644e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

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L’idée de cet exercice a été très enrichie par l’imagination créatrice de :

Éléonore Gottlieb, Mijoroy, Françoise, Jean Marc Durand, Souris Verte, Agathe Padilla, Christine Macé, Antonio, Baptiste, Michèle B Beguin, Michel-Denis Robert, Renata, Isabelle Pierret, Fanny Dumond, Anne Le Saux, Françoise Denaules.

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29 réponses

  1. mary poppins dit :

    Cher Père Noël,

    Comme tu le sais certainement, j’ai été enlevée et retenue prisonnière dans un saladier citadin. J’ai réussi à m’échapper de ce piège au bout de dix jours, mais depuis je suis perturbée et ça ne va pas fort.

    Le lundi je me prends pour une batavia.
    Le mardi, je suis persuadée d’être une scarole.
    Le mercredi, je ressemble à une feuille de chêne et j’entends déjà la voix de la vinaigrette et de la moutarde.
    Le jeudi, je suis convaincue d’être un beau pied de mâche.

    Le reste de la semaine, je le passe à errer dans les allées de Gamm Vert, le regard dans le vide, en me demandant ce que je fais sur cette terre. Bref, je traverse une très mauvaise passe.

    Chaque variété de salade a ses avantages et ses inconvénients. Du coup, je n’arrive pas à me décider. Qui ?… Pourquoi ?… Où ?… Que faire ?… Comment faire ?… Je ne sais plus du tout où j’en suis.

    Alors voilà, Père Noël, je sais que nous sommes à Pâques et que ce n’est pas du tout la bonne période pour t’écrire. Mais ça ne fait rien, si tu pouvais quand même m’aider à y voir plus clair, ça serait super sympa.

    Et puis aussi, deux ou trois boîtes de Lexomil, tu sais, ça me ferait plaisir.

    Bien amicalement,

    Marie-Jeannette CIBOULETTE

  2. Anne LE SAUX dit :

    Où cours-tu, ainsi dévêtue, jolie laitue ?
    Je fuis la prison et la mort à coup sûr.
    Diantre, que me racontes-tu là ?
    J’étais retenue prisonnière dans un saladier immense…
    Vraiment, un saladier, quelle drôle d’idée ! Et qui étaient tes geôliers ?
    Des courgettes assoiffées qui réclamaient un million de gouttes d’eau pour me libérer.
    Oh, un million, c’est énorme. Qui aurait pu payer une telle rançon ?
    C’est pourquoi je n’avais d’autre issue que de m’enfuir.
    Comment as-tu fait ?
    J’ai sollicité l’aide des asticots. Ils ont formé une chaine ininterrompue le long des parois ce qui m’a permis de remonter par cette sorte d’escalier improvisé.
    Astucieux ! Et maintenant ?
    Je me sens stressée, desséchée et confuse d’être dans cette tenue…
    Je vais chercher de quoi te rafraichir et une robe de rechange. De quelle couleur l’aimerais-tu ?
    Rose pâle. Ainsi je ressemblerai à une fleur qui a des épines. Cela devrait m’assurer la sécurité désormais.
    Pour te remettre de tes émotions, j’ai une proposition : allonge-toi sur le tapis de mousse sous le pin parasol et laisse le vent léger te bercer. Tu devrais rapidement faire des rêves peuplés d’elfes et de fées…
    Merci, mon ami corbeau. Je te revaudrai ça en vers de terre et autres friandises. J’aimerais aussi que tu transmettes une requête au jardinier. Qu’il bannisse à vie les courgettes dans son jardin !

  3. Peggy Malleret dit :

    644 Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

    Le potager est en émoi ! La laitue se trouve assaillie de questions.
    – Mon Dieu, regarde dans quel état tu es ! Que s’est-il passé, toi la plus jolie de nous toutes ?
    – Je ne me souviens pas très bien. Il faisait obscur, sans la moindre lueur d’un quart de lune et des étoiles qui ne réussissaient pas à percer la couche de nuages. J’étais comme aveugle.
    – Et alors ?
    – Donc hier soir, nuit noire, lorsque j’ai entendu une discussion.
    – Tiens, regarde, comme cette laitue est splendide. Elle va nous rapporter gros.
    – Je sens que l’on me coupe avec précaution pour me garder intacte. On me fourre dans un panier à salade en rabattant mes feuilles délicatement. Je ne comprends toujours pas ce qui m’arrive. Je ne sais pas à quoi ressemblent mes ravisseurs. J’ai pensé « ils », en percevant des voix plutôt graves dont une enrouée.
    – Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demande la voix enrouée.
    – T’as réfléchi à la rançon ? répond l’autre.
    – Oui, un million de gouttes d’eau ? Ça te paraît bien ?
    – Immédiatement me vient en mémoire la pénurie que nous subissons depuis quelque temps et j’entends :
    – À mon avis, c’est correct. Un million de gouttes d’eau me semblent une réserve suffisante pour un bon bout de temps.
    – Tu t’es occupé de la demande de rançon ?
    – Oui
    Puis plus rien. Je suis enfermée dans ce panier avec la seule idée de m’en échapper et surtout ne pas laisser ce trésor en des mains malfaisantes.
    – Comment as-tu fait ?
    – Vous voyez la forme du panier. Il est parfaitement étudié pour que les feuilles de salade ne s’en échappent pas lorsqu’on le secoue. Je n’avais aucune possibilité de m’en sortir. Or, par chance mes ravisseurs ont baissé la garde et m’ont laissée seule, quand Cognac,
    – Cognac ce sale chien ?
    – Exactement, Cognac qui parfois vient lever la patte et se délester sur nous d’un jet acide et malodorant, a compris qu’il se passait quelque chose d’anormal. Je secouais le panier de toutes mes forces pour essayer de me dégager, ce qui était parfaitement illusoire. Je me trouvais prisonnière sans aucun espoir de me libérer. Vous ne me croirez pas. J’ai vu Cognac attraper un morceau de bois fin et solide, rescapé d’un élagage. Je le regardais s’approcher de moi sans comprendre. Je vous donne en mille ce qu’il a fait.
    – Arrête, accouche !
    – Et bien, il m’a poussé par le trognon jusqu’à m’éjecter de ma prison. J’ai perdu énormément de feuilles dans ce sauvetage réussi, mais grâce à son ingéniosité, à nous deux, nous avons sauvé un million de gouttes d’eau !

