Exercice inédit d’écriture créative 294

enluminer-la-pageElle plongea sa plume dans l’encrier
puis elle écrivit le mot plage,
des coquillages enluminèrent la page.
Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot…

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22 réponses

  1. Peggy dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page.
    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot…
    Palais. Pendant que le dessin se formait elle reconnut la demeure du Sultan Shahryar des contes des mille et une nuit, elle eut peur, c’était celui qui tuait ses femmes après la première nuit pour ne pas être trompé. Elle essaya de l’effacer mais il n’y eut rien à faire. Au contraire la page continua de se remplir. Une robe de princesse apparut et un tapis volant l’invitant avec insistance à monter.
    Elle ne voulait rien de tout cela, elle était terrorisée. Impossible de fuir, impossible de supprimer un seul trait de crayon. Pire, elle ressentait une attirance effroyable contre laquelle elle ne pouvait lutter.

    Elle était maintenant et pas il y a plusieurs siècles, il devait y avoir un moyen de se désaimanter de ce qui n’était à priori qu’un dessin. Elle essaya de déchirer la feuille, de la brûler, rien à faire, le papier était ensorcelé.

    Elle cria, pleura ; aucun son ne sortit de sa bouche, elle voulut se sauver mais un cadenas fermait la porte.

    Le château disparut pour laisser place au décor intérieur. Comment tant de raffinement était-il possible dans un tel gigantisme ? Elle en oublia son propriétaire. Envoutée, elle enfila la robe blanche en taffetas aux reflets arc en ciel, se regarda dans le miroir et y découvrit une vraie princesse. Elle s’avança pour monter sur le tapis volant. Au moment où elle y posa la pointe de son pied, se dessina en gros traits rouge-sang le nom de Shahryar. Elle trembla d’horreur et écrivit spontanément « maman ». La dernière lettre calligraphiée, sa plume lui glissa des mains, le dessin se répandit en petites taches noires et elle s’évanouit…

  2. swidou dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier
    puis elle écrivit le mot plage,
    des coquillages enluminèrent la page.

    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot vague. Et elle dessina de nombreuses vagues, plus ou moins déchaînées qui recouvrir certains coquillages. La plage finit par s’assombrir avec toutes ces vagues bleu de nuit qui rendirent son dessin bien plus triste. Et elle continua a dessiner des vagues, la rage au ventre, comme ci elle souhaitait que les vagues obscurcissent encore ses quelques coquillages.

    son visage devint soudain plus triste. Elle qui voulait dessiner pour s’apaiser et rêver un peu se rendit compte de la noirceur qu’était devenue sa page pourtant destinée à devenir un dessin mignon et innocent.

    alors elle prit sa plume à nouveau et retourna la page. Et sur cette page, elle dessina un soleil…

  3. Michel ROBERT dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier, puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot corsage, sa peau s’habilla d’une soie multicolore.
    Puis elle imprégna encore et inscrivit le mot potage, un robot apparut lui prépara son repas. Le temps de savourer lui permit de se poser. D’où venaient ces miracles et quelle en était la règle ?
    Elle recommença l’opération pour inscrire le mot voyage. Mais elle se dit qu’il était trop tard pour partir, deux tickets périmés lui arrivèrent. Elle regarda leur destination et remarqua leur odeur. Ces billets venant de Venise sentaient la violette, ils avaient été utilisés. Elle termina son souper avant qu’il ne tiédisse. Puis elle vint s’asseoir près de la fenêtre pour se faire diversion.
    Y avait-il dans sa tête un neurone qui puisse interpréter ?
    Elle resta interdite pendant un temps qu’elle ne put évaluer. Elle interrogea la tapisserie comme si elle pouvait lui donner réponse.
    Elle avait plus noté leur senteur de violette que la ville d’arrivée. Elle regarda de nouveau, ces titres ne menaient nulle part. Mais pourquoi lui étaient-ils arrivés ? Il n’était sans doute pas si important d’aller à Venise pour trouver la solution. Celle-ci devait se camper ici ! Mais peut-être n’était-il pas si crucial de l’extraire non plus ? Et rester dans l’énigme n’apparaissait pas une option durable.
    Elle réitéra avec âge, et rien ne se produisit. Le mot âge ne pouvant être matérialisé, il fallait l’éliminer. Si elle avait retenu ce mot, il y avait une raison. C’est le seul mot en « age » comportant un accent. Avec la lumière des coquillages, le parfum de violette, la provenance de Venise, elle n’avait pas suffisamment d’éléments. Il y avait bien l’accent qu’elle pouvait rapprocher de Venise, mais ce n’était pas probant. L’âge donnait la notion de l’intemporel de Venise et l’accent disait qu’elle était sur la bonne voix.
    En écrivant, elle s’enveloppait de mystères. Elle revint aux coquillages comme le petit poucet. Et cette idée lui ouvrit les yeux. Les bottes de sept lieues la rapprochaient de l’Italie. Elle était bien sur la bonne voie.
    Puis elle se dit que la couleur de la violette étant entre le rouge et le bleu, un ange lui apparut. Restaient les coquillages qui devaient lui indiquer qu’elle attendait un enfant. Son intuition ne l’avait pas trompée.
    En juillet, elle avait rencontré Marco.

