723e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Imaginez une aventure de Tintin et 1000 OÙ.
Réminiscences. Je n’ai jamais rencontré Hergé ou Goscinny, mais, lorsque je tentais d’être un scénariste reconnu, j’ai vainement passé quelques heures dans les locaux dans lesquels Albert Uderzo, poursuivez l’aventure Astérix. Marie Goscinny, me contacta deux fois, nous devions nous rencontrer, puis le temps a passé… Dans les années 90, j’ai participé à des recherches d’idées pour le Parc Astérix. J’ai fini par scénariser des BD d’entreprise.
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Imaginez une aventure de Tintin et 1000 OÙ
Depuis plusieurs nuits, Tintin, Milou et le capitaine Haddock faisaient des rêves étranges dans lesquels H. était en danger de mort.
Un soir, à table, Milou proposa d’aller voir le professeur Tournesol.
Certainement il aurait la solution pour mettre fin à ces rêves épouvantables.
– Bien sûr, bien sûr, répliqua le capitaine, tu a raison Milou, le professeur il va vite nous pondre une fusée. Nous pourrons alors partir à l’aventure, et délivrer notre cher papa, des griffes de l’enfer.
Tintin avait toujours pensé que ce moyen de locomotion ne pouvait les mener directement à H. Il y avait déjà quelques années que leur papa avait cassé la pipe. En général, une fois cassée, ce type de pipe on pouvait difficilement la réparer.
Une nuit, littéralement tourmentés par leurs rêves, la bande d’amis réveilla le pauvre Tournesol à trois heures du matin.
Une fois mis au courant il répondit en colère.
– Vous êtres dingue, vous me demandez l’impossible. Aller sur Mars, avec une bicyclette bleue, pour ramasser des champignons de Paris.
Tintin sourit et lui dit calmement : – Professeur, ce n’est pas exactement ce que nous voulons. On attend de vous la construction d’une fusée, quelque chose de révolutionnaire, qui nous permettrait d’accéder à l’endroit où vit actuellement H. Car d’après les rêves que nous faisons tous les trois, il serait en ce moment la proie d’innombrables et méchantes créatures.
Ah ! je vois, je vois, exactement ce que vous voulez. Moi aussi, je fais des cauchemars depuis quelques nuits.
Tenez justement, venez voir dans le parc du château, dans un hangar qui est caché à la vue du public, il y a un joli cadeau pour vous. C’est une grosse bestiole capable de traverser le temps. Ah ! ah ! j’y ai pensé et je l’ai conçue avant l’apparition de vos rêves.
Vous voyez c’est véritablement une bête-bête du 22 ème siècle.
Tintin, le capitaine et Milou regardaient, avec stupéfaction, le drôle et l’immense engin.
Le professeur poursuivit : – Sans votre visite, j’avais prévu de partir la nuit prochaine pour aller seul sauver le général H, car moi aussi j’ai de fréquents rêves où je le vois constamment meurtri, et cela bouffe ma vie.
Mais du fait que vous êtes là je change mon plan de route. Si vous le souhaitez on partira tous avant midi.
Ne vous tracassez pas ! La bête-bête, elle a suffisamment d’espace pour nous accueillir. De plus, avec tous les essais que j’ai effectués, à son bord, à des centaines et des centaines de milliers de kilomètres de notre planète, j’ai entièrement confiance en cette machine. Nous ferons donc un excellent voyage. N’ayez donc crainte pour la suite des événements !
Le professeur avait vu juste. Quelques heures après, nos amis prenaient un thé à la menthe avec H.
Ah ! qu’ils étaient joyeux de l’avoir retrouvé.
H était ému de revoir ses « personnages ». Il écouta attentivement leurs paroles.
Lorsque Tintin s’arrêta de parler, H. fit une petite grimace, se gratta le nez et d’une voix qu’il voulait douce prononça :
Mes chers amis, c’est un grand honneur pour moi de vous voir.
Mais, je préfère être franc.
Je n’ai pas trop l’intention de quitter cet endroit, même momentanément. À quoi bon, faire la route dans l’autre sens !
À mes côtés, j’ai de bons amis : Georges, Albert, René … On parle de tout et de rien, et cela me suffit.
– Argh ! argh ! rugit le capitaine en se levant précipitamment de son siège, avec les bras en direction (du ciel).
Voyons H. comprenez-nous ! Nous on n’en peut plus de ces rêves d’épouvante.
Si on ne vous tire pas de ce gros patelin, ces rêves vont nous faire crever, à petit feu.
Faites-nous confiance, nous vous ramenons sur Terre. De cette manière on pourra vivre tous tranquillement comme avant.
Tintin, avec une grosse voix assura que le capitaine ne pouvait se tromper. Que certainement la place de H. était de vivre avec ces personnages, là-bas, comme il l’avait fait pendant des années.
H continua : – Eh ! eh ! les amis, quelle mouche vous a donc piqués, c’est vous qui décidez maintenant à ma place, de la vie que je dois vivre !
– Non non firent le capitaine et Tintin.
Tintin ajouta : – Tels ne sont pas nos propos, loin de là, vous avez l’entière liberté de ne pas accéder à notre demande.
H. les regarda tendrement. Deux larmes étaient prêtes à couler sur sa joue gauche.
– Chers amis, il m’est assez difficile de quitter cette demeure.
Néanmoins, je vais demander à mes amis ce qu’il pense d’un court séjour sur la planète T.
Ils pourraient m’accompagner.
