Votre écriture est-elle prémonitoire ?
Nombreux sont les auteurs dont leurs écrits sont prémonitoires.
Les journalistes ne manquent jamais de souligner cette étrangeté lorsqu’ils rédigent un article concernant un auteur décédé.
Dans un précédent billet, j’abordais l’intuition, il semble, parfois, que ce que nous écrivons est intuitivement en avance sur notre vie.
Ce qui arrive à nos personnages fictifs nous advient ultérieurement, bien après que nous avons oublié ce que nous avions imaginé en écrivant une histoire.
C’est évidemment en science-fiction que l’écriture prémonitoire est prépondérante, puisque ce genre narratif conduit à anticiper sur ce que pourrait être le futur. Mais tous les genres littéraires, voire, artistiques, recèlent des sortes de mancies.
Je me souviens du dessinateur Reiser qui habitait à quelques kilomètres de chez moi, en Seine-et-Marne. Un artiste que je n’ai pas rencontré – parce qu’il fallait que je trouve le temps, un jour, d’aller le voir – ce génial créateur de BD racontait des histoires souvent morbides, il est mort d’un cancer des os.
Plus loin de nous, Louis Stevenson, l’auteur de l’île au Trésor, un roman que j’ai lu au moins dix fois quand j’étais enfant, écrivit un roman dans lequel de jeunes Anglais fondaient une communauté sur les îles Samoa. Il y vécut les dix dernières années de sa vie…
En Californie, à l’école de médecine, l’équipe du Dr Michael Rafii a observé que l’écriture peut, précocement, annoncer une maladie. Quand un patient oublie des lettres en écrivant ses coordonnées, cela peut indiquer un début d’Alzheimer.
Il semblerait, quand on écrit une fiction, que notre inconscient ou une sorte d’intuition prémonitoire fasse vivre à nos personnages certains faits et événements que nous connaîtrons plus tard. Il est très difficile, en se relisant, de les découvrir puisqu’il ne s’agit que d’indices disséminés dans les textes que nous écrivons.
Peut-être qu’un psychanalyste pourrait nous aider à éclairer ces indices ?
Je n’ai ni les moyens ni les connaissances nécessaires pour mener plus loin cette réflexion, mais je lance l’idée en espérant que vous allez l’enrichir.
Avez-vous déjà observé ce que j’avance ? Remarqué des écrits prémonitoires ?
Mis à part Nostradamus…
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Je cherchais justement quelque chose qui puisse finir de me convaincre que je ne le suis pas folle. J’écris en effet une sorte de fiction et ai pu observer ce phénomène 2 fois. La première, alors que l’une des famille de ma fiction perdait leur père, j’ai appris la mort du miens alors que j’étais entrain de l’écrire, (Cette partie de l’histoire) La seconde, une autre de mes famille perdait l’un de leur fils. J ‘avais les scènes, personnages de prêtes, et commençait encore à publier mon histoire lorsque j’ai appris le décès de mon propre fils. J’en suis à un point ou j’ai maintenant extrêmement peur d’écrire des chapitres dramatiques tant j’ai peur que ça s’impacte à nouveau sur ma propre vie. Lorsqu’on le vie, ça peut vite devenir traumatisant. Je ne sais pas si vous lisez toujours vos commentaires, mais j’aurais aimé avoir votre avis et savoir si vous en aviez apprit plus depuis. Je précise écrire depuis toute petite, même bien avant de savoir écrire, je déssinais mes personnages et racontais a mes parents l’histoire, comme l’on raconte l’histoire d’un livre. Merci à vous.
Je confirme qu’il semblerait, quand on écrit une fiction, que notre inconscient ou une sorte d’intuition prémonitoire fasse vivre à nos personnages certains faits et événements que nous connaîtrons plus tard. Il est très difficile, en se relisant, de les découvrir puisqu’il ne s’agit que d’indices disséminés dans les textes que nous écrivons. Votre témoignage semble le confirmer aussi. Mais, rien n’est certain. Je n’en sais pas plus. Aucune nouvelle information sur ce sujet. Amicalement. Pascal
C’est vrai, quand j’avais entre 14 et 16 ans j’avais écrit une histoire spontanément, improvisée, un peu particulière et une partie de cette histoire semble prémonitoire : l’amoureux de mon personnage principal (qui est une fille et je m’identifiais un peu à elle), a un prénom un peu bizarre qui est le nom de famille à l’envers d’un homme que j’avais rencontré mais qui ne voulait pas de moi (on a juste eu quelque chose une fois.). C’était un nom à seulement trois lettres mais ça compte. donc ce n’était pas vraiment mon amoureux mais bon. Un moment ils se promènent dans une rue qui a le même nom que la rue où celui que je connais vit (juste la première lettre qui change). Et dans l’histoire le personnage principal dit qu’elle représente surtout une amie pour lui, il veut surtout une relation amicale, ce qui était le cas avec celui que je connais (mais dans l’histoire ils sortent ensemble).
On dit que notre destin est écrit d’avance, c’est peut-être vrai. Mystère de la vie.
Oui j’ai pensé à ça hier quand j’ai relu les parties de mon histoire avec ce personnage. Au fait, je reprends mon commentaire mal expliqué qui peut prêter à confusion : le personnage principal est une fille, et elle a un amoureux. j’avais donné à ce dernier un prénom étrange qui n’existe pas et est le même que le nom de famille de l’homme que je connaissais mais à l’envers. Il sortait avec elle mais elle représentait surtout une amie pour lui, et je représentais surtout une amie pour l’homme dans la réalité. Et je n’avais pas dit qu’à la fin, il arrête la relation avec elle et que celui que je connaissais a voulu arrêter le contact avec moi aussi (même si c’était moi la première à dire au revoir mais après c’est lui qui voulait). mais ça c’est courant donc pas forcément prémonitoire (la rupture). dans l’histoire, il romp pour une autre fille.
j’adore les livres avec ces personnages fictifs, ça m’aide à oublier ne serait-ce que quelques minutes cette réalité si triste.
