758e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat


Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
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Un sourire hésitait devant sa belle panoplie. Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ? Surtout lorsqu’il s’agit d’une simple promenade pour s’aérer l’esprit…
Pour trancher, j’avais emporté ma boîte à sourires sous le bras. Et, face au miroir de la salle de bains, je m’apprêtais à faire mon choix. C’était une vieille boîte en fer, celle des sablés bretons que ma grand-mère me servait avec le thé, les jours de pluie. Aujourd’hui, elle me servait de vestiaire à grimaces : un capharnaüm de rictus, d’éclats, de retroussements discrets, entassés là sans logique, sans ordre ni méthode. Je fouillais dans ce bric-à-brac affectif en me demandant si je devais opter pour un sourire poli, un sincère, un narquois… Celui qui apaise ou celui qui défie ?
Comme un acteur vérifie la raideur de son costume avant d’entrer en scène, j’appliquais sur mon visage quelques modèles, les uns après les autres. Chacun semblait porter une voix, un souvenir, une promesse différente. Un instant, je songeai à les ranger par catégorie — sourires d’usage, sourires d’urgence, sourires pour les lendemains de pluie… Mais l’ampleur de la tâche me découragea aussitôt.
Je testai d’abord le sourire ironique. Ah, le sarcasme… Toute une façon de dire sans dire, de tordre les mots pour les faire sonner autrement. Trop tranchant. Trop lassé. Je le lançai par-dessus mon épaule.
Puis vint le sourire timide. De face ou de biais, il me donnait l’air à la fois juvénile, secret, joueur. Mais aussi un peu trop… aguicheur ? Non. Oust. Au suivant.
Le sourire nostalgique me surprit par sa douceur voilée. Il avait le goût d’un souvenir dont j’aurais perdu la clé. Il me serrait un peu le cœur — mais pourquoi ? Je ne voulais pas sortir le cœur noué. Je le reposai.
Puis le sourire amer. Sans plaisir, sans chaleur. Une grimace plus qu’un sourire. Il me rappelait ces pensées que l’on mâche et remâche sans jamais les digérer. À mes pieds, lui aussi.
Ah, voilà le sourire amoureux. Statistiquement, le plus communicatif, dit-on. Mais avec qui le partager ? Voilà des lustres que je suis seul. L’idée même d’échanger un sourire franc avec une inconnue me semblait absurde. Quant à une amie… Cela supposerait un bouleversement, un glissement, un regard qui s’attarde trop longtemps. Ce genre d’étincelle qu’on n’allume pas impunément. Et si, en retour, elle me souriait chaque fois que nos yeux se croisaient ? Si ses pupilles dilatées trahissaient une émotion nouvelle ? Non… non. C’est trop. Je reposai ce sourire-là avec précaution, comme on referme un tiroir un peu trop chargé.
Curieusement, juste après, ma main tira le sourire sadique, débordant notamment de jalousie, il est aussi malveillant et comprend diverses sous-catégories, comme pour exprimer la satisfaction ou le plaisir que l’on tire du malaise d’une autre personne. C’est un sourire fixe, troublant, qui force les traits du visage à se tendre. Par dégoût, je le jetai à terre.
Le suivant n’était pas mieux, dans mes mains tremblantes, je tenais le sourire méprisant, qui n’avait rien à voir avec ma façon d’être, parce que je n’ai pas le fond méchant, même en cachette…
Découragé, j’extirpai une suite de sourires qui ne retenait pas mes faveurs, le sourire simulé, pour cacher une émotion de faiblesse, le sourire professionnel, qui certes, inspire la confiance. En l’appliquant sur son visage, on démontre que l’on est capable d’accomplir ce qui nous est demandé. Le sourire préoccupé, qui convient parfaitement à une situation, réellement, embarrassante. Le sourire rictus de politesse, celui qu’on va échanger avec une personne que l’on connaît ou pas sans engager de conversation. Le sourire gêné, qui peut accompagner une situation délicate, une mauvaise blague, il peut accompagner le sentiment de honte.
Cela faisait maintenant plus de deux heures que je fouillais dans la vieille boîte de sablés, sans rien dénicher qui puisse convenir… même pas le sourire soulagé, qui aurait pu me faire bondir de joie en criant : « Oups, je l’ai échappé belle, en voilà un qui fera bien l’affaire… mais, non ! rien de semblable…
De colère et de désespoir, je jetai en l’air tout un lot de sourires ; le pincé, le diplomatique, l’extatique, le caricatural, le ravi, le chaleureux, le méditatif, le niais, l’endurant et curieusement j’arrivai à l’épuisé et à l’excédé… Je restai là, devant le miroir, la boîte entrouverte sur mes genoux, envahi d’un étrange vertige.
Il ne me restait qu’un sourire ordinaire, un sourire sans nom. Ni trop ni trop peu. Un sourire de rien. Peut-être, celui-là ferait l’affaire. Je le glissai sur mes lèvres. Et sortis, enfin…
Dehors, la lumière me parut trop blanche, trop honnête. Je sentis le sourire sans nom glisser un peu sur le côté, comme une étiquette mal collée. Peut-être n’était-il pas fait pour durer, ou peut-être était-ce moi qui ne savais plus le porter ?
Les passants défilaient sans m’accorder un regard, chacun arborant un sourire bien à lui. J’en reconnus certains — le contenté de peu, le satisfait, mais pas trop, le je me suis habitué à vivre. D’autres me laissèrent perplexe : un sourire en parenthèses, discret, comme des guillemets au coin des lèvres ; un autre, tout en biais, qui semblait cacher une énigme ou une trahison douce.
