707e exercice d’écriture très créative créée par Pascal Perrat
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Racontez
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Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Racontez
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Il était si vieux, que parfois, il s’oubliait.
Etait-ce si grave ? Ce jour-là, cette petite entorse à la vérité lui avait semblé anodine. Un petit mensonge pour faciliter les choses. Pas devoir s’expliquer. Tergiverser… Après, il s’était embourbé. Sa mère était maligne. Elle avait aperçu ce geste furtif quand il s’était touché le nez. Elle avait observé son regard un peu voilé qui regardait ailleurs. Puis elle avait laissé tomber interrompue par un coup de fil. Ouf ! Il n’était pas chez Paul pour faire ses devoirs mais chez Pauline pour jouer… pour s’y rendre, il avait traversé la grand route, interdite. Et Pauline, sa mère ne l’aimait pas. Elle est aguicheuse et mal élevée, disait-elle. Mais moi, elle m’attirait. Cet après-midi là, elle m’avait serré contre elle et embrassé dans le cou. Bien autre chose que les maths avec Paul. Mon mensonge s’est enfoncé lamentablement quand ma mère, tenace, me demanda de lui montrer mon devoir de math. « Ah ! Zut ! J’ai oublié mon cahier chez Paul » bafouillai-je en rougissant. Le téléphone sonna une nouvelle fois. La chance ! «Je fonce chez Paul » criai-je. Il a fallu que je mente à Paul, à sa mère. Mon petit mensonge pour un baiser devenait monstrueux.
Quand Pauline appela Paul pour avoir mon numéro de téléphone. Paul sut que je lui avais menti. Pauline comprit que je n’assumais pas notre « aventure » comme elle disait. Quand mon père rentra, il mentit à ma mère car il m’avait aperçu traverser la grand route. Ma mère mentit à mon père pour ne pas lui dire que je n’avais pas fait mon devoir de math chez Paul pendant qu’elle était au cinéma avec sa copine que son mari n’appréciait pas. Il l’a trouvait aguicheuse et mal élevée.
Ce mensonge me ronge depuis 50 ans.
Tous les journaux titraient :
La mort du Diable
Mort inexpliquée du Diable
Mystère diabolique…
Moi je sais, puisque c’est moi qui l’ai tué !
Mais je n’en ai pas fait exprès…
Je me servais des pages d’un dictionnaire désuet pour allumer la cheminée. Ce jour-là je déchirais au hasard les pages des « me… », que je chiffonnais avant de les jeter au fond de l’âtre.
Le diable m’apparut soudain, furieux, désignant une page de son index :
– Comment veux-tu que je vive, si tu élimines la page du mensonge ?
Je jubilais.
En riant, je plongeais mes yeux dans ceux du diable et craquais l’allumette.
Il rit encore plus fort que moi :
– Crois-tu que je craigne le feu ?
Alors j’ai pris la feuille et je l’ai noyée.
Le diable est mort avec le mensonge. Mais puisque Diable et Mensonges n’existent plus, tous les livres de contes et légendes se sont envolés des bibliothèques.
Aujourd’hui je pleure.
Et je ne brûlerai pas le mot « ruse », de peur que M. de la Fontaine ne se fâche…
C.N.R.V.V.
Caisse Nationale de Retraite des Vices et des Vertus
Madame, Monsieur
J’ai l’honneur de vous informer de ma décision de faire valoir mes droits à la retraite à compter de ce jour 30 juin 2024.
Ma demande est motivée par un épuisement physique et une trop grande lassitude morale. Je suis éculé et n’ai plus de souffle. J’ai perdu la foi et la motivation.
Je laisse au genre humain qui m’a si souvent utilisé pour de louables raisons, altruistes, diplomatiques ou désintéressées se donner bonne conscience
Pour terminer, je ne supporte plus, d’être devenu, moi qui n’étais à l’origine qu’un péché véniel, au fil des siècles, un péché capital
Je joins à ce courrier mon déroulement de carrière et vous pourrez constater que j’ai, depuis des siècles, œuvré sans compter mon temps
Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Monsieur Pieux MENSONGE
P.J. Mon déroulement de carrière (partiel)
Dans sport : multiples sollicitations dans la surface de réparation d’un terrain de football quand le défenseur italien jure ses grands dieux n’avoir pas tiré le maillot de l’attaquant de l’équipe adverse
En amour. Que de tromperies et de faussetés commis en son nom ! Combien de les subterfuges et manipulations utilisés parte les séducteurs au grand art ou les Don Juan de sous-préfecture, de ruses, d’artifices et de simulations utilisés par les femmes fatales ou des vamps
Dans la restauration
faire croire à ses convives que c’est l’hôte lui-même qui a cuisiné ce délicieux couscous qui a été livré 35′ avant leur arrivée
ou faire avaler une escalope de dinde en la présentant comme du veau ou du surimi comme du crabe
Dans la littérature le nègre, pardon, le prête-plume, est mon plus fidèle serviteur. Mais, je ne citerai pas de noms
En sport : Trop souvent, j’ai été utilisé à l’insu de leur plein gré par une multitude d’athlètes performants mais tellement naïfs
En politique, j’avais atteint le summum, étais devenu un véritable art grâce à l’homme à la rose mais ses successeurs, au talent plus médiocre, m’ont perverti et je tends à devenir piètre et mesquin
La politique internationale ne s’est pas privée de m’utiliser : le bureau ovale, le téléphone rouge, le 10 Downing Street, le 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, des instruments d’anéantissement puissants etc.. etc.. etc..
