Exercice inédit d’écriture créative 228

cesar-pouceDepuis qu’on l’avait mise à l’index
elle mangeait sur le pouce…

Imaginez une suite en intégrant dans votre texte les 5 mots ci-dessous :
 - majeur
 - auriculaire
 - petit doigt
 - orteil
 - annulaire
 - pouce

16 réponses

  1. A Beautreillis dit :

    J’ai bien aimé ce petit jeu d’esprit, c’est un peu comme dans le jeu des 7 erreurs de notre enfance.

  2. Renaud dit :

    Vos six mots sont là, travestis, à vous de les retrouver.
    Trois de plus (au moins) s’y sont glissés.
    Saurez-vous les débusquer ?

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index, elle mangeait sur le pouce. Sans faire de salade, elle se tapait sa gamelle au riz, cul l’air, cul terre, cul l’eau, selon la météo. Anne eut l’air misérable, plus d’une fois, et sur son sort l’on s’apitoyait, bien conscient de cette iniquité majeure. « Mon Petit, doit-on vivre ainsi, mise au ban comme si de poux ce doux visage grouillait ?». Plus bas que sol, de sa voix grave elle répondait en fa, l’ange déchu : « mieux vaut en rire, demain sera un autre jour ». Or teille lui fut d’un grand secours. Elle s’en roula plus d’un, pour faire le joint. Cette histoire s’achève ainsi, sans morale mais avec moral, dans l’herbe à rire, moins dangereuse que la digitale, dans ce pré en sillons, tout prêt à se dérider.

  3. ourcqs dit :

    Depuis qu’on l’avait mis à l’index
    il mangeait sur le pouce… de César, bien sûr, il aimait beaucoup ce « doigt » d’honneur , oeuvre qu’Anastasie et ses ciseaux n’amputerait pas !!
    elle qui n’avait pas hésité à écraser auriculaires, annulaires de pianistes classés dégénérés. Elle ne se cachait pas derrière son petit doigt pour censurer des artistes peintres, les obliger à rajouter quelques feuillages de pudibonderie !! Elle a tenté de couper l’herbe sous les orteils de textes majeurs, mais en vain, d’autres mains ont sauvé l’honneur ….

    Il aime beaucoup tous ces pouces, de toutes tailles, qui avec humour nous disent « pouce », stop, poétisez , poétisez ……..

  4. Françoise dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index
    elle mangeait sur le pouce…
    une amie s’en étonna et lui demanda aussi pourquoi elle mangeait des lentilles, elle croyait se rappeler qu’elle n’aimait pas
    elle répondit qu’une analyse de sang avait révélé qu’elle avait un index glycémique trop élevé et qu’il fallait qu’elle choisisse ses aliments avec soin
    elle lui demanda aussi pourquoi elle gardait ses gants pour manger
    oh c’est pour protéger l’ensemble de ses doigts lui répondit-elle ; elle craignait en particulier pour son index sans se l’expliquer vraiment. Elle lui révéla également qu’elle craignait le pire pour son emploi .Il en était de même pour un de ses collègues qui avait été mis au placard sans que l’on sache pourquoi d’autant que jusqu’alors il s’entendait parfaitement avec son chef ; n’avait-il pas dit la veille qu’ils étaient tous deux comme les cinq doigts d’une même main, qu’il l’avait mis dans sa poche.
    Tout çà lui semblait une autre paire de manches …Elle insista « il a quand même dû se passer quelque chose « ?
    Il semblerait qu’il lui ait fait un doigt d’honneur !
    Iil faut que tu réagisses. A la première occasion tu pointeras ton index vers lui et tu lui diras çà suffit ; préalablement tu auras enlevé tes gants.
    Son amie acquiesça et elle partit les épaules basses, les bras ballants, les mains gantées .
    Elle ne la revit pas, elle ne sut jamais si elle était toujours à l’index…..

