Exercice inédit d’écriture créative 221

petite-cle-dans-la-mainElle était née avec une toute petite clé dans la main.
Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

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27 réponses

  1. geraldine dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    Mais les commères allaient bon train : en commençant par parler du professeur de piano qui venait, du facteur qui déposait régulièrement des colis dans la boîte aux lettres, mais aussi du coffre que le père tient bien caché dans son garage ! ah elles étaient en forme les petites vieilles.
    Les parents des époux aussi posaient des questions et les amoureux n’avaient de cesse de regarder les « enquêteurs » en herbe et de leur sourire. Ils s’étaient fait la promesse de ne dévoiler leur secret qu’à l’enfant qui viendrait au moment de ces 10 ans.
    Certains venaient à des heures improbables, pour surveiller la mère adultère et d’autres pour demander des outils au père diabolique !
    D’autres avaient remarqué que le coffre était verrouillé par un cadenas et plus d’un avait trouvé le courage de fouiller le garage en pleine nuit pour tenter d’ouvrir ce satané caisson mais la mâle restée silencieuse face à toutes les tentatives.
    Le professeur de piano interrogeait également la mère qui lui souriait mais ce dernier l’informa qu’étant donné son silence, il devait démissionné sous peine de perdre sa femme. Le facteur ne déposait plus de colis, pour cause, le bébé était arrivé.
    Avec les années, les potins s’estompèrent et les curieux avaient baissés les armes alors le couple commençait à s’ennuyer : il fallait raconter à Valentine leur petite histoire : elle n’avait que 6 ans mais elle pouvait comprendre !
    Lorsque les parents l’appelèrent pour dévoiler leur petit secret Valentine leur dit qu’à l’école on lui posait beaucoup de questions et que souvent on se moquait d’elle et elle ne savait pas ce qu’était cette histoire de clé.

    Le couple emmena la petite dans le garage après avoir pris la clé qui était crochée dans sa chambre : la malle contenait toute leur histoire et surtout… le cadenas qu’ils n’avaient pu croché au Pont des Arts…. La mère avait avalé la clé pour compenser le manque du jet dans l’eau, loin d’elle l’idée que cette clé prenne un chemin différent !
    Ils lui expliquèrent également la joie qu’ils ont ressentis lorsqu’ils ont découverts que leur bébé avait récupérer l’objet ! Sans un mot, leur complicité était née, grâce à elle, à leur amour.

    Valentine leur promis de garder l’histoire secrète car elle l’a trouvait belle et qu’elle essayerait d’avoir la même !!

  2. Dominique dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

    On connaissait déjà l’histoire du bébé qui était né en riant comme un fou. Il brandissait un poing fermé et on avait fini par y trouver LA pilule anticonceptionnelle.

    Mais une clé ?

    Ce n’était tout de même pas celle d’une ceinture de chasteté, invention du XVème qui n’existe normalement plus depuis des temps immémoriaux, quoique, sur Internet les propositions abondent…. Ça vous étonne ? Eh oui, j’ai regardé !

    La clé du Paradis, peut-être. Mais non, le Paradis est au ciel, et un bébé ne descend pas du ciel.

    La clé du bonheur, alors. Voilà qui serait bien utile pour affronter la vie en ce vaste monde. Pourtant, soyons réalistes : le bonheur, concept immatériel, ne peut pas se libérer avec une clé matérielle.

    Une clé de sol ou d’une autre note ? Mais non, maman n’est pas musicienne et bébé ne saurait qu’en faire. Bien sûr, on a déjà vu des clés de sol sur des do-mi-si-la-do-ré, mais elles sont trop grandes pour tenir dans la main d’un nouveau-né.

    Maman aurait-elle avalé quand elle était enfant la clé de sa tirelire pour mieux la cacher et que ses économies restent bien à l’abri ? Ou bien la clé de son carnet à secrets pour que personne ne puisse les lire ?

    Réfléchissons un peu : avec un minimum de connaissances sur le corps humain, il est impossible qu’un clé se trouve là. Il y a donc un vrai mystère, comme dans les histoires fantastiques.

    Cette petite fille ne peut qu’être qu’une fée venue pour réveiller notre imagination. Nous sommes bien trop plongés dans le concret, nous devons nous remettre à rêver. Nous allons continuer à chercher, nous creuser les méninges pour, un jour peut-être, trouver la clé de l’énigme….

  3. Geneviève T. dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

    Déjà une semaine que Justine était née, et Pierre et Anna ne cessaient de s’interroger sur la présence de cette petite clé dans la main de leur fille à la naissance. C’est Pierre qui l’avait vu, quand on avait posé la bébé sur sa mère. Au moment où elle avait cessé  d’hurler ces minuscules doigts s’étaient détendus, les mains s’étaient ouvertes et la clé avait glissé sur l’épaule d’Anna. En récupérant la clé, Pierre l’avait montrée à Anna, ses yeux trahissant la surprise. Anna encore sous le choc de la naissance n’avait pas réagi, le corps médical trop affairé n’avait rien remarqué. Ce n’est qu’une fois rentrée dans sa chambre, Justine dormant calmement, que Pierre avait sorti la clé de sa poche. Ils s’étaient regardé sans voix. Qu’est ce que cela pouvait signifier.

    Cela faisait huit jours que les suppositions les plus folles avaient été évoquées. Et faire des suppositions faisait partie de leur fonctionnement. Tous deux agrégés d’histoire, avaient passé plusieurs années à faire des recherches pour leurs thèses.
    Les remarques les plus stupides avaient été échangées entre le couple, créant un malaise, qui occultait la joie de cette naissance tant attendue.

    C’est toi qui lui a mis dans la main avait dit Anna, pour me faire croire je ne sais quoi du reste….

