700e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.

Permettez à votre imagination de s’amuser avec cette Gémellité.


C’était en septembre 2009, le premier exercice d’écriture créative que je proposais. Déjà le 700ᵉ…
L’aventure continue.

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30 réponses

  1. Geneviève Tavernier dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman multiplication.

    On leur avait toujours dit qu’ils étaient de faux jumeaux, bon d’accord ils se ressemblaient si on ne leur portait pas vraiment une grande attention, mais pour un regard quelque peu aiguisé les différences sautaient aux yeux. Zéro était le plus grand des deux, élancé, toujours élégant il avait vraiment fière allure, ce qu’il ne manquait pas de faire remarquer à son frère. AU, c’est ainsi qu’on l’appelait ressemblait à une boule on ne peut plus ronde. Petit, court sur patte, il était la risée non seulement de son frère mais de toute l’école.
    A la maison les choses avaient toujours été différentes, chaque parent s’étant octroyé un enfant qui leur ressemblait cela avait coupé court à de nombreuses bagarres entre les deux rejetons. AU était le préféré de papa Alphabet, toujours de bonne humeur il était toujours prêt à rendre service, quant à Zéro il était le préféré de maman multiplication, précis, sérieux lui était beaucoup moins disposé à payer de sa personne.
    Un jour Mamie Problème arriva à la maison décrétant qu’elle venait chercher ses petits enfants pour quelques jours de vacances. Elle ne s’embarrassa pas des remarques et autres recommandations des parents, elle les colla dans le même panier et en route pour de nouvelles aventures.
    Le voyage n’était pas très long mais il fut épique ! Après s’être apostrophés en des termes peu reluisants, ils en vinrent aux mains quand zéro traita son frère de grosse boule cul de jatte ce à quoi ce dernier lui retorqua qu’il ne valait pas un kopeck !… zéro qui n’avait pas de grandes connaissances littéraires ne comprit pas la brimade mais néanmoins fit basculer son frère du panier. Mamie le rattrapa in extremis, collant une baffe à chacun deux. Le voyage se termina dans le plus grand calme.
    A leur arrivée ils trouvèrent papi, la casquette baissée, en train de lire son journal. Il marmonna : bonjour les enfants et continua placidement sa lecture.
    Mami, leur prépara un chocolat chaud et des tartines, berk …tentèrent-ils de murmurer. Mais Mamie fit comme si elle n’avait rien entendu et ajouta :quand vous aurez terminé vous pourrez lire cette lettre qui vous est destinée.
    Les miettes de pain ramassées et la table nettoyée, ils ouvrirent la fameuse lettre et la parcoururent. C’était vraiment la poisse pour chacun des enfants : être obligés de faire un truc en commun !… Ils se regardèrent et dirent qu’est-ce que c’est que ce charabia. Vous allez devoir travailler ensemble afin de résoudre cette énigme dit Mamie. PFFFF…. se dit chacun des deux frères, mais on n’a jamais fait ça…. Et Mamie de les conduire dans leur chambre et d’ajouter en tournant la clé, votre prochain repas ce sera quand vous aurez complété et compris ce que recèlent ces phrases.
    Zéro envoya promener la lettre et se coucha sur le lit. AU plus studieux essaya de déchiffrer le contenu mais n’y arrivant pas il appela son frère, il est question d’anniversaire mais si tu ne viens pas m’aider on ne saura jamais de quoi il s’agit. Tu es plus doué que moi en français marmonna zéro, tiens un compliment… ce dit AU. C’était bien la première fois….. mais en cachant sa joie AU ajouta : sans toi je n’y arriverai pas, tu es plus rigoureux et il y a un nombre à découvrir
    Pur vus deux,
    Si vus êtes cperatifs et nus aidez pendant vtre séjur, vus aurez un cadeau pur vtre anniversaire. Vous truverez chacun un chèque de 2 eurs au z accrché autur du cu d’un urs! * Chacun aura donc un vél.
    Après un bon moment à ajouter, barrer, gommer ils commencèrent à comprendre. Tu parles un chèque de 2 euros ricana Zéro, juste de quoi s’acheter un playmobil !… oh arrête !…. Ah ouai c’est vrai, fit Zéro si on m’aligne je donne de la valeur et parfois beaucoup de valeur, voyons 2000 euros ce ne serait pas mal !… t’es malade, ils vont pas nous acheter des vélos en carbone, moi je pense plutôt à deux cents euros. Et où, on va trouver ce chèque ? au zo dit Zéro, oh là moi aussi on peut m’aligner retorqua AU, c’est zoo qu’il faut lire… ce doit bien être le seul mot retorqua Zéro, je crois que tu te trompes j’ai peut-être plus de valeur que tu ne crois, regarde ce mot, là au début : copératif… quoi ? dit Zéro…. Mais t’es nul, là aussi il faut deux 0 dit AU… Zéro commença à regarder son frère différemment, aurait-il plus de valeur que ce qu’il pensait et puis c’est vrai que les phrases sonnaient mieux quand il était présent !
    Quand ils eurent terminés ils se regardèrent avec consternation… ils avaient retourné les derniers mots dans tous les sens et avaient découvert que le chèque serait accroché au cou (là, il valait mieux ne pas oublier le O) d’un ours.
    Quand la clé tourna dans la serrure, devant leurs mines déconfites, Papi éclata de rire, décidément vous n’êtes pas très malins, vous n’avez as vu le petit astérisque là, à votre place je retournerais la lettre. Trois secondes plus tard, Ils se sautaient dans les bras l’un de l’autre en criant, ouah, c’est sous notre oreiller qu’on va trouver notre chèque…
    A table, appela Mamie !

  2. Jean-Pierre dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.

    Ô ! O ! o ! 0 !… chantaient-ils en chœur dans le ventre de leur maman (surnommée Multi par son mari qui était un mâle Alpha qui avait peur de l’ombre du Z).

    Et pourtant, papa Alpha en avait vu d’autres. Des tas d’histoires. Des histoires de lettres, et en particulier une « Histoire d’O » qui l’avait laissé sur le Q.

    Cette fois-ci, l’O du titre de cette histoire est tombé à l’eau sans faire de bruit sur le moment.
    Le sujet de l’examen était devenu : « Le scandale provoqué par le roman « Histoire d’ »
    Les sujets étaient déjà tapés et distribués sur les tables des candidats.
    Un peu plus tard, on a entendu non pas le « plouf ! » de l’O tombé à l’eau, mais l’enguelo faite à Martine, la dactylo qui savait pourtant qu’ « une seule lettre vous manque, et tout est décalé ».

