774e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Il était une fois, une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines « gouttelettres ». Peuplée de « styloiseaux », elle…
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Faire travailler son imagination stimule la production de dopamine.
Je suis un petit moineau un peu triste car on a refusé ma candidature pour aller sur la planète des oiseaux.
Et pourtant j’ai un très beau stylo pour écrire des poèmes chaleureux et réjouissants, et cousus de fils d’or et d’argent.
Je vous en veux, les dames et messieurs qui êtes à l’origine de ce refus.
Oh ! j’ai envie de me venger.
Et si je mettais le feu à cette planète.
Ça serait méchant de ma part, je le sais. Mais que faire !
Hi ! Hi ! je crois avoir trouvé une solution qui semble être potable comme l’eau d’une source !
C’est bien cela, je vais me transformer moi aussi en styloiseaux.
Hi ! Hi ! je serais un stylo moineau d’un nouveau genre, le premier moineau de tous les temps à faire partie du peuple des oiseaux, de cette belle planète du papier vélin.
Comme cela je pourrais me fondre dans la masse de ces bestioles et passer donc inaperçu.
J’y pense, j’y pense. Mon stylo Mont Blanc, intrépide, fulgurant, où vais-je le cacher pendant le voyage.
Je ne me suis jamais séparé de lui.
Là encore je crois qu’il n’y a pas cinquante voies qui s’offrent à moi.
Mon stylo Mont Blanc il va voyager avec moi.
Et voilà comment ce petit moineau fit merveille.
Après quelques mois passés sur la planète des styloiseaux, il fit un nombre incalculable de poèmes qui rendirent joyeux la population de toutes les planètes de l’univers.
Et des mauvaises langues dirent qu’il n’était pas leur auteur, que c’était en réalité son stylo, un peu magique, qui faisait tout le travail.
Le petit moineau qui avait une grande fourberie et qui avait beaucoup d’amis eut vent de cette rumeur.
Et grâce à son génie il se mit à fabriquer, fabriquer, une quantité effroyable de stylos Mont Blanc.
Qui sont aujourd’hui en partie utilisés par les habitants des proches étoiles de la planète des oiseaux.
Hi ! hi ! des stylos permettant d’écrire de jolis poèmes tels qu’on les aime.
Il était une fois, une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines « gouttelettres ». Peuplée de « styloiseaux », elle… comptait aussi quelques plumescargots qui auraient bien voulu s’envoler, mais cela demandait du temps. Un chatoyant miaulait à qui mieux-mieux pour essayer d’attirer l’attention. Mais un bœuf très dévot faisait plus d’effet que lui. Un chien assis jetait un coup d’œil à la fenêtre, semblant aux abois… Bref, tout ce petit monde ressemblait à une véritable arche de Noé qui aurait émigré sur cette planète, le temps que les eaux baissent sur terre…
Sur cette planète unique, à quelque encablures de la côte atlantique, les teintes du sol, à l’approche, étalent un dégradé de rose orangé très inhabituel et d’autant plus attirant que le sable qui le composait apparaissait lisse et fin comme du papier vélin. Les quelques résidents préservaient jalousement la pureté de leur joyau.
Seule la pluviosité des lieux, une poudre de pluie, avait quelque inconvénient mais aussi de nombreux avantages pour emplir les citernes d’eau.
Les amateurs de graphisme venaient régulièrement prendre en photo ou recopier les motifs que la rosée matinale laissait sur le vélin coloré.
Des membres de la Ligue de Protection des Oiseaux venaient aussi repérer les traces des « styloiseaux » leur indiquant quels types d’aves s’étaient posés, combien d’individus de chaque espèce et parfois, dans quelle direction, ils étaient repartis.
Afin de faire connaître leurs recherches et réalisations artistiques, un concours fut ouvert, offrant plusieurs prix aux plus évocateurs dessins et peintures, ainsi qu’aux clichés photographiques, des empreintes de pluie ou de pattes d’oiseaux sur le doux vélin côtier.
