747e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat


Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas qu’il semblait toucher terre. Les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
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Ce n’était pas dû au changement climatique, c’était la Terre qui, ayant assez d’être torturée s’est mise en mode « je rembobine » comme un film qui repart à l’envers. Bientôt tout le monde se déplacerait-il à quatre pattes avec plein de poils partout pour aboutir au singe ? Pour aboutir au singe, je ne sais pas, en tout cas ne pas répéter les mêmes erreurs. Laisser à nouveau l’Homme évoluer, mais en le surveillant sans relâche. Puis stopper cette évolution au moment où celle-ci devient dangereuse pour le bon équilibre de la planète.
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas qu’il semblait toucher terre. Les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes… Nul n’aurait eu le courage de relever la tête, par peur de se cogner…
Seul un petit enfant, étranger à ces gamineries, sautillait partout, n’ayant cesse de gazouiller, tel un oiseau sur une branche. Peu importe quand le ciel lui tomberait sur la tête, en attendant il voulait profiter à fond de l’instant présent. C’est alors que d’autres gazouillis se joignirent à lui, préludes à un véritable concert, une sérénade incroyable.
Et bientôt, ce qui devait arriver se produisit…un coin de ciel bleu apparut, tout petit au départ, puis s’élargissant au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune grisaille. Alors, un large sourire commença à illuminer chacun et tous se redressèrent petit à petit, pour repartir du bon pied…
Un ciel bas et plombé
Depuis déjà quelques années
Semblait même toucher terre
Au-dessus de cette ville mystère
Les habitants marchaient tous voûtés
Bien obligés
S’ils ne voulaient pas être écrasés
Par cette chape de plomb
Qui bouchait l’horizon
Les enfants n’arrivaient pas à grandir
Les vieux avaient peur de tomber
Les fleurs ne pouvaient s’épanouir
Les oiseaux étaient désespérés
Que faire, que dire
Sinon compatir
Que vont-ils tous devenir
Un monde de lilliputiens désœuvrés
Sans avenir
Quel est donc ce dérèglement climatique
Serait-ce une aberration politique
D’où vient ce hic
Qui pour les secourir
Quelle solution providentielle
A trouver dans quel manuel
Ah mais oui…c’est ça…
Pourquoi pas …
Vous me voyez venir …
L’IA !!!
– Eh ! Papy ! T’as vu là-bas ! On dirait une énorme fourmi ! Mais je ne vois pas si c’est une rouge ou une noire ! Je cours voir. Assieds-toi sur le banc, je reviens.
J’en profite pour regarder les gens de la rue. C’est toujours un spectacle fascinant. Je ne m’en lasse jamais.
– Ah ! Bonjour Papy (oui, ici, je suis le Papy de chacun) tu profites du banc ! Il est gratuit aujourd’hui ?
– Oui, Marcel, c’est jour de marché ! Et toi, que fais-tu avec ce déambulateur ?
– Pardi, je déambule !
– Ah…bien…bien…
Je regarde vers la fourmi géante. Bon ça va ! Téo bavarde avec elle.
– Ah ! Bonjour Papy ! Au repos sur le banc !
– Comme tu vois Pierrot ! J’attends le soleil. Il finira bien par venir ! Mais, je vois que tu as des béquilles aujourd’hui !
– Obligé, tu sais. Avec ce plafond bas et gris, je suis de plus en plus voûté.
– C’est sans doute la sorcière qui t’a envoûté ?
– Oh ! Non ! Elle a perdu tous ses pouvoirs, cette vipère ! C’est seulement que je n’arrive plus à me tenir droit ! Bon, je file…
– A plus tard Pierrot, au bistrot.
– Pour sûr !
– Papy, Papy ! Ouf ! Ce n’est pas un monstre de fourmi, c’est Grosjean ! Il n’arrive plus du tout à se tenir debout, à cause du plafond bas, il m’a dit, alors il marche à quatre pattes comme un bébé, alors que c’est un vieux, mais il est gentil, il était content de me voir et il m’a dit de te dire euh… je ne sais plus ! Mais Papy c’est quoi ce plafond bas, il habite où ? Il n’habite plus dans cette belle maison à la sortie du village ?
– Ah ! Bonjour Papy ! Je vois que tu es en grande conversation avec Téo ! Je ne vous dérange pas ! Vous allez bien me laisser une petite place sur le banc !
– Oui, bonjour Mimile, tiens donc, tu marches avec une canne aujourd’hui ! Tu t’es blessé ?
– Pas du tout ! Mais avec ce fichu plafond bas, je penche en avant !
– Ah ! La bande à Papy est au complet à ce que je vois !
– Bonjour, Madame La Comtesse, comment allez-vous ?
– Bien, merci ! Mais de quoi parliez-vous ?
– De la pluie et du beau temps !
– Ah, mais non madame !
– TEO !!!!
– Laissez-le s’exprimer !
– Ils parlent de plafond bas, et ils ont tous l’air malades, c’est comme ce pauvre Grosjean, il ne faut pas le laisser comme ça, à ramper comme un ver de terre, il faut que tu fasses quelque chose pour l’aider, je ne sais pas, moi, lui trouver une chaise avec des roues, ou un truc dans le genre, et s’il faut de l’argent, on demandera à monsieur le curé de faire la quête, et alors…
– Très bien Téo, viens avec moi, nous allons voir ce que nous pouvons faire pour Monsieur Grosjean ! Au revoir Messieurs !