  4. Michel-denis Robert dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre une rançon d’un million de gouttes d’eau.
    Le commissaire Trévise posa son journal sur la table et se mit à méditer. Quelle histoire bizarre ! C’était son jour de repos. Assis au soleil, il cherchait un point précis où fixer son attention. Véronique, la barmaid tardait à lui apporter son café. Elle était aux prises avec un client qui devait se mêler un peu trop de ses oignons.

    Il avait mal dormi et que ne se souvint-il pas soudain ! d’une botte de cresson qui ne mâchait pas ses mots à l’encontre d’un pissenlit dentelé et agressif, et puis d’un dialogue de Lewis Caroll entre Alice et une chenille. Pourquoi ce rêve venait flouter sa réalité ? Il avait pris l’habitude, dans la mesure où il s’en souvenait, de noter ses rêves qui lui donnaient une interprétation autre que ce qu’il vivait. Il en faisait un jeu afin de se distraire à ses moments perdus. Et il n’en avait pas beaucoup. Aussi tenait-il à les positiver au maximum.

    La gentille serveuse lui apporta son café, elle y rajoutait un peu de chicorée pour l’onctuosité. Il appréciait son service. Quand elle s’approcha très près, il s’enivra de son parfum de rose et de sa bele chevelure frisée aux reflets dorés. Au moment de payer, il s’aperçut qu’il n’avait pas un radis sur lui. « Quelle grande asperge, tout nu et rien dans les poches, se dit-il et il sortit sa carte. » Il dégusta rapidement en soufflant dessus.

    Cependant, il devait faire vinaigre pour aller aux nouvelles. Cette histoire qui avait secoué la région jusqu’à la préfecture où habitait son pote âgé d’une soixantaine d’années. Un grand gaillard aux cheveux poivre et sel qui avait travaillé au journal. Une feuille entière pour un article, pourquoi pas la une ! Ce carnard rallongeait la sauce. Il racontait de ces salades pas piquées des hannetons. La permanence était encore ouverte. Un nuage s’effilochait. Le ciel commençait à se couvrir. La pluie ne tarderait pas à tomber. De fines gouttelettes flottaient dans l’air, il fit signe à la gentille serveuse de lui servir un nouveau café. Elle répondit par un sourire.

    Puis, il se dirigea vers la rue des Pourpiers, du nom du journal. D’aucuns l’avaient baptisée la rue des Pompiers à cause de la consonance.
    Il apprit que la jeune fille en question était d’origine romaine. Elle était au coeur d’un groupuscule d’extrême-centre. Un paradoxe qui leur avait tourné la tête dans tous les sens. Après la manif, ils avaient été ramassés dans le premier panier à salade venu. Un des types l’avait embrassée. Il ne s’était pas gêné, il l’avait secouée et l’avait kidnappée.
    Une semaine après, la bande était cuite. Un million d’euros de rançon. Ils furent vite identifiés. A leur domicile on découvrit un lance-roquette.
    Le journal terminait son article ainsi : « On ne sait jamais où se prendre pour un héros mène. »

  5. Avoires dit :

    Déjà une meute en émeute de paparazzi envahissait le potager qui n’en revenait pas d’être ainsi pris d’assaut pour une simple laitue à moitié dévêtue . Tous tendaient leurs micros devant elle, elle la jolie laitue croquante qui avait perdu quelques plumes, pardon, quelques feuilles. 
    « Comment vous êtes vous évadée, Miss Laitue ?
    – Comment ? Mais dès que j’ai senti le vinaigre balsamique de la vinaigrette !
    – Comment Miss Laitue, vous voulez dire que c’est le vinaigre qui vous a fait vous enfuir du saladier ? C’est incroyable  ?
    – Oui, je déteste le vinaigre balsamique, et croyez-moi, je ne suis pas la seule ! Demandez à mes amies Batavia, Romaine et Roquette, elles vous diront la même chose ! Profitez-en, elles sont là ! »
    La meute en émeute se dirige tous micros tendus vers le trio, bien aligné dans le potager, toutes jeunettes, toutes tendre, attendant la cueillette.
    « Il paraît que vous n’aimez pas être assaisonnées avec du vinaigre balsamique ? C’est Miss Laitue qui nous l’a dit.
    – Elle a bien raison, nous haïssons le vinaigre balsamique et adorons le vinaigre de Xérès, moins sucré, vieilli en fût de chêne et ô combien plus en harmonie avec nos constitutions fines et délicates. Le balsamique nous donne de l’urticaire
    -Ah bon ! clamèrent les paparazzi
    -Parfaitement !reprit Miss Laitue. Une salade urticante, ça n’est pas folichon, vous en conviendrez ! Donc, dès que mes premières feuilles ont effleuré cette infâme vinaigrette, je me suis regroupée et ai pris la fuite vite fait. C’est la raison pour laquelle vous me voyez à moitié nue acheva-t-elle en rougissant
    – Et… la rançon a été payée ?demanda la meute
    – Écoutez, c’est un certain Pascal P. qui réclame ça. Personne ne comprend rien à cette demande ! A mon avis, étant donné la période de sécheresse que notre pays traverse, je doute qu’un tel prix puisse être payé.
    – Pascal P. qui est-ce ? Vous en avez entendu parler Miss Laitue ? Ce serait lui qui demanderait le versement d’un million de gouttes d’eau contre votre libération ?
    – Je n’en sais rien. Oui, peut-être…Avec toutes ces fake news maintenant il ne faut pas croire tout ce qui est écrit ou dit. Ce n’est pas à vous, journalistes que j’apprends une telle chose …Bon, l’interview est terminée, je commence à avoir froid, laissez-moi rejoindre mes amies. »
    Miss Laitue tourna le dos aux paparazzi et courut s’abriter derrière elles, frissonnante, délicieuse.