Mais c’est dans la religion que j’ai atteint l’apogée où à l’An 0, une vierge de Judée fit croire à son fiancé, un gentil couillon, charpentier de son état, que l’enfant qu’elle attendait lui avait été conçu par Dieu. Carrément ! Le pire c’est que 2024 ans plus tard, certains y croient encore
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Eh bien non monsieur le pape, monsieur le président, je ne pars plus à la retraite.
Je reste où je suis.
J’y suis, j’y reste.
Rangez donc vos cadeaux, toutes vos bouteilles de champagne, vos voitures de luxe …, je n’en veux pas pour ma retraite.
C’était un gag, un bobard, un mensonge, comme j’ai fait toute ma vie.
Ah, ah, vous savez avec l’âge on ne change pas, on reste celui qu’on est.
Monsieur le président, monsieur le pape, je suis sincère, je suis franc du collier.
Je dis la vérité. Je ne pars plus, voilà.
Je l’ai décidé et le pape et le président sont donc partis penauds de chez moi.
Ils étaient venus me congratuler pour cette soi-disant bonne nouvelle.
Mon départ à la retraite, ben oui ça a fait la une des journaux et tout le monde a pensé qu’avec mon départ, on allait vivre dans un monde, sans chemise, sans pantalon et sans mensonge.
Et bien non, je reste je reste. Tant pis pour vous.
Le mensonge que je suis même âgé a encore de beaux jours devant lui.
Ben oui les amis une vie sans mensonge ne serait pas une vie.
C’est un peu comme la pluie et le soleil. Il en faut un peu des deux.
Un peu de mensonge, un peu de vérité ou de sincérité, d’honnêteté … Eh eh.
C’est ça la vie. Alors je reste encore un peu beaucoup pour vous, mes amis.
Ho ho hi hi.
Un mensonge commençait à se faire vieux, par l’âge et aussi par son ancienneté dans la mission qui lui avait été attribuée. Il l’avait déclaré tout de go « Au 31 décembre de cette année, je prends ma retraite ».
Stupeur dans les rangs. Mais comment allons-nous faire sans toi ? Personne pour te remplacer. Il faut trop d’années d’entrainement, de polissage des arguments, d’enrobage des oppositions, de ripolinage à coups de convictions… Etre le gourou providentiel de grands publicitaires, ce n’est pas à la portée de tout un chacun.
Le conseil supérieur des mensonges s’est réuni en urgence. Les mines étaient graves, déconfites. Leur meilleur représentant voulait quitter le navire. Un désastre annoncé ! Des révélations en cascade risquaient de les dénoncer, de les écrabouiller. Leur existence même était menacée. Il leur fallait réagir.
Ils ont tenté d’amadouer le futur déserteur
– Tu es le meilleur d’entre nous
– Je sais, un colosse au pied d’argile
– Mais tu y as toujours crû
– Dites plutôt que les autres y ont toujours crû ; moi, je ne suis pas dupe. Je sais à quelle famille j’appartiens
– Pourtant tu as si bien joué ton rôle ; tu es maintenant indissociable de ton personnage
– Pas du tout. C’est décidé, j’enlève mon costume, je rentre dans ma loge et je quitte le théâtre. Je n’ai plus besoin de l’engouement du public.
– Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
– Je dois vous avouer qu’être spécialisé dans les slogans publicitaires pour les produits anti-ceci, anti-cela pour le corps, c’est amusant tant qu’il s’agit d’éradiquer les pellicules, la cellulite, les kilos en trop. J’ai commencé à fatiguer avec les produits anti-odeurs corporelles. Et puis, la ligne rouge a été franchie avec les crèmes et autres produits anti-âge. Là, j’ai senti que j’avais vieilli et qu’aucun produit miracle ne me ramènerait ma jeunesse. Donc je n’ai plus l’élan de faire croire à ces balivernes.
– Cela va te manquer !
– Même pas, j’ai d’autres projets.
– Ah, lesquels ?
– Commencer par adhérer aux menteurs repentis. Je me suis renseigné, en quelques mois je devrais être nettoyé, désintoxiqué, remis sur le chemin de la vérité.
– C’est ce que l’on appelle « retourner sa veste » !
– Oui, il s’agit en fait de la remettre à l’endroit !!!
Séduisant, arrangeant, j’ai exercé mes fonctions dans beaucoup de situations, j’ai résolu – provisoirement- pas mal de problèmes, j’ai sauvé des ménages, exercé le pouvoir, mais oui ! Aujourd’hui, je règne encore sur presque toutes les sociétés, je me démultiplie à une allure folle et pourtant, j’en ai assez, je suis profondément déprimé, les SS, pardon, les RS (réseaux sociaux) ont eu raison de moi.
Je me souviens des temps anciens où j’avais une grande cote auprès des arracheurs de dents. Des lustres durant, j’ai accumulé les chicots et participé ainsi à l’hygiène buccale des populations. Les dentistes et l’anesthésie ont eu raison de moi. Je conserve cependant encore un peu de notoriété dans les régions reculées d’Amazonie où le dentiste arrive par bateau sur l’un des innombrables affluents, installe son estrade opératoire sur le quai, arrache à tour de bras et propose des dentiers avec facilités de paiement…
J’ai opéré également dans l’oubli, appelé plus savamment omission. Au confessionnal, cette catastrophe des catéchumènes, j’ai beaucoup contribué à la bénédiction donnée par les curés, qui n’étaient pas dupes, pour pardonner des péchés, avoués par des enfants, qui n’avaient rien de mortels. Pauvres petits qui disaient justement à la récré « Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer ». Je dois dire, que j’ai pas mal œuvré dans la religion… Je suis devenu athée.