Une semaine plus tard.
Ambiance festive.
Grosjean et son fauteuil électrique.
Téo, en compagnie de Madame La Comtesse, ovationnés.
– La seule ombre au tableau, si je peux me permettre, c’est l’absence du soleil.
– Qu’importe, Papy, il est en nous ! Profitons de cette journée joyeuse et chaleureuse !
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
J’ai longtemps scruté l’horizon sombre et déprimant de cette phrase et de son ciel bas et gris. Je cherchais en vain au moins une pirouette humoristique, à défaut d’une idée optimiste. Je commençais à me recroqueviller moi-même, devant ce futur inexorable et cette désespérance. Me hantaient pourtant les paroles du grand Jacques Brel :
« Avec un ciel si bas, qu’un canal s’est perdu.
Avec un ciel si bas, qu’il fait l’humilité,
Avec un ciel si gris, qu’un canal s’est pendu.
Avec un ciel si gris, qu’il faut lui pardonner.
Avec le vent du Nord, qui vient s’écarteler,
Avec le vent du Nord, écoutez le craquer, le plat pays qui est le mien ».
Il vient du nord, de l’est, de l’ouest, ou parfois du sud. « Le vent souffle où il veut… ». Et nous craquons souvent, perdant espoir.
Et puis, un nouvel écho lointain d’une réflexion du même poète :
« Ce qu’il y a de plus dur, pour un homme qui habiterait Vilwoorde, et qui veut aller vivre à Hong Kong, ça n’est pas d’aller à Hong Kong, c’est de quitter Vilwoorde. C’est ça qui est difficile. Ce n’est que ça qui est difficile. Parce qu’une fois à Hong Kong, tout s’arrange. (…) Hong Kong est à la portée de tout le monde, mais quitter Vilwoorde… »
Le soleil est en toi. Lève les yeux. Et tu verras la lumière en l’autre. Juste un regard. Juste un sourire. « Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson ». « Lève-toi et marche ». Et je me suis levé. Et j’ai avancé.
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
C’était douloureux. C’était d’une tristesse épouvantable, ce ciel qui, lentement mais inexorablement, vous faisait courber la tête.
L’avantage, c’est que le cerveau s’étant rapproché de la tête, il était mieux irrigué et plus apte à réfléchir. Et chacun se creusait les méninges pour trouver la solution qui les sortirait de là.
C’était d’une telle évidence que personne ne la voyait sauf…un descendant de Géotrouvetou. Eurêka, se disait-il en se grattant le menton. Il fait toujours beau au-dessus des nuages ( même Zaho le chantait), alors élevons nous. Il inventa les échasses, les échasses télescopiques en acier inoxydable pour que ça dure longtemps, longtemps. Simple comme bonjour.
La difficulté pour beaucoup était l’équilibre. Mais comme à toute chose malheur est bon, cela fit la fortune des kinés et autres acrobates.
Certains s’en sortirent, d’autres pas. C’est la vie. Il y en a toujours quelques uns qui restent sur le bord de la route.
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas qu’il semblait toucher terre. Les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
Jusqu’au jour où un génie eut la bonne idée de repeindre le ciel. Il acheta des milliers de pots de peinture d’un bleu azur magnifique et de tout un tas de camaïeu de bleus plus éclatant les uns que les autres. Les enthousiastes se mirent tout de suite à l’ouvrage, regardés du coin de l’œil par les plus dubitatifs. Mais que pouvaient-ils bien faire ? A quoi cela pouvait bien servir de repeindre un ciel bas, tout gris ?
Ceux qui avaient pris l’initiative de se joindre à ce fou s’aperçurent qu’ils se redressaient à nouveau, ils avaient le sentiment que le ciel reprenait de la hauteur au fur et à mesure qu’ils repeignaient le ciel. Ce qui fut confirmé par les badauds et autres septiques qui commencèrent à retrouver le sourire, les yeux emplis d’espoir et de bleu azur en voyant le ciel reculer et les femmes, les enfants et les hommes se redresser.
Bientôt ce furent des milliers de gens qui se mirent à l’œuvre pour redonner au ciel ses apparats de lumière éclatante. Et l’incroyable se produit, chacun se redressa, n’ayant plus peur de lever le regard, de croire à nouveau à des lendemains qui chantent.
Main dans la main, les habitants étaient parvenus à faire reculer l’inacceptable, l’impensable et la soumission.
Dans la famille coccinelle l’ambiance était à la Bérézina. Elles, si fières d’apporter le bonheur à tout un chacun, d’autant que le coup d’envoi du Printemps avait été donné par le Grand Manitou des saisons. Force était de constater que le ciel bas et gris de manière récurrente, avait la fâcheuse conséquence de contraindre les gens, et même les fleurs et les arbres à être instinctivement de plus en voûtés. Qui pouvait bien ainsi faire courber l’échine, voire d’osciller chacun entre marcher à quatre pattes ou ramper ? Qui voulait soumettre les vivants au joug d’un plafond si bas ? Les petites pernettes rouges à pois noirs rejoignirent la communauté des « bzééélites » de Maya l’abeille également confrontée à une pénurie de fleurs dans les champs pour manque de soleil. L’heure était grave. Plus de bonheur, plus de pollinisation, l’équilibre du monde se fissurait. Les cumulus vomissaient des torrents d’eau qui noyaient tout. Était-ce une folie passagère mondiale, puisque apparemment cet enfer n’avait pas de frontière ?
