Quand , avec ma collègue , j’ai corrigé, fin juin les rédactions des élèves de CM2. Je pourrais vous raconter comme nous nous sommes poilées avec les perles des élèves telles que celles-ci :
Clovis mourut à la fin de sa vie.
Pour mieux conserver la glace, il faut la geler.
Un carré c’est un rectangle un peu plus court d’un côté.
Une racine carrée est une racine dont les quatre angles sont égaux.
Mais non, c’est autre chose qui nous a fait poiler, à savoir une copie. Figurez vous que le travail de rédaction ressemblait comme deux gouttes d’eau aux exercices d’écriture créative que nous propose notre éveilleur d’idées, à savoir M. Pascal.
Je vous livre le titre : « Vous allez au grenier et vous découvrez une malle. Vous l’ouvrez et….. »
Et, c’est ainsi que j’ai eu entre les mains la rédaction d’un brave gamin. La page était belle : l’écriture était soignée, la mise en page et l’orthographe aussi. Il narrait, avec les justes détails , la montée au grenier, la découverte de la malle….etc
Rien ne laissait présager de la suite ! Et pourtant, après la lecture de quelques lignes, je commençais à flairer la suite et je me mis à lire à voix haute les exploits de ce digne fils de garagiste.
Le gamin racontait comment la malle s’était fait de la résistance à l’ouverture !
« Je cherche la clé… absente, bien sûr » ….et que je redescende du grenier, destination garage, pour aller chercher un trousseau de clés ou autre passe-partout, la remontée au grenier et le constat que rien ne fait l’affaire…
« Je réfléchis devant ce problème » …. de résistance inopinée, l’idée d’un autre outil, une lime peut-être…
« Je redescends les étages, je file au garage, je trifouille pour trouver une lime, je remonte au grenier » …. face à la malle, les tentatives sont vaines cette fois encore !
« Je décide d’avoir recours au pied-de-biche plus expéditif » ….la descente des étages, le garage, la recherche, les gouttes de sueur et le teint qui vire au cramoisi….un brin d’énervement, un brin d’agacement, un brin d’impatience, la remontée, les angles d’attaque pour ouvrir cette satanée malle, le couinement épouvantable du pied-de-biche qui se tord…
L’hilarité nous a définitivement secouées car le gamin termine sa rédaction par ces mots :
« Et maman m’appelle pour le déjeuner » !
Je me suis bien poilé hier quand j’ai analysé moi-même cette photo !
Bon ok, présenté comme ça, on peut se demander pourquoi ? Forcément à première vue, rien de bien « poilant », à part peut être la tête même de cet âne ! Et encore…
Non, inutile de chercher plus longtemps, ce qui est drôle, enfin à mes yeux, tout est relatif, c’est de connaître les coulisses de cette prise de vue. C’est bien connu, quand on rajoute à une photo sa légende, c’est plus qu’une simple photo, cela devient une petite histoire. Et c’est très facile pour moi de vous la conter puisque le photographe en question, c’est moi !
Du coup quand on regarde à nouveau cette photo avec les explications qui vont suivre, on peut comprendre qu’elle soit « poilante » à mes yeux…
Pour ça, il faut revenir à Hier. C’était mon anniversaire et oui il faut bien que ça tombe une fois par an, pour moi c’était hier. Et comme il est de coutume, j’ai eu un cadeau. Et quel cadeau ! J’en rêvais depuis des années… un superbe appareil photo. Un « 5D », pour les initiés.
Du coup, après le bon repas familial, qui pour le coup devenait interminable, et une fois les bougies soufflées, là aussi interminable, évidement ils en rajoutent une chaque année, pas cool, même cette phrase est interminable… bref, la promenade dite « digestive » était la bienvenue. J’allais pouvoir tester mon nouveau joujou à l’extérieur. J’ai rien contre les photos de famille à l’intérieur, mais bon…
Je suis donc parti sur le chemin qui mène à la rivière en bas du village. L’histoire d’avoir un beau décor pour mes premières « plaques » comme on dit. Et comme souvent, voire même systématiquement, je me suis arrêté sur le chemin devant cette superbe propriété qui me fait tant rêver. Une belle demeure en pierre sur deux étages plantée au milieu de beaux jardins, sa pelouse bien verte, son petit lac juste devant et ses animaux en liberté. Et puisque je venais d’avoir mon appareil, à défaut de la rivière, j’allais le tester en prenant quelques photos de ce qui me faisait rêver.
