690e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle…

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29 réponses

  1. SABINE HUCHON dit :

    Ce matin, à 8 h 04 je suis sorti de prison. Sur parole.
    Un peu désorienté, j’observe longuement autour de moi.
    Les voitures puent et klaxonnent, les gens habillés tout de noir sont tristes, ils bougonnent sous leur parapluie noir. Ben oui, pas de chance. Il pleut.
    Les bâtiments sont sales, des poubelles éventrées jonchent le sol, des affiches déchirées et les tags couvrent les murs … Tiens ! Un rat…

    C’est plus drôle en prison.
    On se paient la tête des matons, on joue aux cartes, on fait du sport, on fume un joint, on joue avec la savonnette dans les douches, on s’échange même, parfois, quelques coups de couteau.
    Ah non, ma parole ! Décidément, j’y retourne.
    Les fous rires ont envie de rire, pas de pleurer !
    Et puis au moins, les rats, en taule, on peut jouer avec avant de les bouffer…

  2. Urso dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle…

    Arracher la tour Eiffel et l’envoyer sur la lune.
    Ça lui fera les pieds à celle-là. Elle qui a été méchante avec moi.
    C’est vrai que je me suis un peu moqué d’elle. Je lui ai dit qu’elle n’urinait pas droit et aussi qu’elle louchait de l’oeil gauche.
    Oh la la ça ne lui a pas plu à la grande girafe.
    Une nuit elle est venue chez moi, m’a sorti du lit et m’a vite conduit chez les fous.
    Dans cette espèce d’hôpital on n’a pas été tendre avec moi.
    Pendant toute la durée de mon « séjour », je suis resté dans une petite boîte en fer blanc.
    Bien encastré à l’intérieur. Pleurant, criant, hurlant à la folie.

    Un jour il y a eu un incendie dans le bâtiment. Tout le monde a cassé la pipe sauf moi.
    C’est un petit chat blanc qui m’a récupéré. Il a retiré le couvercle de la boîte et grâce à lui j’ai pu me libérer de cette horrible prison.
    Moi le joyeux fou rire qui des années durant a croupi comme un pauvre malfrat.

    Maintenant je suis libre et je lui en veux à cette tour Eiffel.
    Oh qui vois-je. Mon libérateur, le Herr chat blanc.
    – Quoi quoi que dis-tu ? déclara l’animal en dirigeant sa tête vers mon visage.
    Ben les vrais coupables, ce sont les personnes de l’hôpital.
    La tour Eiffel elle n’y est pour rien.

    – Ah ce tas de ferraille je commençais à l’oublier.
    Ce désir que j’ai de la propulser sur la lune. Ce serait marrant et également un bon débarras.
    Hi hi vous la voyez plantée seule là-haut, nous faisant signe de temps en temps, en agitant un drapeau vert, blanc et jaune.

    Pour qu’elle ne soit pas trop isolée. On pourrait la faire partir avec la muraille de Chine ainsi qu’avec quelques gratte-ciel de New-York. Elle s’ennuiera moins de notre planète.

    Oh non le chat blanc qui me regarde méchamment.
    – Laisse là où elle est la tour !
    Dans le cas contraire, le fou rire je t’enferme dans une autre boîte encore plus petite que la première.
    Je ne plaisante pas continua-t-il en me lançant un regard aussi aiguisé qu’un long couteau de boucher.

    D’accord fis-je un peu apeuré.
    Depuis ce jour-là bizarrement je me suis rapproché de la tour Eiffel.
    Je suis devenu une sorte d’ami.

    Assis sur sa pointe, avec une protection pour mes fesses, j’envoie de petites bulles à travers la Terre entière.
    Lesquelles sont chargées de fous rires qui en quelques minutes deviennent aussi énormes que des pachydermes.

    Ben oui les amis faut bien qu’un jour la méchanceté, la haine … et les guerres disparaissent de l’humanité – grâce aux fous rires !

  3. Sabrina dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de fourrailler à la Fournaise, le meilleur fournil foucherois, une fougasse fourrée à la fourme D’Ambert.
    “Foutredieu, où ai-je foutu les clefs du fourgon ?”
    Le fou rire fouilla, fouina, fourragea dans sa baraque, une bicoque foutraque où fourchettes, fouets et fourreaux de f(o)urets fourmillaient en un beau foutoir.

