Exercice inédit d’écriture créative 248
Dès qu’il avait un petit un coup de déprime
il se précipitait au supermarché
et filait aux produits frais pour se revivifier.
Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes.
Et lui, le looser, tout à coup devenait super star.
Imaginez la suite
Dès qu’il avait un petit un coup de déprime
il se précipitait au supermarché
et filait aux produits frais pour se revivifier.
Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes.
Et lui, le looser, tout à coup devenait super star.
Le jeu consistait à faire durer le film le plus longtemps possible. Ce jour là il avait jeté son dévolu sur les glaces, dans la supérette du quartier de la plage. Il faisait tellement chaud. en tongs et en short, il avait enfilé son habit de scène : une chemisette avec des fleurs tropicales et des perroquets. Il était joyeux, tout excité à l’idée de faire le guignol devant les caméras. Il en riait d’avance.
Arrivé, dans la place, il commença par les esquimaux chocolat vanille nappés de caramel. Puis enchaina par les petits tubes de glaces smarties. Entre ses dégustations – il prit son temps – il entama un petit pas de danse. Oh pas du hip hop non, la valse. enlaçant sa glace dans un petit tourbillon. Deux trois tours et hop, il se stoppa, salua son précieux butin d’une légère révérence et le dévora. Ainsi de suite jusqu’à ce qu’un vigile apparaisse. Selon ses calculs et son expérience, il pointait son nez, entre la deuxième et la troisième danse. Il eu juste le temps d’avaler le bout du cornet craquant de chocolat au lait.
– Hé toi, qu’est ce que tu fais ?
– Moi ? Rien pourquoi ?
Et le cirque se mit en marche. Il savait qu’il devait se laisser faire pour ne pas prendre de coups, car certains de ces types en uniforme étaient capables de cogner, la plupart d’être eux étaient comme lui des pauvres types.
On l’embarqua dans un petit cagibi situé derrière une vitre sans teint, juste à côté des caisses. Les caméras avaient bien fonctionné. Il pût s’admirer sous différents angles, se trouvait plutôt pas mal ce matin, il aimait se voir à l’écran, même si c’était du noir et blanc. Il n’y avait pas besoin de son, la musique, il se la jouait dans sa tête. Il se trouvait beau à l’image, enfin un peu moins moche. Ah pas mal ce petit pas, et le déhanché. Ce qu’il aimait par dessus tout c’était observer les réactions des clients qui avaient assisté interloqués à son manège. La peur, l’amusement, la gêne, la surprise. Tout y était. Parfois même, certaines personnes lui adressaient un petit clin d’œil. Cette fois ci en se regardant sur le petit écran, il aperçut une femme d’une cinquantaine d’années. Blonde, élancée, malgré son vieux jean et son débardeur, elle avait de l’allure. Elle s’était postée à l’angle des armoires réfrigérées et semblait captivée par son spectacle.
Tiens je ne l’avais pas vu…
Le vigile semblait hausser le ton, il ne l’écoutait pas. Elle se retourna.
Je la connais ? Bon sang c’est Evelyne Dalia, la présentatrice météo.
L’angoisse s’empara de lui.
Si elle m’a reconnu, je suis mort.
Le directeur de la supérette apparut. Après quelques négociations, il remboursa les glaces et ressortit libre du supermarché. Sur le parking, la présentatrice vedette avait disparu depuis longtemps.
Demain matin, c’était la fin des vacances. Il reprenait son travail chez TF1, comme comptable.
Dès qu’il avait un petit un coup de déprime il se précipitait au supermarché et filait aux produits frais pour se revivifier. Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes.
Et lui, le looser, tout à coup devenait super star.
Après un long voyage dans la nuit, à basse température, j’avais apprécié l’arrivée en lumières, chaleur. De temps en temps j’aimais bien une escapade au frais, au calme, loin des papouilles insistantes, sans finir givré, bien sûr. Mon rêve s’est enfin réalisé lorsqu’ une main ferme, pas écrasante, m’a choisi entre tous. Elle m’ a déshabillé avec douceur, des gestes souples me faisant virevolter, elle m’a déposé artistiquement sur le cristal légèrement gîvré, arômes subtils, couleurs exotiques, musique d’ambiance, et alors … je suis devenu la vedette de la soirée, selfiée, tweetée, filmée, je me suis envolé sur la toile, admiré par le monde entier, faisant rêver les banals cocktails !!
Le Citron vert, a oublié de signer ….
Voilà le résultat quand on ne prend pas le temps de lire. A l’instar de Nadine, je n’avais pas le début de la proposition d’écriture dans le courriel. Bel exemple pour illustrer la dernière tribune de Pascal.
La sage-femme qui le mit au monde faillit s’étrangler avec sa salive tant elle eut du mal à déglutir. Certes, les enfants qu’elle mettait au monde depuis tant d’années étaient fripés, rougeauds, ressemblaient à des petits vieux mais celui-ci battait tous les records. Il avait pris la tête en pain de sucre de sa mère, les oreilles décollées de son père, une bouche qui n’aurait aucun mal à trouver le sein maternel.