  6. Dubois Magali dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errant dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

    En cet été cuisant, les roses ont perdu de leur superbe, les géraniums arborent une mine mélancolique et les gaillardes ont le moral en berne. Recroquevillé comme un malade dans son lit, le haricot vert se désole. Mais en regardant son voisin le brocoli, que le soleil a rétréci, il se console.
    L’eau manque, depuis des jours et des jours : La vie semble quitter le jardin, comme l’eau se retire à marée basse. Les petits animaux le subissent eux aussi, à commencer par les escargots qui bavent des ronds de chapeau.

    Alors ce matin, pour protester contre la surchauffe au quotidien, les gastéropodes ont fomenté la révolte. Tapis sous l’épaisse jupe d’un massif de sauge, 3 individus déterminés attendent le réconfort d’un souffle d’air pour entamer un périple. Transpirant à grosses gouttes, ils creusent leur sillon comme on arpente les travées d’une cathédrale. Leur objectif : kidnapper la dernière salade vaillante du jardin pour en obtenir rançon : un million de gouttes d’eau pour libérer la malheureuse. Un arrosoir, que diable, ça doit pas être la mer à boire ?!

    Leur mobilisation se lit sur les pétales des grandes marguerites d’été, détournées pour le combat : « Il fait trop ch’eau ! », « De l’eau pour nos bulles ! », « L’eau, pas que pour le Ricard » ! Ils avancent, tête haute, regard droit devant, leurs banderoles en bouclier.

    En les regardant se démener comme de beaux diables, la laitue croit saisir la raison de leurs gesticulations : ils s’apprêtent à la dévorer ! De toute façon, son sort est scellé : la jardinière a déposé un saladier dans la rigole d’à côté. Quelques feuilles indolentes pour le casse-croûte de ces limaçons, ça peut encore aller. En revanche, les pousses proches de son cœur, moirées et croquantes, elle aimerait bien les garder.

    Arrivés à la laitue, l’estomac tiraillé, les escargots perdent tout contrôle : ils se jettent sur elle, les mandibules dévergondées détachent, arrachent et cisaillent. Au contact de la chair à salade fatiguée, les papilles des 3 lascars retrouvent lentement de la vigueur. La douceur des feuilles réveille leurs sens assoupis. Ils se goinfrent les sucs de cette bouillie tiède et savoureuse. Au point d’en oublier le but premier de leur expédition : le rapt !
    Depuis son promontoire, en haut des marches du jardin, surmontée d’un chapeau conique, la jardinière assiste à la scène. Son sang ne fait qu’un tour. Elle bondit comme un cabri d’un rocher et d’un geste vif, rafle la laitue et harponne les escargots par leur coquille. Hop, les voilà qui volent par-dessus la clôture, dans le champ attenant. Ce n’est pas demain la veille qu’ils se repointeront au jardin.

    La laitue retient son souffle, comment est-ce que tout cela va se terminer ? Partiellement dévêtue – les escargots n’y sont pas allés de main morte ! – elle finit sa course dans le saladier déjà repéré. Bientôt, un bain énergique éloignera les pucerons et quelques herbettes la rejoindront, histoire de partager une fin de vie médiocre dans une vinaigrette toute prête.

    Abandonnée à son sort dans les limbes du jardin, elle attend le moment sacrificiel. Mais rien ne se passe. La jardinière a succombé à une sieste poméridienne. Les heures s’égrènent, longues et molles. Soudain, la laitue ressent comme une toute petite tape, une sensation électrisante enfouie dans sa mémoire. Mais oui, c’est une minuscule goutte de pluie qui ruisselle sur la dentelle d’une de ses feuilles. Puis deux, trois, dix, des milliers de gouttes se mettent à tambouriner sur le sol exténué !

    La laitue se ragaillardit : sauver sa peau, c’est maintenant ou jamais ! Elle se hisse sur le bord du saladier, scrute l’horizon, tend l’oreille vers les moindres recoins du jardin et de toutes ses forces, elle s’élance hors du saladier.
    Une nouvelle aventure commence…

  7. Françoise - Gare du Nord dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

    Obéissant aux injonctions des ravisseurs, elle ne prévint pas la P.P.P (Préfecture de Protection des Primeurs), mais alla se réfugier dans le potager où elle avait grandi, chercher un soutien moral et surtout une aide financière auprès de ses anciens amis et voisins.

