767e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat


Baby Chaise-Longue à Mamie Chaise-Longue : raconte-moi encore une histoire de fesses !
Ne vous sentez pas obligés de prendre, histoire de fesses, au sens propre 😉

Vous aimez les exercices et les articles de ce blog ? Pensez à en parler à vos amis. Envoyez-leur ce lien pour qu’ils nous découvrent.
Nouvel incident après la mise en place d’un
« défibrilenteur » sur une nonchalante en déficit d’entrain. L’opérateur…
Avait pourtant appliqué le protocole à la lettre et la patiente remplissait en tout point les critères pour recevoir ce défibrilenteur. Ce qui se passa après qu’elle a reçu l’application de l’appareil restera probablement dans les annales des premiers secours. Elle se redressa sur ses jambes en un éclair et hissa ses bras droit vers le ciel en poussant un cri qui traversa la ville. Elle semblait posséder par une force décuplée, prête à en découdre.
L’appareil n’était pas censé provoquer des chocs d’une telle ampleur, juste ramener un peu d’énergie chez des gens tellement apathiques qu’ils ne leur restaient plus assez de forces pour vivre normalement. L’appareil avait eu des ratés, comme cet homme qui s’était instantanément mis à plonger dans un sommeil profond émettant des ronflements qui aurait fait vaciller l’échelle de Richter.
Mais là, les conséquences étaient tout autre. La patiente avait un regard d’une intensité presque inquiétante. Elle sautait sur les chaises, les tables, elle observait intensément chaque mouvement dans la salle et respirait fortement. Ses muscles étaient saillants et semblaient à deux doigts de déchirer ses vêtements. L’opérateur qui n’avait pas refermé la bouche, ébahi et choqué par ce qui était en train de se passer, regardait en tout sens le défibrilenteur pour comprendre d’où venait l’erreur. Une réaction était attendue bien sûr mais pas le comportement déstabilisant, inattendu, complètement disproportionné de cette patiente qui commençait à ressembler à un être fantastique. Il voulait comprendre, s’était-il trompé sur l’intensité de la décharge ? A n’en pas douter… Les émotions se bousculaient dans son corps. Il était cloué au sol alors que la patiente sembler s’élever dans les airs. Il avait le sentiment incroyable, impossible, d’avoir créé une super héroïne. Toutes les personnes rassemblées dans la salle avaient toutes à présent les yeux braqués sur cette boule d’énergie qui dégageait une puissance extraordinaire. Quand la feu-nonchalante perça le toit de la salle pour s’élever dans le ciel et fonça à la vitesse du son dans les airs, l’opérateur s’évanouit à son tour….
Baby paraissait hyper joyeux.
– Allez Mamie raconte moi une autre histoire de fesses.
Tu sais tes histoires je les collectionne, je les mets dans des bocaux avec beaucoup de sel, et ensuite je les fais livrer à Fès au Maroc.
– Ah bon ricana Mamie. Mes histoires elles partent à Fès. Tu es toi un galopin qui me joue des tours.
Tu sais sur un cahier d’écolier j’ai compté le nombre d’histoires de fesses que je t’ai racontées en une semaine. Il y en a déjà trente trois, et celle d’aujourd’hui ça va faire …
La grand-mère n’eut pas le temps de terminer sa phrase.
Un couple de gros éléphants arriva en trombe dans le petit appartement de mamie, faisant avec leurs grandes pattes d’éléphants un boucan d’enfer.
Mamie en les voyant devint rouge tomate et se mit à hurler :
– Dehors vous autres ! Je ne veux plus vous voir ici vous deux !
Vos fesses sont trop énormes et trop lourdes. Je ne peux plus les supporter.
Si vous le voulez allez à Fès au Maroc.
J’ai ma sœur qui là-bas fait le même travail que moi.
Allez-y de ma part vous serez très bien reçu. En disant cela elle fit un petit clin d’œil à Baby qui se tenait debout devant les éléphants et sa mamie.
Ben oui dit le couple. Fès au Maroc cela nous convient tout à fait.
Ça tombe bien. Car demain matin justement nous prenons l’avion d’un ami, qui nous l’a prêté. Nous partons pour quelques jours de vacances dans ce pays.
Voilà comment Mamie se débarrassa de ce couple d’éléphants un peu trop gênant, ce qui lui permis de pouvoir raconter une énième histoire de fesses à Baby.
Mamie ayant bossé pendant plusieurs années près d’un zoo, ses histoires faisaient souvent intervenir des animaux : des girafes, des reptiles, des fourmis, des vers de terre …, et également des rhinocéros, des éléphants, des hippopotames ; ces dernières bestioles qui étaient trop lourdes pour elle.
Cette fois-ci, encore une fois, Baby n’arrêtait pas de rire en écoutant les histoires de Mamie.
Surtout celle qu’elle était en train de lui raconter de cet hippopotame blanc et vert, qui confortablement assis sur Mamie chaise longue, lui avait passé quelque chose que Baby ne saisit pas du premier coup. Et que Mamie lui expliqua assez longuement : des mots, mots … roïdes.
Ah que Mamie n’était pas contente ce jour-là et quelle galère elle endura pour les faire partir ces mots, mots …
Baby Chaise-Longue à Mamie Chaise-Longue
– Raconte-moi encore une histoire de fesses !
– Oh, je crois t’avoir déjà raconté les récits les plus marquants de nos cousins depuis la création de notre style de mobilier.
J’ai en mémoire l’histoire des transats sur un paquebot en Mer de Chine qui râlaient jusqu’à ce que le vent les emporte.
Et puis, je t’ai relaté les impressions du Chesterfield qui aurait souhaité n’accueillir que des femmes sur son cuir fauve…
Pourtant, me vient à l’esprit l’histoire d’une Corbeille de plage au bord de la Mer Baltique. C’est un cousin que l’on dénomme également Strandkorb. Il est très apprécié, protégeant son utilisateur des éléments extérieurs tels que le vent, le soleil, la pluie ou le sable. Sa particularité initiale était d’être en osier et d’avoir un toit.
Emma était une femme allemande élégante et assez connue sur les plages chics de Poméranie occidentale, telle que celle de Prérow, véritable joyau des plages Baltes, entre Rostock et Stralsund. Là, la presqu’île Darß s’avance en mer et protège les fascinants paysages du Bodden faits de sable doux, très fin, d’un paysage dunaire idyllique et d’eaux cristallines sur des kilomètres.