Pas de panique Laurence ! Elle est garée devant chez moi, où elle apprend à lire une carte routière.
Je pense tout à fait que ce genre de choses est possible même si je ne l’ai encore jamais expérimenté moi-même (peut-être plus tard, qui sait ?). 🙂
Désolée de poster ce commentaire si tard mais ma voiture a encore fait des siennes.
Elle n’est pas rentrée de la nuit.
Elle devait passer faire le plein de carburant, aller à la station de lavage, et rentrer en passant par le Drive pour récupérer mes courses. Toujours pas de nouvelles.
J’ai peur que son nouveau GPS ne l’ai entraîné sur une mauvaise route.
Le témoignage de Miel est plus que troublant. j’y vois autre chose que des coïncidences
du tissus du monde je ne perçois que quelques fils
ne portant pas de montre je ne sais à quelle heure ma mort viendra et je vis au présent : c’est mon seul bien
tout de même, plusieurs modèles de Van Gogh allaient ressembler au portrait qu’il en fit
dans les ténèbres infinies de mon ignorance j’avance à tâtons et prend parfois l’appel du vers luisant pour un éclair génial … ou l’inverse
je trouve que l’on raconte plus facilement ce qu’on a déjà vécu
Les écrits prémonitoires…j’y crois, oui. Un jour j’ai écrit une nouvelle racontant
les déboires d’un boulanger en plein pétrin pour boucler sa commande du matin.
J’ai choisi de faire une pause…et effectivement, à 8 heures, la boulangerie de
mon quartier était toujours fermée….
Très jeune, j’ai évoqué ma future mort dans un texte surnaturel….et dès le
lendemain, je pouvais lire ma rubrique nécrologique dans le journal régional.
(le prémonitoire a du mal à toucher la presse nationale pour les écrivains de
quartier…. déjà que pour les plus grands, c’est pas gagné!)….
Une amie défendait dernièrement l’idée que le cri de la chouette annonçait une
mort prochaine dans l’entourage proche. Et il est vrai que chaque lendemain, je
croisais sur la route une effraie écrasée!
Prémunitions: Cartouches de rire pour flinguer les pressentiments malfaisants!
Le témoignage de Miel est vraiment extraordinaire.
Merci, ça donne à réfléchir sur la vie.
J’ai un exemple récent avec le roman policier d’Edouard Philippe et Gilles Boyer Dans l’ombre : ils ont imaginé une fraude électorale, avec vols dans un bureau de parti politique, trois ans avant les primaires de l’UMP et les divers scandales … Troublant de ressemblance !
Oui, j’ai observé ce phénomène en l’expérimentant moi-même…
Il y a de cela quelques années, j’ai écrit un roman de genre surnaturel.
L’intrigue débutait dans ma région pour très rapidement se déporter en Sardaigne… Pourquoi la Sardaigne ? je n’en sais rien, je n’y étais jamais allé … J’avais envie de chaleur, d’un dépaysement immédiat sans pour autant aller bien loin… J’aurais pu choisir la Corse, en fait j’ai hésité… J’ai donc entrepris un gros travail de documentation sur cette île pour peindre sa végétation, les us et coutumes de ses petits villages (très portés sur les malédictions, le mauvais oeil etc..) la gastronomie… Mon héroïne qui s’appelait Marie, possédait des dons surnaturels puisqu’elle parlait aux arbres, voyait des esprits… Elle était en mal d’enfants et n’arrivait pas à donner la vie… Mon héros, lui, se suicidait par pendaison…j’ai beaucoup insisté sur ce procédé de suicide qui me terrifiait parce que je n’arrivais pas à comprendre que l’on puisse s’infliger à soi-même ce que l’on réserve habituellement aux grands criminels…
Je n’ai pas pour habitude de parler de mes manuscrits tant qu’ils ne sont pas édités. Personne ne connaissait la trame de cette histoire.
Quelques années plus tard, mon jeune frère de 35 ans s’est pendu.
Cela a déclenché ma rencontre avec Inna, une jeune médium corse qui parlait aux arbres et aux esprits. Elle avait été initiée toute petite par une signadora qui s’appelait Marie.
Nous sommes devenues amies et j’ai voulu raconter notre rencontre, ce qu’elle m’avait apporté et pour cela, je suis allé la voir en Corse.
Lorsque j’ai commencé à rédiger notre histoire, c’est comme si mon précédent roman avait été le brouillon de ce qui nous arrivait. (Au-delà d’Inna, actuellement en souscription chez Bibiocratie)
La Sardaigne, la Corse… que sépare un bras de méditerranée… Une ressemblance indéniable dans la végétation… la faune et la flore… dans les petits villages blottis à flanc de coteau, leurs us et coutumes et leur gastronomie …
Le plus troublant est que la jeune médium d’une quarantaine d’années n’arrivait pas à enfanter… (A la fin de l’écriture du livre, elle est tombé enceinte)
Voilà mon témoignage. Je précise qu’il m’arrive quelque fois des prémonitions par les rêves, je ne suis pas étonnée qu’elles passent par l’écriture…
Dernière petite chose : entre ces deux livres, avant ma rencontre avec Inna, j’ai écrit un autre livre dont mon héroïne s’appelait… Ina (prénom pas très commun et que j’avais cherché longuement sur le net)
Beaucoup de coïncidences, n’est-ce pas ?