    Mais là, c’était encore plus grave : tout avait disparu après l’apostrophe qui a suivi le « d ».
    Rien. Pas le moindre indice. On était le bec dans l’O.
    Mais ce n’est pas tout : le petit zéro chéri de maman Multi avait disparu lui aussi sans laisser de traces.
    Elle était désespérée.
    — Tu sais bien qu’il est dépressif et qu’il se croit nul. Je suis sûre qu’il a décidé de mettre fin à son existence, disait-elle à son mari.
    — Mais non, ma chérie, tu te fais des idées : il a juste fait une fugue.
    — Tu sais bien qu’il n’a pas le talent de J-S Bach et qu’il n’a pas un rond sur lui.
    — T’inquiète ! Quand il aura vraiment faim, il reviendra pour t’en réclamer !
    — Oui, il reviendra, mais dans quel état !

    Papa Alpha décida de lancer une police (de caractères) à la recherche de leur fragile petit zéro.
    Une police, mais laquelle ? Papa Alpha n’aimait pas beaucoup l’« Arial ». Il choisit la « Libération Sérif » car la réputation de leur Sérif n’est plus à faire : ce fin limier sera sûrement capable de débusquer avec tact un « 0 » étique planqué parmi des « O » bien plus ronds (comme son frère).
    — Comme vous voyez, leur expliqua le Sérif, le 0 n’est pas une lettre comme les autres. Sa maigreur est suspecte. Il fait partie de « ceux qui ne sont rien », mais celui-ci est sacrément gonflé : il s’imagine qu’il est dans le O du panier. D’ailleurs, on vient de me prévenir qu’il a été arrêté pour vagabondage, et qu’il est maintenant dans le panier à salade.

    Maman Multi était rassurée d’avoir enfin retrouvé son petit zéro (encore plus fluet qu’autrefois).
    — Que tu es maigre, mon « 0 » chéri ! Je vais te faire un bon repas.
    — Ah ! Non, maman ! Je vais m’arrondir et devenir aussi gros que le « O », et tous les copains vont se moquer de moi !

    Martine, la dactylo, ne s’est pas jetée à l’eau, car elle a été innocentée : c’était bien sa machine qui avait omis l’O.

    Le rapport du technicien chargé de la maintenance des machines de bureau était formel : « Cette machine est usée et saute aléatoirement certains caractères comme l’O et le 0 ».

    L’histoire ne dit pas comment Martine avait obtenu ce rapport.

  3. Urso dit :

    L’autre matin j’ai eu la trouille de ma vie.
    Alors que j’étais en train de vendre des oeufs frais au marché avec mon frère O, un gros coq est venu vers nous.
    Sans rien dire, puis d’un coup il a saisi mon frère et l’a avalé.
    Il s’est ensuite enfui le bougre, courant à toute vitesse, pire qu’un sprinter de 100 mètres.
    J’ai couru après mais je ne pouvais le rattraper, il courait trop vite.

    Surprise, au coin d’une rue j’ai vu papa et maman qui faisaient leurs petites affaires. Papa vendant comme d’habitude des lettres d’alphabet en chocolat, et maman, elle, des tables de multiplication en bois.

    – Arrêtez ce zigoto me mis-je à crier, il vient d’avaler O.
    Ah quel destin sur cette Terre, aussi rapidement que pour mon frère, le coq avala également mes deux parents.

    Et puis hi hi peut-être la providence divine, le coq fonçant toujours comme un bolide s’encastra dans un camion qui était à l’arrêt.
    Peut-être à cause du choc violent qu’il venait de subir, j’en fus surpris : avec la rapidité de l’éclair, il recracha tour à tour mon frère puis maman et papa.

    Ah ah depuis ce jour là on ne vend plus d’oeufs frais au marché avec mon frère.
    On a une autre idée.
    Faire un tour de France en vélo.
    Avec un vélo spécial et qui va très vite.
    Un vélo avec 2 superbes roues, des roues comme ça : 0 O.
    Oh oh je chante oh oh le matin au réveil.
    Vive ce tour de France, avec des roues O et 0.

  4. Peggy Malleret dit :

    700 Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.

    L’histoire était perçue ainsi, mais ce n’était pas vrai. Papa et maman chérissaient leurs enfants de la même façon. Ce qui donnait cette impression, c’était que papa Alphabet s’amusait beaucoup avec le zéro, tout comme maman Multiplication s’amusait beaucoup avec le O parce qu’ils les changeaient de leur quotidien.

    Les deux se sentant aimés, ne développèrent aucun sentiment de jalousie pouvant gâcher leurs vies qu’ils ressentaient gémellaires. Leur complicité put se développer gaillardement.

    On les voyait partout ensemble, en roues de bicyclette, en trottinette, en diable ; d’ailleurs, ce nom leur allait très bien. Ils adoraient faire des bêtises, comme tromper les gens qui ne savaient plus s’ils avaient noté zéro ou O ! Inséparables, ils vivaient heureux. Or, un jour, le moment venu, chacun dut s’insérer : l’un dans une opération, l’autre dans un texte. Ce fut un déchirement.

    Ils n’en restèrent pas là. D’un commun accord, ils se vengèrent en mélangeant leurs signes ce qui fit une pagaille monstre. Les textes en pâtirent le moins, mais en ce qui concerne les mathématiques ce fut une vraie catastrophe. Les calculs devinrent impossibles. Au niveau des ordinateurs, certains s’emballèrent, d’autres perdirent leurs mémoires.

    Comme vous pouvez l’imaginer, les parents reprirent dare dare leurs rejetons pour que tout rentre dans l’ordre.