Ah ! ah ! ils prêchent toujours en particulier que leur pays leur manque, et que dans cette partie du monde où nous sommes, on y on déguste rarement d’excellentes frites belges …
Tintin arpentait les rues, les chemins, les rives du canal…
– Milllllouuuuu, lançait-il vers le ciel
– Ouuuuuh, lui répondait le vent
Bien que découragé et inquiet, Tintin continuait ses appels tonitruants
– Milllllouuuuu ?
Un vieil homme assis devant sa maison l’observait, dubitatif
– Mille où, interrogea l’homme, cela ne fait pas trop de où ? Si tu commençais à chercher Un où, tu aurais plus de chances de succès
– Un où, reprit Tintin à la cantonade
– De la façon dont tu le dis, on dirait un chien qui hurle à la mort
– Ah bon, comment dois-je dire ?
– Plus doucement, plus simplement, dis-le comme si tu m’appelais par mon prénom alors que je suis tout près de toi
– Tu t’appelles Un où ?
– Mais non, voyons. Essaie
Tintin prend une voix douce et apaisée
– Un où
C’est alors que Milou sort de sa cachette
– Mais où étais-tu ? Je me suis fait un sang d’encre à te chercher
– J’attendais que tu sois calmé pour me montrer. Or cela semble chose faite…
Tintin cherchait toujours l’endroit ad hoc, pour se reposer. Mais comme il y en avait 1000 où cela était possible, il opta pour un champ entre deux tournesols. Tout était silencieux : même la Castafiore ne faisait pas entendre sa voix. Les Dupont étourdis, s’étaient cassé le nez sur un lampion. Rackham le Rouge, lui en avait voir de toutes les couleurs mais, désormais, il était au vert…
e l’avoue, je n’ai jamais lu une BD de Tintin ! Mais oui, des êtres humains sans culture tintinophile, ça existe. Moi, c’était plutôt Mickey, je raffolais des bêtises de ses neveux Loulou, Riri et Fifi et des méchancetés de l’oncle Picsou…
Donc, pour imaginer un épisode inédit de ce Riquet à la houppe en pantalon de golf et accompagné de son fox, je suis en peine..
Tintin et Milou, c’était fini depuis longtemps. Le fox avait fini par périr suite aux épuisantes aventures de son maître. Haddock, Castafiore & Cie avaient eux aussi tiré leur révérence.
Inconsolable, Tintin ne voulait pas remplacer Milou. Pourtant le destin, ou la providence, comme vous voulez, le mit un jour en contact avec Emile Houx. Vous ne le croyez pas ? Si, si c’est vrai ! Il y a des tas d’Emile Houx dans le Bottin, vérifiez.
Bien sûr Emile n’était pas Milou, il ne suivait pas partout. D’ailleurs, Tintin avait réduit son activité : il prenait de l’âge, comme on dit, il freina sa production de reportages, d’articles dans les journaux et de livres.
L’âge le marquait physiquement aussi. S’il portait encore sa houppe, celle-ci avait bougrement grisonné ce qui lui donnait un air de vieux gamin. Il avait troqué son pantalon de golf pour un legging mais franchement, il était un peu, voire totalement ridicule.
Et l’aventure me direz-vous ? C’est avec Emile Houx qu’il entama la deuxième partie de son existence grisonnante : Emile lui proposa de partir pour Mingher, se reposer, se balader, découvrir, respirer, admirer, bref, vivre. Tintin songea aussitôt qu’il n’était jamais là-bas. Dans quelle partie du monde se trouvait Mingher ?
Pendant qu’il faisait sa valise, il se remémorait tous les pays où il s’était rendu, : Mingher ne lui disait absolument rien, le nom lui était inconnu. Piqué, avant de boucler sa valise, il appela son nouvel ami à deux pattes et lui demanda tout de go :
« Emile ! Où ? Mingler, où est-ce ?
– Au large de Rhodes » répondit Emile
Non, vraiment , ce nom ne lui rappelait rien.
Rasséréné malgré tout, car rien ne réjouissait plus Tintin que l’inconnu, il partit avec Emile pour Mingher. On ne sut rien de leur voyage, l’île de Mingher les avait pet-être engloutis…
Bravo Avoires, pour quelqu’un qui n’a pas ouvert un seul album des aventures de Tintin et Milou, ton histoire est bien ficelée…
C’était pendant la semaine de carnaval. Beaucoup d’agitation sur les trottoirs et dans la cafés. Tintin tomba pile sur une affiche d’une colonne Morris. On jouait une nouvelle pièce à l’Apothicaire le 13 février prochain. Le théâtre venait de rouvrir après 2 ans de travaux. Une photo du Capitaine adolescent enchaîné à un radiateur apparaissait au bas de l’affiche. D’où pouvait provenir cette photo ? Apparemment, elle avait été extraite du Grand Journal fermé depuis 2 ans. Y avait-il une relation entre la fermeture du journal et la réouverture du théâtre ? Peut-être une question de subventions ? Interpelé, Tintin se rendit aux archives de ce journal. En réalité celui-ci fonctionnait en flux tendu et, tant bien que mal réussissait à survivre grâce à certaines publicités. Il comptait se relancer grâce au carnaval.
Aussi Tintin ne pouvait concevoir que le Capitaine lui ait caché cet évènement tragique de son adolescence. On ne connait pas toujours la vie de nos adultes. S’agissant du Capitaine, il devrait marcher sur des oeufs. Milou pensa pourquoi des oeufs, pourquoi pas des os !
Peut-être devrais-je lui poser la question. Est-ce qu’il ne s’en offusquerait pas ?
Aux archives du journal, il rencontra le Professeur Tournesol affairé à comparer le résultat de ses expériences avec celles qui avaient été publiées 2 ans plus tôt. De la poudre !