C’est alors qu’une toute petite voix s’éleva : « Sachez que la vie n’est pas d’attendre que l’orage passe, mais d’apprendre à danser sous la pluie ».
Depuis ce jour, les vivants ont appris des escargots, des grenouilles et même des champignons à se réjouir de cette eau venue d’un ciel bas et gris. Ils ont appris que les couleurs de ciel et de miel étaient dans le cœur de chacun.
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas qu’il semblait toucher terre. Les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
Phénomène observé , étudié autant par sa rareté que par son intensité , et ses effets .
Comportements très variés parmi les concernés . Une majorité d’intrigués, d’étonnés, toujours debout, s’interrogeaient . Les penchés, voûtés quasiment envoûtés par cette atmosphère hypnotique déambulaient bizarrement .
Les obsédés par la fin annoncée, s’enfonçaient dans des élucubrations déjantées, les angoissés ne savaient plus à qui s’adresser pour se rassurer, plongeaient dans les abîmes accompagnés par les effondrés impuissants à se relever . Les affolés avaient toujours du mal à se maîtriser, à se raisonner . Les révoltés refusaient de se plier, pa question de baisser les bras, tentaient d’entraîner tous ces frustrés , pour ne pas se laisser alarmer, s’abaisser. Les branchés, plus ou moins informés , pas inquiets, s’amusaient de cette ambiance troublante .
Ils avaient raison ce n’était qu’un nuage émis par des volcans éteints depuis un millier d’années, rassurés ????
– Etait-ce dû au changement climatique ? Le ciel était continuellement bas et gris. Si bas que les gens, instinctivement marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes.
– A quatre pattes ? Tu plaisantes ! Dans quelle région ?
– Pas loin d’ici, dans le pays qu’on appelle la France, pourquoi ?
– Cela ne se peut pas, des gens qui marchent à quatre pattes.
– Pourquoi pas.
– Ce n’est pas possible !
– Si ! C’est possible. Regarde, j’ai pris des photos.
– Ah oui ! Je vois, tu les as trafiquées.
– Pas du tout, c’est réel. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. C’est venu progressivement.
– C’est sûrement leur nouveau mode d’évolution.
– Ce serait plutôt l’inverse.
– L’homme augmenté, pardi ! Tu ne connais pas encore ?
– Dans la vie, il n’y a que deux choses qui augmentent, Monsieur. L’âge et les impôts. Et puis dans le cas présent, ce serait plutôt l’homme qui rapetisse. Mais cela me parait difficile d’en connaitre la raison.
– Le ciel qui leurs tombe sur la tête, s’il est si bas.
– Un ciel ne peut pas peser au point d’inciter les gens à s’accroupir pour marcher. Il y a une raison plus profonde.
– Tu penses qu’il seraient redevenus gaulois ? Cela ne se peut pas. Et puis, c’est de la superstition, le ciel qui tombe sur la tête, ce n’est pas la bonne explication.
– Ca se pourrait, on leurs a fait tellement endurer d’inepties sur leurs épaules, qu’ils n’en peuvent plus. C’est peut-être pour cette raison.
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– Monsieur, il faut bien trouver une explication rationnelle à ce changement de comportement.
– Il paraitrait qu’il s’agirait d’un nouveau virus.
– Non ! On nous l’a déjà fait le coup du virus. Il parait même qu’après la COVID, il faut dire la vie russe, maintenant.
– Arrête, ne plaisante pas avec ça !
– Tu sais ce que ça veut dire en anglais, put in ?
– Tu veux dire qu’on nous prépare à ça ?
– A quatre pattes, que veux-tu faire d’autre ?
– Ce serait plutôt une question de religion.
– Te revoilà avec tes gaulois.
– Sais-tu que les gaulois étaient des gens très raffinés. Et puis, le ciel qui tombe sur la tête, c’est une allégorie.
– C’est une légende.
– Dans toute légende, il y a une part de vérité cachée. Hier, il y avait plein d’avions dans le ciel. Va savoir ce qu’ils ont derrière la tête.
–
Même le plus entêtés ont bien été obligés de reconnaître qu’il était vrai que le ciel était descendu de plusieurs marches pour stationner durablement au premier étage. Ce n’était pas que l’ascenseur ciel/terre était en panne ou en contrôle technique, on soupçonnait plutôt un malintentionné ambitionnant de bloquer les gens de la Terre une bonne fois pour toutes. Son but étant de clouer le bec des ces infatués trop gâtés par la vie, toujours entrain de chouiner et quémander du plus, plus.
Pendant ce temps, voilà que les deux astronautes restés coincés neuf mois de trop dans leur cabine volante allaient enfin d’être récupérés. Un plongeon dont les dauphins de Floride resteraient babas. Évidemment ces humains n’auront pas encore pu poser les pieds sur terre qu’on les questionnerait déjà sur ce qui avait bien pu se passer là-haut ?
