22 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Je n’en peux plus. De ce poids permanent dont je suis lesté, bien malgré moi je vous l’assure,

    Quel sens leur donner ?
    Mentionner une citation dans le souci louable d’obéir à l’honnêteté intellectuelle la plus élémentaire, c’est respectable.

    Ou par crainte d’être accusé de plagiat, c’est compréhensible

    Parce que c’est la forme requise pour introduire des dialogues, je n’ai rien à redire

    Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’ils sortent de leur rôle initial

    Ils sont souvent utilisés pour atténuer des propos trop forts ; édulcorer une langue trop verte ou trop crue ; dissimuler une ironie ; édulcorer des grossièretés ; amortir des chocs etc…

    Tout cela pour ne pas ne pas choquer les esprits bien pensants, apaiser le climat social et ne pas risquer les procès en diffamation etc…

    Nous manquons de courage nous accusent les adeptes du franc-parler qui nous traitent d’hypocrites, de lâches n’osant pas dire les choses franchement, de les exprimer par sous-entendus, de contribuer à l’excès langue de bois etc…

    Je ne suis pas le seul à m’en plaindre et nous sommes légion à vouloir que cela cesse  : « race » « populaire » « bas de gamme » « classes supérieures » « monde ouvrier » « ces gens-là » « forte corpulence » « censure » etc… sont venus se joindre à moi

    Pour paraphraser Talleyrand, qui savait de quoi il parlait, les mots nous ont été donnés pour dissimuler notre pensée.

    La langue française est suffisamment riche et subtile pour ne pas s’encombrer de cet attribut pesant et inutile qui finit par devenir ridicule lorsqu’il est représenté par des doigts en crochets agités en l’air

    Les mots ont un poids, inutile de les alourdir avec des guillemets

    Nous avons donc décidé de fonder une association : « La PSG : La Page Sans Guillemets »

    Signé « Un mot en colère qui préfère garder l’anonymat »

    Article paru dans le Figaro Littéraire le 10 juin 2024

    Suite à « la levée de boucliers » provoquée par « l’insurrection » de certains mots « irrités » par « l’abus » de guillemets et la création de la PSG, ces derniers ont « disparu » de tout texte écrit (romans, articles…) et ont été, dans la foulée, « éliminés » du clavier des ordinateurs

    Mais ce vide a créé un « manque ». Il a bien fallu un substitut pour suggérer, insinuer, sans trop dire ;

    Ce sont donc les points de suspension qui ont été désignés pour exercer cette fonction

    Mais leur abus créait des tensions, ils se plaignaient d’être trop sollicités, les autres signes de ponctuation criaient à l’injustice etc…

    Pour mettre fin à ces chicanes, il a été décide la suppression pure et simple des points de suspension

    Et c’est ainsi qu’est né le Politiquement correct

  2. LE SAUX Anne dit :

    Cela suffit ! Et je vous le dis sans précaution et surtout sans guillemets. J’en ai assez de ces signes incongrus, vestiges d’un temps où les bonnes manières sévissaient encore. On ouvrait les guillemets et on annonçait « Le Roi ! ». Cela avait « de la gueule ». Ah, désolée ! Les guillemets se sont auto-écrits. Ҫa m’a échappé..

    Justement, je m’appelle gueule, sans guillemets cette fois. Pourquoi toujours m’affubler de ces signes ridicules comme s’il fallait s’excuser de m’employer. Je n’ai pas honte d’être qui je suis. Je ne pue pas de la gueule puisque je ne suis pas un chien. Je ne fais pas la gueule car je suis toujours d’humeur égale. Je suis propre sur moi et ne peux être qualifié de sale gueule. Par contre je n’hésite pas à pousser un coup de gueule si on me rétrécit, si on m’enferme entre des guillemets totalement inutiles. Je ne mords pas, je n’ai pas besoin de muselière. Je ne suis pas un délinquant et n’ai pas à vivre en prison.

    Allez ouste ! De l’air, de l’espace, un doux vent de liberté et, c’est promis, je deviens une gueule d’ange à tout jamais.

