Exercice inédit d’écriture créative 216

pas-sur-plage

 

Perdue dans ses pensées elle suivait
des empreintes de pas sur la plage.

Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente…

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19 réponses

  1. Sabine dit :

    Perdue dans mes pensées, je suivais des empreintes de pas sur la plage. Quand soudain je me trouvai dans une file d’attente. Très vite les gens arrivèrent par dizaines, tranquillement, même lentement. Quelqu’un frappa mon bras. Je protestais, mais personne ne m’entendait. Tous suivaient la rive, doucement. Pourtant j’étais bousculée, malmenée. Je recevais des coups dans les jambes, dans les côtes. Je criais, mais j’étais comme transparente. Je tombai et j’allais être piétinée quand le réveil sonna. Je n’ouvris les yeux que pour ressentir les douleurs conséquentes au piétinement de mon corps, quand je suis tombée dans la manif, hier. Je fronçais les sourcils. Vais-je en rêver tous les jours ?

    Je vais péniblement à la cuisine. Je prends le bol de la cafetière, le tends sous le robinet pour le remplir. Un frisson me parcourt le dos.
    — Non, ce n’est pas possible, dis-je tout haut. Décidemment, la journée d’hier m’a retournée.
    Cependant je suis sûre de moi. Il faut que je vérifie. Je finis en hâte de préparer le café et je retourne à ma chambre. Je suis ridicule, pourtant il faut que je sache. J’hésite. Je fais trois pas en avant pour me camper devant mon armoire à glace. Naturellement, j’y vois mon lit, ma table de nuit et sa lampe de chevet, mon tableau africain. Mais mon reflet n’y est pas.

    Ma sœur et ma mère entrent dans l’appartement. Elles cherchent dans mes papiers. Que cherchent-elles ? Et comment ont-elles eu les clés ? N’entendent-elles pas ce que je leur demande ?
    — Tu veux un café, ma petite maman, dit ma sœur.
    Maman ne répond pas. Elle pleure. Annie va dans la cuisine, prend le bol de la cafetière, le remplit d’eau.
    — Elle les range où, les filtres ? Il n’y a plus de café, je vais en faire juste deux tasses.

    Seulement alors j’admis que j’étais morte.

  2. Clémence dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait
    des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente… Ca, c’était avant, bien longtemps avant…il y a presque une éternité….

    La vieille dame était assise dans son fauteuil préféré, le feu dansait dans la cheminée en apportant un halo de douceur qui effaçait discrètement ses rides.
    Je me souviens… je me souviens… c’était… ah, il y a déjà bien longtemps, que le temps passe vite, ma Petite ! Petite, pourquoi ?
    Ah, je me souviens encore, lors de mes premières années passées dans le Midi, un vieux Provençal assis sur son banc et nonchalamment appuyé sur sa canne, me souriait en disant « Et, Petite, tu marches si vite que même le vélo, il ne te rattrape pas… »
    Depuis, j’ai appris à marcher moins vite…
    Comme sur cette plage … il y a tellement longtemps….
    La Mer du Nord allongeait ses plages de sable beige, doré quand le soleil brillait, plombé quand la pluie et le vent le griffaient.
    Ce jour là, comme les autres jours de la semaine, le soleil brillait par sa présence. Les gens semblaient plus joyeux, les mouettes semblaient plus rieuses, le vent plus taquin que jamais, soulevant les jupes légères, masquant les visages des mèches sauvages….
    Je me souviens de cette longue robe cintrée que je portais … bleue et blanche, à carreaux, boutonnée de bas en haut, sans manches…
    Je me souviens de cette balade que je me réjouissais de faire, à marée basse, d’une cité balnéaire à l’autre, m’arrêtant à la terrasse de l’une pour siroter un café, m’arrêtant à la terrasse de l’autre pour un soda et un petit tour aux toilettes,…
    Je me souviens de cette journée….je m’étais levée tôt le matin avec un sentiment étrange, une impression de déjà vécu, une impression de quelque chose de particulier, voire d’insolite…suspendu dans l’air,
    Je me souviens être arrivée à la gare terminus, avoir déposé un petit bagage à la consigne au cas où…Une habitude que j’avais prise depuis un certain temps… on ne sait jamais, je pouvais me plaire et décider de loger une nuit ou deux…si …on ne savait jamais ce qui pouvait arriver!
    Le long boulevard agité par les boutiques de mode et les boutiques alimentaires où se précipitaient les enfants gourmands pour les unes, les belles demoiselles pour les autres, le long boulevard avançait tant bien que mal.
    L’escalier de pierre bleue, majestueux, encombré de seaux et de pelles à ses heures et la dernière marche…. la plate-forme… la vue, magique, magnifique, grandiose, à perte de vue, cette eau opaque, variant du vert au gris, ourlée ou non de dentelle selon le vent…La Mer du Nord!
    Ce jour-là, jour de classe, pas d’enfants criants, pas de parents énervés, pas de retraités bougonnant…non, la plage était presque entière à moi, à moi seule…à perte de vue… quatre kilomètres de plage si la marée restait basse!
    Me saoulant d’air iodé, regardant d’où venait le vent… comme ivre, je me demandais déjà dans quel sens j’allais poser mes pas?
    Soleil dans les yeux, …la longue marche… puis, l’autre sens, le soleil se promenant doucement sur mon dos, sur mes jambes et mes bras alors que mes yeux navigaient tour à tour entre ciel et sable…
    C’est alors que mon regard fut attiré par quelques traces insolites, de temps à autre effacées par les stridules et réapparaissant, tels des indices mystérieux…
    Des empreintes ? Petites griffures, pâtons ornés de doigts, empreintes tantôt plus profondes, tantôt plus légères…. Et puis, des traces d’homo erectus…toutes allant dans la même direction que la mienne ! Et portant, rien, aucune ombre, aucune masse ne se distinguait à l’horizon.

