Exercice inédit d’écriture créative 200
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
200 Maman était une jolie plume d’oie, papa, un robuste porte plume en bois.Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour de septembre 1861, tandis que je reprenais mon souffle, en haut d’une page blanche… je ne réussis qu’à tracer une succession d’insignifiantes pattes de mouches et de pâtés fractals.
François ….! soupira ma mère….
François ! gronda mon père, c’est le « pompon » ….rien de bon ne sortira jamais de tes mains !
Je m’enfuis de la maison et courus me réfugier dans la cabane aux cailloux….
En 1922, « L’OURS BLANC» fit sensation au Salon de l’Automne à Paris
Parker
« Maman était une jolie plume d’oie
Papa, un robuste porte-plume en bois
Je suis né stylo
Nous habitions un petit plumier Quai Gutenberg au bord du Lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche… »
Ma mère me prit la main, m’installa entre l’index et le pouce d’un écrivain (un petit creux qu’elle aimait bien). Elle était toujours là quand le vertige de la page blanche me serrait le cœur. Alors, ma plume tétanisée, maladroite se mettait à danser une valse de mots raides et indociles.
Ce matin-là, il fallait me rendre à l’évidence, ma plume bavarde pourtant devenue prolixe, débordante, ne voulait toujours pas sauter le pas de cette maudite page blanche.
– Allez, Parker ! Fonce ! me dit-elle. Regarde ! Fais comme moi !
Je regardais courir ma mère avec élégance et affirmation, en un gratté cristallin, plumetis blancs au vent avec ses pleins et déliés admiratifs. Pour moi, ces jambages à la fois terriens et célestes ne me rassuraient pas du tout ! Trop de détours vertigineux pour affronter cette impressionnante descente « J’en serais incapable » pensais-je nerveusement. D’abord, j’étais à sec, tout ça à cause du stress qui me faisait transpirer à l’intérieur.
– Tu as encore oublié de faire le plein ! Me dit ma mère ironiquement. -Tu manques un peu d’expérience, c’est normal. Et, devinant mon mal-être me dit encore : « C’est tout pour aujourd’hui, on verra demain ! »
Alors, nous sommes rentrés à la maison, par un détour moins périlleux. J’ai suivi en toute sécurité le tracé de ma mère sur les lignes d’un vert Plein Ciel.
Quand nous arrivâmes tout près de notre plumier, le Lac Waterman avait déjà pris sa couleur violette des après-midi studieux. Je piquai une tête dans son flot, faisant des pompes, histoire de me changer les idées, mais, surtout pour faire le plein pour la prochaine descente. J’en sortis revigoré, je me promettais demain de faire honneur à ma mère qui, dans l’instant, essuya de ses plumes expertes, avec tendresse et compassion quelques gouttes violacées sur mon corps grelotant. Puis, nous rentrâmes au plumier où mon père venait d’y entrer. Il travaillait dur mon père, consacré tout entier à un artiste- calligraphe qui n’arrêtait pas de le faire courir minutieusement de long en large sur du vélin précieux. J’étais admiratif. Mon père, un vrai pro, spécialiste en enluminures. Il rentrait souvent exténué à la maison, son corps d’ébène transi, badigeonné de toutes ces belles couleurs dont je lui enviais.
Ce soir-là, je m’endormis en pensant à mes parents. Serai-je un jour à leur hauteur ?
Le lendemain, ma mère m’extirpa de mon creux où je logeais avec mon frère et ma sœur : Critérium et Porte-mines. Je sortis sur la pointe de plume pour ne pas les réveiller quand je vis mon père d’un pas décidé à m’accompagner, ça me rassura.
Nous prîmes le Quai Gutenberg, je regardai le Lac Waterman qui avait gardé sa couleur de nuit, tandis que le Mont Blanc impressionnant rutilait, inaccessible quand nous arrivâmes au bord de la fameuse page blanche
– C’est fastoche ! S’écria mon père pour m’encourager. Regarde !
Et il amorça la descente en volutes masculines-pierre-de-lune, puis, il s’arrêta.
– Allez, Park ! A toi maintenant !
Ma mère s’y risqua à son tour avec une aisance que je lui enviais.
Alors, je regardai le Mont Blanc avec défi et je me risquai dans les enluminures paternelles. Je débordai tremblotant du tracé, laissant à mon tour derrière- moi des lignes indélébiles. Je toussai, piaffai, apeuré par ma première et vertigineuse descente.