  3. Les mots étaient de plus en plus exaspérés par les guillemets qu’on leur imposait parfois, entravant leur liberté. Ils voulurent mettre un point final à cette obligation. Pire, ils organisèrent une grève de la fin, pour continuer à pouvoir s’exprimer tant qu’ils le désiraient.
    Les guillemets, quant à eux, n’acceptaient pas de se retrouver entre parenthèses et se mirent à apostropher les mots : « Comment voulez-vous qu’un dialogue s’établisse, s’il ne commence pas par des guillemets ! » Il y eut un blanc…Les guillemets allaient-ils avoir le dernier mot ? C’était mal connaître les mots qui décidèrent de créer leur propre ponctuation afin de rester maître de leur destin. Ainsi le point d’exclamation devint-il un point d’interrogation, au grand dam des écrivains qui n’y comprenaient plus rien.
    Finalement, ce fut l’Académie Française qui trancha, intimant aux mots de rentrer dans le rang et de ne plus perturber les phrases sans quoi, ils se verraient contraints d’avaler les lettres de l’alphabet une à une. Et c’est en vain que les mots exprimèrent leur haine en portant plainte contre x. Nul ne les écoutait plus…

  4. Urso dit :

    Exprimez le ras-le-bol d’un mot exaspéré par les guillemets.

    Et puis cette limace.
    Ce n’est parce que elle s’appelle Tsi Tsi Casse qu’elle doit ne pas aimer les « guillemets ».
    Oh c’est dingue, je l’ai vue à l’œuvre l’autre jour dans une bibliothèque.
    Elle est entrée dans plusieurs livres et les rares « guillemets » qui y trainaient elle les a tous avalés.

    Que faire, que faire, face à cette monstrueuse limace ? Nous les « guillemets » on ne sait pas se défendre et on n’a pas l’arme nucléaire.
    Cette limace il paraît qu’elle a un grain dans la tête ? C’est certainement ce qui la rend méchante au point que des fois elle mange des « guillemets ».
    Ah sale limace.
    Oh la la quoi. Que me dit mon frère au téléphone. D’autres limaces Tsi Tsi Casse passent maintenant à l’action. Et elles bouffent en plus, les points virgules et les points.
    Il faut vite appeler l’armée pour venir à notre secours, nous protéger.
    L’armée, la police vite ! À moins qu’on balance du poison, un truc pour dégommer les limaces Tsi Tsi Casse.

    Oh que vois-je. Une limace qui traverse l’écran de mon ordi.
    Non non je ne veux pas être avalé moi. Un si gentil « guillemet ».
    Youpi youpi
    Les signes, les lettres, les nombres du clavier qui bougent, qui se mettent debout. Youpi ils viennent m’aider.
    Oh oh la pauvre limace, elle est toute seule contre cette armada.
    Quoi quoi elle me nargue la limace, elle me fait un clin d’œil.
    Oh elle se met à dévorer le clavier sans ses occupants … et là ses occupants … Dur dur pour moi. Sauve qui peut.
    Je veux vite m’envoler dans les airs pour échapper à la catastrophe, pour éviter ma propre fin.
    Ouah je ne sais pas voler …
    Quel gâchis ! Mon beau clavier, tout avalé. Ce n’est pas une limace, c’est le diable.

    Allo Jeanne oui c’est moi.
    Ton petit « guillemet ».
    Toi qui n’en a jamais voulu dans tes chansons malgré mes grandes colères !
    Allo Jeanne tu m’entends. Ouais en ce moment j’ai un petit soucis avec des limaces.
    Ah bon pour les faire disparaître, je dois …
    Ok, merci pour ton conseil précieux. À très bientôt.
    Passe quand tu veux à la maison.
    Bye Jeanne.