Mais encore fallait il rester discret et jouer un peu le paparazzi. Surtout que visiblement, les propriétaires eux aussi avaient l’air d’apprécier leur jardin pour y être confortablement installés pour le thé. Donc je me suis rapproché du mur qui entoure la propriété. Accroupi contre le mur, la main dans le sac à dos à la recherche de l’objet du jour. Pour ma première photo, pas de prise de tête, j’ai mis tous les réglages en mode automatique. Oui je sais, avec un appareil de ce niveau là, le « tout auto » est comment dire… Enfin les mêmes initiés vont me trouver ridicule. Mais bon, j’aurais d’autres occasions pour le tester dans des conditions plus techniques.
Alors pour rester discret, j’ai pris l’appareil à bout de bras, me suis légèrement relevé pour que l’objectif dépasse tout juste du mur. Puis sans respirer, pour ne pas trop bouger, j’ai déclenché !
Et voilà, je venais de prendre ma première photo avec cet appareil, tout en me disant que forcément cette photo restera « la première » d’une longue série ! C’est à ce moment là, que je me suis demandé si la rivière n’était finalement pas une excuse pour prendre cet itinéraire à chaque fois, juste pour pouvoir admirer et rêver devant cette propriété. Le seul à pouvoir y répondre… mon psy, forcément ! Du coup, c’est cool, pour ma prochaine séance, je vais pouvoir lui ramener cette photo. Il pourait me dirr, lui, à travers cette belle photo, quel est le message subliminale qu’il faut decripter…
Quand j’ai regardé l’appareil pour voir le résultat, j’ai évidement commencé par sourire… forcément. Moi qui m’attendais à avoir le plan large de mes rêves, voir la tête de cet âne au milieu de l’image… Il avait dû m’entendre arriver et ce petit jeu de cache cache derrière le mur devait certainement l’intriguer. Mais quand j’ai repensé à mon psy, j’ai du coup fait moi même l’analyse… Sympa l’image subliminale ! La vrai question c’est quel âne je suis finalement ?
Je me suis bien poilé quand ils ont tenté de le trouver. La fête, c’était pour le dimanche suivant. Manèges, bonbons, cochons qui tournent en rond… autour des filles du village ! Déjà dix ans que je le gagnais ce concours. Le Père Maurice me voyait toujours aussi jeune et fringuant. Et moi aussi ! Pour ses 80 ans, j’pouvais bien lui faire encore ce plaisir. Gagner le ruban du plus bel âne normand de la foire de Cesny Bois d’Halbout.
Les jaloux ont tenté de m’éliminer. Ils ont prétexté que j’étais trop vieux, que j’avais fait mon temps comme Yves, que braire de telles chansons, ça passait plus, que place aux jeunes, aux imberbes, aux nouveaux sabots du disco…..et je ne sais plus encore quelle connerie !
Ils s’y sont mis à quatre pour me trouver un poil blanc. Yavait, Hector (celui qui pleure quand il a tort), yavait le gros Bernard, dit Gros Pétard, tellement qu’il reste sur son cul à picoler la bière. Et puis la Francette, qu’a jamais vu d’la vie qu’mon attribut, qu’a peur du cochon/ cheval sommeillant dans tous les fonds de pantalons, qui grenouille au fond du bénitier, qui chasse les araignées sous sa céleste voûte. Puis Mirliton, un ancien d’on ne sait plus quelle guerre, chassant tant le lapin que le raton.
A quatre, deux fois deux, ou trois plus un qu’ils s’y sont mis, ou un plus trois ou quatre plus rien, qu’ils s’y sont remis. A coup de vieille brosse usée comme le crâne du curé, à coup de peigne fatigué, édenté tel la goule à Madame Julie, la mercière. Ils ont eu bon ratissé mon pelage, ils n’ont rien vu, rien qui puisse prouver mon vieillissement, rien qui puisse me mettre hors concours. Hector a beaucoup pleuré.
Ce Week Hände, je serai encore le plus âne du canton. Je décrocherai un ruban bleu blanc et rouge pour Maurice. Les petits garçons viendront mesurer leur misère scolaire à la taille de mes oreilles. On m’accrochera la petite carriole en bois. Les petites filles piailleront dans leur premier carrosse.