« Bravo ! » fit ma mère en m’entourant généreusement de sa plume douce. J’avais beaucoup transpiré, j’étais en nage. Alors, je me retournai une dernière fois sans appréhension pour admirer mon parcours et, je lus sur la page blanche :
Aime les mots, un jour tu seras Mont Blanc.
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche notre amie De la Fressange s’amusait à donner de la plume à retordre à notre cher Cross. En effet, Fischer Space Pen venait de paraître et faisait couler de l’encre contrairement à Lépine qui était trop cher pour les petits revenus !! Mais la lutte s’avérait illégale, car Vuarnet était là, avec sa pointe fine et son élégance… mais aussi son prix ! Alors pour contrecarrer la bataille le canon de fusil Halley de chez Obethur ouvrit les hostilités mais Lamy et Sheaffer répondirent. Ma grand-mère née sous le nom de jeune fille Parker, pris son envol et nous protégea moi et ma famille de toutes ces tâches. Ma fiancée, elle, plus égoîste, et sans vouloir lui faire de reproches maintenant que j’ai nommé tout le monde, je ne peux que la citée malgré mon …. affection, Faber Castel, vous imaginez avoir ce nom et fuir ? non sincèrement elle m’a terriblement déçue et nous resterons amis simplement…. J’ai connu dans mon voyage, une plume graphite de chez Porsche mais elle était vraiment trop prétentieuse à mon goût et son écrin était unique je me suis donc laissé charmé par cette belle dame dorée, du nom de Dupont…. avec elle, je sais que mes jours ne seront que précieux et mon adorable soeur m’a annoncé son mariage avec notre cher Bic…. incontournable et immortel…. Nos parents sont ravis pour nous et se demandent se qu’en pense Papy Stypen…
Maman était une jolie plume d’oie blanche, papa, un robuste porte-plume en bois massif.
Je suis né stylo-plume un peu fêlé du capuchon. Ma naissance fut suive par celles d’un crayon de couleur pâle, d’un autre à papier mâché, d’un stylo-feutre mou, d’un stylo à bille en tête, d’un pinceau à poil et enfin d’une craie grinçante. C’est peu de dire que dans la famille nous avions tous mauvaise mine.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman. De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche, épuisé d’être remonté d’un abîme pour déposer un accent circonflexe sur une cime qui, ainsi que je l’appris trop tard, n’y avait pas droit, je la trouvai haletante et semblant perdue. Je l’abordai
– « La côte n’était pas trop mauvaise ? »
– « Ma cote a toujours été mauvaise » répondit-elle acerbe et visiblement dure d’oreille
– « Je suis pourtant certain que vous êtes issue du plus grand cru »
– « Mais je n’ai pas crû comme j’aurais dû » rétorqua-t-elle d’un ton acariâtre
– « Personne n’est responsable de ses gènes.»
– « En attendant c’est moi qui suis dans la gêne » répliqua-t-elle peu amène
– « Peut-être la faute de vos aïeux qui ont trop goûté au fruit du péché ? »
– « C’est vrai ! Il y avait un pêcher dans le jardin de mon grand-père » réagit-elle avec vivacité
– « Pauvre pécheur, implorez le salut de son âme »
– « C’était un pêcheur émérite » reconnut-elle avec une pointe d’amertume
– « Et priez sur sa châsse que j’ai aperçue à l’église du village »
– « Il adorait aussi la chasse »
– « Plût à Dieu qu’Il veille sur votre grand-père »
– « Mais mon grand-père et Dieu ne se sont jamais plu » réfuta-t-elle énergiquement
– «L’auberge de la vallée cuisine, paraît-il, de succulents rôts» dis-je pour changer de conversation
– «Je ne dirai jamais que les rots sont succulents. Vous divaguez ! » riposta-t-elle revêche
– «Je suis sûr que c’est à cause de mon âge mûr »
– « Vous n’êtes sur rien du tout ! Et qu’est-ce que votre âge vient faire avec ce mur ?
– « C’est un beau mâtin que vous avez-là » fis-je caressant son chien pour détourner son agacement
– « Je ne suis pas responsable de la beauté du matin. Et puis il n’est pas à moi ! Bon, je vous laisse, je dois monter jusqu’à la cime récupérer quelque chose qui m’a été volé »
Je venais de faire connaissance – alors que j’étais encombré d’un accent circonflexe inutile que je portais comme une croix – d’une tache d’encre à la recherche d’un accent circonflexe.
