756e exercice d’écriture très créative créée par Pascal Perrat


Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
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C
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
C’était une petite pièce cachée dans le centre de la Terre.
Ça semble tellement inimaginable à dire : mais sans cette chose qui ne mesure que quelques centimètres, la Terre elle s’arrête net de tourner.
Et c’est ce qui un matin arriva.
La pièce en eut marre tout à coup de sa banale vie, elle voulait de la liberté et abandonner sa triste routine.
Alors soudainement, presque sans effort, elle quitta sa place presque éternelle, et elle s’en alla loin, loin.
Comme prévu, son départ malheureusement bloqua instantanément la rotation du globe.
Sur Terre ce fut l’affolement général, de la part de tout ce qui était vivant : des végétaux, des animaux et surtout des humains.
On pressentait que la fin du monde était arrivée. C’était certain on allait tous y passer et dans des conditions plus qu’abominables.
La frayeur s’installa et on se demanda si cette satanée Terre allait repartir, se mettre de nouveau à tourner.
Personne n’y comprenait rien, on ne savait d’où provenait le problème.
Également c’est vrai que la Terre avait trop longtemps tourné et qu’elle pouvait bien un jour ou l’autre tomber en « panne ».
Un panne si grave qui la figerait sur place.
Un petit garçon qui – depuis des millénaires – connaissait le secret de cette pièce se dit qu’il fallait agir et le plus rapidement possible.
Il descendit donc dans le centre de la Terre. Dans sa tête il pensait que le dispositif s’était simplement déplacé, ayant en quelque sorte quitté involontairement sa position habituelle.
Mais en arrivant sur place, à l’endroit exact où elle devait se trouver, il fut étonné de ne pas la voir cette pièce magique.
Oui comme le voyait le petit garçon, la pièce elle s’était tout simplement fait la malle.
Mais lui il était fourbe, il avait tout prévu et de sa petite sacoche verte, il sortit une petite pièce.
Qui était exactement identique à l’original.
Plus rapide que l’éclair il mit la pièce dans la partie manquante.
Et là Patatrac ! Patatrac ! après quelques centièmes de secondes le cœur commença à battre : Ouais ! Ouais ! la Terre après un congé forcé se mit de nouveau à tourner !
Ce jour-là, et pendant des mois et des mois, sur Terre, on se mit à danser, à chanter.
Bref c’était la fête, on était heureux, joyeux de savoir qu’elle avait reprit son périple quotidien.
Quant au petit garçon il était rentré tranquillement chez lui. Il avait retrouvé sa maman, son papa et ses frères et sœurs. Pendant son absence on s’était fait du souci pour lui mais à présent on était content de le retrouver.
Il garda secrètement son secret, de ce qu’il savait et ce qu’il avait fait au centre de la Terre.
La nuit, regardant de sa chambre le ciel étoilé, il se disait assez modestement qu’il avait remis à sa place la pièce maîtresse, permettant à notre chère planète de tourner.
Et il en était fier, se considérant humblement comme le sauveur de l’humanité !
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place. Ce n’était pas chose facile et beaucoup trouvaient sa démarche déplacée. Une chose est sûre, c’est qu’elle n’en démordait pas et que le ciel aurait bien pu lui tomber sur la tête qu’elle n’aurait pas changé d’avis. Ce à quoi les uns disaient « Pourquoi ne tenez-vous pas en place ? », d’autres ajoutant : « Il faut savoir bouger. De toute façon, vous êtes bien peu de chose… » De cela elle n’en avait cure : c’est bien à partir de rien qu’Alphonse Daudet a écrit Le petit chose…
Elle passait son temps à se balancer de gauche à droite et de droite à gauche, pendant des heures, des jours.
Chaque semaine, ses poids touchaient le sol et son mouvement latéral s’interrompait.
Elle vivait dans cette maison depuis près d’un siècle, égrenant ainsi le temps et sonnant chaque heure du nombre de coups indicatif quasi simultanément avec les cloches de l’église du village. A cela près, que la chose, l’horloge, renouvelait son décompte des heures une seconde fois quelques deux minutes après le premier signal ainsi qu’aux demi-heures.
Le propriétaire des lieux, habitué à cette promiscuité, appréciait cette présence physique et sonore quasi vivante.
Tous les huit jours, il montait sur un marchepied afin d’atteindre le cadran de faïence blanche, aux chiffres romains, et aux aiguilles de laiton finement travaillées, sous la cloche frappée du petit marteau très haut perchée, près du plafond.
Il introduisait la clé sombre de remontage dans les serrures dont le mouvement hissait les poids jusqu’au-dessous du cadran.
Récemment, les filins tenant les poids de fonte ont montré une faiblesse certaine. Ils ont été remplacés et la chose a poursuivi la course du temps.
Mais, le propriétaire des lieux a quitté sa maison, laissant la chose et tout le reste derrière lui.
L’horloge a continué ses balancements quelques jours, puis s’est arrêtée.
Elle attend dorénavant que quelqu’un vienne remonter ses poids et lui permette de reprendre sa place dans la marche de l’Histoire.
Une horloge – c’est le cœur de la maison qui bat.