Travestir la vérité a été aussi une grande satisfaction pour moi lorsque cela se faisait avec art. Imaginez les moments où il y avait quatre vérités ! C’était génial, il fallait composer à toute allure et je me régalais avec les travelos. A présent, les RS m’ont remplacé et je suis devenu d’un banal… J’ai, un temps, viré dans le complotisme mais l’entreprise s’est révélée assez coton , il fallait constamment entretenir la flamme et c’était devenu fatigant.
Pour résumer, je suis devenu vieux par la modernité et la vulgarité. Je me retire de ce monde tout en me disant que, malgré ce repli, j’ai encore des jours heureux à vivre !
Un vieux mensonge songeait à prendre sa retraite. Mais qui l’aurait cru ? À force de l’écouter, on ne savait plus sur quel pied danser. Certes, il avait mené la barque pendant cinq ans, tenant le gouvernail, vaille que vaille, mais chaque fois, il avait poursuivi des chimères et le bateau avait fini par prendre l’eau.
Il avait dû être débarqué avant d’arriver à bon port. Laissé à l’abandon dans un canot de sauvetage, il avait trouvé refuge sur une île, l’Île de la Cité, histoire de couler des jours heureux et de s’égayer avec quelque gente dame.
Mais il voulut repartir en campagne, histoire de se dégourdir les jambes et de se donner l’illusion d’être utile. Il avait simplement oublié qu’il était un mensonge et que personne ne le croirait. Alors, ce qui devait arriver, arriva… La chute fut brutale et on fit comprendre au vieux mensonge ses quatre vérités.
C’est ainsi qu’il se retira, sans gloire, désireux de se faire enfin oublier.
PS : Toute allusion à un personnage existant ne serait pas forcément fortuite…
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Tout le monde en parle, c’est dans l’air du temps …. Je me pose la question, si , moi aussi je prenais ma retraite, après une longue vie de bons et loyaux services ?
J’ai beaucoup aidé avec quelques touches subtiles, discrètes, dans les moments difficiles
J’ai facilité les dissimulations en simples oublis ,
J’excelle à contourner les faits, détourner les questions embarrassantes, souvent un seul petit mot suffit,
Tout un art de travestissement, avec humour parfois,
Quelle satisfaction quand on me reconnaît comme mensonge romantique !!!
Bien sûr je n’ai pas échappé aux critiques de Tricheur pernicieux, de flagrante mauvaise foi , mais finalement , je vais attendre encore avant de me retrouver devant la réalité bien plate pour moi , gros mensonge invétéré .
La souris des dents peine à se lever à minuit. Depuis, oh elle a oublié depuis combien de décennies, chaque nuit elle doit se faire le tour de la terre. Toujours le même rituel. Un réveil qui sonne a 23heures. Un dé à coudre de fromage fondu passé au micro-onde, et hop endosser son manteau élimé aux épaules, chausser ses bottes de sept lieues (heureusement que le Petit Poucet lorsqu’il a décidé de prendre du bon temps au soleil, les orteils dans le sable, lui en a fait cadeau), et dans un effort toujours plus difficile à chaque fois, hisser sur son dos son sac rempli de pièces de toutes les monnaies du monde. Elle s’en va cahin-caha, ahanant sous le poids de ses espèces sonnantes et trébuchantes, déposer sous les oreillers des petits enfants son écot pour chaque dent de lait perdue.
Or en cette nuit pluvieuse du dimanche 16 juin 2024, chemin faisant, s’appliquant à sa besogne, elle croise Goupil, ce facétieux et rusé renard que tous évitent, tant ces manigances machiavéliques sont connues.
─ Hola Souriska, quand finiras-tu par comprendre que tu te tues à la tâche…pour un mensonge !
─ Ôte-toi de mon chemin monsieur fourien. C’est toi qui es le mensonge personnifié.
─ Vraiment ? Et qui crois-tu a inventé cette lubie, que dis-je l’Entourloupe la plus invraisemblable ? Non, mais faut l’faire confier à une minuscule touffe de poils gris sur pattes, la mission de parcourir la Terre pour cacher une pièce sous un oreiller. Et tout ça sans être payé en retour, ni avoir un seul jour de congé. Non, vraiment, tu es la plus naïve des créatures. Même Eve s’est rebiffée contre l’Homme.
Souriska ne répond pas, mais réfléchit quelques instants. Elle finie par donner raison à ce Goupil. Elle rêve de grasses matinées, de vacances pour visiter les caves à fromage des Pyrénées, de soirée à s’empiffrer de raclette ou de fondue au fromage à Courchevel. On ne saura jamais où elle est partie car depuis ce jour de juin, elle a disparu.
C’est ainsi que Goupil a repris le flambeau en ordonnant à son cheptel de poules (celles qui ne voulaient pas passer à la casserole) de courir la Terre chaque nuit pour déposer sous les oreillers un smartphone flambant neuf pour les petits écervelés mais édentés.
Moralité : Tout évolue avec le temps.
