Exercice inédit d’écriture créative 16
Qui picore un texte peut avoir la chair de poule
Qui dévore un livre peut connaître une indigestion
Trouvez d’autres analogies de même nature
Qui picore un texte peut avoir la chair de poule
Qui dévore un livre peut connaître une indigestion
Trouvez d’autres analogies de même nature
Qui lit « Alcools » (Apollinaire) risque la cirrhose
Qui se plaît à lire August Strindberg souffre probablement du syndrome de Stockholm
Qui ânone un récit mérite le bonnet d’âne
Qui bouquine un roman va devenir chèvre
Qui lit « Le pavillon des cancéreux » (A.Soljenitsine) encourt des métastases tandis que celui qui lit « Tropique du cancer » (Henry Miller) va tout droit vers la chimiothérapie
Qui pique du nez devant « Le grand sommeil » (Raymond Chandler) souffre de narcolepsie
Qui lit « Lolita » (Nabokov) présente tous les signes d’une puberté précoce
Qui feuillette « L’enfant » (Jules Vallès) risque d’être accusé de pédophilie
Qui survole « Vol de nuit » de Saint-Exupéry n’est pas mûr pour le brevet de pilotage et risque un crash
Qui parcourt « A bout de souffle » (Romain Gary) n’est pas près de courir le marathon
Qui savoure « Le festin de Babette » (Karen Blixen) se dirige vers la boulimie dans un premier temps puis vers l’obésité
Qui bouquine « La bête humaine » (Zola) doit avoir les mains pleines de cambouis
Qui compulse l’annuaire téléphonique deviendra sociopathe
Qui consulte « Pêcheurs d’islande » (Pirere Loti) ne doit pas avoir le mal de mer
Qui décrypte un missel va, c’est certain, finir dans les ordres
Qui louche sur un livre prestigieux souffrira de strabisme
Qui tourne les pages de la Condtion humaine finira avec un ongle incarné
Qui tombe des nues peut se briser un os
Qui crie au loup peut se casser la voix
Qui gobe les mouches peut avaler de travers
Qui court les rues peut souffrir d’un point de côté
Qui brûle les étapes peut finir en cendres
Qui mord la poussière peut se briser une dent
Qui picore un texte peut avoir la chair de poule
Qui dévore un livre peut connaître une indigestion
Cette nuit-même, ces deux propositions ont amené de l’encre à mon moulin. C’est ainsi que naquit une audace plus qu’incongrue. Dès le matin, je me mis au clavier en fredonnant:
Prenez , par ordre alphabétique croissant, les synonymes de « manger »
Faites également ce même relevé pour des synonymes du mot « écrit »
Reprenez les mots du premier répertoire, par ordre alphabétique inversé.
Assemblez tous ces ingrédients avec précaution
Saupoudrez du sel de quelques adages ou dictons
Incorporez un peu de créativité, ou, à défaut, d’imagination.
Laissez reposer
Éliminez les pépins et ne conservez que les pépites
La recette est infaillible !
Vous avez concocté un merveilleux recueil de parler creux littéro-culinaire.
Une fois l’essence recueillie, rassemblez les feuillets.
Les dictons populaires sont source de jouvence !
Collez les jaquettes
Déposez sur les clayettes…
Qui absorbe un acte testamentaire peut sucer les pissenlits par la racine
Qui attaque un énoncée peut se restaurer chez un libraire
Qui bâfre un chapitre peut se remplir comme une outre
Qui becquette un conte peut se rassasier sur le pouce
Qui bouffe un contenu peut se régaler avec un codétenu
Qui boulotte un contexte peut se piffrer d’un enzyme glouton
Qui boustifaille une copie peut se nourrir d’amour et d’encre fraîche
Qui brûle un document peut s’emplir de de propos incendiaires
Qui brichetonne un écrit peut s’empiffrer de pain frais tout chaud
Qui broute une exégèse peut se lester d’herbes aromatiques
Qui chipote une formule peut se gorger de faire exploser la baraque
Qui collationne un fragment peut se goberger avec Pantagruel
Qui consume une leçon peut se gaver d’une addition salée
Qui croûte un libellé peut se décarêmer au foie gras
Qui croque un livre peut le savourer en croûte de sel
Qui croustille un livret peut s’alimenter pour le reste de ses jours
Qui déguste un manuel peut ronger ses doigts jusqu’à l’os
Qui déjeune d’un manuscrit peut ripailler avec les doigts
Qui dîne d’un morceau peut pignocher dans le caviar
Qui dévore une œuvre peut picorer à belles dents
Qui engloutit des pages peut se noyer dans la marre au diable
Qui engouffre des paroles construit une montagne
Qui entame un passage peut finir à Roncevaux
Qui festoie d’une phrase peut s’étrangler d’une périphrase
Qui fricasse un polycopié fracasse une polyphonie
Qui gaspille une proposition grappille dans les insinuations
Qui goûte d’une rédaction se régale d’une composition
Qui gobe un rédigé est condamné à globe-trotter
Qui se goinfre d’une recension ne souffre pas de comparaison
Qui grappille dans un roman dégoupille l’ire littéraire
Qui grignote un scénario fricote à contrario
Qui gueuletonne de bobards s’intoxique aux canulars
Qui ingurgite un sujet peut être l’objet de poursuite
Qui mastique un synopsis finit dans la fosse aux lions
Qui mord dans un tapuscrit peut craindre d’avaler l’hameçon.