    Tu t’es faite poser un stérilet à mon insu et à la place le gynéco a mis une clé…
    ah ah avait ricané Anna, tu en as encore beaucoup comme ça…

    Souvent c’était Pierre qui se faisait accusateur, bien sûr pour lui seule Anna pouvait être responsable.

    Tu sais qu’au moyen âge on t’aurait brûlé, avait rétorqué Pierre, fier de cette remarque. Anna l’avait mal pris, et lui avait répondu froidement : la sorcière t’ordonne de sortir d’ici…tu réapparaitras quand tu seras animé de meilleurs sentiments à mon égard!

    C’était sans compter le fait qu’ils avaient partagé leur secret avec les parents de Pierre. Sa mère, avait insinué que c’était peut être une intervention divine… et le beau père de renchérir mais oui, comme Saint Pierre, elle a la clé du Paradis dans la main! Faites en faire des doubles et mettez nous en un dans la main quand nous mourrons, on ne sait jamais ça nous permettra peut être d’aller au paradis plus vite…

    Anna se fâcha, ses beaux parents partirent sans avoir oublié de jurer sur la tête de leur petite fille qu’ils ne parleraient plus jamais, à quiconque de cette clé!
    Anna était soucieuse, maintenant elle était sûre d’avoir déjà vu cette clé, mais tout semblait encore bien flou. Elle qui aurait voulu oublier pendant 3 mois ses travaux, elle sentait qu’elle devait se remettre à ses recherches… la solution était là mais ….peut être pas que là..
    Parallèlement à sa thèse elle avait fait des recherches généalogiques portant uniquement sur les femmes de son ascendance. Elle avait pu remonter jusqu’à une certaine Marie de Rougemont qui avait été adoptée par le comte et la comtesse de ce petit château perdu en Savoie. C’est cet isolement qui avait fait qu’aucun document n’avait été détruit.

    Elle avait été très flattée d’avoir une telle arrière….arrière grand-mère. Elle s’était promise d’en savoir plus. Le moment était venu.

    Elle ressortit les copies qu’elle avait des différents actes concernant cette aïeule. Elle décrypta les documents attentivement et s’aperçut que l’enfant adoptée était née à l’abbaye de Hautecombe.
    Elle allait téléphoné au responsable de la bibliothèque.

    Le sujet était devenu tabou entre Anna et Pierre. Trop accaparés par leur petite fille, ils n’en parlaient plus, la paix était revenue dans le couple. Cependant la maman elle, ne cessait d’y penser.
    Quelques jours plus tard elle reçut par mail les documents que possédaient l’abbaye. Marie y était née, sa mère étant morte en couche, elle avait été par la suite adoptée. Sa mère s’appelait Anna de Précipiano, fille d’un comte de Florence. Alors enceinte à 15 ans, elle avait été chassée par celui-ci et avait été envoyée dans cette abbaye pour la bonne raison qu’à l’époque la Savoie était italienne.

    Anna fut étonnée que cette femme répudiée par sa famille porte le même prénom qu’elle.
    Elle savait, elle savait à quoi avait servi la clé…. maintenant.
    Elle devait retourner à Florence. Elle avait vu des clé analogues si ce n’est identiques dans un musée. Cet objet était apparu en Italie, et c’est surtout au XVIII qu’il fut porter et non pendant les croisades comme l’histoire le racontait.

    Le soir même elle proposa à Pierre de partir passer une semaine à Florence. Elle n’était pas à cours d’arguments, tu comprends pendant ma thèse je n’ai pas pu profiter de cette belle ville, cela nous ferait du bien à tous les trois…Pierre ne put refuser devant l’enthousiasme d’Anna. Le lendemain il posa une semaine de congé.

    Anna avait noué quelques contacts pendant sa thèse, elle allait faire appel à eux. Les pièces du puzzle continuèrent de s’imbriquer. Ambrosio de Précipiano avait en son temps passé commande pour sa femme et ses filles au prestigieux serrurier des Médicis. Sa fille Anna promise au fils ainé de cette célèbre famille, devait non seulement sortir accompagnée mais surtout sortir  » couverte « !
    Se sentant trahi par sa fille, quand il vit son ventre s’arrondir, et ne voulant pas passer pour ridicule aux yeux de l’aristocratie de la ville, il la mit à la porte avec pour destination une abbaye perdue de l’autre côté des Alpes.

    A peine arrivés, Anna entraîna Pierre au palais Pitti. Ils se rendirent dans la partie présentant les vêtements du XVIII°. Les sous vêtements firent sourire Pierre, mais il perdit rapidement sa mine réjouie quand Anna sortit la clé de sa poche et la plaça devant celle, identique qui avait servi à fermer la ceinture de chasteté qu’avait très certainement portée Anna de Précipiano comme le disait la description.

    Après 3 cappuccinos et deux heures d’échange au célèbre café Rivoire, ils se dirigèrent vers la fontaine de Neptune.
    Empoignant chacun une extrémité de la clé, ils la lancèrent en se promettant de ne plus jamais évoquer le mystère de la clé!
    Ils s’embrassèrent, jetèrent un regard ému à leur fille qui dormait paisiblement dans son landau et rentrèrent à l’hôtel.
    Geneviève T. du blog messmotsdoubs

  4. Bouquet dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

    C’était pourtant évident, mais nous avons mis du temps a comprendre…
    Nous étions tellement ébahis par ses capacités d’adaptation.
    On en avait même oublié cette petite clé.

    Pour son tout premier biberon, elle n’avait déjà plus besoin de nous.
    Elle le tenait seule, dans ses mains, assise bien droite dans son berceau.
    En terminant, elle nous avait même remercié en prononçant « merci maman, merci papa »
    Et elle avait ajouté qu’elle voulait passer au petits pots et aux soupes pour les prochains repas.
    Quant aux couches, elle n’en voulait pas, elle était gênée pour marcher…
    Oups… Maman était tout affolée, papa, lui, était très fier de sa nouvelle fille !

