Exercice inédit d’écriture créative 285

vendredi-13C’était un vendredi 13,
la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
Lui vint alors une idée perverse …

Imaginez la suite

 

 

17 réponses

  1. Michel ROBERT dit :

    C’était un vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné. Lui vint alors une idée perverse. Elle décida de s’occuper de ceux qui ne croyaient pas en elle, ils étaient les plus nombreux. La manne serait très lucrative. Pour mettre en application cette idée, il fallait trouver une voie directrice. Elle fit réunir ses principaux conseillers issus du hasard, de la fortune, des signes avant-coureurs, du réalisme, du scepticisme, du défaitisme et de la dépression. Chacun d’entre eux devrait émettre son point de vue. Le résultat des délibérations serait soumis au vote et la meilleure idée serait serait retenue.
    La chance dit que le hasard devrait parler en premier. Celui-ci répondit : « Je m’efface ! Je n’existe pas ! A vous d’équilibrer vos forces ! Démocratie oblige ! De votre cogitation résultera la voie de la sagesse ! »
    La chance sourit et se dit : « En voilà un qui fait bien les choses ! »
    La fortune prit la parole : « La sagesse est qu’il faut faire de l’argent ! Les idées nouvelles arrivent pour accroître notre niveau de vie ! ». Martela-t-elle avec force.
    Le réalisme réagit : « Tu es la fortune moderne. Tu as déjà beaucoup d’argent, tu n’en a plus besoin ! Il faut revenir aux vraies valeurs ! »
    – L’argent est une vraie valeur ! Répondit la fortune en vidant son son sac de toutes ses pièces. Regardez comme c’est joli !
    – Vous ne voyez pas que nous sommes arrivés au pied du mur et que nous devons faire marche arrière ! Dirent les signes avant-coureurs. On ne peut plus aller de l’avant, nous devons faire le tri de ce que nous avons amassé. L’argent ne repousse pas.
    – L’argent ! Toujours l’argent ! Reprit le réaliste. Il y a d’autres valeurs aussi importantes que l’argent que nous devons combiner avec un profit équitable ! Je suis d’accord avec vous. Vous êtes en bout de course, vous n’irez pas plus loin ! Tout le monde parle de protéger la planète. Il faut utiliser cet argent de façon écologique.
    – Je ne suis pas sûr que ton idée soit la meilleure ! Lui répondit le sceptique.
    – Attends de savoir ce que vont proposer nos deux collègues, imposa le réaliste.
    – Quoi ! Tu veux parler du défaitiste et du dépressif ! S’offusqua Sceptique Sévère. Ils sont toujours dans leur bulle ! Que peut-il en sortir ? Il faut éliminer leur point de vue. Il nous mènera nulle part.
    – S’ils sont dans leur bulle, c’est peut-être qu’on ne leur a jamais demandé leur avis ! Lui répondit le réaliste.
    – Il manque les audacieux ! Remarqua le sceptique. Eux, ils savent où aller !
    – Ils ont déjà été servis ! Répondit le réaliste. De plus, si nous en sommes arrivés là, c’est à cause des audacieux dont certains on dû se tromper.
    – N’importe quoi !Se renfrogna le sceptique en se repliant dans sa coquille. « J’attends l’accalmie pour à nouveau professer mon savoir ! Je ne m’avoue pas vaincu ! » Grommela-t-il dans sa moustache.
    Un ange passa qui demanda le silence pour que les esprits s’apaisent et que ceux qui n’avaient pas encore parlé s’expriment. Les visages se tournèrent vers les deux notables qui n’avaient pas encore été sollicités. Sans se concerter, ceux-ci répondirent l’un pour l’autre.
    – Ce que le monde a pris pour une défaite n’était qu’une retraite, il avait besoin de réfléchir ! Dit le dépressif.
    Restait le dernier avis incombant au défaitiste qui devrait servir de conclusion. Il se tut, puis…
    – La dépression est une réponse à l’oppression. Mesurez tout ce qui vous oppresse et partagez-le pour vous libérer. Faîtes confiance aux vrais précurseurs et non aux menteurs. Sachez reconnaître la sincérité du mensonge et la chance enfin vous sourira !

