Une idée, s’adressant à sa consoeur qu’elle vient de bousculer dans la foule de son imagination :
— Je crois bien que je deviens folle !
— Fallait pas t’inscrire à l’idé.e.thon, ma cocotte. Tu as été contaminée par cette compétition qui rend fou.
— Tu es sûre ? Leur slogan était : « I D.e Thon I D Tend ».
— Tu peux traduire ?
— L’idé.e.thon, il détend.
— Ouais ! Il détend les muscles, mais fait des nœuds dans le cerveau. Pas étonnant que ça te rende folle ! À ta place, je m’inscrirais plutôt au marathon.
— Ah ! Non ! Le marathon, c’est terriblement dangereux. J’ai entendu parler d’un mec qui se savonnait tranquillement dans son bain en fredonnant « Charlotte » avant de partir pour le marathon, et qui voit débouler une fille qu’il connaissait. Et après, il entend à la radio la voix d’un président de la république qui déclare : « Il y a les premiers de […](*) et ceux qui ne sont rien ».
Il voit la fille lever sur lui un grand couteau, et s’écrie : « ENCORE DES… emm… ». Et après, plus rien. Il avait expiré avant de finir sa phrase.
— J’ai rien compris. Tu veux parler de Marat ?
— Bien-sûr !!! Marat… C’est bien lui qui a inventé le Marathon pendant la Révolution, non ?
— Marat coureur de fond ??? De fond de baignoire, ouais ! La radio n’existait pas à l’époque. Tu es nulle en Histoire et tu racontes n’importe quoi !
— C’est ça ! Pour un peu, tu vas me confirmer que je deviens folle ! Merci les copines !
— Le marathon c’est trop dur pour toi. Tu es stressée, tu as besoin de repos. Je te suggère de prendre une bonne douche (c’est beaucoup moins dangereux qu’un bain). Et après, pour te rendre optimiste, je te propose de sortir en boîte avec moi.
— En boîte de thon, je suppose ! Ha ! Ha ! Ha !
— Bravo ! Tu y es presque. Je t’emmènerai dans une boîte de nuit qui s’appelle « Le Crocodile », où on peut encore entendre les danses rétro des années 50 et 60. Ça nous permettra de rencontrer une bande de thons qui nous feront danser sur une merveilleuse composition de Léo Missir intitulée « le cha cha cha des thons » (avec un T comme Crocodile). Elle est pas belle la vie ?
Moralité : en France, tout commence et finit par des chansons. Et quelles chansons !!!
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
Bouh bouh que je suis triste. Personne ne me croit pas même ma consoeur.
Pourtant ces feux follets je les vois la nuit de mon balcon.
Cette forêt qui brûle en face de ma maison je la vois aussi.
C’est décidé je vais prendre rendez-vous avec un psy.
Je le sens je vais m’amuser avec lui, lui dire mes quatre vérités.
Que la nuit je vois de mon balcon des feux follets dans une forêt qui brûle.
Que je chante sur mon balcon des airs de Giuseppe Verdi toute la nuit.
Mes voisins m’ont tiré dessus à la kalachnikov.
Monsieur le psy. C’est vrai je vois des feux follets de mon balcon dans une forêt qui brûle au charbon.
Lui aussi il ne me croit pas.
Moi la petite idée qui a quand même de la bouteille, car j’ai bossé avec les plus grands : Socrate, Dante, Victor Hugo.
Oh je le sais j’en oublie des célèbres avec qui j’ai pu bosser.
Je vais montrer à ce psy comment je m’appelle !
L’autre jour je suis monté sur son nez et je suis entré par la narine gauche.
Et si j’allais voir du côté de son cerveau à celui là.
Maintenant le monsieur psy c’est moi qui l’a rendu fou.
Moi la petite idée honnête et gentille.
Le pauvre psy il erre dorénavant dans le village racontant des histoires à dormir debout.
Ah je suis désolé. Pas bien ce que j’ai fait. Mais il n’avait qu’à m’écouter ce psy.
Croire à ce que je disais. Mes feux feux follets.
La nuit je marche dans les rues à la recherche de je ne sais quoi.
Je les vois toujours mes fous fous – feux follets dans la forêt qui brûle.
L’autre jour à trois heures du matin j’ai vu une vieille machine à coudre sur un trottoir.
Sa marque Singe Singe Singer.
Je l’ai apportée chez moi pensant la faire marcher.
Pour qu’un jour ou l’autre je l’utilise cette machine à coudre et que je devienne une idée ah ah à huit faces ou une idée, une belle idée à coudre.
Mes feux follets la nuit s’en iront je l’espère …
grâce à cette machine à coudre et moi petite idée à coudre de chez Singe Singe Singer.
Idée Stressée se présente au guichet des idées saugrenues :
– Excuse-moi, Idée Fix, tu pourrais me renseigner ?
– Bien évidemment ! Que t’arrive-t-il ?
– Je crois bien que je deviens folle !
– Ah ! Super !
– Comment ça super ? Je ne suis pas là pour que…
– Calme ! Tu as ouvert la bonne porte !
– Ah bon ?
– Tu es dans l’univers des idées folles !
– Et ici, il n’y a que des idées…
– Exactement ! Sache que la folie a de multiples facettes. Comme c’est la première fois que tu es parmi nous, je te conseille de prendre l’ascenseur jusqu’au 123ème étage. Idée Stupide t’attendra.
– D’accord, mais il y a combien d’étages ?
– 456 étages, sans compter les sous-sols ! Et à chaque étage 99 bureaux.
– Et pourquoi pas 100 ?
– Sans doute la décision d’Idées Loufoques qui détestent les chiffres ronds.
– Et les sous-sols servent à quoi ?
– Pour les cas désespérés !
– Houlà ! Merci Idée Fix ! Je file là-haut !
Arrivée à destination, je suis accueillie par Idée Stupide qui me conduisit devant la porte 78. Celle-ci s’ouvrit automatiquement et une voix mélodieuse me pria d’entrer.
Une curieuse idée, entourée d’idées molles, me demanda la raison de ma présence.
– Je crois bien que je deviens folle.
– Explique-nous pourquoi ?
– Je trottinais tranquillement dans les rues de mon village quand j’eus une envie furieuse de prendre l’autobus pour filer à l’aéroport. Et vous ne pouvez pas imaginer, dans ce bus il n’y avait que des idées tristes. J’ai essayé de les distraire. Sans succès. Ensuite, je montais dans un Airbus, direction Colombus.
Je trottinais tranquillement dans les artères de cette magnifique City quand je fus interpellée par des idées noires hostiles. J’ai tenté de les apaiser. En vain. Quand elles m’agressèrent physiquement, elles ignoraient mes capacités de défense. Les idées noires finirent blanches de douleurs. Et moi, je me sauvai en leur criant « bande de tarées » et sautai du pont. En voyant le fleuve arriver à toute vitesse, je hurlai de peur. Eh oui, je ne sais pas nager. J’ai eu de la chance, un bateau de sauvetage vint me secourir. Saine et sauve ! A peine débarquée sur le quai, une idée religieuse auréolée, me donna un stradivarius et m’ordonna d’interpréter l’opus 51 de je ne sais plus qui. Je refusai, lui balançai son violon en pleine tête en lui criant « vade retro satana ». Ensuite, je…
– Pardonne-moi cette interruption, j’ai déjà une idée de toi. Comme il n’y a eu aucun hiatus dans ton discours, tu n’es pas folle. Mais tu es trop violente et…
– Et ?
– Il faut te faire soigner !
– Qui êtes-vous pour me juger si vite ? Vous n’êtes qu’une bande d’idées apathiques. Vous allez voir comment je vais vous secouer une par une et vous…
Je fus saisie par un gang d’idées musclées et fus vite entravée.
– Où m’emmenez-vous, bande de diplodocus ?
– Au sous-sol ! « Ad vitam aeternam » ! répondirent en chœur les idées cinglées.
679/Une idée, s’adressant à sa consoeur : je crois bien que je deviens folle,
– mais tu es folle depuis toujours ou presque, mais c’est ce qui fait ton charme comme aurait dit Lewis Carroll
– tiens, par exemple, j’ai été folle de ce garçon et maintenant je ne peux plus le voir en peinture. Comme les hommes changent.
– tu sais qu’un poète a écrit « souvent femme varie bien fol qui s’y fie »
– mais c’est François ler, dépité, qui l’a écrit sur une vitre de fenêtre de son château,
– et puis je suis à court d’idée, par exemple je ne sais plus quoi penser des événements mondiaux,
– le mieux c’est d’attendre les prochaines élections.
– c’est une très bonne idée !!!
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
C : qu’est ce qui t’arrives ?
I : je suis sans arrêt bousculée par mes sœurs et ça me rend malade !
C : comment ça ?
I : je n’arrive pas à exister…C’est la foire d’empoigne pour être écoutée. Elles se bousculent au portillon du cerveau et il ne sait plus où donner de la tête ! Je me fais refouler sans cesse ! Pas toi ?
C : ben non, il faut croire que je suis plus pertinente ! Je plaisante ! Si je suis près de toi c’est que je suis aussi en attente ! N’aies crainte, notre tour viendra. Rien ne sert de courir, il faut arriver à point ! Tu la connais celle-ci quand même ! Et bien fais moi confiance, elle est vraie, alors inutile de courir comme une folle pour arriver au sommet, tu verras que tu ne devrais pas tarder à sortir du lot ! Tu es brillante ! je dirai même qu’il y a du génie en toi. Je le sais tu sais. J’en ai vu des idées transiter par ici, des petites, des grandes, des nulles, des malades. Tu les surpasses haut le neurone, crois-moi ! Reste en éveil, ne pars pas trop loin. Attends un peu que ça se calme. Sors du bois au moment où on s’y attend le moins ! Tu verras, c’est comme ça que tu gagneras. Je te suggère le moment de la douche ou de la sieste ! Imparable !
I : ah oui, c’est pas bête ça ! Merci !
Une idée s’adressant à sa consoeur :
– Je crois que je deviens folle.
– Dans le cas précis, c’est mieux d’avoir des exemples concrets, n’est-ce-pas !
– A l’instant présent, je viens d’écrire le mot consoeur. Et le logiciel ne l’accepte pas. Je dois ruser pour l’inscrire correctement.
– C’est-à-dire !
– Ben, d’emblée, le logiciel ne lie pas le o et le e.
– Qu’est-ce-que tu racontes, je ne comprends pas.
– Du verbe lier, pas du verbe lire.
– Oui, et ?
– Toi, vraiment, il faut t’expliquer de a à z. Par exemple, le mot consoeur s’écrit avec le o et le e liés.
– Oui et après !
– Si je l’écris en une seule fois, ça ne marche pas. Je dois écrire le mot soeur en premier, dans ce cas, le o et le e se lient d’eux-mêmes. Ensuite, je dois rajouter le mot con devant, ainsi j’obtiens le mot consoeur dans sa continuité. Est-ce que tu comprends enfin ?
– Tu veux dire que ton logiciel est misogyne ?
– Mais non, il n’est ni misogyne, ni féministe.
– C’est quand même malpoli.
– Mais non, c’est d’abord une lacune du logiciel. Il ne sait pas écrire le mot consoeur sans qu’on soit obligé de le corriger derrière.
– Derrière ? Tu veux dire devant.
– Oui, derrière, devant, si tu veux.
– Ben non, ce n’est pas si je veux. Le mot con, tu le rajoutes bien devant, n’est-ce pas ?
– Oui, je veux dire, après.
– C’est bien ce que je dis, ton logiciel est soit misogyne soit malpoli. En plus, tu dois le corriger par derrière. Tout ça n’est pas très clair. Ensuite ?
– Quoi, ensuite !
– Ben, tu dis que c’est d’abord une lacune du logiciel. Après d’abord, il y a quelque chose qui vient ensuite, n’est-ce-pas.
– J’ai perdu le fil. Tu vas me faire devenir folle, vraiment. Con, c’est un préfixe qui veut dire avec, tu comprends ?
– Comme dans tu comprends, c’est ça !
– Sauf que là, c’est un m à la place du n.
– Tu veux dire aime à la place de haine.
– Ah ! Tu n’es pas si folle que ça, finalement.
– Non, c’est toi qui du départ croyais le devenir. Ah ! Ah !
C’était une idée fixe qui s’était mise derrière une tête. Ne sachant plus comment s’en sortir, elle appela sa consœur Idée d’Eugénie
« Allô, c’est toi Génie ? Je crois que je deviens folle !
– Eugénie, s’il te plaît ! répondit l’intéressée sur un ton un peu vexé. C’est toi Fixette ? Je ne t’entends pas bien, on dirait que tu parles derrière quelque chose…
– Je suis complètement empêtrée et n’arrive plus à sortir de cette situation
– Ben… tu sais, quand on est une idée fixe, c’est normal, non ?Tu te sens devenir folle, mais ne serait-ce pas plutôt un coup de blues, c’est l’hiver, il fait froid, les jours sont courts. Il y a beaucoup d’idées noires en cette saison…
– Non, non, tu n’y es pas du tout. Je deviens vraiment gaga, je paie mon obstination ! » Elle se mit à pleurer.