  5. Nadine de Bernardy dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index,elle mangeait sur le pouce.
    Lasse d’être montrée du doigt par les ligues de bonne vertu, la pauvre main n’avait d’autre solution ,certains jours, que de trouver refuge dans une poche afin d’échapper aux regards malveillants .
    Un instant d’égarement et voilà…..
    En signe de protestation unanime,les doigts avaient commencé une grève ou s’étaient rebellés de la plus vilaine façon.
    Je ne vous décris pas le geste que faisait le majeur dès qu’il voyait quelqu’un dont le genre ne lui revenait pas.Et il en trouvait, des « genre » !
    Son voisin l’annulaire l’exhortait à plus de tolérance,en vain.Il faut dire que le malheureux ,depuis qu’on lui avait ôté l’anneau d’or qui était sa fierté et sa raison d’être ,n’était plus que l’ombre de lui-même se fichant un peu de tout.
    Sans parler de l’auriculaire, qui refusait désormais de s’en aller curer des oreilles malpropres , affichant son dégoût par un valgus des plus disgracieux.
    Quand au pouce ,dont l’ongle était mordu jusqu’au sang,il se tenait à l’écart, estimant que servir d’en-cas à cette main là n’était pas une sinécure.
    L’envoi d’un message aux cousins Desorteils étant resté sans réponse,sûrement du fait que ceux-ci se trouvaient bien à l’abri de l’affaire dans leurs chaussures ,le mettait très en colère et il rongeait son frein à l’écart.
    Ce qui les contrariait le plus ,en définitif,était l’ignorance dans laquelle on les tenait.Pourquoi cette disgrâce,cet ostracisme ?
    La paume en avait une petite idée mais se gardait d’en faire part,par solidarité avec le poignet auquel ce petit monde obéissait au doigt et à l’oeil.
    Mais,bon,depuis cette main au panier, l’autre jour, place Vendôme,tout allait mal!
    Ce geste déplacé, tout juste digne d’une paluche de prolétaire,avait amené une riposte sévère mais méritée de la part de l’offensée.
    Celle-ci,sans souci du qu’en dira-t-on, avait répandu la nouvelle avec moultes détails dans toute la ville.On eut vite fait de reconnaître la coupable.
    Restait à savoir combien de temps allait durer cet état de fait et dans quel état ces cinq là allaient en sortir. Quelqu’un allait-il venir leur donner un coup de main ? Allait-on rester sans lever le petit doigt ?
    Nous le saurons dans le prochain épisode.

  6. Sylvie dit :

    Désolée, le texte précédent n’était pas complet. Pascal, pouvez-vous le supprimer ?

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index, elle mangeait sur le pouce et rongeait son frein dans le noir, pendant que ses collègues, plus brillantes les unes que les autres, étaient invitées aux réceptions et aux festins, admirées et effleurées par tous ces messieurs qui s’empressaient auprès de sa maîtresse.

    Finalement, elle n’était pas malheureuse car elle savait que lorsque sa maîtresse rentrerait, elle n’aurait que faire de ces petites sottes de pierres soi-disant précieuses montées sur leurs grands chatons, qu’ils lui offraient chacun leur tour, les amoureux de sa fortune. Elle, qui mangeait sur le pouce, ne faisait pas partie des précieuses, des vraies. Elle n’était que de la pacotille. Mais sa maîtresse ne manquait pas de l’enfiler à la première occasion, dès qu’elle était seule, pour replonger dans ses souvenirs. Elle avait été la première, la toute première à habiter son annulaire. Elle se souvenait encore très bien du garçon maladroit qui l’avait choisie dans la corbeille du marchand et qui l’avait installée au doigt blanc et tremblant de la jeune fille. Elle était un peu grande et s’était perdue plusieurs fois mais avait été chaque fois retrouvée car Mademoiselle serait morte plutôt que de ne pas la porter, aimait-elle s’entendre dire. Et puis, Mademoiselle s’était lassée, et l’avait reléguée autour du majeur car l’annulaire avait été investi d’une autre habitante, plus belle, plus vraie, plus chère.

    Quelques années plus tard, il fallut à nouveau se décaler car une nouvelle habitante à x carats vint prendre possession de l’annulaire tant convoité. La toute première ne fut pas jetée en pâture aux vieilleries et aux breloques, mais tout bonnement mise à l’index. Quelle honte ! Quelle récompense après toutes ces années ! L’index, et quoi encore ! Pourquoi pas l’orteil pendant qu’elle y était ?
    La position à l’index n’étant pas confortable, sa maîtresse la relégua de plus en plus souvent sur le pouce de la main de porcelaine qui ornait sa table de chevet. Là, celle qu’elle appelait son petit morceau de pacotille prenait plus ou moins son mal en patience.

    Aujourd’hui, dans la chambre blafarde, au rythme d’une respiration lente et saccadée, la bague des premières fiançailles serre fort l’auriculaire. A l’approche de la nuit, accrochée au petit doigt, usée mais forte d’une lueur intérieure toujours aussi vive, elle guidera les pas de sa maîtresse vers l’autre monde et, qui sait, peut-être vers lui.