  2. Sinclair dit :

    C’était un vendredi 13,
    la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
    Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse…

    Créer l’Homme.

    La chance avait posé cartes sur table dès le début. Ce tour de force que fut le « big bang » avait suscité de l’intérêt chez chacun d’entre nous.

    La faune et la flore s’étaient développées à une vitesse fulgurante. Des centaines de milliers de couleurs, plus improbables les unes que les autres, habillaient maintenant cet espace libre à toute création.

    Les arbres avaient planté racines et dégustaient avec passion les richesses que pouvaient apporter cette terre ferme et fertile.

    Les animaux avaient pris place sur la Terre et chaque espèce tentait maintenant de s’approprier un endroit où vivre et s’épanouir.

    Cependant, la chance était bien triste en ce vendredi 13.
    Après toutes ces années où sa seule présence avait permis à la Terre de fleurir et de muter; personne n’avait pris conscience de cette extraordinaire évolution.

    Une conscience, c’est bien celà qui lui manquait. Une âme avec qui partager cet exploit.

    C’est ainsi que Maël naquit, les jambes recroquevillées contre son ventre, niché au beau milieu d’une clairière. Un rayon de soleil effleura sa joue lorsqu’il ouvrit pour la première fois les yeux et vit, la Terre. Quelle chance.

  3. PEGGY dit :

    C’était un vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse …

    Celle d’aller voir Pas-de-bol et de lui faire une proposition pour ce vendredi 13 uniquement.

    Méfiant, Pas-de-bol refusa de la recevoir. C’était quand même la première fois que Chance, en général en compétition contre lui, souhaitait le rencontrer. Plutôt louche ce rapprochement. Il n’avait aucune envie de se faire embobiner.
    Maligne comme il la connaissait, il se voyait bien en désavantage et peut-être même ridiculisé. Sa petite affaire marchait gentiment, il ne comprenait pas comment il pourrait bénéficier d’une association, ce qu’elle lui avait vaguement fait comprendre.

    Or Chance étant ravissante, il ne put s’empêcher d’être flatté qu’elle vint le solliciter. Il se laissa donc persuader de l’écouter.

    Son idée était qu’ils passeraient la journée ensemble, bras dessus bras dessous, et qu’ils choisiraient, toujours ensemble, d’heureuses-victimes. Chance lui proposa, si cela lui convenait, de choisir en premier lieu, ceux qui ne croyaient pas en elle et surtout qui ne la remerciaient jamais.

    Chance expliqua le but du jeu. Elle sèmerait le parcours de « roses », et lorsque l’heureuse-victime jouirait de tout ce qui lui arrivait de formidable, paf ! Pas-de-bol interviendrait et lui pourrirait la vie !

    Ils eurent une journée mémorable, ils s’amusèrent comme jamais. La nuit arriva bien trop vite. Au douzième coup de minuit, lorsque Chance annonça :

    – Dommage, la journée est finie, nous devons nous séparer et retourner dans nos rôles respectifs.

    Pas-de-bol refusa net. Leur union était trop drôle. Son intervention prenait du poids et les heureuses-victimes pestaient encore plus contre lui, ce qui le faisait jubiler, sans compter le délicieux plaisir d’être au bras de la si jolie Chance.

    De son côté, Chance, pour une autre raison, se rendit compte aussi que les heureuses-victimes fulminaient violemment contre elle de les abandonner. Ravie elle se demanda : N’est-ce pas une belle reconnaissance ça ?

  4. Clémence dit :

    C’était un vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné. Lui vint alors une idée perverse …

    Elle fixa l’horloge. 23 heures, 59 minutes, 58 secondes…59 secondes…Minuit. Vendredi 13.

    Elle se dirigea vers son bureau où était ouvert son manuscrit. Son index gauche glissa doucement sur une liste. Une très longue liste qui couvrait des pages entières. Elle réalisa avec plaisir qu’elle avait exaucé une quantité inouïe de vœux pour lesquels elle avait été remerciée avec gratitude.