    Bref, tout allait très vite, pas besoin de lui apprendre les choses.
    Cela venait tout naturellement pour elle, comme un don.
    Du coup, dès le lendemain, maman quittait la maternité.
    Une fois à la maison, Maman a jeté les couches, papa a démonter la table à langer.
    Quant à moi, je pouvais tout de suite jouer avec elle, c’était top !
    Le soir, après avoir installé seule, assiettes et couverts, elle s’est mise à table avec nous.

    Là seulement on a commencé à comprendre.
    Elle incarnait la nouvelle version du bébé moderne, un « bébé prêt à l’emploi ».
    C’est là qu’on s’est rappelé qu’elle était effectivement née, clé en main ! 😉

  5. Miel dit :

    Bravo pour la chute !

    Je ne sais pas, Pascal, si on a le droit de laisser un petit commentaire…
    En tout cas, il nous permet de réviser nos tables de multiplication…

  6. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    Bon, on avait bien une petite idée, quand même, puisque papa, mécanicien, maniait toute la journée des clés à molettes. Quant à maman, psychanalyste de profession, elle venait de finir d’écrire un énorme volume sur l’interprétation des rêves, au titre évocateur : « la clé des songes ». Mais aucune des lois de l’hérédité ne permettait pour autant de prévoir cette particularité de naissance.
    La fillette développa très rapidement des capacités particulières. Elle ne pouvait pas voir une porte fermée sans l’ouvrir avec sa clé de naissance, qui était en fait un passe-partout,ce qui occasionnait des disputes fréquentes avec les voisins qui ne pouvaient plus vivre librement chez eux. Mais elle développa aussi très vite un goût pour tous les systèmes cryptés, montrant des capacités en mathématiques et en informatiques hors normes. Aucune clé secrète, si bien codée soit-elle, ne lui
    résistait, si bien que, parvenue au terme de ses études, elle trouva tout naturellement, grâce à son génie, une place dans un de ces services secrets présent dans tout Etat démocratique qui se respecte. Mais notre jeune fille devenait femme, et, traditionaliste sur ce point, se mit à rêver mariage et enfants. Aussi, quand elle fit la connaissance d’un homme d’un certain age, mais présentant bien, avec qui elle sortit plusieurs fois, dans des endroits chics, elle se laissa persuader de lier son existence à la sienne. Bientôt ils se fiancèrent et quand le prétendant, qui connaissait les goûts de sa belle, lui offrit en gage d’amour, un énorme trousseau de clés,elle fut tout à fait conquise. C’était une merveille que ce trousseau : des clés de toutes formes,de toutes dimensions, certaines en métaux précieux, argent, et même une en or ! Et, lui disait-il ,chacune ouvrait une pièce particulière de l’immense château dont il la ferait la reine ! Alors, conquise, la demoiselle lui sauta au cou et caressa avec amour la longue barbe soyeuse et bleue qui ornait son visage…

  7. Perrat Pascal dit :

    essai

  8. Sabine dit :

    Dimanche dernier, avec papa et maman, nous sommes allés à la brocante. Moi je ne savais pas ce que c’était, une brocante. Maintenant je sais. C’est comme un grand magasin dehors. On peut même y manger des frites et des crêpes au soleil. Et ça discute, et ça papote… Papa a acheté un énorme tableau pour accrocher sur le mur de son bureau. Il m’a dit que c’est de larastrait. Je le trouve vraiment moche. Quant à moi, j’ai eu une poupée.

    C’est moi qui l’ai vu la première.
    — Regarde, maman, la jolie poupée.
    Mais je n’ai pas réclamée, sinon c’est sûr que je ne l’aurais pas eue. J’ai caressé ses longs cheveux noirs un peu emmêlés et je l’ai embrassée.
    Maman a dit au monsieur :
    — Combien la poupée ?
    — Pas cher. Quinze euros.
    — Quinze euros ? Pas cher ? Elle est un peu sale et vieillotte, tout de même.
    Alors le monsieur me l’a prise doucement des mains, est venu s’asseoir sur un minuscule tabouret devant moi, et il a dit à maman :
    — C’est une poupée mécanique.
    — A quoi elle sert la toute petite clé qu’elle a dans sa main ? interrompis-je.
    — Regarde.
    Il a pris la clé, l’a mise dans un petit trou caché dans le dos de la poupée et a tourné plusieurs fois. C’était magique. Les yeux de la poupée se sont mis à cligner et ses bras à remuer de haut en bas.
    — Mais pourquoi elle fait tant de bruit ta poupée ?
    — Tu sais, cette poupée avait un papa serrurier et une maman musicienne. Patiente juste quelques secondes.
    Et alors là, c’était encore plus magique. La bouche de la poupée s’est ouverte, et elle a chanté « Au clair de la lune » !
    — Tu vois, me dit le monsieur, la petite clé sert à faire briller les étincelles que les petites filles ont dans les yeux.

    Je n’ai pas tout compris, mais maman a acheté la poupée. En rentrant à la maison, nous l’avons lavée et coiffé ses grands cheveux, et hier mamie m’a promis de lui coudre des beaux habits de princesse. Comme elle va être belle, ma poupée magique…