Avant de brûler mes dernières cartouches, je me devais de lui expliquer qu’elle n’y avait pas droit. Mais, je savais qu’avec son caractère bien trempé, une sacrée tâche m’attendait.
Maman était une jolie plume d’oie, papa, un robuste porte plume en bois. Je suis né stylo. Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman. De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc. Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche…
Un message arriva par pigeon voyageur m’apprenant que maman devait se rendre au plus vite chez la modiste de la reine qui avait eu écho de l’extrême beauté de sa plume d’oie. Il lui parut donc naturel que ma maman ornât le chapeau que madame Shaeffer lui confectionnait. Je fondis en larmes, souillant le vélin immaculé et les doigts de monsieur Parker qui de rage me jeta à la poubelle.
L’oiseau se rendit auprès de maman, par chance le plumier était ouvert, pour lui communiquer l’information puisque ma position ne me permettait plus de la prévenir.
Papa refusa nettement, reine ou pas reine, nous resterions unis.
Sa majesté n’admit pas que nous lui tenions tête, elle envoya papa au musée de l’Ecriture, moi je péris à la décharge municipale quant à maman elle est toujours aux premières loges dans les manifestations, embellissant le chapeau de la reine malgré l’horrible oiseau des îles taxidermé qu’on lui a accolé.
Charmant petit conte, bien dans l’esprit de Peggy. Du bon, du beau, du léger, du joyeux Malleret
Peggy est vraiment née « style haut » plume or, bien sûr.
En haut d’une page, je reprenais mon souffle.
En même temps que je perdis mon sang froid, je perdis ma dernière goutte d’encre.
Je me mis à dessiner des arabesques, profondeur blanche, subtiles sillons, touches d’impressions, texte énigmatique que seul le porteur de mes pensées pourrait en décrypter les lignes.
Caresser du regard, à peine décelées les lettres s’envoleraient et formeraient des mots dans une ère futuriste.
Au milieu de la page, je fis un point décisif mais pas final, pourquoi l’effacer me dis-je ?
Il emportera mon texte et je pourrai jeter l’ancre.
Pour ce 200e exercice d’écriture créative, vous m’avez gâté.
Vos textes sont très imaginatifs. Vos idées, très originales, m’ont apporté joie et plaisir de lire.
Merci à toutes et à tous. Le blog Entre2lettres (+ d’un millier d’abonnés) se développe grâce à vous et à votre passion pour l’écriture. MERCI
Maman était une jolie plume d’oie blanche avec un bout irisée.
Papa est un robuste Plumier en bois.
Je suis né stylo, stylo à quatre couleurs. Nous habitions un petit plumier, Quai Gutenberg, au bord du lac Waterman avec vue sur le Mont Blanc.
Un jour que je reprenais mon souffle, en haut d’une page blanche, la main qui me tenait m’abandonna soudain en me déposant sur la table de travail. Elle s’empara alors de ce que crus reconnaître comme un crayon de papier rose à la pointe effilée. Je ne tardais pas à m’émerveiller en voyant les arabesques que la main formait et dessinait sur la feuille.
Stupéfait, je vis apparaître une maison, des personnages grands, d’autres plus petits, des oiseaux, une voiture, ne maison, des arbres….
C’était bien autre chose que mes écritures pattes de mouche dont j’avais pris l’habitude de faire mon métier. Pour tout dire, cela faisait longtemps que je ne me lisais plus. Sans attrait.
Je ressentis alors comme une pointe de jalousie me titiller. Ce que je voyais me semblait si beau, si éloigné de moi…
Oui, je finissais par me qualifier comme besogneux, terne, laid. Je m’insultais moi-même
Tout à coup, les mains abandonnèrent le crayon et s’emparèrent de moi. A l’aide de mes couleurs, on me fit faire quelques courbes et points sur le papier. Puis avec le stylo noir, plusieurs phrases furent apposées à coté de l’œuvre du crayon.
On finit par me reposer juste à coté de ce crayon puis j’entendis un long soupir satisfait s’élever au-dessus des mains. Ensuite, un bruit de chaise, de pas et ce fut le silence.
— Eh bien, nous avons bien travaillé non ?
Je n’y croyais pas. C’était le crayon qui me parlait. Eh ! Une minute ! Le ? Non, c’était une voix encore plus douce que celle de ma mère, plus modulée, plus musicale, plus…
— Tu ne peux y croire, n’est ce pas ? Et pourtant, Je suis une fille et une artiste. On se sert de moi pour illustrer tes jolis récits.. .Je suis très fière d’avoir été choisie pour cela au magasin.
