Exercice inédit d’écriture créative 159
Un crayon neuf se rendit chez un vénérable taille-crayon pour être circoncis.
Une fois le rituel effectué, le très honorable taille-crayon lui dit : » Voilà, tu es prêt, mon petit, à vivre ta vie de crayon.
» Que dois-je faire pour la réussir » demanda alors le jeune crayon
» Pour réussir une vie de crayon mon garçon…
Imaginez la suite
Un crayon neuf se rendit chez un vénérable taille-crayon pour être circoncis. Une fois le rituel effectué, le très honorable taille-crayon lui dit :
» Voilà, tu es prêt, mon petit, à vivre ta vie de crayon.
» Que dois-je faire pour la réussir » demanda alors le jeune crayon
» Pour réussir une vie de crayon mon garçon…
Il me semble, dit le Vénérable Taille-crayon en polissant sa lame, que ces quelques conseils pourraient t’être précieux :
Primo :
Garde bien en mémoire que tu dois être circonscrit, circonspect, circulaire et circonstancié. En respectant ces conditions tu survivras dans le monde impitoyable des hommes !
Secundo :
Être toujours au bon endroit, au bon moment, avec la bonne personne, cela garantira la réussite de ta vie.
Tertio :
Accepter un paradoxe : nouveau-né, tu seras de taille XXL, adolescent, M, adulte, S et finalement expert, tu seras XS.
Enfin, te trouver un nom. Que dirais-tu de Cray Pencil ?
Cray mémorisa les recommandations du Vénérable Taille-crayon et rejoignit Paris à grandes enjambées. Il se présenta dans de nombreuses papeteries. Tantôt, le patron le snobait car il venait de la province, tantôt, on le trouvait trop prétentieux quand il faisait état de ses objectifs et de ses qualités.
Finalement il dégota une très jolie papeterie qui sentait bon la mine de plomb, l’encre et le papier.
Le patron l’installa confortablement dans un petit pot de grès, sur le comptoir, avec d’autre crayons aux couleurs chatoyantes.
Au fil des jours, au fil de semaines et des mois, écoliers, étudiants, professeurs, dessinateurs passaient à la papeterie, jetaient un coup d’œil sur le pot de crayons puis demandaient de l’encre violette, du papier pelure ou un cahier quadrillé …
Les grandes vacances arrivaient, les crayons ne partiraient pas…il faudrait sûrement attendre septembre pour revoir du monde.
Cray se trompait, car, un beau jour, un bel ingénieur se présenta à la papeterie et son regard circonspect se posa sur le pot de grès. Il tendit la main, la mine de Cray battait la chamade… la main dansait au-dessus des têtes, les effleurait et finalement, Gustave choisit Cray. Il ajusta ses lorgnons pour bien étudier la mine. Elle était parfaite, l’habit impeccable se lovait dans la main…
Assis à sa table de travail, Gustave sortit une boîte de crayons et continua ses griffonnages, ses esquisses, ses projets, ses plans. Les mines crayonnaient, les crayons s’usaient, les gommes s’activaient à une vitesse folle. De schémas en calculs, de calculs en croquis, la tâche avançait, lentement, mais sûrement. Lorsque tout fut au point, Gustave prit avec mille précautions « son » crayon et dessina définitivement le plan de la construction pour laquelle il avait été sollicité.
Lorsque Cray tenta de contacter le Vénérable Taille-crayon pour lui dire que ses recommandations s’étaient avérées pertinentes et le remercier, il apprit avec tristesse que le Vénérable était passé de vie à trépas.
Ainsi donc, tout s’était déroulé et se déroulait encore comme prévu, sauf que ….
Au dernier moment, un collègue ingénieur et facétieux chipa le tout petit bout de crayon de Gustave. Celui-ci fut un peu dépité car il aurait bien voulu garder un souvenir de cette grande aventure. L’ami lui fit un clin d’œil et leva son pouce en signe de victoire.
Si, un jour, vous allez à New-York, regardez bien la tablette que tient la Statue de la Liberté… un tout petit bout de crayon y est incrusté…
Un crayon neuf se rendit chez un vénérable taille-crayon pour être circoncis.
Une fois le rituel effectué, le très honorable taille-crayon lui dit : » Voilà, tu es prêt, mon petit, à vivre ta vie de crayon.