Un instant, j’eus envie de faire demi-tour. De tout remballer. D’abandonner cette mascarade dans la boîte à sablés, au fond d’un placard, entre les torchons et les souvenirs usés. Mais quelque chose me retint. Une pensée peut-être : et si ce sourire banal, ce presque rien, était en fait le plus sincère ? Pas celui que l’on exhibe, ni celui que l’on subit, mais un entre-deux. Un sourire qui ne prétend à rien. Qui ne cache pas, ne triche pas, ne cherche ni approbation, ni pitié.
Je marchai un peu. Le monde m’acceptait ainsi. Ou faisait semblant. Au coin d’une rue, une vieille femme me sourit. Un sourire usé, mais vaste, profond comme une ride heureuse. Je lui répondis. Instinctivement. Et, pour la première fois depuis longtemps, je sentis quelque chose se détendre en moi. Pas sur le visage. Plus bas. Dans le silence.
Je n’avais peut-être pas trouvé le sourire. Mais j’avais, ce jour-là, désappris à en choisir un.
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
Il est arrivé ce matin par la Poste le beau sourire que j’attendais.
Je l’ai voulu un peu bizarre, un peu tranchant et aussi rasoir.
Oui je vais l’amener avec moi. On ne sait jamais.
Je pars dans le temps, plus exactement dans le passé.
J’ai comme l’impression d’être un peu fou, de vous raconter cela.
Je voudrais aller voir des scènes de la révolution française, celle de 1789, et également des événements d’autres périodes.
Et donc j’ai demandé à maître Sourire de me procurer ce type de sourire dont je pense avoir besoin pour aller gambader dans l’histoire.
Car il peut y avoir des risques.
Paraît-il qu’à l’époque de la France révolutionnaire, à Paris et aussi ailleurs, les têtes des personnes elles tombaient assez facilement de leur support.
Et moi et moi qui suis du 21 ème siècle je n’ai pas envie de laisser mes plumes ou ma peau, dans cette révolution.
Alors s’il m’arrivait malheur, si nom de dieu je me retrouve nez à nez avec mon éventuel bourreau, prêt à me trancher la seule et unique tête que j’ai.
À cette occasion je souhaite avoir un sourire qui décapite, tranche et qui dynamite.
De cette manière je pourrais je l’espère m’en sortir, et au lieu d’avoir ma tête de perdue, je préfère que ça soit la sienne qui vole en éclat.
Vite vite je vais essayer ce sourire reçu par la Poste, qui est tranchant, rasoir et, et …
Ah ! oui et aussi bizarre !
Il avait prestement remis sa chemise à sa place, dans son pantalon…
Quelle idée avait bien pu passer dans ses fibres pour qu’elle s’octroie une petite balade au grand air ?
Il avait un air penaud qui contrastait avec ses tempes argentées et son costume bien coupé.
Elle, elle était spectatrice de ce charmant spectacle. Elle sentait l’hésitation du sourire qui voulait s’afficher sur son visage. Lequel choisir en pareil cas dans sa belle panoplie ?
Narquois ? Non, la situation n’inspirait pas la moquerie.
Amusé ? Trop facile, pas assez subtil.
Ravi ? Ce serait trop ingrat.
Méprisant ? Trop méchant.
Tendre ? Oui, c’est cela ; un sourire tendre à l’enfant qu’elle devine dans ce corps d’adulte, embarrassé d’être surpris « débraillé ».
Un sourire tendre auquel il a répondu par un franc sourire de connivence.
Détendu par cette échappée belle de pan de chemise, il sentit tout a coup qu’une une belle journée l’attendait.
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ? Était-ce un sourire de circonstance ? Il était circonspect… Un sourire de connivence ? Mais avec qui ?
Oui, quel sourire choisir ? La question le laissait tout drôle… Il faut toujours sourire aux autres, à la vie, à soi-même… Même les tristes sires ont le droit de sourire, si tenté qu’ils le veuillent. Parce qu’ils ne sourient pas, ils n’auront pas le droit à leur part du fromage…
Bonjour, l’ami.
Souris ! Jusqu’aux oreilles !
Ris ! Plus fort ! A pleines dents !
Crie ! Crie ! Crie !
Que tes cris s’envolent au-delà des montagnes.
Souris !
Chante ! Cette ballade que tu aimes tant !
Saute ! Plus haut ! Plus vite !
Bondis ! Rebondis ! Trempoline !
Souris !
Danse !
Contredanse !
Valse ! Contre lui !
Tout contre lui !
Valsez ! Tourbillonnez !
Tellement vite que la Terre va cesser de tourner !
Joie ! Allégresse !
Essoufflé ?
La nuit a été longue.
Ralentis !
Ris !
Souris !
Fantastique !
A demain, l’ami…
Sourire s’apprêtait, dans sa garde robe, en vue d’une soirée. Il ne savait quel parti prendre : le convenu ou le charmeur…
Il se regarda dans la glace et se trouva penaud, las, ridé ! Oui, les lèvres sur lesquelles il s’affichait n’étaient plus de la première fraîcheur malgré les crèmes et baumes de toutes marques minutieusement appliqués.
Il réfléchit : un sourire, c’est un sous rire, un rire en dessous donc. Et pourquoi pas enlever ce sous et rire franchement ?