    Tiens, me voilà frappée de visions ! A trop rêver, à trop imaginer, la Terre allait-elle donner vie à mes élucubrations ?

    Je continuais tranquillement cette marche, me réjouissant à l’avance de la pause que j’allais bientôt m’offrir; un thé? Un café?… une collation peut-être?
    C’est alors que je LA vis: la file d’attente!
    Clignant des yeux pour m’assurer de ce que je voyais et en m’écartant doucement, je pus, au fur et à mesure dessiner, oui, je dis bien dessiner ceux qui se trouvaient dans cette file d’attente….
    En tête, un homme, jeune encore, de longues jambes coincées dans un jean’s neuf, d’un bleu profond, terminées d’une paire de bottes frangées, une chemise en imprimé sauvage dont les pans s’envolaient tout comme de longues mèches noires. Je m’attendais à voir surgir du col une tête d’aigle…Sans que rien ne bouge, j’entendis l’air vibrer « Et que ce soit ainsi et pas autrement, c’est encore moi qui décide!»
    Mon regard se détourna, comme si j’étais coupable d’avoir ouï cette remarque acerbe.
    «Moi, je veux les plus belles demeures, dans des quartiers à la vue imprenable, sans voisins immédiats, avec des allées bordées d’arbres d’essences nobles…cela se réalisera ainsi de mon vivant, pas question qu’un autre bâtisseur s’approprie mon rêve!»
    Bien petit de taille, ce monsieur à côté de son voisin, emballé dans un manteau beige en fourrure, les yeux chafouins et les dents en avant; à croire que jamais un dentiste ne les consultât!
    Etrange, très étrange….un aigle et un castor en balade sur une plage de la Mer du Nord ! Du grand jamais vu.
    C’est alors qu’une silhouette, oh combien antipathique, se découpa en biais, vêtue d’un jogging gris cannelle, un morceau de ceinture raide s’échappant du blouson, le regard fuyant et … je n’en croyais pas mes oreilles! Dans un feulement à peine perceptible, il menaçait je ne sais qui d’un chantage odieux «Prends bien garde, si tu…. » Je me bouchai les oreilles, en espérant que cette voix n’était pas une création de mon esprit erratique…
    Ce n’est pas possible, mais d’où est issu ou – est tissus- ce défilé de personnages étranges dont j’entends les méandres de leurs envies les plus enfouies!
    Je n’avais cependant rien avalé de bizarre à mon petit déjeuner!
    Plus près de moi, dansant sur ses jambes, agitant ses bras et sa chevelure rousse, une petite bonne femme murmurant, la main collée sur son oreille… « e dois encore remplir mes armoires, mon dressing, mon réfrigérateur…je ne sais pas si j’ai de quoi tenir toute une saison, et avec les copines qui s’installent alors qu’elles déclament… je ne fais que passer, avec ces parasites qui quémandent sans troquer la moindre brindille… j’en ai assez, je trime, je trime, et vous, vous autres ! Ah, tous et toutes les mêmes…z’avez qu’à faire comme moi, prévoir, prévoir… Non, mais tu te rends compte!»
    Petite femme fourmi, ta trop grande sagesse t’égare doucettement ! Regarde ta voisine… elle s’agite moins que toi, elle a toute sa garde-robe sur le dos, troquant tour à tour son poil gris d’été contre sa couverture blanche d’hiver, les yeux brillants et couvant ses petits qui la suivent partout… Qu’implore-t-elle depuis la nuit des temps ? Un peu de compassion, un peu moins de haine… car elle est le symbole de la famille, la mère nourricière….à son corps défendant ses petits, telle la lionne qui elle, est sublimée !
    En fin de file, au plus près de moi, tête rentrée entre les épaules, mais pivotant tel un périscope, dame sagesse…. chevelure harmonieusement chiffonnée autour de son visage serein, yeux bleus à peine délavés, longue robe d’un autre temps…dame sagesse me regardait, implorant qu’un peu de douceur, qu’un peu d’empathie s’épande sur ces âmes en grande révolte, en quête de pouvoir sur les autres à défaut d’en avoir sur soi…
    Hmmm, n’étais-je pas en train d’halluciner, de me laisser emporter par des impressions, par des hallucinations au point d’animaliser des êtres humains?
    J’étais là, engoncée dans mes cogitations lorsque tout à coup…. Un choc, mou et ferme à la fois…Tous les sens aux aguets et les yeux grands ouverts, prête à aussi déverser quelque parole bien sentie contre cette ….contre ce…. qui venait de me heurter et d’interrompre la conversation avec un interlocuteur qui n’était que moi-même…
    Une silhouette ondulante, une tête qui se tourne et se penche légèrement….un regard….
    Un coup….de foudre… Je savais que ce serait lui… pour la vie….