  9. Truffier Gaëlle dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main. Personne ne savait à quoi elle pouvait servir. Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne. Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    En fait, cette petite Sol faisait partie de ces nouveaux bébés arrivés tout équipés. Sauf que ses parents n’avaient rien demandé !
    Plus besoin de passer des heures à l’éduquer. Il suffisait de glisser son USB dans le mac de la maison et tout ce qu’elle devait savoir lui était présenté. Comment se tenir debout, marcher, parler, utiliser sa cuiller, sa fourchette, la propreté, les bonnes manières, lire, écrire, compter… et très vite, téléphoner. A chaque étape de son développement correspond une leçon. Cette clé hyper puissante contient toutes les bases pour devenir un bon citoyen. Dans la leçon 814 on lui explique même comment bien voter !
    Ces bébés hyper connectés ont fait l’objet de nombreux tests et l’ensemble des parents est formel : avoir un enfant est désormais bien plus agréable. Plus besoin d’expliquer, de rabâcher, voire de punir. Et surtout, plus de risque de rater son feuilleton préféré ! Bébé se démerde. Leçon 384, il apprend à préparer son dîner : des ships et un yop. Leçon 412 : comment commander une pizza pour toute la famille.
    Les parents peuvent démissionner en toute tranquillité. Pas besoin non plus de perdre du temps avec des anecdotes familiales. Le programme est personnalisé et l’histoire de chaque aïeul est préenregistrée.
    Comment fait bébé pour se brancher la première fois ? Facile. C’est instinctif. Il rampe jusqu’au premier Pc.
    Les parents de la petite Sol ne connaissaient pas ce modèle de bébé connecté. Mais, à l’usage, ils ont appris à l’apprécier. Sol est vraiment le compagnon idéal de leur fox terrier !

  10. Nadine de Bernardy dit :

    …mais ils le comprirent au moment d’ouvrir les cadeaux offerts à leur fille pour sa naissance. Ils étaient nombreux, les châtelains étant aimés et respectés dans la contrée.

    La petite comtesse eut pléthore de timbales,hochets et couverts en argent gravés à ses armoiries, une layette douce et soyeuse,des jouets en quantité phénoménale,un ourson de la Baltique qui gambadait en liberté dans le parc du château.
    Et aussi un berceau de bois d’ébène offert par un oncle corsaire malouin, des bijoux et quelques bourses bien pleines,ainsi qu’ un petit écritoire pour le moment où elle tracerait ses premiers mots.
    Un dernier présent,enveloppé d’un vieux châle usagé,restait à découvrir,il était offert par la soeur de comte que l’on avait choisie comme marraine,un peu par pitié et eut égard à sa fortune. Etant vieille fille,elle n’avait point d’héritier.
    La comtesse ouvrit le paquet avec précaution et découvrit, accompagnée de son bon de garantie, une ravissante ceinture de chasteté en cuir repoussé,fabriquée à la main par un artisan andalou.

  11. Perrat Pascal dit :

    Merci pour les textes que vous publiez à partir de ma proposition d’exercice 221
    Vos idées sont séduisantes.
    Pourtant le sujet n’est pas facile.
    Bravo à tout le monde !

  12. Bénédicte dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main. Personne ne savait à quoi elle pouvait servir. Papa n’était pas serrurier, maman laissait portes et fenêtres ouvertes, les courants d’air s’engouffraient, les rideaux valsaient.
    Notre sœur naquit un jour de tempête. Une tempête presque aussi violente qu’un cyclone, emportant tout dans sa course folle… Une minuscule clé atterrit dans la main de notre petite sœur. Cette clé devint son « doudou » ; elle la tenait si fort que l’objet finit par s’incruster dans la chair, comme une verrue, ou plutôt un grain de beauté. En grandissant, Sœurette se mit à développer un don puissant pour la musique. Elle chantait à longueur de journée, pianotait telle une virtuose, frappait cymbales, tambourins, batteries ; les violons, entre ses doigts, s’affolaient sous les trilles. Très vite, Sœurette s’essouffla, redouta de quitter la maison, car, partout, on réclamait concerts et chansons. Elle s’enferma dans sa chambre, et durant des semaines, observa la clé : celle-ci était gracieuse, ne présentait aucune aspérité à la manière des clés qui servent à verrouiller. Elle ressemblait à s’y méprendre à la clé de sol. Clé de sol… Sol… Sœurette eut une idée.
    Elle demanda un grand bac empli de terreau dans lequel grouillait à plaisir une colonie de vers. Elle enfouit sa menotte dans ce mélange étrange. L’autre menotte tenait un arrosoir qui aspergeait copieusement la main enterrée. Au bout de quelques heures, on vit surgir des pousses, puis des feuilles d’où s’échappa une multitude de notes colorées. Sœurette, sans bruit, exhuma délicatement la main. Miracle ! L’excroissance avait disparu. Ne restait qu’un stigmate rose et doux. La main, allégée, se prit d’amour pour les crayons et composa sans relâche des mélodies poétiques. En douce, Sœurette envoya ses textes aux artistes les plus renommés. Elle devint célèbre tout en restant dans l’ombre.
    Nous avons tous essayé de laisser grandes ouvertes portes et fenêtres, principalement dans les chambres des nouveau-nés. Le vent venait, repartait, mais jamais plus ne déposa une toute petite clé au creux d’une menotte.
    Hier, notre sœur est morte. Un bouquet de notes s’est déposé sur son corps inerte. La petite clé est repartie d’où elle était venue.

  13. Delphine dit :

    Je découvre dans le texte d’Henriette une première « Oriane  » , amusant . . .

  14. Delphine dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.

    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

    On eut beau chercher, cela resta un mystère .
    Et il occupa les gens du matin au soir et du soir au matin pendant des années .
    On se réunissait dans le quartier, dans la ville (et même dans la région ! ) et l’on discutait, discutait . . .

    L’inquiétude des parents d’Orianne , restée sans réponse , ne cessait de grandir , les médias s’intéressèrent à l’histoire et bientôt la clef fut confiée avec espoir aux plus grands experts du monde entier .

    Mais aucun scientifique , poète ou sage ne sut donner le moindre début d’indice et la clef, conservée soigneusement dans un coffre-fort ne cessait d’échauffer les esprits et de faire parler d’elle .

    Orianne, tenue à l’écart de l’agitation , se fichait bien de toute cette histoire et grandissait joliment .

    Cependant , à quinze ans quand elle voulut commencer à sortir seule ses parents l’en empêchèrent .
    A seize ans, sa famille lui interdit de faire du parapente alors qu’elle en mourrait d’envie.
    Et à dix sept ans . . . ce fut tout son entourage qui l’empêcha de voyager !