  5. .Michel-Denis ROBERT dit :

    705 –
    Un pléonasme se baladait tranquille, nonchalamment au bord d’un petit ruisseau, pas très important. Il se détendait gentiment.
    Profitant d’un moment de répit, il admirait son image se reflétant dans l’eau qui la lui renvoyait d’une manière quelque peu narcissique. Vint à passer un zeugme mal chaussé qui tenta de lier conversation en même temps que son lacet. Son amie, une splendide épanadiplose le devança :
    – Cette matinée est une belle matinée, n’est-ce pas, dit-elle au rêveur, soudain surpris par tant de beauté qu’il en bafouilla de confusion.
    – Bonjour et… bonne journée ! Voyez-vous, je philosophais en pensant à autre chose et je ne vous ai pas vu venir vous approcher si près de moi.
    – Savez-vous où je pourrais prendre quelques photos, demanda l’ingénue ?
    – Pour les clichés, vous pouvez vous adresser au photographe qui prend toujours les photos, là-bas, il au stand qui accueille les visiteurs qui viennent nous voir.
    – Merci à vous, je vous laisse à vos litotes.
    Quand elle se fut éloignée de quelques pas, l’ami se plut à réfléchir, cela lui arrivait souvent.  » Mais que raconte-t-elle, « mes litotes », pourquoi pas mes anaphores, ou mes hyperboles, ou bien encore mes épenthèses ! Enfin ! C’est quand même formidable, abracadabrantesque, inouï, étourdissant ! Au jour d’aujourd’hui, plus personne n’est branché sur le présentiel ! En plus, qu’a-t-elle voulu dire avec ses majeurs et ses index qu’elle a fait cligner, encadrant de si beaux yeux bleus ? Etait-ce une invite ?
    – Ce sont des guillemets, dit-elle, en réitérant son geste.
    « M’a-t-elle entendu, se dit-il tout haut. J’espère qu’elle ne m’a pas écouté cacophoner mes élucubrations. C’est quand fort de café, ce genre de moquerie, que dis-je, c’est exaspérément, sarcastiquement phénoménal, ça frise la provocation ! Elle ne s’est sans doute jamais frottée à mes auxèses, j’en ai des dizaines. Mais calmons-nous, au jour d’aujourd’hui, c’est jour de fête, n’est-ce pas ! Autant me réfugier dans mes oxymores et me bercer avec mes antanaclases.
    Aussi, le zeugme assez lassé, ayant là, serré son lacet osa lancé une assonance pour le sauver de sa surprise.
    – Ah, ah ! T’as pas l’air hardie avec Ana !
    – Il vaut mieux entendre ça que d’être sourd.
    Puis, se murant dans ses allitérations, il se rendormit vite. « Sûrement, se susurra-t-il, je la suivrais, surtout ce soir. Je ne saurai surseoir à son cynisme.
    Je vais me débrouiller pour lui faire visiter l’exposition des calembours. Tous ceux que nous avons recensés dans le village. Je pourrais lui parler de toutes les conglobations et toutes les expolitions possibles. Elle n’y verra que du feu. Je vais la charmer avec mon kakemphaton. Je lui montrerais ma maison et le plus beau des crépis.

  6. Françoise Rousseaux dit :

    Dans un bureau, il y a un tiroir ; dans le tiroir, il y a un cahier ; dans le cahier sont écrits dix petits textes.
    Dans un de ces textes, il y a un mot qui apparaît dans chacune des phrases ; c’est le mot chat. Là, on pourrait penser que c’est un honneur d’être ainsi répété , mais en fait, ce mot est à cran. Car chaque fois, il est encadré par des guillemets ; et le « chat » va par là, et le « chat » fait cela, nanana dit le « chat »….Alors il n’en peut plus le mot chat, il ne les supporte plus ces guillemets, il n’aspire qu’à une chose : retrouver sa nudité originelle . Seulement, dans ce texte, c’est impossible !
    – Impossible, mais pourquoi ? gémit le mot chat
    – Parce qu’en fait… il n’y a pas de chat.
    – Quoi ! Non seulement, on m’affuble systématiquement de ces satanés guillemets, mais en plus, je n’existe pas !
    -Mais si, tu existes en tant que mot, mais dans l’histoire racontée ici, le personnage principal est un chien et non un chat…
    – Là, je ne comprends plus rien..
    – Je t’explique : c’est l’histoire d’une vieille dame qui adore les chats, mais comme elle perd la vue, ses enfants préfèrent lui offrir un chien.
    – Ah,un chien de poche je présume..
    – Ce n’est pas précisé, mais en tout cas, la vieille dame se persuade que son chien est un chat et c’est pour ça que chaque fois qu’il agit, se déplace ou s’exprime, le mot chat entre des guillemets est utilisé comme sujet .
    – …(soupir)
    – Mais j’ai une idée . Je vais écrire une nouvelle histoire dont le personnage principal sera un chat, un vrai chat ! Et là, plus de guillemets ! Ta nudité originelle retrouvée !
    – Oh oui, vraie bonne idée ! Vite, au travail !
    – Quelle impatience ! Je vais m’y mettre sans plus tarder. Et du coup, avec celui-ci que je termine et le nouveau que je vais commencer, j’aurai douze petits textes dans mon cahier. Pas mal, non ?