    “Alors, on est de retour le fourriquet ?” s’exclama Fouzia, la voisine, Fouquécoise d’origine, et et admiratrice de Laurent Foulzy.
    Le fou rire en fut foudroyé. Quelle fouille-étron, eut-il envie de fulminer à la fourbe voisine, qui se prenait pour une familière, au lieu de s’occuper de sa propre fourmilière.
    Il repensa à la fougasse fouettée et ignora la bécasse fouettarde.
    Il retourna (far)fouiller dans son fourbi, attrapa un foulard et se mit – avec fougue ! – à fouler la foule vers le fournil de la Fournaise. 5,2 kilomètres de foulée…

    F(i)ou ! F(i)ou ! La Fournaise était éteinte – il faut comprendre fermée.
    “Foutu pour foutu !” pensa le fou rire.
    Le dos fourbu, les cheveux fourchus, il fouailla deux coups à la porte.

    “Oui, c’est pour quoi ?” lança le boulanger.
    La langue du fou rire fourcha. Dans sa tête, il l’avait appelé le “foulanger”, et avec sa trogne de bébé, c’était foutrement…
    “Qu’est-ce que vous me voulez ?” beugla le boulanger.
    “Une fou… une fouga… ah… ah… ah”
    Le fou rire se mit à rire – comme un fou, cela va sans dire.
    “Qu’est-ce que c’est que ces foutaises encore ! Foutez-moi le camp de là”

    Le fou à langer, devant ce fou à lier en foulard, appela la fourrière.

    Le fou rire y est encore, dans une pièce qu’on appelle le “défouloir”, où il fredonne un hymne à la fougasse que seuls les fous – et les fourmis – peuvent entendre : la “Fougassaise”…

  4. Michel-Denis ROBERT dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle d’inventer l’école ! Quelle drôle d’idée ! du rire. Pour le moment, il se contenta d’un échantillon, un test pour s’amuser. Vraiment n’importe quoi ! Une décision spontanée. Après trois ans de retenue, eh oui ! Pas un seul rire pendant cette période de coinçage. Au coin, parce que pas sage. Condamné à être trop sage. Vous pensez bien qu’il en avait sous la semelle.
    Aussi, sous les yeux de l’un de ses géôliers, il lui sembla que la situation serait appropriée. Avec sa casquette officielle de Mickey qui lui donnait la mine sévère. Surtout qu’il avait l’air jovial et enjoué et très concentré sur sa fonction. Il s’approcha de lui comme pour lui demander pardon, s’il vous plaît . imaginez un pinson parlant à un éléphant gay. Très décontrasté.
    – Qu’est-ce que tu veux, minus, dit l’homme caparaçonné d’une armure qu’il avait récupéré par internet ?
    – Est-ce que vous avez l’heure ?
    Lui montrant la grosse pendule style SNCF, le gardien du rire répondit en sifflant comme pour donner le départ du train.
    – T’es myope ou tu le fais exprès ?
    Pendant qu’il levait son bras musclé donnant la direction, le futur maître d’école, hop ! lui tira subrepticement un poil de sa barbichette.
    Le gros sembla l’ignorer. Gonflé, se dit-il ! Quand même. Il n’osa donner de la voix. C’est peut-être mon patron. A son tour de se sentir coincé.
    – Tu trouves ça drôle ?
    – Tu sais qu’on est filmés, avança l’impertinent.
    – Ah, vous êtes de la télé ! Alors, ça change tout.
    En plein commissariat, ce n’était pas le moment de se faire remarquer.
    Un autre rire éclata, venant du fond du couloir.
    – Rendez-vous, vous êtes cernés.
    Sérieux, ils levèrent tous les deux les bras.
    – Allez ! Mettez-les tous les deux au violon.

  5. HOUSSAY dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de se détendre les muscles. Il commença donc à s’étirer. Et, comme il se savait contagieux, il décida de mettre une peu de bonne humeur dans ce monde morose. Il commença par fricoter avec un corbillard qui en lâcha son cercueil en pleine cérémonie et partit sur un coup de tête enterrer sa vie de garçon dans le bistrot voisin en éclusant des morts subites à ne savoir qu’en boire…
    Puis il prit son envol avec un pilote de ligne qui se mit à faire des loopings avec son Boeing 747, au grand dam des passagers qu’il transportait. Heureusement la tour de contrôle veillait au grain et le co-pilote pur redresser la barre.
    Enfin, il se glissa subrepticement dans le discours d’un homme politique qui ne put achever sa déclaration, plié qu’il était, en deux. Le public n’en revenait pas et les militants ne savaient plus où se mettre. Ayant perdu ainsi son élection en rase campagne, notre homme dut se retirer au plus vite et retourner à la terre.
    Après tous ces évènements, le fou rire commença à bâiller aux corneilles et s’endormit entre deux zygomatiques….

