Alain Delon, la Triumph et le Flipper
C’est il y a environ soixante ans...
À Mary-sur Marne, près de Tancrou. Avec des copains, nous jouons au Flipper dans le seul bistrot du village en possédant un.
Nous n’avons pas encore 20 ans, sans quoi, nous serions déjà en Algérie, pour y connaître la guerre. Un cabriolet Triumph décapotable survient. À son volant, Alain Delon, accompagné par Romy Schneider.
Le couple entre dans le bistrot et le patron nous demande illico d’abandonner la partie en cours. De céder la place à cet inconnu qui se croit chez lui.
Je me rebiffe, on se confronte, torse contre torse, on en vient presque aux mains. Les coups vont bientôt pleuvoir. Je m’apprête à le saisir à la gorge, à lui serrer le kiki. L’étranglement, c’est ma botte secrète, mon truc inattendu et imparable, quand on se bagarre entre bandes rivales.
Le patron du bistro et les clients nous calment. Delon hausse les épaules, quitte le troqué en nous traitant de pedzouilles, et repart en trombe avec sa superbe auto. C’est seulement après que je découvre qui est ce m’as-tu-vu qui peut s’offrir une telle bagnole et sortir avec une si jolie gonzesse.
Au fait, le bistroquet, dont j’ai oublié le nom, savait que nous trichions dans son dos en bloquant le monnayeur du Flypper.
Au siècle dernier, les cafés jouaient un rôle important dans la vie sociale des petites communes. C’étaient des lieux de rencontre où les habitants se retrouvaient pour boire un petit gorgeon, discuter, jouer à la belote, et partager des moments entre « gens d’ici ». Ils s’y tenaient même des petites réunions politiques.
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Les cafés du village aujourd’hui quasiment disparus. Leurs juke-boxes, leurs flippers, les parties de carton ou de dominos et ces discussions du café du commerce où 3 Pastis ou 2 Picon-bière suffisaient à refaire le monde
Comme le souligne Pascal, un rôle social important dans les villages qui nécessiterait une analyse sociologique approfondie
Merci beaucoup, cher Pascal, pour vos réflexions sur ces lieux de rencontres hélas disparu et pour votre succulente anecdote qui nous en apprend de belles sur votre jeunesse et votre botte secrète. Ben, oui, quoi, vous ne pouviez pas savoir ! Et même si vous l’aviez reconnu, après tout, il n’était qu’un homme comme tout le monde : une tête, un tronc, deux bras, deux jambes !
Tout à fait !
Delon était quand même quelqu’un qui avait du chien !
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