    Orianne, isolée dans sa maison , se réfugia sur un vieux piano et . . . fit des gammes dans un sens puis dans l’autre. Elle comptait et recomptait les journées passées à l’intérieur.
    Cinq ans plus tard, toujours enfermée , elle composa une première musique puis une seconde , une troisième , une quatrième . . .
    Elle ne cessa de jouer sans que jamais personne ne l’entendit , hormis deux amis , ses parents et . . . le vent .

    Le mystère demeurait intact , il n’était pas question qu’elle sorte .

    Orianne souffrait .

    Une nuit, dans un roulement de tambour , la clef vint lui parler en rêve :
    – « Viens me retrouver . Allons . . n’hésite pas ! «  »
    Au réveil , Orianne réfléchit longtemps , longtemps .
    La clef l’avait éloignée du monde et l’idée même de la voir la révulsait . . .

    La nuit suivante, la clef revint .
    Cette fois-ci , elle chanta les mêmes paroles avec un entrain plein de fraicheur .
    Le surlendemain, c’est tout un orchestre qui l’accompagnait au son d’une brillante symphonie.
    Orianne , lassée , céda.

    Après avoir insisté , elle convainc ses parents d’accéder au coffre-fort et , un matin , accompagnés du banquier, ils se dirigèrent ensemble vers l’agence Roosevelt .

    Une ambiance paisible flottait dans la pièce lumineuse.
    Orianne ouvrit sans trembler la minuscule porte et un jet de lumière les aveugla tous si violemment qu’ils durent reprendre leurs esprits. Ce qui se passa ensuite les laissèrent pantois .

    Ils virent . . . qu’il n’y avait rien . Absolument rien. La clef avait disparu .

    Un son les fit sursauter et ils levèrent les yeux : au plafond un minuscule moineau chantait et sa mélodie terriblement délicate, pure, les laissèrent tous sans voix .

    Orianne reconnut sa musique et son coeur bondit .

    Elle ouvrit la porte de la salle , l’oiseau s’y engouffra et elle le suivit d’un pas léger sous les yeux médusés de ses parents et du banquier .

    Elle respirait comme pour la première fois .

    Sa musique se déployait enfin dans l’air libre , l’oiseau ne la quittait plus et dessinait à l’infini ses notes dans le ciel !

    Orianne crut voir un fin nuage en forme de clef et sourit , sa vie commençait . . .

  15. Clémence dit :

    Elle était née toute blonde et dorée comme le miel, les petits poings serrés et les yeux grand ouverts . Ses parents l’appelèrent Mélie.
    Dès le lendemain de sa naissance, ses parents virent qu’elle gardait son petit poing gauche toujours bien serré alors que l’autre main s’agrippait à tout ce qui passait à sa portée.
    Le surlendemain, avec beaucoup de douceur et murmurant des mots d’amour à la fillette, la maman desserra les petits doigts et découvrit une petite chose… une excroissance ? Non ? Une clé minuscule.
    Une clé ? Alors que papa n’est pas serrurier et que maman, bien que très originale, n’est pas musicienne, comme c’est étrange !
    Maman chercha sur Mélie s’il n’y avait pas un petit orifice où glisser la clé… on ne sait jamais, elle aurait pu mettre au monde une nouvelle Coppélia…
    Papa chercha sur Mélie s’il n’y avait pas une tache de naissance de même forme… signe d’un grand destin !… mais rien….rien !
    En revanche, les parents achetèrent une chaîne en or et la petite clé ne quitta plus Mélie.

    Vint un jour où les parents achetèrent la maison de leurs rêves : un vieux mas de pierres blondes avec des persiennes vert amande et une série de petits toits qui s’inscrivaient à merveille dans le paysage provençal.

    Un soir, explorant les recoins du grenier, les parents découvrirent un étui de cuir noir et craquelé..
    La clé allait-elle ouvrir cet étui ? … non, la serrure claqua toute seule pour laisser apparaître un violon chauve et cabossé !
    Les parents y virent pourtant un signe… Mélie serait une grande musicienne ! Voilà la signification de la petite clé… la clé du succès !

    Les parents inscrivirent Mélie à l’Académie de musique, mais au grand désespoir de ses professeurs, elle ne réussit à faire chanter ni les instruments à cordes, ni les instruments à vent et encore moins les percussions…
    Ils tentèrent l’autre Académie… mais ni les pinceaux ni les ciseaux et encore moins les burins ne donnèrent un résultat !
    Restaient encore la danse, le théâtre…mais, à leur tour, ils restèrent inaccessibles à Mélie…
    Les Arts et elle feraient décidément deux !

    Affaire classée… sauf que la petite clé était toujours là, énigme non résolue et cela commençait à turlupiner l’imagination de Mélie, devenue adolescente !
    Depuis quelques temps, elle faisait d’étranges rêves… elle se voyait, comme Alice, se faufiler dans des tunnels moelleux qui vibraient harmonieusement…mélodiquement.
    Un soir, elle s’endormit en tenant sa petite clé… le rêve revint comme à l’accoutumée…la musique était plus belle que jamais, les couleurs rivalisaient avec l’arc-en-ciel, les formes dansaient un ballet somptueux..
    .Au pays de l’imaginaire, tout est possible…se dit Mélie en se réveillant… elle avait un peu froid….

    Toutes les nuits, son rêve revenait, de plus en plus beau. Mélie voyageait, intemporelle, dans ce monde féérique! Elle musait, musait, mus……..

    Aux aurores, tel un feu d’artifice flamboyant, Schubert écrivait la dernière note de son Notturno, et Mozart, la dernière du concerto pour clarinette, Michel Ange terminait son David, Botticelli, sa Vénus, Ronsard écrivait le dernier mot à Cassandre… Cézanne magnifiait la Sainte Victoire, Béjart … Le sacre du Printemps… Gérard Philippe en Avignon ….explosions fantastiques…

    Mélie et sa clé…. la muse, celle qui ouvre la porte dérobée dans le cœur de l’artiste et transforme son travail en chef d’oeuvre immarcescible !