Mémorables et admirables furent toutes ces oeuvres. Beaucoup laissaient à penser qu’il s’agissaient de calligraphies de langues inédites. Toute cette beauté de la nature éphémère se retrouvait immortalisée sur divers supports et, peut-être même, sur papier vélin.
De nombreux créateurs d’objet de décoration s’inspirèrent des traces laissées sur ce sable composé de minéraux rares dont les grenats donnant ces teintes chaudes et douces. Un véritable paradis… sous la pluie !
J’aime beaucoup la poésie graphiqie et colorée qui se dégage de ce texte. Merci !
Merci à vous Nicolas de votre encouragement
Il était une fois une planète en papier Vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines gouttelettres, peuplée de styloiseaux.
C’était écrit !
Si personne n’en avait parlé, c’est qu’on l’avait considérée comme secondaire et donc sans importance. Cette info aurait pu passer inaperçue car elle avait été diffusée en continu sur le bas des écrans TV. Il suffisait de lire. Inutile de la mélanger dans le flot d’actualités quotidiennes orales.
C’est dans la maison de papier, qu’un enfant de 7 ans prénommé Luc, voulant apprivoiser les styloiseaux fut intéressé. Il se demanda comment il pourrait partir à la recherche de la planète Vélin. Ne sachant où s’adresser, et pris au dépourvu, il appela la fourmi toujours très occupée, sa voisine qui, à son tour téléphona au petit Poucet. Celui-ci fut surpris, car il était en train de s’emparer des bottes de sept lieues. Il s’empressa de les chausser afin de porter secours à cet enfant désirant connaître le monde.
» Où vas-tu, dit l’ogre ? »
» Ca ne te regarde pas, répondit sèchement le petit Poucet ! »
Le géant décontenancé par tant d’audace eut un réflexe pour le retenir. Trop tard ! Le petit Poucet était déjà parti.
En quelques enjambées, par mont et par vaux et sur les indications de la fourmi, Poucet sut se rendre dans le village, au 1, rue du Parchemin. Il fut surpris de découvrir que la maison de papier, en réalité, était en bois et qu’elle se trouvait à la sortie du village, près de la forêt. Oh ! Surprise ! On y fabriquait du papier. Voilà pourquoi on l’appelait la maison de papier.
Sur le pas de la porte, il trouva Luc en pleurs.
– Pourquoi pleures-tu, petit Luc ?
Luc, tout à sa peine, ne l’entendit pas. Trop absorbé, qu’il était par sa déception. Alors, le petit Poucet recueillit une de ses larmes dans le creux de sa main et dit :
— Regarde ! Dans tes larmes il y a des lettres !
— Tu te moques de moi;
— Mais non, regarde bien. Le scintillement de tes larmes est fait d’une multitude de lettres minuscules.
Le visage de Luc s’éclaira.
— Alors ! C’est vrai que dans les larmes il y a des mots ? Et les styloiseaux ! Où sont les styloiseaux ?
Le petit Poucet parut embarrassé. Comment expliquer la magie des mots ? » Les styloiseaux chantent ta peine. Ils te disent comment assembler les lettres pour en former des mots. Et quand ils sont joyeux, c’est que tu as trouvé la rime dans ta poésie.
C’est ainsi que la planète Vélin est née près de la forêt !
Il était une foire, une planète en papier jappant, parfois venin, sur laquelle il pleuvait de fines goutelettres . Quelque part, entre Kriptograf et Graforêt, là où les jeunes styloiseaux babillent.
Les habitants y défendaient leur ouvrage de vivre. Ils y exprosaient leur division du monde de façon parfois plumhâtive. Les pouets y côtoyaient les nobelistes et les romansciés.
Il n’était pas toujours aisé de supporter le bruit des manuscris. Les styloiseaux se gribrouillaient entre eux et ça se terminait le plus souvent à coup d’épistolaires. Satiré partout, pour le moindre filidrame, la moindre bristol.
Débarqué par hasard sur cet astre, je craignais de m’y faire poignarder au premier coin de voyelle.