Tintin se risqua à lui montrer la photo.
– Vous souvenez-vous quand a été kidnappé le Capitaine ?
– Susceptible, le Capitaine ! Vous plaisantez ! Le Capitaine est un homme admirable ! Vous pourrez lui poser toute sorte de questions.
Le professeur se replongea dans ses comparaisons. En tant que Grand Reporter, Tintin refusa de s’informer auprès du directeur du Grand Journal. Il tenait à garder son indépendance. Et le Professeur de rajouter :
» La mise en valeur du succès individuel dans les sociétés… »
C’est bien ce que je pensais, ce théâtre me paraît bien mystérieux, conclut Tintin.
La troupe accueillit le jeune reporter comme le premier spectateur bienvenu. Sa mascotte.
– Je ne savais pas que le Capitaine avait des dons d’écrivain.
– Vous allez en apprendre beaucoup sur le Capitaine. L’Ornithorynque plutôt que Bachi Bouzouk, nous avons hésité pour le titre, nous avons plutôt opté pour l’Ectoplasme. C’est plus théâtral.
Pendant ce temps, le Capitaine opérait les derniers réglages de sa pièce. Sauf que les Dupondt s’apprêtaient à l’incarcérer pour délit d’onomatopées non traduites. Mais le Capitaine leur expliqua que certains passages de sa pièce étaient écrits en langage codé afin de démasquer le RAPT, une organisation spécialisée dans le kidnapping international. « Rapt Anti Patriotique Taxé ». Aidé par les deux moustachus, Tintin devrait s’atteler à un gros morceau.
Première étape : interrogatoire de Madame Castafiore. Quel fut son rôle dans le kidnapping du Capitaine, ou en a-t-elle été le jouet ?
Lisez Tintin et le R.A.P.T.
Imaginez une aventure de Tintin et 1000 OÙ.
Réveil tonitruant. J’ouvre un œil. Une houpette se colle à ma rétine. Debout, moussaillon. J’ai besoin de ton aide pour trouver mille OÙ.
Hein ? Il est complétement ouf ce matin le Tintin.
Mille sabords, ça j’connais. Mais mille OÙ ? C’est quoi OÙ ? C’est bien gentil de partir à l’aventure à la recherche de OÙS. Faudrait déjà savoir ce que c’est. Il est marrant le Tintin à vouloir me faire courir de partout à la recherche de trucs incongrus. OÙ ? Et pas qu’un, mais mille.
Saperlipopette ! Il me rend fou. Pas moyen d’être tranquillou.
C’est vraiment chelou ce truc. J’sais pas quoi chercher, moi.
Eh ! l’aventurier, tu peux me rencarder ? Car là, je navigue dans le flou et ça me prend le chou.
Capitaine ! Lâche ton doudou et suis-moi. Pas de temps à perdre. Tu verras en chemin.
D’abord allons chercher patou. Il nous sera d’une grande aide car par ici il y de sacrés mauvais loulous.
De mauvais loulous ? Mais il perd la boule. Nous sommes chez les papous. J’espère que patou sera plus inspiré que moi. Tintin a le regard rivé vers le bas. Donc, ça doit se trouver par terre.
Hou hou ! Où es-tu ? J’espère qu’un truc inhabituel va m’interpeler. Mais je ne vois que des pioupious, un minou mais pas de OÙ. En plus Tintin est de plus en plus nerveux. Ça me file un coup de mou. En plus j’ai mal aux genoux et j’sais toujours pas à quoi ressemble un OÙ.
Oh ! Tintin ! Si t’en vois un, tu me montres, car moi en dehors de la mer, j’connais pas grand-chose.
Qu’est-ce-que tu veux que je te montre ? Il n’y a rien à montrer, tu connais très bien mille OÙ.
Je me prends un coup de bambou. Je sais ce qu’est un OÙ ? Tonnerre de Brest ! J’suis foutu.
Je dois réfléchir. Hum ! réfléchir, c’est bien joli, mais à quoi ?
Je tends mon cou tel un périscope et observe Tintin et patou. Le premier visite tous les trous, le deuxième renifle à tout va. Ça m’aide pas vraiment.
Hou hou OÙ ! Hou hou OÙ !
J’ai l’air d’un hibou. Mais, mes deux acolytes sont tout aussi bredouilles que moi. Ils n’en ont pas encore trouvé un seul. Je fais la moue. A ce rythme, on est pas prêts de déguster un bon mérou avec un pistou.
On ne doit pas suivre la bonne piste. Je m’écarte, prends un chemin semé d’embûches. Ce serait bien d’avoir un manitou. Faut pas rêver. J’avance lourdement en hurlant Hou hou OÙ ! Hou hou OÙ !
Tout d’un coup, j’entends comme un miaou, mais bizarre. Je fais un pas un avant et PLOUF, je tombe dans un puits plein de boue. Un truc s’approche de moi. Je hurle. Le truc me regarde, s’approche, je hurle de plus belle, le truc me léchouille. Je regarde cette chose marron qui me regarde, la tête penchée sur le côté. Mais, mais c’est Milou ! Tout crotté.
Je jure, hurle tandis qu’il aboie.
Un autre aboiement s’approche. Patou suivi par Tintin.
Capitaine, mon cher ami. Tu as retrouvé Milou. Merci !
– Salut mon Milou.
– Salut toi. Nouvelle coupe de cheveux, nouvelle couleur ! Ça te va pas trop mal.
– C’est comme Tintin. Je suis tintinophile.
– Et le chien ?