J’en ai un peu marre. Un peu beaucoup je dois dire. Je fatigue. Je n’ai plus la foi.
Longtemps j’ai été un mensonge talentueux. Rien ne me faisait peur. Je pratiquais tous les styles : le mensonge sympa, le mensonge salvateur, le mensonge pieux. Mais ma préférence allait au mensonge arrogant, au mensonge foudroyant, violent, tueur.
J’embarquais les gens dans mon sillage puis me régalais du spectacle. C’était motivant, stimulant. Toujours faire mieux, telle était mon ambition. Et j’étais bon, très bon.
Mais là, je me dessèche, me rabougris. Je ne réagis plus au quart de tour, je loupe des occases. Pire, je ne peux faire qu’un mensonge à la fois, sinon je me mélange les pinceaux. Je vieillis, quoi ! Ah, il avait raison le Grand Charles « la vieillesse est un naufrage ».
Un copain me voyant déprimé m’a suggéré une reconversion, essayer la vérité peut-être. BOF…Bof, bof ! La vie n’est déjà pas si rigolote, alors s’il faut s’enfermer dans le carcan de la vérité, très peu pour moi.
Non, non, il est temps de lâcher la rampe. Je vais prendre ma retraite.
Et bonjour l’EHPAD, j’arrive ! Je vais les bouger les vieux. Je vais semer la zizanie. Je vais souffler un vent de panique. Et moi je compterai les points.
Voila j’ai trouvé ma reconversion !
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Au moment où il écrivit ses invitations, le mensonge fut décomposé.
» Il va falloir que je convoque la vérité. Elle va me déstabiliser celle-ci. Il resta songeur pendant quelques minutes. Il ne faut pas se mentir. Je ne vais quand même pas l’inviter. Elle risque de gâcher ma soirée !
Tout ce temps passé nécessite un vrai bilan. Cela ne la regarde pas. Si j’ai accumulé autant de richesses, c’est que je me suis saigné à blanc. D’abord, je dois encore des pépettes plus que je n’en gagne, encore aujourd’hui. Pourtant j’ai bien géré.
Quand j’ai commencé à travailler, je pensais déjà à cet instant de repos bien mérité. Ne plus me casser la tête pour gagner sur mes dividendes. Mais la chance a mal tourné.
Déjà, je ne voulais pas travailler. Je croyais pouvoir passer ma vie à ne céder à aucune contrainte. C’était programmé. J’avais suffisamment de réserves, mais elles fondirent plus vite que prévu.
C’est alors que la vérité m’est apparue.
Tu dois travailler, a-t-elle dit, de toute sa hauteur.
Quoi faire ? Je suis resté indécis pendant de longues années encore. Les réserves s’amenuisaient de plus en plus.
Être artiste de la vie ! Je me suis posé la question. Même un artiste travaille ! Non, vraiment, ce n’était pas un objectif intéressant.
Il me semblait alors, qu’il y avait des choses plus urgentes à résoudre que d’aller gagner sa croûte. Pour qui, pourquoi ?
La conjoncture m’y a obligé pourtant. Il fallait trancher.
Je me suis heurté à une première contradiction : pourquoi gagner sa vie, alors que la vie nous est donnée ?
Entre ces deux assertions, laquelle mentait ? La vie nous est donnée, mais si je comprends bien, il faudrait la rembourser. Pour qui, pourquoi ? Alors, je me suis dit que le plus gros travail serait de déterminer les nuances entre les vérités et les mensonges.
Et je me suis présenté aux élections. »
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite. Il a servi si longtemps, un peu à tout, à tou(e)s, à n’importe quoi et à n’importe qui, à tel point, qu’il paraîtrait se fatiguer ?
Il a produit des mensonges de bonne foi, des illusions fictives, de minuscules hâbleries, souvent ressourcées, des duperies recyclées, des calomnies baveuses, d’ignobles impostures, d’incommensurables fanfaronnades.
Il a élevé des dindons qui se bouffent entre eux. Il embrouille tout, comme le mirage du désert, reculant au fur et à mesure du soi-disant pas en avant du troupeau.
On le consomme à toutes les sauces, bio ou trafiqué, à tous les repas, en soupe, en entrefilet, en plat de résistance, en crème renversante, en digestif.
Évidemment, il bouffe de la vérité, en flocons déshydratés, congèle les exactitudes et broie les authenticités. Il est devenu obèse.
On a déjà tenté de lui « tordre le cou », mais comme la pieuvre, ya toujours un tentacule derrière l’autre.
Le problème est qu’à force de manipuler tous ces fils, il s’est pris dans la toile. Il est devenu sa proie et mange sa propre mouche à merde.
Aucun programme n’envisage réellement de le mettre à la retraite. Et les dindons vont encore se faire plumer. On verra comment, en douceur ou ébouillantés ??
J’ai bien ri. Un lexique des plus fielleux très recherché. Bravo.
Merci mijoroy! Que la pluie ne te noie pas!
Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite.
