Déployer les zèles de son imagination (1)

Commençons par lire cette courte histoire de mille-pattes :

Il était une fois un mille-pattes qui dansait merveilleusement bien.
Quand il dansait, tous les animaux venaient l’applaudir, excepté un moustique qui le jalousait.
Plus le temps passait, plus le mille-pattes connaissait la gloire.
Le moustique, ne le supportant pas, échafauda un plan diabolique.


Il écrivit cette lettre au mille-pattes : « Je suis un fervent admirateur de votre art inégalé de la danse. Grâce à un talent incomparable, cet art si difficile atteint la perfection, vos mille gracieuses pattes le subliment.
Aussi je me permets de vous demander quelle technique vous employez pour vous souvenir de lever au bon moment, la 608e patte gauche, alors que vous devez en même temps, baisser la 31e patte droite ? Et surtout quelles pattes vous lancez quand vous attaquez une danse ? Est-ce la 24e droite et la 538e gauche, ou la 728e gauche et la 40e droite ? au bon moment ?
Maître, j’ai hâte de connaître les secrets de votre art.
Respectueusement. »

Quand le mille-pattes, qui ne s’est jamais posé ces questions, reçut la lettre, il s’interrogea longuement pour savoir comment il procédait exactement pour danser. tant et si bien, qu’il se trou:va paralysé pour le restant de ses jours.

C’est ce qui arrive quand l’imagination est bridée par trop de réflexion et de raison

TLI : Trouble de l’Imagination Limitée.

Savez-vous ce que font les hommes pour tenir prisonniers les oiseaux ?
Ils leur coupent les ailes qui leur permettent de voler. Après tout, un oiseau en cage n’a plus besoin de voler et risque de se blesser contre les barreaux.

L’imagination, tel un oiseau, est faite pour s’envoler. Nous verrons, mercredi prochain, comment faire pour que notre imagination vole à tire-d’aile. Comment éviter qu’elle ne vole en rond. Quels sont les troubles de l’Imagination Limitée.

“ Qui n’a pas d’imagination n’a pas d’ailes. ”
Mohammed Ali

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

9 réponses

  1. Malika dit :

    Oups! « quelque » en deux mots !

  2. Malika dit :

    Merci Pascal, oui, ne pas trop réfléchir et ne pas laisser des personnes mal intentionnées, quel que soit leur statut, miner notre confiance ! En avant toute !

  3. Françoise - Gare du Nord dit :

    Merci Pascal pour cette belle leçon. Pauvre mille-pattes ! Parfois, il ne faut pas se poser trop de questions et ne pas laisser la raison envahir notre imagination
    Ne coupons pas les aîles de l’imagination des enfants

  4. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 En lecture comme en musique on nous conseille de lire à l’avance sinon, on se bloque sur un mot ou une note. C’est l’analyse, quand on veut prendre ‘ possession ‘ de la note ou du mot… D’où les eu…. donc… d’accord…et… En fait c’est le moyen de défense -je pense- à la nôtre ou à ce mot pour ne pas se laisser captiver ! Il en va de même pour les gestes 🐀

  5. Merci Pascal pour cette belle leçon d’écriture. Oui. L’imagination est comme l’intuition, il faut l’entretenir en la nourrissant de 36 manières (par la nature, la musique, la danse, le jardinage… tout ce qui élève l’esprit) mais sans lui prêter trop d’attention sinon elle nous glisse entre les doigts…

  6. mijoroy dit :

    C’est sûr qu’un mille-pattes qui oublie quelle patte levée pour danser un quadrille ou un tango, bah cela doit être embarrassant. Très bonne idée.

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