– Il est bien tout comme il faut ? s’inquiéta la jeune accouchée.
– Oui, ma douce, il est parfait et il ne lui manque rien, la rassura la brave femme.
Félicien grandit comme tous les galopins mais son physique ingrat lui valait bien des quolibets. Ce fut pire lorsque ses quenottes furent remplacées par des dents en forme de pelle à tarte qui lui donnèrent, définitivement, un sourire chevalin. Un jour, sa mère s’arracha les cheveux de le voir rentrer de l’école sans fond de culotte, les genoux écorchés et le visage tuméfié. Félicien finit par avouer les incessantes moqueries qu’il endurait :
-Le Gustave et le Camille se foutent sans arrêt de moi. Ils hennissent quand je les croise. À la sortie de l’école, ils m’ont fait mettre à quatre pattes, sont montés sur mon dos et m’ont cravaché avec une branche de noisetier.
Ni une ni deux, son paternel alla s’expliquer avec les géniteurs de ces deux vauriens. Les noms d’oiseaux fusèrent sur la place de l’église et quelques torgnoles voltigèrent de-ci de-là.
La vie de Félicien s’adoucit quand il prit conscience de son talent d’amuseur. Ses galéjades et ses mimiques faisaient se tordre de rire tout le village.
Au collège, son professeur de français le remarqua :
– Tu devrais monter à Paris, tu ferais un tabac. Je peux t’aider si tu veux. Mon beau-frère y tient un cabaret.
Malgré les hauts cris de ses parents, Félicien obtint un cachet de comique-troupier et lui, le looser, devint une super star du cinéma.
Note le l’auteure : toutes ressemblances physiques avec un personnage ayant existé ne sont pas fortuites.
Je suis en partie responsable, ma proposition était trop longue.
Il avait décroché de haute lutte un minable CDD dans un centre commercial. Malgré tout, de papoter avec les bambins le sortait de sa déprime. Il suait comme un bœuf dans sa tenue de travail. La chaleur le rendait somnolent et parfois,sous l’œil amusé des chalands, il piquait du nez dans son fauteuil.
À la pause, il se faisait un plaisir d’ôter sa panoplie et se précipitait au rayon produits frais pour se revivifier. Malgré ses douleurs aux genoux, il se baissait pour dénicher des yaourts et une bouteille de lait bons pour sa vieille carcasse rongée par l’ostéoporose. Le Saint-Nectaire et autres fourmes d’Ambert le faisaient saliver. Il se faisait un film devant les étals débordants de victuailles sous l’œil des caméras filmant ses moindres gestes. Elles pouvaient bien l’épier tant et plus, il lui restait sa dignité.
Dans la salle de pause où personne ne lui adressait la parole, il avalait ses laitages. Sa vitalité retrouvée, il enfilait son pantalon, endossait sa houppelande, chaussait ses lunettes rondes, rajustait sa perruque et sa barbe blanches.
Lui, le looser, chômeur en fin de droits, reprenait sa place dans la galerie marchande et, tout à coup, devenait une super star pour encore quelques jours.
« L’auvergnate, aux neurones dilatés, vous souhaite une bonne semaine ».
Dès qu’il avait un petit un coup de déprime il se précipitait au supermarché et filait aux produits frais pour se revivifier. Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes. Et lui, le looser, tout à coup devenait super star.
Pauvre Omar, Omar Lobster ! Rien ne lui avait été épargné, tout lui était tombé dessus. Imaginez sa vie …
Scène n°1.
Contrôle de police.
– Déclinez votre identité.. Nom, prénom…
– Omar, Omar Lobster
– Non, mais, mon petit bonhomme, faut pas se moquer de la police…
– Je ne… non, non, je …mes parents m’ont bien appelé Omar…
Scène n°2
Une soirée entre copains
– Vos clés de voiture, vous ne pouvez pas conduire dans cet état ; vous avez vu votre teint, vous êtes proches de l’apoplexie…
– Non, non, je vous jure, je n’ai bu que de la limonade, mon teint, c’est de famille, je vais bien.….
Scène n°3
En sport-nature
– Encore un petit effort, avec des bras et des jambes aussi longs, vous devriez traverser en une seule fois…
Scène n°4
Au boulot.
– Lobster, comment avez-vous pu laisser passer cela ?
– Euh…..
– Avec des yeux pareils à des boules de cristal, c’est un comble de ne pas voir…
Décidément, Omar avait la vie dure. Il déprimait en imaginant sa fiche signalétique :
Nom, prénom : Lobster Omar
Teint : rouge-cuivré – Yeux : globuleux,
Langue parlée : français fluet
Signes particuliers : silhouette dégingandée, looser.
Domicile : adresse déprimée et périmée…
Lors de ses moments de profonde déprime, il avait un « truc » pour se revivifier. Il allait voir ses confrères dans l’aquarium du supermarché. Il se consolait de son malheur, trouvant le leur bien pire ! Pattes attachées et promiscuité…
Alors, Omar se lâchait !