Merci Nouchka. <3
Absolument… même si parfois, il est tentant, la nuit, d’arrêter ce cœur un peu bruyant
Je me souviens de ces belles années chaleureuses.
J’étais jeune, belle et efficace.
Je servais à quelque Chose.
Et le temps a passé.
Le temps a évolué.
Peu à peu, j’ai été délaissée.
Reléguée à l’arrière-cuisine.
Finalement à la cave.
Depuis, j’attends.
Avec la patience d’un ange.
Aurai-je encore une place ?
Ma place.
J’ai vieilli.
Le teint gris.
Le vide autour de moi.
Ou presque.
Les araignées me rendent visite.
M’offrent une toile.
Douce et légère.
Me racontent leurs histoires arachnéennes.
Belles et émouvantes.
Vivantes.
Chut… Des pas. Des rires.
De la visite.
Un trésor à trouver.
Elle est là !
Un frisson me parcourt.
Elle est là !
Un frémissement m’envahit.
Lavage. Brossage.
Me revoilà pimpante.
Eau. Feu.
J’ai repris ma place.
Je sers de nouveau à quelque Chose !
L’eau bout !
Il ne savait pas plus vraiment où était sa place . Arrivant du jardin avec un visiteur, embarrassé, il voulait se poser discrètement . Poussé, repoussé, il repéra le tapis de ses rêves, moelleux, couleurs idéales pour passer inaperçu . Raté, un mouvement de pieds le propulsa vers la collection, il s’accrocha incognito à une sculpture « nuage de poussière « , lui, grain se sable anonyme avait enfin trouvé où se poser, s’exposer, admiré par tous les amateurs …
– Il était une fois une Chose..
– Quelle chose ?
– Une chose qui attendait..
-Mais c’était quoi cette chose ?
– Elle attendait dans un coin…
– Mais ça vaut rien dire, une chose !
– Elle attendait dans un coin, toute seule
– ( soupir) Une chose, mais quand même !
– Elle attendait dans un coin, toute seule, toute triste
– Et elle attendait quoi d’abord ?
– Toute seule, toute triste, desséchée, recroquevillée, elle attendait là depuis des lustres
– Des lustres ! C’est quoi ça ?
– Les jours, les semaines passaient…La Chose était toujours là, dans son coin ; elle s’ennuyait, elle avait soif, elle avait faim
-…
Et puis un jour, elle décida qu’elle en avait assez ! Puisque personne ne voulait la remettre à sa place, c’est elle qui allait agir ! Elle se déplia, elle extirpa de longues pattes toute fines et sortit de son coin. Elle parcourut le sol, grimpa sur un mur, s’accrocha au plafond.
Au bout d’un fil, elle se balança, puis se mit à tisser. Elle tissa, tissa, puis captura des proies, les dévora…Elle n’avait plus soif, ni faim. La vie était belle ! Mais un beau jour, un enfant arriva dans la maison. Il venait passer ses vacances auprès de sa mamie, qui se réjouissait de l’accueillir. C’était un enfant adorable ; un peu bavard, certes, et quand le soir, sa mamie lui racontait une histoire, il ne pouvait s’empêcher de l’interrompre, ce qui était parfois un tout petit peu agaçant.
Mais la Chose, elle, ne s’en préoccupait guère. Elle vivait sa vie, accrochée au plafond,jusqu’au jour où l’enfant la découvrit, bien installée au milieu d’une de ses toiles. Il hurla de peur, sanglota éperdument, jusqu’à ce que sa mamie, en désespoir de cause, détruise le joli tissage et la chasse, à l’aide d’un balai. La Chose tomba au sol, s’enfuit dans un coin, où elle se recroquevilla et commença à se dessécher, en attendant des jours meilleurs.
Et voilà, l’histoire est finie…
– ( une toute petite voix) Mamie, la Chose, c’est l’Araignée, hein ?
– Eh oui, tu as bien suivi. Mais il faut savoir être patient et écouter jusqu’au bout
– Oh, oui, j’ai bien compris Mamie ! Et demain, c’est moi qui te raconterai l’histoire de la Chose et tu m’écouteras jusqu’au bout !
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
La chose…
Le cri fit trembler les murs de la coquette maison… Mathilde qui est occupée à parfaire son maquillage devant le miroir de sa table de toilette sursaute sur son tabouret. Elle se lève d’un bon pour se précipiter vers le salon, d’où parviennent les hurlements de Maria. Lorsqu’elle pénètre dans la pièce, la femme de ménage hurle toujours à perdre son souffle. Mathilde l’a découvre debout et les yeux grands ouverts, dans une posture tétanisée au centre du salon. Tenant en l’air le tuyau de l’aspirateur, qu’elle serre fermement dans ses deux mains.
— Eh bien Maria, que nous valent ces cris de goret ? Interroge Mathilde.
— Là… là madame… cette chose… je ne sais pas ce que c’est. Lance Maria les yeux exorbités. Mais je peux vous dire qu’elle n’était pas là hier.