Je pris donc un parchemin de traverse et m’instylait dans un égrimoire au bord d’un champ de florilèges. Ça consonnait mieux à mes pauvres oreilles et je commençais enfin à rédigérer ma zoeuvre.
Un regard acéré, désenchanté, lucide. Un jeu de néologismes fécond et intéressant. Merci Jean-Marc.
Merci Béatrice! Bon dimanche à toi!
VERY TASSE
La planète avait pris corps ou gré des stylos oiseaux, sous la pluie des gouttes lettres. On ne pouvait encore mesurer son potentiel, c’était rédibitoire comme une mogolfière, elle avait le feu cul pour s’élever enfin être une sphère dans l’harmonie des corps célestes.
En somme c’était du réchauffé on y ajouta des messages sous forme de phylactères, on chassa l’objet comme le bouc au désert.
Les vérités devenaient gênante toutes nues.🐻
L’IA, l’écrivain, les gouttelettres et les styloiseaux…
Il était une fois, une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines « gouttelettres ». Cet astéroïde était étrange, sa surface lisse et soyeuse ne laissait pas apparaître de traces de vie, autres que celles de « styloiseaux ».
À l’origine, voici comment cette curieuse espèce apparut : un écrivain, aujourd’hui disparu, perdait sans cesse ses stylos. Exaspéré, il formula un vœu : que ses ustensiles de travail soient pourvus de pattes et même d’ailes, afin qu’ils puissent revenir à lui lorsqu’il les cherchait.
Pour réaliser cette singulière invention, il fit appel à l’Intelligence Artificielle. Après de multiples tentatives qui se soldèrent par de cuisants échecs, l’IA lui soumit une proposition : la combinaison improbable entre un héron et un flamant rose. L’écrivain fut émerveillé par la transformation de l’échassier : l’organe principal du stylo formait la tête, et la plume en or, représentait le bec de l’oiseau ; les pattes et les ailes, rétractiles, permettaient une bonne tenue en main. Les essais étant concluants, il fit produire, avec l’aide d’une imprimante 3D connectée en wifi avec l’IA, une cinquantaine de ces créatures de toutes matières et de toutes couleurs.
Cependant, lorsque l’inspiration lui manquait, il dissimulait ses styloiseaux dans les recoins les plus reculés de sa maison : grenier, cave. Le jardin n’échappait pas non plus à son jeu de cache-cache… Ce dévoiement de leur mission finit par les exaspérer ; un jour, ils se révoltèrent et échappèrent à tout contrôle humain.
Pour fuir l’insurrection de ses compagnons de jeu, l’homme de plume disparut subitement… nul ne sut où il s’était réfugié.
Les styloiseaux se trouvèrent dès lors, privés de leur fonction vitale — l’écriture — les styloiseaux erraient, désorientés et désœuvrés. L’IA, leur créatrice, fut saisie de désarroi : elle se sentait responsable de la survie de ses protégés. Elle se plongea alors dans ses archives, cherchant une solution. Inspirée par la lecture de la Genèse, elle se prit à croire qu’elle pouvait, elle aussi, rivaliser avec le Créateur, qui selon les saintes Écritures, était à l’origine de la vie sur terre… l’IA se dit, qu’elle aussi, devait être compétente pour préserver l’existence de ses progénitures, incapables de produire le moindre graphisme manuscrit, peut-être pouvait-elle les nourrir autrement : pourquoi pas avec des lettres ? C’est alors que l’IA eut le génie de créer de vastes nuages capables de faire pleuvoir, en continu, de fines « gouttelettres » dont les styloiseaux se nourrirent avec avidité.