» Que dois-je faire pour la réussir » demanda alors le jeune crayon
» Pour réussir une vie de crayon mon garçon, veille à tes fréquentations. C’est la chose la plus importante pour un crayon. Entoure-toi uniquement de belles lettres, de bons verbes, de majestueuses expressions ou de subtiles mots d’esprit. Lie-toi avec des phrases accueillantes qui exalteront ta mine. Sois souple, malléable, pratique, toujours prêt à l’emploi, toujours partant pour de nouvelles aventures littéraires. Complice des petits gribouillis intimes de bout de table, confident des remue-méninges, courtise les idées et couchez-les ensuite comme un gentleman sur une exquise feuille de papier, un petit carnet, un cahier d’écolier…qu’importe, pourvu qu’il y ait l’ivresse. De la verve et du sens. Et de l’émotion aussi. Vois-tu mon garçon, ta mission, en tant que crayon, est de toucher celui qui lit tes écrits. C’est ainsi que ta mine s’épanouira et que tu pourras exalter tout ton potentiel. Fuis les mots grossiers, les menaces, et autres propos haineux ou générateurs de conflits. Si tu arrives, tout au long de ta carrière, à garder la mine droite, à plutôt écrire des textes inspirants, alors tu seras sur le bonne voie pour réussir ta vie. Et si un jour, dans tes vieux jours, tu n’arrivais plus à compter le nombre de fois où tu as écris : « je t’aime »…Alors plus de doutes possibles : ta vie aura été comblée !
Halima BELGHITI
Un crayon neuf se rendit chez un vénérable taille-crayon pour être circoncis.
Une fois le rituel effectué, le très honorable taille-crayon lui dit : » Voilà, tu es prêt, mon petit, à vivre ta vie de crayon.
» Que dois-je faire pour la réussir » demanda alors le jeune crayon
» Pour réussir une vie de crayon mon garçon il faut avant tout que tu sois capable de t’adapter car tout dépend de la personne qui va t’adopter.
Si c’est un enfant qui t’adopte la vie sera sans contrainte, tu rempliras des pages de gribouillis, et de dessins. Il te faudra être solide, tu risques de souvent tomber de la table, ta vie sera brève mais bien remplie !
Si c’est un architecte qui t’utilise alors il faudra filer droit, être précis, et être toujours bien taillé. Il faudra que tu acceptes l’ordre, la rigueur mais tu dois être prêt à être un jour remplacé par plus performant que toi !
Si c’est une jeune fille qui te place dans sa trousse rose alors tu seras le confident de ses premiers émois. Tu vas passer des heures à dessiner des fleurs et des cœurs. Tu écriras des mots d’amour à n’en plus finir, mais attends toi à ce que du jour au lendemain elle te jette et préfère un stylo à l’encre bleu des mers du sud!
Si c’est une retraitée qui t’adopte ta vie sera austère et ennuyeuse. Tous les jours à 10h tu aligneras des lettres dans des grilles de mots croisés, à 10h30 elle te rangera immanquablement dans le même tiroir jusqu’au lendemain !
Un menuisier lui de fera vivre en équilibre sur son oreille. Ton terrain de jeu sera des planches, tu noteras des repères, des chiffres, traceras des traits, mais lui il te sera fidèle jusqu’à ton dernier souffle !
Si tu tombes entre les mains de quelque garnement qui déteste l’école alors tu risques de ne pas beaucoup remplir ton rôle de crayon, tu seras peut être son souffre douleur et tu risques de finir déchiqueté en petits morceaux ou piétiné rageusement ou bien encore un jour confisqué par le professeur car tu auras été transformé en catapulte !
Alors tu as bien compris mon petit, ta vie ne tiens pas seulement à ta bonne mine, mais bien plus à la main qui t’adoptera !
geneviève Tavernier http://mesmotsdoubs.blogspot.fr
Méfiance si on te dit : »t’as bonne mine ! »
Choisi bien ta trousse ou ton plumier…
Attention à la gueule de bois
à moins que tu sois en plas-toc
fais gaffe aux oreilles pleines de poils
et au fond de cartables
c’est jamais très clean
Envoyé par H D
Pour réussir une vie de crayon respecte ces 5 conseils :
1 – Accepte une main pour te soutenir et t’accompagner.
Seul, un crayon ne sert à rien.
2 – Sois toujours bien affûté, c’est essentiel pour écrire de belles pages.
3. Accepte d’user ta mine. Ce sera parfois douloureux, mais c’est ainsi qu’on s’améliore.
3 – Pense à tirer parti de ta gomme pour corriger tes erreurs
4 – Résigne-toi à diminuer insensiblement
5 – Consent à lâcher prise copeau pat copeau
« Pour réussir une vie de crayon mon garçon, il te faudra avoir une bonne éducation, une belle élocution, un brin d’ambition, beaucoup d’imagination. Tu apprendras l’orthographe et la conjugaison, connaîtra de belles citations. Surtout, n’écris pas comme un cochon, écris en toute saison, sans discontinuation, avec inspiration. Ne dédaigne aucun support, de la partition au papier brouillon. Ainsi, mon garçon, la main qui te tiendra n’aura pas besoin de la gomme qui efface tes mots sans façon. »
©Margine
Pour réussir une vie de crayon, mon garçon, faut avoir un dessein, ça va de soi, et les traits d’un caractère raffiné, pas de cochon comme ton père, à la mine joyeuse, d’une belle couleur comme la tienne, fine et pas trop grasse si tu veux plaire.