– Pas nécessaire. C’est toi mon Milou. Et j’ai besoin de toi. Tu dois fabriquer une capsule pour franchir 1000 années lumière.
– Raccourcir les cheveux à l’orée de l’hiver, pas forcément une bonne idée. T’as chopé un rhume de cerveau ! Et si c’est pour aller sur la lune, ton Tintin l’a déjà fait.
– Bah, je savais pas.
– C’est bien la peine de se proclamer tintinophile.
– Et si on faisait 1000 années lumière mais en marche arrière ?
– 1000 années lumière à reculons. C’est tentant mon Tintin.
– Tu te mets au boulot et moi je réfléchis. Où irai-je ? Qu’y ferai-je ?
– On est mal barré !!!
Imaginez une aventure de Tintin et 1000 OÙ.
Comme chaque matin Tintin, notre vaillant reporter saute de son lit en pleine forme malgré la courte nuit à laquelle il s’est habitué au cours de sa vie de journaliste.
En même temps qu’il fait chauffer l’eau pour son infusion il prépare les croquettes de Milou. ll s’installe à la table de la cuisine après avoir récupéré le journal qui lui a été glissé sous la porte. Il ouvre le journal et appelle son inséparable compagnon : « Milou, croquettes », Ces deux mots ont toujours eu le pouvoir de faire sortir Milou de sa cachette de la nuit. Milou est un petit farceur, tantôt caché sous le divan, tantôt dissimulé par les rideaux, tantôt dans la baignoire ou du reste Tintin a failli le noyer à plusieurs reprises… ce matin Milou ne réagit pas immédiatement à la voix de son maître comme c’est le cas à chaque fois ! Tintin se lève, pose la main sur son front et réfléchit : mais où est passé Milo ?. Il me faut appeler immédiatement les Dupont et Dupond, deux détectives ne seront pas de trop pour le retrouver.
Tintin ne se sentant pas très bien, ouvre la fenêtre et appelle sans conviction : ‘’Milou Milou’’, tout en observant la rue.
Ohh, s’exclame-t-il en voyant s’enfuir une voiture noire sur les chapeaux de roue. Au même instant 1000 Où se mirent à retentir dans ses oreilles. Des Où qui semblaient provenir de partout à la fois, des où aigus, des où graves, des où brefs, des où longs, des où gémissants, des où essoufflés… Un concert infernal arriva aux oreilles de Tintin qui referma vite la fenêtre, plaqua ses mains de chaque côté de sa tête et s’allongea sur le sol.
C’est alors qu’un grand coup retendit contre la porte qui s’ouvrit avec fracas !
Le capitaine droit comme un I, la pipe à la main, dit en haussant la voix : ‘’eh moussaillon,… ‘’ sans réponse il appela de nouveau Tintin : ‘’allez montrez-vous, que se passe-t-il ? les Dutpondt sont venus me chercher suite à votre appel mais je n’ai rien compris.
Je dirais que Milou à disparu dit l’un, je dirais même plus dit l’autre : Milou a disparu, c’est certain Milou a disparu
Bande de bachibouzouk comment pouvez-vous affirmer cela…
Du calme Capitaine, dit Tintin en relevant péniblement la tête, je vais vous expliquer.
Quand tout à coup la radio se mit à hurler : ‘’ah je ris de voir Milou en ce miroir…’’
Mais qu’est ce qu’elle nous chante cette vieille noix de Castafiore, arrêtez-moi cette radio les Dupondt… et vous Tintin qu’est-ce que vous attendez pour m’expliquer…
Chancelant, Tintin s’assit dans son fauteuil. Donnez-lui un verre d’eau les Dupondt, plus vite que cela…. Quand la porte s’ouvrit à nouveau.
J’ai entendu de la musique depuis mon appartement et je me suis dit qu’il se passait quelque chose d’important dit le professeur Tournesol en sortant son pendule.
C’est Milou dit l’un des Dupont et Tintin a entendu1000 où répliqua l’autre Dupond.
Cela pose un grave problème retorqua le professeur en commençant à fureter dans l’appartement.
Chut répliquèrent les Dupondt nous devons observer les traces de pas.
Espèce de brontosaures, hurla le capitaine nous ne trouverons rien ici, nous sommes cinq à avoir piétiné, sortons pour voir ce qui se passe mais un petit verre de whisky ne me ferait pas de mal….
Tintin qui avait retrouvé ses esprits lui retorqua : plus tard Capitaine, plus tard. Une fois dehors la petite troupe trouva la rue envahie de personnes qui déambulaient toutes dans la même direction. Où allez vous hurla le capitaine, mais personne ne répondit.
Ils suivirent la foule jusqu’à une grande place. Un podium était érigé, au centre se trouvait un mat d’où partaient des fanions de toutes les couleurs qui virevoltaient au vent et on entendait des clochettes retentir au grès de celui-ci. On se croirait au Tibet dit Tintin, je dirais même plus retorquèrent les Dupondt.
C’est alors que Tintin aperçut une affiche et s’arrêta net : grande fête franco-tibétaine : des bonzes auront le privilège de partager avec vous leur chant traditionnel sacré des 1000 Où. Mais Milou se dit-il en lui-même, sentant l’angoisse le saisir à nouveau. Tintin, Tintin hurla le capitaine : Milou lévite avec ‘’Foudre bénie ‘’ et je vois votre ami Tchang à ses côtés. C’est sûr il a senti leur présence et c’est pour cela qu’il s’est échappé…. Je dirais même plus… mais les voix des Dupondt se perdirent au milieu des 1000 où qui se mirent à retentir !