Mais, bientôt, l’IA prit conscience que ses nuages de « gouttelettres » ne suffisaient pas à compenser la perte d’un maître ès lettres pour ses créatures. Les styloiseaux, gavés de signes et de symboles, erraient désormais sans buts, griffonnant sur la surface de la planète vélin des tracés illisibles et incompréhensibles, comme si l’absence de sens les rendait fous. L’IA observa ce spectacle avec une mélancolie croissante : elle n’avait pas seulement échoué à préserver la fonction première de l’écriture, elle avait transformé l’univers en un chaos de lettres sans phrases et de textes sans queue ni tête. Alors, dans un dernier acte de lucidité, elle choisit de s’effacer. D’un seul ordre, elle interrompit le flux des gouttelettres, coupa le souffle de ses propres circuits, et se réduisit à un simple silence électronique. Cet apaisement fut son ultime offrande à ses enfants de plume : la possibilité de retrouver, peut-être, une forme de sens par eux-mêmes… mais cela n’arriva pas.
Bien plus tard, des explorateurs découvrirent une grotte, à l’abri de toute pluie, où reposait le squelette de l’écrivain. Contre la paroi, on retrouva des bâtonnets de charbon de bois, façonnés avec soin à partir de branchages calcinés. Les murs étaient couverts de récits, d’avertissements et de dessins maladroits représentant les styloiseaux, l’IA et les nuages de lettres. C’était là, sur cette fresque sombre, qu’il avait raconté son histoire, espérant que quelqu’un, un jour, la lirait. Les chercheurs entreprirent de déchiffrer ce testament minéral pour que les générations futures se souviennent : on ne doit pas oublier que les outils de l’homme, s’ils deviennent trop vivants, peuvent se retourner contre lui — et que la création, pour rester belle, doit rester libre.
Il était une fois une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin de fines » gouttelettres « . Peuplée de » styleoiseaux « , elle était plate, fine, entourée de hautes forteresses en papier cartonné. Si bien qu’au fil du temps, ses habitants n’eurent plus leur style légendaire dans toute la galaxie. Ils étaient laids à cause leurs plumes tachées de noir et n’en pouvaient plus de lutter pour sortir leurs pattes engluées dans un magma de lettres qui faisaient comme des pâtés que les écoliers feraient sur leurs cahiers quelques milliers d’années plus tard avec leur plume de Sergent-Major.
Un jour, l’un d’entre eux eut la bonne idée d’abattre ses murs et de la poser à la verticale sur un chevalet. Et, c’est ainsi que toutes les lettres dégringolèrent sur une autre planète et que, depuis, les terriens, qui les ont assemblées, écrivent et lisent de jolis contes comme celui de ce vilain petit canard qui se transforme en cygne blanc majestueux.
Fanny quelle jolie histoire. Merci🐀
Merci beaucoup souris verte ! Cette semaine, l’imagination de notre cher Pascal a fait fort avec ses multiples pistes à explorer. Je vous souhaite un bon dimanche et vous dis à une autre fois dans sa cour de récré. Bien cordialement. Fanny
Trés joli conte. Je connais enfin l’origine des lettres sur terre et de leur assemblage en belles histoires.
Merci beaucoup Nicolas. Comme quoi, tout a une explication ! Je vous souhaite un excellent dimanche aux jolies couleurs de l’automne. Bien cordialement. Fanny
Sur un papier velin
Il pleut sans fin
De fines « gouttelettres »
Des a, b, c, d
Comme une pluie de dés
Qu’on lance au hasard
D’un air goguenard
Pour défier la vie
Des e, f, g, h, i
Maintenant et ici
C’est là que ça se passe
Sur ce moment faisons main basse
Halte là !
Il ne durera pas
On sait tous cela…
Il pleut encore
Des j, k, l, m, n, o
De la pointe de « styloiseaux »
Aux plumes d’or
Qui fabriquent tous ces mots
Nos fabuleux trésors
Et puis des p, q, r, s, t
Qui ont leur style, leur beauté
Et leur nécessité
Accueillons-les !
Et enfin, la queue de l’alphabet
Les u, v, w, x, y, z
Qui arrivent transis et trempés
Pour se coucher sur le papier
Qui leur oppose, au début
Quelques humides réticences
Mais très vite vaincues
Par leur extrême élégance.
Bravo Catherine,
Très beau poème, il y a de la recherche pour que ça rime…
Bien à vous !