Sous l’œil de la caméra et des crustacés, il dansait une gigue dantesque.
– Regarde, maman, le monsieur, il danse « Jean Petit qui danse… »
– Mon Dieu… on laisse vraiment n’importe qui en liberté…
– Il s’est encore payé un pétard…
– Mais c’est qu’il va nous éborgner, viens Pépé…
Et Omar gigotait, revigoré par tous ces commentaires. Il se prenait pour le roi-soleil, s’imaginait le nouveau Béjart , ressuscitait Isadora Duncan…
Un tel tintamarre attira les clients à la poissonnerie, mais aussi le responsable du rayon, qui subodora l’aubaine.
En cette période estivale, les langues étrangères valsaient allégrement tout autant que les billets. Il fallait agir à bon escient, auréoler d’une image positive ce super marché provençal.
Omar Lobster, fut immédiatement engagé. Agrémenté de quelques fanfreluches, il assurait avec éclat la promotion de la semaine…
Homard, homard….
Lobster, lobster…
Kreeft, hummer, lagosta, aragosta… achetez, achetez….vous rougirez de plaisir….
Omar est devenu une star, la star du homard !
Je peux dire que ma vie, la vraie, a commencé le jour où mon père a fait cramer la bicoque, ce qui l’a mené tout droit à l’hospice pour perpette. Quant à moi, j’ai été pris en charge par les services sociaux qui ont trouvé judicieux de m’envoyer dans un foyer, ce qui prouve qu’ils ne sont pas dénués d’humour et possèdent une bardée de solutions pour pallier les traumas de l’enfance !
L’endroit était sinistre, c’est-à-dire conforme à ce genre d’établissements. Tous les mois, la direction constatait amèrement de nouvelles disparitions d’enfants qu’on s’empressait de ne pas rechercher puisqu’il en arrivait toujours d’autres pour combler les vides. Les plus chanceux avaient fui à l’autre bout de la terre, les autres finissaient par revenir zoner dans le 9-3. Imperturbable et résigné, le directeur continuait de truquer les statistiques destinées au Ministère et les braves gens pouvaient dormir tranquilles.
C’est là que j’ai essayé de grandir : ni chef de bande, ni délinquant. Plutôt désintéressé par les études comme la plupart de mes camarades, nos professeurs n’ayant pas le don – et encore moins l’envie – de nous en distiller le goût. On n’avait définitivement pas les bons gênes et pour nous l’avenir se résumait à connaître le chemin de l’ANPE, notre planche (pourrie) de salut.
Mais la vie a plus d’un tour dans son sac, une vraie petite magicienne quand elle veut !
Un jour, pas plus gris qu’un autre, j’avais été convoqué chez le dirlo pour je ne sais plus quelle embrouille dont j’étais coutumier. « Encore vous ! » C’est fou comme ça fait du bien une grande bouffée d’affection quand on n’en a plus l’habitude. Bref ! Après une bonne engueulade, peu pressé de réintégrer la classe, j’ai décidé de faire un passage – voire une pause – dans la salle d’attente déserte. Et c’est là que j’ai aperçu la pile de journaux publicitaires, sagement rangés sur la table basse, de ceux qui encombrent régulièrement vos boîtes aux lettres. Celle de l’institution n’y ayant pas échappé, le vieux chnoque qui faisait office de concierge avait cru bon de les mettre à disposition des rares visiteurs.
J’ai fait comme si j’étais moi aussi en visite et entrepris d’en feuilleter un. Le choc ! Le poids des photos plus que celui des mots – dans ce genre de gazette, les textes sont rarement fouillés. Un vrai festival de couleurs ! J’en prenais plein les mirettes et m’en suis repu jusqu’à ce que la cloche du repas me rappelle à la réalité. Quand je l’ai rejoint dans la cour, mon copain Louis, mort de trouille devant mon absence prolongée, ne m’a pas reconnu. Comment lui dire que j’avais reçu la grâce !
Dorénavant, je multipliai les occasions de passer par la salle d’attente. Nos entrevues devenues récurrentes, le directeur commençait pourtant à manquer de vocabulaire : pour un peu, c’est moi qui lui aurais fait la conversation ! Ce qui l’étonnait invariablement c’était l’air béat que j’affichais en entrant dans son bureau. Dépité, il se contentait de hausser les épaules et de se taire quelques minutes avant de me montrer la porte que je refermais avec calme et volupté. Et pour cause : dès lors, j’allais pouvoir m’octroyer un petit moment de lecture pénard et parcourir les nouveautés de la presse commerciale comme un trader les cours de la Bourse.
Aux catalogues de La Redoute, Blanche Porte ou les Trois Suisses, je préférais ceux des grandes enseignes alimentaires qui se faisaient la guéguerre à coup de promotions. Évitant soigneusement les pages bricolage – particulièrement les tronçonneuses qui me donnaient des envies de massacre -, je commençais par me vautrer dans des draps soyeux, vêtu d’un pyjama en jersey coton des plus tendances. Ainsi confortablement installé sur mon Epeda adorablement prénommé « Yela », je compulsais les pages des « produits frais », mes préférés. Je me suis d’ailleurs parfois demandé s’il existait des catalogues de « produits pas frais »… et pourquoi pas une tombola réservée aux heureux détenteurs de la carte du magasin, avec des tas de produits périmés à gagner et un séjour hospitalier tous frais payés en guise de gros lot !