Où donc ai-je mis mes clés de voiture, maugréait Tintin, ou je les ai perdues, mais où ? Ou on me les a empruntées, mais qui ?
Où étaient elles la dernière fois que je les ai vues, ou sous mon nez, ou quelque part ,mais je ne me rappelle plus où évidemment.
Je vais devoir aller travailler où à pied, ou en taxi, ou peut être en empruntant un bus.Mais lequel le 24, arrêt Hôtel de Ville, ou le 15 arrêt La Plaine.
Où ai je pu mettre ma carte de transport ? Ou elle est dans mon porte feuille, ou quelqu’un me l’a encore empruntée.
» Cher ami, où donc avez vous la tête, à l’endroit ou à l’envers ? »
Sortie d’on ne sait où, la voix de Tournesol se fit entendre derrière lui.
» Chercheriez vous quelque chose en particulier comme des clés de voiture, trouvées par moi sur le guéridon dans l’entrée du château, ou peut être dans une de mes poches, je ne m’en souviens pas exactement.
Ce sont bien les vôtres ou celles de ce vieil Haddock »
Soulagé Tintin remercia le professeur ou lui serra virilement la main ou les deux, puis se dirigea vers son véhicule où, assis ou couché sur le siège avant, son fidèle compagnon l’attendait.
Ou pas.
723/DANS LA BOULE DE CRISTAL
Milos doit sa notoriété à son mariage. Vagabond, trafiquant de cigarettes, puis marin, du Pirée il est le prince aux pinces d’or. Il a épousé sa Vénus, veuve d’un président : hellas ! Calas et a l’os. Il fume le cigare du pharaon autant que haddock est confit dans l’alcool. Tintin, beau gosse, envoie ses papiers de partout. Il couvre maintenant les conflits plus que les arnaques ou les trafics, masqué en Chine, il a découvert le pot aux roses ! Parfois, ça sent le pétrole, partie visible… Je l’amais jeune et intrépide. Il est fatigué, trop de grandes causes à défendre, l’animale, la végétale. Heureusement, il a vécu une belle histoire d’amour avec son chien blanc. Je finirai en chanson : Casanova, où es-tu, que fais-tu ?🐻
Tintin et Milou sur les traces de Richard Wagner… l’œuvre inconnue…
Depuis sa dernière enquête du nom de l’Alph-Art, Tintin coulait une paisible retraite dans sa Belgique natale, juste en bordure de l’estuaire de l’Escaut et à quelques kilomètres d’Anvers…
Il en gardait d’ailleurs un très mauvais souvenir de son ultime affaire… En compagnie du capitaine Haddock, il s’était rendu sur l’île d’Ischia, et plus précisément à la villa del Signor Endaddine Akass. Mais, un appel téléphonique anonyme lui avait conseillé de quitter l’île au plus vite. Après avoir raccroché, un nouveau coup de fil avait retenti, cette fois-ci, il s’était agi de Bianca Castafiore qui souhaitait l’inviter à une réception, avec son ami, le marin barbu, comme la cantatrice prenait plaisir à le qualifier. Tintin avait accepté. Après la fête, Tintin, qui était logé dans la villa, avait été réveillé par des bruits de camionnettes. Étonné, sa curiosité l’incita à explorer la villa. C’est alors qu’il découvrit un trafic de faux tableaux étroitement lié à une étrange secte, à laquelle la diva Bianca Castafiore avait adhéré, mais, il se retrouva pris au piège par Endaddine. Ce dernier lui avait avoué être à l’origine des meurtres de Monsieur Foucart et de Jacques Monastir, deux spécialistes d’art qu’il avait contactés pour authentifier ses fausses réalisations picturales. Sauf que le premier avait refusé, menaçant de dénoncer sa spéculation et le second avait tenté de le faire chanter.
Alors que Tintin avait décidé de le faire arrêter pour ces deux assassinats, le Signor Endaddine Akass avait cherché à se débarrasser du jeune reporter, en le menaçant de faire couler du polyester liquide sur lui, afin de l’emprisonner dans une fausse œuvre — une « expansion » ou une « compression » — du sculpteur César, qui pourrait s’intituler « Reporter » et faire attester celle-ci par un nouvel expert, le célèbre Zolotas… sans le concours de Dupond et Dupont, cette machination aurait abouti… mais le Signor Endaddine Akass avait disparu, et plus personne n’avait entendu parlé de lui… pour Tintin, cette affaire qu’il considérait comme un échec, avait un goût amer…
De nos jours, en ce début d’automne, confortablement installé sur une chaise longue, tout en buvant à petites gorgées son café matinal, Tintin profite des doux rayons du soleil naissant… Milou, allongé à ses pieds sur le tapis moelleux d’une pelouse bien entretenue, rogne un os avec gourmandise… de son regard, le jeune reporter parcours les berges de l’écluse qui font face à sa modeste demeure à la façade à colombages… les feuilles des arbres qui bordent le chemin de halage ont plongé dans une palette de couleurs jaune, rouge et même rouille… bientôt, elles recouvriront le sol et craqueront sous le pas des promeneurs…
Tintin est soudainement tiré de sa rêverie par la sonnerie de son téléphone portable… un rapide coup d’œil à l’écran lui indique qu’il s’agit d’un appel masqué…
« Qui peut bien m’appeler de la sorte ? » se demande-t-il en portant son téléphone à l’oreille…
— Allo ? Qui est à l’appareil ? Un grésillement… puis, une voix qui ne laisse pas la place au doute, déformée pour ne pas être identifiée se fait entendre :
— Bonjour monsieur le détective…
— Mais qui êtes-vous ? Comment avez-vous eu mes coordonnées téléphoniques ?