« Raconte-moi demanda Eugénie, vaguement inquiète
– Je me suis fixée derrière une tête
– Tu fais la fête ?
– Mais non ! Hurla l’autre, une tête !Tu m’entends ou tu le fais exprès ?
– Oui,tu t’es fix ée derrière une tête et alors ?
– La tête d’une meuf chignonnée
– Quoi ?.. Je t’entends mal…
– Une tête qui porte un chignon
– Ah ! Tu es fixée derrière une tête qui a un chignon et tu es prisonnière, c’est ça !
– Oui, je suis coincée et devine dans quoi ?
– Quoi, quoi ?
– Dans un chignon banane
– T’es coincée dans une banane ? Attends, ne quitte pas, j’appelle notre copine Lumineuse. Elle aura sûrement une solution. »
Idée fixe pleura de plus belle. Les idées d’Eugénie, vraiment…
J’ai ma p’tite idée depuis longtemps
Je l’ai, pour tout vous dire, depuis que je suis enfant
C’est elle qui veille, prodigieuse et hagarde,
Sur l’asymétrie de mes pensées
Dans la lumière hallucinée de mes chimères
Elle me suit dans mes vagabondages
Idée folle à délier mon cerveau étoilé
Elle accompagne mes tocades
Elle fixe ses images dans mes délires échevelés
Et prend l’apparence subtile de l’hypothétique
La folie des grandeurs l’étreint parfois
Et elle se lance dans des tirades détonnantes
Monseignor, il est l’or, vous êtes sor ? ben ça alors !
Surtout ne suivez pas ma p’tite idée
Vous risquez l’allergie schizophrénique
Et une forte poussée de Fourire
Ce qui vous conduira tout droit à l’asile psychiatrique
Une idée, s’adressant à sa consœur : « Je crois bien que je deviens folle !
— Penses-tu ! lui répliqua celle-ci ! Fais comme moi ! Garde ta taille de guêpe, cela t’évitera d’être folle. Sinon, tu va très vite attraper le bourdon ! »
L’idée fit son chemin, mais finit, au bout d’un moment, par se trouver à court… C’est alors qu’elle avisa un panneau sur lequel il était écrit : « Si vous n’avez pas d’idée, vous ne pouvez pas avancer ». Cela l’obligea à prendre du recul et à en chercher une… Mais, étant idée par nature, elle ne pouvait en avoir d’autre… Et elle fut bien obligée de revoir ses idéaux à la baisse. Et, comme elle est l’idée, elle ne peut pas se prononcer… ce qui complique la tâche.
C’est alors qu’elle se dit : « Je vais voir Johnny, car il a l’idée ! » Sitôt dit, sitôt fait. Mais Johnny avait vu le coup venir… Il connaissait la chanson. Et quand l’idée vint, il ne la laissa pas passer et la coucha sur le papier, pour en faire un de se tubes dont il avait le secret. Et elle devint ainsi, une idée forte, parfaitement consolidée…
Qui a eu un jour, cette idée folle ….
Pour quelle raison étrange…
Pourquoi mon idée serait-elle folle … chevaucher le long de la mer, enlacer le soleil levant, courir à en perdre le fil, voler avec les oiseaux, crier aux étoiles, m’accrocher aux ailes d’un cerf-volant, chanter comme il me chante, habiter les plus jolis poèmes, vivre mes mélodies du bonheur.
Dis, pourquoi elle serait folle mon idée ?
Moi j’aime l’imaginer virevoltant au milieu des herbes folles, papillonner, osant quelques pirouettes, tourner le dos aux alouettes, l’imaginer se poser, repartir plus légère, puis se déposer là, à quelques pas au-dessus du sol … indisciplinée, sauvage, lumineuse, au gré du flot, s’émoustillant, vibrante, vivante …puis l’accueillir dans la farandole. Une idée … des idées folles ! Plus jamais seule. Un, deux, trois, soleil ! Je touche enfin le ciel.
D’abord fébrile, elle montre le bout de son nez, avec la peur d’être jugée, prudente, elle ose un mot, puis un autre, fera-t’-elle une ‘bêtise’? Regard à droite, regard à gauche, un autre mot, elle sort de son silence, elle y est presque …
Dépourvue de ses faux semblants, elle se dévoile, se fraye un chemin de traverse, Son chemin, surtout ne pas se retourner.
En perdre le fil pour enfin entrer dans le tourbillon de la vie.
Folle d’être elle-même, folle de joie, folle de tout prendre. Une brassée d’idées folles, ce serait chouette; comme on reprend son souffle, une bouffée d’oxygène.
J’ai bien essayé de l’attraper, de l’apprivoiser, à mi-chemin entre intuition et illusion, elle s’essayait à vouloir m’échapper. Douce folie que de vouloir enfermer une idée comme on enferme un fou …
Laisser suivre son fil, déplacer Ariane, prendre quelques sentiers sinueux, et laisser enfin jaillir l’idée en herbe, tapie depuis trop longtemps au fond de son cœur. Comme on caresse un champ de coton, un poème au bord des lèvres, la rosée d’un matin, elle est venue enfin jouer sa symphonie de couleurs.
Déployer ses ailes et ne faire plus qu’une avec tous ses petits bouts d’elle.
S’affranchir de vos interdits, de ses interdits, à l’aube d’une vie nouvelle, juste revenir à soi et enfin vivre mille idées, mille instants de folie pour s’offrir le meilleur.
Une idée folle, mon idée folle. Et pour moi, ca veut dire beaucoup …
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
C : qu’est ce qui t’arrives ?
I : je suis sans arrêt bousculée par mes sœurs et ça me rend malade !
C : comment ça ?
I : je n’arrive pas à exister…C’est la foire d’empoigne pour être écoutée. Elles se bousculent au portillon du cerveau et il ne sait plus où donner de la tête ! Je me fais refouler sans cesse ! Pas toi ?
C : ben non, il faut croire que je suis plus pertinente ! Je plaisante ! Si je suis près de toi c’est que je suis aussi en attente ! N’aies crainte, notre tour viendra. Rien ne sert de courir, il faut arriver à point ! Tu la connais celle-ci quand même ! Et bien fais moi confiance, elle est vraie, alors inutile de courir comme une folle pour arriver au sommet, tu verras que tu ne devrais pas tarder à sortir du lot ! Tu es brillante ! je dirai même qu’il y a du génie en toi. Je le sais tu sais. J’en ai vu des idées transiter par ici, des petites, des grandes, des nulles, des malades. Tu les surpasses haut le neurone, crois-moi ! Reste en éveil, ne pars pas trop loin. Attends un peu que ça se calme. Sors du bois au moment où on s’y attend le moins ! Tu verras, c’est comme ça que tu gagneras. Je te suggère le moment de la douche ou de la sieste ! Imparable !
I : ah oui, c’est pas bête ça ! Merci !
Désolé. Je ne commente pas les textes anonymes. Si vous souhaitez une réponse en privé, il faut laisser une adresse mail, un nom ou un pseudo. Amicalement. Pascal Perrat.
Une idée s’adressant à sa consœur :
Je crois que je deviens folle.
Pourquoi dis tu ça ?
Ça grouille dans ma tête. Je ne sais plus où j’en suis. Je crois que je deviens amoureuse de la liberté. Mais c’est inconnu et effrayant pour moi. Je baroude dans tous les sens. Je me cogne à tous les murs.
???
Ben oui, toi tu es toute rigide, droite dans tes bottes. Rien ne te perturbe. Mais moi j’ai une trouille pas possible. Je ne sais plus où j’en suis.
Ma pauvre, ou tu te lâches ou tu te fais soigner. Je ne voudrais pas être à ta place. Quel dilemme !
Tu te moques de moi !
Oui mais gentiment. Moi aussi j’ai eu des frémissements de liberté mais sans hésiter j’ai choisi ma sécurité.
Mais tu es toute étriquée. N’as tu pas de regret ?
Non et surtout pas en te voyant. Moi je suis bien au chaud dans mon petit confort. Mais libre à toi de choisir le vent du large. Seulement il faudra savoir affronter les tempêtes. Ce n’était pas pour moi, mais peut être est ce ton destin ! Bon vent copine ! Allez viens, il est l’heure de se taper un petit apéro.
– Je crois bien que je deviens folle ! Parfois, je ne sais plus d’où je viens, je sors de je ne sais où. Je suis là, toute guillerette, enthousiaste comme jamais. Je me pavane. Tu sais, dans ces moments là, j’ai l’impression d’être indestructible. C’est comme si je rêvais. Puis, au bout d’un moment, généralement court, je reprends conscience et pouf je disparais. Je m’évapore… et ça me fait peur. Tout semble si réel.
– Peut-être fais-tu ce qu’on appelle des rêves éveillés ?
– Tu crois ?
– Je ne sais pas. Ou c’est peut-être ton imagination qui te joue des tours. Tu dors bien ?
– Oui. Je n’ai aucun problème de sommeil.
– Tu devrais consulter.
– J’y ai pensé oui.
– Je connais un bon spécialiste, mais il se trouve de l’autre côté.
– Dans l’hémisphère droit ? Ah oui, ça fait loin.
– Oui, mais c’est un bon analyste.
– Tu as raison, je devrais aller le voir, je veux comprendre ce qu’il m’arrive.
– Voilà ! Sage décision. Bon, ce n’est pas que je m’ennuie en ta compagnie mais je dois filer au travail.
Tu sais la bonne nouvelle ? Je ne suis plus en intérim. J’ai enfin obtenu mon poste fixe !
– Super ! Mais du coup, tu ne dois plus avoir beaucoup de temps pour toi.
– Presque plus non ! Que veux-tu c’est mon dada : boulot boulot boulot !
– Au moins, tu as trouvé ta voie et tu t’y es accrochée.
– C’est vrai que je suis tenace et j’aime la stabilité. Toi, tu es différente. Tu as besoin de bouger. C’est comme ça, et ce n’est pas grave. Il faut juste que tu t’acceptes comme tu es. Fais-toi confiance et tu verras, cette petite folie qui t’anime, un jour elle te rendra géniale.
– Merci, tu me réconfortes. Je ne te dis pas à bientôt alors. Ne t’épuise pas trop quand même, je ne voudrais pas m’inquiéter pour toi en plus. Essaie de me donner de tes nouvelles, histoire que ça ne me turlupine pas.
– Ma chérie, tu ne serais pas la première que je tourmente !
Une idée, s’adressant à sa consœur : Je crois bien que je deviens folle !
– Et c’est nouveau d’après toi ?
– Hahaha, très drôle…
– Allez, ne te vexe pas. Dis-moi plutôt ce que tu veux dire par là.
– Ben, tout d’un coup, des trucs me viennent qui sont particulièrement saugrenus et qui ne servent à rien. Et qui évidemment, n’ont aucune chance de voir le jour.
– Je ne comprends pas bien. Tu peux me donner un exemple ?
– D’accord, mais tu ne le répètes pas, hein, sinon, je suis sûre que l’on m’enferme et que l’on me lobotomise…
– Promis, juré, si je parle, que je disparaisse complètement de la tête de mon Lorenzo.
– Ouais, bon, ça ne changerait pas grand-chose pour lui, hein ?
– Méchant, mais pas faux. Bon alors, c’est quoi ce truc de fou encore plus fou ?
– Alors voilà, j’ai imaginé une machine qui pourrait voler dans les airs…
– Je t’arrête tout de suite. En effet tu deviens folle…
-On la la, c’est bien ce que je me dis. Mais ce n’est pas tout…
– Vas-y, je m’attends au pire…
– J’ai imaginé aussi dit que l’on pouvait fabriquer une espèce d’habit pour permettre aux humains de marcher au fond de la mer.
– Eh ben, je ne suis pas déçue…
– Tu crois que ça m’aide, tes réflexions ? En plus, j’en ai plein d’autres comme ça…Ca me vient tout le temps.
– Franchement, je ne vois pas trop ce que je pourrais te dire. Tu as raison. Tu deviens complètement folle. Moi, ce qui m’inquiète, c’est que c’est peut-être contagieux. Tu pourrais peut-être déjà commencer par mettre un masque pour éviter de contaminer tout le monde…
– Mais que vais-je devenir ?
– Si j’ai un conseil à te donner : ferme-là, mets-toi dans un coin et fais-toi toute petite. C’est sûr que si tu fais ça, dans quelque temps, ton humain va se calmer et toi tu ne risqueras plus rien.
– Si tu crois que c’est facile avec mon humain… Il est toujours là à me solliciter, à me pousser dans mes retranchements, à me mettre à l’épreuve.
– C’est qui, déjà, ton humain ?
– Leonardo.
– Lequel ? Da Vinci ?
– Oui…
– Ah, je comprends mieux maintenant. Fou à lier ce type. Aucun avenir !