Je n’y croyais pas. Mes gribouillis avaient de la valeur ! Du coup, je la regardais avec attention. C’est vrai qu’elle était très jolie avec son tronc rose tendre, son petit haut bleu, et sa pointe si fine.
Je lui en fis bêtement le compliment. Il me sembla alors qu’elle rosissait encore plus. La lumière d’automne qui tombait sur nous par la fenêtre nous incitait au romantisme.
Ça a commencé comme çà…
Depuis, même si vous n’avez jamais lu nos noms sur la couverture des contes que vous lisez à vos enfants, le soir, sachez que c’est bien nous qui en sommes les auteurs.
Mais chut ! Vos allez réveiller notre enfant qui dort, un petit pinceau rouge
Tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche , j’entends des cris ! je me penche à la fenêtre et je vois des personnes manifestement effrayées courir dans tous les sens ! . J’entends une avalanche de mots sans comprendre ce qui se passe .
La porte s’ouvre brutalement et je suis arraché de ma feuille par une main fébrile et emporté dans la poche d’un journaliste qui court vers le lieu de la catastrophe ;Je reçois de plein fouet les nouvelles que je retranscris illico sur le carnet de cet inconnu qui me précipite dans un flot de mots plus alarmants les uns que les autres ….je gratte la feuille de ma plus belle encre et je répond à toutes les exigences de mon utilisateur; la rapidité avec laquelle il me manipule me laisse à bout de souffle et commence à me faire mal au dos ; Jai le ventre qui gargouille du fait de cette diarrhée verbale ; je n’en peux plus d’être tiraillé de partout ;il n’y a plus de respect!!! ;j’écris comme un cochon ,obligé! mon emprunteur salit la feuille en raturant ,il m’oblige à des allers retours sans fin! Pourvu que la cartouche ne me lâche pas sinon je risque de valser par dessus bord ;je m’économise en me laissant glisser sur le papier ; j’accepte tout de cette main puissante qui a tout pouvoir sur moi ;
Ah! l’heureux temps de mes parents où l’écriture avait ses lettres de noblesse ;
ma mère qui était une belle plume écrivait de beaux vers inspirés et mon père, le robuste , signait de sa belle plume en or, des papiers de la plus haute importance dans le cabinet du ministre de l’intérieur.
Moi, je relate les faits divers les plus sinistres ;pas drôle la vie de scribouillard au service de journalistes affairés et sans culture . Vivement la retraite, si je ne suis pas jeté à la poubelle, par usure, avant! Quelle angoisse : terminer écrasé sur la chaussée, pissant ma dernière encre, ultimes sanglots, dans l’indifférence la plus totale.
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche…
Je surpris une tache d’encre étalée langoureusement au milieu de ma page
D’où venait-elle, de Chine ?
Tout d’abord contrarié, je ne pus m’empêcher d’admirer ses contours parfaits
Elle ne semblait nullement gênée de la situation
J’hésitais un instant sur la conduite à tenir
Fallait-il appeler un agent de la rédaction, pour qu’il lui colle un buvard à 75 euros pour atteinte à la candeur et délit de graffiti ?
Mais trop tard. À trop admirer la rebelle, je n’avais plus la force de me détacher
Je n’aurais pas eu non plus le cœur d’appeler un effaceur
La belle devinant mon tourment en fût émue
Quelques lignes plus tard, elle m’offrit d’épouser ses formes
Depuis, je n’ai plus peur de la page blanche
MAMAN ETAIT UNE PLUME D’OIE,
PAPA, UN ROBUSTE PORTE-PLUME EN BOIS,
JE SUIS NE STYLO,
NOUS HABITIONS UN PETIT PLUMIER,
QUAI GUTENGERG AU BORD DU LAC WATERMAN.
DE CHEZ NOUS,
ON POUVAIT VOIR LE MONT BLANC;
EN HAUT D’UNE PAGE BLANCHE,
MON STYLO S’ EST EVADE.
La feuille s’est noircie de mots.