  3. Henriette Delascazes dit :

    Perdu dans ses pensées il suivait des empreintes de pas sur la plage quand soudain il se retrouva dans la file d’attente de ses souvenirs.
    Les « petits » l’avaient forcés à « venir voir la mer », à s’installer chez eux durant quelques temps, pour qu’il se repose, disaient-ils !

    Blanc, bleu, bleu, blanc, presque gris, le ciel est couvert de cumulus poussés par le vent.
    Rose est le sable maquillé par la ligne bleue de la mer. Au loin, très loin, se devine la vie des immeubles grouillants, des bruits de rires, et aussi des pleurs, des colères.
    Léonce n’est pas habitué à voir cette mer mouvante. Il est si peu sorti de son village.
    Seul sur la plage, il suit à petits pas le long serpent dessiné par un enfant sur la grève.
    Il longe chaque méandre et chacun le ramène à son existence d’avant.
    Au temps, quels temps…? Celui d’avant, celui où Marthe était encore là pour l’aider à parcourir ce chemin difficile.
    Celui où ses enfants étaient encore des enfants, celui où il était jeune amoureux, puis jeune père.
    Il est bien loin ce temps, désormais ses jours sont peuplés de solitude ou de désarroi.
    Encore un virage, il est à l’école. Il préfère explorer le chemin à l’envers de sa mémoire : chaque pâté de sable le ramène à un souvenir, une tartine de miel ou de confiture, un jeu dans la cour de récré, puis un coquillage mauve lui évoque un pâté sur la page du cahier d’écolier. Encre violette, patins à roulettes, boules de Noël pliées dans du papier de soie. La camionnette du laitier, les parties de pêche avec son père, la cueillette des champignons ou des châtaignes à l’automne.
    Léonce murmure seul chacun des moments de sa vie. Il remonte le temps, puis revient à son grand souci.
    « Je sais bien ce qu’ils veulent tous me faire. Ils veulent se débarrasser de moi. Les petits, ils sont bien gentils, mais je ne resterai pas avec les vieux de leur maison de retraite… d’ailleurs des vieux il n’y en a pas beaucoup, il n’y a que des vieilles et elles sont très vieilles ces vieilles. Je veux retourner chez moi, après tout je suis libre. Oui c’est ça, je vais partir demain sans le leur dire. Je vais prendre le car de Toulouse, et puis celui de Limoux, et puis celui de ma maison. C’est loin tout ça. Moi, la mer je ne l’aime pas. La mer c’est toujours pareil. Il n’y a pas de jolis arbres ici. Je veux revoir ma rivière, mon saule, et aussi le vieil ormeau au fond du jardin. »
    Léonce à la nuit tombée, se décida à rentrer chez ses petits-enfants. Il était frigorifié.
    Demain il s’esquiverait en douce.
    Au matin, il se retrouva dans la file d’attente du bus.

  4. Delphine B dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait des empreintes de pas sur la plage quand soudain elle se trouva dans une file d’attente immense et si belle qu’elle se surprit à l’admirer un moment . Devant et derrière elle, chacun, les yeux fermés , dodelinait de la tête en souriant un peu . Au dessus le ciel d’un gris -bleu fané leur souriait aussi .

    Emma eut envie de s’asseoir pour mieux en profiter mais ses bottes la gênèrent . Elle cru les voir s’allonger très lentement et se concentra pour mieux les observer . Elle ne s’était pas trompée : ses chaussures grandissaient tranquillement . Arrivées en haut des cuisses, elles s’arrêtèrent , un fin nuage enveloppa Emma et elle se sentit agréablement flotter .

    Et si elle quittait le sol ? Maintenant ? Mais un son détourna son attention : trois longues notes vibraient au loin.
    Emma sourit franchement et se demanda ce qu’annonçait ce joyeux signal .