Quelle drôle de contrée
Que celle des idées
On en voit de toutes les couleurs
Du malheur au bonheur
Des idées folles
Qui ont inventé l’école
Et puis celles qui s’envolent
Tout là-haut, là-haut
Flirter avec les oiseaux
Les idées de génie
Qui bousculent la vie
Les idées providentielles
Que ferait-on sans elles
Les idées scabreuses
Jalouses des idées lumineuses
Elles battent le fer
Pour s’envoyer soit en enfer
Soit au paradis
Et puis, et puis
Moulées dans les soucis
Les idées noires
Celles qui flanquent le cafard
Celles qu’on voue aux gémonies
Qu’elles aillent au diable
Que diable !
Qu’elles changent de pays
Qu’elles aillent voir ailleurs si j’y suis
On leur préfère les farfelues
Voire même les tordues !
Pour les idées noires c’est fichu
Un p’tit verre de ciguë
Et la cause est entendue.
Je t’écris du fin fond d’une île grecque que nous avons l’autorisation de visiter pendant deux heures. Le courrier, je le calerai dans une bouteille de Coca Colique, bien bouchonnée et je le confierai aux vagues.
Moi, belle idée folle, je suis en passe de réussir mon aventure. Comme je te l’avais prédit, j’ai vendu, il y a 2 ans déjà, ma maison et l’appartement hérité de mes parents. J’ai bradé ma voiture, ma moto et mon vélo électrique. Une belle vente aux enchères de tous les bibelots accumulés d’une vie a rempli le haut de mon panier. Et malgré ma petite retraite, je m’en sors.
Contrairement aux idées reçues, une cabine sur un transatlantique coûte, à la journée, bien moins chère qu’un ehpad en région parisienne avec vue sur canal. Pour la vue, je ne vais pas te faire un dessin de couchers de soleil, de dauphins batifolant sous mon hublot panoramique. La vie courante se traînasse entre les repas gourmands, les siestes ensoleillées et les soirées festives. Si peu de responsabilités, si peu de frais inutiles….rien que du laisser- couler….jusqu’au plongeon final dans une quelconque mer du Sud.
J’aurai aimé recevoir de tes nouvelles, mais je change tous les mois de navire et de destination, au hasard des promotions du moment ! Savoir ce qu’était devenue ton idée un peu folle de construire des passages protégés pour hérissons sur toutes les autoroutes de France.
Mes paquebots flottent bien et j’espère que ta galère ne coule pas.
Allez, je rembarque sur ma péniche de luxe.
J’espère que l’adresse est toujours bonne, que tu habites encore dans le moulin que tu t’étais fait construire sur ce triste rond-point entre la zone commerciale et la zone industrielle, tout ça pour mesurer de près, les vents de la révolte !
Une idée, s’adressant à sa consoeur :
─ Je crois bien que je deviens folle ! Qu’est ce qui m’a pris d’être volontaire pour être la source d’inspiration de ce Victor ! Il est sur tous les fronts et me sollicite tantôt pour la misère, tantôt la guerre ou l’amour et en plus il varie les registres. Je voltige de la poésie au narratif quand ce n’est pas le réquisitoire. Je n’en peux plus de ce Hugo. Il me tient éveillée toutes les nuits en plus des jours. C’est un bourreau de l’écriture qui se fiche pas mal que je courre dans ses neurones pour manager mots, allitérations et métaphores. Je dois superviser tout cet abécédaire, gérer les conflits entre les mots qui veulent être choisis à la place d’autres, non mais t’imagine pas le boulot que j’ai. Les 35 heures, bah c’est pas pour moi, ni les congés payés. Sans compter que lorsque ça se bouscule pour lui servir sur la page, que je pédale dans la semoule pour organiser l’histoire qu’il veut, je suis asphyxiée avec les volutes de ses gros cigares qu’il enquille les uns derrière les autres. Ah j’te jure, lorsque j’ai signé mon engagement volontaire pour être l’idée littéraire d’un écrivain quelconque, je ne savais pas à quoi je m’exposais. Je comprends pourquoi Idéaline m’a souhaité : « Bon courage », elle venait de quitter Voltaire après avoir eu quelques années avec Baudelaire.
─ Que fait-elle maintenant ?
─ Elle se repose dans les pensées d’un footballeur !
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
– Quelle chance tu as.
– Tu crois?
– Oui, vraiment. J’ai toujours rêvé d’être une idée folle. Tu verras, tu occuperas toute la place, il rêvera de toi la nuit, c’est vraiment génial. Tu te sens importante.
– Ah, d’accord, vu comme ça, c’est vrai que c’est bien d’être folle.
– C’est pas que tu deviens folle, ma pauvre, tu l’as toujours été. La preuve ? Tu ne t’en es même aperçue. Et ce n’est pas faute de t’en avoir avertie, tout le monde le chuchotait dans ton dos.
Il est vrai que d’habitude un village choisit plutôt son fou, mais dans le tien depuis deux générations il ne naissait que des filles. Alors c’est tombé sur toi, folle tu es, folle tu resteras.
D’ailleurs de quoi tu te plains ? Tu peux faire toutes les bêtises qui traversent ta tête malade, tu es excusée d’avance, on dit « la pauvre, c’est pas sa faute, elle ne le fait pas exprès, elle est folle ».
Pas pareil pour nous les sensés, nous ne recevons que paires de baffes ou coups de pied au cul dès qu’on ramène un peu trop une idée nouvelle, c’est pourquoi on vous envie. On vous jalouse ce «petit grain», ce «travail du chapeau» que permet la liberté d’un esprit dérangé.
N’aies pas peur, personne ne se risquera à venir écraser l’araignée qui court dans ton plafond. Au moins tu as un cerveau qui remue ses méninges de gauche à droite au lieu de bas en haut, c’est pas pour ça que l’on dit que tu es un peu secouée. Le nôtre et figé comme la pierre, on n’ose même plus émettre la moindre idée qui nous basculerait illico dans le ravin des dingues, si profond qu’on n’en sort plus.
Rassure-toi il est plus confortable d’être née gâteuse, la vie est plus facile, de toute façon on y arrive tous, il suffit de laisser couler, ça vient tout seul, lentement mais sûrement. Moi j’y suis presque rendue. Tu as eu de la chance toi, tu l’as toujours été, profite-en !
– Je suis heureuse de te l’entendre dire. Depuis quelque temps, tu es complètement déconnectée de la réalité.
– Oh toi, la sensée, ça te plaît tant que ça de rester dans tes convictions, dans tes cadres étriqués de la bien-pensance, des règles à respecter à la lettre sans te demander si elles sont justes ? À ne pas savoir imaginer autre chose. Moi, j’ai besoin de m’évader de cette prison pour partir gambader dans d’autres contrées. Le monde a toujours avancé grâce à de nouvelles idées, mais en ce moment, elles stagnent et les mauvaises sont approuvées par toute la planète, à peine le temps de dire ouf.
– Ok, sauf que tu passes pour une dévergondée à prôner les libertés comme celles de penser et de s’exprimer, de réfléchir, le droit à la satire et autres pamphlets, l’humour. Il faut savoir tenir son rang et ne pas faire de vagues.
– Et toi, tu restes dans ton monde de Bisounours où tout le monde il est beau il est gentil. C’est ce qui s’appelle avoir des peaux de saucisson devant les yeux. Tu sais quoi ! Ta réalité m’embête. Moi, j’aime penser à un monde meilleur dans lequel l’Humanité ne ferait pas comme les moutons, réfléchirait elle-même, vivrait en bonne intelligence et ne se taperait pas sans cesse sur la tronche depuis que le monde est monde.
– Utopie, que tout ça ! Tu te fais du mal pour rien.
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
Il était neuf heures. Les deux amies s’étaient donné rendez-vous à la brasserie du Commerce.
Consœur était confortablement installée sur une banquette quand elle aperçut Idée qui ne manquait pas de faire se retourner sur son passage tous les gens qu’elle croisait…. Ce n’était pas dans ses habitudes !
Quand Idée arriva à la table, C (comme tout le monde l’appelait) ouvrit de grands yeux et resta muette quelques secondes !… mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ce matin, un manteau rouge, un chapeau violet, des gants jaunes, une écharpe orange et des chaussures roses. Idée ouvrit la bouche, mais resta muette…. On n’est pas en Amazonie répliqua C, tu ressembles tout à fait à un perroquet ; dit-elle en éclatant de rire.
Idée pris le temps d’observer son accoutrement.
Quand le garçon arriva sur ces entrefaites, un large sourire lui emplissait le visage. Il se racla la gorge essayant de retrouver tant bien que mal son sérieux : et pour ces dames ce sera ?
Un café crème et un croissant pour moi dit C, et toi ? … euh ce sera une eau plate dit-elle en baissant la tête. Plate… mais qu’est qu’il t’arrive répliqua son amie : rien… rien… , un verre de Vittel ce sera très bien !
C haussa les sourcils, le garçon repartit.
Mais que se passe-t-il interrogea C en se rapprochant d’Idée, tu n’as pas l’air dans ton assiette ce matin, c’est le moins qu’on puisse dire !…
Idée baissa la tête et chuchota à l’oreille de son amie : je crois bien que je deviens folle, toi-même tu l’as remarqué, du reste tout le monde nous regarde. C répliqua : écoute n’y fait pas attention, des originaux y-en a partout, les gens devraient être habitués. De fait petit à petit les têtes se tournèrent et les conversations reprirent aux quatre coins de la salle.
J’ai passé une nuit atroce murmura Idée, mon sommeil semblait tenir à moitié du rêve à moitié de la réalité. Tu me connais je suis très organisée dans ma tête. Tout est bien rangé.
Ah comme maniaque on ne fait pas mieux que toi ! retorqua C.
Je suis effectivement une grande maniaque des mots, chaque mot est à sa place. J’ai deux types de rangement, un premier : les verbes ensemble, les adjectifs ensemble, enfin le classique celui qu’on apprend à l’école, et puis dès mon plus jeune âge j’ai créé un deuxième classement, celui-ci regroupe les familles, la famille gentillesse par exemple regroupe tous les mots en lien avec cette notion… rien n’est mélangé chez moi et je suis très stricte avec les définitions …
Excuse -moi de te le dire mais tu es un peu comme les autistes ?… eh bien justement, tu mets le doigt sur le problème, ma mère m’a envoyée faire des tests qui indiquent que j’ai des tendances autistiques.
Mais c’est pas grave, du reste j’aime bien ton look, je devrais bien m’en inspirer….
Le garçon apporta discrètement les consommations.
Et alors fit C, que s’est-il passé cette nuit ?
Eh bien …. Ah je t’ai pas précisé, tous mes mots sont rangés dans des caisses différentes, il y a en a de toutes les formes imaginables, avec des couleurs différentes, sinon je ne m’y retrouverais plus…..
hum fit son amie.
Et cette nuit je ne sais pas ce qui s’est passé, toutes les caisses sont tombées, et se sont mélangées à un point inimaginable. D’abord j’ai cru à un cauchemar, puis une fois réveillée, j’ai pensé à un tremblement de terre ? en consultant mon téléphone, il n’était pas question du moindre séisme ici. Si tu voyais le bazar dans ma tête, du reste tu le vois sur moi, … j’ai tout mélangé ce matin, les couleurs et les vêtements avaient dû rouler ensemble !
J’ose à peine imaginer ce que tu as mis en dessous dit C en éclatant de son rire cristallin.
Idée se mit à rougir, portant la main devant sa bouche, je crois bien que j’ai oublié de mettre ma c….
chut fit C, tu vas survivre sans….
Cette fois il faut qu’on comprenne pourquoi tu es dans cet état là et il nous faut remettre tous les cartons de mots à leur place ! mais attends, pourquoi ce matin n’as-tu commandé que de l’eau alors que tu es fan de chocolat chaud associé à un délicieux croissant ?
Idée se mit à remuer sur sa chaise ; mal à l’aise, elle confia à son amie qu’elle avait entrepris un jeune thérapeutique. Quelle bonne idée ! s’esclaffa C, je devrais bien en faire autant pour perdre deux, trois kilos.
Oui mais le problème c’est que j’ai commencé il y a huit jours et…
Huit jours que tu ne bois que de l’eau ?… mais t’es malade ! hoqueta C. ….
Vu le chaos dans ma tête effectivement je pense que je suis malade, mais tu sais comme je suis, quand j’ai décidé quelque chose, je vais jusqu’au bout, je veux tellement faire les choses comme elles sont écrites qu’il est difficile de m’arrêter !… hum c’est plus grave que ce que je pensais susurra C.
Elle leva aussitôt la main, et dit d’une voix forte : Garçon, un double chocolat et 5 croissants. Idée lui attrapa le bras et lui dit : je ne pourrai jamais ! ok, j’ai peut-être vu un peu trop grand ! Garçon trois croissants, ce sera parfait !
Tout en engloutissant son maxi petit déjeuner, Idée, commença à reprendre des couleurs.