  4. Christine Esnault dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier, puis elle écrivit le mot plage. Des coquillages enluminèrent la page.
    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot mer. Une vague effaça tout sur la page. Déçue, elle voulut recommencer, mais, dans sa hâte, accrocha l’encrier qui se renversa sur son cahier, inondant le papier d’une marée bleue. La vague revint, mais cette fois, plutôt que de défaire ce qui avait été fait, elle s’en nourrit, gonfla un peu, fit le dos rond, se creusa, prit son élan et se sauva. La jeune fille voulut la rattraper et, un grand buvard à la main, courut après l’onde qui s’éloignait. Bientôt, elle dut nager pour la rejoindre. Elle ne perdait pas de vue la petite dune d’eau mouvante et gagnait finalement du terrain. Enfin, elle la tenait. Mais la vague, coquine, l’avait attendue pour mieux l’emmener au loin.

    -« Il y a peu, j’étais vaguelette sur une autre page », dit-elle à l’imprudente. « Mais j’ai grandi, j’ai voyagé et j’ai beaucoup appris! Si tu veux, je te porterais sur mon dos et, ensemble, nous pourrons vivre des aventures merveilleuses, découvrir des endroits inviolés, rencontrer des personnages fabuleux… »

    -« Tu es une vague qui parle, je suis en train de nager dans mon cahier… Au point où j’en suis, je peux bien te dire oui! »

    Heureuse, la vague partit au large avec sa passagère qui surfait sur sa crête. Peu de temps après, des dauphins se joignirent à leur course folle.

    -« Où allez-vous comme ça, si pressées ? » demandèrent-ils. (Après tout, si une vague parle, les dauphins peuvent bien parler aussi, non ?)

    -« Droit devant, les cheveux et l’écume au vent, jusqu’à la prochaine aventure! » dirent-elles en cœur.

    -« Si c’est l’Aventure que vous cherchez, nous l’avons croisée ce matin. Elle était à bord d’un fameux trois-mâts. Celui qui est fin comme un oiseau! Elle partait pour San Francisco… Hissez haut! »

    Elles remercièrent les gentils marsouins et partirent à la recherche du bateau de quatre cents tonneaux. Elles le trouvèrent, alors qu’un soleil couchant habillait de couleurs l’horizon.

    -« Je vais te soulever et te jeter à bord », dit la vague. « Tiens-toi prête! »

    -« Tu ne viens pas avec moi? J’ai toujours mon cahier, tu sais! »

    -« Je ne serai pas loin! Si tu as besoin de moi, pense à moi; je le saurais et je voguerais vers toi. »

    Ce qui fut dit fut fait, comme on dit!