Les adultes se déboucheront l’humeur au cidre. Ça finira comme souvent en crêpage de chignons entre ces dames, en simple gnons entre ces messieurs.
Yaura toujours un venimeux pour balancer à Maurice que son âne, y finira en saucisson.
Moi, je ferai un petit tour dans le village. J’y croiserai sûrement Liliane allant à la poste à pied. Elle oublie toujours que le bureau est fermé ces jours ci.
Je m’arrêterai pour la remercier, une fois de plus. Je lui ferai quand même comprendre que c’était la dernière fois, que cette année, elle y avait été un peu fort … sur le cirage.
Je me suis bien poilé hier quand.. j’ai écouté le récital du »Poil qui pousse » ! Aujourd’hui je me balade avec « Poil de Cairote », humour et voyage . Abandonné le rôle
de poil à gratter, pour toi ma puce
Je me suis bien poilé hier quand j’ai commencé à rédiger ma petite liste :
Entrer sans s’essuyer les pieds.
Mettre mon manteau en boule sur le canapé.
Arriver pas lavée et les cheveux gras.
Mettre les pieds sur le canapé ou la table du salon.
Roter bruyamment.
Mettre les épluchures dans la poubelle jaune.
Passer plus de temps sur mon portable qu’à discuter.
Ne pas débarrasser la table, ne pas aider.
Mettre la télé à fond….
La liste n’est pas exhaustive, je vais même la compléter. Je vous explique :
J’ai un fils : Jules, 22 ans. Il y a huit jour, il a « pris un appart’ » avec sa copine. Je la connais peu, mais je sais que c’est une maniaque. Encore mieux. Mon mari et moi sommes officiellement invités à manger dimanche prochain. Je jubile. Tout ce que Jules a fait à la maison pendant 22 ans, je vais lui refaire en une seule journée dimanche prochain….Ca fait 3 ans que j’attends ce moment ! C’est sûr, Jules va rire, mais sa copine…
Je me suis bien poilée hier quand il a mis de l’huile sur le feu. Il ne lui a pas suffi de mettre les pieds dans le plat, le cochon, il a fallu qu’il en rajoute une couche, c’était plus fort que lui.
Un peu de gras dans l’humour ça ne fait pas de mal même si au final c’est moi qui me suis fait griller à vouloir m’occuper de leurs oignons.
J’en pleurais au début mais qu’est-ce qu’on a pu rissoler après, les copines et moi, à se tordre de frire !
Puis ça a commencé à sentir le roussi, il y était aller un peu fort, c’est vrai. On en était rouges de honte.
Quand elle est arrivée. Elle a douché tout le monde, ça a tout de suite déglacé l’ambiance.
Je me suis bien poilée hier lorsque j’ai vu que le temps allait tourner à l’orage. Ma voyante m’avait promis un temps de chien pour le nouveau voyage de noce de mon ex-mari.Ce con là, toujours radin avait prévu un week-end dans une chambre d’hôte en Normandie. Ils vont se régaler, ces deux là enfermés comme des forçats dans leur jolie chambre parce que l’amour ils ne le feront pas, elle a une MST redoutable. Comment je le sais, c’est Irène qui me l’a dit, ma voyante. Mariage pluvieux, mariage heureux. Et moi, je me poile…
Je me suis bien poilé hier quand j’ai fait ma toilette.
Aucune salissure n’a échappé à la précision de mon œil. Mon corps, si souple, me permet d’en inspecter minutieusement chaque partie. Aucun répit pour les saletés : j’ai traqué la moindre poussière.
J’ai léché et pourléché ma patte, et je l’ai promené partout sur mon pelage.
Et voilà je me suis encore bien poilé la langue ! Chaque printemps, c’est la même chose ! Mes poils d’hiver se débinent dès la venue des premières chaleurs.
Pouahh ! Vive l’herbe à chat !
