L’Indigence « Arti-ficelle »
Oubliez « l’Indigence Artificelle« , seriné par tous les médias et comportez-vous en auteur.
Cette soi-disant intelligence n’a aucune imagination, elle est incapable d’émouvoir ses sens ou ses entrailles, de connaître le trouble, le coup de foudre, la peur, le fou rire, etc.
Tout ce qu’elle peut proposer ne sont que des plagiats dont elle s’attribue abusivement la paternité en les reproduisant.
Un texte produit par l’IA c’est toujours, en grande partie, du déjà publié ailleurs. Du déjà vu, du déjà lu.
Ce sont les idées de tout le monde transfusées à qui est en carences d’idées. (prompt *)
Ne vous faites pas d’illusion, les éditeurs ne vont pas tarder à réagir, ils vont détourner l’IA à l’insu de « son intelligence » et la conduire à ne s’intéresser qu’aux manuscrits écrits par des auteurs en chair et en os. Vous serez vite repéré si vous avez plus ou moins copié l’œuvre d’autrui.
C’est sûr, cette fouineuse de bases de données va tuer certains métiers, mais pas le notre. Pas le métier d’auteur, à moins de n’être qu’un gâte-papier, de n’écrire que des séries, des romans à l’eau de rose ou des fictions stéréotypées.
Si vous êtes vraiment un auteur, ne rédigez que des textes créés par votre intelligence imaginative. Croyez en votre cerveau, en ses qualités illimitées d’imaginer, elles ne demandent qu’à être exploitées.
- Prompt : mot anglais désignant une instruction que l’on donne à un algorithme, qui va l’interpréter et proposer un résultat.
L’IA peut pomper les centaines idées d’exercices d’écriture créative que j’ai publiés jusque-là, mais elle n’a pas accès à mon cerveau insoumis pour y piquer ce qu’il fomente encore…
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
« Intelligence arti-ficelle »… de ch’val … ch’val dire à ma mère… (etc.).
Ce genre de jeu m’amusait beaucoup quand j’étais gamin.
Quand j’ai vu que l’I.A. la plus célèbre s’appelle ChatGPT, j’ai tout de suite pensé aux bruits que cela évoquait pour moi, et j’ai lancé la dicussion, ce qui a adonné ceci :
– Moi : Que pensez-vous de votre futur concurrent miahoo/pouet.fr
– ChatGPT : Désolé, mais en tant que modèle de langage, je n’ai pas d’opinions personnelles. Mon but est de fournir des réponses objectives et impartiales à vos questions en utilisant les données disponibles dans ma base de connaissances. Je ne suis pas non plus en mesure de prédire l’avenir ou de juger des performances futures de concurrents hypothétiques. Toutefois, si vous avez des informations spécifiques sur Miahoo/Pouet.fr que vous souhaitez connaître, je serai heureux de vous aider.
– Moi : comment éviter la confusion entre votre modèle de langage et le mot français chat qui désigne un animal ?
– ChatGPT : Il est vrai que le mot « chat » peut avoir plusieurs significations en français, ce qui peut parfois prêter à confusion. Toutefois, lorsque je communique avec vous en tant que modèle de langage, il est généralement clair dans le contexte que je suis une intelligence artificielle et non un animal domestique. De plus, mon nom, ChatGPT, inclut « GPT », qui est l’abréviation de « Generative Pre-trained Transformer », la technologie sur laquelle je suis basé.
Cela dit, il est toujours important de se rappeler que la communication humaine peut être complexe et subtile, et que le contexte est souvent essentiel pour comprendre le sens d’un mot. Si vous êtes en train de discuter de moi avec quelqu’un qui ne sait pas ce qu’est un modèle de langage, il peut être utile de préciser que vous parlez d’une intelligence artificielle nommée ChatGPT, afin d’éviter toute confusion.
Je n’ai pas insisté. ChatGPT affirme : « Il est généralement clair […] que je suis […] et non un animal domestique ». Merci, je m’en doutais un peu !
Difficile de plaisanter avec cette I.A. Elle n’est pas très joueuse.
Elle permet de trouver immédiatement des tas de références (comme un moteur de recherche), et ses réponses sont parfaitement logiques, mais elle est très bavarde, plutôt ennuyeuse et un peu pontifiante.
Très intéressant, Jean-Pierre. On peut en conclure que pour l’instant c’est un formidable moteur de recherche. Il est évident que sa base de donnée s’enrichira de plus en plus.
Je vous comprends, Eléonore, mais vous employé déjà l’intelligence artificielle à votre insu. Ne serait-ce qu’avec un correcteur d’orthographe si vous l’utilisez, ou où votre téléphone, ou votre ordinateur ou tablette. ou simplement quand vous alliez sur un site de l’administration au grand public. Intelligence artificielle existe depuis de nombreuses années.