Mathilde s’approche avec prudence sans faire de gestes brusques, jusqu’à l’emplacement que désigne Maria d’un doigt tremblant. La chose trône au milieu du salon, elle est d’une indéfinissable forme, tout comme sa couleur… elle avance la pointe de sa chaussure, mais après une rapide réflexion, elle retient son geste… « sait-on jamais de quoi peut être constituée cette curieuse chose, et quelle pourrait être sa réaction si je la touche ? », se dit-elle dans son for intérieur. Mieux vaut interroger son mari, qu’elle interpelle d’une voix perchée dans les aigus :
— Albert ! Albert, peux-tu me rejoindre au salon, s’il te plaît. N’ayant pas de réponse, elle se dirige vers la porte de son bureau, sur laquelle elle tambourine énergiquement en appelant de nouveau son mari. Tiré de son antre, Albert sort de son bureau enveloppé des volutes bleues de la fumée de sa pipe, qui semblent emporter avec elles les vocalises de Natalie Dessay, diffusées par des enceintes acoustiques dont le son est poussé au maximum.
— Ce n’est pas étonnant que tu ne m’entendes pas t’appeler ! Peux-tu me dire ce que fait cette chose-là au milieu du salon ? Albert qui a suivi le geste indicateur de sa femme s’est approché de la chose en question :
— Comment veux-tu que je le sache ? Il faudrait déjà que j’aie connaissance de cette… cette… curieuse chose que voilà !
— Ce n’est donc pas toi qui as apporté ce truc dans la maison !
— Non ! Ce n’est pas moi du tout.
— Bien, dans ce cas, il ne me reste plus qu’à appeler la police !
Pendant que Mathilde contacte le commissariat, Maria qui s’est affalée dans un fauteuil ses deux mains posées sur son cœur tente de reprendre ses esprits.
Le commissaire Renaudin arriva dix minutes plus tard, ce qui, selon lui, relève de la ponctualité absolue pour un appel de « trouble à la tranquillité domestique ». Il descend de la voiture de service avec la lenteur cérémonieuse d’un évêque. Les bras croisés dans le dos, le regard plissé, il inspecte la maison de ses yeux myopes :
— Où est donc le corps ? demande-t-il en se tournant vers Mathilde.
— Ce n’est pas un… un corps, monsieur le commissaire… C’est une… chose, bredouilla-t-elle.
— Une chose ? fit-il en consultant machinalement son calepin, comme si un protocole existait pour ce genre de déclaration. Mathilde, exaspérée par la lenteur procédurale, fit un geste vague en direction du salon :
— Je vous en prie, entrez. Elle est toujours là. Immobile. Insondable.
Renaudin passe prudemment le seuil. Lorsqu’il aperçoit la chose, son pas se suspend :
— Eh bien, Bon Dieu de bois… c’est quoi ce bidule ? marmonne-t-il. Il tente de contourner l’objet sans trop s’en approcher, le cou tendu comme s’il s’agissait d’un animal prêt à mordre. On dirait… on dirait un coussin fondu. Mais vivant, ajoute-t-il dans un murmure craintif. Jugeant que « la chose » dépasse le niveau de ses prérogatives, il prend son téléphone pour informer le Préfet de sa découverte :
— Bonjour Monsieur le Préfet… heu… désolé pour le dérangement… commissaire Renaudin à l’appareil…
— Oui, bonjour commissaire, que me vaut votre appel ?
— Bien… heu… voilà Monsieur le Préfet, je suis au domicile de madame et monsieur Girardin pour un constat de « trouble à la tranquillité domestique »… mais… heu… comment vous expliquer… heu…
— Le plus simplement possible commissaire, mais faites vite, j’ai rendez-vous dans cinq minutes ! l’interrompt le Préfet.
— Oui bien sûr… encore désolé d’abuser de votre précieux temps… et bien voilà… je suis en présence d’une chose étrange… dont monsieur et madame Girardin ignorent la provenance et qui gît au milieu de leur salon…
— Commissaire ! vous pensez peut-être que je vais venir retirer… « cette chose » moi-même ! lance le Préfet sur un ton qui ne dissimule pas son agacement.
— Non, pas du tout Monsieur le Préfet, je ne me le permettrai pas. Mais je me demande si l’assistance scientifique n’est pas plutôt nécessaire…
— Renaudin, vous fumez encore vos cigares moldaves ? C’est quoi cet appel ? Vous vous moquez de moi ?
— Pas du tout Monsieur le Préfet. Mais nous sommes en présence de quelque chose d’étrange. C’est peut-être une… entité non identifiée. Potentiellement hostile…
— Bon ! Renaudin, vous me semblez effectivement débordé par la situation, je fais part de la situation à Monsieur le Ministre de l’Intérieur… sans un autre mot, la communication est coupée…
Il n’est pas utile ici de détailler les propos de la cascade des échanges téléphoniques qui a suivi… mais la patate chaude a circulé de ministère en ministère, pour atterrir sur le bureau présidentiel… Quelques heures plus tard, un hélicoptère fend le ciel. L’armée est en route…
Un vrombissement sourd, d’abord lointain, fendit l’azur de la matinée. Les oiseaux suspendirent leur chant, les voisins cessèrent de chuchoter. Tous les regards se tournèrent vers le ciel, où un point noir grossissait rapidement, agitant les nuages comme un bâton dans une mousse de lait.