    Perdue dans ses pensées , elle ne se rendait pas compte que ses bottes rapetissaient maintenant tout comme ses jambes, ses bras , son corps entier . Elle avait à présent la taille d’un brin d’herbe .
    Le fin nuage était devenu son ciel et Emma compris alors qu’on était peu de chose sur terre. Au bout d’un moment , la fatigue la gagna, elle s’allongea dans le sable où une sorte de cuvette l’attendait .

    Elle dormit ainsi pendant des heures dans l’empreinte de son pied gauche. Comme à l’accoutumée son père avait emmené Tom à Tréguetel ce vendredi et le petit rouquin était aux anges. Son nouveau jeu le captivait : lisser le mieux possible tout le sable amassé autour de leurs serviettes . Il était déjà assez éloigné de son père quand il vit la minuscule poupée dans son lit . La peur le gagna, il ne croyait pas du tout aux contes de de fée et . . . cette chose grimaçante était vivante à n’en pas douter !

    Il hurla , plongea sur son père qui, faute de le calmer , finit par quitter les lieux, désemparé .  » Mon dieu . . . un mignon coquillage l’effraie . . . une beauté de coquillage . . .  » répéta t-il le long du trajet en secouant la tête . Tom ne dormait pas : ll fixait ses bottes qui lui semblaient plus courtes de minute en minute .

  5. Françoise - Gare du Nord dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente. Une multitude de femmes la précédait :

    Des Mathilde qui font tourner les hommes en bourrique jouaient des coudes avec des Madeleine peu ponctuelles, des Rosa latinistes crêpaient le chignon de Fanette infidèles alors que le Grand Jacques avait déserté la plage pour se faire disperser sur une des Marquises

    Des Hélène à la dégaine rustique mais au corps royal, des Jeanne généreuses et hospitalières parfois accompagnées de palmipèdes à chair comestible, des Fernande propres à susciter des rigidités n’ayant rien de cadavérique, des Margot au buste dévoilé, des Margot encore à la bravoure ou à la bravitude – on ne sait plus très bien – indéfectibles, tandis que Georges avait quitté cette plage pour reposer près de celle de Sète

    Et puis celles qui s’étaient trompées sur toutes la ligne : les femmes aux yeux bleus, celles qui passaient sans le voir, les fleurs bleues, alors que Charles l’inverti, l’inversé, le permuté avait déguerpi de cette plage pour un rivage proche de la Méditerranée
    C’est pourtant son doux visage qu’il avait dessiné sur la plage, auprès de son âme qu’il s’était assis, son prénom qu’il criait pour qu’elle revienne et elle qu’il cherchait sans trop y croire, sans trop d’espoir depuis 50 ans

    Et puis dans ce flot d’éloquence poétique, la parole malheureuse : il l’avait traitée d’épave sur du sable mouillé ! Elle regretta longtemps cet instant de fierté mal placée.
    Car le reste de sa vie, elle fut mise à l’écart bien qu’elle ne fit jamais rien pourtant pour se trouver en marge. Et personne ne prit toujours la précaution de la prendre avec des guillemets. Pas même Christophe

    Biographie d’Aline Héa « Une vie en retrait »

  6. Christine Macé dit :

    Perdue dans ses pensées, elle suivait des empreintes de pas sur la plage. Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente qui s’étirait…

    Le taxi se gare dans la zone de dépôt des passagers. Elle règle la course et se dirige rapidement vers la gare. Il fait très chaud sous l’immense verrière qui domine le hall, c’est l’été. La foule est dense : certains attendent, d’autres filent tout droit vers leur train, d’autres encore déambulent. Dans un ballet parfaitement minuté, les convois se croisent, embarquant des flots de voyageurs, en débarquant d’autres, pressés d’atteindre la sortie ou de rejoindre ceux qui les guettent à l’autre bout du quai. On se fait des grands signes, on s’embrasse. Quelqu’un demande où se trouve le métro. Tout ce brouhaha l’étourdit un peu. Elle s’appuie contre une rambarde pour consulter le panneau qui confirme le départ du train N° 3496 pour Quiberon à 13 h 40, mais pas encore le numéro du quai.
    Reprenant son bagage, elle part vers la boutique de journaux. Elle flâne un moment en jetant un coup d’œil faussement intéressé aux derniers best-sellers et finit par acheter un paquet de chewing-gum avant de revenir se placer à bonne distance du panneau d’affichage.

    Elle aime la plage au petit matin, sans familles ni baigneurs : ils viendront plus tard, les vacances ne font que commencer, ils ont le temps. La marée remonte doucement. Elle abandonne sa serviette et son sac sur le sable encore frais et marche vers le rivage. L’écume laisse sur ses chevilles de petites traces comme une fine dentelle. Les yeux fermés, elle hume l’air marin.

