Exercice inédit d’écriture créative 197
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets,
or, un jour…
Inventez la suite de ce conte
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi. Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets.
Or, un jour…
Il reçut la visite de son ami, pilote de vieux coucous et spécialiste ès figures de voltige aérienne. Il l’invita à sa table, il fut ébloui par ses recettes de dessert on ne peut plus originales.
Notre maçon lui confia alors ses grands projets. Son ami continua sur sa lancée…
– Ta pâtisserie mérite plus encore ! Je peux t’apporter mes compétences en soutien : un enchaînement de variantes à l’infini !
Dans la catégorie des Mystères, je verrais bien….
– Boucle Paris-Brest, tonneau quatre-quart, vrille de mirliton et immelmann de kouign-amann.
– Qu’en penses-tu ?
– Pas mal, pas mal…..
Dans la catégorie des Furtifs, je te propose : rétablissement éclair, renversement financier, déclenché de madeleine et quelques virage dos sur le dos de mendiant.
– Qu’en penses-tu ?
– Merveilleux !
Quelques suggestions pour le Mirage aussi….je te dépose sur le troisième rayon : humpty-bump avec pompe à huile, demi_huit cubain en corne de gazelle, remontée dos de religieuse et passage par l’avant du Javanais.
– Qu’en penses-tu ?
– J’en suis baba au rhum !
Une quatrième catégorie te ferait accéder, j’en suis convaincu, aux « 3 étoiles » grâce au Phantom : avec des vrilles dos de divorcé, déclenchés négatifs de Charlotte aux fraises, tonneaux en virage de crumble ; sans oublier quelques cloches et colombes de Pâques, torque roll de kouglof agrémentés de ruades de ça va se savoir.
– Qu’en penses-tu ?
– Sacristain, quelle imagination !
Et last but not least…. pour sublimer ta vitrine, cerise sur la forêt noire, soleils d’opéra, roses des sables, et tiramisu…là, on atteint le sommet du Mont-Blanc !
Emportés par leurs projets grandioses, nos deux compères, esbaudis par leurs prouesses , les yeux et estomacs comme deux ronds de flan, se retrouvèrent, pareils à Perette et son pot au lait…. la tête dans les nuages, la cervelle explosée en mille-feuilles sur le mur du son qu’ils venaient d’atteindre !
Bonjour Géraldine. Je vois que vous n’avez pas reçu mon commentaire sur ce texte.
Je disais que son humour, en quelques lignes, était une belle vitamine pour commencer la journée.
Merci Sabine ton texte m’a fait grand bien… je ne pouvais faire mieux !!! Mille bises
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets,
or, un jour…
sa famille décidait de se lancer elle aussi. Ainsi son frère électricien se mit à vendre du vin de 40 ans père et fils, sa soeur était encore chaude hier, comme vous l’avez compris elle était chauffagiste. Quand à ses tantes elles se ménagèrent et usaient des condiments en veux tu en voilà. La mère jouait au presse ing presse ong et les gens restaient cois. Le père était fondu de chocolat et toutes les recettes y passèrent…. bref voilà bien une famille qui réussi financièrement et publiquement parlant. Peux-être l’avez-vous connue ?
197
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi. Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets, or, un jour…
Un client avec des ailes se présenta et lui demanda de faire une confiture de murs en nuages.
– En nuages ? demanda-t-il éberlué
– Oui tout à fait, en nuages répondit le plus naturellement du monde le client
– Mais je n’ai jamais fait cela, je ne sais qu’utiliser du concret pour réaliser mes confitures
– Voulez-vous au moins essayer ? insista l’apparition
– ????
– Je peux vous assurer une clientèle à l’infini.
– Mais j’ai assez de commandes, mes affaires prospèrent bien.
– Il me semblait que vous aviez de grands projets pour votre famille.
– Oui et alors ?
– Alors vous pourriez les réaliser beaucoup plus vite que vous ne l’imaginez si vous me faites confiance.