— Peu importe qui je suis et comment j’ai pu vous joindre… écoutez-moi bien. Ce message est de la plus haute importance, si vous décidez de suivre mes indications, il pourrait remettre en cause la notoriété du célèbre compositeur Richard Wagner…
— Dans quelle mesure ? Et surtout dans quel but ? Il y a bien longtemps que celui-ci a disparu !
— Une partition a été dernièrement découverte à Venise… il s’agit d’une symphonie… d’après les premières mesures que j’ai pu déchiffrer, elle pourrait être une œuvre magistrale… dans l’introduction, on retrouve un principe d’orchestration qui était cher à Wagner, qui a vécu un certain temps dans cette ville, où il y est décédé le 13 février 1883… … la communication fut coupée un court instant, puis, la voix se fait de nouveau entendre… il n’est pas impossible qu’il en soit l’auteur…
— Mais quel est mon rôle dans cette trouvaille ? Je n’ai aucune connaissance ou de formation dans le domaine de la musique classique… et de toutes autres d’ailleurs… Je… Je ne vois…
— Là n’est pas la question… l’interrompt l’interlocuteur anonyme… quelqu’un a dérobé cette foutue partition… quelqu’un qui n’a probablement pas intérêt à ce que le grand public ait connaissance de cette ultime œuvre du célèbre compositeur… J’ai besoin de vous pour que vous la retrouviez… pour cela, vous devez venir à Venise !
— À Venise ? Pour récupérer une partition… peut-être imaginaire !
— Vous avez tort de douter de mes propos… pour votre sécurité, ne prenez pas l’avion, mais venez par bateau. Je vous attends pour la semaine prochaine, c’est moi qui reprendrais contact avec vous… et la communication fut rapidement coupée…
Sans plus attendre, Tintin fit part de ce curieux appel au capitaine Haddock, qui ne manqua pas d’exprimer sa surprise :
— Bon sang, mille milliards de mille sabords… mais qu’est-ce donc que cette histoire farfelue… mon jeune ami, ne me dites pas que vous croyez à cette fable à dormir debout que vous a raconté un olibrius inconnu, que je qualifie même de sacré mitrailleur à bavette et de Bachi-bouzouk de tonnerre de Brest !
— Effectivement capitaine, je vous avoue que j’ai un peu de mal à le croire… cependant, je me dis que si ce récit est véridique… ce serait une grande découverte pour l’histoire de la musique…
— Mais encore sacré bleu de tonnerre de Brest ! Non ! Non et non ! Vous ne devez pas vous engager comme ça sur un coup de tête…
— Oui capitaine et nos places sont déjà réservées à bord du paquebot de croisière « Le Baudouin-Ville VI » qui partira du port d’Anvers, direction Venise… dans quarante-huit heures… Autrement dit, vous avez juste encore le temps de préparer votre valise. Le professeur Tournesol, Dupont et Dupond seront également du voyage !
— Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest ! Vous n’avez pas fait ça !
— Mais bien sûr capitaine… je savais qu’une petite croisière vous ferait plaisir… surtout en bonne compagnie !
— Tu parles d’une bonne compagnie… mille sabords de tonnerre de Brest. Un vieux professeur gâteux qui n’a plus toute sa tête et deux policiers au flair élimé qui n’ont jamais résolu une seule affaire… Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest ! maugréait dans sa barbe le capitaine en s’éloignant…
Deux jours plus tard, alors que le soleil qui avait eu beaucoup de peine à s’imposer durablement était déjà haut dans le ciel sans que sa chaleur pèse sur les épaules des compagnons de voyage s’apprêtant à embarquer sur le plus luxueux et le plus gros bateau de croisière de la compagnie maritime belge. Sur de plus de 300 mètres de long et avec une hauteur de 60 mètres, cette masse qui surplombait le quai avec ses 18 ponts, semblait vouloir l’écraser. Le capitaine Haddock, pourtant habitué à toutes sortes de navires avait eu le souffle coupé :
— Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest… quelle masse impressionnante… on peut se demander comment ce mastodonte des mers peut flotter sans difficulté… sacré nom d’une pipe en bois !
Au bout de la passerelle, les membres d’équipage et le commandant de bord accueillaient les passagers avec de larges sourires :
— Ah ! Bonjour, messieurs ! Tintin, capitaine, nous sommes très heureux de vous recevoir à bord de notre paquebot et de vous compter parmi nos prestigieux passagers. Nous vous avons attribué nos meilleures cabines et vous souhaitons une très bonne croisière…
— Merci commandant nous sommes très honorés par votre aimable attention. Lance Tintin tout sourire.
— Manquerait plus que ce Bachi-bouzouk de marin d’eau douce des Carpates nous fasse dormir dans les cales au fond de son rafiot… Amiral de bateau-lavoir lance le capitaine Haddock pince-sans-rire…
Après avoir appareillé en douceur, le bâtiment vogue maintenant sur les eaux tranquilles de la mer du nord. Le commandant est fièrement installé aux commandes. Le chef et toute son équipe cuisinent et s’affairent autour des fourneaux. Les femmes de chambre mettent une dernière touche de propreté dans les cabines. Tout semble présager une journée ordinaire…
Certains passagers s’égaillent en famille dans les deux piscines chauffées qu’offre le bateau, d’autres sont posés dans les transats pour un bain de soleil qui tombe avec faiblesse sur les ponts. Les bars tournent à plein régime et les cocktails aux couleurs arc-en-ciel s’alignent en rangs serrés sur les comptoirs. Sur les vastes pistes de danse où les sunlights lancent des éclairs aveuglants, une jeunesse pleine de vie, qui a embarqué à bord du plus beau bateau pour une croisière de fête, se laisse entraîner sans retenu par la musique que boostent de puissants amplificateurs et qui sort à fond de basses des grosses enceintes.