Je me suis bien poilée hier quand Pénélope a sauté une nouvelle fois par dessus son bocal. La capacité vertébrale de cet animal ridicule m’épate. C’est sa quatrième tentative et comme un fait exprès, j’ai assisté à chaque fois à son exploit. Si je ne rationalisais pas autant son cerveau microscopique, je pousserais jusqu’à dire qu’elle théâtralise sciemment ses sauts carpés devant moi. Je l’ai sauvée à trois reprises mais je m’interroge sur son désir réel. Il faut bien constater que son périmètre vital est plutôt restreint, sphérique de surcroit, ce qui accentue considérablement l’absurdité vertigineuse de sa condition. Pas même un coin pour se planquer, un petit repère derrière la plante verte en plastique, qui quelque soit l’angle d’approche paraît toujours à la même place. On pourrait penser que la vie est belle pour Pénélope qui n’a pas à se soucier du cycle nycthéméral, de la température de l’eau, de sa ration quotidienne de flocons déshydratés dont l’odeur me révulse toujours autant. Mais voilà, je me rends à l’évidence triviale et pour autant désopilante : mon poisson rouge est suicidaire. Je l’ai donc renvoyée une fois encore à son sort misérable, ne pouvant me résoudre à la laisser gasper en se tortillant sur le carrelage. Ce matin, dans les limbes du réveil, j’ai allumé la machine à café. Il y avait de petites flaques d’eau près de l’aquarium et Pénélope n’était plus dans son bocal. J’ai cherché, elle ne devait pas être loin. Je l’ai trouvée gisant derrière le grille-pain après dix bonnes minutes d’investigation. Une trajectoire impossible à prévoir malgré mes faibles notions de physique de la propulsion dont l ‘unique géni était un atterrissage dans une planque qui lui laisserait obligatoirement le temps de mourir en paix. Ce drame cocasse et matinal m’a cependant plongée dans la perplexité. Quid de la liberté ?
Je me suis poilée hier quand l’esthéticienne m’a pris pour une portugaise. Je lui ai dit que c’étaient des a priori, un peu bêtes. A un certain âge, les poils de toutes les Européennes, repoussent. Surtout au menton. Si on ne fait pas gaffe, on se retrouve avec un petit bouc. J’avais poêlée, justement la veille, une tranche de chèvre. Et en me tordant de rire, je pensais à elle, qui ne s’était jamais fait épiler le maillot.
Mes exercices sont des accélérateurs de particules imaginatives. Ils excitent l'inventivité et donnent l’occasion d’effectuer un sprint mental. Profitez-en pour pratiquer une écriture indisciplinée.
Ces échauffements très créatifs vous préparent à toutes sortes de marathons : écrire des fictions : nouvelles, romans, séries, etc.
Je me suis bien poilé hier quand…
Quand , avec ma collègue , j’ai corrigé, fin juin les rédactions des élèves de CM2. Je pourrais vous raconter comme nous nous sommes poilées avec les perles des élèves telles que celles-ci :
Clovis mourut à la fin de sa vie.
Pour mieux conserver la glace, il faut la geler.
Un carré c’est un rectangle un peu plus court d’un côté.
Une racine carrée est une racine dont les quatre angles sont égaux.
Mais non, c’est autre chose qui nous a fait poiler, à savoir une copie. Figurez vous que le travail de rédaction ressemblait comme deux gouttes d’eau aux exercices d’écriture créative que nous propose notre éveilleur d’idées, à savoir M. Pascal.
Je vous livre le titre : « Vous allez au grenier et vous découvrez une malle. Vous l’ouvrez et….. »
Et, c’est ainsi que j’ai eu entre les mains la rédaction d’un brave gamin. La page était belle : l’écriture était soignée, la mise en page et l’orthographe aussi. Il narrait, avec les justes détails , la montée au grenier, la découverte de la malle….etc
Rien ne laissait présager de la suite ! Et pourtant, après la lecture de quelques lignes, je commençais à flairer la suite et je me mis à lire à voix haute les exploits de ce digne fils de garagiste.
Le gamin racontait comment la malle s’était fait de la résistance à l’ouverture !
« Je cherche la clé… absente, bien sûr » ….et que je redescende du grenier, destination garage, pour aller chercher un trousseau de clés ou autre passe-partout, la remontée au grenier et le constat que rien ne fait l’affaire…
« Je réfléchis devant ce problème » …. de résistance inopinée, l’idée d’un autre outil, une lime peut-être…
« Je redescends les étages, je file au garage, je trifouille pour trouver une lime, je remonte au grenier » …. face à la malle, les tentatives sont vaines cette fois encore !