– Bon… Je vais essayer, répondit-il peu convaincu
Le lendemain matin, une montagne de nuages s’élevait dans son jardin enveloppant verger et potager. C’était si bizarre qu’il se demanda si Dieu n’allait pas apparaître assis sur le sommet ou Saint Pierre faire tinter ses clefs !!
Il se mit au travail et trouva que ce n’était pas plus compliqué que de cuisiner ses confitures habituelles. C’était même plus rapide.
Si rapide, que son artisanat se transforma en une noria d’angelots qui venaient s’approvisionner pour livrer « là-haut ». Il n’avait plus le temps ni de réfléchir ni de chantonner comme on avait l’habitude de l’entendre.
L’argent s’amoncelait, mais le pauvre maçon dépérissait, ses anciens clients ne cessaient de rouspéter, sa famille ne le voyait qu’épuisé.
Bientôt, pensant qu’il avait conclu un marché avec le diable il fut abandonné de tous.
Il ne revit jamais l’Apparition.
La tête entre les mains il se mit à pleurer pendant des heures puis requinqué envoya balader cette chimère, se mit à siffloter et repris à son rythme tranquille l’élaboration de ses confitures de murs au moellons, aux cailloutis et même en inventa des tas d’autres .
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi. Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets.
Or, un jour il tomba du haut du mur. Depuis ce jour, tout dans sa tête fut mélangé. Il ne faisait plus de confitures de murs, mais des murs de confiture, de chocolat et de bonbons.
Les trois petits cochons se fâchèrent très fort : au lieu de faire trembler les enfants en soufflant sur les murs de leurs maisons, le grand méchant loup s’asseyait sur le perron et dévorait confitures et bonbons. Il devint si gros qu’il en mourut. Il n’y eu plus d’histoire à raconter et les trois petits cochons tombèrent dans l’oubli.
Cependant les frères Grimm furent ravis. Ils firent fabriquer au maçon une maison en pain d’épices et écrivirent une histoire de sorcière qui voulait manger Hansel et Gretel. Les enfants tremblèrent à nouveau de peur et les éditeurs firent fortune.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres….
©Sabine
Il était une fois, au dehors des murs, l’aventure.
Des arbres aux ramures qui raturent le ciel.
Au-dedans, des rues, la clameur, le trafic, le cœur de Murielle, des tentures qui claquent au vent.
Quel est ce murmure qui nous torture ?
Un maçon avec adresse, martèle la pierre. Des clôtures se dressent en forme d’ossature, de murailles, qu’en faire ? Les jeter en pâture au réparateur de toiture. Rayer les devantures des chaussées ramifiées. Rien n’y fait. Il faudrait une armée de lémuriens en armure pour se dégager de cette armature. C’est ce que pensait le maçon emmuré dans une confiture de murs.
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets,
or, un jour, un client déboula chez lui affolé, terrifié. Son mur avait disparut. Le maçon, bien sur, le prit pour un fou, et continua de travailler son art. Une deuxième personne lui signala une disparition de mur. Dans la nuit, le mur de clôture de son jardin avait disparu, laissant les poules se mélanger avec celles du voisin. Un désastre de voisinage! Trois semaines plus tard, c’était au tour du maire de venir signaler la disparition du mur de la cour de l’école. Les enfants s’étaient échappés dans le bosquet du village.
Vous comprenez Monsieur, une cour d’école ouverte à tous vents, ce n’ est pas vraiment facile à surveiller !
Le phénomène prit une telle ampleur que le maçon fut accusé d’escroqueries, harcelé de toute part. Il croulait sur les demandes de remboursements. Fatigué, il fut contraint de déménager. Lassé de la vie rurale, il décida de s’installer en ville pour tenter de rester anonyme. Plus de projets, d’échafaudage, ni de confitures de murs. Il voulait un travail propre, lucratif et sans coulures. Il s’installa à Fleury Mérogis où il vécut heureux et riche jusqu’à la fin de ses jours.