    Une femme la bouscule sans demander pardon : au loin une sonnerie stridente rappelle les retardataires. Attraper un train à la volée lui a toujours fait peur, un accident est si vite arrivé ! Elle espère que la femme a eu le temps de monter dans le wagon, que le chef de train a patienté une minute de plus, qu’il l’a même aidée à hisser sa valise : c’est l’été, après tout.
    Déjà 13 h 30 et toujours pas d’indication sur le numéro du quai. Pour tromper l’attente, elle se retourne afin d’examiner la gare sous un autre angle.

    Continuant de marcher sur le sable mouillé, elle remarque une marque de pas que la mer n’a pas encore effacé. Délicatement, elle pose son pied droit dedans, puis le gauche dans la suivante, et avance en sautillant. Parfois la trace se perd dans l’eau puis réapparaît à nouveau. Suivre cette foulée mystérieuse est une sorte de chasse au trésor, et elle a une envie enfantine de continuer à jouer. Oui, décidément, elle aime la plage à cette heure du jour.

    Instinctivement, elle s’est glissée dans la file qui grossit devant le guichet «accueil et renseignements». On se prend les pieds dans les bagages tout en continuant de scruter avec incrédulité le panneau qui arbore le mot fatal : «annulé». Les voyageurs s’interpellent : est-ce possible ? pourquoi le leur ? On crie au scandale, on exige une explication, la tête du responsable et la réparation du préjudice. Désormais, les aiguilles de la grosse horloge peuvent continuer à égrainer les minutes, ça n’a plus d’importance.

    Perdue dans ses pensées, elle cherche les empreintes de pas sur la plage…

    Bonne fin de semaine, Christine9

  7. Marie Pierre Robert dit :

    Perdue dans ses pensées, elle suivait des empreintes de pas sur la plage, quand,soudain, un voile épaiś embruma le soleil. L’horizon s’obscurcit. Un univers cotonneux et douillet l’enveloppa. Seul, l’écho du flux et du reflux répondait à sa voix. Le clapotis d’une douceur enivrante berçait ses pas qui trouvèrent dans les traces un berceau ajusté. Elle y trouva naturellement sa place.
    Elle chemina et se souvint : vingt ans auparavant, sur cette même plage, elle suivait ces traces qui, déjà, ne s’effaçaient pas. Parvenues au bout de la plage, elles s’incrustaient dans la roche tendre, puis poursuivaient leur chemin à travers la lande le port, le quai, marquaient de boue l’intérieur d’un bateau; et c’est à son bord qu’elle embarqua et partit , largua les amarres, qui la maintenaient liée à elle même.
    Que cherchait elle? Où allait elle? Le savaiT elle seulement ?
    Elle vagabonda en laissant ses empreinte, indélébiles. Elle s’éprit du monde, un monde coloré, grouillant, éparse, désertique, ou bucolique. Un monde où ses traces en croisèrent d’autres mais restèrent innefacables ; comme si, la planète devait se souvenir de son passage, comme si, elle pouvait revenir Sur Ses pas, à chaque instant, comme si le choix de soN chemin lui appartenait vraiment.
    Est ce cela la liberté? Quitter son monde pour mieux en cerner les contours et découvrir ceux des autres ,revenir sur ses pas et sans cesse refaire le même chemin ?s’emerveiller, s’étonner , se questionner? Penser autrement?
    C’était bien ses trace là, vieilles de 20 ans, mais elle, son âme n’était plus la même.
    Elle s’était enrichie de ces visages de rencontres, de ces pensées plurielles, de ces cultures bigarrées. Elle avait sculpté son esprit aux mille souffles terrestres, endurci ses pieds sur des terres de roche, de sable, de mousse et de glace. Aiguisé ses yeux sur des prunelle MosaiQueS. Des tourmentes violentes l’avaient rendu roseau.
    Elle tourna les talons, son chemin initiatique se terminait, elle se recroquevilla à l’intérieur des terres, de ses terres, riche d’elle même et des autres

  8. MALLERET PEGGY dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait 
des empreintes de pas sur la plage. 
Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente…
    qui lorsqu’elle arriva, se mit en marche vers la mer. Les premiers avaient déjà les pieds dans l’eau. La file avançait irrémédiablement, comme mue par une mécanique, personne ne parlait, personne ne souriait ou n’était effrayé, Tous avançaient droit devant. Elle reconnut plusieurs scientifiques, géologues, chercheurs qu’elle avait côtoyés lors de sa thèse. Elle essaya de leur demander la raison de ce rassemblement, mais son cerveau s’embrouilla.
    Elle voulut s’enfuir pour ne pas faire partie de ce suicide collectif, mais aucun membre ne lui obéissait plus.

    Ils s’enfoncèrent dans la mer avec une facilité étonnante. Lorsqu’ils furent entièrement recouverts d’eau, leur respiration resta naturelle et leur expiration envoyait des bulles multicolores comme les poissons qui les entouraient.