  16. Catherine M.S dit :

    Interrogations

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main
    Personne ne savait à quoi s’en servir
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne
    Alors on s’interrogeait,
    Qu’est-ce que cela voulait dire ?

    Et si c’était une clé universelle
    Elle pourrait s’introduire dans toutes les maisons
    Commettre un crime passionnel
    Sans éveiller le moindre soupçon ?

    Et si c’était une clé des champs
    Elle pourrait s’enfuir à tout moment
    Comme le ferait une petite gazelle
    Sans rien laisser derrière elle ?

    Et si c’était une clé des songes
    Elle pourrait trouver une explication
    A tous ces rêves fous
    Qui parfois nous font perdre la raison ?

    Et si c’était la clé du paradis
    Qui la sauverait des soucis et des ennuis
    De tous les tourments de la vie
    Des petits tracas aux plus grandes tragédies ?

    C’est bien joli tout ça
    Toutes ces élucubrations
    Il paraît que chaque question a sa solution
    En tout cas, moi je vous le dis
    En la matière, cette clé-là
    Elle a gardé tout son mystère …

  17. Henriette Delascazes dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    Tout était allé très vite, Marianne Dorval, à peine arrivée en salle de travail, perdait les eaux et l’accouchement se précipita. Paul, le papa, n’avait pas pris la peine de s’habiller il avait juste passé son pardessus sur son pyjama en pilou jaune canari.
    Le docteur Favel eut à peine le temps d’enfiler ses gants et les sages-femmes de prendre position qu’une toute petite fille montra le bout de son nez.
    (Habituellement à peine nés, tous les bébés du monde se mettent à pleurer, sinon une petite tape sur les fesses et le processus s’enclenche. Ils crient et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Les parents commencent alors une longue période de nuits sans sommeil.)
    Mais ce bébé-là surprit tout le monde. Elle ne cria pas, ne hurla pas, ne pleura pas… mais naquit en un grand éclat de rire !
    Un nouveau-né qui rigole de mémoire de gynécologue, de sage-femme, ça ne s’était jamais vu.
    Après un temps d’étonnement, tout le monde se bidonna en chœur dans la salle d’accouchement.
    Marianne prit délicatement dans ses bras sa toute petite fille, qui lui faisait de grands sourires, entrecoupés de rires en cascades.
    « Oh moins cette fillette sera heureuse de vivre dit le docteur Favel. Tout le monde applaudit ;
    Myriam, la Sage-femme, reprit ce bébé dans les bras pour lui donner les premiers soins et l’habiller.
    Elle eut alors une autre surprise : le bébé tenait sa main droite fermée, et ce ne fut qu’avec grandes précautions et insistance que Myriam arriva à lui faire desserrer ses petits doigts.
    Les commentaires allaient bon train dans la salle d’accouchement.
    — Oh regardez, ce qu’elle a dans sa main !
    — Que peut-elle avoir, dit le docteur Favel qui s’apprêtait à partir au chevet d’une autre parturiente, un grain de beauté ?
    — Ce serait trop banal, regardez, Monsieur Dorval (qui s’était précipité vers la table à langer), votre fille tient une petite clé dans sa main.
    — Une clé ? comment est-ce possible.
    — Oui, elle serre très fort une petite clé dorée, je vais essayer de la lui enlever. »
    On parla miracle, surprise, fortune, tout un dictionnaire de mots riches éclata dans la salle d’accouchement.
    « Comment allez-vous l’appeler ?
    — Ben, on avait pensé à Louise, mais ce prénom me parait trop banal pour la merveille que nous venons de mettre au monde, dit la maman.
    — Ça, c’est vrai, en plus le prénom de ta grand-mère ne m’emballait pas vraiment.
    — On a le droit de réfléchir un moment demandèrent en chœur les parents ébahis.
    — Oui, mais pas trop longtemps, car on a les déclarations à remplir, tenez je vous donne un lexique de prénoms vous trouverez surement celui qui vous convient, mais Louise ce n’était pas si mal. »
    Ils pensèrent Odeline qui était bien mignon, Orphée qui faisait trop pompeux, Orséis qui semblait ridicule, Cloé, Clémentine, Orora, … une clé en or (sans doute) le prénom devait débuter par OR , ce fut finalement ORIANE qui fut choisi.
    Oriane grandit, et la famille décida de préserver le secret. La petite clé fut déposée dans un joli coffret. Oriane ne pouvait l’admirer que le jour de ses anniversaires.
    La seule chose qu’elle gardait sur elle était l’empreinte de la clé qui ne disparut jamais.
    Les parents se posèrent bien des questions, se disputèrent même sur l’origine de cette particularité, s’accusèrent aussi, mais Oriane était une petite fille si joyeuse, si gentille que les chamailleries des parents s’arrêtaient dès qu’ils la voyaient.
    Elle ne pleura jamais. Mais en grandissant, elle posa des questions auxquelles ses parents ne pouvaient pas répondre :
    « Si j’ai une clé en or il doit bien y avoir une serrure qui va avec ! »
    Cette phrase fut formulée le jour de son septième anniversaire et revint chaque année à la même date.
    Son grand-père qui était un sage lui dit un jour qu’elle possédait la « clé du bonheur » et qu’il lui appartiendrait lorsqu’elle serait grande de trouver la bonne serrure.
    Cette idée germa en elle, et pour son quinzième anniversaire, elle réclama une chaîne en or pour attacher sa clé et la porter à son cou.
    Elle décréta aussi qu’elle allait partir à la recherche de sa serrure, mais son père la pria d’attendre, le temps n’était pas encore arrivé.
    Elle passa son bac, et se trouva majeure.
    « Cette fois, c’est la clé des champs que je vais prendre pour trouver la clé du bonheur et régler une fois pour toutes la clé de tout ce mystère. »
    Cette décision murement réfléchie, elle réunit toutes ses économies réalisées grâce aux heures de baby-sitting et de plonge faites au restaurant de son oncle et partit à l’aube d’un matin d’octobre.
    Elle parcourut tous les continents fréquentant les plages, les piscines, les salles de sports, car elle avait imaginé que son bonheur l’attendait en la personne d’un joyeux garçon qui lui aussi aurait une marque inhabituelle sur lui, pas forcément une serrure, mais… !
    Deux ans passèrent et bien tristement elle revint au bercail, elle n’avait pas trouvé le bonheur, mais avait visité de belles contrées.
    Elle décida d’écrire un livre sur ses aventures, et un éditeur la convoqua rapidement.
    Le fils du directeur de « La clé des rêves » s’appelait Oratio Aquilin, et, fait curieux, il était né le même jour qu’Oriane. Ils tombèrent amoureux et Oriane découvrit sous le téton gauche d’Oration, une tache mystérieuse en forme de « trou de serrure » qui l’avait complexé toute son enfance, au point qu’il ne fréquenta ni plages ni piscine, malgré l’insistance de ses parents et de ses amis.
    Bien sûr, il s’agit d’un conte, ils se marièrent, mais on ne sait pas s’ils eurent des enfants.