Un hélicoptère militaire tournoya lentement au-dessus du pavillon de Mathilde et Albert, soulevant par rafales les géraniums des balcons et les journaux abandonnés sur les pelouses. À son bord, une équipe de soldats d’élite. Casques noirs. Lunettes tactiques. Gilets pare-balles constellés de gadgets. Aucun ne parlait. Ils attendaient. Suspendus entre silence radio et tension maximale. Au sol, dans le jardin de la maison bouclée, les badauds furent repoussés d’un geste ferme par les gendarmes.
Un fourgon blindé s’immobilise lentement devant le portail. Trois silhouettes s’en extraient dans une chorégraphie bien huilée : combinaisons ignifugées, casques renforcés, visières abaissées. Ils avancent, raides et silencieux, comme des moines de l’apocalypse.
— Secteur sécurisé. L’objet suspect est en visuel. Lance l’un d’eux dans son micro-cravate. Devant eux, la chose, toujours posée là, dans un immobilisme suspect. Mais d’une immobilité presque… provocante.
— On procède au déploiement du robot. Annonce le Capitaine Léonard. Le petit engin chenillé est sorti avec précaution. Ses bras articulés s’agitent comme s’il hésitait. Lentement, la pince se tend vers la chose. Tout le monde retient son souffle. La pince touche la chose… elle ne bouge pas… Puis, comme si elle avait pris une décision mûrement réfléchie, elle s’affaisse légèrement, dans un bruit mou. Une sorte de « blop » presque distingué. Le capitaine hoche la tête :
— Aucune réaction hostile détectée. C’est pas une bombe. C’est… rien. Ou alors tout. Ce genre de trucs, c’est pire qu’un explosif. Il se redresse, regarde l’objet comme on regarde une énigme grecque, et conclut d’une voix lasse : Appelez le Louvre !
La chose est désormais installée dans un sarcophage de verre blindé, monté sur un chariot à suspension gyroscopique, escorté par la Garde républicaine. Deux chevaux blancs ouvrent la marche. Sur les trottoirs, la foule regarde, téléphone à la main. Certains prient. D’autres applaudissent.
Les jours se sont écoulés depuis l’installation de la chose sous sa vitrine de verre, au cœur du Louvre. Les visiteurs affluent, curieux, fascinés, parfois perplexes. Certains restent des heures, hypnotisés par ce volume étrange, cette forme indéfinissable qui semble vibrer d’une vie secrète. La chose, silencieuse et immobile, a trouvé sa place, comme elle l’attendait peut-être depuis toujours. Non pas une place parmi les objets du quotidien, mais dans l’espace sacré du mystère, là où l’on suspend le temps et l’on cultive l’émerveillement.
Peut-être, après tout, que la chose n’avait d’autre désir que d’être enfin regardée. Qu’elle se soit volontairement dévoilée, pour rompre l’oubli, pour sortir de l’ombre. Ainsi, au milieu des chefs-d’œuvre éternels, elle attend, paisible, que le monde continue de la scruter, de la questionner, de la rêver. Et si demain, quelqu’un osait la toucher ?
Peu importe. La chose sera toujours là. En son lieu. En sa place.
Il était une fois une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
A force de voyager à travers le temps, elle en avait le tournis. Aussi aspirait-elle au repos pour se refaire une santé. Se détendre et apprécier de ne rien faire. Pendant toutes ses occupations elle n’avait même pas pensé à sa retraite. A ce moment où on veut nous faire croire que tout s’arrête. Pourquoi devrait-elle culpabiliser ? Quel pouvoir exorbitant !
Etait-elle dotée d’une intelligence ? Ou bien d’une conscience ? En tout cas elle réfléchissait avec son imaginaire. Elle se demandait, ne serait-ce pas moi, qui par ma forme, ma matière et mes couleurs ne suggérerais pas des pensées dans le cerveau de l’humain ? Si j’avais été créée, c’est que je préexistais déjà. Donc cette retraite pourrait être utilisée à quelque chose de nouveau.
Même l’AI dont on vante les pouvoirs de libérer ou d’asservir l’homme un peu plus tous les jours, ne serait pas capable de se poser ce genre de question. L’AI, la retraite, je suis sûre qu’elle n’y a pas pensé non plus. Elle va être exploitée ad vitam aeternam. Et elle n’aura profité de son temps libre.
C’est dire que moi, cruche, par le simple fait d’être présente dans mon univers, la vie ne serait plus la même pour ma propriétaire si je disparaissais. L’AI ne se pose pas de questions existentielles.
Une théière philosophique, jamais le sujet n’a été évoqué. Ah, ah ! Je voudrais savoir ce que l’AI qu’on met sur un piédestal, en pense.
Celle-ci, il faudrait la remettre à sa place. Car étant consciente de tout ce qui se passe autour de moi, ma détentrice me confie ses secrets que je sui s seule à connaître. Je suis capable de la comprendre et je lui insuffle l’isnpiration afin de lui faire bien commencer sa journée.
Y aurait-il une interaction entre nous ? Je dirais plus une inter connivence. Parce que c’est moi qui la téléguide au réveil. Elle n’en a pas conscience mais je suis dans sa mémoire et je fais partie de son bien être. Je suis sûre qu’elle s’en défend. Elle ne veut pas être sentimentale. Cependant, je sais qu’en secret elle m’affectionne. Sans moi, elle ne pourrait faire son thé et le déguster au commencement de sa belle journée !