Il réfléchit encore :
A gorge déployée, c’est bruyant et un tantinet vulgaire. On verra…
Pince sans rire, c’est tout un savoir-faire, ça peut marcher
Eclater de rire, quel bonheur, je le retiens
Rira bien qui rira le dernier, un peu moraliste,
Sous cape, c’est démodé
Pouffer, j’aime bien (je pense à Guy Bedos dans un de ses ironiques sketches), à ne pas négliger
Mourir de rire : oh ! Puisqu’il faut bien mourir de quelle chose !..
Rire dans sa barbe, rire au nez, aux larmes, Sourire, devenu Rire, se voyait encore suspendu entre deux accoutrements, ne sachant lequel choisir. Rire ou sourire, il faut choisir.
Il revint à sa nature de Sourire, fourragea dans sa collection, fit virevolter les cintres pourtant bien alignés des narquois, doucereux, timides, tristes, obséquieux, sardonique, émus, tremblotants,
Chère Avoires,
Bravo pour la forme satirique de ce texte, tu as l’art de jongler avec les différentes manières de rire et de sourire… tout à fait dans le style de Raymond Devos…
Il était doté d’une belle garde robes. Ses sourires étaient bien alignés sur des porte-manteaux. Lavés et repassés. Il les collectionnait depuis son enfance. Dès ses 4 mois, il avait découvert par hasard le sourire aux anges. Ses parents s’émerveillaient. Alors, pour leur faire plaisir, il continuait à sourire un peu niaisement. Puis, vite il sourie pour remercier. Puis, il fabriqua le sourire narquois pour les vieilles qui se penchaient sur son berceau.
Il apprit vite que le sourire est un outil remarquable, une arme redoutable. Personne ou presque ne résiste à un sourire.
Si tu souris, c’est magique, l’autre sourit. C’est contagieux.
Sourire moqueur, enjôleur, il était devenu virtuose.
Il souriait même avec les yeux. Yeux pétillants, yeux amoureux.
Aujourd’hui, c’était un jour exceptionnel.
Il avait été sélectionné pour le concours international du plus beau sourire.
Pour un beau sourire, de belles dents blanches pas trop. des lèvres pulpeuses. Un menton fier mais pas arrogant. Soigner le tour des yeux. Ouvrir son âme. tout le visage doit sourire. Le truc, c’est un sourire naturel ! Et ça, il savait. Il avait acquis une mémoire sensitive. Il se remémorait un moment de sa vie, heureux et le sourire idéal éclaboussait son entourage, comme un soleil levant sur l’océan.
Le podium était là à portée de bouche.
Il s’avança vers le jury. ferma une seconde les yeux et grimaça atrocement. Un corbeau avait traversé la scène et lui avait envoyé du plus profond de sa mémoire, le souvenir de la pie qui avait tué son chaton, le jour de ses 3 ans.
La pie lui avait volé le 1er prix du sourire.
Marius possède toute une panoplie de sourires comme d’autres ont des collections de cravates, ou d’escarpins. Il en avait pour les jours de pluie, les jours de réunionïte aigüe, les jours de ses parties de poker. Du sarcastique au sincère en passant par le carnassier, le bienveillant, le narquois, le stoïque, le fatigué. Mais aujourd’hui, c’est dimanche, jour de repas chez la doyenne de la famille qui fête ses 90 ans. Devant son dressing-sourire, il hésite. Il les connaît tous ces rictus. Lequel choisir. Soudain, l’idée lui vient : Rien que pour faire bisquer Georgette, la garde chiourme de la doyenne, prête à bondir au moindre écart de ton, j’ai bien envie de ne pas m’habiller du sourire des faux-semblant, celui qui dit : « Je vous hais, mais poliment ».
Tout à coup, sans crier gare, saute sur ses lèvres boudinées, un sourire…enfin un ricanement inconnu. Cet olibrius murmure à l’oreille de Marius : « Tu ne me choisis jamais, tu veux de la nouveauté ? Prépare-toi ça va être intemporel ! »
Arrivé chez la vieille. Georgette me regarde comme si je venais de sortir d’un cercueil.
— « Marius, ce sourire… Tu as l’air possédé. »
Elle n’a aucune idée à quel point elle a raison.
Le repas commence comme d’habitude. Petits fours, silences agressifs, et commentaires passifs.
Puis mon sourire a ouvert la bouche.
— « Ce foie gras est délicieux, presque aussi bon que celui que Tante Simone servait à son amant, monsieur le facteur, pendant que son mari réparait la gouttière. »
Silence glacial. Verres suspendus. Fourchettes figées à mi-hauteur.
Marius, lui, ne contrôle plus rien. Il rit à l’intérieur, panique un peu aussi. Mais le sourire s’étale dominateur et incontrôlable. Et plus il sourit, plus les secrets suintent comme une nappe mal étanche.
— « Qui a donné du laxatif à mamie pendant la communion de Louis ? »
— « Qui couche avec le beau-fils de Martine depuis le barbecue de juin ? »
— « Ce vin est excellent, surtout pour faire oublier à oncle Henri qu’il a eu un autre fils en 1987. »
— « Ah, et toi, Georgette… Cette robe te va à ravir. Dommage qu’elle appartienne à ta défunte sœur. »
Si bien, lorsque la doyenne renverse son verre de vin sur la nappe, ce n’est pas l’alcool qui tâche : c’est la vérité.
À la fin du repas, il ne reste que les couverts en croix, les regards torves, et Georgette, tremblante, qui murmure :
— Ce n’était pas un sourire… C’était un attentat.