Il est usé, fatigué de se cacher dans les méandres de cette famille qui n’en finit plus de le solliciter pour servir leurs propres intérêts. Il voudrait juste maintenant prendre sa retraite bien méritée et qui sait, se refaire une santé en se rhabillant de vérité. Il n’est jamais trop tard pour progresser et cela apaiserait sa conscience de pouvoir s’alléger du dur fardeau qu’il a toujours porté. Quand il était jeune cela l’amusait de se donner en spectacle, de ricaner de l’effet qu’il produisait chez les uns et les autres mais maintenant il s’était abimé. On s’était servi de lui à ses dépends bien souvent. Il essayait bien pourtant de faire en sorte de modifier un peu sa version mais sur le fond, il restait le vieux mensonge. Il avait bien failli disparaitre il y a quelques années quand le petit Jean avait été outré par son existence même. Personne n’aurait dû savoir qu’il n’était pas la vérité mais ce jour-là, il avait oublié sa cape d’invisibilité. Quel drame cela avait été !
Il se demandait s’il n’allait pas faire son coming-out lors de ce repas qui réunissait toute la famille. Après tout, c’étaient ses membres qui l’avaient usé jusqu’à la corde ! Et bien ce soir il se verrait bien mis sur la table au milieu des plats les plus raffinés, terrassé par la vérité. Ce serait une belle sortie ! Certains diraient que je les avais protégés, d’autres que je les avais trahis. Difficile de faire l’unanimité…Impossible de partir sur la pointe des pieds, trop de gens le connaissaient sans savoir qui il était vraiment. Non, se dévoiler et enlever le masque restait la meilleure chose à faire. Pour assainir les rapports de cette famille et enfin pouvoir partir.
Je me sens vieux
Très très vieux
Je me sens lourd
Très très lourd
Je me sens gros
Très très gros
Souvent prêt à éclater
Si bien alimenté
Depuis tant et tant d’années
Nourri, blanchi, bien logé
A l’abri des soucis
Des intempéries
Des menaces
Ne jamais laisser de traces
Ne rien dire
Ne pas faiblir …
Mais je commence à fatiguer
Il y a si longtemps que je suis né
J’ai quasiment tout oublié
Enfin pas tout à fait
Je n’ai pas omis la guerre
Que naguère
J’ai menée avec la vérité
Elle fut tenace
La garce
Une vraie bataille rangée
Mais je l’ai gagnée
Alors à la veille de la retraite
Moi, mensonge éhonté,
L’éponge, je la jette
Et cède à la vérité ?
Fin du duel ?
Le dilemme est cruel
Qui pour trancher ?
Belle idée et bien déclamé. On pourrait slamer votre texte.
Merci ☺️ Mijoroy
Depuis fort longtemps le vieux et pieux mensonge était asthmatique, comme il mentait comme il respirait, la vie lui était pénible.
Ses mensonges s’essoufflaient, haletaient, si bien que l’on avait du mal à le prendre au sérieux, à part quelques bègues compatissants qui les prenaient pour argent comptant.
Ni cures thermales ni moult inhalations n’étaient venues à bout de cette maladie. Il mentait à bout de souffle, tentant de reprendre sa respiration pour une nouvelle contre vérité.
Tenu à l’écart par les membres de sa famille sa famille qui mentaient comme des arracheurs de dents, il était amer et très solitaire.
Il choisit d’aller se réfugier dans une maison de retraite réservée aux estropiés de l’âme comme lui. Il y tombât amoureux fou d’une vérité qui blesse au regard de feu.
Se retirer de la vie
« Un vieux mensonge souhaite prendre sa retraite ».
Il est fatigué de faire semblant : Semblant de croire, semblant d’aimer. C’est louable de vouloir rassurer mais est-ce que cela sert à quelque chose ?
Et le pire mensonge n’est-il pas de se mentir à soi-même ? Le vieux mensonge est conscient qu’il génère de la perfidie. Il trompe et en a vraiment assez de tous ces imbroglios.
Lui revient en mémoire, le cas d’une de ses adeptes. Enfin adepte « par défaut de jugeote » s’il se souvient bien.
Née à la fin du XIXème siècle, Fernande avait la raideur, l’étroitesse d’esprit et se prévalait d’un esprit de domination que sa condition d’ainée, acquise à la mort prématurée de sa mère, autorisait.
Albert l’avait laissé veuve sans héritiers, après avoir succombé aux gaz de l’ennemi.
Fernande occupait ses journées entre la messe quotidienne, les travaux d’aiguille et les confitures et liqueurs qu’elle fonctionnait.
Nous pouvons supposer qu’à la confession hebdomadaire, elle se repentait du péché de gourmandise. En effet, l’épaisseur de la couche de beurre sur ses tartines était équivalente à celle du pain. La notion de cholestérol n’était pas encore à l’ordre du jour !
L’intérieur de Fernande, dans le vieil immeuble, sentait les infusions et la liqueur de cassis. Les meubles étaient encombrés de représentations religieuses qui rebutaient le visiteur, tel que la statuette du Christ sortant de son buste un cœur rouge démesuré.
Toujours vêtue de gris et de bas épais, le cheveu gris-jaune retenu en un petit chignon sur la nuque, la dame se tenait très droite et, pour accroître cette posture, tenait ses mains jointes sur son estomac, paumes tournées vers le ciel. De même, debout, en station immobile, ses pieds avaient toujours la position d’une danseuse au repos, le talon de l’un des pieds encastré dans le creux interne du second.
Les nuits de Fernande étaient paisibles entre l’égrenage du chapelet cliquetant entre ses mains en susurrant des prières et les ronflements sonores qui suivaient, en attestaient.
Fernande avançait dans la vie avec certitude. Ses valeurs étaient celles de la bourgeoisie catholique de la troisième République; elle ne supportait aucune contrariété. Ses préjugés et ses croyances embarrassaient les personnes qu’elles côtoyaient et auxquelles elle assénait ses convictions comme des vérités premières.
