’ils étaient en faute, ils étaient tous les deux libres d’attaches. Mais que voulez vous, les ragots eurent vite fait d’apparaitre et de mettre à l’épreuve leurs sentiments.

    Deux mois après le début de leur relation Rosa rompit brusquement. Déménageant un matin ses quelques affaires elle lui signifia qu’ils avaient commis une erreur et qu’il valait mieux en rester là.

    Il pleura longuement dés qu’elle eu franchit son palier et eu tout de même le courage d’aller travailler le lundi suivant. La journée avait été insupportable, entre la distance glaciale de Rosa et les regards entendus de ses collègues tout n’avait été que souffrance.

    Il décida d’envisager de mettre fin non pas à ses jours mais à sa vie telle qu’elle l’était jusqu’à présent.

    30 ans. 30 années à faire plaisir à ses parents, ses professeurs, ses copains, son patron, Rosa et au final ? Rien de bon pour lui.

    Il compris enfin qu’il avait vécu pour les autres et qu’il s’était oublié dans la routine quotidienne. Il avait vécu par procuration les désirs des autres et s’était souvent plié au bon vouloir de son entourage. Aujourd’hui serait le dernier jour de son ancienne vie, il le sentait, il le voulait.

    Accompagnant sa réflexion ses pas l’avait menés prés de cette mer qu’il aimait temps.

    Il décida de retourner dans son petit studio du centre ville et en se tournant aperçu, sur le rebord d’une fenêtre d’un local commercial, un Chartreux magnifique qui semblait le dévisager. Ses yeux mi-clos brillaient, il était difficile de distinguer leur couleur. Vert peut être ?

    Au dessus du chat une affichette apparaissait, un peu défraîchie :

    « Refuge animaux cherche personnel d’accueil cdi 35/h, se présenter ici »

    Sa décision ne fut pas longue à prendre : une nouvelle vie commençait et il allait enfin la diriger. Il espérait que son bureau aurait quand même une vue mer…

  9. oholibama dit :

    Lyon..oups!

  10. oholibama dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi, et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
    Ses amis, arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie Jusqu’à ce jour ou ses pas le mènent au bord de la mer.
    Il se sentait d’humeur chagrine, son affectation ne se passait
    pas si bien, loin de lui complaire, son directeur d’agence avait cherché à lui nuire et il ne comprenait pas pourquoi.
    La veille de son départ Armelle belle femme
    dans la trentaine bien sonnée, vint le trouver et câline lui fit comprendre qu’elle aimerait bien finir la soirée avec lui…Il espéra ne pas la froissée mais, il savait bien que son directeur avait des vues sur elle…alors, il fit en sorte qu’elle comprenne que son coeur et son corps n’étaient plus libre. elle s’en offusqua et le lui fit payer.
    Qu’importe dans dix jours, il serait à Lyon et plus personne ne lui chercherait des noises.
    Il avait le droit d’être heureux et de la façon qu’il voulait. Assez de ceux et de celles qui voulaient à tout prix le marier…il était asses grand pour choisir non d’un p’tit bonhomme.
    Lorsqu’il fut à Lyon, il trouva son appartement confortable, et lumineux. Il s’installa tranquillement et il en était à sa chambre quand soudain un miaulement strident lui fit grincer les dents. Quoi! Là aussi au septième il y a des chats?La sonnette retentit soudain, plus qu’agacé il alla ouvrir sans regarder dans le judas. Il resta ébahi devant l’apparition qui semblait folle d’inquiétude, elle ouvrit la bouche et un : » Mon chat, mon chat vient de tomber il est sur votre balcon, Monsieur
    s’il vous plaît laisser moi entrer de grâce! sans parler tant son coeur palpitait à la vitesse grand V, il ouvrit sa porte et elle se faufila le rasant de très près ce qui l’émoustilla, quoi! qu’allait-il se passait ? Elle était déjà sur le balcon et avec tendresse elle serait sur sa vaste poitrine un petit chat tout roux. Celui-ci grelottait non de froid mais de terreur.
    – je vais l’emmener chez le vétérinaire, le bus de dix heures passe bientôt, oh merci à vous Monsieur, merci et elle allait partir quand le bras de Martin se tendit vers elle…elle s’arrêta surprise par ce geste et attendit. Mademoiselle vous ne pouvez sortir ainsi, Elle n’était vêtue que d’un déshabillée diaphane bleu de ciel qui mettait en valeur ses courbes._ Habillez vous et je vous emmène chez le vétérinaire si vous me permettez! rouge de confusion elle s’exclama fichue signe du zodiaque qui fait de moi
    une impulsive. Quel est votre signe Monsieur?_ poisson répondit Martin un peu sèchement.
    _ Oh super, on va bien s’entendre tout les deux. Je suis signe du verseau aimez-vous l’eau?
    – Martin sourit soudain plus confiant en l’avenir, il venait de trouvé son point d’eau avec en prime une flopées de chats, le bonheur en somme.Ce qui advint de lui? Martin épousa Mathilde et devint ainsi le propriétaire de trois chats persans …Comme quoi les amis connaissent parfois mieux que nous notre destinée.
    Yvette.