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie. Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
C’était un matin pluvieux, de ceux à ne pas mettre un sourire dehors. La pluie était drue et les gouttes étaient si grosses qu’elles tombaient au sol en formant des cercles concentriques qui allaient s’élargissant avant de se transformer en flaques.
La fenêtre de la salle de bain n’était pas épargnée. À l’abri, j’observais pensivement les escadrons kamikazes qui tentaient de prendre d’assaut le mince vitrage et échouaient lamentablement à la tâche. Tous se cognaient avec force avant de glisser vers l’oubli et d’être emportés par la gouttière.
Un éclair zébra le ciel et me tira de ma rêverie. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas être en retard, mais la perspective de me préparer me plongea dans un abîme de réflexion. Quelle tenue adopter pour un jour pareil ? Oh, je savais bien qu’on ne me prêterait pas vraiment attention. J’étais un sourire qui passait en général inaperçu au milieu des autres. Pourtant, j’avais mes subtilités et selon les jours, les occasions, voire ma seule humeur, je n’étais jamais tout à fait le même.
Chaque matin, j’observais le ciel avant d’ouvrir le premier tiroir de la commode pour y choisir ma tenue du jour. Tous les sourires y étaient alignés et pouvaient couvrir toute la palette des sentiments et des émotions.
J’ouvris donc le tiroir dans lequel s’alignaient les tenues à ma disposition, du sourire béat à celui de circonstance. Dans un coin, le sourire jusqu’aux oreilles me faisait de l’œil. « Non, pas aujourd’hui », murmurai-je pour moi seul. Aujourd’hui, il me fallait un sourire qui ne soit ni forcé ni crispé, un sourire pas trop en coin ; en bref, un sourire de circonstance.
Lors des répétitions, responsabilité oblige, j’avais opté pour la bienveillance et un sourire chaleureux et protecteur m’avait accompagné pendant toutes ces semaines de travail acharné – même si, je dois l’avouer, je l’avais une ou deux fois remplacé par un sourire crispé par l’inquiétude. Mais ce soir, c’était différent, il me fallait quelque chose de solennel. Pourtant, j’étais confiant, ils étaient prêts, la représentation serait un succès. Mais je n’arrivais pas à me décider. Je partis donc avec aux lèvres un sourire un peu forcé, mais pris le soin d’en glisser un autre dans ma poche. Je maniai la baguette pendant une heure et l’orchestre joua à la perfection. Après la dernière note du dernier mouvement, je sus aux applaudissements nourris du public que je pouvais ranger ma baguette, me retourner pour saluer et arborer le sourire étincelant que j’avais eu la bonne idée d’emporter.
758 – Un sourire hésitait devant sa belle panoplie. Lequel retenir en pareil cas ?
Il en avait en réserve des tomes, les San Antonio qu’il gardait pour lui. Quoique ces bouquins méritaient de voyager de mains en mains, notamment dans celles qui se prennent un peu trop au sérieux.
Un seul comptait à ses yeux. Le sourire du coeur. Le discret, heureux de rencontrer l’expansif.
– Bonjour, comment allez-vous ce matin avec cette grisaille ?
– Comme d’hab, en pleine forme. Je vais à la salle de sport pour entraîner mes zygomatiques. Je respire après le boulot.
Il aimait bien aussi le sympa, celui où l’O qui veut se lier à l’E, en lui faisant des clins d’oeil. Celui-ci, il savait à qui il le destinerait. Un secret que tout le monde devinait autour de lui et que chacun aimait à garder pour son propre romantisme. Certains se projetant sur ce couple en train de se former.
Parfois il se surprenait lui-même par l’émerveillement d’un joli spectacle bien réglé dont l’ensemble était époustouflant d’équilibre. Ce sourire restait gravé dans sa mémoire. Il influencerait son écriture.
D’autres fois il se souvenait de l’Hi, hi ! à peine expiré qui se combine à la joie qui le communique à Je. Le Je comme joie qui décide ainsi d’être joyeux puisqu’il partage ce qu’il oit.
Tout cela est parfaitement logique. Ah bon !
Pour les autres, il les avait enfermés dans un placard. Il les choisissait avec son copain parcimonie. Car un sourire ne s’offre pas à n’importe qui. Il est nécessaire de toujours en préparer un à insérer dans une réplique pour lui donner un peu de sel.
Particulièrement aujourd’hui, grande préparation, jour de conférence offerte par le syndic sur le thème scabreux de la répartition des charges, qui pouvait partir en vrille et faire grincer les dents comme à chaque fois qu’on parle des sous. (Rires !)
Les attitudes se bloquant, coinçant le sourire qui souffre en ouvrant le porte-monnaie. La fermeture est clairement exprimée. C’est pas sérieux toutes ces dépenses ! Les soucis sont saucissonnés aussi sec. Heureusement le patron du syndic repositionnerait les esprits.
Un sourire c’est gratuit. Et la douloureuse passe mieux.
Tu sais, chaque matin, j’hésite devant ma panoplie ,
Quel sourire choisir aujourd’hui ?
Un sourire charmeur
pour jouer au bourreau des coeurs ?
Un sourire joyeux
qui va éclairer tous les yeux ?
Un sourire rêveur
qui sourit de l’intérieur …
Un sourire crispé
pour faire semblant de s’amuser…
Un sourire narquois
pour se moquer sans la voix..
Un sourire édenté
quand la souris est passée..
Il y a tant et tant de sourires
mais mon préféré, je ne vais pas le dire…
– Oh, si allez, dis-le !
– En fait, ils sont deux
Il y a le tien
il y a le mien
Et voilà tout !