    Les algues se mirent à danser avec grâce, les coraux s’illuminèrent pour leur indiquer le chemin à suivre. Le paysage marin relevait de la féérie. Aucun de ces scientifiques de haut niveau n’avait découvert qu’il existât un tel joyau.

    Le temps n’existant plus, on ne sait combien dura cette marche au fond de l’eau. Ils passèrent des colonnes monumentales puis cheminèrent encore et encore jusqu’à un palais en coquillages étincelants dont aucune sorte ne leur était connue.
    Une porte à deux battants s’ouvrit pour leur permettre d’entrer. Précédés par des poissons pilotes, ils longèrent un couloir qui serpentait entre des murs incrustés de pierreries. Leurs regards ne pouvaient embrasser toutes les merveilles qui les entouraient.
    La file s’arrêta net, et comme elle était la dernière, elle ne comprit pas pourquoi. Petit à petit elle vit que les hommes se dirigeaient vers la droite en s’inclinant très bas et les femmes vers la gauche en faisant une révérence. Lorsque son tour arriva, elle se trouva face à une femme couleur d’ébène, d’une beauté saisissante, assise sur un trône de sable scintillant à une lumière provenant de poissons phosphorescents.

    La suite est bien triste. Antinea avait attiré tous ces trop-curieux dans son paradis sous-marin, prisonniers pour l’éternité. Le secret de l’Atlantide gardait, une fois de plus tout son envoutant mystère.

  9. ourcqs dit :

    Perdue dans ses pensées, elle suivait des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente,
    Souvent quand elle déambulait en bord de mer, elle laissait défiler ses réflexions sur les traces, empreintes éphémères ou durables, profondes, subtiles, pourquoi certaines l’avaient fortement marquée, elle les reconnaissaient bien ces réminiscences de l’enfance, ces impressions fugaces. Elle s’amusait de certains signes qu’elle interprétait selon les jours, silhouettes, jeux de lumière, des nuages. Allait-elle, elle aussi, laisser quelques repères fossilisés ou insaisissables ? Enfouie dans ses élucubrations, la voilà dans cette file d’attente, elle, qui a horreur du suivisme, se laisse embarquer. Au bout d’un certain temps, elle comprend qu’il s’agit d’une performance, pour qui, pour quoi, elle verra bien !! performance, instantané sans trace ………

  10. Marie Remande dit :

    Perdue dans ses pensées,
    elle suivait des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente.

    Perdue sur la plage,
    elle suivait pas à pas une file de pensées,
    grâce à leurs empreintes,
    aux aguets, en attente…

    Perdue dans une file d’attente,
    elle suivait les empreintes de la plage,
    quand soudain elle se retrouva dans ses pensées.

    Ses pas suivaient une plage de pensées en file,
    en attente de leur empreinte,
    soudain perdue!

  11. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Perdue dans ses pensées, elle suivait
    des empreintes de pas sur la plage
    Quand soudain elle se trouva dans une file d’attente…
    Elle fut surprise au premier abord,mais finit par en prendre son parti.
    On lui avait appris à être patiente et jamais au grand jamais Elle ne se serait permise de passer devant quelqu’un dans une file d’attente !
    Pourtant, celle-ci, de file, avait quelque chose de curieux
    puisqu’elle n’était constituée que d’empreintes de pas,
    des empreintes, deux par deux, une pour chaque pied, à la file indienne…
    Et ça semblait remonter très loin…
    L’attente serait longue, il faisait très chaud,
    mais bon, il fallait en prendre son parti !
    Si au moins cette file s’avançait, on pourrait avoir un peu d’espoir de parvenir au but !
    Si elle s’avançait, même très lentement !
    Mais non, décidément, cette file était tout à fait statique, et depuis le temps qu’Elle était là, à attendre, Elle n’avait pas fait un pas de plus.
    Ça devenait pénible à la fin, et Elle finit par se dire qu’elle allait partir, qu’elle reviendrait demain.
    Elle partit
    Et le lendemain donc, de bon matin Elle retourna sur la plage, suivit les traces de pas, et finit par se retrouver,là encore, dans une file d’attente.
    Mais décidément Elle jouait de malchance, parce que non seulement la file ne s’était pas raccourcie, mais il semblait bien qu’une trace de pas supplémentaire venait s’ajouter aux traces de la veille ! Elle le voyait bien ! Hier Elle était au niveau du caillou rond et de la coquille de moule cassée, aujourd’hui, elle était en arrière !
    Elle attendit encore, patiemment, sans que la file n’évolue, finit par s’impatienter et par repartir, comme la veille, en se promettant de revenir tenter sa chance demain.
    Et le lendemain même jeu, même file, mais encore plus longue,une trace de plus que la veille devant elle, c’était désespérant ! Et cette chaleur !!
    Et le manège se reproduisit les jours suivants, avec une file d’attente toujours et toujours plus longue !
    Drrrrriiiinnnnnggg !!!! fit une sonnerie tonitruante à son oreille
    Et Elle, bondissant du lit, en sueur, et éreintée, vit avec plaisir les gouttes de pluie automnale qui perlaient aux carreaux de ses fenêtres.