Emma s’y rendait chaque année à la saison des bains. Elle appréciait s’installer dans une Corbeille de Plage et se laisser bercer par le spectacle mouvant de la mer et la musicalité des vagues et des oiseaux marins. La vue des pratiquants de sports nautiques la faisait frissonner. Quand le vent était fort et projetait le sable, elle retournait son Strandkorb et observait les corps fluides des joueurs de volley s’interpellant et riant aux éclats ou des funambules amateurs sur leur slackline, cette sangle élastique sur laquelle ils cherchent à rester en équilibre.
Emma se contentait de mettre ses pieds dans l’eau, ne mouillant que ses chevilles ou parfois ses mains pour les rincer après avoir pris une petite collation sur place.
Un jour qu’elle revenait du bord de l’eau dans sa robe de mousseline blanche. Elle s’assit sans prêter gare à l’assise de sa corbeille et sentit une matière mouvante, humide et visqueuse contre son arrière-train. La grâce et l’élégance d’Emma se muèrent en une sorcière hurlant, vociférant et ameutant les touristes balnéaires alentours. Les enfants la pelle et le seau en main arrêtèrent leurs constructions de sable. Les mamans relevèrent le nez de leur roman ou de leur tricot, les sportifs suspendirent leurs mouvements se demandant qui et pourquoi ces cris d’effroi.
L’un d’eux vint vers Emma et découvrit qu’une méduse était installée sur la banquette du Strandkorb. Il empoigna la serviette de bain d’Emma et emmena cette substance gélatineuse bleu clair en forme de boule aux bords bleu foncé et aux grands bras buccaux se ressourcer dans l’eau de mer.
Emma se remettait lentement de sa frayeur et semblait plus émue de sentir ses fesses mouillées que de tenter de comprendre comment cette horrible créature était arrivée sur l’assise de sa Corbeille de plage.
Quand notre cousin du nord de l’Europe nous a raconté cette anecdote ; il en riait encore. Il disait aussi, que ce n’était pas par indifférence à la personne d’Emma mais la différence d’attitude entre la « placitude », comme disent les Portugais, qu’il lui connaissait, organisant toujours au mieux ses passages : amenant thermos de thé, petits gâteaux, sacs pour la serviette humide… et la véhémence de sa frayeur, qui ne pouvait l’empêcher de rire.
Mamie Chaise-longue avait à cœur de transmettre son vécu à ses petits-enfants. Une avance sur expérience, se disait-elle. Le plus jeune, Baby Chaise-Longue, était friand de ses aventures passées et particulièrement les plus croustillantes.
Souvent le soir, au coucher, il lui disait
– Dis Mamie, raconte-moi encore une histoire de fesses
Alors, Mamie racontait
– Il y a les fesses pointues
– Pointues ? Comme une épingle ?
– Non, pointues pour des fesses cela signifie osseuses, maigres. Je les voyais arriver de loin, raides, ayant perdu tout leur moelleux
– Alors, elles te faisaient mal ?
– Oh, non, j’assouplissais ma toile pour ne pas ressentir leur rugosité
– Et elles restaient longtemps ?
– Non, en général, elles ne faisaient que passer, pressées de retourner à leurs rigides obligations
– Alors après, tu pouvais souffler un peu ?
– Pas vraiment, dès que la place était libre arrivaient des fesses rebondies, larges et pulpeuses
– Pulpeuses, comme la pulpe du citron ?
– Oui, on peut dire cela mais en moins acide
– Plus sucrée alors, des fesses sucrées
– Mmh …
– Elles étaient collantes ?
– Assez, car elles avaient très chaud au soleil
– Collantes et sucrées comme une orangeade
– Oui, une orangeade, la couleur en moins
– Et les plus amusantes, c’était lesquelles ?
– Attends que je réfléchisse un peu… ah, oui, les plus amusantes étaient celles qui se dandinaient
– Comme les canards ?
– Oui, c’est ça, comme les canards ; une sorte de danse, fesse gauche, fesse droite. Cela me faisait des chatouilles. Comme celles que je vais te faire maintenant, petit chenapan !
C’est mignon ! Et pédagogique !!😁 Merci Anne.🐭
Merci Souris verte 😁
Raconte-moi encore une histoire de fesses !
— Aller mon poulet de grain, vient poser tes fesses à côté de moi !
— Arrête de m’appeler comme ça Maminette, je ne suis plus un bébé !
— Ben si, pour moi tu le seras toujours. Me dit-elle en faisant claquer une bise sur chacune de mes joues. Viens t’assoir dans ta « babylong » comme tu disais quand tu savais à peine baragouiner quelques mots.
Je souris et m’assois, comme tous les matins d’été, sauf quand il pleut, sous le tilleul qui nous protège du soleil. Elle m’attend toujours là, allongée dans sa chaise longue, à rêvasser.
— Maminette adorée, c’est fou comme tu as gardé de souvenirs en mémoire !
— Pas tous… pas tous mon petit ! Pour le moment, j’ai encore toute ma tête… mais peut-être qu’un jour, je ne me souviendrai même plus de mon prénom. Alors j’en profite pour raconter ma vie à qui veut bien écouter une vieille dame qui radote.
— Tu ne radotes pas Maminette. Moi j’aime bien que tu me racontes ton enfance.
— Pourtant ma vie n’a pas toujours été bien drôle… À ce moment-là, il lui arrive parfois de lever les yeux au ciel, comme si elle cherchait la trace de ses souvenirs…
Tous les étés, je passe une bonne partie de mes vacances scolaires à la compagne, chez Maminette, ma grand-mère maternelle. En vrai, elle s’appelle Marinette… mais lorsque tout petit j’allais au marché du village avec elle, toutes les personnes que nous croisions la saluaient par son prénom. Dans mes oreilles d’enfant, « Marinette » devenait « Maminette ». J’ai trouvé que ça lui allait parfaitement… et depuis, ce sobriquet affectueux ne l’a jamais quittée. Avec sa silhouette frêle et menue, il lui va comme un gant.