    Quand elle se retrouva sur le pont, notre héroïne fut surprise de ne voir âme qui vive. Elle appela, fit le tour du navire, entra dans l’entrepont, visita la cambuse, la cale, puis finalement, les emménagements, parties habitables du bâtiment. Personne! Le navire n’en allait pas moins bon train, dix-huit nœuds au moins, mais personne à la barre!

    Comme la nuit tombait, elle décida de s’installer dans ce qui devait être les appartements du Capitaine, à la poupe du bateau. Elle verrait bien demain quoi faire de cette histoire!

    Elle alluma une lampe à huile accrochée près de l’entrée de la pièce, qui faisait toute la largeur de l’étambot. Le soleil projetait ses derniers rayons, à raz de mer, vers les carreaux du château arrière. Le spectacle était magnifique. Elle surplombait un océan chatoyant des lumières du couchant. Puis, la nuit vint et lentement, dans un ciel déserté par le jour, de minuscules veilleuses s’éveillèrent. Plus l’obscurité avançait, plus les étoiles brillaient, comme si elles ne voulaient pas la laisser seule ce soir dans le noir. Bientôt, la lune se mit de la partie et, elle aussi, redoublait d’intensité pour éclairer la nuit.

    Elle profita de cette clarté, à l’appui de la lanterne plutôt faiblarde, pour explorer la cabine. Un lit, un bureau, une chaise, des cadres aux murs exposant des navires, évoquant des batailles, détaillant des cartes de navigation ou exhibant le portrait pompeux d’officiers de marine. Sur le bureau, des documents épars, empilés dans un désordre organisé. Elle s’assit dans le fauteuil du Capitaine et commença à examiner le contenu de sa table de travail. Elle souleva quelques papiers couverts de poussière et éternua.

    -« Ben dis donc, mon vieux, ça fait longtemps que tu n’as pas fait le ménage ici! » s’exclama-t-elle.

    -« J’aimerais t’y voir! Faire le ménage quand tu ne peux même pas tenir un balai! », dit une voix au-dessus de sa tête.

    Elle sursauta et crut que son cœur allait quitter sa poitrine pour rentrer seul au port. Elle leva les yeux vers le plafond et pensa défaillir en apercevant, au-dessus d’elle, le visage hirsute d’un homme dont elle se souvenait avoir vu la figure quelques minutes plus tôt, sur le mur.

    -« Que?… Qui?… Comment?… », balbutia-t-elle.

    -« Que?… Qui?… Comment?… Quoi? », répondit le spectre.

    Ils se regardèrent un instant, puis le fantôme – puisqu’il faut bien appeler un chat un chat, encore que celui-ci n’en fut pas un – descendit de ses altitudes jusqu’à la jeune fille toute retournée.

    -« Bon! Navré, Mademoiselle! Je ne voulais point vous alarmer. Comprenez seulement qu’en mon logis, je n’apprécie guère me faire chicaner sur la tenue de mes effets, par une étrangère à ma maison, de surcroît! »

    Elle resta sans voix, interloquée, bouche bée, pétrifiée. C’était bien la première fois qu’un revenant s’adressait à elle. Car c’était bien ce qu’il faisait! Il lui parlait, allait de long en large dans la pièce en agitant ses bras et en flattant sa longue barbe noire, lui expliquant à quel point il était désagréable de voir des individus sans vergogne s’installer dans ses affaires, faire comme chez eux, sans jamais demander permission, le regarder avec de grands yeux ronds comme s’il était une bête de foire.

    -« Pouvez-vous arrêter votre sermon, Monsieur, s’il-vous plait? », dit-elle, « loin de moi l’idée de vous importuner! Je cherche seulement l’aventure! L’avez-vous vue? »

    -« Capitaine, s’il vous plaît! Capitaine! Pas Monsieur! L’aventure, dîtes-vous? Oui, elle est souvent à bord, ici et là! Mais que lui voulez-vous? »

    -« Je voyage dans mon cahier d’écolier avec mon amie la vague, emprunte d’encre bleue. Nous cherchons l’aventure pour donner à rêver et à s’émerveiller à tous les lecteurs qui prendront la peine de nous lire. Les dauphins nous ont dit l’avoir vue à votre bord. C’est pour cette raison que je suis ici, à envahir votre demeure! Si je vous indispose, je peux partir! »