  12. Tissier mireille dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait
    des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente…..
    Elle regarda sans vraiment le vouloir les visages devant elle. Certains demeuraient impassibles, attendant patiemment. D’autres roulaient des yeux semblant chercher quelque chose sans sembler le trouver. Son regard se posa sur un visage qui lui sembla familier, sans pour autant parvenir à le reconnaitre. Pourtant, le trouble se fit dans son esprit. Elle en était presque sûr elle le connaissait. Un léger malaise lui enleva toute énergie. Elle tenta tant bien que mal à reprendre ses esprits. Des souvenirs enfouis dans un coin de sa mémoire ressurgissaient peu à peu. Elle ressentit lentement une excitation, son cerveau en pleine action lui fit prendre conscience que ce visage…. OUI BIEN SÜR elle le connaissait. Comme une automate, n’osant y croire elle se dirigea vers l’inconnu. Il lui tournait le dos, son regard regardant au delà de l’horizon. A près une légère hésitation elle posa la main sur son épaule. L’inconnu lentement se retourna, son visage vide d’émotion la troubla. Il la regarda sans paraitre la voir, puis petit à petit son visage se détendit, ses yeux s’illuminèrent. Un sourire d’abord timide se transforma en un véritable sourire. A cet instant elle comprit qu’elle venait de retrouver son frère dont elle avait été séparée lors de leur adoption alors qu’ils n’étaient que des enfants

  13. Perdue dans ses pensées
    Elle suivait
    Des empreintes sur la plage.
    Quand soudain,
    Elle se trouva dans une
    File d’attente…
    A contre sens

    Perdue dans ses études
    Elle suivait
    Le cours des opérations
    Quand soudain
    Elle se trouva dans une
    Division
    A découvert.

    Perdue dans ses amours
    Elle suivait
    Tout le courrier du cœur
    Quand soudain
    Elle se trouva dans une
    Poste restante
    A la une

    Perdue dans sa p’tite vie
    Elle suivait
    L’étoile du berger
    Quand soudain
    Elle se trouva comme au
    Septième ciel
    A la volée.

    Perdue dans une file d’attente
    Elle suivait ses pensées
    Quand soudain
    Elle trouva sur la plage
    L’empreinte de ses pas
    A la prochaine…

  14. Antonio dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente.

    – Excusez-moi, demanda-t-elle à l’homme qui se trouvait devant elle, vêtu d’une cape noire qui lui tombait jusqu’aux pieds.

    Il se retourna. L’homme n’avait pas de visage. Elle poussa un cri de hurlement et fit un pas en arrière. L’homme haussa les épaules et se remit dans le sens de la file.
    Elle voulait courir et revenir sur ses pas à elle mais une petite voix dans sa tête la retint.
    « Pourquoi avoir peur ? Il avait l’air inoffensif …Qui sont ces gens ? Qu’attendent-ils ? »

    Elle s’avança à nouveau, se décala à une distance raisonnable du premier homme sans visage qu’elle dépassa en le regardant à peine. Il haussa à nouveau les épaules. Il suivait un autre homme sans visage qui suivait un couple qui s’embrassait dans deux écrans de fumée, derrière une femme seule également sans nez, ni bouche, ni oreilles, ni yeux mais avec un regard qui semblait fixer la passante effrayée.
    Celle-ci s’approcha, tenta alors de lui parler.

    – Qui êtes-vous ? Que… Qu’attendez-vous dans cette file ?

    La femme remua la tête et ses mains avant de pointer devant elle avec un doigt. Elle parlait mais aucun son ne sortait d’une quelconque bouche. Voyant l’hébétude de son interlocutrice, ses mains semblaient dire « tant pis ! » et elle se remit dans sa file qui avançait très lentement.

    La promeneuse sur la plage continua de doubler sur le côté pour se diriger vers la tête de file. Elle semblait infinie. Au moins deux cent mètres encore, peut-être plus. Le même spectacle, des corps petits et grands sans faces qui s’empilaient les uns derrière les autres. Impossible de savoir s’ils souriaient, étaient tristes, aucune expression n’était perceptible, aucun cri, aucun pleur, aucun éclat de rire ou de colère.
    Pourtant ils semblaient tous la voir, l’entendre même, la sentir peut-être. Seule elle, ne les percevait pas. Pourquoi ?