    ©Sylvie Wojcik

  7. Depuis qu’on l’avait mise à l’index
    elle mangeait sur le pouce … de César

    L’œuvre annulaire est située dans le quartier majeur de la Défense , à côté du CNIT. Elle représente le pouce de l’auteur. Il existe plusieurs reproductions auriculaires de cette sculpture, mais l’exemplaire petit doigt situé à la Défense, haut de 12 mètres et lourd de 18 tonnes, est l’orteil le plus massif.

  8. Catherine M.S dit :

    Pair, impair

    Depuis qu’on l’a mise à l’index
    Elle mange sur le pouce
    Enfin, façon de parler
    Je dirais plutôt, qu’en terme de quantité,
    C’est sur l’auriculaire qu’elle s’est mise à manger
    Pas même l’annulaire ni le majeur
    Quelle horreur !
    Du petit, du minuscule, du à peine mâché, du vite avalé.
    – Amélie, tu viens déjeuner ?
    – Non, m’man, j’suis trop occupée …
    Et ça dure depuis quelques temps
    Et Amélie maigrit.

    Moi, la grand-mère, mon petit doigt me dit
    Que cette histoire va mal se terminer
    Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
    Amélie ne veut plus aller au lycée
    Elle reste enfermée
    Son téléphone est muet
    Les copines ont déserté
    J’ai fini par lui demander :
    – Mais enfin Amélie, qu’est-ce qui ne va plus ?
    – Mamie, c’est foutu, elles l’ont vu !
    – Mais de quoi parles-tu ?
    – De Lulu, Mamie, de Lulu
    Sacrebleu ! Cet orteil surnuméraire, baptisé comme un petit frère
    Il fallait bien qu’un jour il suscite de vilains commentaires
    – Ma petite fille, tu DOIS être fière de cette anomalie
    – Ah oui ?
    – Tiens donc, elle te permet d’avoir encore plus les pieds sur terre
    Et puis, si 5 et 5 font toujours la paire
    6 et 5 c’est pas mal aussi
    Une « onze » de fantaisie dans la vie, qu’en dis-tu ma chérie ?
    Enfin, Amélie a souri …

  9. waryam dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index, elle mangeait sur le pouce. Son indexe, son majeur et son annulaire étaient occupés à courir sur les touches de son nouveau piano. Il lui fallait un entrainement intensif pour se racheter et réintégrer le groupe.
    Sa dernière prestation a été un fiasco. Son petit doigt le lui avait pourtant bien dit: « Tu n’es pas encore prête! ». La faute revient d’ailleurs à son petit doigt. C’est un doigt rebelle. Il ne fait qu’à sa tète et refuse souvent de suivre ses amis, les autres doigts de la main. Il ajoute une note par ci, oublie une note par là.
    Il faut dire que durant l’humiliante prestation, elle n’était pas non plus très à l’aise dans la tenue imposée par le règlement du concours, une robe qui gênait ses mouvements et des chaussures qui lui serraient les orteils. Même la bague porte bonheur à son annulaire n’était pas arrivée à lever le mauvais sort. Mais rien n’est perdu. Elle a fait un marché avec son petit doigt: « Tu fais ce que je veux pendant les prestations et je te laisse libre pendant nos moment de solitude » Il avait hésité au début puis à force d’insister, il avait fini par céder et lui avait confié à l’oreille:  » Tu vas y arriver! ».

  10. Delphine dit :

    Quelle bonne idée Clémence !

  11. Clémence dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index, elle mangeait sur le pouce…

    Les familles Insecta-Mantidae s’étaient associées pour la mettre à l’index pour mauvaise conduite.

    Lundi, elle obtempéra et mangea sur le pouce.
    Mardi, elle grignota un morceau de tendre index qui découvrait le monde de l’herbe fraîche.
    Mercredi, elle dégusta une part d’un majeur qui avait du croquant et de la mâche,
    Jeudi, elle savoura un nectar d’annulaire aromatisé de poudre d’or,
    Vendredi, un dessert d’auriculaire agrémenté de safran clôtura son repas.
    Samedi, elle ne trouva rien à se mettre sous les mandibules. En soirée, elle revêtit sa robe vert émeraude et prit une posture très religieuse.
    Dimanche, criant de famine et de colère, n’y tenant plus, elle dévora la cervelle de son homme.