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets,
or, un jour…Le curé de la commune des Mûriers l’appela : il voulait consolider le côté gauche de son église qui menaçait de s’effondrer avec un mur de confitures.
Le maçon et son équipe multiculturelle (les uns catholiques, les autres musulmans, juifs) mais cela ne gênait pas le prêtre avait-il précisé, montèrent un échafaudage et le mur fut exécuté en une semaine à la satisfaction du Maître d’Ouvrage. Le maçon se mit d’accord avec le curé pour démonter ledit échafaudage le lundi suivant.
Dans la nuit certains ouvriers ( un juif, deux musulmans, deux catholiques) retournèrent sur l’échafaudage et avec des machallows dessinèrent les silhouettes, grandeur nature, d’Abraham,de la Vierge Marie , Jesus dans ses bras, de Mahomet et de quelques anges.
Quelle ne fut pas la surprise du Curé et des Paroissiens : certains rirent, d’autres crièrent au scandale mais personne ne soupçonna les ouvriers. Le maçon, alerté par téléphone, promit de remettre le mur en l’état dès lundi.
Cà amusa beaucoup les enfants qui allaient à l’école, juste à côté. Ils continuèrent leur chemin en chuchotant dans leurs oreilles avec des airs de conspirateurs.
La nuit tombée, ils escaladèrent l’échafaudage et sucèrent les chamallows mais ils eurent juste le temps de venir à bout de Jesus. Ils se quittèrent en se promettant de revenir la nuit suivante.
Dimanche matin quelle ne fut pas la surprise des fidèles de voir Marie sans l’enfant. Certains crièrent « il est monté au ciel »
Le curé donna qielques explications à ses ouailles, et la messe put commencer.
Le lendemain matin, il n’y avait plus d’Abraham
Le lundi , le maçon et ses ouvriers remirent le mur en l’état et démontèrent l’échafaudage.
Bonjour,
je viens de me rendre compte que je n’avais pas compris l’exercice
J’ai déposé un conte qui n’a aucun raoort avec l’exercice demansé
Désolée
Cordialement
Corinne
PRINCESSE KASC HA ET LES CAILLOUX À … DOULEUR
Dans un royaume aussi banal que les autres, vivait la Princesse KASC HA. Elle était toujours triste, parlait peu et passait beaucoup de temps enfermée dans sa chambre.
Le Roi ne savait plus quoi faire. Elle était son unique héritière et personne ne la voyait jamais! Lui-même ne savait plus rien d’elle … Depuis qu’il était veuf, elle cachait toute ses émotions et semblait ne rien ressentir.
Oui, la Princesse avait tout caché: son chagrin à la mort d’une mère qu’elle adorait, sa colère quand sa petite sœur avait quitté le royaume, sa peur d’un père exigeant et autoritaire, car malheureux lui aussi.
Dans sa chambre elle avait créé ce qu’elle appelait ses « cailloux à douleur» : chacun symbolisait un mal qu’elle avait vécu, les grandes douleurs de sa vie. Vivre avec eux et créer une relation privilégiée lui faisait du bien. Il y en avait des petits tout noirs, d’autres gros lourds, d’autres encore anguleux et coupants. Elle en prenait soin car ces violences étaient toujours en elle. Parfois elle leur jouait de la harpe et il lui semblait les voir s’éclairer. Elle leur parlait beaucoup, ils étaient ses confidents, ses alliés: eux seuls comprenaient son état.
Le temps passait. .. Un jour elle fut réveillée très tôt par des drôles de bruits comme des petits sauts. Elle alluma une bougie et, effarée, elle vit tous les cailloux sauter gaiement
dans la chambre. A c’+p e E’ aperçut ce qu’O’l appp a t 2 Ee elle savait que ce ::l e « ta, a » e e n’en avait jama s vu.
– Bonjour KASCHA
– Bonjour, répondit-elle e lCye eba- hie.