    -« Que nenni, ma chère! Dans ces conditions, c’est avec plaisir que je vous reçois chez moi! Vous êtes mon invitée! Allons! Festoyons! »

    Le navire jusqu’ici silencieux se mit à vibrer de chants et de rires. Une musique joyeuse emplit le pont et l’entrepont alors que des lanternes éclairaient soudain le bastingage. Un fumet de plats en sauce et de viandes grillées annonça l’arrivée de laquais chargés de victuailles. Le Capitaine offrit son bras à sa convive et la mena solennellement jusqu’à une table de banquet dressée à la hâte. Des chandeliers d’or et d’argent illuminaient la pièce. Dehors, la lune brillait et reflétait son éclat cristallin sur la vague qui suivait de près l’équipage.

    On mangea, on but, on chanta et on conta des histoires jusqu’au petit matin. Alors que le soleil se réveillait, elle s’endormit, la tête pleine d’aventures merveilleuses, de lieux inexplorés, de héros légendaires.

    Quand elle se réveilla, elle était sur la plage. Son cahier lui avait servi d’oreiller. Elle leva les yeux et vit une bordée de coquillages amoncelés sur sa serviette de bain. Plus loin, la mer. Elle aperçut la vague qui s’éloignait.

    -« S’il te plaît, ne t’en va pas! Reste avec moi! J’ai besoin de toi! »

    -« Mais mon amie, je suis toujours avec toi! Quand la vague en toi est trop forte, elle déborde! De tes yeux, elle coule sur ta joue, jusqu’à tes lèvres, appelant le premier baiser, tu t’en souviens? Cette vague, c’est moi! C’est toi! »

    Dans son cahier, de sa fine écriture, à l’encre bleue, elle avait écrit le début d’une aventure fantastique. Elle savait maintenant qu’elle avait ce qu’il fallait en elle pour la terminer. Elle ne doutait plus.

  5. Charles B dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page.

    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot encrier.

    L’encrier se déversa de son contenu sur la page enluminée. Un mélange d’or-obscur s’observa.

    Amusée, elle trempa sa plume dans le flot de son œuvre enfantine et écrivit le mot plume.

    De là, un phœnix se dessina des pattes au bec, en déployant ses ailes majestueuses.
    En rejoignant le soleil, il fit tomber une plume sapée d’encre dorée.

    Amusée, elle trempa sa plume dans une flaque et écrivit le mot rivière.
    De la flaque jaillit un torrent incandescent.

    Trempée, elle écrivit le mot amusée.

  6. Alexandre MP dit :

    Elle plongea la plume dans l’encrier, puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot … Amour.
    Du A sortirent des rinceaux, d’où jaillirent des fleurs et des fruits ronds et beaux, feuilles d’acanthe et palmes chatoyantes, peuplées de merles et de rossignols doux. Des bosquets chatoyants se formèrent, d’où l’on vit surgir des bergers jeunes et beaux, tenant à leur côté de jolies bergères enlacées. Soudain, un murmure, un chuchotement, qui lentement s’amplifie, comme chanson de ruisseau. Puis l’on distingue les luths et puis les chalumeaux, et très nettement maintenant une polyphonie, danse grivoise de quelque masque du temps de la reine Elisabeth. Bacchus surgit nu des roseaux et danse follement, des grappes à la main. Adonis s’avance, Vénus lui sourit, les bergers les acclament, on célèbre l’amour.
    Mais déjà, un nuage obscurcit le soleil. La page s’assombrit. Des autres lettres jaillissent des ronces, des lianes et des vipères. Les sujets se divisent. Un souffle vif et sec disperse les couples et brunit les herbages. Les mirages se dissipent et la violence des mots déchire les âmes naïves. L’un devient deux, la musique dissonante et voilà réfuté l’Héraclite cosmique.
    Voyant le tour affreux que les choses prenaient, elle s’apprêta à biffer le mot qu’elle venait d’écrire. Mais les enluminures se rebellèrent. Les rinceaux et les lianes, unis dans leur combat, protégèrent les lettres, firent une forteresse, s’élancèrent vers la plume, la saisirent, l’écartèrent. Après plusieurs assauts, aussi vains qu’ils avaient été virtuoses, il fallut bien se résigner : le mot amour ne saurait se biffer. Qu’il nous enjôle, qu’il nous étreigne, qu’il nous tourmente ou qu’il nous déchire, le mot amour ne saurait se biffer.