Bonne analyse, Pierre. Vous avez raison, on invente rien sans rien. Mais, prenons un roman d’amour ce sont toujours les mêmes recettes, sauf que si l’auteur a de l’imagination, il trouve un angle auquel personne n’a encore songé. C’est ça l’imagination. Amicalement. Pascal
Je crains que les éditeurs, avides de profits faciles et rapides, ne se passent à terme d’auteurs en chair et en os et n’embauchent que des « Aladins », auteurs reconvertis, salariés de leurs maisons, comme l’a imaginé Pierre Berville dans sa nouvelle qui traitait du thème « ChatGPT et l’IA » pour la revue belge Marginales à laquelle j’ai également contribué à la rentrée.
Sa nouvelle dépeint un éditeur peu scrupuleux qui cherche à embaucher une autrice talentueuse (venue au départ faire publier son manuscrit, « presque bon ») pour piloter et mettre en oeuvre des romans générés par l’IA. Si vous avez 10 minutes à tuer, c’est aussi croustillant qu’inquiétant : https://www.marginales.net/textes/un-job-en-or
Moi qui suis un ancien informaticien, cela me rappelle le virement de cap des métiers de l’informatique, dans les années 2000, où l’informaticien, jusque-là, créateur, concepteur, développeur et mettant en oeuvre son projet de bout en bout à la demande du client s’est vu s’offrir un « poste en or » en étant simplement chef de projet sur du développement fait par d’autres, ailleurs, en Inde, Magreb ou même au Canada, ne participant plus aux solutions mais se contentant de tester et mettre en oeuvre celles d’autres (encore humain, je crois :-))
Mais je rejoins Pascal dans l’idée que la création, l’écriture créative comme on la cultive ici, elle, a de l’avenir. Et qu’il nous faudra sans doute la porter, seul ou en petite communauté de résistance pour forcer le destin de la nouvelle édition, n peu comme la nouvelle vague au cinéma 🙂
Nous sommes d’accord cher ami. Je vais regarder ce document avec plaisir. Peut-être deviendrons-nous comme les poètes écrire beaucoup pour être peu lu. Mais quel plaisir d’écrire créativement et non pas reproduisant toujours les mêmes choses, les mêmes phrases, les mêmes clichés, le même prêt à écrire.
Je suis allée ce soir à une conférence sur l’Intelligence artificielle
Fascinant et inquiétant
Et une démonstration : un exercice d’écriture de pure imagination. Une consigne : écrire une dizaine de lignes sur une jeune ouvrière travailleuse à l’époque de la Révolution industrielle dans le style de Zola.
15 secondes plus tard : un texte apparaît tout à fait convaincant
Deux questions :
n’est-ce pas quelque part de la malhonnêteté intellectuelle pour un écrivain d’utiliser ChatGPT dans de telles conditions ?
Qu’est-ce qui est préférable : l’Intelligence artificielle ou la sottise naturelle ?
Un exercice d’écriture de pure imagination, Françoise ? Ou plutôt un procédé « vieux comme mes robes » : le pastiche. À ne pas confondre avec celui de Marseille.
Bonjour Pascal,
Intéressante réflexion. Ayant travaillé toute ma carrière en technologie de l’information, c’est clair que je m’intéresse à l’intelligence artificielle genérative, tel ChatGpt et toutes les autres. C’est une révolution importante qui va affecter bien des gens. Mon fils, par exemple, travaille avec sa conjointe à l’élaboration de tous les aspects graphiques liés aux jeux de table et il a bien compris la menace que cela peut représenter. Ces IA génératives (DALL-E) peuvent créer de toutes pièces des images à partir d’un simple texte. La technologie n’est pas encore tout à fait au point, mais elle fait aussi bien que 50% des dessinateurs qui oeuvrent dans ce domaine. Un d’eux lui disait récemment: « Dans deux ans, je n’aurai plus de travail ».
On peut aisément imaginer que d’ici quelques années, on fournirait un résumé d’une histoire inventée à un de ces engins et il pourrait créer un roman complet (Dans le style de…). Plusieurs auteurs ont des méthodes qu’ils réutilisent. J’ai lu plusieurs romans de Dan Brown, par exemple et on remarque d’un livre à l’autre une même trame de fond, une sorte de recette qui a fait son succès.
La force des IA générative, c’est justement d’utiliser ce qui est connu pour créer du neuf ou du moins ce qui parait neuf. Un peu comme la méthode de Dan Brown. Ca me fait aussi penser à la Chine qui a longtemps copié les brevets des autres nations, pour refaire des copies, parfois améliorées, mais surtout à moindre coût.
Est-ce que les IA générative vont avoir raison des créateurs, des idées nouvelles?
Je ne le souhaite pas, mais en même temps, je me questionne à savoir si une idée nouvelle ne découle pas, au final, de la somme ou du réarangement de ce qui est déjà connues?
I A ne sera jamais aussi bête , ni sensible, ni drôle que mon cerveau et puis je n’en ai pas besoin et surtout envie depuis le temps que je suis habituée à ma petite intelligence naturelle ! pas question d’en changer pour un ersatz aussi rutilant et boursoufflé qu’il soit
Une salve ! Bravo