Tandis que d’autres passagers s’empressent de réserver une place dans le mégathéâtre pour profiter du spectacle grandiose que des écrans lumineux annoncent en boucle pour 23 h, une considérable foule est déjà installée devant les machines à sous du Casino Royale, pour tenter de remporter le jackpot qui permettrait peut-être d’amortir le coût de la traversée… Les gens rient à pleine bouche et les visages affichent un rayonnement de bonheur que rien ne peut troubler…
Tout laisse présager à un paisible voyage… lorsque soudainement… les moteurs s’arrêtent dans un dernier souffle… tous les moniteurs des ordinateurs de pilotage s’éteignent les uns après les autres… la radio de bord devient brusquement muette… plus de musique… plus d’éclairage… un épais brouillard enveloppe entièrement le bateau, dans lequel se figent tous les passagers et les membres de l’équipage.
Le professeur Typhon Tournesol arpente le pont arrière du bateau tenant son pendule dans une main en marmonnant dans sa barbichette :
— À l’ouest… un peu plus à l’ouest !
Tandis que Dupont et Dupond anxieux échangent leur impression :
— Étrange ! Très étrange… je dirais même que c’est très étrange !
De son côté, le capitaine Haddock qui sirote son immanquable whisky, « Loch Lomond Single Malt » accoudé au comptoir du Casino, stupéfié par l’atmosphère angoissante qui enferme dans son piège le navire, laisse tomber sa pipe dont le culot se fracasse sur le sol…
— Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest… c’est quoi ce machin !
Dans la poche du veston de Tintin, son téléphone portable se manifeste par une succession de vibrations… il s’en saisit, sur l’écran lumineux qui éclaire son visage d’une lueur blafarde qui déchire l’épais rideau de brume, il prend connaissance du message affiché… toujours en appel masqué :
— Vous pensiez que j’allais vous laisser tout gâcher sans réagir… c’était une erreur ! Puis, l’écran devient noir…
Et l’on ne sait sorties d’où, commencent à jaillir les premières notes envoûtantes de l’ouverture « Le Vaisseau fantôme » de Richard Wagner… tandis que Le Baudoin-Ville VI s’est enfoncé dans le brouillard d’un mille où… …
Imaginez une aventure de Tintin et 1000 OÙ.
Tintin s’était levé tôt. Il était tout excité à l’idée de cette nouvelle journée et de tous ses possibles. Il posa le jeu de cartes qui ne quittait jamais ses bagages et le disposa sur la table. Milou vint immédiatement s’installer sur la chaise voisine de celle de Tintin et observa religieusement le rituel qu’il connaissait si bien. Comme à chaque fois que la destination devait changer. Tintin battit les cartes et d’un geste vif et précis les fit glisser en éventail. Milou n’en perdait pas une miette. Il savait quel rôle il allait jouer et s’en délectait à chaque fois. Tintin regarda Milou et lui lança d’un air malicieux en lui caressant la tête :
-Alors Milou, nous allons où ? Tu sais aujourd’hui est un jour un peu spécial. C’est notre millième destination alors surpasse-toi !
Milou prit l’ampleur de la tâche très au sérieux. Il aboya et fixa les cartes d’un air religieux. Puis il approcha sa truffe d’une carte que Tintin retourna très lentement. Pas un bruit ne vint troubler ce moment solennel jusqu’à ce que Tintin lève les bras au ciel en disant à Milou :
-Bravo Milou !!! Merci pour cette destination des 1000 où !!!
É-mille…É-mille…Où es-tu ?
Titine-le revient de courses où elle lui a acheté ses friandises favorites !
La petite Albertine- c’est son nom- cherche, cherche. Rien… Il s’est tiré par la porte du jardin.
Elle s’assoit en tailleur et en larmes, ce n’est pas la première fois qu’il s’ échappe et c’est une race de chien qui ne revient pas au domicile. Pas de maître pas d’appartenance, elle avait été séduite par les yeux bleus comme ceux de son petit copain celui qui n’a pas poussé la bonne porte qu’elle il est rentré après avoir acheté des cigarettes.
Elle vide le sac et attaque les os en sucre…
C’est fini les yeux bleus marre de se noyer dans les lacs de l’espoir.. Plus jamais…
Les yeux pers ou vairons peut être… 🐀
Tintin avait perdu la boussole. Il se faisait vieux. Où avait-il rangé le café ? Où était la salle de bain ? Où était passé Milou ? Où, où, toute la journée. 1000 où par jour taraudait sa mémoire. Il ne souvenait plus que Milou était mort, Dieu sait où. Capitaine Haddock aussi. Restaient en vie les Dupont-Dupond mais où habitaient- ils ? Tintin était perdu. Lui qui avait tant voyagé, il déambulait de sa chambre à la cuisine sans repères. Hou hou, gémissait-il. Seul le courrier des lecteurs lui redonnait un peu d’ordre dans ses idées vagabondes. Grâce à ses lettres, il se souvenait du Congo, du Tibet, de l’Amerique, de l’île noire…
Il se sentait alors jeune. il coiffait sa vieille casquette et partait à l’aventure.
Le tour du quartier était un tour du monde. Chacun le saluait. Il ouvrait une carte jaunie et cherchait le trésor. Tard, fatigué, un voisin le ramenait au bercail sans gouvernail.