    Elle tourna rapidement les pages jusqu’à l’apparition d’une autre liste. Elle grimaça en se souvenant des satisfactions qu’elle avait accordées et des signes manifestes d’ingratitude.

    Elle continua de tourner les pages et s’attarda sur une troisième liste, rédigée au crayon.
    Ses yeux se rétrécirent et son front se plissa lorsqu’elle tomba sur une demande.
    – Encore celle-là ! Elle n’arrêtera donc jamais de me solliciter. Éternellement insatisfaite…Voyons ce que je peux faire pour cette Adrienne…

    Profitant de l’obscurité de la nuit, elle s’éclipsa et fila en direction du domicile d’Adrienne, la demanderesse insatiable. Elle se faufila par une fenêtre entrouverte et pénétra dans le séjour. L’Iphone et l’agenda étaient sur la table. Elle se tapota le bout du nez et fit claquer sa langue.
    – J’ai trouvé ! murmura-t-elle avec un sourire teinté de vitriol.

    8 heures. Lever d’Adrienne :
    Pas de raideurs, pas de douleurs. Le bonheur.

    9 heures. Petit déjeuner d’Adrienne :
    Les croissants dorés à point, le café à l’arôme envoûtant, le jus d’orange sans acidité. Le bonheur !

    9heures 30. Les préparatifs d’Adrienne :
    Choix des toilettes et du maquillage : aucun faux pas, aucune bavure. Le bonheur.

    10 heures. Le départ d’Adrienne :
    Voiture impeccable, parcours sans ralentissement, place au parking. Le bonheur.

    11 heures 30. La rencontre d’Adrienne et de Victor :
    Elle frémit en le voyant. Le chic, la classe.
    – La chance nous sourit, n’est-ce pas, cher ami ?
    – Certainement, mais ce n’est pas fini, lui répondit-il dans un sourire éclatant.
    – Qu’avez-vous imaginé pour cette journée ?
    – Un déjeuner léger, une sortie en voilier, une promenade au soleil couchant et une table prestigieuse pour le dîner.
    Adrienne replaça une mèche grise un peu folle et battit des mains.
    – Victor, vous êtes un amour…

    Là haut, tout là-haut, elle s’amusait et se délectait de son idée perverse…

    Adrienne et Victor étaient à table. Enfin, le plat principal leur fut servi avec un vin blanc classé et une arête oubliée.

    La Chance claqua des doigts. Adrienne claqua.

    © Clémence.

  5. ncaise des jeux et aux gueules cassées. dit :

    Depuis quelques semaines la Chance passait le plus clair de son temps devant son ordinateur.Elle avait décidé qu’au prochain jeudi 12, à OO heure,il allait se produire le bug du siècle.
    Ils voulaient du vendredi 13, ils allaient en avoir!
    Elle en avait assez de sourire à date fixe à des crédules qui donnaient leur argent à la Française des Jeux, aux Gueules Cassées et ceci sans aucun remerciement à elle adressé.
    Il lui fallait mettre fin à ces superstitions commerciales en premier lieu, pour ensuite s’attaquer aux fers à cheval , trèfles à 4 feuilles.et autres brins de muguet. Mais chaque chose en son temps.
    Tout la nuit elle bidouilla,cliqua, tapota et partit se coucher, satisfaite.
    La lendemain matin, la Chance s »éveilla,ouvrit la radio,un sourire aux lèvres.Sur toutes las stations on annonçait que ce vendredi 13 serait placé sous le signe de la morosité.La population était priée de ne pas faire de voeux,ne pas sa souhaiter bonne chance.
    On devrait passer sous les échelles,briser des miroirs, éviter de toucher du bois,ne pas croiser les doigts ou caresser le dos d’un bossu,et même, rechercher des chats noirs à croiser.
    Les vendredis 13 seraient désormais faits d’une série de guignes,pas de bol,manque de pot .Des jours à rester au lit
    Elle y resta donc et se rendormit du sommeil du juste.