— Oui, pas bien drôle ma vie, reprend-elle… c’est pour ça que maintenant, j’en profite sans restriction. Parce que du temps de mon père, c’était rare de profiter. À peine réveillée, s’il m’entendait remuer dans mon lit, il criait déjà : « Allez, bouge tes fesses, les vaches t’attendent ! Et après, tu me rejoindras au potager. » Et moi, craintive comme Cosette, je m’exécutais sans rechigner, parce que voir mon père en colère… c’était quelque chose !
Pourtant, Marinette — ou plutôt « Marie pas si nette », comme elle aimait se surnommer — n’avait pas froid aux yeux et elle se souciait bien peu du « qu’en dira-t-on ». Elle racontait à qui voulait l’entendre, avoir perdu sa virginité à seize ans, dans les bras de Théo. Un beau Parisien, venu passer quelques jours à la compagne avant de partir en Algérie… d’où il revint dans un cercueil plombé. Sans ce malheur, ils se seraient mariés, disait-elle.
Je l’avais entendue maintes fois évoquer ce soir d’été où, couchés dans les foins, Théo lui parlait des étoiles, il connaissait leurs noms, et lui avait mis des constellations plein les yeux… et puis… et puis… « ben, voilà », concluait-elle toujours en haussant les épaules :
— Je n’ai jamais caché mon histoire à ton grand-père, ni le chagrin de perdre Théo, reprit-elle. Léon m’a épousée en connaissance de cause… et aussi par intérêt. Nos fermes étaient mitoyennes : en m’épousant, il devenait le plus grand propriétaire du coin. Il ne perdait rien au change mon bon Léon. Il a été exemplaire, pas une seule fois il m’a reproché mon « histoire de fesses » comme il disait… sans oublier d’ajouter : « Parce que tu crois que de mon côté, je n’ai jamais vu d’autres lunes ! ». Finalement, je l’ai vraiment aimé… et nos histoires de fesses ont été mémorables !
— STOOOOP, Maminette ! protestai-je. Je n’ai pas envie d’en savoir plus.
— Tssss ! Tssss… tu ne vas pas me dire qu’à ton lycée, aucune jeunette ne t’a laissé lui toucher les nénés… et peut-être même plus… à ton âge quand même !
— Maminette ! ce n’est pas avec toi que je vais parler de ma sexualité…
— Pourquoi ! Crois-tu que je l’aie eu comment ta mère ? Par l’opération du Saint-Esprit peut-être ? Ses mots se noyèrent dans nos éclats de rire. Puis, reprenant son souffle :
— Il est vrai qu’aujourd’hui, la chose est plus compliquée. Une fille peut-être en couple avec une autre fille et c’est pareil pour les garçons… au point de ne plus savoir à qui appartiennent les paires de fesses et c’est sans compter avec le polype amour…
— Mais non Maminette, on dit le polyamour…
— Peu importe comment ça s’appelle… c’est toujours des histoires de fesses… mais à plusieurs… nous ont appelé ça, avoir une double vie… mais avec la jeunesse d’aujourd’hui, c’est des multiples histoires de fesses en même temps.
— Il faut vivre avec son temps Maminette !
— Notre discussion me fait prendre conscience que je ne me suis jamais demandé quelles étaient les histoires de fesses de ta mère. Pourtant, je l’ai surprise plusieurs fois dans sa chambre avec Gaspar Récamier, le fils du boulanger… tu vois de qui je parle ?
Oui, je voyais bien à qui ma grand-mère faisait allusion… Songeuse, elle reprend le fil de sa pensée :
— Je me demande s’ils ne sont pas aller jusqu’à… levant mes deux mains, je ne lui ai pas laissé la possibilité de terminer sa phrase :
— La sexualité de ma mère ne m’intéresse pas du tout, pas plus avant, que maintenant.
— C’est comme tu voudras. Mais toi, c’est quoi ta préférence, une fille ou un garçon, ou peut-être les deux et même plusieurs à la fois ? Tu sais que tu peux tout me dire !
— Maminette, encore une fois, ce n’est pas avec toi que je parlerai de mes histoires de fesses, comme tu les appelles.
— Et avec ta mère, tu en parles ?
— Pas plus qu’avec toi !
— C’est dommage ! Parce que je pense qu’elle pourrait te…
— STOOOP Maminette ! Je crois t’avoir déjà dit que je me moque du passé sexuel de ma mère. Maminette haussa les épaules, l’air faussement vexée.
— Tu ne sais pas ce que tu perds, mon poulet de grain. Les histoires de fesses, ça dit beaucoup de la vie. Les tiennes, celles de ta mère, les miennes… ça raconte comment on a aimé, comment on a souffert, comment on s’est relevé. Elle se tut un instant, le regard perdu vers le tilleul :
— Tiens, tu sais ce que Théo m’avait dit, ce soir-là, dans les foins ? « Marinette, si tu veux savoir si quelqu’un t’aime vraiment, regarde-le après… pas pendant. » Elle se mit à rire, mais ses yeux brillaient :
— Alors mon poussin… Promets-moi juste de bien regarder, après. Le reste, je m’en moque… que ce soit fille, garçon ou martien… l’important, c’est que tes histoires de fesses soient aussi des histoires de cœur.
Je souris. Comme chaque été, je savais que je venais de recevoir, entre deux blagues, l’une de ces leçons de vie que Maminette glissait toujours mine de rien.
Bonsoir,
Comme la semaine dernière, je n’arrive pas à mettre en ligne le produit de mon exercice…
Bonne fin de journée à tous !
Cher Gilaber comme d’habitude il faut prendre soin souffle avant de remonter les étages du temps ! Il est vrai qu’on perd de vue le sujet d’ écriture des chaises longues qui chez vous n’ étaient pas de tout repos !😁 Et, si ce n’est l’évocation d’Alzheimer et la guerre, et à part la longueur c’est sympathique. Bon farniente cher Gilaber restez à l’ombre !!!🐭
Chère Souris verte,
Désolé de vous avoir perdue en route… mais j’ai tenu à raconter l’histoire de deux paires de fesses qui se posent sur des chaises longues où la plus âgée, raconte sa première histoire de fesses. Elle aimerait bien connaître celles de sont petit-fils en lui suggérant, que peu lui importe que ce soit avec un garçon ou une fille… elle va même jusqu’à lui dire que s’il s’agit de multiples histoires de fesses à plusieurs à la fois, ça lui est égal… parce c’est un fait de la société d’aujourd’hui.