    « J’ai été arrachée, embarquée, transbahutée et déchargée à Rungis sans aucun ménagement pour atterrir dans la cuisine crasseuse d’un restaurant de 4e catégorie. J’ai été rincée, essorée. Je suis complètement à sec. Aidez-moi. Si je ne verse pas cette rançon d’un million de gouttes d’eau ils vont me torturer au vinaigre et au citron » les supplia-t-elle

    Hélas, elle n’eut affaire qu’à des rancuniers, des oublieux et des impécunieux :

    « Je suis sans un » Le radis

    « Mais quand arrêteras-tu de raconter tes salades» L’endive pleine d’amertume

    « Citrouille je suis, citrouille je resterai.Impossible de me transformer en château d’eau  »

    « Souviens-toi lorsque tu chantonnais : «Poivron-poivrot, poivron-poison »

    « Et moi : « Navet navrant, navet-nabot» »

    « Le fisc vient de passer, ils m’ont complètement ratissé. » Le haricot

    « Moi c’est l’URSSAF. Ils m’ont eu jusqu’au trognon » Le chou

    « Tu n’auras rien. Je ne veux plus être prise pour une c… » La courge

    « Moi c’est pareil. Je ne supporte plus d’être pris pour un c.. » Le cornichon

    « Je peux te proposer du fer, de l’acide folique, des nitrites mais point d’eau » L’épinard.

    « Moi, je distribue PV, contraventions, contredanses. De l’eau ? Jamais » L’aubergine

    Elle n’obtint rien, pas une goutte, ni même une gouttelette, pas une larme, ni même une larmichette. Nul ne sut comment elle parvint à se soustraire aux griffes de ses ravisseurs

    Mais sa mésaventure lui donna une idée : la création d’un procédé révolutionnaire qui allait faire couler beaucoup d’encre… et d’eau : la lyophilisation

  8. RENATA dit :

    « Je vais vous vendre ma salade ! »

    Secouer par cet événement traumatisant , laitue ne sait plus qui elle est .
    Elle erre dans le potager , hagarde , et rencontre le chaton .
    Elle questionne :
    – Qui suis-je ?
    – Tu es un parasol . Pendant les grosses chaleurs je me glisse sous tes feuilles et m’endors bien au frais . Pour cette oasis de fraîcheur , merci .
    Peu satisfaite , elle poursuit sa quête et se retrouve devant une larve de hanneton .
    Elle questionne :
    – Qui suis-je ?
    – Tu es mon restaurant préféré . J’adore sucer tes racines qui laissent s’écouler en moi ta succulente sève . Pour ce régal , merci .
    Pensant que ce ver blanc lui raconte des salades , elle reprend l’allée centrale du potager .
    La voici nez à nez avec un lapin .
    Elle questionne :
    – Qui suis-je ?
    – Qui tu es ? Moi je sais ! Viens je vais t’éclairer .
    Confiante , laitue le suit dans son terrier et lapin la dévore , en mâchouillant il bafouille :
    – Tu es mon repas d’aujourd’hui . Pour ceci , merci .

    Et le kidnapping avec demande de rançon , me direz-vous !
    Je questionne :
    – Serait-ce le coup du lapin ???

  9. Françoise Rousseaux dit :

    Une laitue à moitié dévêtue
    gisait dans le potager
    « Mais, chère amie, que vous est-il arrivé ?
    lui demanda une carotte joufflue,
    qui vous a ainsi effeuillée ? »
    Dame Salade se mit à sangloter :
    « Je me suis fait kidnapper ,
    Et enfermer dans un saladier,!
    On me demandait une rançon de mille gouttes d’eau.
    J’étais désespérée ; c’était trop, beaucoup trop !
    J’ai supplié, pleuré, rien n’y a fait !
    C’était décidé. La vinaigrette, déjà prête, m’attendait !
    Et puis arriva mon sauveur,
    Un héros au grand coeur.
    In extremis il me sauva
    Et loin du saladier m’emporta ! »
    « Mais alors, dit la carotte étonnée
    où est-il ce sauveur inespéré ? »
    « Hélas, je ne sais, répondit la laitue
    Il m’a déposé ici, puis il a disparu ! »
    A ce moment-là, le sauveur resurgit
    Suivi par Madame et ses petits.
    « Venez-vite, dit-il je vous ai apporté une belle laitue
    Nous allons ensemble la déguster ; bon appétit ! »
    Moralité :
    N’abandonnez jamais une salade à moitié effeuillée !
    De n’importe où, un Lapin peut surgir…
    Quand ils ont une famille à nourrir
    Ces animaux sont prêts à tout !
    Surveillez vos laitues et vos choux !

  10. gottlieb Eléonore dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.
    Et voilà je le sentais venir ce coup- là !, depuis plusieurs mois que je les bichonnais mes petites salades, tous les matins, qu’il pleuve qu’il vente, semaine ou dimanche, toujours fidèle je me levais et sautais en savates ou avec des bottes, un châle sur le dos je courais au potager.
    Arracher une mauvaise herbe qui les gênait, une motte de terre qui les empêchait de respirer, de s’épanouir à leur aise ! Ha ! comme je les aimais ! Je leur parlais, parfois même, je leur chantais des chansons gaies pour les aider à grandir, je dépliais une feuille coincée, retirais avec précaution une sale limace qui leur bavait dessus, pressée de les dévorer.
    Un matin ensoleillé, je me levais de bonne humeur je quittais ma chambre vers 6 heure ma chemise de nuit retenue d’une main
    pour éviter de la mouiller de rosée. Une envie de fraicheur, un désir de bonheur champêtre, une belle salade pour déjeuner, que du plaisir. Mon carré verdoyant est là tout vibrant de lumière, les pissenlits s’ébrouent, les bourraches me font de l’œil. Mais … horreur… Une jolie « blonde maraichère » manquait à l’appel. Pas de trace de limace, pas de souris à l’horizon, aucun grattage de chat (ils adorent la terre douce du printemps) rien qui puisse ressembler à un kidnapping ni à un meurtre sordide. Je me penche un peu pour regarder derrière le cerisier en fleurs et … J’aperçois ma blondinette, toutes feuilles en vrac miroitantes dans la lumière matinale, petit frison discret sous son jupon de verdure.
    J’ai voulu la prendre, en flagrant délit mon couteau à la main et la condamner au saladier dominical ! Impossible. Je la regardais trembler et agiter ses feuilles si frêles, que faire ? Un gros chou cabus penaud cachait sa pomme joufflue entre les plants d’artichauts. Il me souffla doucement : c’est dimanche et la matinée est si belle, nous n’avons pas pu résister à l’appel du renouveau, il y des semaines que je regarde « blondinette » se transformer en une si gracieuse lactuca.
    Toute émerveillée, je promis de donner des millions de gouttes d’eau pour lui et pour elle tout le long de l’été, et d’oublier la prison de faïence ou devais expirer la chatoyante jouvencelle.
    Promesse tenue et l’année suivante j’ai eu la joie de récolter des petites graines de corail que je vais m’empresser de semer au printemps prochain !