Elle expliqua à son amie qu’elle avait rendez-vous à 11h chez un psy spécialiste des autistes asperger et qu’elle souhaitait qu’elle l’accompagne !…
Geneviève T.
Sophie aime le prénom qui lui fut donné et qui, croit-elle savoir, évoque la sagesse. Cependant, depuis deux jours, sa tête crée de drôles de choses. Les idées arrivent et repartent sans réussir à germer.
Stella, par exemple, est une idée qui arrive à sa conscience avec l’envie de déguster une friandise de saison. Stella voit ce qu’elle souhaite quand, Sophie tournant la tête, passant de la lumière du soleil d’hiver à l’ombre de la maison et pchiiitt… Stella a disparu. Sophie se demande ce qu’elle voulait bien entreprendre mais, trop tard, le fait de se détourner, l’idée a disparu.
Dans la boîte crânienne de Sophie, Stella est encore plus perturbée. Elle ne comprend pas pourquoi la liaison avec la conscience de Sophie s’interrompt ainsi quand cette dernière tourne la tête.
Stella s’en ouvre à sa consœur Céleste afin de savoir si cette dernière vit les mêmes sensations d’absence. Céleste est tout ouïe et cherche à se remémorer quelque phénomène bizarre qu’elle sait avoir ressenti dernièrement mais qu’elle a, sur l’instant, beaucoup de difficultés à retrouver.
« Je crois que je deviens folle » s’exclame Stella qui ne sait plus comment retenir son contenu et en est toute chamboulée.
Céleste est toujours à la recherche de cette similitude dans l’expérience, qu’elle pourrait transmettre à Stella, la rassurer et l’aider à comprendre le phénomène :
« Je sais avoir noté quelque chose d’inhabituel dans mes créations mais cela m’échappe et je ne réussis pas à t’en informer. »
La nuit suivante, Sophie dort profondément quand son rêve l’amène à voir la friandise proposée par Stella. Quel délice cette bouchée au chocolat !
De son côté, Céleste prépare le réveil de Sophie en lui distillant avec douceur qu’il serait bon qu’elle se mette au régime ces quelques semaines précédant les fêtes de fin d’année.
Au réveil, Sophie se sent toute raide. Son cou douloureux ne permet plus de tourner ou de pencher la tête. Le torticolis est la réponse du corps à l’esprit torturé. Stella et Céleste ont retrouvé la fluidité de leurs créations aux dépends de la liberté d’action du crâne de Sophie.
Moralité, si vous lecteurs, je ne vous ai pas perdu en cours de route : Ecouter votre corps; il vous dit sans doute quelque chose que votre tête ne parvient pas à gérer…
— Je crois que je deviens folle !
— Ma pauvre Aliénor, quand cesseras-tu tes enfantillages ? Nager nue avec les loufoques du lac de la page blanche, c’est inconcevable à ton âge. Tu vas finir par être renvoyée à la raison, ou pire, internée au couvent des Cartésiens.
— Oh non ! Je ne veux pas rentrer chez moi ! Ne dis rien à la mère supérieure, Claire, je t’en supplie, je ne le referai plus, c’est promis. Je resterai bien sage, à méditer avec toi et les esprits sains.
— Tu l’as déjà dit, la dernière fois, et tu vois bien que tu recommences, c’est plus fort que toi. C’est bien simple, depuis que tu as rencontré ce rêve, je ne te reconnais plus. Il faut que tu cesses de le voir en cachette la nuit. Si tu crois que je ne te vois pas quitter la chambre dès que tu fermes les yeux, tu te trompes. Et quand tu les rouvres, tu n’es plus la même. Oh ! mon dieu, je ne sais pas ce qu’il te fait, mais tu es aussi illuminée qu’une vision de la vierge dans une grotte crânienne.
— Tu as raison, Claire, je crois qu’il m’a possédée. Oh ! si tu savais, je tiens à lui comme à l’étincelle de mes yeux. Avec lui je me sens enfin moi. Je ne sais comment l’expliquer. C’est fou, je le sais, mais tout devient possible. Il m’a emmenée dans un endroit extraordinaire, dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Et pourtant si proche, si accessible pour qui ose franchir les barrières des peurs et des doutes, emprunter le chemin des incertitudes, dans la pénombre du hasard, guidé seulement par une petite lueur de poche d’espoir, qu’il tenait dans une main, moi dans l’autre, armé pour deux de passion et d’enthousiasme. Un monde merveilleux s’est soudain ouvert à moi.
— Quel est cet endroit, Aliénor ? Au-delà de la voute crânienne, de la ligne de raison où la pensée se couche, il n’y a rien. Enfin… je crois.
— Tu te trompes, Claire. Il y a un univers où gravitent des étoiles par milliards de milliards, regroupées en galaxies d’idées. C’est là d’où l’on vient, m’a-t-il dit, l’espace infini de la création. On peut y accéder par deux moyens de transport. En train de nuit, par le rêve, comme lui et en trame de jour, par l’inspiration.
— Je crois que tu es bonne pour le couvent des Cartésiens.
Voilà longtemps que je ne vous ai donné de mes nouvelles. Je me débat depuis quelques semaines dans un questionnement douloureux.
Je crois que je deviens folle. A maintes reprises j’ai constaté des écarts dans ma conduite, moi qui ai toujours été claire et originale, pleine de bon sens.
Je suis d’abord devenue noire, peur de tout, crainte d’oublier, de confondre, de m’emmêler les pinceaux.Puis je me suis sentie confuse,je n’arrivais plus à trouver de concepts cohérents, encore moins de notions les plus élémentaires.
Je me suis mise à gamberger de plus belle, c’est devenu une hantise. Parties les trouvailles et de ce fait je m’étiole, rétrécissant au fil des jours me semblai-t-il. De lumineuse je suis devenue toute faite.
Aidez moi, s’il vous plait, à retrouver mon état normal.
Affectueusement.
Chère amie
votre missive m’a alarmée, j’ai idée que vous vous êtes fourré tout cela dans la tête un jour de fatigue, ou d’avoir été, telle que je vous connais, trop brillante, vous fîtes alors une descente brutale dans le réel ce qui vous a traumatisé.
Ressaisissez vous, un peu de repos, un petit voyage vous remettrons les idées en place. Je vous accompagnerai bien, mais, actuellement je fourmille de concepts novateurs et n’ai guère de temps libre.
Chassez tout ceci de votre tête et revenez nous sereine , sûre de vous.
Et comme dit le philosophe : l’idée de l’idée vaut mieux que l’idée elle même .
Amicalement
– Je trotte, je trotte. Je suis devenue une idée trotteuse. Je tourne en rond. J’ai même perdu 4 kg à force de trotter…
Mon psy m’a dit que j’étais en train de mûrir !?
Il m’a dit aussi qu’au plus je trotterai, au plus je mûrirai, et au plus je deviendrai Lumineuse… un jour !
LU MI NEU SE… Tu te rends comptes ?
Devenir une idée LUMINEUSE… C’est ma mère qui va être contente !
Mais en attendant, j’en peux plus de trotter moi… J’en peux plus !
Je crois bien que je deviens folle !
Une Idée de l’Amour (IA) parlait à une idée de voiture (IV)
– IA_ j’ai rencontré différentes femmes. Je recherchais une déesse pour m’en faire une idée.
– IV_ Et alors ?
– IA_ Je l’ai enfin rencontrée. Elle était toute petite et menue. Je n’avais pas besoin de connaitre le menu pour apprécier le dessert. Un véritable festin, 3 étoiles au Michelin. Du mystère et du caractère. Un mélange de douceur et de saveur, d’agitation et d’attentions. Un cocktail tout à fait enivrant et inspirant.
– IV_ Super ! je suis heureux pour toi. Quant à moi je suis entré chez Citroën. J’ai voulu essayer une DS pour m’en faire une ID.
– IA_ Et alors ?
– Excellent ! Elle est à la fois souple et confortable, élégante et puissante, rapide et fluide, féline et câline. Avec de l’attention pour les finitions. Je ressens beaucoup d’attraction pour cette traction avant. Sa suspension hydraulique est littéralement magique. Je m’envoie en l’air avant chaque mise en route. Une pression sur le champignon et je ne vois pas l’automne passer. Très peu de différences entre la DS et l’ID. La pédale d’accélérateur et le logo sur le capot avant.
– IA_ Elle est bien foutue si je comprends bien.
– IV_ Effectivement, une belle carrosserie. Des pare-chocs comme il faut et une ligne magnifique.
– IA_ Super également et très heureux pour toi aussi. J’ai dans l’idée d’un mariage prochain. Ma déesse fera de moi son dieu. Adieu les brèves rencontres décevantes. Dès à présent je vais profiter de chaque instant à ses côtés, ne vivre que pour la regarder, l’aduler et la cajoler.
– IV_ Attention de ne pas la mettre en cage…même une cage dorée. Laisse-lui de la liberté si tu ne veux pas qu’elle s’envole pour te quitter.
– IA_ A mon idée ce n’est pas prêt d’arriver. Plus on décolle et plus elle se colle. Je n’arrive pas à m’en détacher et elle encore moins. Elle m’appelle 3 fois par jours au boulot. Nous sommes félins pour l’autre. Tous deux prêts à ronronner.
– IV_ Pour moi, cette DS, c’est son moteur d’exception qui ronronne. 4 cylindres en ligne pour 125 chevaux. Vitesse : 188 kilomètres/heure pour 5 rapports.
– IA_ Par jour ?
– IV_ Comment ça, par jour ?
– IA_ Le nombre de rapports.
– IV_ Ah, non. Je parle du levier de vitesse.
– IA_ Ben, moi aussi…
– IV_ Allez, arrête de plaisanter. Je t’emmène faire un tour dans ma DS. Tu pourras ainsi t’en faire une idée. Peut-être un cadeau pour votre prochain voyage de noce.
– IA_Très bien. Je te prendrai à témoin.
UN TROU D’AIR
Au concile des idées, une qui se trémousse depuis un bon moment prend la parole.
– Je deviens folle. J’ai besoin d’un conseil, d’une direction car je tourne et avant même que j’ai émis mon avis… Fttttt je m’envole. Un coup de vent et c’est le trou d’air… Soit je tombe soit je folâtre la tête dans les étoiles, je n’arrive jamais à une conclusion. Cette impression n’inassouvissement me rend perplexe à quoi puis-je m’accrocher ? Vous les idées en auriez vous une pour me sauver ?
Un grand silence suit cette diatribe, elles s’interrogent et, après concertation ne savent que lui proposer le repos dans un endroit calme sans vent…
Une plus maligne que les autres suggère d’un petit ton acide : tu sais quoi ? Eh bien moi je serais contente d’avoir un petit coup d’air. Et vogue la galère. Ce besoin de finaliser te congestionne, laisse-toi aller.
Ça, c’est une bonne idée !
🐀
UNE IDÉE CREUSE
Une idée, s’adressant à sa consœur : je crois bien que je deviens folle. C’est ainsi que les idées grandissent, elles se parlent, elles se connectent d’un neurone à l’autre. Cette idée-là pédalait dans la choucroute, avait besoin de réconfort. Elle alla chez sa voisine : ma commère, le croirez- vous que je deviens folle. L’autre se tint sur un silence de bon aloi. J’étais au quart de poils de grenouille rasée quand
– quand ?
– ne m’interrompez pas, je perds le fil de
-la folle
-d’aller à l’école
– vous raisonnez comme un tambour ma chère
-je grandissais duvet d’abord, poil par-ci par-là
– et enfin cheveux ?
-Un vous l’avez deviné,
– d’abord que j’aurais coupé en quatre
– silence, ça pousse.
-tant et si bien que je suis atteinte d’hirsutisme, je suis aussi velue que, que ..
– ça vous tient chaud l’hiver. parlez-moi plutôt de cette saison
-on dirait qu’il y en a plus
– ça interpelle quelque part -j’ai pris une chambre à Isola
– mais c’est exquis
– c’est d’un propre, il faut mettre les patins
-dans le grand silence blanc -j’en rêve
– alors, fermez-la. Clap de fin.🐻
Mes exercices sont des accélérateurs de particules imaginatives. Ils excitent l'inventivité et donnent l’occasion d’effectuer un sprint mental. Profitez-en pour pratiquer une écriture indisciplinée.
Ces échauffements très créatifs vous préparent à toutes sortes de marathons : écrire des fictions : nouvelles, romans, séries, etc.
Une idée, s’adressant à sa consoeur qu’elle vient de bousculer dans la foule de son imagination :
— Je crois bien que je deviens folle !
— Fallait pas t’inscrire à l’idé.e.thon, ma cocotte. Tu as été contaminée par cette compétition qui rend fou.
— Tu es sûre ? Leur slogan était : « I D.e Thon I D Tend ».
— Tu peux traduire ?
— L’idé.e.thon, il détend.