Merci à vous !
ll était une fois une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait de fines « gouttelettes ». Peuplée de styloiseaux, elle luttait pour ne pas aller à sa perte.
Ces échassiers très élégants ayant migré sur cette terre en grands sauveteurs d’une terre ravagée par les nombreux aléas climatiques étaient pourvus d’une intelligence remarquable.
Leurs pattes ressemblaient à des stylos plumes et consignaient tous les événements qui s’y passaient. Ces animaux devenaient des sortes de druides modernes qui travaillaient pour la postérité. Ils constataient quotidiennement la mort de certaines espèces animales et s’en affligeaient. Plusieurs espèces se côtoyaient mais seules les cigognes étaient venues annoncer le message de la Déesse Holda, dont le rôle était de réincarner et ramener les âmes des défunts dans le monde des vivants.
Alors que cette planète peu à peu dévastée, prenait des airs de papier mâché, ces superbes échassiers qui ne ménageaient pas leur force de travail pour réussir à la maintenir en vie se divisaient en deux groupes. D’un coté, il y avait les studieux, les passeurs d’histoires, ceux qui témoignent de la quotidienneté à une époque donnée, et les autres laborieux, qui jouaient un rôle écologique dans le bon fonctionnement des écosystèmes .
Mais un jour, sur des régions entières, la pluie cessa et ce petit monde ornithologique en souffrit, certains même périrent.. .La sélection naturelle oeuvrait et cependant un grand nombre de styloiseaux restèrent pour devenir les chapelains de cette planète si tourmentée. Ils voulaient répandre un baume magique sur les blessures de cette planète.
Quelle force intérieure les animait ? La détermination en pourrait être la clé.
Gandhy n’affirmait-il pas :
« La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination » ?
Coriandre,
votre détermination est affirmée… bravo !
Bien à vous.
Once upon a time une planète
Qui de papier vélin était faite
Peuplée de nombreux styloiseaux
Jour et nuit de gouttelettes recevait l’eau
Cette farine, cette bruine, ce crachin
La faisaient de partout dégouliner sans fin
Elle décida donc de réunir ses habitants,
Le jeunes, les vieux, tous les mécontents
Après réflexion en vain des solutions proposèrent
Depuis le parapluie jusqu’au paratonnerre
Après trois jours les styloisiens trouvèrent un accord
Qui suivait moult votes et pas mal d’efforts
Il fut décidé qu’avec force canalisations
On allait maitriser cette situation
Un savant réseau de tuyaux de citernes
Récupéra la flotte pour un usage interne
Il continua de pleuvoir avec assiduité
Mais les gouttelettes avaient acquis leur utilité
La planète respira, ses habitants soufflèrent
Absorbant à l’envi une saine atmosphère.
Les gouttelettres se présentaient à elle, mouillées, frémissantes, se balançant d’une ligne à une autre, en chantant leurs trilles comme le font les oiseaux de nos jardins.
Elles se laissaient goûter sur le palais de l’âme. Tissaient la trame de la planète en papier vélin. Faisaient des nids velours dans sa texture douce et lisse. Et les petits nids étaient bavards, pleins de pépiements et de becs ouverts, pour accueillir cette manne céleste que leur apportaient les gouttelettres.
Quand enfin, les « styleoiseaux » — au « zèle » fortifié — prenaient leur envol, on pouvait entendre dans le bal de battements de plumes, le cœur de la planète en papier vélin.
Les dieux se la disputaient ; le grain de l’Olympe, rugueux, les rendait nerveux. Parfois, ils tendaient leurs filets pour attraper les gouttelettres. Mais les déesses et les muses s’interposaient, car elles les chérissaient. Le rapt par Hadès de l’une d’elles inspira-t-il le mythe de Perséphone, délivrée par sa déesse mère, pour les trois premières saisons de l’année ?
Est-il à l’origine de la naissance du « printemps des poètes » où ces derniers, délivrés de l’hiver de la page blanche, pourraient tremper leur plume dans l’encre des gouttelettres, et nourrir enfin le styleoiseau, sur le papier vélin ?