  11. Nadine de Bernardy dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante, dans un potager . La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.
    Avertie par la propriétaire du potager, la police est venue chercher la pauvre égarée, pour l’emmener au poste de afin d’éclaircir cette histoire.
    – Et vous dites avoir été kidnappée ? lui demanda le commissaire
    – Oui monsieur le policier, il y a deux jours, vers 20h30, dans la serre même de Michel Lefrançois
    – Avez vous vu votre agresseur ?
    – Oh ! On ne m’a pas agressée, on m’a déposé doucement dans un grand sac en toile, je n’ai rien vu du tout
    – Ensuite ?
    – Ensuite je me suis retrouvée dans ce maudit saladier
    – Et de lui, vous pouvez m’en dire plus ?
    – Heu, grand, rond, en verre, avec une ébréchure sur le bord, en forme de V
    – A partir de là, qu’avez vous fait exactement ?
    – Je me suis mise à pleurer de toutes mes feuilles, à supplier mon geôlier de me libérer. Il a ricané en disant – Pas tant que ce Lefrançois ne m’aura pas versé un million de gouttes d’eau de rançon
    – Il ne pourra jamais lui ai je expliqué, avec cette canicule…
    – Justement, la canicule !
    – Et alors? demanda le commissaire
    – J’ai continué à pleurer. Le saladier, agacé, s’est endormi, j’ai continué à pleurer de plus en plus fort. Au bout d’un moment le saladier s’est rempli de mes larmes et là, commissaire, j’ai commencé à flotter jusqu’à ce que je puisse basculer par dessus bord, m’écorchant à l’ébréchure où j’ai perdu quelques feuilles comme vous pouvez le constater dit la laitue en rougissant. Puis je me suis enfuie…
    Tout guilleret, le commissaire lui dit:
    – Nous connaissons votre saladier, il n’en n’es pas à son premier forfait.
    Arrêté dans l’heure qui suivit, le ravisseur fut mis en garde à vue.
    La laitue rassembla autour d’elle ses feuilles qui commençaient à flétrir et sur l’invitation d’un brigadier, monta dans le panier à salade pour être reconduite chez Michel Lefrançois.

  12. Françoise Maddens dit :

    644/Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau. Echappée c’est beauoup dire ! En fait c’est la cuisinière, un peu dépassée par la tâche qui lui avait été impartie : dix personnes pour lesquelles elle avait dû faire entrée, plat de poisson, plat de viande avant de servir une salade, ladite salade qui s’était retrouvée à moitié dévêtue, errant dans un potager. Elle se rappelait y avoir poussé, entourée d’autres salades, aux bons soins d’un jardinier une casquette sur la tête qui après l’avoir chouchoutée, l’avait cueillie et c’est ainsi qu’elle était dans cet état, après s’être échappée – si on peut dire – d’un saladier.Mais que faisait-elle dans ce saladier entourée de feuilles lui ressemblant. Mais aucune ne s’était intéressée à elle. Il semblerait, mais était-elle sûre d’avoir tout compris, qu’on allait la manger. Une salade d’expérience lui avait dit qu’on les plantait, les arrosait à cet usage .
    Soudain un escargot l’attrapa pour la dévorer de bon appétit Elle eut conscience qu’elle vivait ses derniers moments. C c’était son destin se dit-elle et personne n’échappe à son destin….Il n’y a vraiment pas de quoi en faire « une salade »….

  13. Nouchka dit :

    – Regarde l’accroche de la presse du jour : « Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau »
    – C’est bizarre. On a beau être le premier avril ! Cela ressemble un peu aux annonces de la BBC dans l’émission « Les Français parlement aux Français » pendant la guerre.
    – Moi, je trouve un peu des pages du Professeur Choron dans Hara-Kiri.
    – Oui, peut-être mais c’est libellé comme un fait divers, comme un fait divers bidonné.
    – En tout cas, les questions auxquelles doit répondre tout message informatif : qui, quoi, où, comment, pourquoi ; n’y sont pas.
    – Ben si, ils y sont.
     Qui : La laitue. En argot c’est une jeune prostituée inexpérimentée.
     Quoi : Une rançon
     Où : Dans un potager
     Quand : Là, on ne sait pas
     Pourquoi : Pour faire le buzz ? Pour faire un scoop ?
    – Dans quel but ? Le buzz, c’est :
     Travailler l’originalité : Ici c’est le cas. Sinon, nous ne serions pas à en parler.
     Créer de l’émotion : Oui, peut-être pour certains.
     Répondre à une attente précise : Bof, je ne vois pas laquelle. Sauf à dire que les gouttes d’eau sont de grande valeur.
     Intégrer la notion d’identification : Oui, pour le public sensible à l’écologie avec le million de gouttes d’eau comme rançon
     Surprendre dans le sens de la bienveillance : Ce n’est pas certain. La laitue est présentée comme une victime, alors…
     Y mettre une dose d’authenticité : Alors là pas du tout. L’histoire du saladier n’y aide pas.
     S’éloigner de la publicité traditionnelle : On n’est pas dans le domaine de la publicité.
     Créer des interactions, le buzz doit être nourri : Pourquoi pas. Nous en parlons ensemble depuis un moment !
     Proposer un contenu décalé et anticonformiste : Là, c’est le cas.
     Le but est d’aider les gens à s’évader de leur quotidien ! Oui, il y a un côté chimérique, voire poétique dans l’annonce.
    – Donc en conclusion, ce n’est pas du buzz, c’est bien ce que tu penses ?
    – En effet, c’est plutôt du domaine du scoop. Encore que la laitue peut-être n’importe qui. Dans un scoop, l’exclusivité de l’information doit concerner un objet précis.
    – Mais au fait, qui a produit cette annonce ?
    – Je ne sais pas. Ce n’est surement pas l’AFP.
    – Alors c’est un poisson d’avril sur lequel nous nous penchons depuis tout à l’heure. Leur coup est bien réussi cette année, je trouve !