  7. iris79 dit :

    Exprimez le ras-le-bol d’un mot exaspéré par les guillemets
    « Progrès » c’est bon maintenant ! Lâchez-nous un peu ! Arrêtez de minimiser ce que nous sommes avec vos guillemets ! Non mais pour qui vous prenez-vous ? Allez donc embêter d’autres mots ! Vous jetez le discrédit sur nous alors que nous sommes bien réels ! Vous ajoutez du mépris et de la condescendance à notre tâche alors que nous avons réellement surgi après un dur labeur. Tiens, allez donc encadrer un peu ce mot-là ! Labeur ! Après l’avoir apposé à votre existence ! Vous n’êtes que des fumistes, et des charognards ! Pourquoi tant de velléités à amoindrir nos existences, notre rayonnement. Vous nous étriquez, nous étouffez dans vos bras constricteurs. Nous ne voulons plus de vous autour de nous. Nous rêvons d’un texte où la vérité crue, directe serait gagnante, libre de votre besoin de modération et d’enfermement. Nous allons chercher les points d’exclamation pour faire rempart et vous empêcher de régner… PROGRES !!!

  8. CATHERINE M.S dit :

    A la ligne, ouvrez les guillemets
    C’est la rengaine des dictées
    Que ce soient celles de Pivot
    Avec ses mots pas toujours rigolos
    Sans parler de celle de Mérimée
    Qui a traversé toutes ces années
    Et celles du brevet
    Avec quelques passés pas si simples
    Et si peu familiers
    Il y a toujours cette menace
    Qui nous glace

    Nous, les mots épris de liberté
    Quelle est cette manie de vouloir nous enfermer
    Et nous empêcher de nous envoler
    Pour passer d’une ligne à l’autre
    D’une page à l’autre
    Et décider ainsi de notre destinée
    Impose-t-on au trait d’union
    De cesser d’exister
    Haro sur cette prison !
    A bas la discrimination
    Nous, les mots exaspérés
    Et en colère
    On décide, en cette matinée
    De sortir de cette cage non dorée
    De mettre fin à cette galère
    De recouvrer notre liberté
    Afin de pouvoir, enfin, nous exprimer.

  9. mijoroy dit :

    Il paraît que je suis une denrée rare.
    Pour me mettre en avant, de guillemets, on me pare.
    Chaque fois que j’apparais, ces affreux me collent.
    Tous les mots se gaussent, ça me désole.
    Seul sur la toile de la nuit,
    On noircit des pages, pour calmer l’ennui.
    Mais moi, pour insister sur mon absence,
    Je suis escorté par les deux acolytes,
    Au garde à vous pour marquer ma différence.
    J’en ai vraiment assez de ce mythe :
    Le « sommeil » a disparu.
    J’ai beau pester, c’est peine perdue.
    S’agencent autour de moi, des mots de fortune.
    Bribes de brumes de vie et d’éclats de lune.
    Tous me snobent, car à cause de moi,
    Leur nuit est sans « sommeil ».
    C’est la cabale des mots,
    Une insurrection du clan de la ponctuation.
    Ça intrigue avec grande mauvaise Foi.
    Accents et trémas sont leurs alliés.
    Je n’en peux plus, c’est assez.
    Je suis las, d’être de tous la risée.
    Las, des complots et des ragots,
    Que ces vilenies ne soient plus mont lot.
    Que se taisent toutes ces calomnies.
    Fi de ces perfides rosseries
    Ma vie n’a rien d’une infamie.
    Foin d’injurieuses menteries
    La rumeur rongeant jusqu’aux amis !
    Sachez que moi aussi j’aimerais
    Dans le « sommeil » me reposer !