— Ouais ! Il détend les muscles, mais fait des nœuds dans le cerveau. Pas étonnant que ça te rende folle ! À ta place, je m’inscrirais plutôt au marathon.
— Ah ! Non ! Le marathon, c’est terriblement dangereux. J’ai entendu parler d’un mec qui se savonnait tranquillement dans son bain en fredonnant « Charlotte » avant de partir pour le marathon, et qui voit débouler une fille qu’il connaissait. Et après, il entend à la radio la voix d’un président de la république qui déclare : « Il y a les premiers de […](*) et ceux qui ne sont rien ».
Il voit la fille lever sur lui un grand couteau, et s’écrie : « ENCORE DES… emm… ». Et après, plus rien. Il avait expiré avant de finir sa phrase.
— J’ai rien compris. Tu veux parler de Marat ?
— Bien-sûr !!! Marat… C’est bien lui qui a inventé le Marathon pendant la Révolution, non ?
— Marat coureur de fond ??? De fond de baignoire, ouais ! La radio n’existait pas à l’époque. Tu es nulle en Histoire et tu racontes n’importe quoi !
— C’est ça ! Pour un peu, tu vas me confirmer que je deviens folle ! Merci les copines !
— Le marathon c’est trop dur pour toi. Tu es stressée, tu as besoin de repos. Je te suggère de prendre une bonne douche (c’est beaucoup moins dangereux qu’un bain). Et après, pour te rendre optimiste, je te propose de sortir en boîte avec moi.
— En boîte de thon, je suppose ! Ha ! Ha ! Ha !
— Bravo ! Tu y es presque. Je t’emmènerai dans une boîte de nuit qui s’appelle « Le Crocodile », où on peut encore entendre les danses rétro des années 50 et 60. Ça nous permettra de rencontrer une bande de thons qui nous feront danser sur une merveilleuse composition de Léo Missir intitulée « le cha cha cha des thons » (avec un T comme Crocodile). Elle est pas belle la vie ?
Moralité : en France, tout commence et finit par des chansons. Et quelles chansons !!!
(*) Il avait oublié le nom de la fille
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
Bouh bouh que je suis triste. Personne ne me croit pas même ma consoeur.
Pourtant ces feux follets je les vois la nuit de mon balcon.
Cette forêt qui brûle en face de ma maison je la vois aussi.
C’est décidé je vais prendre rendez-vous avec un psy.
Je le sens je vais m’amuser avec lui, lui dire mes quatre vérités.
Que la nuit je vois de mon balcon des feux follets dans une forêt qui brûle.
Que je chante sur mon balcon des airs de Giuseppe Verdi toute la nuit.
Mes voisins m’ont tiré dessus à la kalachnikov.
Monsieur le psy. C’est vrai je vois des feux follets de mon balcon dans une forêt qui brûle au charbon.
Lui aussi il ne me croit pas.
Moi la petite idée qui a quand même de la bouteille, car j’ai bossé avec les plus grands : Socrate, Dante, Victor Hugo.
Oh je le sais j’en oublie des célèbres avec qui j’ai pu bosser.
Je vais montrer à ce psy comment je m’appelle !
L’autre jour je suis monté sur son nez et je suis entré par la narine gauche.
Et si j’allais voir du côté de son cerveau à celui là.
Maintenant le monsieur psy c’est moi qui l’a rendu fou.
Moi la petite idée honnête et gentille.
Le pauvre psy il erre dorénavant dans le village racontant des histoires à dormir debout.
Ah je suis désolé. Pas bien ce que j’ai fait. Mais il n’avait qu’à m’écouter ce psy.
Croire à ce que je disais. Mes feux feux follets.
La nuit je marche dans les rues à la recherche de je ne sais quoi.
Je les vois toujours mes fous fous – feux follets dans la forêt qui brûle.
L’autre jour à trois heures du matin j’ai vu une vieille machine à coudre sur un trottoir.
Sa marque Singe Singe Singer.
Je l’ai apportée chez moi pensant la faire marcher.
Pour qu’un jour ou l’autre je l’utilise cette machine à coudre et que je devienne une idée ah ah à huit faces ou une idée, une belle idée à coudre.
Mes feux follets la nuit s’en iront je l’espère …
grâce à cette machine à coudre et moi petite idée à coudre de chez Singe Singe Singer.
Idée Stressée se présente au guichet des idées saugrenues :
– Excuse-moi, Idée Fix, tu pourrais me renseigner ?
– Bien évidemment ! Que t’arrive-t-il ?
– Je crois bien que je deviens folle !
– Ah ! Super !
– Comment ça super ? Je ne suis pas là pour que…
– Calme ! Tu as ouvert la bonne porte !
– Ah bon ?
– Tu es dans l’univers des idées folles !
– Et ici, il n’y a que des idées…
– Exactement ! Sache que la folie a de multiples facettes. Comme c’est la première fois que tu es parmi nous, je te conseille de prendre l’ascenseur jusqu’au 123ème étage. Idée Stupide t’attendra.
– D’accord, mais il y a combien d’étages ?
– 456 étages, sans compter les sous-sols ! Et à chaque étage 99 bureaux.
– Et pourquoi pas 100 ?
– Sans doute la décision d’Idées Loufoques qui détestent les chiffres ronds.
– Et les sous-sols servent à quoi ?
– Pour les cas désespérés !
– Houlà ! Merci Idée Fix ! Je file là-haut !
Arrivée à destination, je suis accueillie par Idée Stupide qui me conduisit devant la porte 78. Celle-ci s’ouvrit automatiquement et une voix mélodieuse me pria d’entrer.
Une curieuse idée, entourée d’idées molles, me demanda la raison de ma présence.
– Je crois bien que je deviens folle.
– Explique-nous pourquoi ?
– Je trottinais tranquillement dans les rues de mon village quand j’eus une envie furieuse de prendre l’autobus pour filer à l’aéroport. Et vous ne pouvez pas imaginer, dans ce bus il n’y avait que des idées tristes. J’ai essayé de les distraire. Sans succès. Ensuite, je montais dans un Airbus, direction Colombus.
Je trottinais tranquillement dans les artères de cette magnifique City quand je fus interpellée par des idées noires hostiles. J’ai tenté de les apaiser. En vain. Quand elles m’agressèrent physiquement, elles ignoraient mes capacités de défense. Les idées noires finirent blanches de douleurs. Et moi, je me sauvai en leur criant « bande de tarées » et sautai du pont. En voyant le fleuve arriver à toute vitesse, je hurlai de peur. Eh oui, je ne sais pas nager. J’ai eu de la chance, un bateau de sauvetage vint me secourir. Saine et sauve ! A peine débarquée sur le quai, une idée religieuse auréolée, me donna un stradivarius et m’ordonna d’interpréter l’opus 51 de je ne sais plus qui. Je refusai, lui balançai son violon en pleine tête en lui criant « vade retro satana ». Ensuite, je…
– Pardonne-moi cette interruption, j’ai déjà une idée de toi. Comme il n’y a eu aucun hiatus dans ton discours, tu n’es pas folle. Mais tu es trop violente et…
– Et ?
– Il faut te faire soigner !
– Qui êtes-vous pour me juger si vite ? Vous n’êtes qu’une bande d’idées apathiques. Vous allez voir comment je vais vous secouer une par une et vous…
Je fus saisie par un gang d’idées musclées et fus vite entravée.
– Où m’emmenez-vous, bande de diplodocus ?
– Au sous-sol ! « Ad vitam aeternam » ! répondirent en chœur les idées cinglées.
Super
679/Une idée, s’adressant à sa consoeur : je crois bien que je deviens folle,
– mais tu es folle depuis toujours ou presque, mais c’est ce qui fait ton charme comme aurait dit Lewis Carroll
– tiens, par exemple, j’ai été folle de ce garçon et maintenant je ne peux plus le voir en peinture. Comme les hommes changent.
– tu sais qu’un poète a écrit « souvent femme varie bien fol qui s’y fie »
– mais c’est François ler, dépité, qui l’a écrit sur une vitre de fenêtre de son château,
– et puis je suis à court d’idée, par exemple je ne sais plus quoi penser des événements mondiaux,
– le mieux c’est d’attendre les prochaines élections.
– c’est une très bonne idée !!!
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
C : qu’est ce qui t’arrives ?
I : je suis sans arrêt bousculée par mes sœurs et ça me rend malade !
C : comment ça ?
I : je n’arrive pas à exister…C’est la foire d’empoigne pour être écoutée. Elles se bousculent au portillon du cerveau et il ne sait plus où donner de la tête ! Je me fais refouler sans cesse ! Pas toi ?
C : ben non, il faut croire que je suis plus pertinente ! Je plaisante ! Si je suis près de toi c’est que je suis aussi en attente ! N’aies crainte, notre tour viendra. Rien ne sert de courir, il faut arriver à point ! Tu la connais celle-ci quand même ! Et bien fais moi confiance, elle est vraie, alors inutile de courir comme une folle pour arriver au sommet, tu verras que tu ne devrais pas tarder à sortir du lot ! Tu es brillante ! je dirai même qu’il y a du génie en toi. Je le sais tu sais. J’en ai vu des idées transiter par ici, des petites, des grandes, des nulles, des malades. Tu les surpasses haut le neurone, crois-moi ! Reste en éveil, ne pars pas trop loin. Attends un peu que ça se calme. Sors du bois au moment où on s’y attend le moins ! Tu verras, c’est comme ça que tu gagneras. Je te suggère le moment de la douche ou de la sieste ! Imparable !
I : ah oui, c’est pas bête ça ! Merci !
Une idée s’adressant à sa consoeur :
– Je crois que je deviens folle.
– Dans le cas précis, c’est mieux d’avoir des exemples concrets, n’est-ce-pas !
– A l’instant présent, je viens d’écrire le mot consoeur. Et le logiciel ne l’accepte pas. Je dois ruser pour l’inscrire correctement.
– C’est-à-dire !
– Ben, d’emblée, le logiciel ne lie pas le o et le e.
– Qu’est-ce-que tu racontes, je ne comprends pas.
– Du verbe lier, pas du verbe lire.
– Oui, et ?
– Toi, vraiment, il faut t’expliquer de a à z. Par exemple, le mot consoeur s’écrit avec le o et le e liés.
– Oui et après !
– Si je l’écris en une seule fois, ça ne marche pas. Je dois écrire le mot soeur en premier, dans ce cas, le o et le e se lient d’eux-mêmes. Ensuite, je dois rajouter le mot con devant, ainsi j’obtiens le mot consoeur dans sa continuité. Est-ce que tu comprends enfin ?
– Tu veux dire que ton logiciel est misogyne ?
– Mais non, il n’est ni misogyne, ni féministe.
– C’est quand même malpoli.
– Mais non, c’est d’abord une lacune du logiciel. Il ne sait pas écrire le mot consoeur sans qu’on soit obligé de le corriger derrière.
– Derrière ? Tu veux dire devant.
– Oui, derrière, devant, si tu veux.
– Ben non, ce n’est pas si je veux. Le mot con, tu le rajoutes bien devant, n’est-ce pas ?
– Oui, je veux dire, après.
– C’est bien ce que je dis, ton logiciel est soit misogyne soit malpoli. En plus, tu dois le corriger par derrière. Tout ça n’est pas très clair. Ensuite ?
– Quoi, ensuite !
– Ben, tu dis que c’est d’abord une lacune du logiciel. Après d’abord, il y a quelque chose qui vient ensuite, n’est-ce-pas.
– J’ai perdu le fil. Tu vas me faire devenir folle, vraiment. Con, c’est un préfixe qui veut dire avec, tu comprends ?
– Comme dans tu comprends, c’est ça !
– Sauf que là, c’est un m à la place du n.
– Tu veux dire aime à la place de haine.
– Ah ! Tu n’es pas si folle que ça, finalement.
– Non, c’est toi qui du départ croyais le devenir. Ah ! Ah !
C’était une idée fixe qui s’était mise derrière une tête. Ne sachant plus comment s’en sortir, elle appela sa consœur Idée d’Eugénie
« Allô, c’est toi Génie ? Je crois que je deviens folle !
– Eugénie, s’il te plaît ! répondit l’intéressée sur un ton un peu vexé. C’est toi Fixette ? Je ne t’entends pas bien, on dirait que tu parles derrière quelque chose…
– Je suis complètement empêtrée et n’arrive plus à sortir de cette situation
– Ben… tu sais, quand on est une idée fixe, c’est normal, non ?Tu te sens devenir folle, mais ne serait-ce pas plutôt un coup de blues, c’est l’hiver, il fait froid, les jours sont courts. Il y a beaucoup d’idées noires en cette saison…
– Non, non, tu n’y es pas du tout. Je deviens vraiment gaga, je paie mon obstination ! » Elle se mit à pleurer.
« Raconte-moi demanda Eugénie, vaguement inquiète
– Je me suis fixée derrière une tête
– Tu fais la fête ?
– Mais non ! Hurla l’autre, une tête !Tu m’entends ou tu le fais exprès ?