Toute à la fierté de ma création, je conviai mes amis et voisins pour un festin gargantuesque et indigeste.
La pleine lune éclairait le jardin
lorsqu’ils repartirent, ponctuant la nuit de faux alexandrins.
Le ventre trop plein..
– Qui a lu, lira. Oui, mais…lira bien qui lira le dernier car un lien vaut mieux que deux tu liras ! s’exclama le premier !
– Les petits récits font les grands romans alors que point de nouvelles, bonnes nouvelles, répondit le deuxième.
– Mais chacun sait que plus il est de pages, plus on lit, surenchérit le troisième.
– Il faut se méfier de l’encre qui dort, rétorqua le quatrième, car tant va la plume à l’encre qu’à la fin elle se taille !
– Certes, certes, mais soyons optimistes, les bons contes font les bons amis quand on a trouvé poème pour prendre son pied…
Avec une pointe de pessimisme, le sixième pontifia : – Page qui roule n’amasse pas Goncourt. Et donc, rien de sert d’écrire, il faut parler à point, car c’est en lisant que l’on devient liseron.
– Oui mais, quand le point est tiret, il ne faut le suspendre !acheva le septième.
Le dernier apostropha la lune :
– Aux grands mots, les grands poètes…
Celle-ci lui répondit :
– Qui a lu reluira….
© Clémence
Qui fait une queue de poisson peut devenir sirène
Qui gobe une mouche ne peut plus se servir de ses pattes pour écrire
Qui enlève le pain de la bouche peut se faire mordre
Qui jette un œil peut devenir borgne
Qui a la langue qui fourche peut rentrer le foin
Une belle année 2011 pleine de lecture et d’inspiration à tous les amoureux des mots
………….
Qui colle aux basques peut se retrouver scotcher.
Qui perd son temps peut trouver l’éternité.
Qui rame pour l’aborder peut connaitre la galère.
Qui nage dans le bonheur peut se noyer dans une goutte d’eau.
Qui s’enivre de son doux parfum peut connaitre l’ivresse.
Qui boit ses paroles peut mourir de soif.
Qui fond devant ses yeux bleu peut rester de glace.
Qui se noie dans son regard peut sombrer.
Qui vole à son secours peut se briser les ailes.
Qui tombe dans ses bras peut se blesser.
Qui tue le temps peut vivre longtemps.
Qui boit la tasse peut s’enivrer
qui mord la poussière peut y laisser une dent
qui survole un livre peut partir à tire d’ailes
qui prend sa plume ne pourra peut être pas s’envoler
qui a décidé de tourner la page, peut avoir terminé son livre
qui lève un lièvre peut tirer à boulets rouges
qui prend les devants peut avoir du mal à assurer ses arrières
qui prend froid n’a pas pris garde
qui se prend la tête ne peut se prendre le chou
qui prend la mouche peut se retrouver avec un asticot
qui trie sur le volet ne peut être un sans abri
qui donne sa langue au chat, ne peut être un lèche botte
qui tire sur l’ambulance peut se retrouver à la santé (prison de)
qui tire les rois, peut être guillotiné
Geneviève T
Qui plonge dans un roman policier peut se retrouver aux assises.
Qui dissèque le corps d’un texte peut jeter un froid sur son contenu.
Qui corne les pages d’un livre peut lui donner un effet bœuf.
Qui lit peut aussi se retrouver sur des skis (Jean-Claude Killy, ancien skieur).