Des mots tout d’abord pour décrire ce magnifique paysage,
Des mots me rappelant des souvenirs d’enfance,
Des mots pour mon adolescence,
Des mots en mémoire de mes ancêtres,
Des mots racontant la vie du passé de ma région natale,
Des mots pour la nostalgie de ma campagne quittée pour la ville,
Des mots racontant ma vie d’aujourd’hui,
Des mots pour le lieu où je suis,
Des mots pour la difficulté à m’y adapter,
Des mots pour côtoyer les gens de toutes races résidant dans la cité phocéenne,
Des mots d’amour pour l’homme avec qui je suis,
Des mots expliquant tous les maux dont j’ai souffert,
Des qui encore en ce moment me font mal,
Des mots qu’il me faut manier pour obtenir gain de cause,
Des mots utilisés pour défendre nos droits,
Des mots pour me soulager,
Des mots pour me détendre,
Des mots pour le plaisir d’ écrire,
Des mots pour répondre aux défis des blogueurs,
Des mots pour avouer qu’avec les blogs, nous nous faisons des amis,
Des mots pour partager, joie, douleur, peine avec tous,
Des mots pour ce que je n’ose pas dire verbalement,
Des mots pour oublier le passé qui a laissé des cicatrices,
Des mots pour demain, mais nul ne connaît l’avenir,
Des mots pour le présent,
Des mots pour reconnaître qu’il faut vivre un jour à la fois.
La feuille n’est plus blanche,
Elle est noire de mots,
Des mots de tristesse, de nostalgie, d’échecs, d’erreurs,
Des mots de joie, d’émerveillement, d’amour, d’espérance, de réussite,
Des mots reconnaissant qu’à ce jour, je me sens plus affirmée,
Des mots à transmettre pour que l’autre suive le même cheminement,
C’est dur mais si nous nous en donnons la peine
Cela vaut le coup d’être vécu et de continuer
Car la route en encore longue pour découvrir pleinement la sérénité.
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
Mais…
Blanche, ma page ne l’est plus
Maintenant que j’y ai écrit tout ce qui précède !
Bon !
Donc je tourne la page et je reprends mon histoire :
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
Mais voici que de nouveau
ma page blanche me fait défaut
noircie qu’elle est par mes écrits !
Il me faut de nouveau
tourner la page
de mon cahier
et recommencer…
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
Hélas ! Toujours
toujours
ma belle page blanche n’est plus.
Et il me faut encore et toujours
tourner la page de mon cahier
pour retrouver l’Immaculée,
la pureté de la page vierge
où tout reste à écrire,
celle qui fait rêver,
la Parfaite !
A l’origine n’était pas le verbe !
A l’origine était la Page Blanche
où tout était encore à raconter!
Et moi,
bientôt mon sang noir se tarira
à sans fin rechercher l’Origine,
le Point Zéro de la création littéraire
là où a commencé
le Big Bang de l’écriture
à qui je dois ma naissance
moi, pauvre stylo usé
dans cette quête sans fin !
Mais je persisterai jusqu’au bout de mes forces
et la dernière goutte de mon sang
s’épuisera encore à voler à la poursuit…..
Bonjour Laurence
Moi non plus je n’ai pas de stylo préféré. Il y en a qui traînent partout dans la maison, et quand j’ai une idée, je prends celui qui me tombe sous la main et j’écris sur n’importe quoi. Il y en a cinq ou six dans mon sac à main. Sur mon bureau, un pot avec une quinzaine de stylos divers, et un tiroir de buffet où il y en a un cinquantaine rangés par couleurs. J’ai aussi ma « réserve de secours » dans un tiroir de mon bureau. Une dizaine.
On ne sait jamais, s’il y en a un qui ne fonctionne plus !
La grosse boîte de crayons à papier ne sert qu’aux mots croisés.
Avez-vous remarqué qu’il n’y a jamais un stylo près du téléphone quand on en a besoin?
J’ai quand même une préférence pour une mine feutre fine et noire, qui glisse sur la feuille aussi vite que mes idées. Il ne faut surtout pas qu’il accroche, qu’il gratte la feuille.
Mais n’allez pas croire que je suis parano. Les stylos, c’est un peu l’anecdote de la maison. Depuis qu’il est petit, mon fils détruit tous les stylos. Il les tripote et finit par casser le petit crochet qui tient à la feuille. Les bouchons disparaissent bien sûr. Il démonte tous les stylos à ressort. « Pour voir comment c’est fait, maman, voir comment ça marche. » (S’il n’y avait eu que les stylos !) Sa trousse d’écolier était toujours dans un état lamentable. En plus, il me fait des petits dessins absolument partout. Sur mon sous-main, mon calendrier, mon carnet de tricot… des post-it partout. Ce sont de petits dessins , parfois quelques mots, qui sont faits pour me faire plaisir, comme des petits cadeaux quotidiens. Quand il a attaqué mes livres je me suis fâchée. Et aussi le jour où il a écrit sur le mur de la maison. Remarquez, si je ne laissais pas de stylos partout il ne le ferait pas !!! Mais le marqueur noir qui a servi à noter un petit mot sur le papier peint de sa chambre, ce n’est pas moi qui l’avais laisser traîner ! (Le petit mot c’était « ppprout ». Elégant, n’est-ce pas ?) Aujourd’hui il a 20 ans et ça continue. Alors à chaque fois qu’il a un stylo entre les mains, la famille prépare les obsèques…
J’ai tout essayé, le cas est désespéré, docteur.
