Écrivain public, un métier ou une passion ?
On m’interroge souvent sur le métier d’écrivain public, n’ayant jamais exercé cette activité et manquant d’information sur ce sujet, j’ai sollicité Christine Macé, écrivaine public expérimentée, pour nous en parler.
Écrivain public : un (vrai) métier ou davantage une passion ? Je dirais les deux.
» Un métier car il requiert des compétences qui s’acquièrent avec le temps, au fur et à mesure des demandes. Dans mon cas, je n’ai pas suivi de cursus spécifique : aimant les mots et les livres depuis longtemps, et ayant acquis une expérience professionnelle en communication écrite que j’estimais suffisante, je me suis tout bonnement lancée.
Administrativement, c’est assez simple : après avoir choisi un statut de micro-entreprise en libéral, j’ai opté pour celui d’auto-entrepreneur, moins contraignant au niveau des charges.
Il ne faut malheureusement pas compter faire fortune et c’est là qu’intervient la passion (la prudence aussi qui vous conseille d’avoir une activité annexe, plus régulièrement lucrative).
Le sens du service est indispensable mais attention : il est important de savoir se protéger car les clients n’hésitent pas à vous abreuver de leurs soucis et autres tracas quotidiens (parfois très personnels), d’autant plus si ces détails sont liés au travail demandé. Vous apprendrez vite à mettre des limites à cet envahissement, tout comme à faire respecter le planning de travail et, bien évidemment, exiger le règlement d’une prestation.
Beaucoup n’imaginent pas le temps et les recherches nécessaires pour leur fournir un travail de qualité : ils croient tout bonnement qu’on fait ça en deux temps trois mouvements.
La planification est un point crucial à imposer à vous-même comme à votre client pour arriver au terme du contrat dans de bonnes conditions, y compris physiques : gare au stress et aux cavalcades de dernière minute !
Écrivain public depuis une dizaine d’année, je réponds à toutes demandes de travail écrit, qui vont du CV à la biographie en passant par les rapports de stage ou les travaux de co-écritures sur des manuscrits. J’aime cette diversité : aucune demande ne ressemble à la précédente, tout comme chaque demandeur est différent.
Ce challenge rend le métier passionnant, rien n’est jamais gagné d’avance. Savoir écouter et reformuler est indispensable pour bien cerner la demande.
J’essaie le plus souvent possible de définir un objectif précis avec mon client : écrire pour écrire ne sert à rien, sauf à se défouler.
Une fois que tout est clair entre nous, et que j’ai obtenu son aval, je peux commencer à travailler pour le client. Et c’est toujours un plaisir créatif.
J’espère vous avoir apporté quelques éclairages sur ce vieux métier, qui a toujours sa raison d’être, et peut-être aussi l’envie de le pratiquer vous-même, ce que je vous souhaite. »
Christine Macé
Plus d’infos ou un travail à lui confier : Ch5mace@aol.com
Vous exercez un métier rapport avec l’écriture ou la lecture ?
Comme Christine Macé, faites-nous part de votre expérience.
Merci d’avance, Pascal Perrat
ah bon! il faut avoir des diplômes pour devenir écrivain public?je ne savais pas ça
ah bon, il faut des diplômes pour devenir écrivains publics ? Je ne savais ça.
Bonjour Chantal
Je ne crois pas, mais dans notre pays il faut s’attendre à tout concernant les diplômes obligatoires pour avoir le droit de travailler.
Posez cette question à Christine, elle saura mieux que moi : Ch5mace@aol.com
Bonjour, faut-il obtenir un diplôme avant d’exercer le métier d’écrivain public ? Merci par avance, de votre réponse.
Bonjour Dominique, oui nous sommes des « artisanes des mots » et fières de l’être. Je serais bientôt comme vous en « grandes vacances » et je vais peut-être me pencher davantage sur une plus large communication de notre activité. Si vous voulez partager votre expérience, vous pouvez me joindre directement sur l’adresse mail indiquée plus haut. Belle écritures.
J’ai ouvert une activité d’écrivain public à Caen, il y a trois ans, lors de mon entrée en retraite. Cette courte expérience me permet de partager entièrement ce que dit Christine Macé. Le plus difficile est de se faire connaître, or il y a d’évidents besoins. Et même avec les revenus modestes que procure cette activité noble, c’est toujours un plaisir de prendre la plume pour les autres.
Merci Alexandre et Sylvie pour vos sympathiques commentaires.
OBeaut, les écrivains publics que je connais ne sont pas aidés financièrement, ils font ce métier parce qu’ils l’aiment, et pour continuer à le faire, ils font aussi autre chose : c’est un choix, celui de « gagner » sa vie dans le meilleur sens du terme.
Merci pour cet éclairage sur un métier qui fait souvent rêver. Au moins, c’est clair, on ne peut pas en vivre. Je crois d’ailleurs que la plupart des écrivains publics sont aidés financièrement par le Conseil Général ou autre.
Merci pour ce billet très intéressant. Voilà un métier qui a vraiment un sens et une utilité à toutes les époques. Je vous admire pour les qualités d’écoute, de patience et de rigueur et les qualités humaines certainement indispensables pour traduire tous ces fragments de vie en mots.
Un bel éclairage, merci beaucoup !