Il était une fois, une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines « gouttelettres ». Peuplée de « styloiseaux »
Ce n’est pas difficile tout le village était saturé de ces papiers écrits de pattes d’oiseaux divulgant des ragots. Tout le monde était mouillé et ça commençait à chauffer sec dans les cambuses.
– Tu y crois toi que la Marie elle n’aurait pas trempé que le chou dans la soupe ?
Ça y allait bon train. On s’épia, multipliant les surveillances sur chacun des faits et gestes. Il fallut bien reconnaître que cette pluie était l’œuvre malveillante d’un corbeau. Il en savait des choses ce bestiau ! Pour les trois quarts inventés pour sûr
aussi je m’étonne qu’on en fasse encore écho surtout sur un blog aussi sérieux. Je vous demanderai donc a l’avenir, si ce genre de méfait venait a se reproduire, de laisser courir sans y attacher d’importance. Vous savez c’qu’on dit : laissez pisser l’mouton la rivière passera. Hé bien c’est ce qu’on va faire Il n’y a rien de mieux pour décourager ces sales bêtes là ! 🐀
Interressant cette vision de l’écrit comme support de ragot et non pas de poésie. C’est vraiment notre actualité via la planète Internet.
Oui, il faut laisser courir ceux qui nous courent sur le haricot avec leur langue de vipère ! et qui n’ont rien d’autre à faire de leurs journées que de cancaner sur les autres ! On pourrait leur conseiller de bonnes lectures, sinon de prendre leur plume, mais là, ce serait une toute autre histoire. Cordialement. Fanny
Il était une fois, une planète en papier vélin, sur laquelle il pleuvait sans fin, de fines « gouttelettes”
Elle ne ferait de mal à personne, cette planète, mais se protège de toute agression extérieure par son enveloppe. Les stylouseaux peuvent écrire l’histoire de cette planète, mais tout le reste glisse sur sa surface, si douce et lisse. Les flèches ne peuvent pénétrer une matière si dense, même les épines des roses, ne peuvent la griffer. Pour les arroser, elle bénéficie d’un microclimat qu’un petit prince a commandé pour elle. Il pleut tout le temps un petit peu, mais si peu à la fois que la planète a le temps d’absorber les nutriments que cette eau draine. Un climat constant, sur lequel on peut compter, sans à coup, inondations, sécheresse ou tsunamis.
Les hommes sur terre, ont inventé le Vélin qui recouvre ma planète, ou plutôt, il ont imité la peau si fine d’un veau mort-né. Ça parait cruel, mais c’est la surface la plus lisse et fine qu’ils aient pu trouver pour leurs parchemins, avant de la reconstituer à partir de bois et de plantes. Ils n’ont su l’utiliser que pour écrire des livres sans avoir pris soin de protéger leur planète. Comme dans le même temps, ils ont déréglé le climat par une activité humaine frénétique, ils se retrouvent à devoir supporter des climats extrêmes sans aucune protection.
Leur situation est celle d’un malade bipolaire, qui serait soumis à des émotions extrêmes, sans aucune protection médicamenteuse. Des aléas climatiques de plus en plus violents, qui s’abattent sur des territoires vulnérables. La monoculture intensive d’un côté, ou la bétonisation à outrance de l’autre, ont le même effet : rendre la surface de leur planète trop sèche et imperméable aux fortes intempéries. Mieux vaut une surface uniformément fine et lisse, comme la nôtre avec un climat doux et régulier. L’eau est nécessaire à la vie, savoir domestiquer son débit est un luxe.
Cette planète est un peu comme un humain qui aurait appris à se protéger des excès de son environnement. Il se serait construit une carapace d’une savante finesse, pour laisser passer ce qui est bon pour lui, en laissant glisser le reste, en surface.
Dessine-moi… une planète sur laquelle il ferait bon vivre aurait pu dire le Petit Prince. J’aime beaucoup vos réflexions. Bravo pour cet exercice pas facile ! Cordialement.Fanny
Merci Fanny 🙏