Comme je ne voulais pas qu’il aille à l’école avec des stylos tout cassés, j’ai appris à faire des réserves.
J’oubliais : j’ai quelques très beaux stylos de famille, mais eux aussi sont rangés dans une jolie boîte. Je ne les aime pas ils sont très lourds.
J’étais partie juste pour vous dire que je n’ai pas de stylo préféré…
Bonne soirée
Sabine
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche, et que je m’apprêtais à me dégourdir la pointe, j’entendis papa qui parlait avec maman.
– Tu es sûre ? répéta-t-il trois fois
-Oui, répondit maman, j’ai du retard dans mon encre ! J’en suis sûre, nous allons avoir un nouveau petit stylo !
– Oh ce pourrait-être aussi une charmante plume comme toi dit papa tout ému.
Ainsi, j’allais avoir un petit frère, ou même plusieurs, à quatre couleurs !!
Je ne me tenais plus de joie ! Je me mis à tracer des arabesques partout sur la feuille.
Nous allions peut-être être à l’étroit désormais, dans le petit plumier, mais qu’importe ! Nous étions heureux !
Nous avions beaucoup de petits encriers de toutes les couleurs qui scintillaient au soleil et des buvards en guise de rideaux pour protéger notre intimité familiale.
J’ai écrit aujourd’hui ce petit texte avec une certaine nostalgie, car mes souvenirs sont remontés à la surface quand ma femme, une jolie plume d’autruche, m’a annoncé qu’elle attendait un bébé …
J’ai ressenti cette même joie que le jour où j’avais entendu mes parents et je suis sûr que, de là-haut, au paradis des plumes, ils sont heureux !
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche..
Je me suis mis à gazouiller des chansons romantiques, toute s plus bêtes les unes que les autres. Mes amis se moquaient de moi me répétant que je n’avais aucun talent. Et que ce n’est pas en interprétant des mièvreries que je gagnerais ma vie. Mais moi, ce n’était pas ce que je voulais. Ce que je voulais, c’était voler au-dessus du lac Waterman, jusqu’au Mont Blanc, but inatteignable du commun des mortels, et avoir de belles envolées lyriques qui forceraient l’admiration.
Mais revenons à ma page blanche, que j’essaie de noircir de petits signes qu’on appelle des lettres. Et ces lettres composent des mots. Et ces mots composent des paragraphes. Et ces paragraphes remplissent des pages, pour aboutir peut-être à un livre. Hélas, je crache, je hoquète, je n’ai pas d’inspiration, ma plume est sèche et ne produit que des lamentables taches d’encre que nul buvard n’absorbera.
Mon stylo favori n’existe pas. C’est celui qui glisse au rythme de ma main, le temps
de sa survie, jamais éternel. On m’a offert un Oberthur qui sommeille dans un
tiroir. Comme Goethe, j’adopterai bien le crayon de bois…avec ses longues et
sereines secondes de tailles…de pauses!
Mon stylo fétiche, c’est un Reform calligraph 1.5, sa plume est douce au toucher, il trace des lettres sensuelles avec juste ce qu’il faut d’encre. Jamais de fuite…
Pas comme le Montblanc que l’on m’a amoureusement offert et qui dort pour l’éternité dans le plumier fabriqué par mon papa, lorsqu’il était prisonnier chez les nazis
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
j’entendis maman demander à papa d’agrandir la famille avec un porte-mine
non dit papa tu as trop mauvaise mine en ce moment
moi, mine de rien, je proposai un crayon de couleur
non, notre famille aurait une drôle de mine
maman, en colère, se détacha du porte-plume en bois
de la fenêtre ouverte elle s’envola vers le Mont Blanc
je frissonnai
en signe de deuil, je noircis avec mon stylo à encre noire une feuille blanche
papa voulut laisser la fenêtre ouverte pour que maman puisse entrer si elle le souhaitait
tant j’avais froid, j’allai me réfugier dans notre petit plumier, quai Gutenberg au bord du lac Léman
soudain j’entendis papa murmurer « maman est revenue »
sortant de chez nous je vis une plume d’oie installée confortablement sur le porte-plume en bois
quelle mine elle avait cette plume, ce n’était pas maman
contre mauvaise fortune je fis bonne mine
le porte-mine, fils de ma nouvelle maman, vint habiter chez nous quai Gutenberg.