  5. Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi. L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.
    Et cela relevait d’une véritable équation pour qu’ils s’entendent : le O n’acceptait pas d’être contenu dans le zéro ; quant au 0, il avait un mal-être qui l’empêchait d’accepter de n’être rien. C’était le O et le bas… Il fallait donc, qu’ils trouvent un juste milieu, pour surmonter leur division. C’est alors que le O accepta de s’abaisser pour que le 0 puisse assurer la relève. Ainsi, toute haine cessa et la paix revint, le 0 ne se sentant plus désormais, à l’étroit, mais recevant 5/5 les compliments d’autrui…

  6. .Michel-Denis ROBERT dit :

    C’est quand ils s’exercèrent à faire des divisions qu’ils s’perçurent de leurs difficultés à communiquer.
    – Travailler, travailler avec des mains d’or.
    – Négatif, pas question, dit l’un. Déjà que je ne suis pas grand chose, comment veux tu que je me partage avec tout ce que j’ai à faire ?
    – Justement, dit le zéro, tu peux te diviser sans efforts à l’infini.
    – Et qu’est-ce qu’il me reste à moi, dis moi ?
    – Ne sois pas matérialiste mon frère, fais marcher ton quotient. Ce que tu donnes, On te le rendra au centuple.
    – Ah ! Laisse moi rire, 100 fois moins que 0, ça fait combien, selon toi ? Réponds.
    – Ecoute, je réfléchis, ça ne doit pas être compliqué. Je pose moins 0 et je retiens…
    – C’est ça, fous toi de moi ! Dans ce monde égoïste, si tu donnes et on te rend moins que rien, c’est pratique, n’est-ce pas ! Tu crois que tu peux avoir la conscience tranquille avec ça ?
    – Il ne s’agit pas de quantité mais de choses immatérielles.
    – Immatérielles, immatérielles ! Je veux m’enrichir, moi, tu comprends. J’en connais beaucoup qui sont partis de 0, et ils sont devenus milliardaires.
    – Ah bon ! Par exemple ?
    – Ben, par exemple, le voisin.
    – Ah ! Tu crois ça ! Le voisin, tu sais quoi ?
    – Non.
    – Le voisin, il a gagné au loto.
    – Tu vois, il est parti, au moins, avec deux o
    – En tout cas, ce n’est pas une raison pour te décourager.
    – Ca t’est bien facile à toi, le prof de lettres. Des mots, des mots, toujours des mots.
    – Justement, à chaque résultat d’une division, tu associes un mot. Tu enrichiras ton intellect. Dans la vie, ce qui compte, c’est de positiver.
    – Comme à Carrefour ?
    – Non, eux, c’est pour leur profit, tandis que toi, si tu inventes tous les jours une idée, tu verras que tu t’enrichiras imperceptiblement au quotidien.

  7. Avoires dit :

    Pour la sept centième ou la 700ème, avec deux zéros s’il vous plaît ! 2 0, non pas 20 mais deux fois 0 et non pas o- oh là là, quelle embrouille !- mon imagination voit les choses ainsi :
    Zéro et 0 ne sont pas de vrais jumeaux ; ils ne sont pas nés du même œuf ; ils ne se ressemblent guère. L’un, plein de lui même commence par la dernière lettre de l’alphabet paternel. L’autre, plein de vide , vraie tête en l’air, se multiplie à l’infini, donnant le tournis à sa mère qui se démultiplie pour le tenir tranquille.
    On pourrait croire qu’ils se complètent ? Pas du tout ! L’un lourd, l’autre évaporé, se repoussent. L’un n’est rien ou pas grand-chose et l’autre est nul, ce qui n’est pas grand-chose non plus.
    Tiens, il y aurait donc une similitude, finalement entre les deux faux frères ?
    Zéro ou 0 ? Telle est la question n’est-ce pas ? L’un est compliqué, l’autre simple. Le deuxième serait donc plus facile à représenter que le premier? C’est à voir.  
    Chiffres et lettres, finalement, sont un drôle de couple ! La meilleure synthèse n’en est-elle pas le chèque qui allie vitesse et lenteur ?Combien de fautes d’orthographe pour écrire 8012,93€ ? Les banquiers regardent-ils s’il y a correspondance entre ce qui est écrit en haut à droite et au milieu ?
    Un chèque écrit sans faute d’orthographe est une œuvre d’art qui disparaîtra peut-être tant l’écriture devient de plus en plus obsolète. Donc, vive les ateliers d’écriture, vive les réservoirs d’imagination, vive la 700ème !!!

  8. mijoroy dit :

    Ce matin au petit déjeuner à la table familiale recouverte de la traditionnelle nappe blanche brodée de chiffres et de lettres, Maman Multiplication et papa Alphabet font grise mine. La dispute de la veille au soir ne s’est pas dissipée sur l’oreiller. Tout a commencé lorsque Zéro et O ont annoncé vouloir participer à une expérience destinée à déterminer les similitudes de goûts, et d’humeurs des jumeaux. Une batterie d’analyses sanguines, urinaires, est réalisée par deux laboratoires différents pour vérifier leur ADN, leur groupe sanguins et leur degré de gémellités. Et là ô stupeur et décadence. Il s’est avéré que Zéro et O ne sont pas des jumeaux. Et le pire, ils seraient complètement différents. La suspicion s’est installée dans le couple des parents. Papa Alphabet accusant maman Mathématique de tromperie, celle-ci de retorquée outrée qu’elle n’avait absolument rien à se reprocher. Plusieurs idées lui sont venues : test ADN des deux parents ; comparaison des photos à la recherche d’un signe prouvant sa bonne foi quand soudain l’idée d’engager le fin limier de papa Alphabet s’est imposée à elle. Elle convoque Zorro pour une enquête en deux secondes quatorze. Il n’en fallut pas plus à cet enquêteur pour découvrir le pot aux roses. Si Zéro était bien l’enfant de papa Alphabet et de maman Mathématiques O était l’enfant d’un autre couple. En fait, la sage-femme W aussi myope qu’elle ne n’avait jamais su combien font 2+2. Alors, avec son manque de double vue, reconnaître un 0 d’un O lui passait au-dessus de la tête. Elle n’avait pas retenu la phrase magique : « le Zéro est allongé et la lettre O est bien ronde ». Mais alors, à quel couple la sage-femme W a -t-elle confiée l’enfant O ? Pour cette enquête, Zorro aura besoin de 007 à n’en pas douter.( ou de 700 comme cette charnière des exercices proposés par Pascal)

  9. Françoise Rousseaux dit :

    Un zéro et un O
    Se croyant jumeaux
    Vivaient ainsi
    Dans une belle harmonie
    Là où roulait le O
    Le zéro jouait au culbuto
    Le premier quelque part arrivait
    Tout aussitôt le second le suivait
    Nuit et jour ils partageaient tout
    Leurs jeux, leurs repas, leurs doudous
    Pour dormir, se laver, manger
    Ils refusaient d’être séparés
    Et cette relation fusionnelle
    Semblait être éternelle

    Mais cette prétendue gémellité
    Finit par beaucoup agacer
    Certains jaloux mal intentionnés
    Qui décidèrent de leur dire leurs quatre vérités
    Non seulement vous n’êtes pas jumeaux
    Mais savez-vous le plus beau ?
    A deux espèces différentes vous appartenez
    Et cela vous ne pouvez le nier
    Même en cherchant bien
    Aucun génome commun

    Mais alors, que s’est-il passé ?
    Se sont-ils brutalement séparés ?
    Eh bien pour tout vous dire
    Ils n’ont fait qu’en rire
    Depuis longtemps ils le savaient
    Que l’un était chiffre, l’autre de l’alphabet
    Et peu importe les jaloux
    Jumeaux ils resteront et voilà tout
    Car c’est sur un cahier d’écolier
    Sans jamais se quitter
    Qu’ils passent toutes leurs journées.