Mais dans toute cette histoire, il y a également une part de poésie… comme « Marinette » qui devient « Maminette » aux oreilles d’un petit garçon… il y a d’autres passages, mais je ne vais pas tous les citer ici… ce serait bien trop long…
Bonne semaine à vous.
Mais rien que votre réponse est parfaite et fait tout à fait suite au sujet. Je vais vous étonner mais j’avais compris ! L’expérience et l’âge sans doute !!😁😁😁
Mon cher Gilaber continuez de nous perdre je vous resterai fidèle dans la lecture c’est trop sympa 🤗🐭
Merci Souris verte ! 👍🏻
Ah Mamie Chaise-longue ! Elle en avait vu des arrière-trains dans les arrière-cours bien ombragées ou sous les branches des somptueux marronniers. Il faut dire qu’elle était principalement sollicitée en été. Au moment de la petite sieste digestive ou coquine, on la plaçait à l’ombre.
Elle accueillait les poids légers, les poids lourds qui faisaient presque trainer sa parure au sol. Heureusement qu’elle était souple et résistante ! Des sonorités se faisaient souvent entendre, un orchestre aurait pu se former. Il y avait les grosses caisses, les trompettes, les clarinettes, les petites flûtes…
Certaines laissaient derrière elles des effluves malodorantes repoussant même les moustiques les plus aguerris. Quant à elle, ses narines étaient aussi serrées que certains popotins en urgence absolue.
Depuis peu, elle avait comme compagnon Baby Chaise-Longue. Ils s’entendaient bien tous les deux. Ils se marraient comme des fous en regardant passer les différents ondulements fessiers qu’ils allaient très certainement retrouver sur eux avec nettement moins de grâce et un grand laisser-aller. Baby adorait entendre les histoires fessières de Mamie.
Un jour lui dit-elle, deux paires de fesses se vautrèrent sur moi. Je me suis dit, ah ! le soleil a rendez-vous avec la lune. Mais pas du tout ! Aussitôt installées, débuta une tempêtueuse querelle. Elles étaient en total désaccord, chaque paire estimant qu’elle était la plus belle.
J’ai alors compris qu’il s’agissait de deux copines qui se jaugeaient. Un concours de Miss Fesse se préparait mais seuls les fessiers les plus affriolants seraient sélectionnés. Apparemment cela faisait déjà quelque temps qu’elles se faisaient des coups bas, chacune cherchant à endommager l’autre.
Elles avaient décidé de faire un tour au centre commercial et de noter le nombre de regards qui se poseraient sur chacune d’elles. À leur retour, elles firent les comptes. Parfaite égalité. Impossible, tu triches s’écrièrent-t-elles à l’unisson.
J’en menais pas large. Elles se balançaient dangereusement sur moi. Je craignais de me fissurer et la salve de pets était inquantifiable. L’air pollué par leur brouille, les fit tousser. En plus tu pues, s’écria fesse plate ! Elle se leva rageusement et s’enfuit sans même regarder où elle mettait ses pieds et vlan, elle se retrouva le cul dans une énorme bouse de vache fraîchement expulsée. Fesse rebondie riait à tout va. Plate se releva, se dirigea vers Rebondie se roula sur elle jusqu’à ce qu’elles ne ressemblent plus qu’à deux grosses bouses recouvertes de mouches. Je ne te dis pas dans quel état je me suis retrouvée !
Arriva le Grand Maître Fessier devant lequel elles se levèrent aussi dignement qu’elles le purent.
Une chiquenaude de son fessier les envoya valser au loin. Elles se trouvaient dans le caca les paires de fesses. En effet elles atterrirent au sommet d’un arbre et ne savaient comment descendre. Des oiseaux de toutes tailles commencèrent à voler autour d’elles. Les plus hardis les picorèrent. Elles se regardèrent hésitant entre rire ou pleurer.
Tout ça pour un concours de trous du cul !
Baby Chaise-Longue (curieuse) : Mamie, raconte-moi une histoire de fesses qui bougent, s’il te plaît !
Mamie Chaise-Longue (souriante) : Très bien, mon petit crapoussin ! Il était une fois deux fesses très aventurières qui rêvaient de voir le monde.
Baby Chaise-Longue : Des fesses qui voyagent ? Mais comment elles font ? Elles marchent sur leurs petites jambes ?
Mamie Chaise-Longue : Non, elles sont très malignes ! Un matin, elles ont décidé de sauter sur un skateboard, puis dans un train, et enfin dans un avion, juste pour sentir le vent et découvrir de nouveaux coussins.
Baby Chaise-Longue : Oh, elles doivent avoir vu plein de belles choses !
Mamie Chaise-Longue : Oui, elles ont rebondi sur les plages de sable chaud, glissé sur les toits de Paris, et même fait la course avec des kangourous en Australie
Baby Chaise-Longue (émerveillée) : Et elles sont revenues ?
Mamie Chaise-Longue : Elles sont toujours en voyage, mais parfois, elles reviennent faire un petit bisou sur les fesses des enfants sages, comme toi.
Baby Chaise-Longue (rêveuse) : J’aimerais bien être une fesse voyageuse aussi…
Mamie Chaise-Longue (malicieuse) : Toi, tu es une chaise-longue ! Ton voyage, c’est d’accueillir les fesses voyageuses pour qu’elles se reposent bien.
Mamie, raconte-moi encore une histoire de fesses.