    Lundi, malgré les hauts cris , elle échappa au pilori, car cela faisait partie des risques de leurs légendes et traditions.

  12. Truffier Gaëlle dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index
    elle mangeait sur le pouce… Mon petit doigt m’avait dit que cela lui convenait bien. Depuis que ses fils étaient majeurs, elle avait décidé de mettre le pied sur le frein côté cuisine. Elle avait déjà bazardé depuis longtemps le brillant bon marché qu’elle portait à l’annulaire. Exit le mari ! C’était au tour des fistons d’arrêter d’être tout le temps les doigts de pied en l’air (pardon, les orteils !) et de se tourner les pouces devant la télé. Assez ! Elle en avait assez. Parfois, cuisiner la saoulait tellement qu’elle en devenait maladroite. Elle s’était même entaillé l’auriculaire en éminçant ses oignons.
    C’est décidé, elle allait se prendre en main et mettre tout le monde au pas. ça leur ferait les pieds !!

  13. Henriette Delascazes dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index…
    « On »… si l’on peut dire, car il vaudrait mieux préciser qu’elle s’y était quasiment mise toute seule !
    Pour comprendre le drame, il faut remonter à jeudi !
    En effet, ce soir-là elle avait raté son bus, ce qui l’avait incitée à faire du stop, le suivant ne passant qu’une heure plus tard, et elle manquait de temps et surtout de patience. En plus, il pleuvait et les abribus n’ont d’abri que le nom, car ils sont toujours placés en plein courant d’air !
    Bref, pour ce coup là elle eut de la chance, enfin si l’on peut dire ! Ses sacs de courses posés à ses pieds, son parapluie coincé entre le majeur et l’annulaire, elle leva rempli d’espoir son pouce droit comme on le voit faire dans les films. Une vieille 2 CV s’arrêta avec à son volant une très vieille dame ! N’ayant pas l’habitude du stop elle se sentit tout de même plus en sécurité qu’avec un vieux beau roulant en Porsche.
    La vieille dame, au demeurant fort sympathique, lui raconta la triste histoire de son chat qui avait disparu… il y avait fort longtemps, comprit-elle au bout d’un moment !
    Elle n’y gagna rien en temps, mais au moins elle était à l’abri, se disait-elle en se rongeant l’ongle de l’auriculaire.
    Elle rageait, car elle avait tout un repas à préparer pour des invités qui risquaient d’être arrivés avant elle !
    21 heures sonnaient au clocher lorsqu’elle ouvrit sa porte.
    Vite, vite, je dois m’activer… les oignons à éplucher, les frites surgelées au four….
    Oui, en s’organisant elle pouvait tout faire, mais un violent différent se profila entre elle et l’oignon ! Un duel s’engagea… ce fut l’oignon qui gagna !
    Une partie de son petit doigt fut taillé et le fameux pourfendeur devint rouge de rage. Les magrets risquaient ainsi de se transformer en canard au sang… après tout, la recette était célèbre, mais elle n’était pas tout à fait certaine du procédé. Pansement au bout du doigt, elle jeta son adversaire à la poubelle, on s’en passerait ! Après tout, les oignons le soir, c’est lourdingue.
    La soirée se passa calmement, on l’aida même à ranger la cuisine et la vaisselle. Une chance !
    Mais la paix n’était pas revenue, car elle rêva qu’un légiste l’autopsiait ! Elle se voyait étendue sur une table d’acier, un panneau accroché à son orteil indiquant « On ne doit pas parler à cette femme, elle a assassiné le chat de la vieille dame ».
    Horreur, le médecin tentait de lui ouvrir le ventre avec un gros scalpel pour récupérer le chat, entendit-elle préciser à son mari qui mangeait sur le pouce les restes du canard. Il ne semblait pas du tout inquiet du sort de sa femme.
    C’était un peu extravagant tout de même cette histoire.
    Fort dépitée, elle décida de se mettre « à l’index » au fond de son lit durant tout le week-end. Après tout elle avait une trilogie de Chattam à dévorer.