  10. Valérie Jacquin dit :

    Inséparables jusqu’à l’adolescence, la complicité qui les unissaient alors s’était tout doucement effritée au passage de la vie d’adulte, qui les avait séparés. Chacun avait dû se chercher un emploi, papa Alphabet avait été clair à ce sujet : “Hors de question que vous restiez vivre sous mon toit aux frais de la princesse !”. Leur mère, qui était moins intransigeante, avait finalement rallié le camp de son mari quand, au bout de deux mois, aucun de ses fils n’avait rentré le moindre sou. Elle qui aimait par-dessus tout compter pièces et billets se trouvait frustrée par l’inactivité de ses rejetons. Elle prit alors les choses en main.
    Pour Zéro, elle avait déjà sa petite idée. Elle avait gardé des contacts avec ses collègues de sa première vie. De cette période, personne ne savait grand chose, pas même Alphabet. Il faut dire que leur union n’avait pas été vue d’un bon œil et quand elle avait fait le choix de partir avec lui, elle avait décidé de faire une croix définitive sur cette partie de sa vie. La NASA n’avait pas eu de mal à la remplacer mais sa rapidité d’exécution n’avait jamais été égalée. Alors, quand elle prit contact avec son ancienne partenaire, madame Soustraction, affectée au service des Achats à quelques mois de la retraite, celle-ci se fit une joie de l’aider à faire entrer Zéro, comme apprenti, au bureau des comptes à rebours.
    Zéro trouva naturellement sa place et, après deux ans d’apprentissage, fut embauché. Depuis, il ne rentrait presque jamais à la maison, son travail lui prenait beaucoup de temps et il était amené à voyager sur tous les continents. Cette vie lui plaisait énormément, et il en oublia presque qu’il avait un frère.
    Pour O, ce ne fut pas si simple. Les contacts de madame Multiplication n’étaient pas d’une grande aide pour lui. Elle passa de longues nuits à réfléchir à l’avenir de son fils. Qu’allait-il pouvoir faire ? Que peut faire un O ? Elle avait beau multiplier les idées, aucune n’était bonne.
    Un jour qu’elle échangeait à ce sujet avec son fils, il lui fit part de son envie de faire du théâtre. Du théâtre ? Mais quelle idée saugrenue ! Certes, mais c’était ce qu’il voulait faire et rien d’autre ! Quand il était décidé à quelque chose, il avait le caractère têtu de son père. Cela l’empêcha de trouver le sommeil quelques nuits supplémentaires, jusqu’à ce qu’une idée, enfin, lui paraisse être la solution. Elle s’endormit sereine et dès le lendemain, elle fit part de son projet à son mari. Il ne refusa pas mais s’assura quand même de savoir si sa femme était bien sûre de sa décision : “Ma chérie, tu sais que toutes nos économies vont y passer. Es-tu sûre de toi ?”. Elle acquiesça sans rechigner. Elle ne supportait plus de voir son fils O errer dans la maison, désœuvré et triste, pendant que son autre garçon vivait une vie accomplie, et ce, grâce à elle. Il était de son devoir d’aider également O.
    Ils firent, tous les trois, le voyage jusqu’à la capitale. O était surexcité depuis qu’il avait eu connaissance du cadeau qui allait lui être fait par ses parents. Pour ce faire, leur choix s’était porté sur un magasin dont la réputation n’était plus à faire. Ce serait plus cher mais la qualité serait assurée, et c’était un investissement pour la vie donc il ne fallait pas lésiner.
    Ils sortirent du commerce au bout de heures d’essayages et d’ajustages. Les parents ne cessaient de regarder leur fils tant il avait belle allure. Ils le reconnaissaient à peine ; comme quoi un détail peut tout changer. Il fallait le voir se pavaner, il avait retrouvé le sourire, pour le plus grand bonheur de sa mère.
    Maman Multiplication et papa Alphabet prirent le dernier train pour rentrer. Leur fils, lui, avait rendez-vous avec un directeur de théâtre, spécialisé dans les pièces classiques ; il cherchait un remplaçant pour sa tête d’affiche qui devait se faire opérer, son circonflexe s’affaissant.
    Ce fut le début d’une grande carrière pour Ô ; il apprit vite. Son circonflexe sur la tête, il avait confiance en lui. Il n’eut aucun mal à être le meilleur. Tous les directeurs de théâtre se l’arrachaient. Lui aussi, il eut une carrière internationale et, lui aussi finit par ne plus avoir le temps de rentrer à la maison et, lui aussi oublia presque qu’il avait un frère.
    Chacun de leur côté, ils donnaient des nouvelles aux parents. Parfois, un coup de téléphone rendait le moment plus réel et changeait de l’habitude des lettres.
    Quand Zéro trouvait le temps de passer à la maison, cela ne coïncidait jamais avec les disponibilités de Ô ; et vice-versa. Si bien que les frères ne se virent pas pendant vingt ans.
    Leurs retrouvailles furent l’occasion pour eux de se présenter leurs familles respectives. Zéro était divorcé de madame Voyelle, originaire d’Italie, mais il avait eu avec elle deux enfants : Uno et IV.
    De son côté, Ô était toujours follement amoureux de mademoiselle Point d’exclamation, avec qui il avait partagé l’affiche pendant un festival dédié à Molière et qu’il n’avait jamais plus quittée après. Mademoiselle Point d’exclamation venait d’apprendre qu’elle était enceinte, mais elle ne l’avait pas encore annoncé à Ô. Elle voulait attendre la fin du week-end, après les retrouvailles, pour ne pas voler la vedette à son frère.
    Chacun ensuite retourna à sa vie, en se promettant de ne plus laisser autant de temps avant de se revoir. Promesse fut tenue. Quand mademoiselle Point d’exclamation mis au monde un magnifique Oh!, tonton Zéro fit le déplacement pour l’événement.
    Il n’était plus une semaine sans que les frères ne se téléphonent.
    Le lien était rétabli.