Mais c’est déjà beaucoup !
Ce matin, devant la glace,
un petit ballet silencieux…
Tous mes sourires faisaient la file,
chacun voulant briller le premier.
Celui des jours légers,
celui des souvenirs volés,
celui qui danse sans raison…
Mais c’est le plus discret qui l’a emporté.
Celui que je garde pour lui.
Celui qui dit tout… sans dire un mot.
– Maman, il y a un faire-part au courrier. Ca concerne quelqu’un que je ne connais pas…
– Fais voir. Ah…, c’est l’enterrement d’un type avec qui j’ai travaillé.
– Tu le connaissais bien ? -Sourire interrogateur, sourcils légèrement relevés-
– Autant que l’on peut connaître une personne avec qui on a travaillé plusieurs années. -Sourire crispé-
– Et tu vas y aller à l’enterrement ? -Demi-sourire interrogateur et sceptique-
– Je vais y réfléchir et vérifier que je n’ai rien de prévu au même moment. -Absence de sourire-
Marie prend le faire-part et le lit intégralement. Depuis qu’elle a quitté l’entreprise où ils travaillaient, Marie n’a pas cherché à se remémorer les épisodes marquants de cette collaboration.
Maintenant pourtant, elle sent les mâchoires se resserrer, les intestins grouiller et ses mains trembler.
Ce n’est pas possible, pense-t-elle. Si longtemps après !
Le défunt était le hiérarchique direct de Marie. Elle ressent les tensions qui étaient les siennes chaque jour en le retrouvant. C’était un homme qui pouvait être aussi séduisant que détestable. Et elle, Marie, avait toute une panoplie de sourires et d’expressions pour faire face à ce personnage influent, instable et déstabilisant.
Elle se revoit entendre l’entrée du personnage dans le pièce contigüe et son propre bureau. En fonction dont la porte, le fauteuil, le téléphone ou son sifflement personnel s’exprimaient, elle pouvait choisir l’expression la mieux adaptée pour lui faire face.
Les pires moments étaient ceux où il fallait braver la mauvaise foi du personnage en question ou ceux où elle se devait de lui ouvrir les yeux tant il restait obtus et négatif aux sort des personnes qui travaillaient là.
A oui, elle a peaufiné ses expressions faciales afin de tantôt rassurer, tantôt faire douter cet ignoble bonhomme.
Et maintenant, ira-t-elle lui rendre un dernier hommage ?
Oui, décide-t-elle, elle ira. Elle y rencontrera d’anciens collègues qu’elle n’a pas revu depuis longtemps et découvrira peut-être les proches de ce sadique. Percevra-t-elle la peine d’une famille à qui il réservait son côté séducteur où une famille repliée sur elle-même tant elle a enduré les états d’âme d’un patriarche odieux.
Marie espère, en tout cas, mettre un terme aux cauchemars récurrents qui hantent ses nuits depuis tant d’années.
A cette perspective, un sourire de soulagement illumine son visage et ses yeux rêveurs.
Toute la gamme des sourires est là. Bravo Nouchka ! 🙂
Merci Béatrice
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
Samedi. Le soleil est au rendez-vous. Cool ! Je me plante devant mon immense coffre à sourires et scrute avec soin son contenu comme si je le voyais pour la première fois.
D’office j’écarte la grisaille, les étriqués.
Il me faut quelque chose de décolleté. Oui ! Un profond décolleté qui me mette en valeur.
Je choisis le sourire pulpeux, bien échancré, rouge pour bien souligner le blanc de l’émail qui loge derrière moi. Lui aussi sera à l’honneur. Et me voilà de sortie. J’irradie. Incroyable le nombre de sourires qui se retournent pour me regarder. Comme je les comprends. Ils sont si fades ! Aucune élégance ! On dirait qu’ils sont tous issus d’un copier/coller.
Je m’installe dans un bar à sourires et toujours les mêmes réactions. On me regarde sans cesse. Je les observe également. Il y en a des pincés, des mollassons, des tristes, en coin, mais je n’en vois aucun de radiant. Ils ont vraiment besoin d’un sacré relooking.
Un grand sourire mielleux se plante devant moi. Puis je vous aider ?
Quel nigaud ! C’est lui qui a besoin d’aide. Comment peut-on sortir ainsi, par cette journée si belle qui nous tend les bras ?
Auriez-vous des sourires plus grands et scintillants que celui que j’arbore à me proposer ?
Il m’invite à le suivre, me présente sa collection et j’opte pour un modèle XXL pailleté.
Avant que vous ne partiez, puis-je vous montrer notre nouvelle collection ? J’hésite, encore un coup de marketing pour me fourguer n’importe quoi. La curiosité étant plus forte, j’acquiesce.
Avec soin il ouvre un coffret. Des sourires fadasses. Il sent que je ne suis absolument pas réceptif.
Quelle est la chose la plus importante pour vous ?
En voilà une drôle de question ! Être vu et reconnu !
Êtes-vous heureux ?
Bien sûr !
Quel sourire portez-vous lorsque vous êtes seul ?
Un qui permet à mes zygomatiques de se détendre. Mais pourquoi toutes ces questions ?
Avez-vous déjà essayé d’être vous-même et de vous laisser porter par le moment présent sans artifices ?
C’est quoi ces âneries ? C’est ce que je fais ! Aujourd’hui je suis heureux et j’ai opté pour le sourire de circonstance.
Non ! C’est faux ! Vous vous racontez des histoires. Mensonge et hypocrisie. Nul ne peut arborer le même sourire tout au long de la journée. Le sourire est le reflet de nos émotions. Elles sont imprévisibles.