Toujours est-il que mon intérêt pour la lecture allant croissant, j’en connaissais maintenant un rayon – c‘était le cas de le dire – en matière de fruits et légumes, viandes, poissons ou fromages à la coupe, avec cet irrépressible penchant pour les laitages, rapport à leur blancheur que mon imaginaire associait systématiquement à la neige. Les publicitaires n’avaient pas phosphoré pour rien, j’étais totalement accroc ! Et ce qui devait arriver arriva : mon cerveau, poussé à l’insurrection par un estomac rétif qui refusait obstinément de jouer les claquedents, m’intimait l’ordre d’aller voir si tout ça n’était pas, en quelque sorte, du flan !
Quand j’annonçai à mon pote mon intention de faire le mur, il se dit que c’était du sérieux. « T’inquiète, je serai rentré à temps ! ». Et avant qu’il ait pu me faire changer d’avis, je cavalai dans la rue comme un dératé. Deux kilomètres jusqu’au SuperU qui trônait au milieu du parking asphalté tel le château de la Belle au Bois dormant.
Je m’arrêtai pour reprendre mon souffle et admirer le lent va et vient des clients accrochés à leur chariot comme à un canot de survie. Avant de passer les portes vitrées à ouverture automatique (le summum du progrès), je matais encore un peu les entrants et sortants – dont ceux partis sans boussole qui arpentaient, affolés, le parking en se demandant où ils avaient bien pu garer leur bagnole.
Une fois dans la place, je déambulais dans les travées sous l’œil rébarbatif du vigile qui m’avait instinctivement rangé dans la catégorie « voleur à la tire ». Je lui décochais mon sourire le plus niais et poursuivais sereinement mon périple jusqu’au fameux rayon « fraîcheur » – après tout, j’étais un client comme un autre, non ?! Mon but atteint, je fermai les yeux pour humer la banquise à grands coups de bouffées groenlandaises que mes poumons faméliques et carbonés peinaient à avaler. Faute d’avoir oublié ma polaire, je ne devais tout de même pas trop traîner dans le coin ; mais, au risque de chopper une mauvaise grippe, j’arpentais dans les deux sens les gondoles réfrigérées en slalomant entre les chariots des mémères subjuguées par leur idole et prêtes à lui jurer : « Mamie Nova, il n’y a que toi qui me fais ça ! ».
En sortant du magasin, les poches vides, heureux d’avoir joué au gendarme et au voleur sous le nez des caméras de surveillance et du vigile qui en était pour ses frais – vu que j’étais blanc comme ses yaourts Danone que j’avais pas chourés -, je filai vers la sortie en décochant un clin d’œil aux gentilles caissières qui devaient pas rigoler tous les jours.
J’ai fini par quitter le pensionnat (la limite d’âge) et mes potes se sont évanouis dans la jungle de banlieue. Moi j’ai choisi la campagne, la vraie, celle où les oiseaux font plus de boucan que les voitures. Aujourd’hui je suis chef de la sécurité à la supérette du chef-lieu et quand je vois un gamin qui s’arrête un peu trop longtemps devant les bonbons, je le prends par la main pour l’emmener au royaume de monsieur Gervais, qui a un très grand nombre d’amis – « pour la vie », à ce qu’il paraît !
Christine
Dès qu’il avait un petit un coup de déprime
il se précipitait au supermarché
et filait aux produits frais pour se revivifier.
Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes.
Et lui, le looser, tout à coup devenait super star.
En goûtant un « Super from » il se prenait pour un solide éleveur bovin, à la tête d’une belle affaire où il travaillait avec son fils aîné, partageant son temps entre sa ferme, ses fonctions à la tête de la présidence d’une coopérative de production laitière et, cerise sur le gâteau, à la tête du MEDEF, après avoir présidé la Chambre d’Agriculture locale.
Il réalisait combien son parcours était exemplaire, semé d’embûches certes et suivi avec sueurs, mais riche d’échanges, de rencontres…
Il enfilait une belle chemise bleue, un pantalon à la coupe élégante, des chaussures les plus chères du magasin, se tenait droit, comme un notable, la tête haute, et se pavanait entre les rayons en remplissant son caddie de caviare, saumon frais, fruits frais, bio, sans compter, navigant sans aucune retenue d’une allée à l’autre, comme celui ou celle qui a de l’argent…
Lorsqu’il choisissait un litre de lait entier frais qu’il s’enfilait d’un seul coup, ses pouvoirs étaient décuplés, comme ceux de Superman ! Il enfilait un tee-shirt collant bleu électrique, se mettait une serviette rouge autour du cou, puis bombait le torse (comme un paon), coiffait ses cheveux à l’arrière en les humectant de sa salive (berk !), chaussait des lunettes à large bord noir, comme son idole du moment, puis se pavanait dans tout le magasin. Il se montrait particulièrement galant avec tous ceux qu’il rencontrait et serviable même, surtout lorsqu’il croisait des jeunes filles ou des dames…
Voilà, une 1ère expérience sur ce site. Marrant cet exercice. Merci pour l’idée.