– Oui,tu t’es fix ée derrière une tête et alors ?
– La tête d’une meuf chignonnée
– Quoi ?.. Je t’entends mal…
– Une tête qui porte un chignon
– Ah ! Tu es fixée derrière une tête qui a un chignon et tu es prisonnière, c’est ça !
– Oui, je suis coincée et devine dans quoi ?
– Quoi, quoi ?
– Dans un chignon banane
– T’es coincée dans une banane ? Attends, ne quitte pas, j’appelle notre copine Lumineuse. Elle aura sûrement une solution. »
Idée fixe pleura de plus belle. Les idées d’Eugénie, vraiment…
Folidée
J’ai ma p’tite idée depuis longtemps
Je l’ai, pour tout vous dire, depuis que je suis enfant
C’est elle qui veille, prodigieuse et hagarde,
Sur l’asymétrie de mes pensées
Dans la lumière hallucinée de mes chimères
Elle me suit dans mes vagabondages
Idée folle à délier mon cerveau étoilé
Elle accompagne mes tocades
Elle fixe ses images dans mes délires échevelés
Et prend l’apparence subtile de l’hypothétique
La folie des grandeurs l’étreint parfois
Et elle se lance dans des tirades détonnantes
Monseignor, il est l’or, vous êtes sor ? ben ça alors !
Surtout ne suivez pas ma p’tite idée
Vous risquez l’allergie schizophrénique
Et une forte poussée de Fourire
Ce qui vous conduira tout droit à l’asile psychiatrique
Une idée, s’adressant à sa consœur : « Je crois bien que je deviens folle !
— Penses-tu ! lui répliqua celle-ci ! Fais comme moi ! Garde ta taille de guêpe, cela t’évitera d’être folle. Sinon, tu va très vite attraper le bourdon ! »
L’idée fit son chemin, mais finit, au bout d’un moment, par se trouver à court… C’est alors qu’elle avisa un panneau sur lequel il était écrit : « Si vous n’avez pas d’idée, vous ne pouvez pas avancer ». Cela l’obligea à prendre du recul et à en chercher une… Mais, étant idée par nature, elle ne pouvait en avoir d’autre… Et elle fut bien obligée de revoir ses idéaux à la baisse. Et, comme elle est l’idée, elle ne peut pas se prononcer… ce qui complique la tâche.
C’est alors qu’elle se dit : « Je vais voir Johnny, car il a l’idée ! » Sitôt dit, sitôt fait. Mais Johnny avait vu le coup venir… Il connaissait la chanson. Et quand l’idée vint, il ne la laissa pas passer et la coucha sur le papier, pour en faire un de se tubes dont il avait le secret. Et elle devint ainsi, une idée forte, parfaitement consolidée…
– Idée folle –
Qui a eu un jour, cette idée folle ….
Pour quelle raison étrange…
Pourquoi mon idée serait-elle folle … chevaucher le long de la mer, enlacer le soleil levant, courir à en perdre le fil, voler avec les oiseaux, crier aux étoiles, m’accrocher aux ailes d’un cerf-volant, chanter comme il me chante, habiter les plus jolis poèmes, vivre mes mélodies du bonheur.
Dis, pourquoi elle serait folle mon idée ?
Moi j’aime l’imaginer virevoltant au milieu des herbes folles, papillonner, osant quelques pirouettes, tourner le dos aux alouettes, l’imaginer se poser, repartir plus légère, puis se déposer là, à quelques pas au-dessus du sol … indisciplinée, sauvage, lumineuse, au gré du flot, s’émoustillant, vibrante, vivante …puis l’accueillir dans la farandole. Une idée … des idées folles ! Plus jamais seule. Un, deux, trois, soleil ! Je touche enfin le ciel.
D’abord fébrile, elle montre le bout de son nez, avec la peur d’être jugée, prudente, elle ose un mot, puis un autre, fera-t’-elle une ‘bêtise’? Regard à droite, regard à gauche, un autre mot, elle sort de son silence, elle y est presque …
Dépourvue de ses faux semblants, elle se dévoile, se fraye un chemin de traverse, Son chemin, surtout ne pas se retourner.
En perdre le fil pour enfin entrer dans le tourbillon de la vie.
Folle d’être elle-même, folle de joie, folle de tout prendre. Une brassée d’idées folles, ce serait chouette; comme on reprend son souffle, une bouffée d’oxygène.
J’ai bien essayé de l’attraper, de l’apprivoiser, à mi-chemin entre intuition et illusion, elle s’essayait à vouloir m’échapper. Douce folie que de vouloir enfermer une idée comme on enferme un fou …
Laisser suivre son fil, déplacer Ariane, prendre quelques sentiers sinueux, et laisser enfin jaillir l’idée en herbe, tapie depuis trop longtemps au fond de son cœur. Comme on caresse un champ de coton, un poème au bord des lèvres, la rosée d’un matin, elle est venue enfin jouer sa symphonie de couleurs.
Déployer ses ailes et ne faire plus qu’une avec tous ses petits bouts d’elle.
S’affranchir de vos interdits, de ses interdits, à l’aube d’une vie nouvelle, juste revenir à soi et enfin vivre mille idées, mille instants de folie pour s’offrir le meilleur.
Une idée folle, mon idée folle. Et pour moi, ca veut dire beaucoup …
Merci Pascal 🙂
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
C : qu’est ce qui t’arrives ?
I : je suis sans arrêt bousculée par mes sœurs et ça me rend malade !
C : comment ça ?
I : je n’arrive pas à exister…C’est la foire d’empoigne pour être écoutée. Elles se bousculent au portillon du cerveau et il ne sait plus où donner de la tête ! Je me fais refouler sans cesse ! Pas toi ?
C : ben non, il faut croire que je suis plus pertinente ! Je plaisante ! Si je suis près de toi c’est que je suis aussi en attente ! N’aies crainte, notre tour viendra. Rien ne sert de courir, il faut arriver à point ! Tu la connais celle-ci quand même ! Et bien fais moi confiance, elle est vraie, alors inutile de courir comme une folle pour arriver au sommet, tu verras que tu ne devrais pas tarder à sortir du lot ! Tu es brillante ! je dirai même qu’il y a du génie en toi. Je le sais tu sais. J’en ai vu des idées transiter par ici, des petites, des grandes, des nulles, des malades. Tu les surpasses haut le neurone, crois-moi ! Reste en éveil, ne pars pas trop loin. Attends un peu que ça se calme. Sors du bois au moment où on s’y attend le moins ! Tu verras, c’est comme ça que tu gagneras. Je te suggère le moment de la douche ou de la sieste ! Imparable !
I : ah oui, c’est pas bête ça ! Merci !
Désolé. Je ne commente pas les textes anonymes. Si vous souhaitez une réponse en privé, il faut laisser une adresse mail, un nom ou un pseudo. Amicalement. Pascal Perrat.
Une idée s’adressant à sa consœur :
Je crois que je deviens folle.
Pourquoi dis tu ça ?
Ça grouille dans ma tête. Je ne sais plus où j’en suis. Je crois que je deviens amoureuse de la liberté. Mais c’est inconnu et effrayant pour moi. Je baroude dans tous les sens. Je me cogne à tous les murs.
???
Ben oui, toi tu es toute rigide, droite dans tes bottes. Rien ne te perturbe. Mais moi j’ai une trouille pas possible. Je ne sais plus où j’en suis.
Ma pauvre, ou tu te lâches ou tu te fais soigner. Je ne voudrais pas être à ta place. Quel dilemme !
Tu te moques de moi !
Oui mais gentiment. Moi aussi j’ai eu des frémissements de liberté mais sans hésiter j’ai choisi ma sécurité.
Mais tu es toute étriquée. N’as tu pas de regret ?
Non et surtout pas en te voyant. Moi je suis bien au chaud dans mon petit confort. Mais libre à toi de choisir le vent du large. Seulement il faudra savoir affronter les tempêtes. Ce n’était pas pour moi, mais peut être est ce ton destin ! Bon vent copine ! Allez viens, il est l’heure de se taper un petit apéro.
– Je crois bien que je deviens folle ! Parfois, je ne sais plus d’où je viens, je sors de je ne sais où. Je suis là, toute guillerette, enthousiaste comme jamais. Je me pavane. Tu sais, dans ces moments là, j’ai l’impression d’être indestructible. C’est comme si je rêvais. Puis, au bout d’un moment, généralement court, je reprends conscience et pouf je disparais. Je m’évapore… et ça me fait peur. Tout semble si réel.
– Peut-être fais-tu ce qu’on appelle des rêves éveillés ?
– Tu crois ?
– Je ne sais pas. Ou c’est peut-être ton imagination qui te joue des tours. Tu dors bien ?
– Oui. Je n’ai aucun problème de sommeil.
– Tu devrais consulter.
– J’y ai pensé oui.
– Je connais un bon spécialiste, mais il se trouve de l’autre côté.
– Dans l’hémisphère droit ? Ah oui, ça fait loin.
– Oui, mais c’est un bon analyste.
– Tu as raison, je devrais aller le voir, je veux comprendre ce qu’il m’arrive.
– Voilà ! Sage décision. Bon, ce n’est pas que je m’ennuie en ta compagnie mais je dois filer au travail.
Tu sais la bonne nouvelle ? Je ne suis plus en intérim. J’ai enfin obtenu mon poste fixe !
– Super ! Mais du coup, tu ne dois plus avoir beaucoup de temps pour toi.
– Presque plus non ! Que veux-tu c’est mon dada : boulot boulot boulot !
– Au moins, tu as trouvé ta voie et tu t’y es accrochée.
– C’est vrai que je suis tenace et j’aime la stabilité. Toi, tu es différente. Tu as besoin de bouger. C’est comme ça, et ce n’est pas grave. Il faut juste que tu t’acceptes comme tu es. Fais-toi confiance et tu verras, cette petite folie qui t’anime, un jour elle te rendra géniale.
– Merci, tu me réconfortes. Je ne te dis pas à bientôt alors. Ne t’épuise pas trop quand même, je ne voudrais pas m’inquiéter pour toi en plus. Essaie de me donner de tes nouvelles, histoire que ça ne me turlupine pas.
– Ma chérie, tu ne serais pas la première que je tourmente !
Une idée, s’adressant à sa consœur : Je crois bien que je deviens folle !
– Et c’est nouveau d’après toi ?
– Hahaha, très drôle…
– Allez, ne te vexe pas. Dis-moi plutôt ce que tu veux dire par là.
– Ben, tout d’un coup, des trucs me viennent qui sont particulièrement saugrenus et qui ne servent à rien. Et qui évidemment, n’ont aucune chance de voir le jour.
– Je ne comprends pas bien. Tu peux me donner un exemple ?
– D’accord, mais tu ne le répètes pas, hein, sinon, je suis sûre que l’on m’enferme et que l’on me lobotomise…
– Promis, juré, si je parle, que je disparaisse complètement de la tête de mon Lorenzo.
– Ouais, bon, ça ne changerait pas grand-chose pour lui, hein ?
– Méchant, mais pas faux. Bon alors, c’est quoi ce truc de fou encore plus fou ?
– Alors voilà, j’ai imaginé une machine qui pourrait voler dans les airs…
– Je t’arrête tout de suite. En effet tu deviens folle…
-On la la, c’est bien ce que je me dis. Mais ce n’est pas tout…
– Vas-y, je m’attends au pire…
– J’ai imaginé aussi dit que l’on pouvait fabriquer une espèce d’habit pour permettre aux humains de marcher au fond de la mer.
– Eh ben, je ne suis pas déçue…
– Tu crois que ça m’aide, tes réflexions ? En plus, j’en ai plein d’autres comme ça…Ca me vient tout le temps.
– Franchement, je ne vois pas trop ce que je pourrais te dire. Tu as raison. Tu deviens complètement folle. Moi, ce qui m’inquiète, c’est que c’est peut-être contagieux. Tu pourrais peut-être déjà commencer par mettre un masque pour éviter de contaminer tout le monde…
– Mais que vais-je devenir ?
– Si j’ai un conseil à te donner : ferme-là, mets-toi dans un coin et fais-toi toute petite. C’est sûr que si tu fais ça, dans quelque temps, ton humain va se calmer et toi tu ne risqueras plus rien.
– Si tu crois que c’est facile avec mon humain… Il est toujours là à me solliciter, à me pousser dans mes retranchements, à me mettre à l’épreuve.
– C’est qui, déjà, ton humain ?
– Leonardo.
– Lequel ? Da Vinci ?
– Oui…
– Ah, je comprends mieux maintenant. Fou à lier ce type. Aucun avenir !
On peut dire qu’il aura eu son lot d’idées folles celui-là!
En effet… Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de voir les « reproductions » de tout ce qu’il imaginait… C’est juste fabuleux.