  7. Clémence dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page.
    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot ….

    Soleil…
    Ses mèches blondes dansèrent avec le vent.
    L’air avait la douceur d’une pêche veloutée et le parfum d’un abricot doré.
    Sa plume dessina un goéland.
    Et sa plume s’envola.
    Elle aurait voulu écrire plus encore.
    La joie de vivre, l’innocence, l’insouciance….

    Mais le temps était venu de ranger les vacances dans les valises.
    De repartir , l’âme en peine, vers les brumes et le bruit.

    Elle invita ses amis à la maison, le dernier soir, le dernier verre.
    Au milieu des rires et des promesses, elle se leva.
    Quelques pas de danse l’emmenèrent sur le sable tiède.
    Elle étira ses bras au-dessus de sa tête.
    Une musique silencieuse la fit danser langoureusement…
    C’était la fin de l’été.
    Elle était seule sur la plage abandonnée.

    Ils la regardèrent… silhouette gracile et fragile….
    Les mots étaient de trop.
    Chacun emporta les secrets de cet instant magique.

    Au petit matin, elle ferma la porte de sa maison.
    Jean-Max signa « La Madrague ».
    Saint-Tropez s’assoupissait….
    L’année prochaine, c’était certain,
    Tout refleurirait,
    Mistral soufflerait
    Et le soleil brûlerait

    Chacun croyait que ce serait pour toujours …
    Un éternel retour…

    Les hommes, les femmes et les enfants ont plongé leur plume dans l’encrier puis ils ont écrit le mot plage.
    Des cris déchirèrent la page.
    Désemparés, ils trempèrent de nouveau leur plume dans l’encrier et voulurent encore écrire…
    Leur geste resta suspendu….

    La joie de vivre, l’innocence et l’insouciance s’en sont allés, un soir de 14 juillet…

    © Clémence

  8. Brigitte dit :

    elle écrivit le mot bleu. Bleu turquoise d’une mer rêvée,
    bleu roi d’un mur comme un tableau magique au ciel de ce rêve, bleu pâle de l’aquarelle sous ses yeux fatigués d’une nuit sur la plage…
    Quand elle trempa sa plume pour la dernière fois dans l’encrier, elle écrivit alors le mot orange. orange ? arome ou fruit, juteuse ou sèchée,fleur d’oranger, organza de soie drappé couleur rouille, un orange chaud et profond ….orange !

  9. Jean-Pierre Peyrard dit :

    Point, à la ligne, dit le maître… Point à la ligne…
    Les élèves trempèrent les plumes dans les encriers de faïence émaillée encastrés dans leur bureau, les placèrent à la ligne suivante et attendirent sagement la suite de cette histoire de pirates. Dernière dictée, dernier jour d’école, se disaient-ils ; demain, à nous la plage et les vagues ! Les index et les majeurs étaient décorés de taches violettes qui ressemblaient à des étoiles de mer. Certains avaient un bout de langue rose qui leur sortait de la bouche, comme un crustacé de sa coquille.
    « Comme le bateau s’approchait des récifs, virgule… Comme le bateau s’approchait des récifs, virgule… le capitaine cria deux points ouvrez les guillemets : « Jetez l’ancre ! » point d’exclamation, fermez les guillemets… le capitaine cria…
    Leur plume levée, les élèves se regardèrent, regardèrent le maître qui les regarda d’un œil intrigué, posèrent calmement leur porte-plume dans la rainure, sortirent les petits encriers embellis de coquillages peints et se jetèrent leur contenu à la figure en poussant des cris de mouette.