Petite erreur de ma part je n’ai vu que la dernière partie de l’exercice!!!!! (cataracte à tribord) et suis partie sur du pas pareil mais guère hors sujet en fait sans le vouloir.Produits frais exceptés je maintiens, par paresse:
Sa vitalité retrouvée,il se faisait un film, sous l’oeil des caméras filmant ses moindres gestes.
Et lui,le looser, tout à coup,devenait super star.
Avachi sur son banc préféré dans le centre commercial des » 4 vents »,il examinait son survêtement de lycra bleu qui aurait eu besoin d’être remplacé,mais sa radine de mère refusait de lui en offrir un autre.
Elle estimait qu’à 35 ans, il pouvait se l’acheter lui-même avec sa retraite d’ancien combattant de la guerre d’Irak.
A côté de lui,un sac de chez Darty contenant son K.Way rouge,la casquette verte des Angel’s Drivers,des canettes de bière, son portefeuille et le vieux smartphone donné par son frère.
Perdu dans sa contemplation, il entendit un bourdonnement inhabituel derrière lui,se retourna brusquement, excédé par ce bruit qui venait perturber sa solitude.et se retrouva quasiment nez à nez avec l’objectif d’une caméra qui le fixait intensément.
Comme un gamin, il commença à faire le pitre , tirant la langue,imaginant des grimaces grotesques, avec un doigt d’honneur pour parfaire le show.Puis un autre bourdonnement se fit entendre à droite,il pivota : une autre caméra lui faisait de l’oeil .
Là il sentit monter en lui une bouffée d’orgueil.Quoi!On s’intéressait lui, on le filmait…Autre bourdonnement ,à gauche cette fois.
Notre homme n’en revenait pas,trois caméras braquées sur lui.
Au bout d’un moment il se leva,prit son sac et leur fit signe de l’attendre en se dirigeant vers un magasin de prêt à porter masculin.Mais elles le suivirent du regard en ajustant leurs zooms afin de filmer son parcours.
Dans la boutique, un vendeur condescendant l’aida à se choisir quelques tenues.Dans la cabine d’essayage,de chaque côté du miroir à trois faces,deux caméras l’attendaient.
Il essaya,sa pavana en tournant devant la glace. Pas mal du tout!
Son compte en banque était bien rempli,pourquoi jusqu’à présent, dépenser un argent gagné à ne plus rien faire !Il pouvait poursuivre.
Des chaussures en face,le coiffeur un peu plus loin.
Et toujours la sensation grisante de ces yeux mécaniques le suivant fidèlement.Quelques entrechats dans l’allée du centre et le voilà chez le bijoutier pour une montre neuve.Il ne pu s’empêcher de faire une oeillade à une nouvelle amie placée au-dessus du comptoir,un petit signe goguenard à celle qui le couvait du regard près de la porte du magasin.
Il se trouva fin prêt quand il échangea son pochon contre un élégant sac à dos en cuir fauve.La classe! A présent les vendeurs lui souriaient,le raccompagnant à la porte.
Il fut à peine surpris,en sortant du bureau de tabac,un gros cigare à la bouche,de voir des photographes l’attendre,et quelques jolies filles se précipiter sur lui pour un autographe.
Une dame d’un certain âge,modestement vêtue,son cabas à la main,vit un attroupement devant chez le buraliste tout près de chez elle.
» Qu’est-ce que c’est encore que ce cirque? Une célébrité venue faire son intéressante dans le quartier – ronchonna-t-elle en poursuivant son chemin.
« Il va être midi, que peut encore bien faire mon bon à rien de fils à cette heure ? ».
Il est né noir avec une coquille brisée sur la tête
CAr il est tombé dans la boue dès sa naissance
Les autres – tous jaunes – le houspillent sans arrêt
C’est vraiment trop injuste
Alors, dès qu’il a un petit coup de déprime
il se précipite au supermarché et file aux produits frais pour se revivifier,
« La constance donne toujours de bons fruits » Sa vitaLIté retrouvée, il se fait un film sous l’oeil des caMEras filmant ses moindres gestes.
Il est rapidement remarqué et une agence de pub l’enROle pour une marque de lessive. Dans la publicité, la lessive le nettoie et il retrouve sa couleur jaune.
Et lui, le looser, tout à coup devient super star
Devenu adulte, il est tellement convaincu de son importance qu’il s’imagine, par son CHANt, faire se lever le soleil.
L’arrivée d’une poule faisane bouleverse sa vie, lui révélant l’amour, de TElle sorte qu’il en oublie de chanter. L’astre du jour étant cependant apparu, il devient la risée de tous les animaux
Alors, dès qu’il a un petit coup de déprime
il se précipite au supermarché leCLERc.