Quelle drôle de contrée
Que celle des idées
On en voit de toutes les couleurs
Du malheur au bonheur
Des idées folles
Qui ont inventé l’école
Et puis celles qui s’envolent
Tout là-haut, là-haut
Flirter avec les oiseaux
Les idées de génie
Qui bousculent la vie
Les idées providentielles
Que ferait-on sans elles
Les idées scabreuses
Jalouses des idées lumineuses
Elles battent le fer
Pour s’envoyer soit en enfer
Soit au paradis
Et puis, et puis
Moulées dans les soucis
Les idées noires
Celles qui flanquent le cafard
Celles qu’on voue aux gémonies
Qu’elles aillent au diable
Que diable !
Qu’elles changent de pays
Qu’elles aillent voir ailleurs si j’y suis
On leur préfère les farfelues
Voire même les tordues !
Pour les idées noires c’est fichu
Un p’tit verre de ciguë
Et la cause est entendue.
Chère consœur !
Je t’écris du fin fond d’une île grecque que nous avons l’autorisation de visiter pendant deux heures. Le courrier, je le calerai dans une bouteille de Coca Colique, bien bouchonnée et je le confierai aux vagues.
Moi, belle idée folle, je suis en passe de réussir mon aventure. Comme je te l’avais prédit, j’ai vendu, il y a 2 ans déjà, ma maison et l’appartement hérité de mes parents. J’ai bradé ma voiture, ma moto et mon vélo électrique. Une belle vente aux enchères de tous les bibelots accumulés d’une vie a rempli le haut de mon panier. Et malgré ma petite retraite, je m’en sors.
Contrairement aux idées reçues, une cabine sur un transatlantique coûte, à la journée, bien moins chère qu’un ehpad en région parisienne avec vue sur canal. Pour la vue, je ne vais pas te faire un dessin de couchers de soleil, de dauphins batifolant sous mon hublot panoramique. La vie courante se traînasse entre les repas gourmands, les siestes ensoleillées et les soirées festives. Si peu de responsabilités, si peu de frais inutiles….rien que du laisser- couler….jusqu’au plongeon final dans une quelconque mer du Sud.
J’aurai aimé recevoir de tes nouvelles, mais je change tous les mois de navire et de destination, au hasard des promotions du moment ! Savoir ce qu’était devenue ton idée un peu folle de construire des passages protégés pour hérissons sur toutes les autoroutes de France.
Mes paquebots flottent bien et j’espère que ta galère ne coule pas.
Allez, je rembarque sur ma péniche de luxe.
J’espère que l’adresse est toujours bonne, que tu habites encore dans le moulin que tu t’étais fait construire sur ce triste rond-point entre la zone commerciale et la zone industrielle, tout ça pour mesurer de près, les vents de la révolte !
Bisous salés de ta vielle folle !
TEXTE SUPERBE3
Une idée, s’adressant à sa consoeur :
─ Je crois bien que je deviens folle ! Qu’est ce qui m’a pris d’être volontaire pour être la source d’inspiration de ce Victor ! Il est sur tous les fronts et me sollicite tantôt pour la misère, tantôt la guerre ou l’amour et en plus il varie les registres. Je voltige de la poésie au narratif quand ce n’est pas le réquisitoire. Je n’en peux plus de ce Hugo. Il me tient éveillée toutes les nuits en plus des jours. C’est un bourreau de l’écriture qui se fiche pas mal que je courre dans ses neurones pour manager mots, allitérations et métaphores. Je dois superviser tout cet abécédaire, gérer les conflits entre les mots qui veulent être choisis à la place d’autres, non mais t’imagine pas le boulot que j’ai. Les 35 heures, bah c’est pas pour moi, ni les congés payés. Sans compter que lorsque ça se bouscule pour lui servir sur la page, que je pédale dans la semoule pour organiser l’histoire qu’il veut, je suis asphyxiée avec les volutes de ses gros cigares qu’il enquille les uns derrière les autres. Ah j’te jure, lorsque j’ai signé mon engagement volontaire pour être l’idée littéraire d’un écrivain quelconque, je ne savais pas à quoi je m’exposais. Je comprends pourquoi Idéaline m’a souhaité : « Bon courage », elle venait de quitter Voltaire après avoir eu quelques années avec Baudelaire.
─ Que fait-elle maintenant ?
─ Elle se repose dans les pensées d’un footballeur !
Pas sympa pour les footballeurs…
Mais super tout de même…. J’adooooore…
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
– Quelle chance tu as.
– Tu crois?
– Oui, vraiment. J’ai toujours rêvé d’être une idée folle. Tu verras, tu occuperas toute la place, il rêvera de toi la nuit, c’est vraiment génial. Tu te sens importante.
– Ah, d’accord, vu comme ça, c’est vrai que c’est bien d’être folle.
– C’est pas que tu deviens folle, ma pauvre, tu l’as toujours été. La preuve ? Tu ne t’en es même aperçue. Et ce n’est pas faute de t’en avoir avertie, tout le monde le chuchotait dans ton dos.
Il est vrai que d’habitude un village choisit plutôt son fou, mais dans le tien depuis deux générations il ne naissait que des filles. Alors c’est tombé sur toi, folle tu es, folle tu resteras.
D’ailleurs de quoi tu te plains ? Tu peux faire toutes les bêtises qui traversent ta tête malade, tu es excusée d’avance, on dit « la pauvre, c’est pas sa faute, elle ne le fait pas exprès, elle est folle ».
Pas pareil pour nous les sensés, nous ne recevons que paires de baffes ou coups de pied au cul dès qu’on ramène un peu trop une idée nouvelle, c’est pourquoi on vous envie. On vous jalouse ce «petit grain», ce «travail du chapeau» que permet la liberté d’un esprit dérangé.
N’aies pas peur, personne ne se risquera à venir écraser l’araignée qui court dans ton plafond. Au moins tu as un cerveau qui remue ses méninges de gauche à droite au lieu de bas en haut, c’est pas pour ça que l’on dit que tu es un peu secouée. Le nôtre et figé comme la pierre, on n’ose même plus émettre la moindre idée qui nous basculerait illico dans le ravin des dingues, si profond qu’on n’en sort plus.
Rassure-toi il est plus confortable d’être née gâteuse, la vie est plus facile, de toute façon on y arrive tous, il suffit de laisser couler, ça vient tout seul, lentement mais sûrement. Moi j’y suis presque rendue. Tu as eu de la chance toi, tu l’as toujours été, profite-en !
Où sont les 12 réponses ? Comme d’habitude on lit les textes le samedi soir et là ! Nada!😢
De quelles réponses parlez-vous ?
Une idée s’adressant à sa consœur :
– Je crois bien que je deviens folle !
– Je suis heureuse de te l’entendre dire. Depuis quelque temps, tu es complètement déconnectée de la réalité.
– Oh toi, la sensée, ça te plaît tant que ça de rester dans tes convictions, dans tes cadres étriqués de la bien-pensance, des règles à respecter à la lettre sans te demander si elles sont justes ? À ne pas savoir imaginer autre chose. Moi, j’ai besoin de m’évader de cette prison pour partir gambader dans d’autres contrées. Le monde a toujours avancé grâce à de nouvelles idées, mais en ce moment, elles stagnent et les mauvaises sont approuvées par toute la planète, à peine le temps de dire ouf.
– Ok, sauf que tu passes pour une dévergondée à prôner les libertés comme celles de penser et de s’exprimer, de réfléchir, le droit à la satire et autres pamphlets, l’humour. Il faut savoir tenir son rang et ne pas faire de vagues.
– Et toi, tu restes dans ton monde de Bisounours où tout le monde il est beau il est gentil. C’est ce qui s’appelle avoir des peaux de saucisson devant les yeux. Tu sais quoi ! Ta réalité m’embête. Moi, j’aime penser à un monde meilleur dans lequel l’Humanité ne ferait pas comme les moutons, réfléchirait elle-même, vivrait en bonne intelligence et ne se taperait pas sans cesse sur la tronche depuis que le monde est monde.
– Utopie, que tout ça ! Tu te fais du mal pour rien.
– Et toi, l’autruche, reste bien dans ton sable.
Une idée, s’adressant à sa consoeur : Je crois bien que je deviens folle !
Il était neuf heures. Les deux amies s’étaient donné rendez-vous à la brasserie du Commerce.
Consœur était confortablement installée sur une banquette quand elle aperçut Idée qui ne manquait pas de faire se retourner sur son passage tous les gens qu’elle croisait…. Ce n’était pas dans ses habitudes !
Quand Idée arriva à la table, C (comme tout le monde l’appelait) ouvrit de grands yeux et resta muette quelques secondes !… mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ce matin, un manteau rouge, un chapeau violet, des gants jaunes, une écharpe orange et des chaussures roses. Idée ouvrit la bouche, mais resta muette…. On n’est pas en Amazonie répliqua C, tu ressembles tout à fait à un perroquet ; dit-elle en éclatant de rire.
Idée pris le temps d’observer son accoutrement.
Quand le garçon arriva sur ces entrefaites, un large sourire lui emplissait le visage. Il se racla la gorge essayant de retrouver tant bien que mal son sérieux : et pour ces dames ce sera ?
Un café crème et un croissant pour moi dit C, et toi ? … euh ce sera une eau plate dit-elle en baissant la tête. Plate… mais qu’est qu’il t’arrive répliqua son amie : rien… rien… , un verre de Vittel ce sera très bien !
C haussa les sourcils, le garçon repartit.
Mais que se passe-t-il interrogea C en se rapprochant d’Idée, tu n’as pas l’air dans ton assiette ce matin, c’est le moins qu’on puisse dire !…
Idée baissa la tête et chuchota à l’oreille de son amie : je crois bien que je deviens folle, toi-même tu l’as remarqué, du reste tout le monde nous regarde. C répliqua : écoute n’y fait pas attention, des originaux y-en a partout, les gens devraient être habitués. De fait petit à petit les têtes se tournèrent et les conversations reprirent aux quatre coins de la salle.
J’ai passé une nuit atroce murmura Idée, mon sommeil semblait tenir à moitié du rêve à moitié de la réalité. Tu me connais je suis très organisée dans ma tête. Tout est bien rangé.
Ah comme maniaque on ne fait pas mieux que toi ! retorqua C.
Je suis effectivement une grande maniaque des mots, chaque mot est à sa place. J’ai deux types de rangement, un premier : les verbes ensemble, les adjectifs ensemble, enfin le classique celui qu’on apprend à l’école, et puis dès mon plus jeune âge j’ai créé un deuxième classement, celui-ci regroupe les familles, la famille gentillesse par exemple regroupe tous les mots en lien avec cette notion… rien n’est mélangé chez moi et je suis très stricte avec les définitions …
Excuse -moi de te le dire mais tu es un peu comme les autistes ?… eh bien justement, tu mets le doigt sur le problème, ma mère m’a envoyée faire des tests qui indiquent que j’ai des tendances autistiques.
Mais c’est pas grave, du reste j’aime bien ton look, je devrais bien m’en inspirer….
Le garçon apporta discrètement les consommations.
Et alors fit C, que s’est-il passé cette nuit ?
Eh bien …. Ah je t’ai pas précisé, tous mes mots sont rangés dans des caisses différentes, il y a en a de toutes les formes imaginables, avec des couleurs différentes, sinon je ne m’y retrouverais plus…..
hum fit son amie.
Et cette nuit je ne sais pas ce qui s’est passé, toutes les caisses sont tombées, et se sont mélangées à un point inimaginable. D’abord j’ai cru à un cauchemar, puis une fois réveillée, j’ai pensé à un tremblement de terre ? en consultant mon téléphone, il n’était pas question du moindre séisme ici. Si tu voyais le bazar dans ma tête, du reste tu le vois sur moi, … j’ai tout mélangé ce matin, les couleurs et les vêtements avaient dû rouler ensemble !
J’ose à peine imaginer ce que tu as mis en dessous dit C en éclatant de son rire cristallin.
Idée se mit à rougir, portant la main devant sa bouche, je crois bien que j’ai oublié de mettre ma c….
chut fit C, tu vas survivre sans….
Cette fois il faut qu’on comprenne pourquoi tu es dans cet état là et il nous faut remettre tous les cartons de mots à leur place ! mais attends, pourquoi ce matin n’as-tu commandé que de l’eau alors que tu es fan de chocolat chaud associé à un délicieux croissant ?
Idée se mit à remuer sur sa chaise ; mal à l’aise, elle confia à son amie qu’elle avait entrepris un jeune thérapeutique. Quelle bonne idée ! s’esclaffa C, je devrais bien en faire autant pour perdre deux, trois kilos.
Oui mais le problème c’est que j’ai commencé il y a huit jours et…
Huit jours que tu ne bois que de l’eau ?… mais t’es malade ! hoqueta C. ….
Vu le chaos dans ma tête effectivement je pense que je suis malade, mais tu sais comme je suis, quand j’ai décidé quelque chose, je vais jusqu’au bout, je veux tellement faire les choses comme elles sont écrites qu’il est difficile de m’arrêter !… hum c’est plus grave que ce que je pensais susurra C.