  10. Smoreau dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier
    puis elle écrivit le mot plage,
    des coquillages enluminèrent la page.
    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot amour, des coeurs se blottirent tendrement entre chaque coquillage. Aimer sur une plage ?
    Cliché, diront certains. Oui, mais tellement bon. Si beau. Coucher de soleil, arc-en-ciel, Zoé adorait.
    Pour aller plus loin et voir si cet écrit était auspicieux, elle écrivit « sarments » en pensant à la vigne mais un « e » se glissa effrontement en poussant le « a » qui se laissa faire. Dès que ce « serment » fut calligrafié sur le papier, des alliances, des mains entrelaçés, des baisers passionnés envahirent son cahier.
    Oh la la tout ça est de bonne augure, se dit Zoé. Ce vilain nuage entraperçu ce matin dans les yeux de son aimé passera. Un cumulus nimbus passager. Zoé décida de ne plus bouger et d’attendre la prochaine bise.

  11. Catherine M.S dit :

    Poème imaginaire

    Justine plongea sa plume dans l’encrier
    Puis elle écrivit le mot : plage
    Aussitôt des coquillages enluminèrent la page
    Intriguée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier
    Et écrivit le mot : dictionnaire
    Et là des myriades de pages se sont envolées sous son nez
    Elle-même était tout ébouriffée
    Et s’est retrouvée propulsée en l’air
    Sa jupe par-dessus tête
    Elle était tout aveuglée
    Avis de tempête !

    Après quelques savantes pirouettes
    Elle a fini par atterrir devant une maisonnette
    Avec, tout près de la sonnette, ce petit écriteau
    Ici : Fête des poètes, Fête des mots
    Il y en avait partout, de toutes les longueurs
    Du plus petit riquiqui
    Au plus long mal dégrossi
    Des pages entières de mots avec leur fidèle compagnon :
    La définition.
    Elle tenta d’en saisir quelques uns
    Mais ils ne se laissaient pas faire
    Et restaient bien accrochés sur des lignes imaginaires.

    Justine fut fort déçue, elle voulait à sa manière
    Participer à la fiesta,
    Ecrire un poème à la mode des trouvères
    Las !
    Les pages ont réintégré le gros dictionnaire
    Qui s’est refermé sur tous ses mystères …

  12. francoise dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier
puis elle écrivit le mot plage,
des coquillages enluminèrent la page.
Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot gomme et la page fut vierge
    Dépitée, elle replongea sa plume dans l’encrier et écrivit le mot pomme et Adam, dans une tenue d’Eve apparut. Un peu gênée, elle lui tendit un slip kangourou et un smoking Yves Saint-Laurent. Il s’habilla rapidement. Pendant ce temps, elle téléphona à l’Elysée pour que le coiffeur du Président Hollande vienne lui couper les cheveux sans attendre.
    Mais d’où viens-tu lui demanda-t-elle ?
    Mais de l’Arche de Noë !
    Et Eve ?
    On a décidé de divorcer étant entendu qu’elle assumera la garde de Caën et Abel.Qu’écris-tu ? L’ancien testament ?
    Non, j’envisageais d’écrire une nouvelle mais je n’ai plus d’encre, ma plume est cassée et regarde ma page s’envole. Elle bondit, la rattrapa, s’assit à son bureau et écrivit le mot plage quand le téléphone sonna. C’était son ami qui l’invitait à aller à la mer.
    O K lui dit-elle ! je m’étais endormie à ma table. J’arrive.Elle chiffonna la page et la jeta dans la corbeille.10′ plus tard elle claquait la porte et dévalait l’escalier.

  13. Héloïse de la Sablonnière dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot…

    Amie et une explosion de couleur envahi le papier.
    Rose, rouge, bleu, vert, jaune et turquoise créaient des motifs joyeux sur la feuille.
    Au centre de tout cela apparue une jeune fille, une expression de joie et de gentillesse imprimée sur le visage.