Vieille canaille
Louis a 90 balais aujourd’hui
De quoi dépoussiérer la terre entière
C’est ce qu’il s’est dit en ouvrant les paupières !
Dès qu’il a un petit coup de déprime
Louis se précipite au supermarché
Et file aux produits frais pour se revivifier.
Sa vitalité retrouvée, il se fait un film sous l’œil des caméras
Il lui arrive même d’entendre des salves de hourras
Il sait que ses moindres gestes sont filmés
Et lui, le looser, tout à coup devient super héros
Au milieu du rayon des fruits et légumes bio.
Alors, en ce jour d’anniversaire, Louis a mis le paquet
Belle chemise empesée, pantalon repassé, moustache lissée,
Il s’accroche à son caddie et parcourt les allées
Aucune gondole ne peut lui échapper,
Il les remonte toutes jusqu’à sa préférée
Et là, il peut enfin se laisser aller.
Il les caresse tous: les courgettes, les aubergines, les petits navets
Il les aligne, les redresse, il ne faut pas les mélanger,
Avec sa manche de chemise il peut même en faire briller
En particulier les jolies Golden à la peau dorée.
Il retrouve ainsi tous les gestes d’amour jamais oubliés
C’est loin tout ça mais ici c’est permis
On peut effleurer, tâter, palper, renifler,
Ici c’est le graal, le nirvana, le paradis
Il se sait surveillé, s’imagine applaudi
Tant de délicatesse ne peut être puni
Louis l’a bien compris
Alors il en profite un peu, beaucoup, passionnément, à la folie,
Parce que le jour où tout sera interdit
Il ira chercher, là-bas, son fruit préféré,
Une grenade aux vertus cachées, qu’il pourrait bien, d’un coup de dents…
Dégoupiller.
Tout petit, déjà, J. rêvait de faire du cinéma. Alors, quand il trouva, tout à fait par hasard, cette annonce dans le journal, il n’hésita pas une seconde. C’était tout à fait ce qu’il attendait.
Oh, bien sûr, ça lui demanderait de rabattre ses ambitions, mais c’était un début, il fallait savoir commencer par un rôle modeste, et puis oui, décidément, cette annonce était faite pour lui. On y demandait un homme, entre 25 et 35 ans, au physique quelconque, le genre de personne qui « n’attirait pas les regards quand elle se promenait dans la rue ». Un « Monsieur tout le monde ». Des auditions étaient prévues dans une semaine, il suffisait d’envoyer une demande motivée et un curriculum vitae. Sur la nature même de l’emploi il y avait peu de précisions. Il était question de film publicitaire à vocation pédagogique.
Depuis quelques mois déjà, l’économie alimentaire souffrait d’un surplus de production de lait. Les capacités d’exportation étaient saturées, et les stocks débordaient. Aussi avait-on vu apparaître dans les magasins de nouveaux produits laitiers, sous des étiquettes vantant leurs bienfaits, à base d’omégas, de deltas, d’alphas… Quand on eut épuisé l’alphabet grec, on trouva des mots savants, composés si possible, c’était encore plus impressionnant, ou bien on assaisonna quelques ingrédients courants avec des terminaisons en « um » pour faire latin et donc scientifique. Tout était bon pour persuader le chaland que le produit avait des vertus inédites pour la santé.
Le public s’était laissé séduire dans un premier temps, mais avait fini par se lasser du « nouveau » qui chassait le précédent « nouveau ». Quant à « Vu à la télé », il y avait longtemps que ça ne faisait plus recette.
Il fallait trouver autre chose.
Quand J. arriva dans les studios, on lui exposa brièvement le scénario qui l’enthousiasma tout de suite. Ses qualités physiques semblant convenir, un essai fut immédiatement tenté.
Dans un premier temps il devait déambuler dans la rue sans but, accablé, le visage défait, les cheveux en bataille, habillé de vêtements sombres. Avec son maquillage, yeux cernés et joues creuses, il était l’image même du déprimé. Ça, c’était le premier tableau.
A la scène suivante, le personnage entrait dans un supermarché et, poussé sans doute par un « instinct de survie » – c’est du moins ce que voulait suggérer la publicité – il se dirigeait, « guidé par une main invisible et salutaire », vers les rayons de produits frais. Là, il découvrait avec extase les laitages nouveaux, lisait les étiquettes avec ferveur, et son visage s’illuminait à l’annonce des bienfaits futurs de leur consommation.
Dans une troisième scène, on le retrouvait chez lui. Son intérieur apparaissait d’abord, banal, celui d’un Français moyen. Puis on entendait chanter et rire dans la pièce voisine, et notre mangeur de produits frais surgissait soudain, habillé à la dernière mode, barbouillé de fromage blanc, faisant des bonds, rajeuni de vingt ans, décrivant avec emphase et force gestes enthousiastes son regain de vitalité grâce bien sûr, au produit machin.