« Je décide d’avoir recours au pied-de-biche plus expéditif » ….la descente des étages, le garage, la recherche, les gouttes de sueur et le teint qui vire au cramoisi….un brin d’énervement, un brin d’agacement, un brin d’impatience, la remontée, les angles d’attaque pour ouvrir cette satanée malle, le couinement épouvantable du pied-de-biche qui se tord…
L’hilarité nous a définitivement secouées car le gamin termine sa rédaction par ces mots :
« Et maman m’appelle pour le déjeuner » !
Je me suis bien poilé hier quand j’ai analysé moi-même cette photo !
Bon ok, présenté comme ça, on peut se demander pourquoi ? Forcément à première vue, rien de bien « poilant », à part peut être la tête même de cet âne ! Et encore…
Non, inutile de chercher plus longtemps, ce qui est drôle, enfin à mes yeux, tout est relatif, c’est de connaître les coulisses de cette prise de vue. C’est bien connu, quand on rajoute à une photo sa légende, c’est plus qu’une simple photo, cela devient une petite histoire. Et c’est très facile pour moi de vous la conter puisque le photographe en question, c’est moi !
Du coup quand on regarde à nouveau cette photo avec les explications qui vont suivre, on peut comprendre qu’elle soit « poilante » à mes yeux…
Pour ça, il faut revenir à Hier. C’était mon anniversaire et oui il faut bien que ça tombe une fois par an, pour moi c’était hier. Et comme il est de coutume, j’ai eu un cadeau. Et quel cadeau ! J’en rêvais depuis des années… un superbe appareil photo. Un « 5D », pour les initiés.
Du coup, après le bon repas familial, qui pour le coup devenait interminable, et une fois les bougies soufflées, là aussi interminable, évidement ils en rajoutent une chaque année, pas cool, même cette phrase est interminable… bref, la promenade dite « digestive » était la bienvenue. J’allais pouvoir tester mon nouveau joujou à l’extérieur. J’ai rien contre les photos de famille à l’intérieur, mais bon…
Je suis donc parti sur le chemin qui mène à la rivière en bas du village. L’histoire d’avoir un beau décor pour mes premières « plaques » comme on dit. Et comme souvent, voire même systématiquement, je me suis arrêté sur le chemin devant cette superbe propriété qui me fait tant rêver. Une belle demeure en pierre sur deux étages plantée au milieu de beaux jardins, sa pelouse bien verte, son petit lac juste devant et ses animaux en liberté. Et puisque je venais d’avoir mon appareil, à défaut de la rivière, j’allais le tester en prenant quelques photos de ce qui me faisait rêver.
Mais encore fallait il rester discret et jouer un peu le paparazzi. Surtout que visiblement, les propriétaires eux aussi avaient l’air d’apprécier leur jardin pour y être confortablement installés pour le thé. Donc je me suis rapproché du mur qui entoure la propriété. Accroupi contre le mur, la main dans le sac à dos à la recherche de l’objet du jour. Pour ma première photo, pas de prise de tête, j’ai mis tous les réglages en mode automatique. Oui je sais, avec un appareil de ce niveau là, le « tout auto » est comment dire… Enfin les mêmes initiés vont me trouver ridicule. Mais bon, j’aurais d’autres occasions pour le tester dans des conditions plus techniques.
Alors pour rester discret, j’ai pris l’appareil à bout de bras, me suis légèrement relevé pour que l’objectif dépasse tout juste du mur. Puis sans respirer, pour ne pas trop bouger, j’ai déclenché !
Et voilà, je venais de prendre ma première photo avec cet appareil, tout en me disant que forcément cette photo restera « la première » d’une longue série ! C’est à ce moment là, que je me suis demandé si la rivière n’était finalement pas une excuse pour prendre cet itinéraire à chaque fois, juste pour pouvoir admirer et rêver devant cette propriété. Le seul à pouvoir y répondre… mon psy, forcément ! Du coup, c’est cool, pour ma prochaine séance, je vais pouvoir lui ramener cette photo. Il pourait me dirr, lui, à travers cette belle photo, quel est le message subliminale qu’il faut decripter…
Quand j’ai regardé l’appareil pour voir le résultat, j’ai évidement commencé par sourire… forcément. Moi qui m’attendais à avoir le plan large de mes rêves, voir la tête de cet âne au milieu de l’image… Il avait dû m’entendre arriver et ce petit jeu de cache cache derrière le mur devait certainement l’intriguer. Mais quand j’ai repensé à mon psy, j’ai du coup fait moi même l’analyse… Sympa l’image subliminale ! La vrai question c’est quel âne je suis finalement ?