    Toute excitée par les résultats de ses écrits, elle écrivit le mot vie.
    Un tourbillons de couleur et d’émotion apparu dans son cahier. Toute la joie de vivre, les bonheurs et les malheurs, les amours et les pertes. Les couleurs se rassemblèrent pour former l’image d’une jeune fille. Une jeune fille aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus débordant de malice et de joie. Elle courait dans un champs, puis écrivait dans un cahier et des images se formaient de ses mots.

    Les joues rougies de plaisir, elle fit couler l’encre et écrivit le mot mort.
    La noirceur s’abattit sur la page. Gris et noir s’harmonisaient pour former la tristesse et la solitude. Car c’est ce que l’on ressent. Même entouré d’un million de gens, il nous parait être seul au monde.
    Puis, de la noirceur émergea une flame. Une toute petite lumière. Elle grossit jusqu’a éloigner totalement les ténèbres de la tristesse et de la solitude.

    Un peu gênée et les larmes aux yeux, elle écrivit le mot amour…
    Elle s’attendit a voir un coeur, une fleur, un amant, mais ce qui se produisit était incompréhensible.
    Il y avait un tourbillon de couleurs et d’émotions qui, tel une tempête incessante, ravageait la page.
    La page s’enflamma et alla rejoindre cendres et braises dans l’âtre de la cheminer.

    L’amour est un sentiment incompréhensible, apprit-elle ce jour la.
    L’amour est imprévisible.
    L’amour est incontrolable.
    L’amour est inarrêtable.
    L’amour rends invincible.
    L’amour est la force de l’Humanité.

  14. MARBOT dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier
    puis elle écrivit le mot plage,
    des coquillages enluminèrent la page.

    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot pages. Des feuilles virevoltèrent en ouvrant des passages.

    Surprise, elle y introduit vite, tout petit, le mot rage. Aussitôt le petit mot s’enfuit, laissant des couleurs au message.

    Plage, pages, passages et puis rage, couleurs. Sa main suspendue, retomba calmement. Il manquait juste 3 points de suspensions…

    Elle referma l’encrier, étendit sa plume. En une longue inspiration, sortit enfin, partager une histoire sans en connaître la fin.

  15. Nadine de Bernardy dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier, puis elle écrivit le mot plage,des coquillages enluminèrent la page. Amusée elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier pour écrire le mot horizon,sa feuille se teinta de bleu,une nouvelle fois l’encre enveloppa la plume pour former nuage, mais elle eut un peu froid,elle y mit soleil,une douce chaleur émana du papier,ce qui amena parasol,accompagné tout de suite après de sable qui se répandit sur la ligne du dessous,rejoint par étoile de mer se prélassant entre coquillage et sirène,laquelle se jucha sur le parasol pour observer l’horizon derrière lequel disparaissait le soleil.
    Sa main volait de l’encrier à la page,le rythme s’accélérait,les mots s’affolaient,s’entassaient,en réclamaient d’autres:
    ambre solaire,glace vanille,serviette,vague,marées,varech brasse.
    Le tas montait à vue d’oeil: dune,falaise,s »étalait: lagon,baie,littoral,s’étendait à perte de vue: infini,désert,anse.La pauvrette tentait d’endiguer le flot,de juguler la marée mais sa main ne lui obéissait plus.
    Elle haletait,épuisée, presque anéantie, jusqu’à ce qu’elle sente sa plume toucher le fond,ne remontant que quelques embruns d’encre outre mer.
    La feuille était à présent pleine,grouillante de mots s’entrechoquant,se chevauchant dans une grandiose épopée maritime où l’on en devinait certains,d’autres ayant été recouverts ,quasiment illisibles. Et elle,à demi inconsciente,sa main endolorie lâchant enfin la plume, abattue sur la table pour retrouver son calme et tenter de comprendre ce qui était arrivé.
    La porte de la chambre s’ouvrit :
     » Alors ma petite Marine,encore dans tes élucubrations ? Tu sais qu’il va être l’heure de prendre ton bain ? ».