Parmi celles-ci, elle affirmait par exemple, que le chocolat était néfaste à la santé. Il était responsable, assurait-elle, de constipation, de crise de foie et de l’apparition de boutons. Elle était si convaincue des effets délétères de la friandise qu’elle somatisait ces symptômes, et s’en créait même d’autres, comme des céphalées, toutes provoquées, à l’entendre, par le chocolat.
Personne ne se fatiguait à lui démontrer que les excès qu’elles faisaient, par ailleurs, étaient probablement davantage à l’origine de ses troubles.
Une dose de scepticisme et le remise en cause de certaines de ses valeurs auraient été les bienvenues…
Le vieux mensonge avait mauvaise conscience en repensant à Fernande. Pourquoi avait-il « joué » avec elle. Pourquoi l’avoir bernée en ne lui démontrant pas l’absurdité de ses préjugés ?
Fernande n’est que l’exemple facile d’un système bien rôdé. Plus les crédules aspirent à croire par l’entremise du vieux mensonge, ou par eux-mêmes, plus le vieux mensonge fatigué rêve de prendre sa retraite et de se retirer de la vie.
Avant de quitter la scène, il repense à ces vérités qu’il a cachées aux naïfs au lieu de leur donner à réfléchir avec des sentences telles que :
– « Tout ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement », disait Boileau.
– Le « Connais-toi toi-même », repris par Socrate et Platon, qui renvoie aux profondeurs de l’inconscient.
– « La seule pauvreté finalement, c’est de ne pas se connaître », dixit Saint-Thomas
– « Si tu écoutes ton corps lorsqu’il chuchote, tu n’auras pas à l’entendre crier », dit la Sagesse Tibétaine.
Alors, adieu vieux mensonge.
Et ne culpabilisez pas en mangeant un carré de chocolat, profitez plutôt de l’instant de plaisir qu’il procure, c’est bon pour le moral et pour l’organisme. Il y a plein d’autres instants de bonheur à créer hors des tortueux méandres des croyances qui empêchent de vivre !
707/À BON ENTENDEUR !
Vous me dites qu’un vieux mensonge veut prendre sa retraite. Soit ! À partir de quand un mensonge considère -t-il qu’il est âgé ? Lorsque qu’il devient un peu lucide puisqu’il se sent éculé. Et pour un qui se retire combien vont encore perdurer ? Moi c’est le menteur qui m’intéresse, celui qui les vaporise, qui les profère. Celui qui vous dit droit dans les yeux : croix de bois croix de fer je n’ai jamais menti ! Rien que d’y penser j’en ai froid dans le dos, c’est qu’ils vous feraient pendre ces salopards à force de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Alors s’il y en a une de vessie qui veut prendre sa retraite grand bien lui fasse simplement je me demande où ? Pour qu’on se méfie voyez-vous.
Si, si, écoutez-moi bien : le soleil a brillé bleu ! Et je le prouverai !
À la retraite dites-vous ? A quoi servirait le pardon ?🐀
– Ça a assez duré cette histoire… Il est temps que j’arrête – ça ne m’amuse plus : « Rideau » !
Ainsi raisonne ce vieux mensonge, fatigué de sa trop longue vie.
Il se rend donc au bureau des Retraites pour faire valoir ses droits.
La Dame des dossiers semble très contrariée par sa demande. Mais elle n’a pas le droit de manifester un avis personnel.
Cependant, elle est très contrariée.
Elle lui tend une pile de papiers à remplir « CONVENABLEMENT » (précise-t-elle menaçante),
– Et vous reviendrez, uniquement, lorsque vous aurez rassemblé TOUS les justificatifs demandés (ajoute-t-elle sur un ton pas sympathique du tout).
Le vieux mensonge découvre alors les affres de l’administration.
Quelques semaines après, son dossier sous le bras, il retourne au bureau des Retraites.
La Dame des dossiers le regarde sévèrement.
Elle épluche tout et enfin… et enfin ! elle trouve une faille.
– Là, là, regardez, vous vous êtes trompé – et là, il manque un document – et là….
Bref, voilà des mois, que dis-je, des décennies, que dis-je des siècles, que le vieux mensonge ne cesse de faire des aller-retours.
Il manque toujours un papier…
Entre-temps, la dame des retraites a disparu. « Paix à son âme », mais ses clones lui succèdent consciencieusement et le dossier n’est toujours pas à jour !
Voilà pourquoi, tous les ans, nous pouvons continuer d’attendre le père Noël avec frénésie.
Oui, c’est bien grâce à l’administration que nous avons le droit de toujours croire en lui !!!
Les ans lui pesant après 30 ans de carrière, Mensonge décida de prendre sa retraite. La guichetière lui expliqua qu’il lui manquait de nombreux trimestres à bosser dans ce job qui ne lui avait jamais plu, mais qu’il avait accepté pour vivre et pour la bonne cause de son employeuse. Rien qu’à l’idée de rempiler pour au moins dix ans, il se dit qu’il allait trouver un autre emploi chez Vérité. En attendant, il retourna à son poste de travail dans la tête de sa patronne qui avait invité sa nièce à prendre un café. Les traits tirés, elle tournait en rond dans son salon.
– Ça ne va pas, Tantine, tu es toute bizarre ? s’inquiéta la jeune femme.