Un bleu comme toi devrait rencontrer une petite jaune, histoire de vous mettre au vert et vous tailler la part belle à minauder dans une revue de coloriage.
Ca paie bien aussi les compagnies de crayons de couleurs. J’ai connu une boite qui a parcouru tout le cycle primaire avec succès.
Par contre s’il est une chose que tu ne dois jamais accepter, je dis bien jamais… c’est de te laisser mâchouiller le derrière !
– « … pour être circoncis », argh ! Quelle horreur ! Fais gaffe, parfois les métaphores conduisent à des solutions irréversibles et changent la vie, en mieux ou pas. Tant qu’il n’y a pas d’obligation anatomique tu gardes tout. Ce qui est bon pour un crayon n’est pas bon pour toi !
– T’es sûr ?
– Quasiment. Moi je te dis que tu n’as pas besoin de ça mon petit bonhomme.
– Je pensais que…
Il lui coupa (qu’on se rassure…) la parole.
– Encore un qui pense en l’air. Quelle idée tordue quand même !
– Oui, mais comment savoir ? Comment savoir s’il y a obligation ?
– Eh bien, essaye, merde ! Tu prives tout le monde sinon. Les copines et toi le premier.
– Oui mais, je croyais que… enfin, le chapeau de la marionnette…
– Aaaah ! Il est rigolo lui… Mais tu deviens étouffant, là. J’insiste, mon avis c’est : « Jamais de la vie ! ». Redis-le avec moi, lentement, articule : Ja-mais-de-la-vie… la-vie. Tu entends le dernier mot : la vie. Eh bien, la vie c’est plus sympa avec le petit bibi s’il n’y a pas l’obligation. Tu verras, aussi bien les filles que les garçons, tout le monde s’amuse bien avec la marionnette et son costume complet. Selon le cas, le chapeau, il se range de lui-même, ou, on l’enlève, on le remet. On l’enlève, on le remet… on l’enl… oui bon, t’inquiètes, tu verras ça par toi-même. Maintenant mets ça dans ta petite tête : que tu sois esseulé ou accompagné, ce chapeau est toujours de bonne compagnie et il fait son boulot avec les bonnes compagnes.
… Après ce passage initiatique, me voilà face à un haut mur de questions. Je doute, je remets tout en question. Qu’est-ce qu’une vie réussie ??? Mes ancêtres HB ont laissé des traces, des histoires, dois-je rester dans la même ligne ? Devenir un scribouillard prolixe, ou pas, noircissant des feuilles et des feuilles, ou désespérant devant la page toujours blanche ? Je me vois plutôt dans les jeux d’ombre et de lumière, dessins et esquisses tout en nuances, artiste inspiré , novateur ! et je rencontrerai des comparses couleur ou pastel pour les touches finales. Mais la frivolité me convient mieux et le domaine des cosmétiques m’interpelle vraiment , poésie, sensualité, ébaucher des contours des lèvres, courbes de sourcils, jeux sur les regards profonds ou espiègles ! souligner, gommer c’est vraiment la vie, les contacts… le rêve, mais attention à ne pas s’emmêler les crayons !
« Pour réussir une vie de crayon, mon garçon…il fallait penser à te tailler…avant
d’être circoncis…si,si! »
D’abord pour réussir une vie de crayon mon garçon, As-tu choisi ta mine ?
C’est d’une extréme importance.
Une mine 7H ? Et tu vivras longtemps, sans recourir souvent à mes services car elle est très dure. Elle va trouer ton papier si tu appuies un peu fort pris dans tes élans créatifs…
La 3H serait légèrement plus douce.
HB danse d’un pied sur l’autre, ni dure ni tendre ! Tu écris facilement, c’est un peu l’ennui.
Alors la 3B ? Elle te réveille la coquine.
Et puis tu passes à la 6B. Là, ta vie sera courte, tu auras sans cesse besoin de moi, elle se raccourci à la vitesse 6B… Mais, mais cette mine tendre te permettra des grandes envolées sur le papier. Tu pourras facilement te lâcher. La joie, le plaisir, le bonheur, la vie quoi.
Jusqu’à ce que mort s’en suive !