– Je suis venue te dire que le moment est arrivé de rel1a~tre .3 la vie. Les valises que tu as reçues peuvent être rendues, tu es prête!
Je vais te confier un secret : Lorsqu’un événement ou un comportement te fait violence, tu peux restituer la violence reçue par un acte symbolique afin de retrouver ta belle énergie de Princesse.
C’est vrai qu’elle n’avait pas beaucoup d’énergie.
La fée continua:
– Chacun de tes cailloux peut être restitué. Par exemple, celui qui s’appelle « Mort de Maman », tu peux aller le déposer sur la tombe de ta mère et tu diras : Maman, lorsque j’avais 5 ans et que tu en avais 30, ta mort m’a fait beaucoup de violence, aujourd’hui je te la rends.
Celui qui s’appelle « Cris de Papa », tu peux aller voir le Roi avec ce caillou et lui dire : Votre Majesté, lorsque vous aviez 35 ans vous avez hurlé très fort parce que votre Reine était morte, j’ai eu très peur, j’avais 5 ans et c’était trop lourd pour moi, je vous rends cette violence.
– Mais ce n’est pas de leur faute, je ne peux pas leur faire ça, dit KASCHA.
– Ô Princesse, cet acte n’est pas contre eux, il est fait pour toi pour ,’bérer 1 angoisse bloquée en toi, pour ‘nettoyer les relations. Il s’agit d’un acte d’amour car il va te permettre de t’aimer enfin, de vivre joyeusement et de communiquer à nouveau avec ton père.
Les cailloux frétillaient de plus belle. Elle comprit enfin qu’elle était prête, elle allait dire « oui» à la fée. Mais il n’y avait plus personne. Souriante, elle prit le gros caillou qui représentait la violence de la Mort de sa Mère et sortit. Elle avait une longue marche à faire jusqu’au tombeau, mais le soleil l’éclairait de lumière. Son cœur battait fort et déjà elle se sentait pleine d’énergie, la vie grandissait en elle.
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets.
Or, un jour, il fut invité avec sa fiancée, par le roi du Pays des Chimères.
Ils furent reçus avec magnificence.
Le maçon profita de cette aubaine pour présenter au roi son projet de mur mirabellant.
Quant à sa dulcinée, elle fit découvrir au roi,
– ses excellentes gelées de cassis, de mûres, de coings
– ses délicieuses confitures de melons
– ses clafoutis ensoleillés
– ses moelleux au chocolat
– ses langues de chat au miel
Le roi, très gourmand, se délecta de toutes ces délices.
Il tomba fou amoureux de cette divine créatrice et l’épousa sans délai.
Depuis ce jour funeste, le maçon ne construisit plus que
Des murs de larmes et de silence.
Tartines et confitures
Il était une fois un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de mûres – oh pardon – de murs. Cela ne pouvait être autrement, Arthur ne connaissait que le béton.
Les confitures aux moellons plaisaient vraiment beaucoup, celles aux cailloutis aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets, la ville lui appartenait, ses échelles se dressaient aux quatre coins des rues, un vrai jeu de lego. Certains matins, l’alu des barreaux s’appliquait à refléter le bleu du ciel.
« Arthur, roi de la truelle », c’est ainsi qu’il se présentait.
Mais un jour, dans sa boîte aux lettres, le roi trouva un drôle de catalogue avec des pots de confiture de toutes les couleurs. Sur les étiquettes, des noms barbares qui ne lui disaient rien qui vaille: fraise, framboise, coing, rhubarbe, abricot … Il chaussa ses lunettes pour essayer d’y voir plus clair mais l’épaisseur des verres n’y fit rien. Ces produits là, il ne les connaissait pas. Qui donc en ville fabriquait tout ça ? et avec du sucre par-dessus le marché, ce poison dont il avait parfois entendu parler.