C’est ainsi que nous devînmes une famille recomposée.
A propos de stylo.
Mon stylo préféré c’est le Bic à bille noire à mine rétractable qui se loge partout grâce à sa taille et qui s’épingle sur les carnets.
ET VOUS? QUEL EST VOTRE STYLO FETICHE?
Maman était une jolie plume d’oie,papa, un robuste porte plume en bois. Je suis né stylo.Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc. Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche… je réalisais que ma condition de « plume de bic », style helvetica de la famille, ne pouvait plus durer. Depuis quelque temps je rêvais de « roller », et quel plaisir de se laisser glisser !!Je pouvais enfin me laisser aller sur ligne, hors ligne, entre les lignes, légèreté, fluidité du geste, vitesse, traces nettes sans bavures . Enfin je pouvais épater les marges avec des calligrammes pigmentés et pimentés …. Vive le roller à écriture automatique !!
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche…
Grand-mère Calame vint m’assister. Avec elle, j’ai pu établir une bonne partie de mon arbre généalogique et découvert certains de mes grands oncles : Plume, Feutre, et Bille qui avait eu des quadruplés (4 couleurs). Du coté de ma mère, j’avais des ascendants prestigieux. Un Sergent Major, marié avec la fille Reynolds, un petit cousin Parker attaché au comptoir d’une banque. Un autre, à encre effaçable, perdu de vue depuis longtemps. Un certain Bic, gravement malade, à qui l’on avait oté la colonne vertébrale et qui servait de sarbacane. Un voyageur, qui passait sa vie dans des poches, et Stabilo qui avait fait toute sa carrière dans le marquage fluo.
Je m’empressais d’aller transcrire mes pattes de mouches chez mon fils AZERTY qui lui vivait dans un PC tout neuf sans me douter que par ce geste je condamnais tous mes ancêtres.
PS : Au 17ème siècle, le stylo était considéré comme plume éternelle.
Maman était une jolie plume d’oie, Papa un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche, j’entendis Maman sangloter.
Elle se faisait un sang d’encre pour mon avenir.
Nous n’entendions parler que de réchauffement climatique.
Le lac était asséché.
La mer de glace n’était plus qu’un souvenir.
Le Mont Blanc était gris.
Chut!
Le Président va parler :
« Conscient des problèmes écologiques, je décrète de nombreuses mesures drastiques :
– Objectif n°1 : zéro papier, dématérialisation totale de toute publication, fin de la production de papier, d’encre et de tous leurs composants.
-Objectif n°2 : fermeture…. »
Atterrés, nous n’entendîmes pas la suite.
Le plumitif, qui a toujours pris soin de moi, mais qui est un citoyen responsable et grégaire, n’hésite pas une seconde.
Il dépose sur le bureau une boîte en carton recyclé.
Reléguée au grenier, ce sera notre nouveau logis.
Jusqu’au jour où, un enfant curieux ouvrira la boîte
Et découvrira un trésor…..
Maman était une jolie plume d’oie,
papa, un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle
en haut d’une page blanche, je fis une chute.
Arrivé en bas de la feuille, mon corps se disloqua, tête d’un côté, cartouche et bouchon de l’autre.
J’avais la mine tordue. La fin était proche, je venais de faire une grosse bêtise. Je le sentais. Maman allait hurler de rage et de peur.
Il faut que je vous explique. Maman me l’avait toujours dit ; quoiqu’il arrive l’important c’est la mine. Elle me bassinait avec ça. Attention ta mine, protège toi, arrêtes de gigoter tu vas abimer ta mine… J’en passe et des meilleures.