    Elle avança, accéléra comme elle put, dépassa plus de cinq cents personnes qui la regardaient à chaque fois. Elle était essoufflée quand tout à coup elle reconnut devant, Christine, Michelle, Stéphanie, ses meilleures amies, elle courut puis s’arrêta net. Elle ne pouvait imaginer ne plus voir leurs visages. Elle eut un sanglot. Quand Stéphanie la première se retourna.

    – Sylvie ! … Viens avec nous !
    Sylvie sécha ses larmes et courut pour les embrasser. Elle serra chacune d’elle si fort que les filles en furent presque gênées.
    – Je vous aime ! si vous saviez !
    Elle caressa chaque visage avec un bonheur retrouvé.
    – Vous êtes belles ! Quelle plaisir de vous entendre, de vous toucher !
    – Hé ho ! … Du calme Sylvie, qu’est-ce qu’il te prend ?
    Michelle n’était pas du genre à être tripotée, encore moins par une fille. Sylvie voulait leur dire, qu’elles se retournent, parce que derrière… Mais les filles l’embarquèrent.
    – On arrive, lâcha Stéphanie. Tu partages avec nous ?
    – Hein ?
    – Bah, la vidéo !

    Sylvie arrivait devant un guichet d’une devanture qu’elle connaissait oh que trop bien. Son mur. Avec sa photo de profil qu’elle avait changé hier encore. Au dessus du guichet on pouvait lire :
    « Soyez le premier à dire que vous aimez ça ! »

    Sylvie s’arrêta. Stéphanie l’interpella :
    – Alors, tu viens ?
    Elle hocha la tête. Perdue dans ses pensées, elle suivit les pas de ses copines, sachant tous ces visages invisibles qui la scrutaient dans la file.

  15. Jean Louis Maître dit :

    Le cri
    Perdue dans ses pensées, elle suivait des empreintes de pas sur la plage.
    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente qui s‘écoulait lentement…
    Elle voulut s’en dégager, pour apercevoir ce que cette file d’attente…attendait, mais elle se rendit compte qu’elle ne pouvait s’écarter de l’alignement ainsi formé.
    Elle décida alors de s‘approcher de la personne qui la précédait, mais, de la même façon, elle comprit qu’elle ne maîtrisait plus vraiment son allure : la personne qui marchait devant elle semblait maintenue à une distance supérieure à l’allongement de son bras.
    Elle le rabaissa.
    Elle voulut s’arrêter.
    En vain.
    Se retourner, alors ?
    Impossible.
    Ce mouvement ne lui appartenait plus.
    Appeler, interpeller, crier ?
    L’air n’avait plus aucune épaisseur.
    Elle ouvrait bien la bouche, mais plus rien ne venait désormais faire vibrer ses cordes vocales.
    Elle demeura alors la bouche ouverte, parvint à plaquer les deux mains sur ses oreilles, tandis qu’au loin, le ciel devenait orange.

    A force de marcher, la file avait rejoint l’estacade.
    On embarquait…

  16. Durand Jean Marc dit :

    Perdue dans ses pensées elle suivait des empreintes de pas sur la plage.

    Quand soudain, elle se trouva dans une file d’attente.

    Zut, se dit elle, c’est bien la peine de venir s’isoler à la mer pour retomber dans

    le piège du troupeau.

    Elle allait repartir quand elle surprit la personne devant elle, pleurant.

    C’était un monsieur d’un âge certain, au pantalon improbable, à la chemise

    déboutonné. La file grossissait, les gens étaient d’un invraisemblable calme. On

    se taisait comme jamais on ne s’était tu. En observant de plus près, elle

    distingua des étrangers, des américains, des africains, des asiatiques.

    Elle ne savait pas pourquoi autant de gens s’étaient réuni. Elle n’avait aucun

    souvenir d’un événement à suivre. Elle n’aurait pu parler de spontanéité non

    plus. Ca devenait génétique, cette inscription dans la procession.

    Elle marcha ainsi longtemps, longtemps, le temps de voir passer deux

    soleils et deux lunes. Personne ne s’arrêtait, pour un quelconque besoin. Pas

    de remplissage, pas de vidange. Pas de fatigue, non plus. Et pas d’étonnement!

    Au troisième jour de cheminement, elle sentit le but tout proche.

    Devant, elle pouvait apercevoir certains se recueillir, baisser la tête, caresser

    une dernière fois du regard la forme allongée sur le sable.

    Quand arriva son tour, elle comprit comme tout le monde.

    L’homme avait enfin décrypté le langage des cétacés. Et celui ci avait envoyé un

    dernier message clair aux humains.

    « Face à vos dégâts, étant le dernier individu de ma race, n’ayant plus la

    possibilité de me reproduire, je préfère en finir »

    La femme reprit sa marche. Les autres avaient un peu envie de parler.

    Beaucoup craignaient de dire n’importe quoi.

    On était en 2036!

    Tous s’interrogeaient sur la prochaine race échouée.

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