« Les goûter, c’est les adopter »
Marie Tartinez
16 rue du clocher
C’était écrit en rouge et caractères gras sur le côté gauche des étiquettes.
Arthur n’a pas hésité bien longtemps et s’est rendu à l’adresse indiquée. Deux rues à droite, l’avenue à remonter, le grand carrefour à contourner et puis il s’est laissé doucement guider par les effluves sucrés.
Marie l’attendait. En fait, elle avait tout manigancé.
Elle voulait tout simplement, jusqu’à la fin de ses jours, partager ses petits-déjeuners avec le roi du mortier.
L’histoire ne dit pas s’ils eurent ensemble beaucoup …de pots de confiture !
Laissons le dernier mot à Dame Nature…
5- Mur-aïe- de Chine
réponse
5- Se heurter à un mur
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets,
or, un jour…
De nouveaux murs firent leur apparition.
Pour continuer à faire ses confitures, il dut résoudre l’énigme suivante :
Donnez une définition aux expressions suivantes :
1- Mur Facebook
2- Mur du son
3- Mur des lamentations
4- Mur de Berlin
Réponses :
1- Parler à un mur
2- Franchir le mur
3- Se taper la tête contre les murs
4- Mettre au pied du mur
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis aussi. Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets. Or, un jour…
Manuel (prononcez « Manuelle », en roulant les « l » comme dans « olé »), Manuel donc se trouva brusquement à court d’idées. Et de plus en plus inquiet, car son banquier commençait à lui sonner les cloches sur son portable où il avait téléchargé une jolie musique de clarines savoyardes. Il avait beau faire signe à sa femme de répondre qu’il n’y était pour personne, l’autre ne le lâchait plus. Manuel se mit à raser les murs, dégoulinant de peur et de sueur. Ses moellons végétaient tristement dans l’arrière-cour et le tas de cailloux, qui avait fait les beaux jours de ses inventions culinaires extravagantes, faisait grise mine. Manuel pleurait, il invoquait la Sainte-Vierge et tous les saints du calendrier, le Bon Dieu et ses anges : rien n’y faisait. Le vide absolu, le trou noir, Manuel voulait mourir.
Son commerce périclitant, sa femme finit par le quitter et il bazarda son téléphone, les clarines, la vaisselle et tout le saint-frusquin (qui n’avait pas plus répondu que les autres – saints). Seul au monde, oublié de tous, particulièrement du Bon Dieu et de sa horde ailée : même le facteur, qu’aimait bien s’enfiler un petit gorgeon, passait au large de sa boîte aux lettres.
Manuel continuait à vouloir mourir. Sauf qu’il ne savait pas comment faire. Il brûla son précieux cahier de recettes et, regardant une dernière fois ses moellons et caillasses, quitta la maison pour suivre la route : il irait jusqu’au bout, et au bout, il y aurait bien la Mort.
Il la trouva en effet, là, assise au détour du chemin.
– Eh Manuel (elle, elle roule pas les « l »)… où vas-tu comme ça ?
– Nulle part, je marche, c’est tout. Et maintenant que vous êtes là, finissons-en, s’il vous plaît… Je suis prêt…
– Vraiment ! Tous les mêmes, un coup de spleen et hop ! Circulez, y’a rien à voir. On tire sa révérence. Tout ça pour une petite baisse de régime, un trou dans la cafetière, un soupçon d’Alzheimer et l’artiste veut faire le grand saut ! Mais j’ai pas de place pour toi, mon gars. T’es pas sur ma liste : retourne à tes fourneaux !
La Mort tourna les talons et Manuel se mit à pleurer. C’était trop fort ! Si on pouvait même plus compter sur la faucheuse pour tirer un trait sur toute cette misère, à qui se fier ?
C’est alors qu’il butta sur une pierre et tomba à la renverse, le cul dans les orties.
– Non mais dis-donc toi, l’caillou, tu peux pas faire attention !
– Eh l’autre ! Regarde où tu mets les pieds, ouais ! Le chemin est p’tre pas assez large pour Môsieur !