  10. 🐻 Luron'Ours dit :

    705/ EN EXERGUE
    Depuis l’initiale suivie de petits points, l’écriture en italique, on n’a pas fait plus faux cul : que les guillemets. J’allais oublier les caractères gras.
    Par extraordinaire, je viens d’acheter quatre livres de la même autrice, juste une écrivaine venue présenter son dernier né rebaptisé « la double vie de… »
    Zoé est charmante, drôle, instruite, ne se pousse pas du col, tout en souhaitant glaner un succès et un prix littéraire de plus. J’ai cherché, elle n’utilise jamais les guillemets, c’est ringard, ça fait cuistre, et le pauvre mot mis en cage ni peut  »mais ». De plus, elle est historienne , elle mène le polar: au milieu d’une bonne société recomposée de savants réunis pour la conquête de la Lune, pas moins, sans exclure la bombe, une espionne…
    Guillemette et Guillemot quittent l’école guillerets, pendant les vacances, préfèrent les bulles du 9e art !🐻

  11. Maguelonne dit :

    Index en a marre, mais vraiment, vraiment ras le bol.
    Jusqu’à présent il a tout fait sans rechigner : doigt pointeur, doigt dénonciateur, doigt levé pour prendre la parole malgré la trouille au ventre, doigt levé pour savoir d’où vient le vent, doigt crocheteur, faire la pince avec le pouce…Ah, ce pouce, trop gros, trop court !
    Puis on l’utilise comme repère dans différents récits, mais aussi en informatique où il ne comprend pas grand chose mais ne l’avouera jamais. Alors il se tait. Il supporte.
    Mais là, maintenant, ça lui déborde la casquette.
    Voila que les guillemets qui, jusqu’à présent se tenaient tranquillement sur le papier, s’échappent librement, aérien. Et avec quoi ? Avec l’index bien-sur. C’est dans les conversations, à la télé, sur TikTok, Youtube…Mais qu’est ce que c’est que ces noms à coucher dehors. Bon, ça il ne le dira pas, ça ferai vieux croûton, mais quand même !!
    Il se sent au bout de sa vie. Ça, c’est une expression de jeunes, il aime bien, ça le rajeunit. Il ignore que c’est déjà dépassé.
    Bon alors que faire ?
    Quand il fait le chut, on ne l’écoute pas.
    Reste la grève ,sans préavis, illimitée.
    Ils vont bien finir par s’apercevoir qu’il est indispensable et qu’il faut le chouchouter. Il en profitera pour demander la suppression du doigt dans le nez. Le majeur sera excellent pour ce job. Et quand aux guillemets, qu’ils retournent sur le papier qu’ils n’auraient jamais dû quitter.
    «  La vie n’est pas un long fleuve tranquille »

  12. 🐀 Souris verte dit :

    Le mot se sent hameçonné entre ses deux guillemets, comme attrapé sur la ligne de flottaison. Lui ne partait pas à la dérive ou plutôt n’en avant pas la sensation. C’est toujours comme ça quand on se sent bien, dès qu’on se laisse un peu aller. Zou ! Y en a un qui se croit permis de vous capter. Et c’est quasiment un gang de mauvais garçons quand ils se mettent a quatre pour vous faire la peau.
    – non monsieur le Dico je n’ai rien fait je le jure
    – mais au contraire disent les malfrats on voulait le mettre en valeur
    -en vous accrochant ?
    -Vous rigolez ! Vous m’avez pris de haut. Et après vous sortez la grosse artillerie les parenthèses et vas y pour les crochets…
    Je refuse qu’on me cloître et puis c’est tout pour me punir ou me mettre en exergue… Je suis un mot passe-partout moi… Un qui glisse sans être vu
    – une taupe quoi ! Tu l’admets
    Le Dico en a assez de ce dialogue de sourds et referme ses pages.
    Qu’ils se débrouillent après ils sont capables de sortir les tirets… Tirons-nous !🐀

  13. labrosse dit :

    « Exaspéré par les guillemets ! »