  16. Isabelle Pierret dit :

    La recette
    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page.
    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot ail: une saveur parfumée appelait à davantage .
    Elle traça le mot oignon de son meilleur couteau. Et l’ail rissola en riant de l’oignon rugissant.
    Puis le cliquetis des coquillages caqueta sous sa main habile à les rouler dans le fond de la cocotte.
    Ainsi fut engloutit le frisotis sonore de l’ail et de l’oignon, par cette vague de coquilles remuées .
    Roulis de petits cailloux sablonneux chatouillant les pieds nus quand la mer nous abandonne……
    Et elle tournait, brassait, mariait sous le feu vif de sa patte cuisinière, la mer, le soleil et la terre.
    C’était simple.
    – Dis-moi, est-ce que c’est du poivre, ça?
    – Oui, très parfumé.
    – Ce sera délicieux, dit-elle, froid, en salade, avec beaucoup de persil.
    Elle posa la plume de sa papinette sur le rebord du fourneau, en s’écriant:
    – J’ai pourtant du faire une coquille quelque part!

  17. laurence noyer dit :

    Elle plonge sa plume dans l’eau de mer
    et inscrit sur la plage d’une écriture éphémère
    l’instantané de son passage sur terre.
    Des coquillages enluminent la page,
    des algues s’arabesquent,
    et l’encre de la seiche sépia
    vient souligner le texte.

    Elle plonge sa plume dans l’eau de mer
    et les crabes pointillent sa démarche.
    Les châteaux chimériques
    s’érigent à l’encre sympathique.
    Les traits-points en morse du phare
    ponctuent son texte anachronique.

    Elle plonge sa plume dans l’eau de mer
    et termine sa confession maritime.
    Elle livre ce qu’elle a de plus intime,
    dévoile au monde son secret.
    La mouette rieuse l’a découvert
    Juste à temps.
    Juste avant que
    la marée aie tout recouvert.

  18. Jean Louis Maître dit :

    Agathe a plongé sa plume dans l’encrier
    L’a suspendue un temps, a écrit le mot « plage »,
    Et des coquillages ont enluminé sa page.

    La main sous le menton, observant son papier
    A retrempé sa plume là où l’encre y est.
    Elle a écrit « Amour », et « Cessons d’être sage ! »
    Et puis a attendu que se forme l’image
    D’un chevalier, d’un page ou d’un beau cavalier
    Avec qui cavaler, cascader et crier,
    Qui la mène à la chambre et qu’elle oublie son âge.

    Mais… rien sur le papier ! Rien pour calmer sa rage !
    Comment donc lever l’ancre ? Et l’ennui pallier ?
    Et se sentir libre et surtout pas liée !

    Alors, elle a plongé et s’est mise à la nage
    Laissant dans l’encrier un peu de son corps sage.
    Et ses amis penser qu’elle est folle à lier.
    Tant pis, elle a trouvé ailleurs d’autres alliés !
    Pourquoi rester assise alors que ton plumage
    T’incite au vol quand l’âge,cruel, crie : « Dégage ! »
    Ainsi, tu nages Agathe, et l’amour as rallié !

    Le sable continue d’emplir le sablier
    Mais du temps, a présent, tu méprises l’outrage,
    Tandis que du poète, ces vers tu propages :

    « Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe,
    Loin du noir océan de l’immonde cité,
    Vers un autre océan où la splendeur éclate,
    Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
    Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe ! »

  19. durand dit :

    Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page.

    Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot ciel.

    De joyeuses fleurs éclairaient le coucher tardif du soleil. La mer était un vase et chacun pouvait y piquer un cri de joie. C’était une mer veilleuse et tous les spectateurs suçaient la petite médaille de leurs congés.
    La page étalait des lignes d’insouciance.

    Excitée, elle baigna encore sa plume dans l’encrier et écrivit le mot promenade.

    Un trottoir ne protège pas de la folie. Plus de passages protégés.Le crissement des pneus et le cri des enfants. La bouillie innommée d’une guerre toujours sale et souterraine.

    Et toute la nuit les petits lampions courageux de la survie.

    Le lendemain sur les murs de l’hôpital, un facétieux désemparé écrivait « Le camion broie, le car nage »

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