  6. PEHENNE dit :

    C’était un vendredi 13. La chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse …
    Si l’on en croit les écrits de Michel Poisse dans « La Chance, cette inconnue » (je cite de mémoire car, par déveine, le seul exemplaire de sa thèse a brûlé dans un incendie), celle-ci peut sourire à toute occasion, même aux débutants ou aux maris trompés, en de multiples endroits, même la nuit sous les étoiles filantes, mais jamais quand on l’attend.
    Or, la caractéristique de la Chance est justement qu’on l’attend, qu’on la sollicite, qu’on la prie, qu’on la supplie même. Étonnez-vous après cela qu’elle se prenne pour une diva et qu’elle soit infernale.
    Il faut se rendre à l’évidence : de la Chance, on ne connaît pas grand-chose, sinon qu’elle apporte à peu, beaucoup de joies (le bonheur étant une toute autre affaire) et à beaucoup, beaucoup de déconvenues. Elle rend fous des gens qui, toute leur vie, jouent et rejouent sans ne jamais rien gagner. Il en est même parmi eux qui, pendant des décennies, cochent, chaque semaine, les mêmes numéros fétiches. Je ne vous dis pas quand ils sont empêchés de jouer ! Ils prient alors pour que « leurs » numéros ne sortent pas ! C’est le monde à l’envers …
    Eh bien la Chance, ça l’amuse. Car elle est espiègle et pour tout dire … joueuse.
    C’est ainsi qu’un jour (pour se donner bonne conscience, peut-être), elle décide de se rendre dans un café (Le « Tout va bien » pour être précis). Là où, les vendredis 13, les joueurs se multiplient comme des lapins.
    Elle s’installe en terrasse et elle écoute et quand elle a repéré deux pauvres ères, des biens malheureux, des qui n’ont vraiment pas de pot, mais qui persistent quand même, des pousse-balais du loto, des sans avenir du bulletin, des compagnons de déboires, des miseurs de fonds, alors, la Chance, vient s’asseoir à leur table.
    – Je peux vous offrir quelque chose ? dit-elle.
    Alors là, les gars, ils en reviennent pas. Zut alors, pensent-ils, c’est notre jour de chance !
    Il faut dire que la Chance, elle présente bien, avenante et tout. Une tentation quoi.
    Alors ils bégayent un peu, ils font des efforts pour donner dans le poli, le raffiné. Même à leur femme ils n’ont jamais causé comme ça.
    – Mais on vous en prie mademoiselle, asseyez-vous … Et nanani et nananère… Vous n’y pensez pas chère mademoiselle, c’est nous qu’on vous offre un verre … Si, si on y tient… vous prenez quoi ?
    Les Tartuffes ! pense la Chance. Je les invite prête à leur faire un cadeau, mais ça veut faire les jolis cœurs. C’est leur journée et voilà qu’ils mettent tout par terre. Ah les pauvres !
    Mais la Chance décide de leur laisser une dernière occasion, elle bavarde avec eux, essaie de leur trouver quelque chose qui ferait qu’elle leur accorderait un petit lot de consolation. Mais rien ne vient l’inciter à faire un geste, même un petit.
    D’ailleurs, elle n’était pas venue pour ça. Elle est là par malice, par perversion, la scélérate.
    Alors elle se lève, les regarde bien dans les yeux, plus belle, plus rayonnante qu’elle à cet instant, ce n’est même pas possible. Eux, ils la regardent, fascinés, entourloupés, à dix mille pieds au-dessus des toits.
    Alors, elle leur décoche un beau, un splendide, un magnifique sourire, un sourire plus beau encore que dans les publicités pour dentifrice.
    Les deux, ils en reviennent pas. Ils se retournent pour voir si des fois ce ne serait pas pour des gens derrière eux. Mais non, derrière eux, c’est la vitrine du café.
    Et elle, vous savez ce qu’elle leur dit aux deux malheureux ? Rien que par jeu ! Ah la perverse ! :
    – Vous ne pourrez pas dire que la chance ne vous a pas souri aujourd’hui !

