La littérature est-elle le socle des Arts ?
» Pourrait-on s’attendre à produire de bons films dans un environnement où la Littérature n’est pas suffisamment promue ; les hommes de Lettres encouragés, mis en avant, et même, pour les plus doués, célébrés par des distinctions et des hommages officiels et médiatiques ?
Reformulons la question autrement
La littérature n’est-elle pas le socle granitique des Arts dramatico-cinématographiques, et même, dans une certaine mesure, de la bonne musique ?
Exemples : Les grands classiques hollywoodiens ne sont-ils pas pour la plupart inspirés de romans à succès ? La mélodieuse musique de Cabrel ne tient-elle pas pour beaucoup du caractère poétique de ses textes ? Les textes de Tupac (oui, le gangsta-rappeur !) n’avaient-ils pas été étudiés dans certains lycées américains pour leur qualité littéraire ?
Et le traditionnel conteur africain, fût-il bon joueur de Mvet, pourrait-il tenir l’auditoire en haleine s’il n’a pas d’abord en lui de la verve littéraire à revendre ?
On pourrait se poser la question de moult autres façons, la réponse serait toujours plus ou moins celle-ci : Subventionner, sponsoriser des festivals, des spectacles de musique, de cinéma et même de comédie sans commencer par investir en amont dans la Littérature, la mère nourricière de tous ces arts, reviendrait tout simplement à mettre la charrue avant les bœufs, et l’on ne pourrait que s’attendre, à moyen ou à long terme, à des résultats conséquents »
Texte de Julie des Montagnes (Palabre intellectuelle)
publié avec son aimable autorisation
Je me permets d’ajouter à cette réflexion pertinente, qu’au départ de la littérature est l’écriture, socle de la plupart des arts.
Ecriture, rarement promue hors du système scolaire, et encore…
Thank you for sharing your opinion with me,
Dear Jane.
Cependant, lors même que la musique ne serait que son(s), il faudrait
encore pourvoir se la raconter soi-même « in petto » pour pouvoir en
ressentir les émotions. La preuve, dans le registre de la musique
classique, où la parole est pour ainsi dire quasi-absente, les
« chansons » portent quand même des titres à connotation littéraire
pensées par leurs auteurs, suggérant ainsi derrière leur œuvre un
appel aux facultés littéraires de ceux qui les écoutent comme le
sublime moyen pour appréhender toute la beauté de leur musique.
Parallèlement, lors même que le cinéma ne serait qu’enchaînement
d’images muettes sur un écran, il faudrait pouvoir nous les raconter
littérairement en nous-même pour qu’elles puissent avoir un sens, et
toucher notre moi émotionnel. En effet, comment pleurerait-on ou
jubilerait-on à la fin d’un film si notre âme ne s’est pas nourrie tout
au long du métrage comme on parcourt passionnément un bon roman ? Mais
encore, le script, le scénario, fussent-ils « écrits » aux fins d’un
film muet, ne sont-ils pas littéraires ?…
Regards.
Julie des Montagnes
Dear Mlle de Montagne,
You’re certainly right: but that’s why the experience of Cinema & Music
without literature’s ‘immediate’ presence can be still very rich and deep,
far beyond the movie/song itself perhaps – because it opens up to all the
layers of the soul, body and heart lying beneath/behind it.
All best,
Janne Teller
On peut laisser de côté, pour une fois, la sacro-sainte Wikipédia et feuilleter, par exemple, le Littré :
« Littérature : 1. Connaissance des belles lettres. 2. L’ensemble des productions littéraires d’une nation, d’un pays, d’une époque »
La production littéraire d’un pays peut en effet être le socle des Arts, mais l’expression artistique (musique, danse, par exemple) ne se base pas forcément sur des mots. Promouvoir la littérature va néanmoins dans le bon sens.
Promouvoir la littérature , oui, si … si elle se conçoit comme ci-dessous…
« La littérature se définit comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. »(Wikipédia)
Ce qui me semble essentiel, c’est d’abord la connaissance et la maîtrise de la langue.
Vu le développement de l’enfant… c’est la langue orale qui est première.L’approche écrite suivra de peu par la lecture faite à l’enfant puis l’apprentissage de la lecture.
Alain Bentolila a écrit un très beau livre sur ce sujet: « Le verbe contre la barbarie. »
Ne dit-on pas : écrire une partition ?
Musique écrite par Johnny Hallyday, par exemple ?
L’écriture me semble un socle plus évident à ces formes d’art cités.
La Littérature, pas forcément… l’écriture musicale, par exemple (je parle de composition et non des textes), ne se base pas à mon sens dessus.
Mozart et le jazz s’expriment sans lettres et racontent ou émeuvent tout autant.
Mais investir dans la littérature au moins autant que dans les festivals me semble un bon sens.
ça peut paraître une évidence, mais il est bon de le rappeler !
Pourquoi mettre une majuscule à Arts et pas à littérature ?
J’ai partagé votre article sur Facebook…
Bien cordialement
Sylviedam