– J’ai quelque chose à t’avouer qui me pourrit la vie depuis ta naissance. Comment te dire ? Voilà : ta mère n’est pas ta mère et je ne suis pas ta tante.
De saisissement, suite à cet aveu qu’elle attendait, la nièce en lâcha sa tasse qui se fracassa sur le parquet ciré.
– Nom d’un chien, tu ne peux pas faire attention ! Mon service à café en fine porcelaine de Limoges est tout dépareillé maintenant ! Je ne supporte plus ce mensonge : c’est moi ta mère et ta supposée mère est ta grand-mère, dit-elle à toute vitesse pour se soulager de son fardeau. Je n’avais même pas 14 ans quand je t’ai eue.
– Ne t’en fais pas pour ça, je le savais depuis des lustres. Tu ne savais pas que les actes de naissance ne mentent pas, eux ? Je déteste les mensonges, les hypocrites et je me demandais quand tu te déciderais à me dire la vérité. De père inconnu, en plus ? C’est qui, mon père ?
De saisissement, suite à cette question embarrassante, la fautive en lâcha sa tasse qui se fracassa sur le parquet ciré.
– Ça, ma fille, c’est un secret que j’emporterai dans ma tombe.
Mensonge se retira sur la pointe des pieds et, comme toute vérité n’est pas bonne à dire, il prit sa retraite anticipée au pays qui ménage la chèvre et le chou, dans un village qui portait le doux nom de « le cul entre deux chaises ».
Je commence à prendre de la bouteille. Moins incisif, moins rusé, moins convaincant, plus transparent, en un mot : plus vieux. Autrefois, j’étais un vrai crac, indétectable, futé, malsain. Pas comme ces nouveaux venus dont le nez s’allonge, s’allonge encore et encore à chacune de leurs interventions les rendant on ne peut plus détectables. Pas du tout imaginative la nouvelle génération, malsaine oui, mais pour le reste…
Je fais partie de l’alchimie d’un cerveau où chaque chose est logiquement bien classée. Moi j’aurais dû être placé avec la pensée, la décision, mais un je ne sais quoi m’a relégué dans un petit coin sombre dans lequel je n’avais que peu de marge de manœuvre. J’entendais tout ce qui se disait, je sentais le remue-ménage des neurones de la décision au moment de prendre la parole. L’expression était toujours très honnête, gentille, douce, amicale, même si ceux qui recevaient les paroles étaient loin de mériter un tel traitement.
Je bouillonnais dans mon coin et je m’emmerdais, oui ! je m’emmerdais. J’avais envie de hurler et surtout de m’amuser. Ils étaient d’un triste les autres !
Un jour le cerveau qui m’héberge rencontre un de ses confrères. Mon hôte est comme toujours très bienveillant, son interlocuteur un tantinet pesant et nauséeux. Bref ! La moutarde m’est montée au nez et sans crier gare, sans laisser le temps aux gendarmes de la bien séance de me détenir, je lâche ma bombe verbale. Qu’est-ce que je suis fier, enfin je me suis fait connaître ! Enfin je vis, aveugle, mais ça je ne rendrais compte que plus tard. En attendant, j’ai cloué le bec à ces deux cerveaux qui se faisaient face, même si mon hôte a été pris de court.
Je nageais dans le bonheur, totalement indifférent au chaos qui en avait découlé. Mes propos furent rapportés à nombre d’oreilles. Je devins le maître, certes mal aimé, mais maître. J’ai eu une très très grande descendance. En effet, j’étais devenu une spirale infernale qui avait besoin d’être constamment alimentée, d’être sans cesse productive, imaginative. Une fois l’œuvre commencée, il fallait la poursuive, la marche arrière s’avérant complexe, difficile et puis je n’y pensais pas un seule seconde. J’étais dans la force de l’âge.
Puis les années ont passé. Je dois bien reconnaître que ma vivacité vacillait. J’avais moins envie de m’exprimer. Je ne prenais plus autant de plaisir à défier la vérité.
Ayant bercé pendant un moment dans une âme limpide, des molécules d’honnêteté avaient intégré mon système assez noir. Elles se sont frayé un chemin à travers mon corps vieillissant. Petit à petit, je me suis rendu compte que la parole lâchée il y a longtemps avait provoqué des ravages. Je me suis rendu compte que mon hôte n’était plus le même. Il était triste, en colère, abattu, désillusionné, aigri. Il était isolé. Mon attitude l’avait muré, coupé des autres.
J’éprouvais de la peine, de la honte. Il était temps pour moi de tirer ma révérence, mais avant il fallait que je rétablisse la vérité.
Je réussis à réunir mes deux victimes non sans mal, une apeurée l’autre sur les charbons ardents.
Mes amis, il est temps pour moi de prendre ma retraite et de dépolluer les esprits. Voilà. Il y a des années je me suis exprimé par la bouche de mon hôte sans son accord, causant trouble et effroi. Je voudrais rétablir la vérité.
Non ! Mon hôte n’est pas une machine expérimentale destinée à être envoyée sur la planète Mars afin de recueillir des informations et tracer les plans de nouveaux pays. Elle n’est pas dans l’attente de clones qui serviront à remplacer les défaillances.
Non ! Une sélection d’humains n’est pas en train de se faire et non, vous la victime n’êtes pas un sous-homme.
Veuillez accepter mes excuses pour avoir gâché vos vies. Je ne suis qu’un électron auquel on demande hebdomadairement de se lâcher.