  7. françoise dit :

    C’était un vendredi 13,
    la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
    Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse, elle allait
    elle allait quoi lui demanda la modestie ?
    (nous savons tous, du moins je le pense, que tous ces « qualificatifs » peuvent dialoguer
    entre eux). Vous n’avez aucun pouvoir, vous n’êtes qu’une expression !
    La chance bredouilla : qu’est-ce-à-dire ?
    Eh bien oui, si une personne gagne au lot «on dit « qu’elle a eu de la chance »
    Et vous savez que vous êtes représentée par des symboles  dont le fer à cheval, le trèfle à quatre feuilles, moi je n’en ai pas. Mais on parle tellement de vous, et à tout propos si je puis me permettre que tout cela est relatif. Entre autres :
    Friedrich Nietzche (qui n’était pas un optimiste, loin s’en faut, a écrit « c’est quand on touche au but qu’on a le plus de chance de le rater ».
    Et Jean Dion «  La personne qui achète un billet de loterie le lundi en vue d’un tirage le vendredi a deux fois plus de « chances » de mourir avant le tirage que de gagner le gros lot. »
    et vous qu’êtes-vous ?
    Disons que je suis une vertu,je n’ai pas de symbole et mon état fait que je suis plutôt silencieuse et avant tout modeste . Donc on ne parle pas de moi ou si peu, c’est très reposant. Alors que vous, qui n’êtes pas vertueuse, si je puis dire, on vous prie, on vous invoque, on vous espère, on donnerait tout pour être chanceux(se). Alors vous voyez si vous n’avez pas de pouvoir, vous avez beaucoup d’importance pour les mortels. Réjouissez-vous tout bêtement pour vous, pour eux.
    Adieu chère Consoeur (ce n’est pas tout à fait le mot approprié mais qu’importe). J’ai été très heureuse que nous ayons été mises en contact….

  8. NathalieG dit :

    C’était un vendredi 13,
    la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
    Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse …

    Elle sourira, elle qui ne savait que sourire, à tous. Tout le monde aura du peau, du cul, du bol, de la veine,…
    Tous les organes peuvent bien y passer : tout le monde en a au moins un ! Alors la chance sera généreuse et elle n’épargnera personne.

    La vie deviendra enchantement et sérénité. Les hommes ne sauront plus leur bonheur. Au point qu’ils ne sauront plus le distinguer tellement il deviendra permanent.
    Et la chance ricane en imaginant ces vies douillettes et belles au point qu’elles en deviendront lisses.
    Méticuleusement, elle pavera tous les chemins de bonnes intentions, sans une seule merde dans laquelle poser le pied.
    Progressivement, la chance tant espérée des hommes deviendra leur enfer.
    Normalité d’une félicité quotidienne. Mort de l’espoir moteur de nos vies. La chance fera coup double.

  9. Isabelle Pierret dit :

    C’était un vendredi 13,
    la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
    Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse …
    Elle se faufila discrètement dans tous les esprits , gagnant un à un les joueurs, les parieurs, les miseurs, les boursicoteurs, les spéculateurs, les trafiquants, les profiteurs mais aussi ce qui reste des corrompus, des dépravés, des libidineux, des diaboliques, des pernicieux, des malfaisants, des sataniques, des sadiques, des vicieux, des dépravés , des malsains, des démoniaques, des débauchés.
    Et elle passa contrat avec eux .
    En contrepartie de leur ultime chance de ce vendredi 13, elle se suiciderait, par un lent processus de dégradation interne, qui les transformerait en des personnes heureuses de s’accomplir par elles-mêmes, dégagées pour les uns, d’hypothétiques croyances, superstitions, aliénations ou dépendances et s’adressant aux autres -et donc aux vestiges supposés de leur système limbique- elle leur promettait de retrouver équilibre et sérénité à partir d’éléments simples, d’événements accessibles et de pensées positivement saines.
    L’amour, la musique, l’art et la littérature deviendraient leur seules tentations.
    Pas un n’hésita à relever ce défi , mus par leur féroce envie de gagner encore….
    Et ainsi pris au piège, c’est ainsi que l’on explique cette lente transformation du monde, engagée depuis plus plusieurs milliers d’années .