Mon petit, tu débutes aujourd’hui ton métier de chaise-longue. C’est un métier spécial. Tu vas en voir… des gros et des pas minces. Tu seras installée face la mer ou à la piscine. Ou peut-être dans un joli jardin. Tu es là et attends… Tu t’assoupiras et pouf ! Tout à coup une masse s’écrasera sur ton joli tissu rayé. Pour l’instant, tu es petit, tu as de la chance, tu vas accueillir les jolis fessiers ronds et dodus des enfants. Ils s’endormiront dans tes bras à l’ombre du parasol. Ou gigoteront pour te chatouiller. Te laisseront en souvenir une trace de Nutella. Pour ma part, je ressens parfois la chute d’une croupe lourde et maladroite. Pas agréable. Deux masses charnues viennent se lover. Ou essaient de se lover. Une chaise longue n’est pas forcément pratique pour les personnes lourdes ou vieilles. Souvent, elles s’endormiront et… ronfleront. Et parfois pèteront ! Un moment difficile. Mais parfois, une jolie personne bien foutue vient s’allonger délicatement, le petit fessier rond se cale contre moi et là j’avoue, c’est bien agréable. Je me frotte un peu. Elle prend un livre et je lis au-dessus de son épaule. Alanguie , elle soupire d’aise. Je profite. Un moment divin. Le pire moment de notre vie, c’est quand vient l’automne quand on nous replie brusquement et nous remise dans un appentis sombre. L’été est fini. Adieu les jolis petits c…
Baby Chaise Longue à Mamie Chaise Longue : « Raconte moi encore une histoire de fesses ! »
– Relax Baby, ne me stresse pas à l’approche du 15 août.
– Pourquoi pas ! A propos de relax, tu dois retourner en zonzon ou ta libération, c’est définitif ?
– J’ai dit ne me stresse pas.
– C’est juste une question. J’aimerais savoir si je dois acheter un nouveau transat.
– C’est définitif provisoire, je suis paraît-il concernée pour une autre affaire.
– Ton histoire de fesses ! Je croyais que c’était fini !
– C’est pas une histoire de fesses, c’est de l’amour, du pur, du vrai. Et puis, j’ai dit paraît-il, alors c’est pas sûr.
– C’est pas ce qu’a dit le juge.
– Quel juge ?
– Celui que tu as croisé dans un camp de nudistes.
– Je ne m’en souvenais plus. D’abord, je ne l’avais même pas reconnu. Il a sifflé quand il a vu mes fesses. C’est à son sifflet que je l’ai reconnu.
– Quand est-ce que tu passes ?
– C’est lui qui me contacte. Mais dis-moi, pourquoi tu me parles du 15 août ?
– C’est l’anniversaire de ma copine, et je dois lui acheter un nouveau transat.
– Ok ! Relax Baby !
Du vieux pour en faire du neuf ! Le rêve de chacun cher ami ! Bon week-end de farniente 🐭
C’était Pour Alain Granger 🐭
Certaines femmes inconnues demeurent l’avenir de l’homme ! Baby et Mamy Chaise Longue ont tout dit les mêmes histoires de fesses à se raconter. C’est d’un chiant, d’un banal, d’un presque demeuré ! A comparer leurs salades, Ya pas de quoi écrire une encyclopudique ! Elle a rencontré son chéri dans une grève, elle dans un train. Lui venait de n’importe où, il lui a raconté n’importe quoi et ça a fait bon effet.
L’autre guidait le train et ça lui a fait tilt, car qui guide le train gouverne le rail, enfin, c’est ce qu’elle croyait !
Baby et Mamy Chaise causent génération, en évitant de se cramer au soleil en surchauffe.
Elles n’ont pas grand-chose à rajouter sur les événements du quotidien. Elles s’étonnent même qu’au-delà du droit de voter, on puisse leur faire espérer de gagner, à équivalence, autant que leurs mecs !
Elles profitent de leurs fauteuils/ transats, car, de l’amour, c’est ce qui, le mieux, les épouse.
Elles se trémoussent au vénérable vent d’une rencontre induite. Elles n’espèrent rien d’autre que de ne pas trop se faire chier dans le calme, toute une philosophie pas trop chère !
Elles peinent à faire bouger l’horizon!
Une encyclopudique ! Ça va pas être facile pour trouver un éditeur malgré tout, les histoires de … c’est vendeur… Si si, y a un marché pour ça ! 😁🐭
La Vieille
Dans le parc de la Maison de retraite, elle posa sur la chaise longue, des fesses humiliées par la couche qui venait de leur être imposée. Puis, ramenant son châle sur les épaules, elle huma l’air de ce soir d’automne.
Elle avait souillé son lit et elle avait beau dire que ce n’était qu’un accident, ici, on ne discutait pas, surtout quand l’effectif du personnel soignant est largement insuffisant. Au bord du burn-out. Au point d’en oublier, sans le vouloir, dans cette usine de corps minés par le temps, le drame qui se raconte dans les protestations. Tout refus d’obtempérer est vécu comme une résistance qu’il faut rapidement matée.
La pauvre vieille se sentait coupable du surcroit de travail. Elle avait été là, sur le socle de ses draps mouillés, telle une vénus humiliée, les fesses tremblantes, cachant leur honte dans les replis de la chair vaincue. Toute sa peau n’est plus qu’un paysage de matins blêmes et de plaines rougeâtres où, l’enchaînement des ans, a creusé ses tranchées, coulé sa guerre sourde.
Qu’elle est loin l’époque quand elle n’était qu’une enfant, quand la couche arrachée révélait des petites fesses rondes et lisses, au pipi innocent !
Que de chemin parcouru ! Les fesses de la Vieille, comme un vieux parchemin, racontaient dans ses lignes craquelées, ses fissures, ses lézardes, un temps qui ne lui appartenait plus. Il avait étiré, presque à son insu, la toile de la baby-chaise pour en faire une beaucoup plus longue, où claquait le vent de son dernier voyage.
Bravo Béatrice.
Déchéance parfaitement bien racontée… nous connaissons malheureusement cet état de fait avec une membre de notre famille qui est atteinte de troubles cognitifs…
Bon dimanche à vous.
Bien vu! De la part d’un qui partage le vécu d’une soeur en ehpad. Et que rien n’est aussi si simplificateur. Malgré de légitimes méfiances, certaines personnes, dans quelques lieux y trouvent leur compte. Tout n’est nulle part tout noir. Chez moi, elle survit, très correctement!et j’y veille…….membre vigilant du cvs!
Chère Béatrice vous parlez joliment bien d’ un problème majeur. Dans ces lieux lieux lieux de soins ou le quant à soi du quidam est soumis à la dure loi de la facilité.
Ce sujet qui à la lecture paraîssait léger s’avère ne pas être sans ‘fondement’!😁 🐭
Merci chers Gilaber, Jean-Marc, Souris verte, Eléonore, pour vos ressentis et généreux commentaires. Bon dimanche à vous ! 🙂
On a transformé le mot de Maison de Retraite » en Ehpad, c’est pour mieux maquiller le fait que certains de ces établissements sont cotés en bourse pour mieux exploiter les bourses après le travail.