J’étais éparpillé sur ce cahier de malheur, seul. Seul, sans mes parents, car depuis le début de l’été, j’avais pris mon indépendance, et mettais mis au service de Laura, jeune adolescente de la maison. Maintenant, je ne pouvais plus compter sur eux pour venir me sauver. Mon destin était entre les mains de Laura. Au moment de ma chute, je crois qu’elle était déjà endormie. Sa lampe de chevet était restée allumée. J’avais la nuit pour réfléchir, et m’angoisser sur mon avenir. Comment allait-elle réagir ? J’étais sûrement pour un vulgaire stylo. Même si je glissai comme une flèche, et que mon corps épousait parfaitement les angles de ses doigts, je n’avais guère d’illusion sur mon sort.
Dans le pot métallique, j’entendis les sarcasmes de mes concurrents. Le critérium jaloux comme un poux d’être cantonné aux brouillons se marrait.
Le bille bleu cristal la jouait grand seigneur et m’appela :
Tu vois petit ! Tu as beau faire le beau, tu ne seras jamais a la hauteur d’un bic. Tu n’y peux rien je serai toujours plus fort et plus costaud, regardes dans quelque état tu t’es mis. C’est bien beau d’être couvert de cœurs roses mais vois-tu cela ne te suffira jamais!
Le stylo américain rigolait à plein tube : alors joli cœur c’est la belle vie hein ? Tu n’auras pas duré longtemps!
L’effaçable était le seul a avoir un peu de compassion. Alors que je ne pouvais plus retenir mes sanglots, il me rassura : t’inquiètes mon gars, cette jeune fille est ta meilleure alliée, elle t’adore et en plus, c’est une bricoleuse. Soit patient elle va te sauver.
Voilà comment depuis hier je n’ai plus la même mine, seul mon corps est toujours le même. Laura m’a désossé, éparpillé puis réparé. Je me sens tout bizarre avec cette nouvelle mine. Maman avait raison, la mine c’est important. Maman avait tort aussi, la mine ce n’est pas la vie on peut en changer. Depuis je suis tellement heureux. J’ai une mine de capitaine!
Maman était une jolie plume d’oie, papa un robuste porte plume en bois.
Je suis né stylo.
Nous habitions un petit plumier, quai Gutenberg, au bord du lac Waterman.
De chez nous, on pouvait voir le Mont Blanc.
Un jour, tandis que je reprenais mon souffle en haut d’une page blanche, me
vint l’idée. J’allais jusqu’à la fenêtre.
Le paysage de papier Canson vierge, moucheté de petites crottes humaines
m’accrocha. Moi aussi, il me fallait vaincre mon Bic du midi, escalader un bon
projet.
J’en avais un peu marre de traduire des romans chinois, ces nouveaux
envahisseurs du canevas littéraire.
C’était décidé, j’allais rédiger une encyclopédie de mes ancêtres.
Qui, de fait, pouvait confier, des mots tendres, des promesses voilées à un bête
clavier d’ordinateur ? Les lettres d’amour, les confidences sur un futur oreiller
méritaient bien la caresse d’un duvet sur la feuille, en attendant la plume,
dorée de préférence.
J’allais donc évoquer la naissance du premier jonc épointé, le seul capable de
s’adapter à la rugosité du papyrus.
Je parlerai de tous ces troupeaux de dindes et de canards élevés uniquement
pour répondre à la demande croissante d’écrivains prodigues.
Puis la révolution de la plume métallique nous réservant les canards pour
d’autres barbaries civilisées, celles de l’art culinaire.
Tous ces ergots de l’écriture, en acier, en or, en rubis, en iridium, tous ces
inusables permettant aux Mousquetaires de fleureter leurs aventures.
Jusqu’à l’arrivée du Penographic, cet auto alimenté anglais dont le petit bouton
latéral permettait de faire s’écouler le liquide serein de l’inspiration jusqu’à sa
transcription irrégulière et faillible.
Advint donc la première petite citerne d’encre, ce vivier de brevets déposés, de
pistons balbutiants.
Ce fut un beau casse tête pour établir qui au mieux serait capable d’alimenter
régulièrement le plus grand des réservoirs.
On note d’ailleurs quelques belles guerres industrielles. Ce ne fut pas
qu’épistolaire. On se vola dans les plumes…
Et puis..et puis…il faut que j’arrête là. Je ne vais quand même pas tout dévoiler
de ma croisière noire d’encre à moi.
J’ai retrouvé une vielle bouteille. J’y ai trempé mes doigts et j’ai imprimé sur le
haut de mon écran un contrat avec moi même.
Oui, les choses du coeur de l’écriture, les pulsions romantiques, les élans
créatifs, tout traversera cette oeuvre.
Non, je ne serai pas qu’une machine à écrire!