Vous n’avez jamais regretté d’avoir choisi tel ou tel sourire toute une journée durant ? Votre humeur n’a jamais changé ?
Quelque-chose vibre en moi. Je me sens confus. Je regarde mon interlocuteur. Il a changé. Il est beau et sincère. Je ne peux lui répondre. Le masque que j’ai choisi ce matin m’en empêche. Je ressemble à un clown moqueur. Impossible que l’on puisse me prendre au sérieux.
Je n’achète rien. Je lui laisse ma prothèse sourire idiot et m’en vais en me laissant porter par mon cœur.
J’aime beaucoup votre texte Rose Marie
Il pleut, tout est gris, comment apporter un brin de fantaisie ??
Pas de petite moue dépitée, pour être dans l’air du temps, surtout pas de sourire à pleines dents, forcé, quasiment hypocrite … ( pas de pub dentifrice ) . Que dire de cet air pincé, méprisant , de ce rictus franchement déplaisant ??
Donc je choisis la version séductrice, fossettes, yeux malicieux, sourire total, complice .. Bonne journée ..
Un sourire hésitait
Devant sa panoplie
Lequel choisir aujourd’hui ?
De politesse
Comme s’il s’adressait à une royale princesse
Ou alors diplomatique
Avec lèvres serrées
Et dents dissimulées
Compte tenu du programme de la journée
Ou subtilement ironique
Peut-être même sadique
Pour bien coller à l’humeur du jour
Qui devrait cruellement manquer d’humour
Et pourquoi pas
Un bon rictus mâtiné de mauvaise foi
Tiens oui, celui là
Qui tiendra toutes ses promesses
Mieux encore que celui de façade
Qui paraîtrait bien trop fade
Compte tenu des circonstances
Il doit faire sens
S’accompagner de pathétiques mimiques
Soutenues par quelques tics
Pour faire encore plus véridique
Occuper tout l’espace de la bouche
Qu’il soit authentique
Et point louche
Ah ! ce rictus au goût amer
Décidément
Fera parfaitement l’affaire
Ainsi la panoplie peut être rangée
Au grand dam des facétieux smileys.
758/ L’APPLI
En attendant la cuisine cosmique, c’était la boîte à sucre qui était connectée, emplie d’une poudre blanche comme le sourire de Désiré. D’un claquement de doigts, elle sortirait. Une parole pour mettre une rase cuillerée en fonction du dessert souhaité. Las, l’objet ne répond plus, boude la demande. Qu’il soit de canne ou de betterave, coté en bourse ou de contrebande, il n’y a pas plus de douceur que de beurre en branche… C’est que votre examen sanguin et même l’attavisme indique une possibilité de diabète ! Alerte au soda, bonbon, friandise, ah comme »j’aime ». Retrouver le sourire devant la panoplie du petit Lucullus, le festin de Trimalcion et des agapes de Dugléré et Marie-Antoine Carême.🐻
Revue de vie d’un sourire,
Ils étaient là mes sourires, tous rassemblés devant moi, mais celui que je sentais naître, en mon for intérieur, n’avait rien à voir avec eux. C’était un de ceux qu’on essaie qu’une fois, avec lequel on ne triche pas, qui ne se calque sur rien de connu, lors du dernier soupir. Je le sens qui vient à moi, comme une ode à la paix, un chant de gratitude ; je n’ai aucun regret. Il scellera à jamais ce visage qui me fut prêté. il parle de mon long chemin d’apprentissage, que je déclinerai ainsi :
— Je me suis offert à beaucoup de gens dont le sourire amical dissimulait une hostilité déguisée !
— J’ai été happé par la lueur des étoiles, et oublieux des trous noirs qui avalent les soleils.
— Je fus assez stupide pour faire acte de bravoure au pays des civilités.
— Au temps des épreuves sévères, j’ai manqué de sourires. Mais, le plus souvent, j’ai librement consenti à les retrouver, pour me donner de la vaillance, et ne pas alourdir le fardeau des autres.
— Je suis devenu assez lucide pour refuser le dogme du positivisme à tout prix, cette tyrannie de la pensée qui vous coupe de vos ressentis.
— J’ai souri à tout ce qui emplissait mon âme, j’ai souri de toutes mes dents à la vie, j’ai souri d’un sourire vrai qui me fut mille fois rendu.
Après m’être déployé, je peux enfin me poser — serein — sur ce visage, par lequel j’ai pu, sous différentes formes, me manifester.
Le manque d’économie fut mon seul défaut. Raison pour laquelle, j’aimerais clore ce sujet… par un sourire. 🙂
Ça fait tellement de bien Béatrice un sourire, ça nous remet d’aplomb merci Béatrice. 🐭
Ce matin le sourire est perplexe, il réfléchit devant sa panoplie. Lequel choisir pour l’inauguration d’une plaque de rue Marguerite DURAS dans le centre ville de la Tronche sur Mer.
Passant en revue ses possibilités, il en écarte d’office plusieurs.
Le désabusé manquait de politesse, débonnaire ? Non trop condescendant, le suffisant lui amènerait encore des critiques dans la presse, le désarmant était réservé aux intimes.
A certains il ne fallait même pas songer, le démoniaque qu’il utilisait en douce et avec parcimonie, en certaine compagnie, dans des endroits discrets peu recommandables. Il aimait bien le dévastateur qui faisait encore son effet malgré une incisive manquante, mais là, il aurait n’aurait pas été à sa place.