Un pieux mensonge (qui n’a pas du tout envie de prendre sa retraite en tant qu’écrivain fantaisiste).
Il en a vu passer des réformes. La retraite à 60 ans, ce n’était qu’un mirage, moins facile à revendre aujourd’hui que de vieux avions de chasse à des Ukrainiens. Celle à 62 vient de lui passer sous le nez. Il ulcère dans son coin. Cela fait plus de 42 ans qu’il cotise en travaillant pour l’État.
Il en a vu passer des présidents, à qui il a servi la même soupe. Il est fatigué, usé jusqu’à la corde à laquelle il a bien essayé de se pendre, mais, elle l’a toujours lâché, là où d’autres n’ont jamais voulu après l’avoir remis sur pied.
Un pied de micro, bien sûr, à travers lequel sa parole résonne bien plus que de raison. Mais que vient faire la Raison là où le cœur du problème, des problèmes, semble en avoir d’autres que les moins de quatre-vingts ans ne peuvent ou ne veulent pas connaître.
La première fois, c’était la bouche en cœur, à l’haleine de rose, que ce tout jeune mensonge s’est répandu comme une fleur, serinant son entêtante musique sur la nouvelle bande FM. C’était grisant, le temps de l’insouciance. On croquait la vie à pleines dents, avant de croquer la pomme, comme Adam. Et puis, était-ce vraiment leur mentir ? Est-ce qu’un rêve, une promesse est un mensonge s’il ou elle ne se réalise pas ?
Chirac et ses successeurs l’ont exploité à leur tour, abusant même de lui, quand le petit dernier vient de lui tirer une balle dans le pied. Le mensonge ne résonne plus, il s’est mis à boiter, ou plutôt on l’a mis en boîte depuis qu’il fait raisonner dans les chaumières.
La retraite ? Non, la prison, laissant place à une nouvelle génération de mensonges sortie de vieilles peaux pour servir une soi-disante meilleure soupe.
Le Vieux Mensonge
Il est né le divin mensonge
Il a grandi durant ces années
Il en a même mûri
Qu’il s’en est renforcé.
Sera-t-il la lumière du jour
Pour se noyer dans les esprits
Les plus vils, à chacun son courage
De rage, il a tracé les lignes.
A force d’y croire, il l’a soigné
Dans des habits aussi colorés qu’habituels,
Imprégné dans son Adn meurtri,
Il voyage de l’Être à l’Âme.
Amertume des incertitudes, il y a cru
Dans son nu le plus clair, il a vécu
Et nourri les cœurs les plus farfelus,
Façonné à l’image de celui qui l’a tenu.
Abîmé les mémoires en cris douloureux,
Le mensonge navigue ça et là tel l’éternel amoureux,
Dans son creux de main, telle une goutte d’eau
Qui donne à la vie l’espoir de jours plus beaux.
Ricane-t-il aux oreilles les plus sourdes,
Parle-t-il aux yeux fermés,
Du frémis en vibrations aussi gourdes
Que les sensations froissées et désabusées.
Le mensonge ne tient plus les rimes
Aussi fermement qu’il ne l’espérait.
Invoque les craintes dans les sueurs froides
Et mélange l’odeur de surprime.
Il est temps pour lui de s’oublier,
De laisser la place à la chaleur
Qui enveloppe dans son cercle
Avec effrois, une lumière naissante.
CL
707/L’HEURE A SONNÉ LE GLAS
Un vieux mensonge et un vœu pieux posent leur barda, ils prennent la poudre d’escampette, une retraite après des décennies d’activité.
L’ un n’allait pas sans l’autre: le mensonge est une promesse et le vœu, un souhait.
Lequel devançait l’autre ?
La promesse est-elle une réponse au souhait ou est-ce le désir qui appelle une promesse qui, de toute façon n’est souvent qu’un leurre?..pour avoir la paix !
En fait ce fut l’origine de la première prise de tête même entre eux…
La promesse enjoleuse se pare de beaux mots. Le vœu pieux se fait léger, enveloppant, mais il peut si on ne l’entend pas devenir exigeant. Un vœu qui veut !
Le chat qui se mord la queue et les oreilles aussi.
Ils se sont usés les dents à force de se prendre et de se mordre, et nous, on est resté sur le flanc à attendre la réalisation de ces belles paroles.
En fait sur un ton différent les deux disaient d’une seule voix : la paix dans le monde !
Le ciel t’entende !
🐀 Souris verte entre-2-lettres
Chers amis
Nous sommes réunis, aujourd’hui, pour fêter le départ d’Armand Songe, notre imposteur et rusé Tartuffe qui chaque matin, costumé d’artifice est venu jouer sa comédie de l’hypocrisie.
Grimaçant parmi les singes, il a occupé son poste avec force truquage. Ne reculant devant aucun subterfuge, il a vaillamment œuvré dans la dissimulation, sans droiture, et sans conviction.
Nous le remercions pour son dévouement sans justesse. Sa duperie et ses perfidies vont manquer à l’entreprise.
Il a su apporter une ambiance délétère et médisante au sein des équipes de travail, accusant à plusieurs reprises l’entreprise de diffamation.
Qu’il profite bien de sa retraite, qui lui permettra de se consacrer à ses activités favorites d’illusion, de mascarade, et d’inventions.
Nous lui offrons pour l’ensemble de sa carrière fallacieuse du lard ou du cochon.