  10. Sylvie dit :

    Le treizième jour

    Ils s’appelaient Cécile, Raphaël,
    Chloé, Alban ou Isabelle
    Vies volées
    Jeunesses emportées
    Pour avoir trop aimé rire, chanter, fêter
    Depuis cette nuit de novembre
    Les vendredis treize
    Ne seront plus jamais pareils
    Un murmure à nos oreilles
    Le souffle de leurs âmes vives
    Qui dansent à l’infini

  11. Nathalie dit :

    C’était un vendredi 13,
    la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.
    Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse… Non ! pas perverse : fabuleuse…

    Et si cette fois-ci, je souriais aux animaux ?

    Si cette fois-ci,
    je n’autorisais la nature qu’aux contemplateurs.:
    Abandonnés fusils, battues et harcèlement,
    à l’honneur promenades, béatitude et observations…
    Celles d’animaux sans inquiétude, sans stress de se voir pourchassés,
    ou celui de devoir mourir pour cause de beaux attributs (défenses, cornes, fourrure, etc.)…

    Si cette fois-ci,
    j’interdisais l’accès des arènes à tout animal (comme c’est le cas dans les magasins d’alimentation).
    Adieu cirques, corridas, combats de gallinacées et autres tortures légales de divertissement,
    bonjour concerts, pièces de théâtres, sports et autres spectacles humains…
    Plus de dressage pour fauves, taureaux, coqs et autres chiens rendus féroces par la maltraitance,
    pour la satisfaction humaine aussi malsaine qu’abjecte…

    Si cette fois-ci,
    je fermais les abattoirs.
    Ah ! ne plus entendre leur cris de douleur,
    ne plus lire la terreur dans leurs yeux.
    Veaux, vaches, cochons, volailles… tous ces pauvres êtres, élevés pour leur viande et leur peau,
    pourraient, dès lors, rester dans les pâturages et y couler des jours heureux…

    Si cette fois-ci,
    j’obligeais les laboratoires à utiliser les méthodes substitutives pour les tests de leurs produits.
    Fini les brûlures, les injections, les supplices, la mort certaine dans l’indifférence générale,
    immense le plaisir de rester dans son univers sauvage ou domestique…
    Singes, chats, souris, etc., unis dans la même tourmente,
    connaîtraient, enfin, la douceur de vivre sans carcan, sans persécution…

    Si cette fois-ci,
    j’ouvrais les cages de tous ces animaux captifs.
    Ah ! les voir s’envoler (pour certains),
    découvrir la caresse de cette herbe verte et tendre et s’y rouler (pour d’autres)…
    Retrouver les sensations qu’offre l’espace (pour tous),
    cette liberté injustement volée, ignoblement interdite…

    Si cette fois-ci,
    l’être humain pouvait ouvrir son cœur aux animaux.
    Il verrait la souffrance qu’il leur inflige,
    gratuite ou cupide mais toujours sans répit.
    Il réaliserait alors qu’il n’est pas le seul être sentient sur terre,
    que respecter les animaux, c’est se respecter soi-même.

    Si cette fois-ci,
    Je souriais aux animaux :
    Que cela serait bel et bon !

    • chatelain dit :

      Que voilà une belle demande à laquelle je souscris avec un grand plaisir.
      Enfin ! ce Numéro 13 portera t-il bonheur à toutes ces espèces qui ne demandent qu’à vivre LIBRE dans un milieu naturel….
      LIBRE enfin! Merci Nathalie

  12. ourcqs dit :

    C’était un vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire.Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné. Lui vint alors une idée perverse …

    Non, elle n’avait pas tourné, comme certains le proclamaient, elle avait simplement fait un pas de côté. Les veinards à répétition, tout leur souriait habituellement, découvraient qu’is auraient pu gagner, à un chiffre, un mot, une seconde près, vraiment rageant !! les soi-disant conquêtes si faciles, posaient des lapins …. les décisions prises n’étaient plus les meilleures, le syndrome de la page blanche devînt le quotidien. Il pleuvait pendant leurs vacances , Ils étaient la cible de plaisanteries , alors que les réparties rapides et cinglantes étaient leur credo !!
    La chance passait, à côté ???
    Les superstitieux découvrirent que certaines croyances étaient bien des fables, que les influences surnaturelles étaient perturbées, bizarre, bizarre, d’habitude ……. Les porte-bonheur et porte-malheur ne savaient plus très bien que faire.
    La Chance faisait des caprices, souriait à certains qui ne l’invoquaient jamais, d’autres pouvaient enfin la saisir au passage,

    Elle décida alors d’attendre au bout du chemin, et à chacun de la reconnaître et de la saisir à temps !!!!