  6. Maguelonne dit :

    Sitôt libéré sur parole, ivre de liberté, ce fou rire eut cette envie folle d’être le roi du monde. Riant à gorge déployée, il se répandit dans les plaines, franchit allègrement les montagnes..
    Puis la terre ne lui suffisant plus, il voulut la lune, les planètes, les étoiles, l’univers quoi !
    Le rire peu à peu s’effaça, on ne l’entendit plus, on ne le vit plus.
    Il s’est perdu dans l’immensité disait-on par ci, il s’est brûlé les ailes disait-on par là. Et aux petits enfants intrépides, on disait «  attention, tu vas finir comme ce fou rire qui eut une envie folle ».

  7. Françoise Rousseaux dit :

    Sitôt libéré sur parole
    Un fou rire eut cet idée folle
    D’investir une école
    Il se glissa dans un cours d’anglais
    Qui, il faut l’avouer, n’était pas bien gai !
    Tout d’abord, il se répandit sur la première rangée
    Qui explosa de rire au grand dam du prof dépité
    Puis contamina le reste de l’assemblée
    Les visages étaient cramoisis, les larmes coulaient
    Certains suffoquaient, d’autres hoquetaient
    Jamais on ne vit pire chahut !
    L’autorité voulut sévir
    mais le fou rire réussit à fuir
    Il paraît à présent qu’il hante les rues
    Et s’empare sans crier gare des passants sur les trottoirs
    Je ne sais pas s’il faut le croire
    Mais quand même, pour une fois, en cours d’anglais
    On a bien rigolé ! Et ça, c’est vrai !

  8. RENATA dit :

    Un fou rire eut cette envie folle d’exploser , en retombant ses éclats ont rigolboché sur le monde et l’on vit :
    – Les ritals se gondoler tandis que les vieux se déridaient en observant les nudistes se poiler .
    – Les poules gloussèrent face aux alcoolos qui se tirebouchonnaient .
    – Les amants se ré jouir en se fendant la pipe !
    C’est ainsi que les éclats de rire ont contaminé notre planète .
    Disséminons cette gaieté qui est la moitié de la santé .

  9. durand jean marc dit :

    Sitôt libéré sur parole, le fou rire, Dimitri Soussov eut cette envie folle de recommencer ses conneries. Pourtant, il venait juste de terminer sa rallonge de séjour, au frais de l’Étatique, 2 années bissextiles dans la banlieue martienne. Tout ça, pour avoir fait mourir de rire, un gardien un peu trop collant du cul. L’abruti s’avérait asthmatique et pour Dimitri, sergent/ingénieur en fou rire, cela avait été trop aisé de lui faire exploser la suffocation.

    Formé pour la Guerre des 10 Nuits, Dimitri avait sans cesse amélioré son don naturel et cultivé ses possibilités. A l’époque, les migrants de la planète Atrique se montraient un peu trop hâtifs à monter dans l’Arche de Nohov, le vaisseau impérial, faisant la liaison entre les différents astres périphériques à la vielle Terre.

    Il avait fallu se montrer ferme. Dimitri et sa nouvelle arme secrète (à l’époque) ne comptait plus les dégâts réalisés sur les couches croûteuses de l’Infériorité. Au minimum, il déclenchait sur les foules, de perpétuelles crises d’incontinence, flaques subhumaines dans lesquelles ils se noyaient. Sinon, il leur larguait à grands coups d’histoires plus ineptes les unes que les autres, d’immondes hernies bilatérales, les scotchant dans leur réalité merdique.

    L’Étatique avait apprécié son ardeur à l’Œuvre Rédemptrice, jusqu’à ce que. Jusqu’à ce que,un jour, épris de la fille du général Tchaïkowyski, Dimitri utilisa ses capacités pour se débarrasser d’un père gênant.

    Entendu par la Nomenclature Judicieuse, et au vu ses états de service, il ne fut que dégradé de son grade de capitaine et redevint sergent destructeur, chargé de la formation des Verts, les pas mûrs de la guerre galatoplasticienne.