  11. francoise dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi
 et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le menèrent au bord de la mer…Un journal du jour traînait sur la plage. Il s’assit et le feuilleta . Il y était question comme toujours de terrorisme, du nouveau mouvement « en marche » de Macron, des prévisions de croissance,de la probable séparation de Julie et de François (il pourrait tous deux fonder l’association des cocus) ; les prévisions de la meteo bien entendu étaient fausses : des pluies et du vent sur la côte alors qu’il faisait un temps magnifique (çà le fit rire ou plutôt sourire, il n’était pas d’un caractère jovial, loin s’en faut) et puis il lut, exceptionnellement, l’horoscope du jour  qui promettait « aux poissons » :
    – côté cœur : Si vous vivez seul, les impacts astraux vont vous transformer en bourreau des coeurs. Conquérant, vous mettrez qui vous voudrez à vos pieds….
    – côté travail : attendez-vous à une promotion très avantageuse.
    Il ne put s’empêcher d’éclater de rire : il était au chômage à la suite de quoi sa femme l’avait quitté et il serait bientôt en fin de droit. Il ne lui resterait plus qu’à aller rejoindre les poissons. C’était sans doute son destin. Soudain, un petit chat, qui avait l’air lui aussi désemparé , vint se frotter à sa jambe. Machinalement, il le caressa, lui donna un petit bout de son pain, alors que , d’instinct, dès qu’un chat s’approchait il le chassait, avec plus ou moins de violence. Soudain son portable sonna, un agent de l’ANPE lui proposait un emploi de vendeur de poissons sur le marché : 5 jours par semaine. Il répondit positivement. Il devrait prendre son poste lundi à la halle aux poissons.Ce n’était pas vraiment une promotion (il travaillait jadis à la Société Générale comme cadre) mais ils pourraient tous deux se nourrir avec les restes de poisson. Et qui sait côté cœur, peut-être qu’une cliente se mettrait à ses pieds.
    « En marche on rentre à la maison » dit-il à son chat….

  12. ISABELLE PIERRET dit :

    Il vend des billets de tombola, des tickets du zodiaque et des glaces ;

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi
    et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau.
    Ses amis arguaient que c’était parce qu’il était du signe du poisson, mais il ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas le mènent au bord de la mer .
    Son chariot brinquebalant sur la jetée, il observe de ses yeux mi-clos le va-et-vient des badauds, pêcheurs et autres professionnels de la saison, qui se croisent, se hèlent ou s’observent ; il est bien, la peau tannée, le cuir protecteur, la casquette sur un coin de tête et les regard détaché.

    L’air est frais, les rayons chauds, la vague humide, et les caisses de poissons piteuses : tant de gâchis ; tout ça, pour qui ?
    Il reprend son chariot et le pousse vers la ville, la plage ? il l’ignore…
    Dépité, malheureux ? on ne sait ;
    Il avance comme un automate déréglé, et vante ses glaces, la chance, la fortune, la bonne étoile.
    Ses chats le suivent, il les harangue : alors, bon dieu, vous m’suivez ?
    Il tourne au bout du quai pour rejoindre le sable ; il arrête son chariot et sert une glace à ses chats ;
    Il se couche entre eux, au milieu du festin et sort un jeu de cartes écornées et collantes ; sa chance à lui est une misère de vie, un vieux sac d’aléas, un filet de rencontres sans suites, une soute d’ennui et d’emmerdes.
    Il se cale contre le renfort de pierres, baisse sa casquette et s’endort ;
    Il rêve de devenir Poisson, de filer entre les mailles, de glisser dans les algues douces, de couvrir une femelle généreuse, de répandre sa laitance dans l’eau froide, de remonter vers les rayons du soleil, de prendre la poudre d’escampette, et de revenir vers le ban ; il jubile, il détale dans cette eau noire, et virevolte près des autres, aussi vifs et nerveux que l’influx.
    Il se réveille, les chats ronronnent, il est fatigué de sa course en mer ; il a soif.
    Il reprend son chariot, ses chats, sa chance et sa misère et promène sa raison de vivre sur le sable dur, léché par la marée, en souriant ; il rêve d’être un poisson, de partir, de nager , de…