Fête au village.
Je me suis bien poilé quand ils ont tenté de le trouver. La fête, c’était pour le dimanche suivant. Manèges, bonbons, cochons qui tournent en rond… autour des filles du village ! Déjà dix ans que je le gagnais ce concours. Le Père Maurice me voyait toujours aussi jeune et fringuant. Et moi aussi ! Pour ses 80 ans, j’pouvais bien lui faire encore ce plaisir. Gagner le ruban du plus bel âne normand de la foire de Cesny Bois d’Halbout.
Les jaloux ont tenté de m’éliminer. Ils ont prétexté que j’étais trop vieux, que j’avais fait mon temps comme Yves, que braire de telles chansons, ça passait plus, que place aux jeunes, aux imberbes, aux nouveaux sabots du disco…..et je ne sais plus encore quelle connerie !
Ils s’y sont mis à quatre pour me trouver un poil blanc. Yavait, Hector (celui qui pleure quand il a tort), yavait le gros Bernard, dit Gros Pétard, tellement qu’il reste sur son cul à picoler la bière. Et puis la Francette, qu’a jamais vu d’la vie qu’mon attribut, qu’a peur du cochon/ cheval sommeillant dans tous les fonds de pantalons, qui grenouille au fond du bénitier, qui chasse les araignées sous sa céleste voûte. Puis Mirliton, un ancien d’on ne sait plus quelle guerre, chassant tant le lapin que le raton.
A quatre, deux fois deux, ou trois plus un qu’ils s’y sont mis, ou un plus trois ou quatre plus rien, qu’ils s’y sont remis. A coup de vieille brosse usée comme le crâne du curé, à coup de peigne fatigué, édenté tel la goule à Madame Julie, la mercière. Ils ont eu bon ratissé mon pelage, ils n’ont rien vu, rien qui puisse prouver mon vieillissement, rien qui puisse me mettre hors concours. Hector a beaucoup pleuré.
Ce Week Hände, je serai encore le plus âne du canton. Je décrocherai un ruban bleu blanc et rouge pour Maurice. Les petits garçons viendront mesurer leur misère scolaire à la taille de mes oreilles. On m’accrochera la petite carriole en bois. Les petites filles piailleront dans leur premier carrosse.
Les adultes se déboucheront l’humeur au cidre. Ça finira comme souvent en crêpage de chignons entre ces dames, en simple gnons entre ces messieurs.
Yaura toujours un venimeux pour balancer à Maurice que son âne, y finira en saucisson.
Moi, je ferai un petit tour dans le village. J’y croiserai sûrement Liliane allant à la poste à pied. Elle oublie toujours que le bureau est fermé ces jours ci.
Je m’arrêterai pour la remercier, une fois de plus. Je lui ferai quand même comprendre que c’était la dernière fois, que cette année, elle y avait été un peu fort … sur le cirage.
Je me suis bien poilé hier quand.. j’ai écouté le récital du »Poil qui pousse » ! Aujourd’hui je me balade avec « Poil de Cairote », humour et voyage . Abandonné le rôle
de poil à gratter, pour toi ma puce
Ton pou préféré …
La vengeance d’une mère devenue belle-mère
Je me suis bien poilé hier quand j’ai commencé à rédiger ma petite liste :
Entrer sans s’essuyer les pieds.
Mettre mon manteau en boule sur le canapé.
Arriver pas lavée et les cheveux gras.
Mettre les pieds sur le canapé ou la table du salon.
Roter bruyamment.
Mettre les épluchures dans la poubelle jaune.
Passer plus de temps sur mon portable qu’à discuter.
Ne pas débarrasser la table, ne pas aider.
Mettre la télé à fond….
La liste n’est pas exhaustive, je vais même la compléter. Je vous explique :
J’ai un fils : Jules, 22 ans. Il y a huit jour, il a « pris un appart’ » avec sa copine. Je la connais peu, mais je sais que c’est une maniaque. Encore mieux. Mon mari et moi sommes officiellement invités à manger dimanche prochain. Je jubile. Tout ce que Jules a fait à la maison pendant 22 ans, je vais lui refaire en une seule journée dimanche prochain….Ca fait 3 ans que j’attends ce moment ! C’est sûr, Jules va rire, mais sa copine…
Même en écrivant ce texte, je me poile déjà.