On les tenait pour responsables du fait que la terre était devenue basse de plafond. Chaque jour on constatait sa lente descente centimètre par centimètre. Ça ne pouvait venir que d’en haut. Sans preuve, on se mit à soupçonner les rustres Russes ou les chafouins Chinois d’être à l’initiative de cette situation pénible. Et pourquoi pas ? Les uns autant que les autres avaient tellement envie grignoter l’alentour.
Et pendant ce temps, le ciel continuait sa descente. La pression s’accentuait.
Très vite il fut impossible de tenir debout. On commença par courber la tête, puis le dos jusqu’à la taille, laquelle descendit aux genoux qui rejoignirent les chevilles. Chacun se fit le plus petit possible pour sauver sa peau, les plus futés se cachèrent dans les trous de souris mais durent en ressortir très vite, celles-ci n’appréciant pas du tout du tout cette invasion humaine. Elles leur rendaient ainsi la monnaie de leur pièce. Elles hurlaient du plus fort de leur petite gorge « foutez le camp dans votre gruyère, on en bouchera tous les trous »
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
Il ne savait plus depuis quand il était nôtre chapeau. Il savait que sous lui, les humains l’adoraient. Ils levaient constamment les yeux vers lui, guettant sa couleur, son humeur. Il adorait lorsque les gens s’allongeaient sur une prairie et rêvaient tout en le contemplant.
Malheureusement, les temps commencèrent à changer. Plus de place pour la douce rêverie. Les rêves se firent de grandeur, de conquêtes extra-terrestres.
Lui, Ciel, si peinard jusque-là, se vit un jour transpercé par une énorme flèche pétaradante qui lui arracha presque les tripes. Ces lancés de fléchettes se multiplièrent au point qu’au-dessus de sa tête il n’y avait plus que ferrailles, antennes et autres instruments d’espionnage.
Il ne parvenait même plus à observer l’immensité de l’espace. Il était cerné,. Son humeur devint grise. Il souffrait énormément en raison des innombrables blessures que les humains lui infligeaient.
Son moral était en berne, il se ratatinait. A tel point qu’il avait perdu sa taille originale. Son plafond chuta tellement que les humains durent marcher courbés, voire à quatre pattes pour ne pas se cogner la tête.
Malgré ses malheurs, il avait conservé sa tête. Il n’en revenait pas de ce qu’il voyait. Les humains acceptaient la situation !! Ils parlaient de dérèglement climatique, mais les déréglés et les « dérégleurs » c’étaient eux !
Jusqu’où étaient ils prêts à aller ?
S’il continuait à se ratatiner de la sorte, bientôt les humains se mettraient à ramper. Ils redeviendraient reptiles préhistoriques.
Certains d’entre eux avaient quitté les lieux et tranquillement installés dans leurs villas lunaires et martiennes pour les plus fortunés, observaient avec humour le bordel sous leurs pieds.
Il ne pouvait admettre sa situation.
Malgré ses plaies toujours aussi vivaces, il tenta de se redresser.
La douleur fût si vive, qu’il manqua de s’effondrer complètement.
Il reprit sa lutte. Elle a été longue, très longue mais les effets positifs commencèrent à se faire sentir.
Ceux qui étaient devenus quadrupèdes se redressèrent. Les dos se déplièrent doucement.
Tout aussi doucement le ciel s’éclaircit. La luminosité fit que les humains oubliés sur terre, eurent l’impression de sortir d’une grotte tels leurs très lointains ancêtres.
Une sensation de bien-être s’empara d’eux. L’adaptation à cette nouvelle vie se fit très rapidement.
Ils redécouvrirent leur planète, sourirent au ciel et se jurèrent de ne plus se faire embobiner.
Le ciel quant à lui, s’enveloppa d’un filet de protection pour éviter tout lancé de fléchettes et tout retour d’expatriés lunaires ou martiens.
Mais non ! Nous ne sommes pas chez les gaulois. Le ciel ne nous est pas (encre) tombé sur la tête.
Mais avec nos mauvaises habitudes, qui sait !!
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
Les cabinets de kinés, ostéos, yoga, sophro, pneumologues étaient bondés. Les rendez-vous, par milliers, étaient sur un an. Tout le monde voulait se plier et il fallait apprendre. Seuls les tout petits étaient à l’aise, à plat ventreou à quatre pattes dans leurs parcs. Les nains, (pardon, les personnes de petite taille) étaient regardés avec envie. Le gouvernement, du reste, venait de publier au Journal officiel, un décret autorisant les laboratoires pharmaceutiques à fabriquer des hormones de décroissance. Ils devaient tourner à plein régime, une vraie économie de guerre, en somme.
Les séjours à New Delhi faisaient florès pour se familiariser avec le fog. De tous les aéroports du pays, des avions, pleins à craquer, s’envolaient pour la capitale de l’Inde, on craignait même un manque de pilotes..
Les visites des grottes avaient un succès considérable et manger des escargots était devenu incontournable dans la gastronomie. Les escargots direz-vous ? Parfaitement, en absorbant leur chair, les mangeurs en s’imprégnant de leur ADN ramperaient donc beaucoup plus vite et plus facilement. C’était du moins, la théorie qui circulait. De ce fait, la Bourgogne avait réarmé ses élevages de gastéropodes, les restaurants étaient complets du 1er janvier au 31 décembre pendant que les hôpitaux ouvraient des services supplémentaires pour accueillir les empoisonnements et les indigestions…
Le conte Blanche Neige et les Sept Nains en était à sa huitième réédition, chacun se passionnait pour Prof, Timide et Cie…
Tout ceci se faisait bien entendu dans la plus parfaite indifférence des causes du changement climatique.