Merci Michel-Denis pour votre commentaire. Cela me fait penser à l’ouvrage du journaliste Victor Castanet qui a dénoncé les dysfonctionnements et dérives dans ces établissements. Le titre fait frémir.
magnifique écrit si bouleversant, moi qui me suis occupée de personnes âgées , puis de ma mère !le cœur craque et les larmes me viennent , tellement bien écrit, si vrai , puis la gène des pauvres mamies qu’il faut consoler avec des mots innocents , des sourires tendres . Oui c’est ça aussi la vie humaine, ne jamais l’oublier
Merci
Bon ma petite chérie, où en étions nous resté la dernière fois ?
A ce bonhomme très lourd venant poser sur toi, au pont supérieur, ses grosses fesses tous les après midi
Ah! oui, le plus drôle c’est qu’il s’endormait rapidement, laissant s’exprimer dans son sommeil des pets sonores qui amusaient follement la rangée de transats.
Heureusement il y en avait d’autres !
De délicates dans des robes légères, venant rejoindre leurs copines de cancannages. Parfois de petits postérieurs enfantins faisaient une courte pose avant de repartir vers d’autres activités.
Mais ma préférée restera toujours cette jeune femme qui venait asseoir avec une infinie délicatesse son joli fessier moulé dans un pantalon blanc à pont. Elle venait le matin, au calme, croquant sur un carnet des esquisses de ce qui nous entourait.
Voilà que ce matin qui me restera inoubliable, un homme vint carrer des fesses fermes et hardies dans ma toile, avec tant d’assurance que mon armature en craqua d’indignation.
La jeune femme arriva peu après, s’arrêta, hésita puis dit d’une voix douce :
– excusez moi monsieur, j’aime m’asseoir là d’habitude
– qu’a cela ne tienne mademoiselle
et il alla s’asseoir galamment sur la chaise longue voisine.
D’abord silencieux, ils finirent par engager la conversation, se trouvant des points communs, des voyages qu’ils avaient aimé, un humour partagé. Cela dura des heures, je sentais MES fesses se contracter de rire aux évocations cocasses, s’alanguir quand la jeune femme évoquait des souvenirs heureux.
Arriva ce qui devait arriver, les fesses se soulevèrent afin que les lèvres se retrouvent dans un baiser léger .
J’en frémit encore de joie, tu peux me croire maintenant que je suis reléguée sur la terrasse de cet hôtel sans prestige. Je m’en évade en rêvant à ce qu’on pu devenir ces deux là.
Tu as été veinarde Mamie, je passe tu le sais, la moitié de ma vie à amortir le choc de fesse d’enfants insouciants qui se jettent sur ma toile sans ménagement, balançant leurs maillots de bain mouillés sur mes accoudoirs, laissant miettes et confiture salir mon assise. l’autre moitié du temps je reste repliée dans la cabane à outils au fond du jardin.
Vivement la suite de ton histoire.
Bravo Nadine,
C’est une belle chronique d’une chaise longue… souhaitons lui une LONGUE vie… de mille fesses…
Bon dimanche à vous !
Entre2lettres 08.08.25
Baby Chaise-Longue à Mamie Chaise-Longue : raconte-moi encore une histoire de fesses !
Eh bien, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé être bien installée. Avec l’âge, je passe le plus clair de mon temps semi-allongée. Devant la télé dans un des deux fauteuils électriques, ou dans mon lit garni de trois rangées d’oreillers, à l’américaine et même dans la voiture quand j’incline le dossier au maximum, quitte à ne plus bien voir la route.
Mais, c’est dangereux, en faisant ça tu ne muscle plus ton dos, il faut marcher, courir et nager pour avoir une colonne vertébrale qui te maintient correctement.
Oh, tu sais, j’ai suffisamment fait travailler mon dos en portant ton père et tes tantes, quand ils étaient petits, toi aussi, tu t’en souviens ?
Ben oui et maintenant, tu as du mal à te relever et à marcher droit, alors c’est à moi de te réapprendre à te redresser et te déplacer. Viens, lève tes fesses je vais t’aider à aller faire un tour jusqu’à la mer, sans chaussure. Tu pourras faire circuler le sang, les pieds dans l’eau. dans l’eau et ça te fera du bien.
En effet, Mamie n’avait pas mis les pieds dans l’eau de mer depuis des années. Elle y prit goût, grâce à son petit-fils et s’inscrivit à un club de marche aquatique. Elle aime tellement ça qu’elle y va trois fois par semaine, pour 30 minutes de marche dans l’eau de mer, jusqu’au bassin, particulièrement adaptée aux personnes âgées. L’activité combine effort physique doux, stimulation musculaire et bien-être général. Faible impact sur les articulations, renforcement musculaire global et meilleur équilibre, stimulation de la circulation sanguine, bienfaits respiratoires et cardiaques, effet anti-stress, sans compter les apports des minéraux par l’eau de mer.
Mamy chaise-longue n’existe plus. Elle s’est métamorphosée en une senior active, pleine d’énergie, qui marche droit, regarde moins la télé. Baby chaise longue ne s’en est jamais vraiment servi. Aux prochaines vacances, il ne reconnaîtra pas sa Mamy marcheuse. Elle lui a déjà dit ce qu’elle lui doit.
Merci Thebault pour ce récit où la main du plus jeune rejoint celle de l’aîné. 🙂
Vous évoquez Thebault la sédentarité ! Les siestes prolongées devant des télés qui endorment. Merci pour cette matin tendue. 🐭
Baby Chaise-Longue à Mamie Chaise-Longue : raconte-moi encore une histoire de fesses !
-oh comme tu es coquine !
-allez, s’il te plait ! J’adore quand tu me racontes ces histoires …
-bon d’accord.
-pourquoi tu souris ?
-oh parce que justement j’étais en train de penser à cette histoire que j’avais oubliée mais le fait que tu me demandes de t’en raconter une, celle-ci me revient je ne sais pas pourquoi. Ah ah ah !
-vas-y raconte !
-oui oui, ça vient !