Et le spot se terminait sur l’image d’un homme aux anges, sourire béat, et sur un slogan rimé destiné à tourner en boucle dans la cervelle du consommateur lambda dès son entrée au supermarché.
J. se sentait parfaitement à l’aise dans ce rôle et s’amusait beaucoup des postures grotesques qu’on lui faisait prendre. Les essais furent déclarés concluants et J. embauché pour tourner la version définitive dès le lendemain. La promesse d’une rémunération assez intéressante acheva de le convaincre qu’il avait trouvé sa vocation.
Et quand il franchit la porte du studio pour rentrer chez lui, il eut l’impression que les gens ne le regardaient déjà plus de la même manière que la veille, et songea avec un sourire en coin que bientôt, on se retournerait peut-être sur lui, le looser qui n’avait jamais trop réussi dans ses entreprises antérieures, en le reconnaissant comme « le monsieur qui passe à la télé ». Et il entra dans son bus en saluant d’un grand « bonsoir ! » tous les passagers qui se retournèrent éberlués . Il fallait dès à présent qu’il cultive sa notoriété !
L’été, l’asphalte fondait sous les coups du soleil. Les semelles collaient et les passants râlaient. Les jours de pluie, ils n’étaient pas contents, ils mouillaient leurs belles chaussures ! Lorsqu’il gelait, c’était amusant de les voir, car toujours pressés il y en avait souvent un qui glissait.
Alors que devrais-je dire MOI !
Eh bien moi, je m’en foutais totalement.
C’est vrai, rien ne m’obligeait à me poser sur les trottoirs, des horizons immenses s’offraient à moi. Mais j’étais habituée à ce parking, et l’ailleurs m’effrayait. J’étais née ici, et je resterais ici ! Manque d’ambition peut-être ! J’avais bien compris, et mes frères aussi, que les risques y étaient moindres que dans les quartiers populeux, ou même les autres plus somptueux. Dans cette place, les prédateurs étaient rares et ne s’attardaient guère. Aucune espèce ne guettait après moi, de longues heures tapie derrière un mur. En fait dans ce coin, personne ne daignait me regarder. J’étais presque invisible, faisant partie du décor. Toutefois, je ne dérangeais guère, et si un passant n’était pas content du cadeau fait sur son pare-brise, qu’il vienne me le dire ! Mais ils étaient froussards, car personne ne se risqua jamais de tenter l’expérience. Si, quelquefois un enfant rêvait de m’empoigner, mais il pouvait essayer, j’étais la plus rapide.
Les distractions ne se renouvelaient pas souvent et la monotonie des lieux s’empara soudainement de moi à la fin de l’automne. J’étais là, seule, à regarder tous ces piétons franchir un curieux endroit où je ne m’étais jamais aventurée, une ouverture qui s’ouvre et se ferme, et qui s’ouvre et qui se ferme, et qui s’ouvre et se referme encore. Elle devait en avoir ras-la-porte du manège, de quoi attraper la sinistrose. Moi, j’en avais le tournis. Heureusement, la nuit elle ne bougeait plus, enfin ! Réflexion faite, je n’en savais rien, moi je dormais bien cachée dans un fourré.
Que m’arrivait-il, un coup de blues sans doute, je sentais l’hiver approcher et l’envie de changement me submergea. Une curiosité insoutenable me prit. Un besoin de conquête probablement. C’était décidé, j’allais oser la franchir cette fichue porte. Pourtant, la peur m’envahit, l’angoisse de me faire coincer : est-ce que je sautillerais assez vite ? Là-bas, c’était vraiment l’inconnu.
C’est alors que je m’insérais dans un groupe de moineaux et me fis un copain… Pierrot Lepiaf qu’il s’appelait.
Il paraissait costaud le Pierrot, c’était un beau mâle qui semblait fier et fort. J’avais envie de lui faire confiance. En fait il me plaisait bien !
— Est-ce que tu flippes à l’idée de passer cette porte ? lui dis-je pour entamer la conversation.
Et le voilà le Pierrot qui se prit à cui-cuiter de rire et à tchip-tchiper autour de moi.
— Tu n’es jamais allée là dedans, mais tu es une vraie poltronne ; (je le vis se gonfler les plumes d’orgueil)
— Ben non ! l’idée ne m’était pas encore venue, j’avais fort à faire par ici, mais voilà que depuis quelque temps j’ai le bourdon et je voudrais bien changer mes habitudes.
— Écoute, me dit-il, moi, dès que j’ai un petit un coup de déprime, je me précipite au supermarché et file aux produits frais pour me revivifier.
— Tu as franchi la porte, sans blêmir ?
— Mais non grosse plume, tu as des ailes, alors il faut t’en servir. Sur la toiture il y a des passages secrets, viens je vais te montrer.
Et nous voilà nous élevant au-dessus des arbres (j’ai eu une telle trouille que j’ai dû salir au moins six pare-brise)
Je n’avais jamais imaginée pouvoir voler si haut, les buissons du parking me suffisaient jusque là. Je me sentis toute ragaillardie de l’aubaine.