    La vie courante, quoi !

    Dimitri siffla dans ses doigts de pied. Un Taxi Taïga arriva vite fait. C’était un nouveau modèle, capitonné en peau d’autruche, ne consommant que 0,5ml d’huile de frivolité passagère. Il transportait tous les permissionnaires des Mondes d’ici haut, de Bartapageurs en Maisons Encloses.

    «  Le Chiwawa existe toujours ? » interpella t’il le préposé robotique.

    -ONK….répondit l’apostrophé, écorché par tout ce temps ouvrier, passé sur les structures auto-routinières.

    Le Chiwawa luisait bien au même emplacement, entre ses deux palmiers synthétiques.

    Dimitri s’installa au comptoir et commanda une « Mort Subite », cette spécialité houblonneuse ayant permis à un petit quartier européen de survivre au-delà du 21 ème siècle.

    Il laissa couler le doux fluide dans sa gorge désertique, triste résultat d’un goulagov psychologique.

    Dans un coin, un grand échalas tétait une boisson verte, certainement un extrait de pissenlit biotonique, une boisson de pauvre.

    Les petites succions agaçaient bien Dimitri, mais sa propre dégustation effaçait presque tout.

    Godet vidé, la perche s’approcha de Dimitri : « Salut….tu ne me remets pas ? »

    Dimitri inspecta le gaillard de haut en bas. 2,20 m, tout sec. «  Non, je ne vois pas ? »

    Kasturian 2052, session de Joctobre ! Le fou rire pour Les NULS.

    Ah oui, cette formation gratuite, réservée aux mulâtres, en cours de réinsertion.

    C’est cela même, cette formation soi-disant certifiante devant me permettre de sortir de l’Institution Graduée pour les enfants des Mortels.

    Dimitri se frotta le haut de la lèvre, retrouvant ce tic oublié depuis des années lustrées.

    Oui, ça me dit quelque chose…..

    Et à moi, donc….ce brevet d’aptitude, que vous m’avez refusé….soi-disant, que j’avais ri à contre-courant pendant l’une de vos simulations coopératrices.

    Peut-être….ça fait longtemps !

    Longtemps pour moi, à devoir traîner encore 56 mois en établissement clos.

    Et alors. Depuis ?

    Depuis, je l’ai décroché ce diplôme…et j’interviens…  sur les terrains.

    Super…faut fêter ça….qu’est-ce que je peux t’offrir….je n’ai pas saisi ton nom !

    Ivan Kouglof….oui, mes parents venaient de l’est !

    Dimitri gigotait un peu sur son tabouret. Il n’aimait pas ces histoires qui traînaient, ces rancunes possibles. En plus, il avait négligé les stages d’arrondisseur d’angle. Il était demeuré trop carré dans ce monde d’anguilles.

    Ivan lui tapa sur l’épaule.

    Vous inquiétez pas, chef, le passé c’est le passé, le futur, ça va passer….ya que l’présent qui compte.

    Dimitri se détendit. Ce n’était quand même tous les jours qu’il pouvait discutailler avec une sorte de confrère. Il commanda une bouteille de Crémant de la Volga et trinqua.

    Allez Ivan, à la nôtre…aux juments et à ceux qui les chevauchent !

    Ivan rigola franchement et Dimitri pensa que les études n’étaient plus ce qu’elles étaient. Il ressortit de sa mémoire les pires histoires idiotes, les rustres, les rampantes, les seules capables d’ébranler les murs des casernes. Il étala sa basse culture du rire sur la tartine de la stupidité du type.

    Et quand celui-ci, secoué par un fou rire d’anthologie sentit l’infarctus arriver, tenta de retrouver un aplomb non plombé, la kermesse était dite. Le passé génétique de ses parents l’entraîna dans une crise épileptique labiale dont il ne put se relever. Il commençait déjà à se raidir.

    OUF, pensa Dimitri, ça roule : « Toujours garder la main mise sur les choses de la mort »

    Et il burbulla tranquillement le pétillant de la bouteille et de sa nouvelle vie.