  11. mijoroy dit :

    Ce matin au petit déjeuner à la table familiale recouverte de la traditionnelle nappe blanche brodée de chiffres et de lettres, Maman Multiplication et papa Alphabet font grise mine. La dispute de la veille au soir ne s’est pas dissipée sur l’oreiller. Tout a commencé lorsque Zéro et O ont annoncé vouloir participer à une expérience destinée à déterminer les similitudes de goûts, et d’humeurs des jumeaux. Une batterie d’analyses sanguines, urinaires, est réalisée par deux laboratoires différents pour vérifier leur ADN, leur groupe sanguins et leur degré de gémellités. Et là ô stupeur et décadence. Il s’est avéré que Zéro et O ne sont pas des jumeaux. Et le pire, ils seraient complètement différents. La suspicion s’est installée dans le couple des parents. Papa Alphabet accusant maman Mathématique de tromperie, celle-ci de retorquée outrée qu’elle n’avait absolument rien à se reprocher. Plusieurs idées lui sont venues : test ADN des deux parents ; comparaison des photos à la recherche d’un signe prouvant sa bonne foi quand soudain l’idée d’engager le fin limier de papa Alphabet s’est imposée à elle. Elle convoque Zorro pour une enquête en deux secondes quatorze. Il n’en fallut pas plus à cet enquêteur pour découvrir le pot aux roses. Si Zéro était bien l’enfant de papa Alphabet et de maman Mathématiques O était l’enfant d’un autre couple. En fait, la sage-femme W aussi myope qu’elle ne n’avait jamais su combien font 2+2. Alors, avec son manque de double vue, reconnaître un 0 d’un O lui passait au-dessus de la tête. Elle n’avait pas retenu la phrase magique : « le Zéro est allongé et la lettre O est bien ronde ». Mais alors, à quel couple la sage-femme W a -t-elle confiée l’enfant O ? Pour cette enquête, Zorro aura besoin de 007 à n’en pas douter.( ou 700 pour écho au numéro de l’exercice proposé par Pasal)

  12. camomille dit :

    Mais ce matin, pour la photo, ils cherchent « 7 »
    – Allez viens vite « 7 » dépêche-toi – Mets-toi devant nous.

    Clac: la photo est prise

    700 est à l’honneur aujourd’hui !!!

    BRAVO Pascal👏

  13. CATHERINE M.S dit :

    700ième exercice
    Constate le zéro avec malice
    Pour l’occasion il a doublé la mise
    Avec une certaine gourmandise
    Lui qui compte souvent pour des prunes
    Et connaît plutôt l’infortune
    En ce dimanche il bombe le torse
    Et joue au sale gosse
    Alors comme ça je suis un moins que rien
    Un petit, un minus, un « vaut- rien »
    Que dites-vous donc aujourd’hui
    Devant ce nouveau défi
    Qu’allez-vous encore inventer
    Pour me rabaisser
    Que je suis nul
    Pas fait pour les calculs
    Que je suis une absence
    Digne d’aucune science
    Voire même que je suis gros
    Pas beau, idiot !

    Allez, mes ami(e)s du défi de Pascal
    Faisons-lui un accueil triomphal
    A cette consigne si spéciale
    Et pour cette 700ième
    Carpe diem !

  14. Cindy dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.
    Forcément de ces préférences naissaient une grande rivalité quasiment destructrice entre eux. C’était horrible.
    Le zéro se vantait de ses qualités, il était un homme de lettres lui !
    De par son écriture, il pouvait transmettre aux autres et de par ses mots il pouvait leur faire du bien comme leur faire du mal, c’était lui le chef, il avait le pouvoir ! pensait il.
    Le 0 lui était un homme de logique ! Pour lui, il était le cerveau de la famille, personne ne pouvait contredire ses vérités, c’était lui le plus intelligent, selon lui, car ses calculs étaient incontestables.
    Ce que le zéro et le 0 ignoraient c’était qu’ils se pensaient jumeaux uniquement parce qu’ils signifiaient la même chose, mais ils étaient complètement différents.
    Ils faisaient parti de la même famille, mais n’avait pas la même façon de fonctionner et de cela naissait l’intolérance et le rejet entre eux.
    Un jour, le zéro, en eu assez de cette adversité entre eux et décida de partir. Il fit un long voyage et rencontra des un, des deux, des trois et même des sept ! il avait l’impression de retrouver une vraie famille, sa vie se colora d’un seul coup ! Les mots employés leur permis de tisser des liens entre eux.
    Le 0, quant à lui, errait un peu sans but au début, mais il se rendit compte que finalement sa force à lui était dans la solitude, il n’avait pas besoin de lien avec les autres, il pouvait croître et se multiplier de lui-même.
    Au bout de quelque temps, quand le zéro et le 0 se retrouvèrent…ils se prirent chacun dans leurs bras !
    Cette distance instaurée entre eux les avait fait sortir de leur égo et leur avait permis de se rendre compte de leur véritables forces, ils n’avaient plus besoin de se jalouser et de se faire la guerre.
    Ils savaient enfin qui ils étaient réellement et profondément et au lieu de se détruire, ils décidèrent de se compléter.

  15. Alain Granger dit :

    Etant tirés à hue et à dia, Zéro et O étaient amenés à se détester. Le préféré de papa était bon en Français et en littérature alors que le préféré de maman était excellent en mathématique et en sciences. O moquait son frère par :
    – Tu n’es qu’un nul, un zéro, un ensemble vide, un signe d’absence. On te trouve plutôt glaçant comme garçon.
    Tandis que Zéro ridiculisait son frère par :
    – Tu prends les gens de haut alors que tu leur tournes facilement le dos. Tu crois être malin alors que tu te noies dans un verre d’eau. On dirait le ravis de la crèche. Tu es toujours étonné. Un Oh par ci, un Oh par là. Tu n’es jamais là pour les autres, toujours OQP dans tes lettres même lorsque c’est là qu’on sonne, chez toi.
    – Ne le prends pas comme ça, Zéro. O est tout à fait respectable et respecté. O est un nom de famille très répendu au Japon, en Corée, en Belgique et même dans le nord de la France. Qui ne connait pas le château d’Ô en Normandie ?
    – Oui, là où tu amasses la pluie en attendant de te transformer en glaçon.
    – Pas très drôle. Je te mets la note de Zéro. Moi, je préfère parler d’Histoire d’O au cinéma ou de Marquise d’O en littérature, du spectacle d’O pour le Cirque du Soleil. Voilà qui est éclatant, lumineux. Et puis il y a ces familles célèbres en Irlande qui adoptent le O comme particule. N’est-ce point noble, tout ça ?
    – Certes. Mais moi je ne suis pas un Zéro, je suis le héros de ma propre vie, un être entier indivisible, le 1er nombre entier naturel. Tu pourras toujours compter sur moi. Même si j’ai du caractère et que je sais prendre partie, je sais aussi me montrer neutre, surtout en algèbre. Et si un jour tu devais être chagrin et multiplier les pleurs, tu pourras encore compter sur moi car je suis absorbant. Je les intégrerai ces chagrins pour les éliminer de ta peine. L’antagonisme des parents ne parviendra pas à nous divisez.
    – Oui, tu as raison Zéro. Réconcilions-nous. Moi, je donnerai mon sang pour toi. Avec le groupe O, je suis donneur universel. Ne te fais plus de mauvais sang. Je serai moi aussi là pour toi si tu en as besoin. Ne sommes nous pas frères ? Moi, O, si un jour tu devais défaillir, je serai ton oxygène. Oh oui, là où il a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Allons plutôt jouer ensemble au lieu de nous quereller. Orage, Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! Neige tant vécue que pour cette famille !