  14. Patricia dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

    C’est César qui l’a retrouvée. On n’est pas très sûr de la façon dont ce sauvetage s’est passé, car il a tendance à raconter pas mal de salades. En revanche, ce qui est vrai, c’est que Mademoiselle Lactuta était toute maigre et rabougrie lorsqu’il l’a accompagnée au poste de police pour qu’elle puisse y faire sa déposition.

    Là, assise sur un tabouret, son cœur tendre débordant de tristesse, elle a commencé à raconter son histoire. Une vraie héroïne !

    Ce lundi, Lactuta avait rendez-vous avec Greta. Il s’agissait bien sûr de lutter contre le réchauffement climatique. Elles s’étaient déjà rencontrées quelques fois. Leur mouvement devait bien entendu s’appeler « How dare you ? ». Cela faisait un moment que Greta n’avait pas réussi à vendre sa salade et elle trouvait que sa lutte aurait davantage d’impact si elle était accompagnée de quelqu’un pour qui cela représentait une question de vie ou de mort.

    Mais c’était sans compter avec la vilénie de quidams déguisés en policiers qui décidèrent de profiter de la fraîcheur et de la naïveté de Mademoiselle Lactuta. Lui assurant qu’elle trouverait des alliées utiles en venant avec eux, ils s’emparèrent d’elle alors qu’elle se rendait à son rendez-vous et la jetèrent dans un panier à salade.

    La suite, on la connaît. La rançon étant impossible à réunir avant que Lactuta ne meure de soif, elle prit la décision de faire tout pour sauver la cause en commençant par se sauver elle-même, au péril de sa vie, déjà bien fragile vu sa faiblesse…

    Grâce aux gros titres parus dans la presse, elle est maintenant connue mondialement. Et c’est son nom qui revient dès que l’on parle d’environnement ou de réchauffement climatique.

    Aux dernières nouvelles, Greta boude.

  15. mijoroy dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau. Retrouvons notre confrère Hercule Poireau qui a pu recueillir un témoignage de la victime.
    ─ Mademoiselle Batavia, bonjour pour notre émission « Bouillon de culture » pouvez-vous nous conter les raisons et conditions de votre prise d’otage ?
    Les jupons froissés, le corsage déchiré par la bagarre, la belle verte après un battement de cils, s’adressa aux spectateurs. La caméra fixe sur son visage, elle saisit le micro.
    ─ Tout a commencé au bal des légumes dans « Le panier à salades » rue du potage. J’y suis allée avec mes copines Menthe à l’eau et Scarole, mais surtout sans ma garde rapprochée. J’ai réussi à semer les deux fenouils chargés de ma sécurité. Avec mes amies nous n’avons pas quitté la piste de danse, très bien huilée au demeurant, probablement avec des olives de première pression. Mais soudain, il y a eu du rififi entre les blés toujours fauchés, et les épinards sans beurre. Les premiers accusés les seconds d’avoir des oreilles en feuilles de choux. J’ai voulu jouer la négociatrice avant que l’affaire ne tourne au vinaigre, bien m’en a pris. Les deux se sont ligués contre moi pour un peu d’oseille.
    ─ Quel courage, vous si frêle, affronter ainsi deux petites frappes. Croyez-vous que votre portrait à la Une de Primeurs Magazine et l’article qui s’y rapporte ont été les déclencheurs de votre enlèvement ?
    La belle sourit et après une longue inspiration poursuivit.
    ─ Il est de notoriété publique que mon père le vieux Gédo, est plein aux as comme on dit. Les nappes phréatiques découvertes sur notre parcelle regorgent de millions de litres d’eau. La pression moyenne distribuée est de 3 bars, or nous pouvons irriguer toute notre ville avec une distribution permanente pendant les vingt ans à venir pour une pression de 5 bars. Maître Corbeau, notre notaire a trahi mon tendre père en révélant notre fortune à tous ceux qui n’avaient pas un radis en poche comme aux groupes extremis qui connaissent un assèchement des racines voire une désertification des sols chez certains maraîchers.
    ─ Comment avez-vous fait pour échapper à vos kidnappeurs ?
    ─ J’ai sacrifié quelques rangées de mes jupons pour Tigrelot, mon ami l’escargot. Il a pu nous hisser sur son dos avec mes copines et ainsi nous sortir de ce saladier. Pour le remercier mon père lui a fait don d’un carré de mâche. Il s’y est installé avec sa famille, et est devenu mon garde du corps personnel.
    ─ Merci mademoiselle Batavia. C’était Hercule Poireau pour Tartine et Velouté sur canal 988.