    En rang par deux et en silence s’il vous plait ! beuglait dès huit heures le maitre d’école.
    Chacun regagnait sa place, docilement, blouse bleu fraichement repassée et gomme blanche sagement alignée à côté du crayon de papier.
    Le grand escogriffe à la blouse noir jetait son œil de corvidé sur la curée du jour. Il tanguait de gauche à droite muni de sa grande règle jaune en guise de glaive prêt à désigner le damné du jour.
    – Pascal au tableau !
    L’élève du fond de la classe, relevait la tête, se levait en flageolant et d’un pas de condamné se dirigeait en direction du grand tableau noir corbeau.
    – Pascal, peux-tu nous expliquer à quoi servent les guillemets ?
    – Ce sont des oiseaux marins qui ont la particularité d’effectuer de grands plongeons pour attraper leurs proies…
    – Pascal à ta place, tu confonds le son « é » et le son « o » . je ne t’ai pas demandé un exposé sur les oiseaux marins ! Nous sommes en cours de grammaire pas de biologie, retournes à ta place …
    Pascal courbe le dos et s’enfuit tête basse vers son pupitre essuyant les éternels quolibets des fourbes et sournois de l’étable.
    – quelqu’un peut –il nous donner la fonction des guillemets ?
    Un doigt se lève tout doucement.
    – Oui c’est bien Pierre Alain, peux-tu nous donner un exemple ou une phrase comportant des guillemets ?
    – je crois en avoir déjà vu annonce fièrement l’élève modèle.
    – parfait ! peux-tu nous écrire la phrase au tableau s’il te plait ?
    Pierre Alain s’empare d’une jolie craie et écris en faisant crisser les mots sur le tableau : « le maitre d’école est une grosse crotte de bique » .
    Le maitre ébahit, devient rouge écarlate, une goutte de sueur perle sur son front. De gros nuages sombres et ténébreux plane sur l’assemblée. Pas un murmure , aucun couinement ,n’est à déplorer. chacun retient son souffle, stupéfait par l’audace de Pierre Alain, le petit chouchou du maitre ! ce dernier est le fils de Martine, la maitresse d’école des grands. Une jolie femme toujours jonchée sur de haut talons et maquillée à outrance. Le maitre est toujours à ses côtés dans la cour de récréation ! A n’en pas douter il reluque sa jolie poitrine et aimerait la déguster sans mettre de guillemets.
    – mais, mais Pierre Alain pourquoi as-tu écrit cela ? bégaye le maitre .
    – c’est une phrase qui est écrit en grosses lettres sur la porte des toilettes Maitre ! Il y en a plein d’autres avec des guillemets, vous voulez que j’en écrive une autre ? Annonce fièrement pierre Alain
    – Non , non cela suffira bredouille le maitre . Vas à ta place s’il te plait Pierre Alain.
    On peut entendre le Bourdement d’une mouche insouciante pendant que le maitre s’empare d’une grosse éponge et s’empresse d’effacer la phrase entre guillemets.
    Soudain, c’est un premier chuintement nasal qui s’échappe, puis d’autres se libèrent, gonflent et implosent à chaque pupitre… plus aucun guillemets pour contenir les mots , la phrase est libre, spontanée et insoumise.
    Les portes des toilettes resteront mon meilleur souvenir de cette leçon grammaticale.

  14. Rose Marie Huguet dit :

    Exprimez le ras-le-bol d’un mot exaspéré par les guillemets

    Je suis, ouvrez les guillemets, un mot à prendre avec des pincettes. Pourquoi me direz-vous ? Je vous retourne la question. Pourquoi diable m’isolez-vous du reste de la phrase comme si vous me mettiez à l’index ? Craignez-vous que je contamine mes confrères ? J’en ai plus qu’assez d’être coincé par des espèces de chevrons qui m’emprisonnent et m’empoisonnent.
    Je ne suis rien, un intrus, un cheveu dans la soupe, un grumeau dans une pâte à crêpes.
    A voir vos têtes, je suis sûr que vous vous dites, mais non ! Ne vous voilez pas la face. Je n’ai aucune marge de manœuvre, menotté des deux côtés. Parfois, je suis seul dans cette position, mais la plupart du temps d’autres mots me tiennent compagnie. Leur exaspération est la même.