  13. Sylvie dit :

    Elle ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Ses amis arguaient que c’était parce qu’elle était du signe du poisson, mais elle ne voulait pas entendre parler d’astrologie. Jusqu’à ce jour où ses pas la menèrent au bord de la mer. Quand elle arrivait près d’un lac ou d’une rivière, elle s’asseyait et posait son regard à la surface de l’eau. Au bout de quelques minutes, elle ne voyait ni n’entendait plus rien de ce qui l’entourait. Elle ne percevait qu’un vague murmure, un écho lointain, qui la berçait, quelque chose d’impalpable, d’insaisissable, mais qu’elle reconnaissait chaque fois et qui lui donnait une force de vivre qu’elle ne maîtrisait pas.

    Ce matin, elle est partie, elle a quitté son village, son foyer, sa terre. Ses pas l’ont guidée dans une direction inconnue. Longtemps elle a marché à travers les forêts, la lande et les bruyères, puis le sable et les rochers. C’est là que l’écho est revenu, celui qu’elle entendait au bord des rivières, mais différent, plus clair, plus mélodieux, plus proche, beaucoup plus proche.

    Sur le rivage, elle s’est avancée. L’écume est venue à ses pieds et en un ruban de dentelle s’est enroulée autour d’elle. Alors elle a senti ses jambes se fondre, serrées comme dans un étui de coton, et les vagues l’ont enlevée. Elle ne foulera jamais plus la terre. Portée par les flots, elle entend de plus en plus nettement la voix qui, déjà au bord des rivières, lui murmurait des choses à l’oreille. Elle se souvient maintenant. Perdue. Échouée dans un milieu inconnu. Elle se revoit apprendre à marcher, courir, sauter, grimper aux arbres. Elle était devenue terrienne. Elle a aimé la terre, elle a aimé courir dans les blés, se rouler dans l’herbe.

    Aujourd’hui, grâce au chant de l’eau, elle revient au royaume d’Erdlölgolien. Depuis son retour, on dit que les fjords de Tyrlöljeil ont retrouvé leur couleur bleu de lait et qu’au milieu jaillit parfois, dans un rayon de lune, une femme-poisson.

    ©Sylvie Wojcik

  14. Henri l'optimiste dit :

    Quelle idée quand même de s’imaginer fuguer après tant d’années… Il était né à proximité des croutons pour poisson, ok. Mais marre, marre de voir les matous et autres grosses boules de poils aux crocs acérés le regarder avec gourmandise. Ras-le-fromage de tracter son ventre rebondi, qui plus d’une fois l’avait handicapé.

    Lui, son rêve, il osait à peine le formuler. Un jour, il l’avait vue, la grande étendue bleue azue sur une affiche, entre le vélo et la roue de secours. Son fantasme à lui, c’était de voir la mer. Et de se jeter dedans.

    Saut que maintenant, face à l’océan infini, après une escapade solitaire, il se retrouve coi. Et quoi, que faire maintenant ? Nager ? Tous aux abris, c’est à peine s’il ose affréter un frêle esquif.

    Alea jacta est, il décide de se lancer et pique une tête. Doucement il se laisse emporter par le flot. Et c’est beau. Drôle de vie pour ce rat dodu, qui finalement n’avait d’autre rêve que de se faire une ventrée de gruyère sous l’eau.