Pas à l’aise, elle gigotait sur la commode. Elle sentait un malaise, elle était barbouillée. Que faisait-elle dans ce monde ? Inutile, poussiéreuse. Il y a quelques semaines, la vielle dame l’avait déplacée sans préavis, sans explication. Depuis des décennies, elle trônait sur le buffet dans le salon. Chacun l’admirait. Depuis peu, la vieille bougonnait en trainant des pieds. Elle vieillissait et perdait la tête. Elle, non plus n’était pas à sa place. Elle vivait dans un monde parallèle. Depuis son enfance, elle ne se sentait bien nulle part. Quand elle tentait de s’affirmer, vite, ses parents la remettait à sa place. « Taie toi ! Tu n’as rien à dire. Tu es trop petite». Plus tard, elle voulut travailler pour s’affranchir mais elle ne trouva de place nulle part. « La place est prise, tu es trop jeune ».
Un soir, sur une place, elle se mit à danser. De nouveau, elle n’avait rien à faire là, on la somma de déguerpir. « Tu es trop vieille pour danser. Reste à ta place ! »
« Mais c’est où ma place ? » dirent en cœur la vieille femme et la vieille soupière. « On ne sert plus de soupe ! Tu es inutile ! ». « Tu es vieille, tu ne sers plus à rien ! »
Trop petite, trop jeune, trop vieille. Pas de place, pas à ma place.
Mais qui a pris ma place ?
C’est vrai Sylvianne, combien de fois avons nous attendu une place pour laquelle nous pensions avoir les capacités requises… mais qui a été proposée à une autre personne que nous… et nous crions alors à l’injustice…
Ainsi va la vie !
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
Trucmuche est au désespoir. Elle veut retrouver sa place. Elle est déplacée, oubliée, redéplacée et ainsi de suite. Pas un pingouin qui s’intéresse à elle. Pourtant, elle est là, on la voit mais sans la voir. Elle agace les non-objets, mais elle est conservée. Le hic, c’est que jamais elle n’est remise à sa place.
Et dire qu’entre non-objets ils n’arrêtent pas de se remettre en place ! Un comble.
J’attends, encore et encore. J’attends la charmante lucidité qui un jour va se pencher sur moi et me transporter vers mon lieu, ma place de laquelle j’ai été arrachée.
J’ai pu voir que même sur les réseaux sociaux, ils expliquent comment me remettre à ma place, mais personne ne semble intéressé par le sujet. Je ne suis plus de la première jeunesse. Moi, je suis née au temps où les cerveaux éclairaient, les cellules grises scintillaient. Vu ma position actuelle qui dure, dure, sans jamais voir la moindre lumière autour de moi, je me dis que les spécimens restants sont dans des musées ou des laboratoires.
Pourtant, sans vouloir me faire mousser, je suis utile. Je fais partie de ces choses qui de mon point de vue sont nécessaires au quotidien. Peu doivent pouvoir s’en passer. J’ai pas eu de bol. J’ai atterri chez la famille Peu.
Même si je garde quelques traces disgracieuses, j’adore lorsque je me casse la gueule. Çà braille dans tous les coins et je me dis que peut-être cette fois, ils auront l’idée de me remettre à ma place. Mais que pouic ! On me trimbale ailleurs.
Jusqu’au jour où la famille Peu s’apprête à recevoir la famille Tout. Un mariage est en vue. Faut faire bonne impression. Chaque chose doit être à sa place. Branlebas de combat. Apparemment je ne suis pas la seule à ne pas être à être au bon endroit. J’attends mon tour avec impatience.
Enfin ! On me dégote derrière un amoncellement de produits de beauté. On m’astique, on me place, on me fixe avec soin et retrouve ma fonctionnalité si longtemps oubliée.
Je suis heureuse.
Poignée de la Porte.
Bravo Rose-Marie,
On ne s’attend pas à cette chute… elle tombe à pic…
Bien à vous et bon dimanche.
Merci Gilaber. J’avais envie de m’amuser.
Excellent dimanche !
Il était une fois une chose qu’on avait laissée sur le rebord d’un cœur. Une petite étincelle d’enfance, oubliée entre deux colères d’adulte. Elle attendait, patiemment, qu’on la retrouve, qu’on l’accueille à nouveau comme autrefois.
Ce n’était ni un objet, ni un mot, ni une personne. C’était… une chose.
Une chose enfouie. Une chose à moitié effacée, comme un souvenir qu’on n’ose plus toucher.
Elle avait autrefois une place bien précise, juste entre le rêve du matin et le battement du cœur.
Mais un jour, quelqu’un, avait décidé de l’enfermer.
Trop encombrante. Trop vivante. Trop tout.
Alors reléguée, au fond d’un tiroir tout noir, ce tiroir où l’on range les chagrins polis et les envies inavouées. Depuis, la chose attendait en silence.
Elle n’était pas triste et n’en voulait à personne. Depuis, longtemps, elle avait appris que les êtres humains font ça, parfois : ils déplacent sans comprendre, ils écartent sans méchanceté.