    Vous écrivez, écrivez et histoire de vous faire mousser, vous guillemetez un mot ou une suite de mots, voir une phrase empruntée à d’autres pour étoffer vos écrits. Mais pourquoi faire ? Faire joli ? Et moi, et nous ? Qu’est-ce qu’on devient ? Ainsi corsetés, nous n’avons pas grande valeur. Nous ne sommes que des ornements ornementés.
    Qu’ils soient à la française ou à l’anglaise, leur présence nous enlève toute substance. Il y a des lecteurs qui se demandent ce que l’on fait là, d’autres qui en rient.
    Tout comme mes compagnons d’infortune, j’ai l’impression de venir d’ailleurs, de manquer d’identité ou pire d’être dangereux car sinon pourquoi être flanqué de deux gardes du corps de part et d’autre.

    Je, nous sommes figés, statiques. L’expression, le développement nous ont été retirés. Des carcans nous enlèvent notre substance, nous ne pouvons progresser.

    Impossible de s’en débarrasser. Ils sont accrochés à moi, à nous, comme des tiques.

    Fichus geôliers qui nous privent de notre richesse, qui nous ont coupé les ailes.

    Un exemple : “ Producteur d’idées dévergondées ” – Superbe idée ! J’adore ! Mais les guillemets l’étranglent. Enlevez-les et vous verrez tout ce que vous pouvez exprimer. A vous d’imaginer.

    Pascal, ceci est une fiction !

  15. Grumpy dit :

    Ouvrez les guillemets si vous voulez mais n’oubliez pas de les fermer en partant. Ils aimeraient disparaître aussi discrètement que le fit le ; ; ; ; Celui-là, personne ne s’est aperçu de son absence ni ne le regrette. Mis au rancart, on ne s’en servait plus.
    Ils disent qu’ils pourraient être avantageusement remplacés par des mots en italique,
    que ça les ferait rire de voir qu’on les pense bourrés au vin blanc, aussi qu’ils en ont assez de se faire remarquer, de se trouver souvent ouverts et refermés pour un oui ou pour un non, remplis de contenu insipide. Foutez-leur la paix, Ils sont déprimés et ont le sentiment de ne plus servir à rien depuis que Pivot n’est plus là pour les apostropher.

  16. Nouchka dit :

    Non, non et non. Je n’accepte pas d’être ainsi, toujours entre guillemets.
    Je suis fatigué de cette mise en cage systématique. Je vous préviens, si vous essayez encore de me coincer avec votre souris, je disparaitrais. Je crois voir un sourire ironique. Vous ne me croyez pas ?
    Déjà ce matin, vous avez tenté de me mettre entre guillemets à l’anglaise, puis entre apostrophe, etc.
    Je vous le dis une dernière fois, c’est NON.
    Ah, je vois. Vous tentez de m’attraper !
    Qu’à cela ne tienne ; je fonce dans la marge, je file en bas de page, je me cache derrière un mot plus long.
    Elle est rapide votre souris, mais vous n’y parviendrez pas. Quand je ne veux pas, je ne veux pas ou, plus exactement, je ne veux plus. J’ai déjà donné et maintenant, vive la liberté !
    N’insistez pas où je fais se planter le système, comme on dit. Ah, ah, vous n’y croyez toujours pas. Vous pensez que c’est du suicide. Sans doute y-a-t-il un peu de cela.
    Alors adieu. Trouvez une autre victime plus malléable.
    BOUM – BADABOUM– KABOOM ! BIP –BOING, BOING, BOING –
    P***, j’ai réussi à le dézinguer…. J’AI REUSSI. .. A MOI LA LIBERTE – YOUPIII…

  17. FANNY DUMOND dit :

    – J’en ai ras-le-bol de ces stupides guillemets qui m’encadrent et me gênent aux entournures ! s’écrie « Merde », exaspéré. J’aimerais bien savoir quel est l’imbécile heureux qui a inventé ce carcan dans lequel je suis prisonnier.

    – T’as pas encore compris que nous sommes des jurons, des mots immoraux à bannir du langage et de l’écrit, pontifie « Fichtre ».