Elle leva aussitôt la main, et dit d’une voix forte : Garçon, un double chocolat et 5 croissants. Idée lui attrapa le bras et lui dit : je ne pourrai jamais ! ok, j’ai peut-être vu un peu trop grand ! Garçon trois croissants, ce sera parfait !
Tout en engloutissant son maxi petit déjeuner, Idée, commença à reprendre des couleurs.
Elle expliqua à son amie qu’elle avait rendez-vous à 11h chez un psy spécialiste des autistes asperger et qu’elle souhaitait qu’elle l’accompagne !…
Geneviève T.
à l’antépénultième ligne (selon mon écran) il faut lire : à 11h chez un psy!…
Sophie aime le prénom qui lui fut donné et qui, croit-elle savoir, évoque la sagesse. Cependant, depuis deux jours, sa tête crée de drôles de choses. Les idées arrivent et repartent sans réussir à germer.
Stella, par exemple, est une idée qui arrive à sa conscience avec l’envie de déguster une friandise de saison. Stella voit ce qu’elle souhaite quand, Sophie tournant la tête, passant de la lumière du soleil d’hiver à l’ombre de la maison et pchiiitt… Stella a disparu. Sophie se demande ce qu’elle voulait bien entreprendre mais, trop tard, le fait de se détourner, l’idée a disparu.
Dans la boîte crânienne de Sophie, Stella est encore plus perturbée. Elle ne comprend pas pourquoi la liaison avec la conscience de Sophie s’interrompt ainsi quand cette dernière tourne la tête.
Stella s’en ouvre à sa consœur Céleste afin de savoir si cette dernière vit les mêmes sensations d’absence. Céleste est tout ouïe et cherche à se remémorer quelque phénomène bizarre qu’elle sait avoir ressenti dernièrement mais qu’elle a, sur l’instant, beaucoup de difficultés à retrouver.
« Je crois que je deviens folle » s’exclame Stella qui ne sait plus comment retenir son contenu et en est toute chamboulée.
Céleste est toujours à la recherche de cette similitude dans l’expérience, qu’elle pourrait transmettre à Stella, la rassurer et l’aider à comprendre le phénomène :
« Je sais avoir noté quelque chose d’inhabituel dans mes créations mais cela m’échappe et je ne réussis pas à t’en informer. »
La nuit suivante, Sophie dort profondément quand son rêve l’amène à voir la friandise proposée par Stella. Quel délice cette bouchée au chocolat !
De son côté, Céleste prépare le réveil de Sophie en lui distillant avec douceur qu’il serait bon qu’elle se mette au régime ces quelques semaines précédant les fêtes de fin d’année.
Au réveil, Sophie se sent toute raide. Son cou douloureux ne permet plus de tourner ou de pencher la tête. Le torticolis est la réponse du corps à l’esprit torturé. Stella et Céleste ont retrouvé la fluidité de leurs créations aux dépends de la liberté d’action du crâne de Sophie.
Moralité, si vous lecteurs, je ne vous ai pas perdu en cours de route : Ecouter votre corps; il vous dit sans doute quelque chose que votre tête ne parvient pas à gérer…
— Je crois que je deviens folle !
— Ma pauvre Aliénor, quand cesseras-tu tes enfantillages ? Nager nue avec les loufoques du lac de la page blanche, c’est inconcevable à ton âge. Tu vas finir par être renvoyée à la raison, ou pire, internée au couvent des Cartésiens.
— Oh non ! Je ne veux pas rentrer chez moi ! Ne dis rien à la mère supérieure, Claire, je t’en supplie, je ne le referai plus, c’est promis. Je resterai bien sage, à méditer avec toi et les esprits sains.
— Tu l’as déjà dit, la dernière fois, et tu vois bien que tu recommences, c’est plus fort que toi. C’est bien simple, depuis que tu as rencontré ce rêve, je ne te reconnais plus. Il faut que tu cesses de le voir en cachette la nuit. Si tu crois que je ne te vois pas quitter la chambre dès que tu fermes les yeux, tu te trompes. Et quand tu les rouvres, tu n’es plus la même. Oh ! mon dieu, je ne sais pas ce qu’il te fait, mais tu es aussi illuminée qu’une vision de la vierge dans une grotte crânienne.
— Tu as raison, Claire, je crois qu’il m’a possédée. Oh ! si tu savais, je tiens à lui comme à l’étincelle de mes yeux. Avec lui je me sens enfin moi. Je ne sais comment l’expliquer. C’est fou, je le sais, mais tout devient possible. Il m’a emmenée dans un endroit extraordinaire, dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Et pourtant si proche, si accessible pour qui ose franchir les barrières des peurs et des doutes, emprunter le chemin des incertitudes, dans la pénombre du hasard, guidé seulement par une petite lueur de poche d’espoir, qu’il tenait dans une main, moi dans l’autre, armé pour deux de passion et d’enthousiasme. Un monde merveilleux s’est soudain ouvert à moi.
— Quel est cet endroit, Aliénor ? Au-delà de la voute crânienne, de la ligne de raison où la pensée se couche, il n’y a rien. Enfin… je crois.
— Tu te trompes, Claire. Il y a un univers où gravitent des étoiles par milliards de milliards, regroupées en galaxies d’idées. C’est là d’où l’on vient, m’a-t-il dit, l’espace infini de la création. On peut y accéder par deux moyens de transport. En train de nuit, par le rêve, comme lui et en trame de jour, par l’inspiration.
— Je crois que tu es bonne pour le couvent des Cartésiens.
Que c’est drôle 🙂
Merci Mijo 😉
Ma chère consoeur
Voilà longtemps que je ne vous ai donné de mes nouvelles. Je me débat depuis quelques semaines dans un questionnement douloureux.
Je crois que je deviens folle. A maintes reprises j’ai constaté des écarts dans ma conduite, moi qui ai toujours été claire et originale, pleine de bon sens.
Je suis d’abord devenue noire, peur de tout, crainte d’oublier, de confondre, de m’emmêler les pinceaux.Puis je me suis sentie confuse,je n’arrivais plus à trouver de concepts cohérents, encore moins de notions les plus élémentaires.
Je me suis mise à gamberger de plus belle, c’est devenu une hantise. Parties les trouvailles et de ce fait je m’étiole, rétrécissant au fil des jours me semblai-t-il. De lumineuse je suis devenue toute faite.
Aidez moi, s’il vous plait, à retrouver mon état normal.
Affectueusement.
Chère amie
votre missive m’a alarmée, j’ai idée que vous vous êtes fourré tout cela dans la tête un jour de fatigue, ou d’avoir été, telle que je vous connais, trop brillante, vous fîtes alors une descente brutale dans le réel ce qui vous a traumatisé.
Ressaisissez vous, un peu de repos, un petit voyage vous remettrons les idées en place. Je vous accompagnerai bien, mais, actuellement je fourmille de concepts novateurs et n’ai guère de temps libre.
Chassez tout ceci de votre tête et revenez nous sereine , sûre de vous.
Et comme dit le philosophe : l’idée de l’idée vaut mieux que l’idée elle même .
Amicalement
Je crois bien que je deviens folle !
– Ah ?
– Je passe mon temps à trotter !
– Ah ?
– Je trotte, je trotte. Je suis devenue une idée trotteuse. Je tourne en rond. J’ai même perdu 4 kg à force de trotter…
Mon psy m’a dit que j’étais en train de mûrir !?
Il m’a dit aussi qu’au plus je trotterai, au plus je mûrirai, et au plus je deviendrai Lumineuse… un jour !
LU MI NEU SE… Tu te rends comptes ?
Devenir une idée LUMINEUSE… C’est ma mère qui va être contente !
Mais en attendant, j’en peux plus de trotter moi… J’en peux plus !
Je crois bien que je deviens folle !
– Ah ?
Une Idée de l’Amour (IA) parlait à une idée de voiture (IV)
– IA_ j’ai rencontré différentes femmes. Je recherchais une déesse pour m’en faire une idée.
– IV_ Et alors ?
– IA_ Je l’ai enfin rencontrée. Elle était toute petite et menue. Je n’avais pas besoin de connaitre le menu pour apprécier le dessert. Un véritable festin, 3 étoiles au Michelin. Du mystère et du caractère. Un mélange de douceur et de saveur, d’agitation et d’attentions. Un cocktail tout à fait enivrant et inspirant.
– IV_ Super ! je suis heureux pour toi. Quant à moi je suis entré chez Citroën. J’ai voulu essayer une DS pour m’en faire une ID.
– IA_ Et alors ?
– Excellent ! Elle est à la fois souple et confortable, élégante et puissante, rapide et fluide, féline et câline. Avec de l’attention pour les finitions. Je ressens beaucoup d’attraction pour cette traction avant. Sa suspension hydraulique est littéralement magique. Je m’envoie en l’air avant chaque mise en route. Une pression sur le champignon et je ne vois pas l’automne passer. Très peu de différences entre la DS et l’ID. La pédale d’accélérateur et le logo sur le capot avant.
– IA_ Elle est bien foutue si je comprends bien.
– IV_ Effectivement, une belle carrosserie. Des pare-chocs comme il faut et une ligne magnifique.
– IA_ Super également et très heureux pour toi aussi. J’ai dans l’idée d’un mariage prochain. Ma déesse fera de moi son dieu. Adieu les brèves rencontres décevantes. Dès à présent je vais profiter de chaque instant à ses côtés, ne vivre que pour la regarder, l’aduler et la cajoler.
– IV_ Attention de ne pas la mettre en cage…même une cage dorée. Laisse-lui de la liberté si tu ne veux pas qu’elle s’envole pour te quitter.
– IA_ A mon idée ce n’est pas prêt d’arriver. Plus on décolle et plus elle se colle. Je n’arrive pas à m’en détacher et elle encore moins. Elle m’appelle 3 fois par jours au boulot. Nous sommes félins pour l’autre. Tous deux prêts à ronronner.
– IV_ Pour moi, cette DS, c’est son moteur d’exception qui ronronne. 4 cylindres en ligne pour 125 chevaux. Vitesse : 188 kilomètres/heure pour 5 rapports.
– IA_ Par jour ?
– IV_ Comment ça, par jour ?
– IA_ Le nombre de rapports.
– IV_ Ah, non. Je parle du levier de vitesse.
– IA_ Ben, moi aussi…
– IV_ Allez, arrête de plaisanter. Je t’emmène faire un tour dans ma DS. Tu pourras ainsi t’en faire une idée. Peut-être un cadeau pour votre prochain voyage de noce.
– IA_Très bien. Je te prendrai à témoin.
Toujours aussi alerte en écriture, Alain ! Une fous encore, ça met de bonne humeur.
Merci Avoires. C’est gentil. Je suis conte que ce texte vous apporte un peu de joie.
UN TROU D’AIR
Au concile des idées, une qui se trémousse depuis un bon moment prend la parole.
– Je deviens folle. J’ai besoin d’un conseil, d’une direction car je tourne et avant même que j’ai émis mon avis… Fttttt je m’envole. Un coup de vent et c’est le trou d’air… Soit je tombe soit je folâtre la tête dans les étoiles, je n’arrive jamais à une conclusion. Cette impression n’inassouvissement me rend perplexe à quoi puis-je m’accrocher ? Vous les idées en auriez vous une pour me sauver ?
Un grand silence suit cette diatribe, elles s’interrogent et, après concertation ne savent que lui proposer le repos dans un endroit calme sans vent…
Une plus maligne que les autres suggère d’un petit ton acide : tu sais quoi ? Eh bien moi je serais contente d’avoir un petit coup d’air. Et vogue la galère. Ce besoin de finaliser te congestionne, laisse-toi aller.
Ça, c’est une bonne idée !
🐀
Et « vogue la galère » en effet 😉 !!!
UNE IDÉE CREUSE
Une idée, s’adressant à sa consœur : je crois bien que je deviens folle. C’est ainsi que les idées grandissent, elles se parlent, elles se connectent d’un neurone à l’autre. Cette idée-là pédalait dans la choucroute, avait besoin de réconfort. Elle alla chez sa voisine : ma commère, le croirez- vous que je deviens folle. L’autre se tint sur un silence de bon aloi. J’étais au quart de poils de grenouille rasée quand
– quand ?
– ne m’interrompez pas, je perds le fil de
-la folle
-d’aller à l’école
– vous raisonnez comme un tambour ma chère
-je grandissais duvet d’abord, poil par-ci par-là
– et enfin cheveux ?
-Un vous l’avez deviné,
– d’abord que j’aurais coupé en quatre
– silence, ça pousse.
-tant et si bien que je suis atteinte d’hirsutisme, je suis aussi velue que, que ..
– ça vous tient chaud l’hiver. parlez-moi plutôt de cette saison
-on dirait qu’il y en a plus
– ça interpelle quelque part -j’ai pris une chambre à Isola
– mais c’est exquis
– c’est d’un propre, il faut mettre les patins
-dans le grand silence blanc -j’en rêve
– alors, fermez-la. Clap de fin.🐻