  13. Laurence Noyer dit :

    CURRICULUM VITAE

    Nom : La Chance

    Naissance : vers 1520 en Italie

    Origine : Mère : Fortuna – Père : le facteur

    Diplôme : a gagné le concours de circonstance

    Qualité : souriante

    Défaut : se laisse tenter

    Fête : le vendredi 13

    PROCES-VERBAL

    Date : 13 mai 2016

    Situation : La Chance a tourné

    Faits reprochés : perversité

    Instigateur : Mona Lisa dite La Joconde

    Constat : Alors que sa mission et son contrat étaient de sourire, il a été dument constaté et admis que seuls, les veinards, les superstitieux et les ambitieux ont pu profiter des services de La Chance.

    Après enquête, il s’avère qu’une certaine Joconde, lasse du smiley réglementaire qu’on lui impose, aurait opté pour le sourire en coin, limitant ainsi bon nombre de bénéficiaires, aurait par ses agissements,perverti La Chance qui lui tournait autour.

    Conclusion : Une requête vient d’être déposée, pour qu’une autre Chance soit saisie et ainsi donnée au plus grand nombre.

  14. Christophe dit :

    C’était un vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné. Lui vint alors une idée perverse… Lassée des contes de fées que lui valaient ses grâces, elle ne ferait pas gagner un clochard à la loterie ; un fils enlevé par une bohémienne ne retrouverait pas miraculeusement ses parents grâce à une gourmette. Un bébé tombé du dixième étage n’atterrirait pas indemne dans un fourré moussu. Non, cette fois elle sourirait au plus sceptique.
    Christophe était un rationaliste des plus endurcis. Il ne jurait que par la démonstration. Il savait parfaitement que la voyance ou l’astrologie ne donnaient jamais de meilleurs résultats que le hasard. Que tous les sourciers étaient escrocs ou dupes d’eux-même, incapables, sur dix tuyaux, d’indiquer celui branché au robinet. Christophe tenait les pseudo sciences dans un égal mépris. Ostéopathie, homéopathie, psychanalyse, magnétisme, tous ce qui ne s’imposait pas la charge de la preuve lui faisait le même effet que la cartomancie ou la science elfique. La chance relevait pour lui du même registre. N’est-il pas puéril de requérir, par la prière, le sacrifice ou la patte de lapin, que les lois de l’univers soient contrariées pour son seul bénéfice ? N’était-il pas stupide d’invoquer les augures pour qu’un billet de tacotac fasse mieux que noircir un ongle ou pour que le crabe se détourne d’une prostate ?
    Ce soir du 13 novembre 2015, à Paris, la balle de Kalach qui traversa le crâne de Christophe suivit l’incurvation de son crane et ressortit par une tempe, n’entamant que les méninges. Il fût le premier transporté à l’hôpital. Le chirurgien habituel, avait été remplacé par un neurochirurgien expert en médecine de guerre. Après une opération particulièrement réussie, il se rétablit en un temps record dans une chambre double dont le second lit restât longtemps inoccupé. Il profitait de l’abonnement Canal+ souscrit par le patient précédent, qu’on avait oublié de couper. Une opération « gastronosto », consistant à faire venir des plateaux de restaurants étoilés, fit de son séjour une succession de plats plus spectaculaires et divins les uns que les autres. Un matin, on lui annonçât qu’un patient allait occuper le second lit. La jeune femme, heureux mélange d’Adriana Carembeu et de Cameron Diaz souffrait, la pauvre, des séquelles d’un traumatisme crânien léger qui avait mystérieusement fait exploser sa libido. Quittant presque à regret l’hôpital après seulement un mois, il constatât rapidement que sa blessure avait augmenté ses capacités cognitives, sa vitesse de calcul et sa mémoire. Il se découvrit au surplus un talent pour la musique et se mît au piano avec succès. En sortant du bar jazz dont il avait fait lever la salle durant un bœuf interminable, il ne vit pas le camion arrivant sur sa droite à vive allure, il traversât, perdu dans de douces pensées, au bras de son avion de chasse de voisine de chambre, toujours aussi pressée d’aller se coucher. Alors qu’un pas de plus l’aurait entraîné vers une mort certaine, il fit demi-tour pour emmener sa compagne vers un appartement en travaux, un peu plus loin dans la rue. C’était sa marotte, il ne pouvait pas résister. Dès qu’il apercevait une échelle il passait dessous.
    Voyant le peu de foi que Christophe lui portait après ce qu’elle lui avait accordé, la chance cessât de le trouver sympathique. La sublime blonde refusât de passer sous l’échelle et la contournât par la chaussée. Le second camion ne l’a pas ratée.