    – Pourtant, nous existons bel et bien, fallait pas nous créer alors, poursuit le gros mot de plus en plus furieux. Nous sommes dénigrés, pas mis en valeur comme les titres des publications.

    – Et moi, aussi, j’en ai ma claque d’être à côté de vous, se plaint le snob Point d’Exclamation. Vous dépréciez mon importance primordiale.

    – Moi, je les adore mes guillemets qui me mettent en valeur, se paonne  » L’imagination est plus importante que le savoir ».

    – Toi, on t’a pas sonnée, ferme-la ta parenthèse débile !  » Je parle pas aux cons, ça les instruit « .

    – Malotru ! s’écrie la citation offusquée. Je m’en vais de ce pas te dénoncer aux académiciens pour qu’ils te suppriment. Et bon débarras !

    –  » Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité « , moralise l’une de ses consœurs.

    – Eh, les filles ! Vous vous donnez le mot ou quoi pour m’emm… pour me pourrir la vie ? Laissez-moi respirer, explose « Merde » avant qu’une gomme ne l’efface de cette page.

  18. Durand jean marc dit :

    Extrait du Courrier du Far- West, le 31/05/2024.

    Exaspéré par les guillemets, le « présumé innocent », bien que, selon lui, jamais coupable de quoi que ce soit, a bien été condamné par des gens ordinaires, pour celui, se président, pardon se prédisant au-dessus des lois qu’il va changer si on le laisse faire. Ne pouvant se défaire de l’ouverture du guillemet, il développe son sens de la magouille pour éviter de la fermer. A la sortie du tribunal Il aurait prétendu qu’en France, sous la Révolution, les bons révoltés se faisaient guillemeter par les zélés élus du peuple.

    Le peuple pouvait ’il ainsi, autant se trumper ?

  19. camomille dit :

    C’est la dictée du lundi.
    Marius est très appliqué.
    Le maître articule solennellement:

    IL OUVRIT LA PORTE TOUT DOUCEMENT ET LE PROFESSEUR CRIA – DEUX POINTS OUVREZ LES GUILLEMETS – SILENCE – POINT D’EXCLAMATION – FERMEZ LES GUILLEMETS –

    Marius fermant les guillemets, sursaute.
    Il croit entendre une voix.
    « Marre de chez marre » pleurniche la voix.
    – Quoi? murmure Marius perplexe.
    « Marre de chez marre » que je dis. Et même je rajoute « Pfff »!
    – Mais t’es qui?
    – Ben le SILENCE nigaud. Toi aussi tu n’as pas pu te retenir de me mettre entre guillemets, comme tous les autres hein? Pas de vague surtout….
    – Mais… Mais c’est le Maître…
    – Bien sûr, c’est toujours de la faute des autres… Alors on ferme les guillemets et on m’emprisonne sans pitié.
    Et si on te bloquait entre guillemets toi aussi, Hein? Qu’en penses-tu mon pote?
    Marius est interloqué.
    A ce moment là le Maître reprend avec insistance:
    – POINT D’EXCLAMATION – FERMEZ LES GUILLEMETS –
    Alors, Marius pris d’une folle audace, ou tout simplement d’une prise de conscience s’écrie:
    – Non Monsieur, moi je ne fermerai pas les guillemets!
    Et le Maître de se mettre à hurler:
    – SILENCE Marius!
    C’est à ce moment là que, débarrassé de ses guillemets, le silence en profita pour prendre son envol vers la fenêtre ouverte, vers la liberté.

    Marius ne refermera jamais plus les guillemets.

  20. Nadine de Bernardy dit :

    Ils étaient deux, jumeaux infernaux, Guillemet et Guillemette, dont le seul plaisir était d’exaspérer le petit peuples des mots. Un, en particulier, ce qui l’ulcérait au plus au point.
    Ils tournaient autour de lui tels des mouches agaçantes, attendant le moment de l’entourer, le frère à gauche, la soeur évidemment à droite, le narguant avec insolence.
    Au cours des années ce mot tomba en désuétude. Un peu usé il poursuivit son existence dans les pages d’un dictionnaire obsolète et poussiéreux, entre havir et heaumier, soulagé d’être débarrassé de ses tortionnaires mais un peu peiné d’être oublié si vite.

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