  16. 🐻 Luron'Ours dit :

    FOLLE JOURNÉE
    À la salle des mariages, le jeune Pierre était présent : papa alphabet et maman multiplication se marier. Ils vont conjuguer deux infinies, au micro-ondes pour les intimes et 0 pointé pour les autres. Ced deux ballons, présumés jumeaux, persuadés homozygotes de surcroît, se croient leurs enfants. Pierre, affublé de ces deux faux frères, va arranger tout ça ! Avec zéro, je jouerai au foot, et avec ovale au rugby. Pour éviter la mêlée, je mettrai maman en bas pour faire du baba et papa en haut pour faire du gâteau, deux bonnes pâtes mes parents ! 🐻

  17. FANNY DUMOND dit :

    Un Zéro et un o se croyant jumeaux, vivaient ainsi. L’un était le préféré de maman Multiplication, l’autre de Papa Alphabet.

    Bien que chacun des parents ait son chouchou, ils envoyaient paître leur rejeton chaque fois qu’ils leur posaient des questions sur leur ressemblance. Il faut dire qu’ils étaient fort occupés ces deux-là avec leur boulot respectif. Aussi, les gamins allèrent-ils trouver leur grand-mère qui ressemblait à un Q depuis qu’elle marchait avec une canne. Un tantinet ennuyée pour leur répondre, elle chercha ses mots pour leur dire la vérité :

    – Comment vous expliquer ? C’est pas parce que vous vous ressemblez que vous êtes jumeaux. En plus, elles sont bien compliquées, ces histoires de famille.

    – La maîtresse nous a expliqué que les lettres et les chiffres sont nés à la même époque, alors y a pas photo, on est monozygotes, dit le o fier de son savoir.

    – Mais non, toi, le o, tu sers à écrire, tandis que toi, le zéro, on compte avec toi et sur toi. Et puis, comment vous dire ? Il y a eu des brassages génétiques dans notre famille. J’ai cru épouser un o, mais lors de notre nuit de noces, c’était un 8 et je n’avais rien vu venir.

    – Oh ! s’écria en chœur le duo.

    – Le coquin s’était fait opérer afin d’avoir une taille fine, mais, que voulez-vous, le mal était fait. Et depuis, nos descendants sont hybrides.

    – Oh ! s’écrièrent en chœur les faux jumeaux, mal dans leur peau.

    – Et puis, comment te dire à toi, Zéro ? Ton père n’est pas ton père et ton père ne l’sait pas. Voilà ! dit la mamie soulagée après avoir craché le morceau.

    – Je comprends mieux maintenant pourquoi je suis nul, chouina Zéro.

    P. S. : Félicitations Pascal pour votre 700ème et pour ces deux zéros ! Et que vivent en bonne entente les chiffres et les lettres.

  18. Nouchka dit :

    Zéro et O se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Leurs parents, papa Alphabet et maman Multiplication, veillaient à toujours les mettre au lit de telle manière que zéro soit dans le berceau de gauche et O dans celui de droite. Les deux lits se touchant à l’une des extrémités.
    En grandissant, les frères trouvèrent amusant de passer d’un lit dans l’autre pour jouer, se réchauffer et plus encore pour désorienter leurs parents qui ne savaient plus auquel des jumeaux ils avaient à faire.
    Maman Multiplication s’étonnait régulièrement que le fiston qu’elle prenait en charge chaque matin pour les matières scientifiques qu’elle enseignait ne réagisse pas ou ne retienne pas ce qu’ils avaient déjà vu ensemble et qu’elle croyait assimilé.
    Papa Alphabet, de son côté, s’évertuait à expliquer et réexpliquer les règles orthographiques ou les accords de participes. Il était consterné de constater le peu de mémoire et d’attention de ses fils qui, d’un jour sur l’autre, pouvaient oublier ou se remémorer les préceptes vus précédemment.
    Pourtant, après chaque leçon assimilée avec facilité, chacun des parents éprouvait de la fierté et sentait son cœur s’attendrir pour le petit si docile à l’apprentissage. Ils se promettaient alors de trouver le moyen de repérer le rejeton si sensible aux domaines enseignés par ses soins. La taille, la corpulence, le sourire allaient bien se différencier : 0 était-il plus grand et O plus rond ? Côte à côte, cela était assez simple mais tel était rarement le cas.
    Maman Multiplication tenta de mettre l’un des jumeaux dans un bain de thé, espérant rendre la carnation du petit plus hâlée que celle de son frère. Le succès fut très mitigé. Dès le bain suivant, la peau repris sa teinte initiale.
    Maman décréta que l’un des enfants serait plongé systématiquement dans un bain au thé. Elle se renseigna sur le type de thé le plus colorant et opta pour le Matcha, en dépit de son prix élevé.
    Suivant les indications, elle tamisa la poudre avant de la mettre en contact avec l’eau, idéalement à 70°C. Elle fouetta cette mixture, de la consistance d’un miel liquide, jusqu’à l’obtention d’un liquide sans grumeau, et plongea le petit qu’elle avait sous la main dans cette eau. Les préparatifs étaient fastidieux et Maman décréta que le bain ne se ferait que trois fois par semaine.
    Le second jumeau se moquait de son frère qu’il surnomma dorénavant Shrek. Lui-même vivait mal le temps accordé aux soins de son frère alors que lui, ne bénéficiait que d’une douche rapide.
    Les mois et les années passèrent. Maman Multiplication avait renoncé à ses folies colorantes et poursuivait ses enseignements sans plus se poser de question. Papa Alphabet, plus effacé, n’osait dire qu’il avait horreur de la couleur de peau verdâtre de son fils. Pour ne pas faire de distinctions entre les deux enfants, il s’était réfugié dans la littérature et dévorait tous les ouvrages que la bibliothèque de quartier mettait à sa disposition.
    Le frère « coloré » s’intéressa à la culture nippone, apprit le japonais, proposa à un service de scientifiques d’étudier sur sa personne, les bienfaits du thé Matcha réputé pour son action antioxydante. Il semblait en effet que O bénéficia d’un tonus plus important que celui de son frère zéro qui lui, subissait les sarcasmes continuels de ses congénères qui lui répétaient à l’envi « tu n’es qu’un zéro ! », ce qui lui mettait le moral à 0. Ce dernier espérait néanmoins secrètement, avoir sa revanche car son frère, en dépit des bains de Matcha, ne bénéficiait pas de la silhouette élancée que les propriétés anti-graisse de ce thé aurait dû lui donner… Affaire à suivre !