  15. Elle attirait les chats sans savoir pourquoi. A son grand dam, puisqu’elle les détestait .
    Qu’est-ce que ces bestioles pouvaient bien lui trouver à la fin ?
    Ses amis arguaient que c’était parce qu’elle était du signe du poisson, ce qu’elle trouvait ridicule ! A ce compte-là, née sous le signe de la vierge, elle aurait attiré tous les mâles en rut !
    Pourtant, l’eau, Ondine aimait ça. Maître nageur de profession, elle évoluait dans l’eau comme dans son élément naturel. Elle vivait au bord de la mer et surveillait les plages. Son métier : secourir les touristes imprudents qui se risquaient trop loin des côtes, et aussi, quelquefois, pour les enfants surtout, les initier aux rudiments de la nage.
    C’était même une idée fixe pour Ondine : Apprendre à nager à tous ceux qu’elle rencontrait. En fait elle ne pouvait pas concevoir qu’on ne sache pas, ou pire, qu’on puisse ne pas aimer l’eau. C’était la première question qu’elle posait aux gens : « savez-vous nager ? ». En cas de réponse négative, vous aviez droit à une invitation à la piscine et à un cours de natation gratuit. Et elle en faisait bénéficier hommes et bêtes.
    Alors lorsqu’un chat l’approchait, il était immédiatement empoigné et balancé à la flotte.
    Et le chat ne revenait jamais prendre une deuxième leçon de natation.

  16. Laurence Noyer dit :

    Embarquement immédiat
    Au port de Bélier
    Pour la croisière de l’année
    A bord d’un Zodiac

    Destination :
    On ne s’arrête qu’à Poisson.

    Info pratique :
    Pas de Lions à bord
    Santé de Taureau exigée
    Passeport Vierge

    Itinéraire :
    Escale à Sagittaire
    Vers le mois de novembre
    Durant la traversée,
    Risque d’attaques
    de Cancers et de pirates.

    Langue parlées à bord :
    Le Scorpion, très musicale.

    Prix, réservation :
    En plusieurs Verseaux ou en une seule fois

    Ambiance :
    Ca Balance tous les soirs

    Précautions :
    Attention !
    Si votre Capri corne
    C’est que votre cas pricorne

    Contact :
    Les frères Gémeaux

  17. durand dit :

    Il attirait les chats sans savoir pourquoi et ne se sentait bien qu’au bord de l’eau. Il était du signe du poisson.Ses amis arguaient que sans-doute, il y avait là une explication. Mais lui ne voulait rien entendre de l’astrologie.

    La vie était déjà suffisamment sorcière. Pas la peine d’en rajouter.

    Il croyait que ses pas le menaient au bord de la mer.
    Là y flottaient les bouées de la compréhension.

    Pourtant il n’avait ni pieds ni pattes. Par moments, il se pensait sardine mais ne savait pas nager, comble pour une sardine. Et il demeurait sur un banc, à mâchonner les tartines de l’ennui.

    Certains jours, il se projetait aigrette. Planté au bord de l’estuaire, il éperonnait du bec tout ce qui, nourriture passait devant lui.

    Envasé dans ses repas, il en oubliait de s’envoler, se laisser embourber par les marées, s’assombrissait, tournait au crabier.

    Lorsqu’il secouait ses plumes, il devenait un coussin printanier qu’on aérait. Et le chat de la maison s’y installait pour la sieste du siècle, celle leur permettant de survivre aux grands débats guerriers des hommes.

    La maison du chat n’était jamais bien loin de la falaise. Des mouettes s’y précipitaient du haut pour expliquer aux malheureux comment ne pas plonger dans l’oubli.

    Et certains bipèdes parvenaient à voleter. Ils apprenaient aussi des papillons comment butiner un petit trésor, se remplir une boîte de sons de coquillages, de souplesses d’ajoncs.

    Parfois il ne se prenait pour rien. Il dormait

    Finalement, il passait l’essentiel de son temps en dehors. En dehors de lui-même.

    Chez lui, ça sentait la farine, l’huile de noix, le bois en train de sécher et l’odeur entêtante des courants d’air.

    Les amis portaient leur calendrier autour du cou. La famille n’avait plus la force de faire de valises. Elle ne voyageait que dans la tête. A l’âge où les frontières tuent les envies de migrations.

    Parfois, il ramassait une plume, une feuille dans son stock de papiers morts. Il y alignait des mots, les désordonnait, montait sa mayonnaise du texte à lui.

    Il écrivait des histoires de manques, de chocs, de bévues, les impasses du bas-quartier de son existence.

    Et quand ça paraissait se tenir autre que couché, étonné d’être debout, il souriait, quand même!

    Ca, paraît ‘il, il savait encore faire!

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