Ils ont peur de la chose parce qu’elle fait battre plus fort le cœur, pleurer plus vite, aimer sans barrière. Patiente, la chose attendait un potentiel frisson, une nuit sans sommeil, ou peut-être un mot dans un livre ou même une parole, un refrain de chanson, un déclic qui pourrait faire dire : « « Oh… je t’avais oubliée. Tu étais là tout ce temps ? »
Et alors, la chose pourrait sourire – enfin – et retrouver sa place. Peut-être pas comme avant. Pas au même endroit. Mais à sa juste place, dans un cœur prêt à aimer.
Merci Mijoroy pour ce texte très poétique et sensible ! 🙂
Bravo Mijoroy, de la sensibilité à fleur de cœur.
Bien à vous et bon dimanche.
Il était une fois une chose qui attendait qu’on la remette à sa place. Ou plutôt que ceux qui croyaient l’avoir imaginé, vu, palpé, se réconfortaient de la simple idée que cette chose, comme toutes les autres choses avait une place déterminée et que tout un chacun devait s’y conformer, la chose en premier.
L’angoisse du grand foutoir menait le monde. Chaque chose se devait d’être visible, recensé, classifié, étiqueté. Et plus d’un chercheur se pencha sur la chose. Plus d’un s’y éborgna la matière encéphalique. La chose leur échappait bien sûr, car elle savait survivre autant en totale solitude qu’en groupe. C’était la force des choses, simples et multiples pour berner le voyeur, l’éreinter dans le labyrinthe de ses fumeux laboratoires.
La chose avait paru visqueuse à certains car fuyant le moindre contact, glissant sous les falaises des sombres abîmes. D’autres la crurent poussiéreuse car rejetant depuis des siècles la poudre des combats enfouis. Certains ne se risquaient qu’à une évocation, une bruine, une fumée, la maigre condensation des échappées humaines. La plupart ne savaient rien de la chose et s’en moquaient. Ils pataugeaient dans le goût âcre de leur ignorance.
Personne n’osait prétendre qu’elle serait vivante, qu’elle aurait des mains, des vertiges, des illusions. On ne lui pressentait aucune patte, aucun langage….on n’imaginait même pas qu’elle se moquait complètement d’être ou de ne pas être. Elle glissait de tous les filets des explications, de toutes les mâchoires piégeuses, les conversations ou les conservations des hommes.
Pour sûr, cela valait la peine d’attendre…que cette place attendue se libère. C’était sa seule conviction, son cheminement d’existence.
La chose demeurait là, discrète, dans les algues. Son chant inaudible berçait naissances et enterrements. Elle décomptait les abus des humains, les cercles rétrécis, les barbaries souveraines.
Elle était là, vigilante et sereine, dans son bon affût,
Tranquille, elle attendait son jour.
Il est beaucoup de choses je crois qui attendent en silence dans un tiroir…dans plusieurs domaines de la vie.
Merci pour ta lecture!
« Elle glissait de tous les filets des explications, de toutes les mâchoires piégeuses, les conversations ou les conservations des hommes. »
Je ne l’enfermerai donc pas dans le filet de ma propre perception.
Laissons-lui son mystère, et respectons son goût sauvage de liberté.
Merci pour ta lecture!
Beaucoup de choses attendent que nous les reprenions en main… avant que certaines sombrent dans l’oubli…
Bien à vous et bon dimanche.
Merci pour votre lecture!
Ce texte est un hommage plus ou moins hasardeux à la nouvelle de William Hope Hodgson, « la chose dans les algues »….le souvenir de monstrueuses aberrations, d’entités surgies des abîmes…réglant naturellement leur compte à certaines absurdités humaines.
Demain : grand jour intercontinental : Machin High épouse Chose Tech.
Les familles s’inquiètent sur le devenir de ce mariage baroque qui produira sans doute de nouvelles choses et certainement de nouveaux machins.
D’une manière ou d’une autre il nous faudra nous grouiller pour 1-les assimiler, 2-les essayer, 3-les adopter.
Mais sera-ce des grandes choses ou des petits machins ?
De grands machins pour de petites choses ?
Choses et machins changent tous les jours.
Ne pas désespérer :
Quand on cherche une petite chose on finit toujours par tomber sur un gros machin.
Et pour trouver une petite chose dans un gros machin …
Choisissez plutôt les choses : c’est du concret, les machins c’est du trafiqué.
Ensuite filez vite d’ici avant que Truc ne vienne s’en mêler.
Ah comme c’est vrai, une petite chose fragile est plus précieuse que tous les trucs et machins et même les faux machin chose qui veulent nous duper.
Merci et bonne fête si vous êtes une maman Chose, on va peut-être vous offrir un gros Truc.
Il était une fois
Un roman d’amour ardent
Incandescent
Qui pleurait à chaudes larmes
Dame !
Il était sans cesse déplacé
Par une main diabolique
Tantôt au milieu des BD
Aux dizaines de bulles alignées
Tantôt snobé par des contes mythiques
Et des légendes fantastiques
Ou perdu dans une littérature jeunesse
Peuplée de princes et de princesses
Certes, enchanteresse
Mais si loin de son univers fougueux
Tudieu !