  18. Miel dit :

    J’ai beaucoup aimé cette histoire très joliment racontée, gageons que plus d’une maison d’édition enviera celles du Sésame d’avoir, les premieres, découvert cette pépite…

  19. Sylvie dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main. Personne ne savait à quoi elle pouvait servir. Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne. Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ? Les rumeurs allaient bon train. Chacune des personnes venues admirer l’enfant et lui souhaiter la bienvenue en ce monde s’était interrogé et avait tenté des explications, souvent assez sinistres. En revanche, les parents d’Elise ne semblaient pas perturbés par le petit objet doré incrusté au creux de la main du bébé. Rien d’étonnant puisqu’en réalité, papa était un grand interprète de la langue des astres et maman, à ses heures perdues, lisait dans les lignes de la main. La petite clé était un don du destin. Si maman n’avait pas encore complètement deviné, papa avait sa petite idée. Pas d’inquiétude. Leur enfant se portait à merveille depuis sa naissance, elle illuminait leur vie et ils formaient la famille la plus heureuse du comté.
    Le soir de son quatrième anniversaire, alors qu’Elise allait s’endormir, la paume de sa main commença à la chatouiller. Elle prit l’autre main pour se gratter et soudain, la clé se détacha et se mit à briller, briller, briller si fort qu’Elise fut éblouie et… plus rien. Elle se réveilla quelques instants plus tard devant une petite porte de bois, à l’entrée d’une grotte. La petite clé, serrée dans sa main, se mit à bouger et lui dit : s’il te plaît, insère-moi dans la serrure, et surtout ne me perds pas ! Elise inséra la clé dans la serrure. Aussitôt la porte s’ouvrit. Et là, Elise découvrit dans une caverne de velours, des fées, des chevaux, des licornes, des petits singes habillés en gentilshommes, des vallées de sucre traversées par un sirop de framboise, des ramoneurs en chocolat perchés sur un toit en petit beurre, une famille renard en montgolfière, etc., etc. Et la petite clé qui frétillait dans sa main : chère Elise, c’est moi, la clé des contes, pour te servir ! Tu es ici chez toi, dans la caverne de ton imaginaire, le cabinet de tes inventions. Ici tu as le coffre aux histoires, là-bas le cabinet des monts et merveilles, plus loin la galerie des songes, au fond l’armoire aux secrets. Et moi, j’ouvre toutes les portes. Avec moi, tu iras partout quand tu voudras. Ne me perds pas et surtout ne m’oublie pas dans un tiroir poussiéreux au fond de tes pensées. Ne me relègue pas au grenier de tes soucis, ne me laisse pas tomber dans les oubliettes. Garde-moi toujours sur toi. Ainsi chaque fois que tu le voudras, chaque fois que tu en auras besoin, que tu auras un petit coup de blues ou une envie de t’évader, serre-moi très fort dans le creux de ta main, et je t’emmènerai faire un tour du côté de ton imaginaire où tu trouveras toujours de nouveaux trésors.
    La fillette jamais ne perdit la petite clé et toujours réussit à la garder à l’abri des regards indiscrets. Tout au long de sa vie, Elise fit de nombreux allers et retours à la caverne de son imagination. Après l’Incroyable tour du monde de Gaston le hanneton, elle publia les célèbres Contes des mille et une clés aux éditions du Sésame.
    On dit qu’à la fin de sa vie, juste avant son dernier soupir, Elise serra le poing très fort. Aussitôt son visage s’illumina et elle disparut. Il est vrai, dirent certains, qu’elle était dans son monde.

    ©Sylvie Wojcik

    • a.beautreillis dit :

      Charmant texte, dommage qu’il soit difficile à lire. Un peu d’interlignage serait une bonne chose. Ne vous vexez pas, vous n’êtes pas la seule à poster un pavé

    • Delphine dit :

      J’aime beaucoup ce texte aussi , notamment la toute fin .

      Tous les textes d’une manière générale sont savoureux à découvrir !

  20. Elle était née avec une toute petite clef dans la main.
    Celle qui lui avait servi à sortir du ventre de sa mère,
    Serrurière.
    En sortant, elle avait laissé tomber le f, que son père,
    Musicien
    Récupéra pour créer la clé de fa.
    Clé en main, clé des « chants »
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    Qu’elle devrait s’en servir
    Pour ouvrir son coeur
    Aux autres
    A l’amour
    Et elle rencontra
    Celui qui
    Etait né avec le cœur sur la main

  21. ourcqs dit :

    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?