– Oh ça va, j’suis pas d’humeur !
– Ah c’est vrai que vous les z’humains, vous avez des z’humeurs, comme qui dirait des z’états d’âme. Pas comme nous autres, pauv’ cailloux : juste bons à finir au concasseur !
– Dis pas ça ! Moi je les cuisinais avec amour mes cailloux, j’en faisais des confitures que tout le monde en redemandait ! Mais les méninges se sont mises en berne, j’ai perdu la boule et tout le reste avec !
– Waouh ! C’est toi le grand Manuel (…el…el… – ça, c’est l’écho de la forêt), celui dont on parle tant : oui mon vieux, jusqu’ici même ! Dis-moi, c’était comment ?…
Et Manuel, toujours assis le cul dans les orties, commença à raconter sa vie d’avant, d’abord par petits bouts, puis d’un trait.
Quand la nuit fut venue (et pas la bise), il se leva d’un bond, ramassa le caillou et lui promit qu’à eux deux ils allaient tout recommencer, comme avant, mais en mieux : ce serait génial, la fête, la vraie vie quoi !
Tout à son engouement, Manuel ne vit pas revenir la Mort à qui il manquait une de ses ouailles dans son quota journalier : qu’à cela ne tienne, celui-là ferait son affaire ! Elle le chopa in extrémis, et hop, un petit coup de faux, terminé. De la belle ouvrage !
Manuel avait lâché le caillou qui roula jusqu’à un bouquet de fougères, tout tremblant de l’issue de cette aventure (le caillou, pas les fougères… quoi que !).
Depuis ce jour, il raconte à qui veut l’entendre qu’il l’a rencontré, l’homme qui faisait des confitures de murs. Mais tout ça c’est des histoires de marmelade à la sauce caillou : y s’prendrait pas un peu pour un conteur, des fois, ce grin-galet ?!
Bon dimanche, Christine
Il était une fois un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs. Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi. Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets, or, un jour, il reçut la visite d’un individu sévère, tiré à quatre épingles. L’homme fit irruption chez le maçon, s’avança près du chaudron où cuisaient les divines confitures et sans prêter attention aux pans de murs qui séchaient non loin de là, lui dit :
– Je suis le marquis de la Rampaltière. Je voudrais rapidement un mur d’enceinte, très haut, autour mon château.
Le maçon, qui tournait ses confitures, concentré sur sa recette, leva les yeux et voyant l’homme qui gesticulait dans tous les sens, lui tendit un casque et un tablier jaune.
– Tenez, mettez d’abord ça, pour éviter les projections. Que voulez-vous exactement ? Je peux vous faire tester mes mélanges ?
– Non, vos mélanges ne m’intéressent pas. Je veux un mur épais en béton brut, sans fioriture.
– Mais, vous savez, moi, je ne fais pas du brut, je travaille la pierre, à toutes les sauces, différents coulis de mortier…
– Je ne veux pas le savoir, je veux du lourd, de la pâte dure. Je paierai le prix que vous voudrez et je vous verserai une avance.
Le marquis lui fit une proposition des plus juteuses. Le maçon n’en revint pas. Ces derniers temps, ses affaires allant bon train, il s’était mis à bâtir des châteaux en Espagne et rêvait parfois, il est vrai, de tout quitter pour s’offrir la grande barrière de corail sur un glacis de sable blanc.
Les deux hommes firent affaire et consignèrent leur accord sur une feuille de brique en double exemplaire.
Dès le lendemain, le maçon commença l’ouvrage au château de la Rampaltière. Un chantier peu créatif, mais qui lui promettait un joli petit pécule. Un jour, alors que le mur était bien avancé, il aperçut un visage tout en bas d’une fenêtre, un enfant, qui se hissait pour regarder furtivement au dehors, craignant d’être surpris. Un autre jour, il vit deux, trois, puis quatre enfants dans la cour du château, regarder tristement en direction du mur. Le maçon comprit alors qu’avec le mur, les petits ne voyaient plus rien de l’extérieur. Il osa poser la question au marquis. Celui-ci lui répondit :
– Ces enfants sont trop distraits, ils ne font que rêvasser, regarder les oiseaux. Ils doivent apprendre, travailler, ils auront un jour un lourd héritage à porter.