Chère Avoires, heureusement qu’il ne s’agit que d’une fiction… n’aimant pas les escargots, j’aurais eu beaucoup de mal à ramper… Prends bien soin de toi !
La tête dans les nuages…
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes…
Mais, avant d’aller plus loin pour tenter d’expliquer le phénomène qui a touché la planète, il est nécessaire de planter le décor. Tout a commencé dans l’hémisphère polaire sud du globe, était-ce le dernier hiver austral anormalement chaud qui en était la cause, favorisant la formation d’un étrange nuage qui a progressivement recouvert l’ensemble de la planète. Les scientifiques n’étaient pas tous d’accord sur le sujet et les réponses qu’ils tentaient d’apporter à leurs interrogations, comme aux nôtres, divergeaient considérablement. Cependant, ils se rejoignaient sur un point, tout avait bien débuté dans cette partie du globe terrestre… mais pourquoi ? Les raisons en restaient un mystère…
La formation de ce nuage avait fortement inquiété tous les chefs d’État qui avaient convenu d’une énième Conférence des Parties sur le changement climatique. Ils s’étaient donné rendez-vous à Bakou, en Azerbaïdjan en novembre 2024 pour partager les résultats de leurs recherches et tenter de trouver une solution au bouleversement atmosphérique qui se dessinait. Des milliers de milliards de dollars avaient été jugés nécessaires pour que les pays puissent unir leurs forces afin de protéger les vies et les moyens de subsistance contre l’aggravation de ce phénomène, dont l’origine demeurait toujours inconnue. Malheureusement, le déroulement précipité des événements a pu démontrer qu’il fût déjà bien trop tard pour endiguer la catastrophe qui se profilait à l’horizon.
En marge de l’origine de la formation de ce nuage, ce qui préoccupait les autorités, concernait la matière qui le constituait. Des drones avaient été envoyés pour pénétrer cette masse cotonneuse et effectuer des prélèvements, et les premiers retours avaient intrigué les chercheurs. Le nuage présentait toutes les caractéristiques d’une barbe à papa, et les engins récupérés étaient recouverts d’une substance filandreuse qui s’emmêlait aux palles des hélices, d’ailleurs, bon nombre de drones avaient été perdus, tout comme plusieurs ballons-sondes expédiés dans l’atmosphère. Heureusement qu’aux premiers jours de la formation du nuage, le trafic aérien avait été immédiatement suspendu… d’autant que son épaisseur n’avait pu être établie et selon les premières estimations, son volume pouvait atteindre jusqu’à plusieurs centaines de mètres, voire des kilomètres de hauteur…
Les ondes hertziennes se trouvèrent également fortement perturbées jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus émettre, les retransmissions des radios et des télévisions furent interrompues et progressivement, les liaisons téléphoniques subirent le même sort… l’humanité était coupée du monde et d’elle-même…
Curieusement, cela n’impactait pas la lumière du jour, comme si le nuage se chargeait de l’énergie solaire pour diffuser une luminosité laiteuse aux journées… bien qu’il lui soit arrivé quelques fois, de prendre la couleur grise du plomb, sans parvenir à déverser une seule goutte de pluie… ce qui avait fini par engendrer la réduction du rendement des cultures et peser lourdement sur l’agriculture, comme sur toute la filière des éleveurs d’animaux destinés à la consommation, impactant considérable la production alimentaire.
Cette couverture permanente avait mis également un coup d’arrêt au processus de photosynthèse par lequel les plantes vertes synthétisent des matières organiques grâce à l’énergie lumineuse. Au dernier printemps, aucun bourgeon ne fit son apparition sur les arbres. Au cœur même de ce qui aurait dû être l’été ; sur les boulevards, dans les vergers et dans toutes les campagnes, les arbres ressemblaient à des squelettes, dressant leurs branches nues, implorant la venue d’un soleil désormais absent… plus de fleurs dans les jardins ou sur les balcons… sans l’herbe verdoyante, les près étaient devenus des étendues désertiques… partout, il n’y avait que désolations…
Faute de vent, parce que les éléments naturels n’arrivaient plus à générer sa formation, il ne soufflait plus et l’air qui n’était pas brassé, devenait irrespirable. Les premières victimes se comptaient parmi les asthmatiques et autres maladies pulmonaires, mais aussi chez les cardiaques et toutes les personnes dépourvues de défense immunitaire. Les services de réanimation des hôpitaux étaient débordés, rappelant la triste pandémie de la Covid 19…
Sur les points culminants des montagnes, le manteau neigeux du Mont-Blanc et du Pic du Midi, se confondait avec la nuée. Dans toutes les villes, les édifices qui d’ordinaire égratignaient à peine les nuages se trouvaient pris dans un épais brouillard. À Marseille, la Bonne Mère et l’Enfant Jésus étaient drapés d’un voile cotonneux et échappaient aux regards… de même qu’à Lyon, pour la colline de Fourvière et sa célèbre basilique, tout comme le mont Saint-Michel, dissimulé derrière un rideau blafard. À Paris, pour Notre Dame drapée de duvet, le bourdon émettait une note encore plus basse qui rendait l’éther bien plus ténébreux. Des hommes équipés des combinaisons de cosmonautes avaient été envoyés en haut de la Tour Eiffel pour tenter d’apercevoir le soleil… mais ils étaient revenus épuisés et bredouilles après une longue, difficile et lente ascension… et étrangement, lorsqu’ils étaient redescendus, leurs combinaisons étaient maculées de la même substance découverte sur les drones…