©Margine
Je me suis bien poilée hier quand il a mis de l’huile sur le feu. Il ne lui a pas suffi de mettre les pieds dans le plat, le cochon, il a fallu qu’il en rajoute une couche, c’était plus fort que lui.
Un peu de gras dans l’humour ça ne fait pas de mal même si au final c’est moi qui me suis fait griller à vouloir m’occuper de leurs oignons.
J’en pleurais au début mais qu’est-ce qu’on a pu rissoler après, les copines et moi, à se tordre de frire !
Puis ça a commencé à sentir le roussi, il y était aller un peu fort, c’est vrai. On en était rouges de honte.
Quand elle est arrivée. Elle a douché tout le monde, ça a tout de suite déglacé l’ambiance.
Je me suis bien poilée hier lorsque j’ai vu que le temps allait tourner à l’orage. Ma voyante m’avait promis un temps de chien pour le nouveau voyage de noce de mon ex-mari.Ce con là, toujours radin avait prévu un week-end dans une chambre d’hôte en Normandie. Ils vont se régaler, ces deux là enfermés comme des forçats dans leur jolie chambre parce que l’amour ils ne le feront pas, elle a une MST redoutable. Comment je le sais, c’est Irène qui me l’a dit, ma voyante. Mariage pluvieux, mariage heureux. Et moi, je me poile…
Je me suis bien poilé hier quand j’ai fait ma toilette.
Aucune salissure n’a échappé à la précision de mon œil. Mon corps, si souple, me permet d’en inspecter minutieusement chaque partie. Aucun répit pour les saletés : j’ai traqué la moindre poussière.
J’ai léché et pourléché ma patte, et je l’ai promené partout sur mon pelage.
Et voilà je me suis encore bien poilé la langue ! Chaque printemps, c’est la même chose ! Mes poils d’hiver se débinent dès la venue des premières chaleurs.
Pouahh ! Vive l’herbe à chat !
Je me suis bien poilée hier quand Pénélope a sauté une nouvelle fois par dessus son bocal. La capacité vertébrale de cet animal ridicule m’épate. C’est sa quatrième tentative et comme un fait exprès, j’ai assisté à chaque fois à son exploit. Si je ne rationalisais pas autant son cerveau microscopique, je pousserais jusqu’à dire qu’elle théâtralise sciemment ses sauts carpés devant moi. Je l’ai sauvée à trois reprises mais je m’interroge sur son désir réel. Il faut bien constater que son périmètre vital est plutôt restreint, sphérique de surcroit, ce qui accentue considérablement l’absurdité vertigineuse de sa condition. Pas même un coin pour se planquer, un petit repère derrière la plante verte en plastique, qui quelque soit l’angle d’approche paraît toujours à la même place. On pourrait penser que la vie est belle pour Pénélope qui n’a pas à se soucier du cycle nycthéméral, de la température de l’eau, de sa ration quotidienne de flocons déshydratés dont l’odeur me révulse toujours autant. Mais voilà, je me rends à l’évidence triviale et pour autant désopilante : mon poisson rouge est suicidaire. Je l’ai donc renvoyée une fois encore à son sort misérable, ne pouvant me résoudre à la laisser gasper en se tortillant sur le carrelage. Ce matin, dans les limbes du réveil, j’ai allumé la machine à café. Il y avait de petites flaques d’eau près de l’aquarium et Pénélope n’était plus dans son bocal. J’ai cherché, elle ne devait pas être loin. Je l’ai trouvée gisant derrière le grille-pain après dix bonnes minutes d’investigation. Une trajectoire impossible à prévoir malgré mes faibles notions de physique de la propulsion dont l ‘unique géni était un atterrissage dans une planque qui lui laisserait obligatoirement le temps de mourir en paix. Ce drame cocasse et matinal m’a cependant plongée dans la perplexité. Quid de la liberté ?
Je me suis poilée hier quand l’esthéticienne m’a pris pour une portugaise. Je lui ai dit que c’étaient des a priori, un peu bêtes. A un certain âge, les poils de toutes les Européennes, repoussent. Surtout au menton. Si on ne fait pas gaffe, on se retrouve avec un petit bouc. J’avais poêlée, justement la veille, une tranche de chèvre. Et en me tordant de rire, je pensais à elle, qui ne s’était jamais fait épiler le maillot.