  16. iris79 dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime se serait échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.
    Elle était revenue sur les traces de son enfance à l’emplacement où elle avait grandi mais elle avait été retrouvée en état de choc en découvrant le terrain nue et le rang désert fraichement labouré.
    Elle avait tout de suite su que cette histoire de rançon était bidon. Pourquoi demander un million de gouttes d’eau contre sa liberté ? Elle, elle savait qu’une fois ses racines perdues, ses jours seraient comptés, avec ou sans argent… cette course effrénée à l’eau les rendaient tous marteaux. On en était à compter les gouttes, quelle tristesse, quel gâchis, quel drame… Elle qui connaissait la valeur de chacune d’entre elles, qui chérissait chacune de celles qui la nourrissait et la faisait grandir. Elle avait toujours eu tellement de gratitude pour ce bien commun tant gaspillé. Elle le voyait bien dans le champ du voisin…Et vas-y que je te fasse voltiger des milliers de gouttes millénaires qui agonisaient sous le soleil brûlant avant même de retomber sur des plantes si gourmandes en eau qui n’avaient pas lieu de pousser ici…
    Elle en était arrivée à élaborer des plans alambiqués pour essayer de cacher, retenir quelques-unes de ces si précieuses gouttes d’eau entre ses feuilles. Elle tendait et étirait du mieux qu’elle pouvait ses feuilles servant de réceptacle aux gouttes de pluie qui se faisaient rares et les cachaient en son sein pour essayer de nourrir ses amies, ses voisins du mieux qu’elle pouvait. Partager ce nectar rare l’avait fait connaitre dans tout le carré. On l’aimait et on la respectait pour ça. Aussi la nouvelle de son enlèvement et de son évasion avait suscité un grand émoi dans tout le jardin.
    Elle voyait bien que lorsque les mains venaient cueillir certaines de ses congénères, celles-ci se retrouvaient immédiatement la tête en bas au-dessus d’un récipient afin que chaque goutte d’eau soient récupérées. Et oui, on en était là. La laitue se repassait tout ce film et ne voyait pas comment elle pourrait continuer à être la grande activiste que tout le monde connaissait. Elle était triste, blessée, épuisée.
    Elle décida donc à défaut de nourrir et hydrater ces humains bien trop arrogants, aveugles et navrants de faire un dernier sacrifice pour aider le monde de la faune du potager. Elle se traina sur un petit monticule de terre bien en vue et le fit savoir comme elle put. Bientôt les escargots, limaces et même oiseaux vinrent prélever une part de celle qui avait tant fait pour les autres et qui dans un dernier sursaut, nourrissait leur faim et leur soif. L’eau manquait aussi pour eux et ce manque les menaçait aussi. Eux aussi étaient en sursis, ils connaissaient leur chance de se voir offrir ces quelques répits de vie.

  17. FANNY DUMOND dit :

    Une laitue à moitié dévêtue a été retrouvée errante dans un potager. La victime s’est échappée d’un saladier dans lequel elle était retenue prisonnière contre le versement d’une rançon d’un million de gouttes d’eau.

    L’alerte info est levée et Laitue reprend ses esprits à la gendarmerie pendant qu’une pluie diluvienne s’abat sur la bourgade.

    – Je ne sais pas pourquoi ces deux tiges de maïs m’ont enlevée. Peut-être que j’étais la plus belle, la plus pommée parmi mes copines, se rengorge-t-elle en étalant le reste de ses feuilles.

    – Oui, sans doute ! Allez donc savoir pourquoi ma belle, lui répond le Capitaine Choux fraîchement débarqué de Bruxelles. Vous avez donc reconnu vos agresseurs qui sont en manque de drache.

    – Je ne sais pas de quoi ils sont en manque, mais, en attendant, mon petit cœur battait la chamade à cent à l’heure et j’ai bien cru que ma dernière heure était venue quand ils ont commencé à m’effeuiller et que je me suis retrouvée à moitié nue dans ce foutu saladier.

    – Comment avez-vous fait pour vous échapper ? l’interroge une aspirante, toute frisée après avoir pris l’averse en sortant de chez le coiffeur.

    – Un sacré coup de bol, vous pouvez m’en croire. Pendant que mes ravisseurs fouillaient dans la réserve pour trouver une sauce vinaigrette, un chat qui passait par là, a fait basculer ma prison et c’est comme ça que j’ai pu m’évader sur le dos d’un escargot.

    – Et vous n’avez pas eu peur qu’il fasse son délice de vous ! s’étonne le lieutenant Chicon qui a hâte de se mettre une petite mousse derrière la cravate.

    – Lent comme il est, se marre Laitue, ce n’est pas lui qui s’en serait pris à ma vertu.

    – Nous allons vous ramener chez monsieur et madame Batavia, vos parents qui étaient morts d’inquiétude chaque fois qu’ils recevaient l’une de vos feuilles accompagnée d’une augmentation du montant de la rançon, la rassure Rhubarbe le Maréchal des logis.

    – Pour tout vous avouer, ça m’allait parce qu’elles étaient toutes fanées et comme ça j’étais encore plus belle

    – Sergent Doucette ! s’écrie le Capitaine. Quand l’orage aura cessé, vous la ramènerez chez elle dans le panier à salade ; pour le moment je n’ai pas d’autres brouettes à ma disposition.

  18. Antonio dit :

    L’inspecteur Limaçon sort justement du Palais des Maraîchers, à Rungis, où la victime a reçu les premiers soins et a pu être longuement interrogée.