Le chef de l’État, le Premier ministre et les membres du gouvernement, faute de pouvoir communiquer en temps réel, étaient aux abonnés absents. Les rares à pouvoir s’exprimer, le faisaient par l’intermédiaire de la presse écrite, laissant libre cours aux adeptes de la théorie du complot… ce qui ne pouvait qu’ajouter de la confusion à la confusion… le temps de réponse étant moins rapide que les ondes, les infox avaient largement la place pour gangrener l’opinion, dont certaines y voyaient la main armée de Poutine, d’autres l’expansion des envies d’annexions formulées par Trump et avec l’aide d’Elon Musk et le concours de tous ses satellites qui gravitaient autour de la Terre, ils avaient déclaré une forme de guerre en provoquant le dérèglement atmosphérique… et pourquoi pas la Chine de Xi Jinping, la Turquie avec Recep Tayyip Erdoğan ou bien encore la Corée du Nord de Kim Jong-un…
Les jours passaient sans qu’aucune solution de survie soit envisageable et le plus inquiétant, c’était que le nuage descendait de plus en plus bas… les personnes qui ne pouvaient pas faire autrement que de sortir, par crainte d’être absorbée par le nuage, avaient commencé par marcher le dos voûté… mais le nuage descendait encore et encore… Des gens se déplaçaient à quatre pattes… pour tenter probablement de fuir… mais où ? dans quelle direction ? Et sans savoir comment échapper à l’inévitable. Le nuage était arrivé à un mètre du sol… et l’on ne pouvait avancer plus qu’en rampant, comme le ferait un militaire pour passer sous une rangée de fils barbelés…
Mais la réalité était tout aussi, sinon bien plus cruelle que toutes les théories fumeuses des complotistes en tous genres… d’autant qu’elles ne garantissaient pas l’immortalité des éventuels protagonistes… Bon nombre de mes congénères avaient disparu. Je ne survivrai pas moi non plus à cette catastrophe qui décimait l’humanité… au fond de moi, j’espérais que le monde renaîtrait un jour sous de meilleurs hospices.
J’avais consigné les événements jour par jour dans des carnets avec l’espoir qu’ils me survivraient pour que l’on puisse savoir ce qui s’était passé… mais surtout, pour que les hommes en tirent un enseignement, et qu’ils prennent conscience du mal que nous faisons à la terre, et qu’il arrive toujours un moment où elle nous le rend au centuple… parce que c’est son seul moyen de défense… Je ne suis pas foncièrement écolo, mais j’aime et respecte la nature pour ce qu’elle offre de merveilleux à notre regard…
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes… Ils ne levaient plus les yeux vers le ciel. Trop gris. Ils regardaient leurs chaussures pour ne pas marcher dans les flaques. Trop de pluie. Ils se recroquevillaient. Trop d’inquiétudes. Ils maugréaient. Trop de soucis. Le ciel était bas depuis des mois. Trop bas. Les gens marchaient courbés. Trop de courbatures. Les gens ne se parlaient plus. Trop d’efforts. Ils se taisaient. Trop de bruits. Trop de trop ! ! L’écologie les avaient tués. Trop coupables. Trop de CO2, le « trou de zozone » trop gros, trop de cancers, trop de gros. Pas assez d’eau, pas assez de soleil, pas assez de ciel bleu, pas assez de bonnes nouvelles.
Pas assez d’Amour ! Plus aucun espoir.
Ils ont raconté tout ça sur les réseaux mais c’était tout faux !
La faute au to mutch ! Bien vu chèr’e’ homonyme 🐀
Changement climatique ?
Mes amis, je vous propose de voir cela, autrement, comme une allégorie.
Comme vous le savez, longtemps l’homme a voué à l’astre qui préside au jour un culte. Pour le remplacer par l’idée d’un Dieu omniscient. Ou d’un agent causal à la création de l’univers.
Puis est venu le Siècle des Lumières. L’homme jusque-là « perché », avec ses croyances considérées comme obscurantistes, est devenu l’homme « penché » sur des savoirs nouveaux. Fondés. Rationnels.
La Science, le Transhumanisme, l’I.A. ont fait descendre de son perchoir, le soleil cramoisi de colère, pour nous vendre des ciels à portée d’hommes, de plus en plus bas, où la lumière du jour, trop forte et écrasante, ne peut se voir que le soir, dans l’ombre projetée, de tous les réverbères.
Lever la tête relève désormais d’un effort qui met à l’épreuve la nuque, les épaules, la colonne vertébrale qui se voûte, jusqu’à la déraison, pour cueillir au sol l’ombre courte ou allongée de chaque chose.
Parmi tous ces nouveaux invertébrés se trouvent quelques rampants en quête de sens. Pour lécher à même la terre, l’ombre des soleils couchants, un petit éclat de lune, ou l’or diffus des étoiles.
C’est bien joli Béatrice🐀
Etait -ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. certains se déplaçant à quatre pattes.