Je suivis le Pierrot qui voltigeait ras-les-tôles et se glissa subrepticement dans un trou minuscule. Je lui faisais confiance, mais tout de même, je ne le connaissais pas vraiment ce piaf là ! Mon cœur battait à tout rompre.
Et nous voilà arrivés dans une gigantesque halle. Une merveille ! Je crus que j’avais atteint le nirvana des moineaux. Je savais enfin ce que tous ces pieds allaient faire derrière cette porte ! Là ce fut le coup de foudre !
Pierrot se dirigea directement vers un îlot de verdure. Ce devait être le coin de rassemblement, car nous entendions des cui-cui réguliers, semblant nous inviter à nous rassembler, mais je n’ai jamais su où les autres se cachaient, nous n’étions que nous deux ce jour-là : Pierrot Lepiaf et moi.
— Fais gaffe ! on nous filme, mais on nous laisse tranquilles.
Je n’avais jamais dans mes rêves les plus fous vu autant de belles choses… vertes, rouges, oranges, jaunes… c’était fabuleux. J’en fus subitement toute ragaillardie. Mon copain me fit visiter, le coin frais : des légumes et des fruits… je ne connaissais rien de tout cela. Il y avait aussi le rayon des graines ! Intéressant !
— Regarde, mais ne touche à rien, ou fais-le discrètement, me dit mon compère. Attends la nuit, tout le monde disparait, nous on est peinard.
Et nous voilà voletant en haut, en bas, nous posant sur un panneau, ou sautillant, amusant les chalands ou évitant le gamin qui « nous voulait » et se mettait à hurler, car il ne pouvait pas nous avoir ! Foi de moineau, un Piaf, ça ne s’achète pas. On ne peut même pas le voler c’est lui qui vole !
Notre vitalité retrouvée, nous nous faisions un film sous l’œil des caméras filmant nos moindres gestes. Et moi, la looser, tout à coup je devins super star. J’avais trouvé le Graal des moineaux.
Voilà, ici conté la fabuleuse histoire de Wonder Bird !
Henriette
29/08/2015
Dès qu’il avait un petit coup de déprime il se précipitait au supermarché et filait aux produits frais pour se revivifier. Sa vitalité retrouvée, il se faisait un film sous l’œil des caméras captant ses moindres gestes.
Et lui,le looser deviendrait tout à coup superstar??
Faut dire qu’il en avait sillonné des caniveaux, piétiné des trottoirs, tournoyé des courants d’air.
Combien de fois avait il mendié sa pitance à des vieux, calés pour la journée sur leur banc, distributeur des rondes boulettes de leur ennui ??
Des nuits sous les ponts, bercé par le roulement des trains de vacances, remplis de joyeuses familles, migrant vers leur Afrique d’un mois.
Il avait failli passer sous plus d’un autobus, d’un rapace, d’un chien…mais il s’en été toujours sorti! L’innocence…la toute simple pureté de la goutte d’eau n’imaginant pas qu’elle va se noyer dans le fleuve.
Là, il se réjouissait! Des cerises en plein mois de Décembre, c’était une sacré veine. La provenance, il s’en moquait bien. Il l’aimait bien son grand arbre creux, son distributeur de graines fraîches, de salades, de biscottes et de leurs miettes.
Les caméras, de fait le surveillaient…mais pour lui ce n’étaient que de petites étoiles au bout de branches secouées par l’ouverture automatique des grandes portes vitrées.
Les clients du supermarché le connaissaient bien, l’avaient surnommé Jules. A chaque passage,ils le saluaient. Certains avaient mené campagne auprès de la direction pour qu’il ne soit pas chassé du lieu.Au contraire!
Et l’enseigne, suivant l’avis éclairé d’une lumière diplômée de la communication commerciale avait proposé lors d’un conseil d’administration d’adopter un nouveau nom pour l’enseigne:
Au bon piaf!
quelle que soit la saison, il y a toujours quelque chose à cueillir, dans vos textes.
« le distributeur des rondes boulettes de leur ennui »
par exemple, toutes ces petites images qui ricochent, sont un régal
Je trouve qu’il y a plus de douceur dans vos textes, également.
Eh bé ! comme texte de rentrée (ou de fin de vacances), Pascal ne nous a pas gâtés ! Je crois que je vais commencer par ouvrir mon frigo et plonger la tête dans le bac à légumes, puis je nagerais dans le congel…!
Je ne peux même pas aller me revivifier sur la pelouse, car malgré le ciel gris et couvant l’orage, il fait une chaleur insupportable.
Bon courage à nous tous et bonne rigolade à Pascal pour sa bonne farce.
Henriette
« Pas d’idée ne matin n’arrête pas le pèlerin » Je suis sûr que vous allez encore nous étonner, Henriette
Moi, ça me plait bien. Entre les fruits et les légumes ont va concocter une belle recette à monsieur Perrat, si la chaleur ne nous chauffe pas trop le cerveau. 33 ° dans les landes.
Bonne journée à tous et à toutes
Mireille