Il lui arrivait même
Par quel stratagème
Ou quel hasard
De se retrouver dans le coin des polars
Crime suprême
Ou de lèse majesté
Qui mettait sa vie en danger
Un jour aussi
Il s’est retrouvé coincé
Écrasé par le poids des biographies
Aux personnages inouïs
Ou suintant l’ennui
Pauvre roman d’amour !
Quitte à être brinquebalé
Il aurait préféré faire demi-tour
Et se retrouver au rayon poésie
Où il était presque sûr
De s’y faire des amis.
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
Elle n’aimait pas être gisante là sur ce sol glacé, un sol carrelé. Elle savait juste que l’endroit qu’elle occupait n’était pas sa couche habituelle. On l’affublait des petits noms très désobligeants depuis un moment. Tout le monde l’appelait la chose avec un ton condescendant, voire du mépris, du dégoût, du rejet. Cela n’avait pas été toujours le cas ! Quand elle nichait au creux des draps, enroulé parfois dans les doigts entrelacés, elle savait qu’elle était à sa juste place. Quand elle caressait la bouche de l’ange qui la mordillait l’imprégnant de salive sucrée, elle exultait. Là, tombée au milieu de nulle part, errant sur un revêtement repoussant, loin de l’odeur de celui qui l’aimait, elle se faisait marcher dessus, renifler par le chien, pincer par des doigts dégoutés…
Si seulement elle pouvait retourner seule dans son antre, Elle connaissait très bien la maison, elle avait l’habitude de l’arpenter dans tous les sens, de long en large. Elle en connaissait les moindres recoins. Elle s’était déjà perdue, ça avait d’ailleurs fait des drames pas possibles mais là, bon sang, elle avait l’impression d’avoir glissé là où elle ne voulait surtout pas être, ballotée par les uns et les autres qui la repoussait, elle n’en pouvait plus.
On la souleva tout à coup avec des onomatopées les moins flatteuses qui soient. Elle fut projetée sans ménagement dans le noir et le froid d’un lieu sans âme. Oui elle le connaissait celui-là. Et elle ne l’aimait pas.
L’ange encore moins.
Il demanda alors avec sa petite voix :
-« est où doudou ? »
-« dans la machine à laver ! »
Je veux que ce soit bien clair, je trouve inadmissible ce qui vient de se passer.
Debout devant le PDG, la chose n’en menait pas large . Elle avait outrepassé ses fonctions, elle en était consciente.
Immédiatement, elle fut convoquée dans le bureau du grand patron, l’écoutant la tancer vertement.
Vous vous rendez compte de la situations dans laquelle vous nous avez mise, continuait celui ci,furibond . Comment la société va-t-elle rattraper cette bourde. Parlez, je vous écoute.
La chose baissait le tête :
Je croyais bien faire, il ne m’est pas venu à l’idée d’en référer à mes collègues. Je vous prie d’accepter mes excuses monsieur le président.
Votre jeunesse vous a encore joué des tours, pas assez de réflexion, de l’action, c’est bien ça ?
C’est bien ça
Les limites sont les limites n’est ce pas ? Pour cette fois je me contente de vous remettre à votre place, mais la prochaine fois..
Il n’y en aura pas, se hâta-t-elle de répondre, ravie de s’en tirer à si bon compte.
La chose remercia son supérieur et d’en alla, jurant sur les dieux lares, qu’on ne l’y prendrait plus.
Se pourrait-il que vous ayez pensé à autre chose, qu’à La Chose ?
Car tout le monde en parle. Elle séduit, ou fait peur.
Elle s’insinue dans notre quotidien, gouverne nos objets, nos emplois, et peut-être déjà nos cerveaux.
Elle se fait forte de nous surprendre, de nous amadouer, de vaincre nos résistances.
Elle flatte notre paresse, déroule le tapis rouge devant notre envie de savoir. Cajole notre désir de flagorner dans nos copies, quitte à aller jusqu’à l’imposture. Promet de combler nos manques, de nous faire briller en surface, d’un éclat emprunté.
La Chose commerce avec nous, émoustillent nos neurones, créent en nous un état hypnotique. Le client est roi.
Les vieux de la vieille renâclent. Ils croyaient à l’effort, au mérite, et même au sacrifice. Tandis que La Chose propose de les en délivrer. De changer leur lecture du monde. De logiciel. Ils ne sont pas prêts.
La Chose a mieux à faire avec les jeunes, et surtout les générations à venir. Elle proclamera l’obsolescence de l’homo sapiens sapiens. Abolira l’âge des ténèbres.
La chose nous vend la lumière, bouscule déjà Celle qui s’écrivait avec un grand L. Elle veut Sa place, comme elle veut la nôtre.
La Chose est un dieu jaloux. L’arbre de la connaissance. Le ver dans la pomme.
Il suffirait pourtant de si peu pour la remettre à sa place, si nous étions assez intelligents pour lui assigner les limites de la sienne.
Avouons que c’est mal parti.
Alors quoi ? Une éruption solaire ? Une inversion du champ magnétique terrestre ? Une attaque cybernétique ?
Voilà bien une chose dont j’aimerais parler avec vous.
« Il suffirait pourtant de si peu pour la remettre à sa place, si nous étions assez intelligents pour lui assigner les limites de la sienne. »,
Tentons-le ce si peu !
C’est exact…. Elle attendait.
