Brèves sur l’écriture et la lecture
- 10% de de la population ne maîtrise pas plus de 500 mots
- L’éventail des mots employés se rétrécit de plus en plus.
- L’adverbe Ne marquant la négation se meurt.
- Supplantés par l’expression « multiplier par », les verbes, doubler, tripler, quadrupler, etc., ont disparu du vocabulaire journalistique, politique et professionnel.
- On lit de moins en moins de romans, mais de plus en plus de BD, mangas « fantasy » et « Comics »
- Le fossé s’agrandit entre la littérature populaire (grand public) et la littérature exigeante.
- 31% des français sont de grands lecteurs, plus de 20 livres par an. Ce sont majoritairement des femmes et des plus de 65 ans.
- 50% des français lisent un peu, beaucoup, passionnément, tous les jours
- 92% avouent ne lire qu’un livre par an.
- Les petites maisons d’éditions sont de plus en plus nombreuses. Cela grâce aux progrès techniques et aux faibles couts de fabrication d’un livre.
- La guerre fait rage entre l’autoédition et l’édition traditionnelle. Un livre sur quatre a été auto-publié ou édité à compte d’auteur en 2017
Sources : Centre National du livre, Livres hebdo, n° 1201 et 1203, Télérama n° 3609, Marianne, octobre 2018
Pour avoir vécu 5 ans au Québec, je peux dire que le Français là-bas est loin d’être resté une langue ‘pure’. Leur parler est truffé d’anglicismes, ils ont néanmoins le mérite de créer des mots nouveaux en adaptant souvent l’anglais, ex : e-mail chez eux c’est courriel, spam c’est pourriel etc …
à l’inverse, exemple d’une expression utilisée systématiquement pour donner rendez-vous à quelqu’un au coin de telle et telle rue, on vous dira « J’vas te waiter sur le corner » (to wait = attendre, corner = le coin)
le Québec mérite qu’on lui tire chapeau bas pour avoir su préserver notre langue et qu’on cesse de se gausser de leur accent (très proche de celui du patois normand, région où de très très nombreux Québécois trouvent leurs origines.) Paradoxe : aux USA, la langue est mêlée d’énormément expressions françaises n’ayant pas l’équivalent anglais, notamment « rendez-vous ». Combien de fois on trouve dans la littérature des Etats-Unis la mention ‘*en français’ dans le texte. J’utilise USA parce que les Canadiens français disent à juste titre qu’eux aussi sont des américains, ils utilisent le terme d’Etatsuniens pour se différencier des citoyens des 50 états, les ‘States’ comme ils disent.
En tout cas bravo à eux pour avoir su conserver tant et tant de mots de vieux français très parlants ayant disparu de notre vocabulaire.
Un ‘maudit français’ qui part s’installer au Québec devra compter un minimum de 6 mois avant de comprendre et d’être compris. Au bout de quoi, il réalisera qu’en prenant le vocabulaire, il en aura pris l’accent et les expressions sans même s’en apercevoir.
Bonjour, je propose de remplacer le mot »blog » par celui de « partage ». Qu’en pensez-vous ? Après tout, n’est-ce pas e que l’on recherche à vous lire ? Quant à l’appauvrissement du vocabulaire constaté au fil du temps, au moins pourrait-il être compensé par une syntaxe correcte… Même pas !
Tout ceci est triste pour la culture, heureusement que les blogs existent et en particulier Entre2lettres. Dommage qu’il n’ait pas été trouvé d’équivalent français à cet anglicisme.
J’en profite pour dire, ou plutôt écrire que l’appauvrissement du vocabulaire va de pair avec celui de la langue française, remplacé par un anglais basique. J’ai vu sur un panneau d’affichage dans la ville où j’habite que prochainement, il va y avoir des french days ! Après le black friday de novembre, voici les jours français printaniers.
Toute la publicité déverse des anglicismes à tour de bras. Et l’art cinématographique ne faillit pas à la règle puisque la majorité des titres des films étrangers ne sont plus traduits en français.