  15. Catherine M.S dit :

    C’est un vendredi 13

    La chance se demande à qui elle pourrait bien sourire
    Et satisfaire ainsi tous ses désirs.

    Aux veinards comme aux supersticieux
    Elle a déjà beaucoup donné
    Lui vient alors une idée perverse
    Qui la fait pouffer et ricaner
    Comment n’y ai-je pas déjà pensé
    C’est à elle que je vais m’attaquer
    Celle qui se croit plus maligne que tout
    Qui dispense sa science sans compter
    Capable de faire appel aux pratiques vaudou
    Ou aux services d’éminents marabouts
    Pour arriver à ses fins :
    Porter la poisse
    Souffler la déveine
    Distribuer des pépins
    Collectionner les tuiles
    Distiller la malédiction …

    Elle va lui tordre le cou
    A la donneuse de mauvais coups
    Et lui ôter tout orgueil
    A la reine du mauvais œil !
    Qu’on se le dise
    Aujourd’hui la malchance n’aura pas le dernier mot
    Car, où qu’elle aille,
    La chance n’hésitera pas à lui planter une épée dans le dos
    Aïe, Aïe, Aïe

  16. Durand dit :

    C’était le vendredi 13, la chance se demandait à qui elle pourrait sourire. Aux veinards comme aux superstitieux, elle avait déjà beaucoup donné.
    Lui vint alors une idée perverse!

    Madeleine baillait devant la télévision. La veille avait était épuisante. Elle feuilletait le journal de son homme, le n° 212 des nouvelles régionales.
    Sur l’écran, une poupée mécanisée souriait à l’espoir des futurs gagnants. Des boules tombaient. Elles s’alignaient, palpitantes pour les joueurs, narquoises pour les perdants.

    Des millions de cœurs de français battaient beaucoup plus vite. On n’avait jamais songé à les recycler. Pourtant, ça valait bien deux centrales nucléaires.

    La poupée prouvait à tout le pays qu’au delà d’une certaine classe de mots, elle savait également compter.

    Madeleine, elle, regardait, en haut, le coin gauche du journal, là où son Paulo recopiait les chiffres joués. Toujours les mêmes, le tour de poitrine, le tour de hanches, le poids, l’âge etc… de celle qu’il avait alors rencontré, sa Madeleine!

    Ce jour là, les chiffres notés sur le journal eurent l’originalité d’être semblables à ceux déroulés sur l’écran.

    Madeleine réfléchit. Paulo avait beaucoup de qualités dont celle de l’ordre et de l’organisation. Chaque semaine après sa pression belge au café, il jouait léger, mais il jouait. Pour lui, ça entretenait leur amour, de balancer chaque semaine la même combinaison miraculeuse. Puis il rangeait le ticket dans la petite poche de sa chemisette, vous voyez, celle là, toute proche du cœur!

    Et Paulo, pas gourmand de la vie avait demandé qu’au jour fatal, on l’habille de cette chemisette, celle aux manches trop longues pour ses petits bras et trop courtes pour son affection.

    Madeleine sourit. Elle reconnaissait bien là l’humour de son Paulo et le vaste clin d’œil.

    La télévision éteinte, elle enfila ses sabots et sortit au jardin pour une large croisière au milieu des courgettes.

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