    Allait-elle s’évader avec la Clef des songes ? dans un jardin secret, dans les nuages de rêves. Poétesse en herbe , elle pourrait imaginer, changer de regard, faire un pas de côté ….
    Avait-elle déjà le Mot Clé ? plus facile pour s’aventurer sur les chemins quotidiens, déjouer les inévitables pièges, hésitations, pour des rencontres improbables,
    C’était peut-être, Une , La CLEF des incertitudes, mystères du roman de sa vie ?
    Promesses, perspectives …

  22. Miel dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
 Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
 Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ?
    —Moi, je suis né avec une seveu sur la langue, fit une petite voix au fond de la classe.
    Un rire explosa, on allait bien s’amuser aujourd’hui.
    Mathilde dirigea un regard interessé sur l’enfant qui venait de s’exprimer. Oui, ce petit intermède au programme scolaire de CM1 qu’on lui imposait, commençait bien. Elle avait eu l’idée de cette amorce de texte en se brossant les dents ce matin-là, juste avant de s’engouffrer dans le métro qui la déposerait au pied de l’école. On ne développait pas assez la faculté créatrice des enfants. Elle était impatiente de déterrer les trésors enfouis qui surgiraient de leur imagination.
    — C’est très bien, Romain, on peut naître avec un cheveu sur la langue comme avec une petite clé dans sa main. Connaissez-vous d’autres bizarreries que la nature nous offre en naissant ?
    — Moi, j’ai entendu dire qu’une de mes tantes était née avec une cuillère d’argent dans la bouche…
    — Savez-vous, les enfants, ce que cela signifie ?
    Les élèves réfléchirent, les réponses fusèrent « C’est qu’elle va être riche dans sa vie, M’dame ! », « Elle est déjà riche, rectifia une fillette à laquelle les lunettes cerclées de métal donnait un air intelligent, grâce à sa famille !»
    —C’est tout à fait cela, et quoi encore ? d’autres expressions ? poursuivit le professeur
    —Moi, j’en ai une, mais je ne sais pas ce que ça veut dire.
    —Dis-nous, l’encouragea l’institutrice.
    —J’ai entendu dire de quelqu’un qu’il était né « coiffé »
    Une rumeur joyeuse emplit la classe « Quand on est coiffé, c’est qu’on a les cheveux bien peignés », « C’est qu’on a beaucoup de cheveux », firent les uns et les autres
    —Ca, c’est le sens propre, explique leur maîtresse, le sens figuratif de cette expression est que la personne qui naît « coiffée » est née sous une bonne étoile, je veux dire, qu’elle a de la chance et qu’elle sera très heureuse.
    Mais pour revenir à ma petite histoire, pas l’un de vous ne pourrait poursuivre ce texte ? A votre avis, que s’est-il passé ? pourquoi cette petite fille tient-elle une clé dans sa main alors que ses parents ne sont ni musiciens ni serruriers ?

    C’est alors qu’une petite fille se leva, traversa l’allée centrale qui séparait les petits bureaux et gravit l’estrade prolongeant le bureau de leur maîtresse. Le silence se fit, chacun des élèves retenant sa respiration, respectueux de tant d’audace.
    Mathilde, elle-même très étonnée, l’exhorta d’un sourire à commencer. Et la petite fille, prenant une grande bouffée d’air, se lança : lorsque je suis née, j’avais une petite clé dans ma main…
    Stupeur dans la classe. On venait de le vérifier, chaque expression que l’on venait d’évoquer était pour rire, à prendre au figuré, la maîtresse l’avait bien expliqué ! Mais la fillette avec son air sérieux presque renfrogné, ne semblait pas rire du tout.

    « Mon poing était rouge et fripé à force de le serrer… Et quand ma maman, avec beaucoup de mal, a réussi à le desserrer, il y avait une petit clé dorée à l’intérieur, elle avait laissé son empreinte dans le creux de ma paume qui d’ailleurs, n’est jamais partie » Et la fillette de lever sa paume devant une assistance ébahie qui constata, en effet, une marque rosâtre en forme de clé. L’institutrice, elle-même, se leva pour aller constater le phénomène et se rassit, troublée, attendant la suite.

    « Mon papa, bien sûr, n’était pas serrurier, mais ma maman était musicienne. Elle jouait du piano, et les clés de fa et de sol étaient ses meilleurs amies. Mais ce n’était pas une clé de portée que je tenais serrée dans ma main… c’était celle…

    Mathilde se réveilla brusquement tout surprise de se retrouver dans le métro… Sa station était la prochaine, elle ne devait pas la rater. Elle attendit, toute droite, le prochain arrêt, son rêve en tête, repensa à l’étrangeté de son contenu et à l’impact émotionnel qui lui était associé… Elle revit cette petite fille et s’étonna de ne pas l’avoir reconnue plus tôt : c’était elle-même, enfant.
    Et cette petit clé qu’elle tenait dans la main, était celle du mystère de la vie.
    Clé égarée, sans doute, dans les aléas de son existence.
    Car ce mystère-là, elle ne l’avait jamais percé.

    ====================

  23. smoreau dit :

    Elle était née avec une toute petite clé dans la main.
    Personne ne savait à quoi elle pouvait servir.
    Papa n’était pas serrurier, maman n’était pas musicienne.
    Alors on s’interrogeait, qu’est-ce que cela voulait dire ? On interrogea la fée qui s’était penché sur son berceau. Clé, clef… humm, chuchota-t-elle. A voir ses petites jambes musclées, je verrais plutôt la clé des champs. C’est une petite qui va avoir la bougeotte. L’envie de courir par monts et par vaux. Elle ne tiendra pas en place. Cette petite clé dessinée au creux de sa menotte présage du BON. Elle détient la clé du bonheur. Tout s’ouvrira devant elle.

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