Consterné par cette épidémie de défaitisme, Marcel Dardenne, bricoleur de génie,refusant de céder à cette voussure généralisée, décida de se pencher sur l’affaire.
Il s’enferma dans son atelier pendant deux ans, y mangea, dormi, cherchant avec acharnement.
Quand on le revit, il était épuisé mais triomphantet poussait devant lui son invention :
un D en Bulateur ,merveille de simplicité et d’ingéniosité à laquelle il avait discrètement donné son initiale.
Un appareil avec lequel la population pourrait s’appuyer fièrement des deux mains appuyées sur un guidon, le regard tourné vers l’espace.
Le prototype fit sensation, bientôt muni de deux puis quatre roues, de freins, d’un siège, d’un panier, tous les accessoires possibles en option à la demande du client.
Des espions venus de loin tentèrent de copier le D en Bulateur, mais Marcel avait pris ses précaution quand à l’exclusivité de l’objet surtout pour le Bulateur, métal en matériel composite dont lui seul avait la formule.
Désormais à la tête d’une petite usine qui employait vingt ouvriers, il sortait soixante modèles Made in France par mois. les listes d’attentes étaient longues.
Il mourut riche et heureux, sa veuve épousa le contre maître, prit la relève avec allant, sachant que leurs fils feraient de même.
C’est vrai, certains se déplaçaient à quatre pattes, d’autres préféraient creuser le sable pour mieux faire l’autruche. Il y a ceux qui avaient les moyens de prendre l’avion et se payer un bain de soleil, le temps d’un vol SkyX. Ou encore ceux qui prenaient la mer, tapis au fond de la coque pour ne pas se cogner la tête à chaque forte houle. La plupart finissaient par se jeter à l’eau à l’appel des sirènes qui, submergées par des vagues de chaleur cycloniques, les serinaient pour prendre la conscience du mal. Il y en a d’autres qui ont fait le pari de dépasser ce smog et retrouver le ciel bleu au sommet d’une haute montagne. Aucun n’est revenu. Plus ils prenaient de la hauteur, plus le brouillard se faisait dense, ils n’y voyaient pas à vingt centimètres, le pas suivant restait incertain, sans retour possible, au risque de se perdre dans une forêt sans chemin ou de tomber dans un ravin, jusqu’à mourir de leurs blessures ou de faim. Les plus téméraires parvenaient à poursuivre leur ascension, à quatre pattes, en vain. Le manque d’oxygène avait fini par les clouer sur place, par suffocation.
Le ciel descendait chaque semaine un peu plus jusqu’à broyer son noir dans la tête des gens résignés à creuser leur propre tombe. Pendant ce temps-là, Hugo, lui, continuait à marcher, chaque jour, la tête dans les nuages, à rêver sa vie en couleurs.
Bien vu, crâne ovale! 😉
Merci Jean-Marc, ton imagination, pas plus ronde, se joue toujours aussi bien du rebond 😉
Nous avons le choix. Ou zoomer sur le noir, ou faire le choix des couleurs. De se résigner ou, comme Hugo, de relever la tête.
Merci Antonio 🙂
Merci à vous, Béatrice. Votre allégorie ne manque pas d’enseignements. 😉
Était-ce dû au changement climatique ? Le ciel restait continuellement bas et gris. Si bas, que les gens, instinctivement, marchaient de plus en plus voûtés. Certains se déplaçaient déjà à quatre pattes. Cela faisait peine à voir mais en même temps donnaient à sourire.
Les plus imaginatifs se lancèrent dans la fabrication de planche à roulette suffisamment large et stable pour se déplacer à genou dessus. D’autres convertirent des chaises longues de bois en lit roulant en leur adjoignant tout d’abord des roulettes articulées sur une sorte de volant, puis une capote pour se protéger de la pluie.
Les enfants, les adolescents et les jeunes adultes trouvèrent ainsi matière à de nouvelles expériences et à une vision différente du monde, assez insolite près de sol.
Ce nouveau contexte posait beaucoup de questions :
– La situation allait-elle durer, voire s’éterniser ? Dans un tel cas, fallait-il mettre au rebut tous les objets qui ne serviraient plus : échelles, escabeaux, échafaudages, grues, etc. ?
– Qu’allaient devenir les habitants des immeubles et buildings ? Fallait-il interdire l’usage des ascenseurs ?
– Fallait-il imaginer des villes souterraines ?
L’économie avait le hoquet et les mouvements de populations commençaient à devenir problématiques : tout le monde voulait vivre en plaine ou au niveau de la mer.
Les gouvernants des pays concernés ne savaient que répondre à leurs populations. Ils se concertaient mais n’avaient pas d’aide de la part des scientifiques.
Quelques pays parmi les plus peuplés de la planète avaient par le passé utilisé l’ensemencement des nuages pour faire tomber la pluie en période de grande sécheresse. Les chercheurs reprirent cette technique, espérant ainsi chasser la grisaille et obtenir un petit bout de ciel bleu. Il fallait conjointement réussir à diriger les forces du vent dans les directions souhaitées. Ces recherches étaient fastidieuses, couteuses et incertaines.
Pourtant, il y avait urgence car des millions de personnes restaient cloitrées faute de pouvoir se déplacer à l’horizontal.
Certains écologistes tentaient de faire comprendre que la terre était saturée de saletés et devait renoncer à l’utilisation des énergies carbonées pour tenter de retrouver un peu de pureté.