– Mais…, dit le maçon, je pourrais peut-être agrémenter le mur avec… par exemple….de la guimauve cellulaire.
– Pas question, répondit le marquis, ils sont déjà assez gâtés par leur mère. Et puis, ne vous mêlez pas de ça, faites votre travail ! Les conditions ne vous conviennent pas ?
– Euh, si, si… bien sûr, dit le maçon, qui commençait à regretter d’avoir accepté ce travail.
Il eut de moins en moins le cœur à l’ouvrage. Contraint par l’horrible châtelain, il continua son mur mais montait en même temps un autre plan. Débrouillard et astucieux, artiste et un peu magicien, il sut déjouer l’attention du marquis et ajouta du côté intérieur du mur une palissade de réglisse et un escalier de caramel. Quelques jours plus tard, quand le marquis s’aperçut de la construction, il se précipita, furieux, vers le mur. Il voulut gravir l’escalier mais resta englué sur la première marche. Alors qu’il se débattait dans la douce glaise concoctée par le maçon, sous une immense bulle de chewing-gum gonflée à l’hélium, une gaufrette emmenait les enfants loin du sinistre château.
©Sylvie Wojcik
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets, or, un jour il stupéfiât tous les gens du petit village où il habitait depuis son enfance. Il avait commis l’irréparable, l’impardonnable. Du haut de ces 53 ans, lui qui pensait avoir de nouveaux clients et faire de belles maison à son effigie pour faire plaisir aux Quantonois de son village. Il était bon, mais parfois malheureusement stupide, peut-être trop bon, ou pas assez intelligent, peu importe, c’est lui qui est à l’origine du terrible mensonge à propros de la confiture de murs. Il parlait d’une merveille, plus solide que la vent, la foudre, les vague, si resistant qu’ils n’avaient pas à douter, la sécurité était présente. Pourtant depuis quelques temps, les maisons des villageois s’entassaient provoquant de drôles d’odeurs de pourrit, insupportable, presque vomitif pour les uns, ragoutant pour les autres malgré la qualité présente des fondations, on en découvre au fil du temps les imperfections. Heureusement qu’il est le seul maçons du coin, dans ce monde hors du commun, il changera ses fondations au gré des saisons, dans un monde d’imagination, la prochaine fois se sera en coton.
Il était une fois…..or un jour il ouvrit son ordinateur pour vérifier une nouvelle fois la recette secrète de la fameuse et parfaite confiture de moellons .
Il crut faire un cauchemar, au lieu de :
Prendre des moellons bien tendres de la Vallée de Loire , crème soutenu veiné de petits filets un peu plus foncés
Les broyer soigneusement pendant 40mn à vitesse 3, tamis 5VS502, avec va et vient toutes les 10mn
Pour 200 kilos de moellons, incorporez 5 litres d’eau de source ou à défaut d’eau bouillie refroidie à température ambiante
Puis verser ce mélange dans un malaxeur pour une heure de pétrissage doux à vitesse 3-4 selon que vous travaillerez un mur à l’ancienne ou un crépi italien
Laissez reposer une nuit entière puis arrosez avec un mélange sable-eau de chaux
Utiliser ensuite la confiture à l’aide d’une truelle à manche court en couches assez épaisses et régulières.
Ce qu’il lut fut ceci:
Prenez n’importe quelle caillasse pas trop chère
Jetez dans la machine pour les réduire en poussière
Balancez de la flotte pour une bouillie épaisse
Enfournez cette pâte dans le » pétrin » qui fera le travail pour vous
Le lendemain votre confiote est prête,et qui verra la différence ? Pas le client en tout cas. Vous aurez quelques mois devant vous pour prendre le large avant que n’apparaissent les premières fissures et ce n’est pas Mr- Maçon- Parfait qui pourra rattraper cela!