  10. Valérie Jacquin dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de se venger de ses détracteurs. L’omertà devait cesser et s’il devait se sacrifier pour démanteler tout le réseau, il le ferait.
    Il commença par s’occuper des petites frappes, celles chargées des basses besognes. Il arpenta tous les endroits malfamés en se gaussant jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul pleurnichard dans les parages.
    L’étape suivante le mena vers des endroits plus chics, et c’est avec élégance qu’il pouffa aux oreilles des larmoyants pour les réduire au silence.
    Les braillards qui l’attendaient au tournant, sa tête ayant été mise à prix, lui donnèrent un peu de mal. Il dut se faire discret et rire du bout des lèvres pour mener à bien ce combat. Il en sortit vainqueur et proche du but ultime.
    Avant cette phase finale, le monde politique, avec son lot de geignards, devait être débarrassé de ses membres corrompus. Il enfila son costume de rire jaune pour passer inaperçu et agir en toute hypocrisie. La liste fut plus longue que prévue et il n’en sortit pas indemne.
    Éreinté et à bout de souffle, il dut redoubler d’attention pour ne pas se faire prendre.
    Mais, il avait enfin atteint le sommet de l’organisation ; et c’est de bon cœur qu’il fit tout exploser de rire !

  11. Anne LE SAUX dit :

    Appelons-le Roger. Il avait promis, en toute bonne foi… De se tenir à carreaux, de ne pas récidiver, afin de ne pas être à nouveau maitrisé, muselé et enfermé. Il est vrai qu’il avait provoqué une hilarité générale et interminable au crématorium lors d’une cérémonie du souvenir digne et recueillie. La maréchaussée l’avait cueilli à la sortie et calmé dans le panier à salades. Il avait reconnu une erreur de casting : il n’avait rien à faire là.

    Sa peine touchait maintenant à sa fin. Il était heureux de se retrouver à l’air libre et de se promener le nez en l’air, sans projet particulier. Guilleret comme à son habitude. Question de nature profonde !

    Toutefois, c’était sans compter sur son instinct de survie. Aussi, sitôt libéré sur parole, il eut cette envie folle : dérider cet homme politique dont le visage triste et austère avait à lui seul le pouvoir de démoraliser tout un pays. Un simple sourire tout d’abord adressé à la boulangère, un rire sonore bien que bref lors d’un déjeuner au restaurant. Par petites touches, Roger traçait son sillon, s’approchait du but. Le paroxysme fut atteint lors d’une émission de télévision. L’homme politique qui était sa cible, que nous appellerons L, était interrogé sur les soubresauts du monde, la violence, les guerres, les inégalités, les dictateurs, le climat… Des sujets qui méritaient son air grave et inexpressif. Aucune émotion ne transparaissait.

    Alors, Roger passa à l’attaque. L fut pris d’un fou rire incongru dont il ne pût, par la suite, légitimer l’origine. Tous les participants à l’émission furent contaminés, journalistes inclus. Après plusieurs minutes, l’émission dût être interrompue.

    Un panneau s’afficha
    « L’émission reprendra quand l’intrus qui a envahi le plateau aura été évacué »

    Notre fou rire facétieux, Roger, est retourné en prison. Il va faire l’objet d’une rééducation et de soins appropriés pour juguler ses déviances. Dommage ! Le monde est tellement plus drôle avec lui. Un mouvement est né sur les réseaux sociaux « Libérez Roger ». Il prend rapidement de l’ampleur et les politiques inquiets recherchent comment intégrer le fou rire dans l’éducation, la santé, le travail, la culture, la justice… Grâce à Roger, un monde nouveau s’esquisse joyeusement à l’horizon.