Malheureusement disaient les plus pessimistes, il était trop tard. La fin du monde arrivait avec sa tristesse, son absence de lumière et de joie.
Les charlatans en profitèrent pour vendre des gris-gris sensés rendre la beauté, la joie et la lumière.
Toute une année passa ainsi. Les états dépressifs et les suicides se multiplièrent. Puis un matin, sans que les météorologistes ne l’aient prévu, le ciel se dégagea et toute la beauté de la planète réapparue. Certains parlèrent de miracle. D’autres cherchèrent à en tirer des leçons et à catéchiser sur l’impérieuse nécessité de devenir sobre et respectueux des ressources naturelles.
Nous ne savons pas encore à l’heure où je vous résume le phénomène s’ils ont réussi à se faire entendre.
Mais le ciel était de plus en plus bas et gris.
Alors, les hommes se mirent à ramper pour se déplacer.
Ce fut l’ère des Rampeurs.
Cependant, un jour, apparut un rampeur récalcitrant qui commença à haranguer les foules :
– Rampeurs, réveillez-vous – Relevez la tête !
Les rampeurs, stimulés par ce ton convaincant, commencèrent à relever la tête.
Et le récalcitrant d’enjoindre :
– Rampeurs, continuez… Osez… Osez… Relevez-vous, le ciel ne vous tombera pas sur la tête !
Les rampeurs commencèrent à se relever prudemment en écartant tout doucement le ciel.
Petit à petit leur horizon s’éclaircit.
Ce fut l’ère des rampeurs éveillés.
Fallait tout simplement secouer les consciences endormies.
J’aime beaucoup l’idée de ces « rampeurs éveillés » qui deviennent des gens debout. Merci Camomille. 🙂
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747/ PLAFOND BAS
Encapuchonné dans un sac de jute vide, le charbonnier attrape par la gueule un sac d’anthracite qu’à fleur de trottoir, une trappe de fer s’ouvre, il déverse sa charge dans un roulement de poussière, se redresse, l’échine raide, ombre furtive dans la nuit un chien le renifle s’ écarte. La porte s’en trouve sur un landau incliné sur le perron, bébé agite ses bras, maman pousse du pied le véhicule suspendu, il pleut.
Ce matin-là, le ciel bas semble toucher terre. Le colonel bombe le torse les trouffions partent au petit trot, on tend le dos, ah ! Comme Atlas ! porter le toit du monde ainsi que zizyphe remonter son rocher. Plutôt prendre l’angle élégant qu’à quatre pattes marcher… Ultime solution pour continuer, les nuages roulent bas.🐻
747/MÉTÉO
A l’annonce prévisible que le ciel était bas !
Tous ils marchèrent tête baissée, sans lutter. Et ce n’est pas d’hier souvenez-vous du « Courbe la tête fier Sicambre» qui fit
comprendre à Clovis qu’il allait falloir ramasser les morceaux et qu’il n’était pas tout seul dans le champ de blé.
Ça a commencé comme ça. On le sait les gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête d’où leurs casques à cornes pour mieux tricoter les nuages sans doute. Mais maintenant s’il faut se déplacer à croupeton pour éviter la pollution c’est sans moi ! Où est mon drone écolo super sonique qui marche aux pets de vaches ? 🐀
Hi! hi! hi! 🙂
Recycler le pet des vaches, plutôt que de jeter l’anathème sur ces pauvres bêtes, voilà qui est une bonne idée.
Une « météo » rafraichissante qui vaut tous les casques à cornes de nos ancêtres les gaulois.
Merci souris verte. 🙂
Était- ce dû au changement climatique ? A la pollution des hommes. Le ciel demeurait perpétuellement bas. Si bas que les gens, instinctivement, enfin, suivant leur inclination au suivi, marchaient de plus en plus voûtés.
Bien qu’invisible, la coupole céleste pesait de plus en plus. Certains humains, les plus pauvres, se déplaçaient déjà à quatre pattes. Vivre à genoux depuis des siècles les avait bien entraînés. Mais rien d’humain n’est limpide. Avec leur obésité envahissante, les sous couches peinaient dans leur adaptation. Cela créait de vastes bouchons dans les mégapôles, ces cités construites sur le permafrost, sous les banquises fondues.
Les vieilles autoridés pensaient encore faire face à l’inéluctable. Ils avaient conclavé un projet de couloirs de circulation, réservés à ceux contraints à la déambulation sur quatre pattes. Ça désengorgeait pas mal l’accès aux autoroutes aériens des vacances, les lignes réservées aux aéroportés du pognon, les seuls habilités, avec leur masque, à survoler la coupole de la poisse.
L’un des favoris à la prochaine élection présidentielle avait déjà promis la non-augmentation des tarifs de circulation sur ces fameux couloirs du quotidien, ceux déambulant entre l’épicerie du travail et celle de la santé.
Il connaissait tout de l’art des serments de promesses, les vœux pieux, plantés dans la maigre imagination des masses, pesant leur poids d’inertie, le matelas confortable des plumés.
Par ailleurs, avec les techniciens du Haut Vol, il avait déjà programmé l’évolution des tout derniers couloirs. A peu de frais, il pourrait à coup sûr les adapter à ceux qui, bientôt aller devoir ramper.