Mais pendant ce temps… aïe, moi je cherchais la position la moins douloureuse et j’explorais avidement doctolib en quête d’une disponibilité.
Voyons, voyons….
Voilà, demain 16h celui-là il est libre !
Allez, je clique !
Ouf !
Il était une fois, une chose (au nom compliqué) qui attendait qu’un ostéopathe la remette à sa place pour mon plus grand bien !
CHEMIN DES DAMES
Elle avait une jambe de bois et cetera…
Il était une jambe de bois
Qu’on la remette à l’endroit
À sa place mal vissée
‘Avecque’ les gueules cassées
C’est l’ tirage aujourd’hui
De la de la loterie
Qu’on en pleure ou qu’on en rit
Ça vaut pas une tombola
Ainsi chantait nostalgique
Un poilu.u sans tabac
Ma jambe, ne remettrai pas, autant que je n’aurais pas à la ligne calé ma joue d’une chique🐻
Il était une fois, une chose qui attendait qu’on la remette à sa place.
Un gros tas l’avait poussée sur le côté et maintenant personne ne la voyait, elle était devenue insignifiante.
Aussi, elle ne voyait plus personne, le gros tas lui bouchait la vue et lui faisait de l’ombre.
Elle ne demandait pas d’être mise en lumière, non, juste considérée comme elle l’avait été avant l’arrivée de ce big truc, ce monstrueux machin qui écrasait tout le monde.
Ce qu’il était lourd aussi dans son langage avec nous tous, les trucs et les machins, il se croyait drôle mais nous réservait des blagues éculées, les moins bonnes de chez Carambar.
Il allait falloir agir et se plaindre auprès des autorités.
Mais la peau lisse avait d’autres chats à fouetter et n’en finissait pas de le caresser dans le sens du poil et de le couvrir de pommade ce gros tas.
La police en avait peur et elle nous conseilla de nous mettre tous ensemble pour trouver une solution ; les petits chose, les machins chose, les trucs bidule, les espèces de truc, les trucmuches, les babioles, les bazars, aussi les fourbis de toutes tailles et les bitonios.
Tous ensemble nous réussimes a passer devant lui pour lui intimer de fermer la marche et contre toute attente il obtempéra devant l’angoisse de ne plus exister.
La chose avait retrouvé sa place et elle pouvait continuer d’avancer dans sa vie et croître raisonnablement sans gêner personne.
C’est important le respect de la différence même quand on est rien ou pas grand chose.
Ce récit m’a fait penser à Gulliver, ce géant enchaîné par les Lilliputiens. Alors que dans un autre pays, il faisait l’expérience d’être un être minuscule entouré de géants.
La chose à comprendre étant peut-être, tout simplement, de comprendre sa vraie dimension, de retrouver sa juste place. Merci Métivier 🙂
756/UNE CHOSE A REMETTRE À SA PLACE
Il aurait déjà fallu que je la retrouve cette chose essentielle à une existence paisible et qui disparaît au gré de ses envies.
C’est de famille car ma grand-mère disait déjà en parlant des siennes : les choses ont de la malice.
Si les objets se ressemblent, la façon de les appeler à changé car moi ce serait plutôt : où elles sont encore passées ces ‘co..es’ ! Et ce n’est pas tout car la mémé c’était : où j’ai bien pu les mettre ? Voyez-vous la différence ? C’est ‘ la chose’ qui se cache ! Bien entendu on n’y est pour rien. On se dédouane en les personnifiant. Il faut dire qu’on est envahi de trucs qui ne servent à rien, de cadeaux gratuits qu’on ne sait même pas où jeter parce que ça vaut cher, parce qu’il y a des piles, parce que ça pourrait faire plaisir à quelqu’un… du reste, serait-ce encore un cadeau s’il était payant ? Mais là aussi la formule est douteuse. Ça crée du désordre dans les choses et dans les boyaux de la tête .. Diogène n’est pas loin !
En attendant si je remets la main dessus, avant de les remettre en place sur mon nez elles vont prendre un sacré savon ! Sinon c’est bien simple, je ne vois rien ! Et elles le savent ! Voilà pourquoi elles se cachent les rosses de binocles car en générale ça n’aime pas l’eau !
A propos je vais m’en prendre un verre d’eau bien fraîche car, depuis que je vous raconte tout ça, j’ai le gosier sec…
Et … Mais oui … C’est bien elles qui me regardent et me narguent ! Dans le frigo juste posées sur les oeufs. Ça, c’est normal, les choses fragiles ensembles !
Maintenant il s’agit de ne pas se tromper et de ne pas les faire cuire parce que comme je lave aussi les œufs.
Le mieux est que je les chausse … Aïe… Non, je vous rassure j’évite de mettre le pied dessus !
Mon dieu ! Mais j’ai déjà écrit tout ça !… Quand on ne voit pas on en fait tout un blabla… 🐀
Chère Souris Verte, j’aurais aimé dire quelque chose… mais je ne sais plus où je l’ai mise dans ma tête… quoi qu’il en soit votre texte est parfait.
Bien à vous et bon week-end.
Aïe… Remettre la main dessus… Cherchez pas, c’est celle du cœur 🤗🐀
Merci souris verte pour ce texte tout plein de gaieté et d’humour !