9 réponses

  1. Nadine de Bernardy dit :

    Ce matin le sourire est perplexe, il réfléchit devant sa panoplie. Lequel choisir pour l’inauguration d’une plaque de rue Marguerite DURAS dans le centre ville de la Tronche sur Mer.
    Passant en revue ses possibilités, il en écarte d’office plusieurs.
    Le désabusé manquait de politesse, débonnaire ? Non trop condescendant, le suffisant lui amènerait encore des critiques dans la presse, le désarmant était réservé aux intimes.
    A certains il ne fallait même pas songer, le démoniaque qu’il utilisait en douce et avec parcimonie, en certaine compagnie, dans des endroits discrets peu recommandables. Il aimait bien le dévastateur qui faisait encore son effet malgré une incisive manquante, mais là, il aurait n’aurait pas été à sa place.
    Bref, il en revint au premier choix, celui auquel il pensait depuis le début, le passe partout, adaptable à un grand nombre de situation, le fameux sourire de circonstance.
    Pas très appuyé, s’adressant à tous et à personne, pouvant rester plaqué un certain temps sans trop fatiguer les zygomatiques. Un peu usé d’avoir beaucoup servi, il remplissait néanmoins son office, ayant fait ses preuves à maintes occasions . Allez adjugé vendu ce sera lui pour la rue Marguerite Duras.
    Le sourire se l’afficha avant de partir pour la cérémonie.

  2. iris79 dit :

    Un sourire hésitait devant sa belle panoplie.
    Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?
    Ce ne serait pas celui des grands jours, c’était une évidence. Le pincé ou le coincé était plus de circonstance. Moins avenant, il aurait le pouvoir de montrer à tous que la situation n’était pas celle que les gens présents voulaient bien croire.
    Il n’était pas question d’ouvrir la bouche et de révéler les dents pourtant parfaitement blanches et alignées. Non, on le traiterait probablement de « pince sans rire » mais cela lui était égal. C’était exactement celui qu’il voulait que l’on remarque. Ce n’était pas le sourire des beaux jours, un point c’est tout. De toute façon, il n’était pas d’humeur donc il ne ferait que le minimum. Ce cocktail du plus grand hypocrite de la terre lui pesait comme pas permis.
    Ce serait donc le « pince sans rire ». Il laisserait la place à « l’éclatant » sans problème à l’occasion de la soirée entre potes le lendemain. Ça lui tardait de l’enfiler celui-là ! Ça lui ferait un bien fou ! Rien que d’y penser il contraria le « pince-sans-rire » qui eut du mal à rester en place. Allez, un peu de sérieux. Il fallait garder la face et ne pas essayer de voler la place. Chacun son tour !

  3. Jean Marc Durand dit :

    Le sourire du zinc

    Ah ce saoûlerire, cette discrète ironie du coin de l’œil et de la bouche…. ! Quand, après vingt minutes de tentatives, à tâtonner dans le vide du temps, quelqu’un prend la décision de décrocher le téléphone… et de peut-être m’écouter ? Il est costaud le mec, à décrocher, à une heure pareille. A 3h du mat, tout le monde dort, non. Enfin, pas moi…. Ou alors c’est un insomniaque, il va profiter de moi….l’enflure….Non, je blague ! EH EH !

    SOS amitiés, bonsoir !… Bonsoir Monsieur, ça va vous ? Enfin quelqu’un à qui parler. Depuis hein…que je tente d’expliquer à mon entourage le pourquoi du comment du parce que….ya plus beaucoup d’entourage pour écouter mes histoires….frooout…tous barrés. Alors heureusement ya SOS amitiés….les seuls chez qui on peut être alcoolique et doublement anonymes…Eh EHHH !

    Bon, faut y aller doucement….pas affoler l’oreille bienveillante…pas me lancer dans des délires de mec qui ne distingue plus le réel du concret, le fantomatique de l’illusoire…gaffe à la poire ! Eh Eh !

    Déjà avouer qu’exceptionnellement, ce soir, on a un peu bu….et que peut être, ça s’entend et qu’y faut excuser si parfois, dans ce que je dis…ça se mélange un peu…foutu cocktail !

    Ce soir pas envie d’évoquer le côté héréditaire de ma maladie….les torgnôles (oui c’est comme ça que ça devrait s’écrire) de mon procréateur, les ombres du placard où je me réfugiais. Pas envie de me souvenir de ma génitrice, celle qui couchait avec tous les commerçants alimentaires du quartier pour faire bouillir la marmite. Trop banal, trop déjà vu, déjà écrit….par ce vieil italien…mi amerloque, je crois, vu les adaptations cinématographiques…comment déjà …ah oui Gordon Zola….eh eh !

    Tiens je vais me taire….pour lui faire croire que peut être, je m’endors….. Pas de réaction, juste un souffle…. !

    Bon je vais lui parler de mes derniers échecs….mon récent séjour en structure hospitalière, ma cure de désintoxication. Oui…on est mercredi…c’est ça ! Et effectivement, je suis bien sorti ce lundi. Ben oui, ça tient pas. Après déjà 3 cures….désespérant, non ? Hein ?