Bref, il en revint au premier choix, celui auquel il pensait depuis le début, le passe partout, adaptable à un grand nombre de situation, le fameux sourire de circonstance.
Pas très appuyé, s’adressant à tous et à personne, pouvant rester plaqué un certain temps sans trop fatiguer les zygomatiques. Un peu usé d’avoir beaucoup servi, il remplissait néanmoins son office, ayant fait ses preuves à maintes occasions . Allez adjugé vendu ce sera lui pour la rue Marguerite Duras.
Le sourire se l’afficha avant de partir pour la cérémonie.
C’est le sourire de circonstance…. Le même qui acquiesce et refuse non ? On ira ensemble à la cérémonie du vous voulez bien d’ une 🐭 verte ?
bien volontiers,je ne suis jamais allée nulle part avec une Souris Verte, nos sourires devraient être assez complémentaires.
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
Ce ne serait pas celui des grands jours, c’était une évidence. Le pincé ou le coincé était plus de circonstance. Moins avenant, il aurait le pouvoir de montrer à tous que la situation n’était pas celle que les gens présents voulaient bien croire.
Il n’était pas question d’ouvrir la bouche et de révéler les dents pourtant parfaitement blanches et alignées. Non, on le traiterait probablement de « pince sans rire » mais cela lui était égal. C’était exactement celui qu’il voulait que l’on remarque. Ce n’était pas le sourire des beaux jours, un point c’est tout. De toute façon, il n’était pas d’humeur donc il ne ferait que le minimum. Ce cocktail du plus grand hypocrite de la terre lui pesait comme pas permis.
Ce serait donc le « pince sans rire ». Il laisserait la place à « l’éclatant » sans problème à l’occasion de la soirée entre potes le lendemain. Ça lui tardait de l’enfiler celui-là ! Ça lui ferait un bien fou ! Rien que d’y penser il contraria le « pince-sans-rire » qui eut du mal à rester en place. Allez, un peu de sérieux. Il fallait garder la face et ne pas essayer de voler la place. Chacun son tour !
Le sourire du zinc
Ah ce saoûlerire, cette discrète ironie du coin de l’œil et de la bouche…. ! Quand, après vingt minutes de tentatives, à tâtonner dans le vide du temps, quelqu’un prend la décision de décrocher le téléphone… et de peut-être m’écouter ? Il est costaud le mec, à décrocher, à une heure pareille. A 3h du mat, tout le monde dort, non. Enfin, pas moi…. Ou alors c’est un insomniaque, il va profiter de moi….l’enflure….Non, je blague ! EH EH !
SOS amitiés, bonsoir !… Bonsoir Monsieur, ça va vous ? Enfin quelqu’un à qui parler. Depuis hein…que je tente d’expliquer à mon entourage le pourquoi du comment du parce que….ya plus beaucoup d’entourage pour écouter mes histoires….frooout…tous barrés. Alors heureusement ya SOS amitiés….les seuls chez qui on peut être alcoolique et doublement anonymes…Eh EHHH !
Bon, faut y aller doucement….pas affoler l’oreille bienveillante…pas me lancer dans des délires de mec qui ne distingue plus le réel du concret, le fantomatique de l’illusoire…gaffe à la poire ! Eh Eh !
Déjà avouer qu’exceptionnellement, ce soir, on a un peu bu….et que peut être, ça s’entend et qu’y faut excuser si parfois, dans ce que je dis…ça se mélange un peu…foutu cocktail !
Ce soir pas envie d’évoquer le côté héréditaire de ma maladie….les torgnôles (oui c’est comme ça que ça devrait s’écrire) de mon procréateur, les ombres du placard où je me réfugiais. Pas envie de me souvenir de ma génitrice, celle qui couchait avec tous les commerçants alimentaires du quartier pour faire bouillir la marmite. Trop banal, trop déjà vu, déjà écrit….par ce vieil italien…mi amerloque, je crois, vu les adaptations cinématographiques…comment déjà …ah oui Gordon Zola….eh eh !
Tiens je vais me taire….pour lui faire croire que peut être, je m’endors….. Pas de réaction, juste un souffle…. !
Bon je vais lui parler de mes derniers échecs….mon récent séjour en structure hospitalière, ma cure de désintoxication. Oui…on est mercredi…c’est ça ! Et effectivement, je suis bien sorti ce lundi. Ben oui, ça tient pas. Après déjà 3 cures….désespérant, non ? Hein ?
C’est pas tout çà…mais j’vais laisser la place….ya sûrement des cas plus graves que moi qui attendent. « Pis surtout faut que j’aille pissser…trop dure la vie sociale ». Allez bonjour Monsieur, vous êtes drôlement sympathique….j’aurai bien aimé vous rencontrer dans un bistrot, on aurait refait la tapisserie du Monde. Vous inquiétez pas, je sais, la solitude tue. Mais j’ai l’habitude de trinquer.
Un sourire caustique, acide, brûlant.
De la solitude dans une société qui ne sait plus écouter.
Et pour seul recours, une oreille anonyme pour désespoir anonyme…SOS Amitié.
Bien qu’il y ait la piqûre maintenant !
Merci Jean-Marc 🙂
Merci Béatrice! 😊
SoS amitié… On a été dans le même colo j.marc ! On n’y a rarement le sourire qui frise ! Avoir le bon timbre de voix pour encourager en tout cas, ne pas décourager. On ne peut tout de même pas leur dire : dégonfle, pète un coup ! Même si nous.. Ça nous ferait du bien Votre texte m’a touchée en me rappelant ces souvenirs. 🐭
Merci Souris verte!