    — Monsieur l’inspecteur, pour Radio Potage, avez-vous pu identifier les ravisseurs ?
    — La victime va bien, je vous remercie.
    — Est-ce que la communauté des laitues serait visée par des agro-terroristes ?
    — Ne commencez pas avec vos salades. Tout ce que je peux vous dire, c’est que la victime se remet de ses émotions. Elle a subi seulement quelques éraflures après s’être débattue au bout d’une fourchette, le couteau sous la gorge, alors qu’ils essayaient de l’effeuiller pour la manger à toutes les sauces. La moutarde lui serait alors montée au nez, nous a-t-elle dit, avant de parvenir à se hisser hors du saladier où elle trempait depuis des heures, tandis qu’un des ravisseurs s’étranglait avec une de ses feuilles.
    — Monsieur l’inspecteur, toujours pour Radio Potage, a-t-elle pu les identifier ?
    — Pas précisément, mais de grandes gueules ouvertes, avec couteaux et fourchettes, tout laisse à penser qu’il s’agit de nuisibles à deux pattes qui végètent à rien faire et qui cherchent à détourner de l’eau facile, contre le cours de la bourse des rivières.
    — Est-il vrai qu’il y a d’autres laitues en otage ? Pour la chaîne Méga-vers.
    — Oui, tout une cagette, en provenance du Poitou. Elles étaient montées à Rungis pour décorer les assiettes des spectacles de la nouvelle cuisine parisienne. Un trafic juteux pour concurrencer la feuille de chêne, au moulin Rouge, et brassé par quelques huiles qu’on a pu identifier et qui vont finir par payer le prix cher.
    — Vous avez des noms ?
    — Oui, surtout des noms à la noix, mais je préfère laisser la justice leur faire payer la sauce. Mais pour revenir à notre affaire de chantage, il n’est pas question de verser quelque charançon pour sauver ces malheureuses laitues, car ce serait contre-productif, vous comprenez bien.
    — Est-ce qu’il s’agit encore des agro-terroristes, Monsieur l’inspecteur ?
    — Qu’est-ce qu’il me bassine, lui, avec ses mêmes questions ! Vous êtes d’une chaîne média-terroriste, peut-être ? Puisque que je vous dis que tout laisse à penser qu’il s’agit de bipèdes désœuvrés qui cherchent à profiter du système pour détourner les vannes qui transportent l’or bleu et arrondir leurs fins de mois difficiles en se faisant des ronds dans l’eau.
    — Inspecteur ! Pour Radio Salade, pourquoi avoir mobilisé la Brigade des Bave-Mollusques dans des opérations « escargot » qui ne font que retarder l’enquête ?
    — Nous remontons les traces, aussi vite que nous pouvons, avec les moyens que la Nature nous a donnés, et croyez-moi, nous ne sommes pas toujours aidés ! Alors, derrière vos questions déguisées, ce n’est pas le moment de baver sur les forces de l’ordre qui font un travail considérable.
    — Une dernière question, Monsieur l’inspecteur, pour Radio Potage, est-il vrai qu’un commando du GIGN (Groupe d’Intervention des Gastéropodes Nationaux) serait sur le point d’intervenir aux abords du saladier ?
    — Je ne peux rien révéler pour le moment. Merci !

    C’est sur ces mots de l’inspecteur Limaçon, se retirant dans sa coquille, en direct du Palais des Maraîchers, à Rungis, que nous rendons l’antenne de Radio Potage.

  19. Laurence Noyer dit :

    Une laitue à moitié dévêtue
    Le croiras-tu, le croiras-tu ?
    Une laitue de si vile vertu
    C’est vertement inattendu !
    On l’a retrouvée errante
    Confuse et buissonnante
    Dans un jardin de Nantes
    Au beau milieu des plantes
    La victime se serait échappée
    En essaladant un saladier
    Après qu’on ait tenté
    De la déshabiller
    Elle était prisonnière
    D’un couple de couverts
    Omer et Robert
    Aux idées peu ordinaires
    Ils avaient décidé
    De prendre un bain de pied
    Dans leur saladier
    Vous le croyez, vous le croyez ?
    Mais en période d’aridité
    L’eau est un bien convoité
    Ils ont décidé de l’échanger
    Contre une laitue sacrifiée
    En demandant une rançon
    Des gouttes d’eau par million
    Ils ont mis la pression
    Et leur otage en tronçon
    La laitue à moitié dénudée
    S’est refait une santé
    Au milieu des giroflées
    Et loin des saladiers

  20. 🐀 Souris verte dit :

    UNE DÉVERGONDÉE
    Une laitue nue se propageait dans le potager sans deviner le danger.
    Un lombric bien à l’abri dans un fruit lui matait le nombril.
    L’effeuillée passa devant lui
    qui sortit de son abri et toc lui prit le trognon.
    Il n’y eut pas de petit
    🐀 Souris Verte

  21. 🐻 Luron'Ours dit :

    SALADIN ET LA GUERRE DES SANS DENTS

    A Orléans, on avait connu la journée des harengs, à la cour, celle des dupes, personne à ce jour ne s’est penché sur son sort hormis le maraîcher. Que de soin pour aligner ce modeste présent de la nature, la laitue qu’il bute et rebute. Au petit jour, j’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir le romarin. Tu parles ! J’y connais rien. Silence ça pousse, voire ! Une laitue qui était un mauvais sujet s’est fait enlever contre rançon. Elle est partie avec son baluchon au confluent chercher du vinaigre. Bonne comme la Romaine, elle a de la mâche, pas feuille de chêne pour deux sous, ni ni peau de chien. On l’aime bien ! Dans un morceau de pain, agrémenté d’une rondelle d’oeuf de tomates aussi, elle déborde de vitalité, de vitamine, Nanette, elle est trop chou !
    🐻 Luron’Ours

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