Car c’est vrai quoi, y en a marre de ses confitures merveilleuses,élaborées, dont tout le monde raffole, privant ainsi la concurrence de commandes.
Ca fait des années que je peste contre lui,que je jalouse cet artiste, que je hais son succès , son aisance financière, alors que je passe mes journées à ruminer ma colère en buvant seul chez moi.
Je ne signe pas tu me reconnaîtras gougnafier.
Lequel ne reconnut rien du tout car en lisant ce message virulent,injuste et vengeur il ne put supporter d’être haï à ce point.
Son coeur cessa de battre et le maçon s’affaissât sans bruit sur ce ramassis de confondantes insanités.
était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets, or, un jour…
alors qu »il gâchait sa préparation, toisé par les gargouilles et modillons, gorges déployées, fronton tout en frises, tympans archivoltés, la goutte fît déborder le glacis de sa platrée. Les brèches apparurent dans les citernes de réserve, engorgement des goulottes . Lézardes dans les projets de biscuits vernissés, cannelés-lures dorés, godets rustiques vernissés, les parements se dégradaient .. les oves regagnaient leurs niches
Tout son oeuvre complètement sapé ?? avait-il perdu les clefs de voûte de son succès ?
Un vrai larmier.
Il était une fois, un maçon qui préparait d’étonnantes confitures de murs.
Celles aux moellons plaisaient beaucoup, celles aux cailloutis, aussi.
Ses affaires allant prospérant, il échafaudait de grands projets.
Or un jour, pour Albert arriva la Mode.
Le premier client lui commanda un mur de fond de jardin , un petit de 3 m
de base sur 4 m de hauteur, mais tout en confiture de carottes. Ca devait
recycler son fumier trop abondant.
Puis ce fut un cousin voulant se débarrasser de la carcasse de sa bagnole.
Albert copia une compression réalisée par un certain César. Il était un peu
surpris qu’un romain sorte ainsi de la voie pour monter un arc aussi
étrange. Mais comme César était jugé visionnaire, Albert ne discutait pas.
En bon gaulois, avide de réussite, il surveillait ses pieds dans la fiente et les
cieux toujours menaçants.
Il réalisa donc plusieurs murs, en ferraille, en plastique, en vitres incassables,
cassées, en poignées de portes et en cendriers.
Un petit village du fin fond de l’ouest lui commanda un mur hommage aux
ancêtres. Albert fut fier, quand même de ce chantier. Monter un mur de 100m de
hauteur et de 5 kms de longueur, le tout en menhirs couchés du pays, ça s’était
un sacré symbole.
Et utile, en plus, puisqu’il protégeait une centrale nucléaire des caprices de la
mer.
En 10 ans, Albert réalisa tous les murs impossibles et inimaginables. Il forma
son fils, Albert II qui travailla longtemps avec lui.
Le nombre de leurs travaux est ici indescriptible.
On peu juste noter leurs fameux murs du son, construits autour des aéroports,
les immenses garde fou des hôpitaux psychiatriques enfin, tout ce qui pouvait
empêcher l’intérieur d’agacer l’extérieur.
Albert ne parvint pas à reconstruire un mur de Berlin. La matière première était
devenu trop chère, chaque allemand en conservant un élément au fin d’un
coffre bancaire.
Son projet de déplacer le mur de Chine pour boucher une grande faille sismique
ne plu pas aux autorités. Elles se projetaient plutôt vers une reconversion
autoroutière afin de permettre l’écoulement du surplus de population vers la
première planète habitable.
Mais Albert VI ne désespérait pas de décrocher le contrat.
Les chinois appréciaient toujours le vin français caché dans les murs des
châteaux.