S’agissant de la lecture, j’ai sursauté en apprenant que 31% des Français sont de grands lecteurs en lisant plus de 20 livres par an, mais par contre qu’ils sont 92 % à ne lire qu’un livre par an ! J’avoue ne pas comprendre…
L’emploi d’anglicismes est révélateur: c’est un manque de créativité et un irrespect de la langue française,
nous devrions prendre modèle sur les Québécois si inventifs pour défendre le français.
Merci pour cette remarque sur le % de lecteurs, comme quoi il faut toujours se méfier des statistiques. Amicalement, Pascal
Je propose « partage » pour remplacer le mot « blog »…
Merci Pascal pour tes remarques concernant Guillaume Musso. Il est vrai que je me suis limiée à son style et pas assez vanté son imagination et sa créativité
Ma philosophie est:
« Elle était belle et intelligente. Elle aimait Mozart, Bach et les Beatles… Et moi. »
Et un feed-back:
https://entre2lettres.com/combien-de-mots-connaissez-vous/
J’aime et j’adhère à l’écriture-balade…
Merci Pascal, bonne journée !
Pour revenir sur le fossé entre « la littérature populaire (grand public) et la littérature exigeante » :
la compagne de mon fils journaliste a interviewé récemment l’écrivain Guillaume Musso. Celui-ci est conscient des commentaires peu élogieux voire méprisants émanant de critiques « intello » qui pleuvent sur la qualité de son écriture.
Il s’en défend avec le succès public : meilleurs ventes, ouvrages traduits dans plusieurs langues,
Je rajouterai que ses romans inspirent les cinéastes avec 3 adaptations cinématographiques à l’heure actuelle.
J’ai lu un seul livre de cet auteur dont j’ai oublié le titre et gardé un faible souvenir hormis que je m’y étais ennuyée, me jurant de ne plus jamais le lire
Peut-être devrais-je lui laisser une seconde chance ? Avec quel livre ?
Les auteurs de littérature grand-public ne sont pas des stylistes ni des penseurs mais de grands créatifs ils savent inventer et raconter simplement des histoires captivantes. Un don réservé à un très petit nombre.
Bonjour !
Il y a quelque chose que je ne comprends pas : si 31% des Français sont de « grands lecteurs », comment peuvent-ils être 92% à ne lire qu’un livre par an ?
Bonne journée !
Merci pour cette remarque, comme quoi il faut toujours se méfier des statistiques. Amicalement, Pascal
C’est effarant la diminution du vocabulaire et la diversité enrichissante qui se perd.
Bonjour, je vous suis de loin en silence depuis quelques temps… Toujours amusée par ce qu’on appelle des grands lecteurs : 20 livres par an ??? Mais cela ne représente pas du tout ce que lisent les « grands » lecteurs !
Les grands lecteurs ou plutôt les grandes lectrices que je rencontre lisent en moyenne un livre par semaine. Je ne sais plus qui a dit : « les statistiques c’est comme un bikini ça montre tout sauf l’essentiel… » Amicalement, Pascal
🐀 Souvent, lorsque je vois un livre adapté au cinéma, je perds mes propres images qui s’étaient imposées au fil des pages. Si je le reprends dix ans plus tard, les mêmes images se superposent bien que la compréhension du texte ait changé. Hélas, entre temps j’ai vu un film sur ce livre, les plans du cinéaste prennent le pas sur mon imaginaire, simplifié presque décodé. On m’a changé mon histoire, la curiosité n’est plus la même.
Il en va de même pour la musique dite classique qui elle, sert de support publicitaire à du jambon ou des bagnoles que de toutes les façons on n’a aura pas les moyens de se payer… Et ce n’est pas le plus grave ! On touche le fond quand on entend la sublime Traviata et qu’une personne dise : ah tient C’est la musique du jambon et que les gosses reprennent en chœur : moins salé. Il est meilleur !!!
Hélas! C’est la qu’est l’os!🐀
… Quitte à faire bondir, ma réponse serait:
« Où est le problème? » … Si la publicité est une porte d’entrée pour découvrir la musique classique, on ne peut que s’en réjouir!
La valse n°2 de Chostakovitch a été une découverte, même pour certains mélomanes… et c’était une publicité pour une banque!