— Je ne sais vraiment pas laquelle mettre pour cette soirée. Qu’est-ce tu dis de celle-là ? un peu trop large, non ?
Son regard, dans un costume noir tiré à quatre épingles, se contenta d’hausser les sourcils et de la presser un peu plus.
— Oui oui, allons-y nous allons être en retard. Oh, mais elle s’agrafe aux oreilles, celle-ci ! Tu n’en as pas une plus sobre ? Je ne voudrais pas que mon patron t’imagine déjà ivre.
— Quel rabat-joie tu fais. Et celle-là ? Elle est un peu échancrée devant. Avec ce rouge, je la trouve éclatante.
— Tu n’y penses pas, on voit toutes tes dents. Trop indécent, ma chérie. N’oublie pas que le sourire de mon patron est des plus rigides. Il ne s’agit pas de le mettre mal à l’aise.
— Oh, et puis vas-y sans moi à ce dîner ! Personne ne le remarquera si je me dérobe.
— Ne te vexe pas. Tu sais bien que ta compagnie a toujours eu bon effet sur lui. Ta complaisance, avec ce petit air complice, un peu malicieux, sans trop d’éclat, c’est bon pour mon image et ma promotion. Remets la même que la dernière fois, en tailleur, rose, parfaitement cintrée aux commissures des lèvres.
— Ah non, pas deux fois ! Son sourire pourrait s’en amuser. Écoute, il y a bien celle-là, entre les deux. Pincée sur l’extérieur et surpiquée afin de souligner l’humour de ton boss et ses jeux de mots à deux balles. Elle fait très chic, tu ne trouves pas ?
— Elle est parfaite, ma chérie. Qu’est-ce que je ferais sans toi !
— Bah, tu retournerais à la compta, mon pauvre Auster.
Un sourire vraiment sur mesure ! Merci Antonio. Ce petit texte est vraiment original ! 🙂
Merci Béatrice, vos retours sincères et bienveillants, chaque semaine, nous redonnent le sourire.
Un sourire hésitait devant sa belle panoplie…
Si, suivant la définition, sourire, c’est prendre une expression rieuse ou ironique par un léger mouvement de la bouche et des yeux… Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
Pour la simple et bonne raison, que mon texte n’aura jamais été aussi court…
Dans quelques heures, nous partons pour une semaine de vacances à Aigues-Mortes. Autrement dit, comme le temps nous est compté, je ne pourrai pas me pencher plus longuement sur cet exercice, bien qu’il ne me soit impossible, une fois arrivés et installés, de trouver le moyen de m’y atteler…
Je vous vois sourire… et vous avez bien raison. Bon week-end à tous !
Bon séjour à Aigues-Mortes Gilaber !
Et merci pour cette petite carte postale, où se contient à peine votre petit texte. 🙂
Merci Béatrice,
Bon week-end à vous.
Ah mais que j’ai aimé ce sourire de vacances essentiel dans le sac à dos pour en passer de bonnes. C’est gentil de l’ avoir posté avant de partir. Et puis celui-la j’ai réussi a le lire en une respiration ! 🐭
Merci Souris verte.
Bon dimanche et prenez bien soin de vous, à bientôt.
– Bon… Aujourd’hui la situation m’embarrasse quelque peu.
Quelle tenue adopter ?
Maman me disait toujours : « mon fils, évalue bien la situation avant de te lancer… Sois toujours prudent et subtil. Jamais impulsif, ça pourrait te jouer des tours ».
Alors non, je ne vais pas attraper spontanément la tenue méprisante…. Même si j’en ai très envie.
Il est vrai que ces gens m’insupportent : congratulations – auto satisfactions – détenteurs de vérité … etc
Coupe de champagne en main, me voilà embarqué à ce vernissage.
Mais ça y est, j’ai trouvé : un coin de la bouche relevé, je me positionne en asymétrie en mode IRONIQUE.
Je reste ainsi un sourire objectif droit dans mes bottes.
Merci Maman !
Un sourire bien propre et puis tout ça !👍😁🐭
758/😬UN SOURIRE ?
Le petit sourire coincé, pâle comme un soir d’hiver. Un sourire sans les dents, il perce en une fente mince et se prolonge dans un feulement au mieux le couinement du chat déçu d’avoir laissé partir la souris. N’y voyez pas d’analogie ! À peine teinté d’actualité. C’est qu’il a oublié comment on fait quand on s’éclate. Il faut aller chercher au fond du cabas, retrouver le sac de la joie et l’agiter pour récupérer juste quelques miettes d’un bonheur passé. Vous me direz, tant qu’on est là pour en parler … de quoi se plaint on ?
Bof comme disait ma grand-mère j’vous dis ça parce que j’vous en cause ! Alors hein ! Tant qu’on peut se le dire… Desserrons les dents… et chiiiiise comme on dit chez moi en patois sarthois… Le p’tit oiseau va sortir. La 🕊️ et son rameau d’olivier évidemment…
L’instant d’humeur de la 🐭
Bonjour Souris verte.
Je souris parce que vous êtes souvent la première à nous offrir votre prose matinale… et ça fait du bien.
Je vous souhaite un bon week-end de sourires joyeux.
Bien à vous.
Merci cher Gilaber pour ce 😁 sans restriction. 🐭
Quand la souris sourit! Faudrait que je vous raconte un jour, la tentative d’invasion de souris. Pas de quoi rigoler quand elles s’attaquent aux bouquins!