  12. Alain Granger dit :

    Au congrès du rire le « Fou rire » présidait comme à l’accoutumé. Sa folie, sa violence et son ampleur était reconnue par l’assemblée des rires présents. Il avait été élu à une courte majorité contre le Pince-sans-rire, le prince qu’on sort de son empire britannique. « Fou rire » avait bénéficié de la voix des gays. Le dépouillement s’était effectué dans la liesse et l’hilarité générale. Les Grecs, souvent dans l’allégresse, se retrouvaient parfois dans le rire Homérique, les Africains dans l’humour noir et les Allemands de Hambourg plutôt dans le calembour. Les Sardes étaient plutôt dans l’amer des sarcasmes avec leur rire sardonique, sarcastique et même parfois satanique. Par contre, les asiatiques riaient jaune. Ils s’estimaient sous représentés. En plus des différents pays, ce grand congrès du rire réunissait tous les types de populations et toutes les catégories professionnelles. Les croyants riaient aux anges, les pêcheurs riaient comme des baleines et les contorsionnistes se tordaient de rire. Les dessinateurs utilisaient la caricature, les banquiers prêtaient à rire, les couturiers se complaisaient dans la pantalonnade et les postiers dans le quolibet. On trouvait parfois chez les bijoutiers des rires perlés, un rire cathartique dans les ruines de l’Aude et l’on voyait souvent les amateurs de fruits se fendaient la poire. Tandis que les prostituées pouffaient de rire, les chemineaux préféraient railler, les écrivains avaient le mot pour rire et les comédiens riaient sous cape quand ce n’était pas comme des bossus. Les velus se poilaient ou bien riaient dans leur barbe. Les fantômes se complaisaient de mots d’esprit mais les muets préféraient le burlesque. Il y avait même quelques terroristes qui s’étaient glissés dans l’assemblée. Ils éclataient de rire dans des vocalisations inarticulées. Ils étaient plus adeptes du gaz hilarant que du gaz sarin. Il n’y avait point place à la violence dans ce congrès. Le rire se voulait social et communicatif. Il réunissait les gens pour combattre la peur. Dans cette Auguste assemblée, on préférait mourir de rire que de mourir de honte afin que les vivants puissent rire aux larmes plutôt que de se recroqueviller sur leurs morts. Le congrès avait adopté la devise de Beaumarchais : « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer ». ‘

  13. Grumpy dit :

    Il allait être libéré sur parole ce matin, qu’est-ce qu’il est content !

    Libéré parce que plus personne ne supporte plus d’entendre ce fou rire gagner les coursives, pénétrer les parloirs, les ateliers, les cuisines, les cours de promenade, les portes les plus blindées du matin au soir. Il passe à l’aise à travers les barreaux, la discipline est bien obligée d’avouer son impuissance.

    Le rire se sent comme un courant d’air, lequel après tout est son frère.

    Mais les autres détenus ne l’entendent pas de cette oreille.

    Il n’y a que celui qui est au mitard qui est content, lui il n’a droit à rien alors que l’autre fada braille bien ou chante faux, pleure ou rie aux éclats, ça lui est bien égal du moment que cette diversion le sort de son ennui grave. On dit que le rire c’est comme le chant, ça fait pleuvoir, mais lui, que dehors il pleuve, il vente ou même qu’il fasse soleil, il n’en a plus rien à faire : 12 ans de belle lurette qu’il moisit ici.

    Il a su en écoutant par le trou de la serrure que le fou qui riait tout le temps allait sortir ce matin.

    Et puis, il a même pu le voir passer entre deux gardiens en collant ce coup-ci son œil au trou de la serrure. Le rire est fier comme Artaban, bombe le torse, et chante Rigoletto à plein poumons.

    Les gardiens gênés sentant le ridicule accélèrent le pas et l’empoignent chacun par un bras, il n’en touche plus les pieds par terrre. Ce qui n’est pas pour lui déplaire, bien au contraire, il l’ouvre encore plus grand que le coffre-fort qui l’a enfermé ici.

  14. Patricia dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de s’enfuir le plus loin possible pour ne plus jamais être stoppé.

    C’est vrai, quoi, il en avait assez de toujours devoir s’arrêter. D’abord, on le laissait faire. Et il se disait, cette fois-ci c’est bon. Puis très vite, après à peine quelques dizaines de secondes, on le réprimait. Hélas, il n’était pas libre de s’envoler en cascadant, et de continuer ses virevoltes et ses vocalises à son gré… hahaha, hohoho, hihihi…. Et pourtant, quel plaisir renouvelé à chaque onomatopée !

    En outre, non seulement il rendait heureux, mais en plus il était communicatif. S’il explosait, même dans une grand-messe de tristes sires, il prenait des proportions incroyables. Tout le monde pouvait être contaminé. Et les gens oubliaient alors leurs soucis, leurs bobos et leurs petites contrariétés. Bon, pour dire la vérité, il avait davantage de succès dans certaines assemblées que dans d’autres, mais presque tout le monde l’aimait sans distinction, ça c’est sûr, même ceux qui prétendaient le contraire. Il faisait tellement de bien.

    Alors il se posa la question : « Où pourrais-je aller pour enfin faire ce qui me plaît, comme il me plaît ? » Au moment où il se la posait, cette question lui rappela une phrase lue il y avait très longtemps. C’était de qui déjà ? Ah oui, ça y était, il se souvenait. Rabelais. Et non seulement ce rigolo de Rabelais avait énoncé qu’il fallait faire ce que l’on veut, mais en plus il avait carrément dit que le rire était le propre de l’homme. C’était donc la source et c’était bien là qu’il devait aller. Bravo moi, se félicita-t-il. Je vais enfin devenir ce que je veux vraiment : un rire infini, gargantuesque.