    C’est pas tout çà…mais j’vais laisser la place….ya sûrement des cas plus graves que moi qui attendent. « Pis surtout faut que j’aille pissser…trop dure la vie sociale ». Allez bonjour Monsieur, vous êtes drôlement sympathique….j’aurai bien aimé vous rencontrer dans un bistrot, on aurait refait la tapisserie du Monde. Vous inquiétez pas, je sais, la solitude tue. Mais j’ai l’habitude de trinquer.

  4. Antonio dit :

    — Je ne sais vraiment pas laquelle mettre pour cette soirée. Qu’est-ce tu dis de celle-là ? un peu trop large, non ?

    Son regard, dans un costume noir tiré à quatre épingles, se contenta d’hausser les sourcils et de la presser un peu plus.

    — Oui oui, allons-y nous allons être en retard. Oh, mais elle s’agrafe aux oreilles, celle-ci ! Tu n’en as pas une plus sobre ? Je ne voudrais pas que mon patron t’imagine déjà ivre.

    — Quel rabat-joie tu fais. Et celle-là ? Elle est un peu échancrée devant. Avec ce rouge, je la trouve éclatante.

    — Tu n’y penses pas, on voit toutes tes dents. Trop indécent, ma chérie. N’oublie pas que le sourire de mon patron est des plus rigides. Il ne s’agit pas de le mettre mal à l’aise.

    — Oh, et puis vas-y sans moi à ce dîner ! Personne ne le remarquera si je me dérobe.

    — Ne te vexe pas. Tu sais bien que ta compagnie a toujours eu bon effet sur lui. Ta complaisance, avec ce petit air complice, un peu malicieux, sans trop d’éclat, c’est bon pour mon image et ma promotion. Remets la même que la dernière fois, en tailleur, rose, parfaitement cintrée aux commissures des lèvres.

    — Ah non, pas deux fois ! Son sourire pourrait s’en amuser. Écoute, il y a bien celle-là, entre les deux. Pincée sur l’extérieur et surpiquée afin de souligner l’humour de ton boss et ses jeux de mots à deux balles. Elle fait très chic, tu ne trouves pas ?

    — Elle est parfaite, ma chérie. Qu’est-ce que je ferais sans toi !

    — Bah, tu retournerais à la compta, mon pauvre Auster.

  5. Gilaber de Florates dit :

    Un sourire hésitait devant sa belle panoplie…
    Si, suivant la définition, sourire, c’est prendre une expression rieuse ou ironique par un léger mouvement de la bouche et des yeux… Lequel retenir en pareil cas aujourd’hui ?

    Pour la simple et bonne raison, que mon texte n’aura jamais été aussi court…
    Dans quelques heures, nous partons pour une semaine de vacances à Aigues-Mortes. Autrement dit, comme le temps nous est compté, je ne pourrai pas me pencher plus longuement sur cet exercice, bien qu’il ne me soit impossible, une fois arrivés et installés, de trouver le moyen de m’y atteler…
    Je vous vois sourire… et vous avez bien raison. Bon week-end à tous !

  6. camomille dit :

    – Bon… Aujourd’hui la situation m’embarrasse quelque peu.
    Quelle tenue adopter ?
    Maman me disait toujours : « mon fils, évalue bien la situation avant de te lancer… Sois toujours prudent et subtil. Jamais impulsif, ça pourrait te jouer des tours ».
    Alors non, je ne vais pas attraper spontanément la tenue méprisante…. Même si j’en ai très envie.
    Il est vrai que ces gens m’insupportent : congratulations – auto satisfactions – détenteurs de vérité … etc
    Coupe de champagne en main, me voilà embarqué à ce vernissage.
    Mais ça y est, j’ai trouvé : un coin de la bouche relevé, je me positionne en asymétrie en mode IRONIQUE.
    Je reste ainsi un sourire objectif droit dans mes bottes.
    Merci Maman !

  7. 🐭 Souris verte dit :

    758/😬UN SOURIRE ?
    Le petit sourire coincé, pâle comme un soir d’hiver. Un sourire sans les dents, il perce en une fente mince et se prolonge dans un feulement au mieux le couinement du chat déçu d’avoir laissé partir la souris. N’y voyez pas d’analogie ! À peine teinté d’actualité. C’est qu’il a oublié comment on fait quand on s’éclate. Il faut aller chercher au fond du cabas, retrouver le sac de la joie et l’agiter pour récupérer juste quelques miettes d’un bonheur passé. Vous me direz, tant qu’on est là pour en parler … de quoi se plaint on ?
    Bof comme disait ma grand-mère j’vous dis ça parce que j’vous en cause ! Alors hein ! Tant qu’on peut se le dire… Desserrons les dents… et chiiiiise comme on dit chez moi en patois sarthois… Le p’tit oiseau va sortir. La 🕊️ et son rameau d’olivier évidemment…
    L’instant d’humeur de la 🐭

    • Gilaber de Florates dit :

      Bonjour Souris verte.
      Je souris parce que vous êtes souvent la première à nous offrir votre prose matinale… et ça fait du bien.
      Je vous souhaite un bon week-end de sourires joyeux.
      Bien à vous.

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