-c’était quand j’étais petite. On allait chaque été à la mer. J’adorais me faire bronzer au soleil ! C’était vraiment la belle vie. A l’époque, beaucoup de personne amenait leur chaise-longue à la plage ! Nous adorions nous retrouver ! Nous passions des heures à observer les us et coutumes de nos propriétaires. J’en ai entendu tu sais tout au long de ma belle vie ! J’avais un vieux couple d’amis, qui appartenait à Michel et Jacqueline. Le couple et mes amis se faisaient vieux. Il se trouve que les propriétaires de ces chaises étaient odieux ! Mais à un point que tu ne peux pas imaginer ! Tout le monde les détestait et il faut dire que de voir mes amies traitées avec si peu de considération me fendait le cœur. Nous attendions toujours avec impatience qu’ils aillent se baigner pour écouter les doléances et histoires folles de mes amies les chaises qui avaient une vie incroyable ! Elles parcouraient le monde mais à quel prix. Maltraitées la plupart du temps, ça ne les empêchait pas d’avoir un sens de l’humour à tout épreuve.
Un été, n’en pouvant plus, elles décidèrent de tenter le tout pour le tout. Arrivées sur la plage comme d’habitude, après avoir été dépliées, et les propriétaires partis se baigner, elles nous racontèrent les mille et une histoires de l’année et nous dirent d’un air malicieux, « que le spectacle commence ! »
Nous les regardions, excitées à la perspective de vivre un petit moment d’anthologie. Quand nous les vîmes sortir de l’eau, toutes nos toiles s’émoustillèrent ! Nous voyions le spectacle arriver ! On en riait sous cape (ou sous les popotins pour certains !). Michel et Jacqueline, très collets montés, précieux et arrogants jusque dans leurs maillots, traversaient la plage en vérifiant bien que l’assemblée les regardaient, mieux, les admiraient ! Quand ils se retournèrent pour s’asseoir, nous eûmes du mal à contenir nos mouvements de toiles, car nous avions compris ce que mes amies tramaient.
Tout à coup, au moment où leurs fesses devaient venir se lover dans la toile, Michel et Jacqueline s’affalèrent sur le sable dans un grand fatras ! Les armatures en bois cliquetèrent en s’écrasant sur le sol. Les toiles s’étaient rompues volontairement sous leur poids laissant Michel et Jacqueline les quatre fers en l’air en poussant des petits gémissements qui nous faisaient grincer de rire ! Quel moment mon enfant ! Mais nous avons tellement ri ! Et ce n’était pas fini !
-ah ah ah, c’est drôle mamie ! Je les imagine ! ah, ah, ah !
Ils se sont relevés en plusieurs fois, se prenant les pieds dans les toiles, s’invectivant mutuellement, rapportant la faute sur l’autre mais en omettant de parler d’une éventuelle usure des chaises ! Car non, dans ce monde-là, on ne s’affuble pas de matériel bas de gamme ou abimé ! Ils repartirent se redressant promptement comme si garder la tête haute était de la plus grande importance, transportant très maladroitement les supports en bois pendant que les toiles restaient là, ensablées.
D’ailleurs, ma chérie, elles viennent de réentendre toute l’histoire ! Mon propriétaire les récupéra et en fit de biens jolis coussins dont celui qui te soutient la tête en ce moment même et qui s’étouffe de rire en m’écoutant !
-ah oui c’est vrai, il me chatouille !
-Bref, on ne revit plus jamais Michel et Jacqueline sur la plage !
— Qu’est-ce que j’entends, maman ? Je te laisse la petite et tu lui racontes des histoires de fesses ? C’est du propre !
— Figure-toi, ma fille, qu’il s’agit d’histoires de festival. La petite avale la moitié du mot. Elle n’a que quatre ans, pauvre Baby Doll. Ti-val ! Fes-tival !
— Oui !!! Tiva la raconter, Mamie ? Dis ! Si te plaît.
— Ah ! le festival de Deauville, c’est toute ma jeunesse. Toutes ces stars… James Stewart, Clint Eastwood, Cary Grant. Ah ! Cary ! Tu te souviens, ma chérie ? Tu devais avoir l’âge de la petite.
— Comment veux-tu que je m’en souvienne ? Tout ce que je sais, c’est que papa nous a quittés, après ce festival-là. Et ce que j’ai appris, par la suite, par tata Line, c’est qu’il avait de bonnes raisons pour le faire.
— Ah ! cette langue de vipère. Dans sa famille, ils ont toujours fabulé pour me nuire. Oui, j’étais dans la chambre de Cary. Je te rappelle que c’était mon métier de veiller à la propreté des lieux et au bien-être des clients. Et qui n’aurait pas voulu être à ma place pour lui apporter le café et les croissants.
— À minuit. C’est un peu tard pour le petit-déjeuner.
— C’est vrai que, ce soir-là, j’avais fait un extra. Je ne suis pas rentrée parce qu’il déprimait, figure-toi. On a beaucoup discuté, lui et moi.
— Tu ne parlais pas anglais, maman !
— C’est vrai, et après ? Un regard peut être plus expressif et réconfortant qu’un flot de paroles. On s’est tout de suite compris, lui et moi. Je me souviens, j’ai pris sa tête sur mon épaule puis, il a sans doute pleuré. Et puis..
— Et puis et puis, on connaît l’histoire…
— Oh ! et puis, oui, j’ai cédé à son charme ! Fallait voir ses yeux… C’était Cary, ma chérie et moi je n’étais qu’une pauvre femme qui rêvait comme les autres d’un autre cinéma que celui de ton père qui jouait chaque soir John Wayne revenant ivre du saloon avec un revolver déchargé.
— Oh ! Comment oses-tu devant la petite ?
— Fais pas ta mijaurée. J’aurais voulu t’y voir, toi, si tu avais été à ma place et ton Brad Pitt à la sienne. Seulement, moi, je n’avais pas besoin de bousculer un amas de groupies pour tenter d’entrer dans son hôtel, j’avais la clef de sa chambre. Et oui, je me suis retrouvé dans son pieu. Et pas qu’avec lui. Tu veux que je te déroule chaque film ?
— Par pitié, je ne veux plus t’entendre parler devant ma fille de tes histoires de fesses.
— Tival… Fes-tival, maman !