    Henriette

  14. Delphine dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index , elle mangeait sur le pouce , Noémie Depin. Ce n’était pas un fait majeur mais il est bon de savoir que le temps passant , elle devient aussi fine qu’un auriculaire . Auriculaire – nous sommes d’accord – est le terme utilisé pour nommer le petit doigt , à ne pas confondre avec le funiculaire du Sacré Coeur ou les ventriculaires des gros poissons en mer du Sud .
    Cela me fait une belle jambe, me direz-vous . Eh bien oui ! Une jambe magnifique même , ce qui est, vous en conviendrez, bien plus utile qu’un bel orteil , un beau pouce ou un bel annulaire . Une belle jambe fait toujours de l’effet , elle fascine celui qui l’approche , elle le rend unique . Ce que ne peut plus faire aujourd’hui Noémie malgré son visage de reine et ses dentelles multicolores. Noémie se noyant dans ses tuniques disparait à vue d’oeil , Noémie . . . mais pouce ! Je suspend mon histoire un instant car mon petit doigt me dit qu’un déjeuner majeur m’attend , un déjeuner d’ogre des mers – comme ceux qu’on cherche longtemps autour du Sacré coeur .

  15. durand dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index elle mangeait sur le pouce. Tout ça parce qu’elle

    avait le bras court et la main brachydactyle.

    Il lui avait servi trois doigts de calvados et avait laissé traîner sa grosse patte

    poilue sous son corsage.

    Elle lui avait vite fait comprendre qu’il se mettait l’auriculaire dans la braguette s’il

    pensait pouvoir profiter d’une vague complicité régionale et maritime.

    Chef d’équipe, ce n’était pas la même phalange ! Quant à diriger le convoi, ce

    n’était pas tripoter dans tous les wagons, tâter de la marchandise détournée pour

    la distribuer à son sérail.

    Elle, elle voulait marcher droit sur ses orteils. Travailler pour nourrir ses gosses et

    leur mère.

    Son petit doigt ne lui avait pas signalé que l’incident serait majeur.

    Du jour au soir même, elle se retrouva à l’autre bout de la chaîne, à l’étage en

    dessous encore un peu plus proche du moyen âge industriel.

    Face à la crainte d’un renvoi sec et définitif, elle avait fermé son clapet, fait un

    nœud à la boucle de sa peur.

    Tout çà pour s’être trompé de doigt, avoir confondu l’annulaire et le majeur.

  16. Magali dit :

    Depuis qu’on l’avait mise à l’index
    elle mangeait sur le pouce…
    Il faut dire que son sous-chef la harcelait depuis des mois pour incompétence majeure : elle ne mettait pas assez de sucre dans le café qu’elle lui servait tous les matins, les midis, et à l’heure du goûter aussi… entre toutes les piles de dossiers qu’il fallait qu’elle traite. Comme si elle n’avait que ça à faire : préparer le café de Mon Sieur du Bureau-toujours-nickel, qui ne levait pas l’auriculaire de la journée pendant qu’elle croulait sous le travail. Elle ne s’était pas méfiée en acceptant ce boulot. Après tout des dossiers, elle en avait déjà traité dans ses divers emplois passés : dossiers de sécu pour les petits bobos du quotidien, dossiers de culs secs pour les gros bobos de la vie, dossiers Popol en Pois, dossiers d’un port et des sports…. Mais sur ce coup-là, son petit doigt l’avait mal renseignée. Il avait oublié de lui dire que le sous-chef sympa avait un lourd casier et de sérieux antécédents. Pendant qu’il « réfléchissait », les secrétaires bossaient, bossaient et bossaient sans arrêt.Elles se faisaient toutes sérieusement marcher sur les orteils et les plates-bandes. Et dès qu’il élevait la voix pour réclamer un dossier à signer ou une petite touille pour son breuvage préféré, tout le monde avait le petit doigt et même l’annulaire sur la couture. Elles avaient intérêt à filer droit. Elles avaient bien toutes essayé de dire « Pouce ! On fait une pause. » Mais elles avaient beau s’être donné la main comme tous les gars du monde, leur cause n’avançait guère et elle, elle devait désormais avaler ses sandwichs de travers après tenté de se rebeller, et avant de, vite, vite, abattre une nouvelle pile de dossiers, préparer le café, sucrer le café, servir le café… il fallait qu’elle trouve une solution. Cette fois, à la place des sucrettes, elle allait bien pouvoir trouver des petites capsules de cyanure. Pour une fois son sous-chef aurait raison de trouver le café amer, et une fois qu’elle l’aurait ainsi refroidi et qu’il serait tout raide, sa vie à elle serait plus douce. Elle pourrait enfin profiter de la chaleur du soleil sur une plage proche du paradis. Elle pourrait enfin mettre tous les doigts de pied et de main en éventail et profiter de la vie.

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