Les Danses Polovtiennes (Prince Igor) de Borodine, ont fait rouler les pneumatiques sur les écrans…
Un petit bonhomme qui court sur sa feuille après son imagination : en voilà un sujet d’écriture ! Je le vois déjà qui, n’ayant pas trouvé d’idée neuve, arrive au bord de sa feuille et se jette dans la crevasse de l’inspiration perdue. On le retrouvera 40 ans plus tard figé dans le glacier d’un fondant au chocolat.
Je crois que je dois soit picoler, soit lire un peu trop, je vais essayer de mélanger les deux.
Attention au(x) pièges(s) de l’auto-publication !
Vous dites :
« Le fossé s’agrandit entre la littérature populaire (grand public) et la littérature exigeante.
(…) Les petites maisons d’éditions sont de plus en plus nombreuses. Cela grâce aux progrès techniques et aux faibles coûts de fabrication d’un livre.
(…) La guerre fait rage entre l’autoédition et l’édition traditionnelle. Un livre sur quatre a été auto-publié ou édité à compte d’auteur en 2017. »
Tout cela est lié, mais également lié à ce que vous annoncez précédemment au sujet de la paupérisation de la langue. Si l’auto-publication, souvent coûteuse pour les auteurs, est devenue monnaie courante, elle ne fabrique que rarement les écrivains de demain. Ce n’est donc pas une bonne chose en soi car elle contribue, à de fort rares exceptions près, à appauvrir notre langue. En revanche, elle satisfait les amours-propres et permet aux « publicateurs » (le nom d’éditeur me semble mal convenir en l’occurrence) d’en vivre fort correctement.
J’en veux pour preuve ce « roman de gare » acheté justement à l’occasion d’un voyage en train, probablement issu de l’auto-publication, et que j’ai refermé au bout de deux chapitres pour ne plus jamais l’ouvrir 1) parce que les personnages et les situations étaient déjà trop nombreux à ce stade et – était-ce aussi la faute du train –, on s’y perdait un peu ; 2) parce qu’il était abondamment garni de fautes de toutes sortes.
J’en veux pour preuve aussi ce qu’il m’est donné de voir chaque jour sur mon bureau… et que je dois toujours plus corriger, malaxer, reformuler, enrichir, ponctuer…
Même s’il y a des exceptions, et c’est heureux, combien de livres sont publiés chaque année sans jamais être a minima retravaillés par leur auteur. Or la plupart auraient besoin de mille fois mieux, j’entends par là l’intervention d’un correcteur professionnel expérimenté doté de solides connaissances en matière d’orthographe, de typographie, de syntaxe, de grammaire, de ponctuation, de style…
Il arrive même que certains auteurs, convaincus d’avoir écrit le roman du siècle, ne se relisent même pas, ou si peu, se contentent d’un petit nettoyage à coups de « correcticiel » et s’engagent dans la voie de l’auto-publication par le biais « d’éditeurs en chambre » qui, ayant senti le (bon) vent venir et humé la bonne affaire (aubaine ?), s’empressent de faire leur beurre sur le dos de ces personnes crédules et bien trop pressées de publier.
Il s’ensuit forcément de vives déceptions, des blessures d’amour-propre et des rancœurs tenaces contre tel ou tel pseudo-éditeur qui, pourtant, avait bien annoncé la couleur (il faut bien lire entre les petites lignes des contrats). M’en sont témoins toutes celles rencontrées çà et là dans ce blog.
Il faut ouvrir l’œil et le bon avant d’ouvrir son portefeuille, bien comprendre les contrats et se faire conseiller et seconder par de vrais professionnels.
Un livre acheté, offert est ‘il un livre lu….j’aimerai bien connaître le pourcentage, la réalité ??….Quand je vois l’état des livres quasiment neufs sur les brocantes, j’ai ma réponse! Et puis, comme dit mon voisin, pourquoi se fatiguer à lire quand la plupart des romans sont proposés en films adaptés de romans…très souvent discutables….mais avec l’accord de l’écrivain! Chacun ses petits arrangements! Moi je vais de moins en moins au cinéma et de plus en plus sur les brocantes…!( Quel râleur, ce Durand! )
triste constat que je vis au quotidien avec mes élèves!!