Merci Antonio pour ce récit habilement tourné, drôle et dynamique. 😀
Merci Antonio,
Un récit rempli de bons mots et de jeux de mots… un plaisir.
Bon dimanche à vous !
Un jour, deux fesses se sont disputées. La gauche voulait partir vivre au Groenland pour devenir sculpteur de glace. La droite rêvait de s’installer à Marrakech pour ouvrir un hammam.
Elles ont tellement tiré chacune de leur côté que leur propriétaire a marché en zigzag pendant trois jours, renversant chaises, verres et conversations.
Finalement, elles se sont réconciliées en tombant sur une chaise musicale.
767/ CONVERSATION DE BÂTONS DE CHAISES
Une petite chaise pour enfant s’est évadée de la crèche et se retrouve à côté d’une chaise-longue dite transat et fier de l’être. En ai-je bercé des mamies insomniaques qui comptaient les moutons tout en se retricottant les maillons d’une vie bien remplie, évoquait celle-ci.
Moi, dit la petite chaise, ce sont les kilomètres que j’ai glissés sur les pavés animée par les peites jambes des friponnes. La conversation allait bon train lorsque arriva la chaise percée. Cette ‘n’a qu’un oeil’ placé bien dans le milieu- comme les cyclopes- en avait vu de toutes les couleurs et les deux autres bavardes cessèrent leur conversation de bâtons de chaise, enfin, à bâtons rompus n’ayant nulle envie de partager les expériences de la nouvelle arrivée. Et nous non plus du reste !
On apprit que la baby chaise ornait maintenant joliment un jardin d’enfants en supportant un gros pot d’églantines et que la toile du transat, rachetée par un guitariste rasta, allait être transformée en hamac. De bons moments de douceur , des balancements aux sons de la musique douce du ukulele parfumée au rhum.🐭
Bravo Souris verte,
C’est une belle imagination de recyclage…
Bon dimanche à vous.
🤗🐭
Merci Souris verte pour vos textes où l’on retrouve toujours de la bonne humeur, laquelle s’exprime aujourd’hui par « des balancements aux sons de la musique douce, du ukulele parfumé au rhum ».
Que serait la vie sans musique ? Avec ou sans rhum ! 🤗🐭
Baby Chaise-Longue à Mamie Chaise-Longue :
– raconte-moi encore une histoire de fesses !
– Et tu me promets de dormir après ?
– Oui ! Oui !
– Alors voilà… c’est l’histoire de Tatie chilienne qui, « toute sa vie, avait rêvé d’être une hôtesse de l’air »
– ??
– « toute sa vie elle avait rêvé de voir le bas d’en haut »
« toute sa vie elle avait rêvé d’avoir les fesses en l’air » !
– ??
Mais… elle n’a jamais pu obtenir son BTS TOURISME parce qu’elle ne savait pas nager. Elle prenait l’eau, la pauvre !
– ??
– Alors, Tatie chilienne s’est résignée… mais elle a pris du poids.
Et un jour, Élon Musk passa par là et remarqua que Tatie avait le regard perdu dans les étoiles.
Il lui dit :
– « tu veux y aller ? »
– « Oh Oui ! » répondit-elle ! »
– « C’est bon… Je t’embarque. Mais d’abord faut perdre un peu de poids ».
Tatie se dépêcha de faire le régime « Spécial Chilienne » et, la motivation aidant, elle retrouva très sa ligne.
Élon Musk a tenu parole et Tatie est partie dans les étoiles.
Elle voit enfin le bas d’en haut,
Et elle a enfin les fesses en l’air !
– ZZZ ! ZZZ ! ZZZ !
PS : merci à Jacques Dutronc pour l’inspiration
Bravo Camomille,
Je viens d’avoir Jacques au téléphone, il était très ravi de vous avoir inspiré ce récit.
Bon dimanche à vous.
🤗🙏
Ester discutait avec Juliette. Les deux chaises longues étaient dépliées sur la terrasse d’une villa à saint Tropez.
– Alors, Juliette, comment te sens-tu chez ce nouveau riche ?
– Mieux que chez l’antiquaire en tout cas. Je suis encore courbaturée à force d’être repliée.
– Faut dire que t’en a vu des fesses quand tu voyageais sur les paquebots.
– Tu l’as dis, Ester, j’en ai vus des culs et ils n’étaient pas que beaux.
– Ha ! Ha ! Ha ! J’adore ton humour avec ce soupçon de vulgarité que je ne te connaissais pas. Tu es quand même née Récamier dans les salons du directoire.
– Effectivement, ma grand-mère faisait banquette avec ses retours en bois précieux. Les fesses de Joséphine y furent rejointes par celles de Bonaparte.
– Oui, avant qu’ils ne loge celle qui avait de beaux harnais dans le bon apparte de la Malmaison.
– Ha ! Ha ! Ha ! Tu t’y mets aussi…mais elle est moins chiadée celle-là que la mienne.
– Oh ! je t’en prie, sois polie Ester.
– Bien. Tu es en forme aujourd’hui. Tu ne fais pas tes 115 ans. Moi, si je n’ai pas fais salon comme toi, mon ancêtre était « duchesse brisée ».
– Ah bon ?
– La « duchesse brisée » était une chaise longue déclinée en plusieurs parties. Le support pour les jambes était séparé de la chaise. C’était très chic sous Louis XV.
– Et maintenant tu n’es qu’une pauvre méridienne qui a perdu quelques lattes en bois exotique.
– Ne m’en parle pas. Moi qui ai voyagé sur le « France », ce richard pense remplacer mes lattes malades par une toile en textilène. Je serai défigurée.
– Défessée, tu veux dire. Ha ! Ha ! Ha !
– Tais-toi ou je t’en mets une de fessée. Le proprio dit que le textilène est plus confortable avec sa matière respirante.
– Je ne les comprends pas. Ils achètent de l’antique et ne tiquent pas à nous moderniser.
– Vraiment, aucun goûts ces nouveaux riches.
Du vieux pour en faire du neuf ! Un vieux rêve toujours d’actualité cher Alain ! Bon week-end de farniente 🐭
C’était Pour Alain Granger 🐭
Merci Souris verte pour vos textes où l’on retrouve toujours de la bonne humeur, laquelle s’exprime aujourd’hui par « des balancements aux sons de la musique douce, du ukulele parfumé au rhum ».