    Il eut une pensée pour tous les pète-secs qui le censuraient et l’empêchaient de se faire plaisir. Une seule, hein, parce qu’ils ne méritaient pas beaucoup plus. Et puis il décida de remonter un peu le temps, qui comme chacun sait est relatif.

    Et en en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se retrouva à exploser sans fin à l’abbaye de Thélème.

  15. Rose Marie HUGUET dit :

    Un sonore grand éclat de ma part n’ayant pas été du goût de tous, me voilà coincé dans une gorge, piégé, sans possibilité de m’extirper. Je n’ai eu d’autre choix que de me terrer dans un coin en attendant des jours meilleurs. Irritée par ma présence, la gorge plaida ma cause et ma liberté me fut enfin rendue. La porte s’ouvrit en grand, je rêvais de cet instant ou je sortais triomphalement, bruyamment, joyeusement. La réalité a été toute autre, l’immobilisme dans lequel j’ai été plongé m’avait ankylosé. Je suis sorti en couinant comme une porte rouillée.

    La porte Bouche se ferma derrière moi formant un O réprobateur, interrogateur. Elle ne comprenait pas bien, moi non plus. Ah ! que non ! Il était primordial que mon éclat irradie à nouveau les oreilles !

    Avant cette mésaventure, un rien provoquait en moi des fous rires incroyables. J’étais facétieux mais pas méchant. Mes fous rires étaient bienveillants, mais tout le monde ne voyait pas les choses comme moi. Tant pis, moi je m’appelle Rire et j’aime ça.

    Une idée folle se présenta à moi. J’en aurais bien ri, mais gorge et moi n’étions pas encore à l’unisson.

    J’invitais Gorge et Bouche à créer une chorale du rire. Si vous les aviez vues ! Gorge piqua une quinte de toux, Bouche cherchait l’oxygène. N’importe quoi me dirent-elles !

    Réfléchissez les filles ! Pendant de longs mois j’ai été prisonnier de Gorge et du coup Bouche s’est ridée faute d’exercice. En gros, nous avons été punis tous les trois. Je suis Rire, n’oubliez pas. Je détends, je fais travailler les zygomatiques, j’apaise et je fais du bien. Mis à part quelques coincés, la famille des Gorge, Bouche et Rire sont faits pour avoir des fous rires.

    Une annonce est passée dans une revue humoristique. Quelques candidats se présentèrent, tous de bons vivants. Chacun avait sa singularité, sa tonalité. Nous nous sommes échauffés, entrainés, j’ai retrouvé ma superbe et me suis reconnecté à Gorge. Petit à petit nous avons formé un groupe hilarant et sommes allés donner de la voix partout où nous pouvions. Nous commencions à être connus et nous recevions de nombreuses demandes pour intégrer notre divertissante chorale. Ceux qui venaient nous voir la bouche en coin, les lèvres pincées, la gorge en berne finissaient par retrouver en eux Rire relégué dans un coin, tout poussiéreux, miteux et lui ont fait une haie d’honneur au moment où il a lancé son premier éclat (de rire).

    J’étais heureux, je riais à gorge déployée. Moi, Rire, j’avais retrouvé ma joie de vivre et aidé d’autres à la retrouver.

  16. iris79 dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle…

    de déambuler dans la rue de cette ville bondée où une foule compacte se pressait tous les matins et tous les soirs, charriant une multitude de gens pressés partis accomplir leur devoir.
    Le fou-rire se posa sur l’épaule d’un homme engoncé dans son pardessus tenant une mallette comme si sa vie en dépendait. Le fou-rire n’eut aucun mal à se glisser dans la tête de ce vieil enfant qui se surprit à se demander pourquoi il ne riait pas plus souvent. Les gens qui le croisèrent se mirent à rire de le voir rire et l’effet de contagion se répandit comme un éclair.
    Il circulait à une vitesse constante et continuait son chemin sans obstacle. Il rebondissait parfois dans la bouche d’un enfant qui décuplait son pouvoir, attirant à lui toutes les personnes attendries qui se laissaient embarquer par tous les éclats de rires. Il y eu ce jour-là des tas de personnes qui se sentirent plus légères, qui retrouvèrent dans le miroir qu’ils croisèrent le soir une petite étincelle qui ne demandait qu’à être ranimée, espérant secrètement que le fou-rire reviendrait le lendemain. On n’ avait pas spécialement besoin de savoir pourquoi ni comment, se libérer en riant faisait un bien fou. Peut-être le fou-rire libéré pouvait-il à son tour libérer les autres, sur parole ou pas ! C’était ça le plus important ! Le fou-rire avait des tas d’idées de situations et de blagues en stock et il comptait bien en faire usage.
    Demain il irait faire un tour dans l’hôpital du coin. Il fallait relever le défi de gagner sur tous les fronts.