  19. Rose Marie Huguet dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.

    Qui est qui et qui fait quoi ?
    Excellente question ! Souvent confondus, donnant lieu à des prises de tête lorsqu’il s’agit de retranscrire un code d’identification à rallonges mêlant allégrement des chiffres et des lettres rien que pour nous faire bisquer, nous sommes de faux jumeaux. Semblables pour les moins attentifs, nous avons pourtant des caractéristiques physiques différentes pour ceux qui prennent le temps de nous observer.

    Regardez bien : voici O pour les amoureux de la plume et voici 0 pour les amoureux des algorithmes mathématiques.

    O est le chouchou d’Alphabet. Ô rage, Ô désespoir s’écrient les autres membres du groupe Alphabet. Pourquoi lui ? Allez savoir ! Sa forme ronde un peu charnue sur les bords ? Car la surprise fait mettre la bouche en O ? Ok, il a son utilité, mais de là à en devenir une coqueluche, bof !

    0 est quant à lui, le chouchou de la table Multiplication. Mystère là aussi.
    0+0, ça fait toujours 0, comme la tête à Toto.
    0 est nul. Combien de fois disons nous, c’est zéro ce truc. Pas de valeur, que pouic !
    Pourtant Multiplication en est très fière. Placés à la droite d’un des membres de notre table, les 0 peuvent donner le vertige : patrimoine pharaonique, dette abyssale.

    Papa et Maman sont bizarres, vous ne trouvez pas ? Pourquoi nous avoir choisis ? A moins que ce cela ne soit stratégique ! Seuls, chacun de notre côté, nous ne sommes pas grand-chose, à moins de se pencher sur nos origines, du pourquoi et du comment de notre création (PFF), de notre identité (Re PFF), mais associés, alors là, c’est pas la même. Rigolade assurée pour les parents en voyant la surchauffe du cerveau de ceux qui doivent nous différencier.

    Moi, 0 je suis celui que l’on montre du doigt. Je suis la bête noire, le sans valeur, même si parfois la chance me sourie et on reprend tout de zéro.
    Mon faux jumeau, O, que dire ! Seul, je vois pas trop.
    C’est pourquoi on l’associe à moi, juste pour faire marrer. Alors tant qu’à se marrer, j’invite mon associé d’infortune à la fête foraine, faire un tour dans la grande roue. Elle nous ressemble un peu, vous ne trouvez pas ?

  20. Antonio dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi. L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication. Comme les autres. Car dans cette lignée grecque très ancienne, on a toujours aimé adopter un chiffre et une lettre pour leur ressemblance physique, un leurre qui a toujours permis de les éduquer, main dans la main, en préservant leurs différences, à savoir compter et écrire.

    Ainsi, à la table de maman, le petit Un ne variait jamais du Iota assis à côté de lui, le grand Huit n’en finissait pas de faire tourner la tête au gros béta, le trois était convaincu d’être le reflet parfait d’Epsilon.

    Et puis Zéro est arrivé, en même temps qu’O’micron. Quand Zéro a pointé le bout de son épaisseur, maman y a vu un nouveau départ. Tout repartirait de lui, c’était évident. Mais pour papa l’aura de son dernier porterait haut, de forme, le lyrisme de ses écrits. Pour la première fois, la préférence des géniteurs s’affichait au grand jour.

    À table, maman multipliait les arguments pour avoir raison, revenant à chaque fois au même résultat. Nul n’avait sa perfection à ses yeux. Tout devenait binaire, il y avait Zéro et les autres. « Ô mon dieu, que ne faut-il pas entendre, mes enfants ! » s’exclamait papa, plaçant son protégé au niveau du divin, tandis que les autres chiffres et lettres commençaient à se sentir en trop et à douter de leur propre gémellité, vu qu’O’micron n’était apparemment pas le frère jumeau de Zéro.

    Jusqu’au jour où l’aîné, Alpha, qui aurait préféré sans doute rester lettre unique, décida de mettre fin à cette tragédie antique, en embarquant avec sa fratrie et le nouveau-né sur un abécédaire qui les mena jusqu’aux côtes étrusques.

    Depuis papa Alphabet et maman Multiplication font table à part.

  21. Nadine de Bernardy dit :

    Un 0 et un O se croyant jumeaux vivaient ainsi. L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.
    Paradoxalement O était le chouchou de papa et 0 celui de leur mère. Jusqu’au jour où celle ci mit au monde des jumelles monozygotes : Minuscule et Equation. Comblés, les parents n’eurent plus d’yeux que pour elles.
    Les deux frères se rapprochèrent, devenant de vrais amis et complices. Au fil des ans ils finirent par se ressembler de plus en plus, 0 prit du poids tandis que O se ratatinait tout doucement. A présent ils vivaient ensemble : %, entourés de leurs neveux et nièces, charmants olibrius amenant de la gaieté dans leur igloo.