Il se demandait pour la millième fois . Où je vais dormir ?
Chaque automne, le Salon Nautique du Crouesty, dénommé Mille Sabords, rassemble le monde des « voileux » et amateurs de cabotage. S’y retrouvent les vendeurs du yacht d’occasion, les articles indispensables comme les bobines de bouts multicolores et les objets décoratifs laitonnés.
Une animation avec chants de marins, concours de pêche et dégustation de vins et crustacés complète l’attractivité de l’évènement.
Cette année, le stand des livres ayant trait à la mer est bien représenté avec, entre autres, quinze des vingt-trois albums de Tintin ayant un ancrage naval et de nombreuses apparitions le long du littoral breton.
Le représentant du stand Casterman est un sosie de Tintin en kilt et béret marin. Il a, à ses côtés, un Fox Terrier blanc à poil dur que l’on jurerait être le héros de Hergé.
Notre Tintin -Corentin de son réel prénom- souriant, répond au questions du public qui, comme le veut le slogan, s’échelonne de 7 à 77 ans autour de la console et des présentoirs du stand.
En fin de matinée, alors que Tintin-Corentin cherche un collègue pour le suppléer quelque minutes, il réalise que Snowy, alias Milou n’est plus dans le coin.
Panique à bord, Snowy, prêté le temps du salon, par un dresseur de canidés, ne répond pas aux appels de Tintin qui, dans la panique, ne sait plus s’il doit appeler : Milou ou Snowy. Tintin-Corentin informe au passage les deux agents en charge de la sécurité des lieux et arpente le quai des Voiliers, regard au sol et sourcils froncés.
Pourquoi cette fuite ? Le dresseur lui a assuré que Milou était habitué à la foule, au bruit, à la station assise et immobile de durée prolongée ; alors ? Où est-il passé ce chien ?
Tintin connait les albums d’Ergé presque par cœur. Lui vient en mémoire un trait de caractère de Milou : sa détestation des araignées. Bof ! Ce n’est pas ici, en bord de mer qu’il risque d’en croiser beaucoup. Néanmoins, un passant l’informe avoir vu un chien blanc courir de manière désordonnée en jappant vers l’une des Tavernes.
Tintin-Corentin poursuit sa course autour de la marina, sifflant et interpelant passants et chiens. Il croise un individu vêtu d’un chapeau et de bottes de cow-boy. Il lui fait penser à Roberto Rastapopoulos, « génie du mal » et ennemi le plus acharné de Tintin. Restons lucide, ce ne peut-être cet être malfaisant !
A bout de souffle et d’espoir, notre aventurier se souvient que la location de Snowy n’était pas donnée et la franchise, exorbitante. Quelle idée d’avoir engagé tous ces frais pour appâter quelque chalands supplémentaires ! Soudain, Corentin voit roulé en boule, ce qui semble être Milou au creux de bouts déposés au sol à l’arrière du Yacht Club.
Milou se laisse recueillir dans les bras de Corentin. Son cœur bat normalement et semble calme.
Corentin retourne vers les stands de livres. Passant devant un étal de crustacés présentant des araignées de mer, Milou s’agite de nouveau fébrilement.
Comment Corentin va-t-il lui expliquer qu’il y a araignée et araignée, que ces beaux crustacés n’ont rien à voir avec les aranéides, objet de toutes ses frayeurs.
Wahouh houh houh. ….
Mille OU. OU
MOU ssaillon sans bOUteille,
ÉpOUvantail frOUssard
BOUgre de zOUave à la noix,
SapajOU PignOUf mOULe à gaufres
Bachi bOUzOUk. .. Au secOUrs …..
H De mOUlinsart
« Où est donc passé ce chien ? Je le cherche partout !
Où est donc passé ce chien ? Il va me rendre fou !
Où est donc passé ce chien, boudiou, mais dites-moi où ! »
Ça, c’est le générique de la série en mille épisodes, « Tintin cherche Mirza », mille couplets avec le même refrain, autant d’endroits insolites OÙ le trouver. À la terrasse d’un café bruxellois, sous la robe d’une Marie-Louise qui a du chien, derrière une poubelle pleine de haddocks mal fumés, au milieu d’un champ de tournesols au pays picard. Rien n’y fait. De la Belgique à la lune, en passant par le pays des Soviets ou le désert saharien, Mirza apparaît et disparaît aussitôt, à la fin de l’épisode.
« Veux-tu venir ici ? Je ne le répèterai pas. Veux-tu venir ici ? Oh, sale bête va !
Veux-tu venir ici ? Oh, ça y est, il est reparti ! »
Dans cet épisode, le 723ème, Tintin est confronté à mille loups dans la steppe russe, au nord de la mer Noire. Une dizaine de meutes dont Mirza semble avoir pris la tête d’une d’entre elles, avant de prendre celle de Tintin qui ne sait comment convaincre la chienne de rentrer à la maison. Lorsqu’il croit enfin y parvenir, sur le chemin du retour, Mirza saute du pont de Crimée. Un drone ukrainien vient d’y lâcher une bombe.
« Oh non, il est encore reparti ! Oh, sale guerre va ! »
C’était un petit reporter, un gringalet du message trimbalant sa vision colonialiste du monde. Il traîna toute sa triste à vie à la recherche du Mille Où, le fameux trésor englouti par plusieurs syphilisations. Il parcourut l’espace avec sa bande décimée, prétentieux, au-delà de la Terre et de la Lune.
S’il avait eu un chien à ses côtés, ça l’aurait peut être aidé ?