  22. iris79 dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.
    0+o= la tête à TOTo !
    Les joyeux zigotos de la fratrie adoraient faire tourner leurs parents en bourrique. Ils étaient quatre garçons, tout ronds ou presque, l’aîné O, les deux frères qui, en réalité, se suivaient de très près, o et 0 et le petit dernier, o.
    Le zéro, 0 et le o avaient été élevé comme des jumeaux mais très vite les parents comprirent qu’ils avaient fait une erreur. D’autant plus que leur penchant naturel leur faisait préférer l’un d’eux, qu’ils tenaient à leur qualité propre et qu’ils puissent grandir en toute indépendance en revendiquant leur propre personnalité. Papa alphabet souhaitait secrètement que o devienne Majuscule pendant que maman rêvait d’un destin ou son petit zéro aurait le pouvoir de réduire à son terme toute forme de multiplication.
    Mais les quatre frères n’en avaient que faire ! Ce qu’ils voulaient plus que tout, c’était jouer, se mélanger, se bagarrer, rire ensemble sans se soucier de leur avenir qui viendrait bien assez tôt les séparer. Alors ils jouaient jouaient, écrivaient et calculaient beaucoup pour trouver un moyen de rester toujours ensemble. Et pour le moment, le seul qu’ils avaient trouvé était de s’afficher fièrement de la sorte :
    0+o= la tête à TOTo !

  23. Sylvianne Perrat dit :

    Un zéro et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi.
    L’un était le préféré de papa Alphabet, l’autre de maman Multiplication.
    Ils se côtoyaient sur le clavier. Ils se faisaient écho. « Oh oh ! 00 » on les confondait souvent. Mais la technologie, un jour, les sépara cruellement. Un mot de passe fut quémandé. Le Zéro se précipita. « 0jumeaux » La fois suivante, le « O » se croyant pareil à son autre, intervint prestement pour ce mot de passe. « Ojumeaux » Et la cata, « votre mot de passe est erroné ».
    Confusion, pagaille… appel à la mémoire, au petit carnet.
    O et zéro. C’est pareil. Ils sont jumeaux, pareils, identiques, n’est-ce-pas ?
    On les a toujours confondus.
    Ils appelèrent leurs parents pour comprendre. Ils avouèrent.
    Révélation ! Ils ne sont pas du même monde !
    Ils sont nés d’une PMA. Lettre et chiffre in vitro.
    O et 0 étaient consternés.
    L’apparence est trompeuse, ils étaient différents.
    Un clavier les avaient séparés.

  24. durand jean marc dit :

    Un zéro et un O, se croyant frère jumeaux vivaient ainsi. L’un était le préféré de papa Alphabet, un bêta de l’alignement des lettres égarées, l’autre de maman Multiplication, reproductrice d’opérations risquées, comme bousculer l’ensemble des entiers naturels par l’addition d’une nouvelle racine.

    Au bistrot, les ébouilleurs, bafouilleurs de crus cul sec, médisaient, sales méduses, comme quoi la caissière familiale n’était pas pour la P et avait le feu au Q. L’R de rien, ils n’espéraient pas, les chameaux, plein la bosse de leur maths à eux, que ça c’S.

    Se soustrayant à l’antique devoir de fidélité, la mère ajouta donc une nouvelle appartenance familiale, calculée avec un nombre très impair et de passage. La nouvelle rondeur pomponnée de sa tendre fraîcheur bouscula le quantificateur existentiel de chacun. Tout le monde se cru, selon, supérieur ou inférieur, question d’appartenance. Quand les jalousies claquent aux vents mauvais, plus d’un doigt y est écrasé. Rien ne put les soustraire à la guerre.

    Dans cette boucherie, il y eu des O et des bas de contention pour les plus anciens. Au fil des siècles on ne comptait plus les cadavres, les tas d’Os. L’aventure se perdit dans les méandres de l’infini. Zéro grimoire en garda une trace, aucune géométrie ne traça l’histoire de ses angles opposés. Cela devint une légende, au fin fond d’une page de la grande Histoire.

    Écrivains comme scientifiques fuyaient les possibles parallèles. D’ailleurs, aucun hydrologue ne fut capable de mesurer les dégâts des O.

  25. 🐀 Souris verte dit :

    En y regardant bien : deux oo côte à côte font une paire de lunettes ! Et si on regarde encore mieux on a l’infini. C’est beau ça l’ infini… Le vague,la rêverie d’un espace sans fin… Plus d’horizon mais où suis je au milieu de tout ça ?
    Deux OO qui dansent dans le vide.. Le néant… Peut être l’ avenir ? 🐀

  26. Françoise - Gare du Nord dit :

    Un 0 et un O, se croyant jumeaux, vivaient ainsi en bonne entente. Ils partageaient la même chambre mais pas le même lit, celui du premier était tout comme ses vêtements, plus long ; celui du second, tout comme ses habits, plus large.

    Leur entente commença pourtant à s’altérer lors de leur entrée à l’école primaire. Leurs parents tentèrent d’apaiser les tensions :

    « Vous avez l’air semblables mais vous êtes des faux jumeaux ». Toi, tu es rond et jovial comme tous les O. Quant à toi, tu es plus élancé et plus élégant comme tous les 0. mais nous vous aimons autant »

    Mais cela ne suffit pas.
    Dans la cour de récréation, O, surnommé Bibendum, s’aperçut un jour que son frère faisait partie des moqueurs

    En classe, 0, tourné en ridicule, se faisant traiter de sale Rital, se rendit compte un jour que son frère appartenait au clan des railleurs

    L’un était le préféré de Papa Alphabet, l’autre de Maman Multiplication.et les disputes entre leurs rejetons les obligèrent à défendre leur favori

    – Quand on multiplie ton 0, cela ne donne rien. 1.725.478.524 x 0 ou 1 x 0, cela donne toujours 0. C’est le vide abyssal, le néant je te l’ai toujours dit

    – Ton O est utilisé en orthographe par des illettrés qui le confondent trop souvent avec Eau ou Au

    – Ton 0, c’est la note des cancres et des ignorants, c’est un nul, je te dis

    – Mon 0  c’est le départ vers l’infini

    – Mon O est souvent mis en scène au théâtre pouir exprimer le lyrisme « Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ! »

    Le combat cessa, faute d’autres réparties. La scène de ménage semblait évitée.

    Lorsque Papy et Mamie, invités pour le déjeuner dominical, firent leur apparition

    Papy, animé par le bon sens, déclara d’un ton badin : « L’heure est à l’apaisement. Aujourd’hui c’est le 700e. Fêtons cet évènement comme il se doit

    Mais Mamy Cinéma, perfide, mit son grain de sel :
    «  700 c’est l’inverse de 007, le numéro de James Bond. Désolé, mon petit O, ton frère vient de prendre un avantage sur toi.

    Et l’ambiance autour de la table se refroidit d’un coup… pour tensdre vers le zéro absolu

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