  17. Michele B.Beguin dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de se moquer de ces politiciens qui se fichent de nous et de se glisser dans les salles de conseils. Celle des parlementaires au château de Versailles, et celle du sénat au palais du Luxembourg, pour leur y déposer son mot qui le faisait ricaner rien que d’y penser.
    Ils lui avaient coupé la parole quand il avait voulu dire toute la vérité qui lui brûlait les lèvres. Il l’ont enfermé dans une cage. Le fou rire mettait pourtant beaucoup d’humour dans ses propos, mais le fond de vérité n’a pas plu à tous ces menteurs et notamment au président, ni à son bras droit, ce petit coq sans culture, qui piaille comme un demeuré devant son poulailler corrompu.
    Le fou rire a décidé de se venger et il a écrit une lettre distribuée à chacun : « Vous ne m’avez pas laissé parler alors que je voulais dire les choses avec humour comme je sais le faire. Vous m’avez enfermé avec tous ces enfants prisonniers pour vos rituels. Je vais venger l’humanité et ne me cherchez pas vous ne me trouverez pas….Je me fends déjà la poire comme je sais le faire en imaginant vos têtes devant la vérité divulguée. Salut les bouffeurs d’adreno. »
    Et le soir même, avant que tous ces dépravés puissent s’échapper vers l’antarctique ou leur intraterre, il utilisa l’IA pour remplacer tous les merdias des JT en robots humanisés dans lesquels il glissa sa bonne humeur, et qui ont tout déballé pendant une heure sans complaisance au monde entier, avec des gloussements contrastant avec le contexte énoncé. ils n’ont pu retenir une salve de rigolades en appelant le président, tétanisé, qui ne put qu’envoyer l’armée pour arrêter tout ce beau monde, lui y compris.
    Ce fut le début d’un fou-rire réconfortant, pour toutes les personnes lamdas du monde, qui avaient compris le sordide complot dans lequel nous baignions et pour lequel nous étions esclaves.

  18. Françoise Maddens dit :

    690/Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de sangloter alors qU’il était fou de joie d’être dans la nature, de pouvoir courir, aller à droite, à gauche, devant, derrière. Mais n’avait-il pas donné sa parole ? Alors il fit comme s’il était sourd(comme un pot) aveugle (comme une chauve souris) fragile (comme un mur qu’habite et ronge un insecte) et le fou rire, le croiriez-vous, vit son envie se concrétiser, et mourut dans un soupir….

  19. Nouchka dit :

    Pourquoi devrais-je traiter du fou rire alors que je me sens lugubre, déprimée.
    J’ai appris, tout à l‘heure, que ma cadette était atteinte d’un « crabe ». Depuis plusieurs semaines, ni elle, ni personne ne savait comment dénommer cette masse extraite de son ventre. Je m’auto-suggérais que le diagnostic serait bénin. La vie saine, les antécédents médicaux familiaux ne prédisposaient pas à ce qu’il en soit autrement.
    « Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle… » de pleurer.
    Bien sûr, les années passant, nous savons que nos corps vont révéler leurs faiblesses, leurs atteintes. Ce n’est pas la première fois que l’un de mes proches est concerné par la maladie. Mais My So Sweet Sister, c’est beaucoup de mon histoire. C’est l’osmose, la synergie qui nous lient depuis toujours, en respectant néanmoins les distances nécessaires à la liberté de chacune.
    « Sitôt libéré sur parole », le diagnostic vient effacer les certitudes.
    En aucune façon, je ne peux traiter aujourd’hui de la notion de fou rire. Peut-être d’un rire fou. Celui qui viendrait se moquer de nos valeurs, de nos croyances, de nos sentiments.
    A moins que je ne tente que retrouver les souvenirs de moments de connivence qui nous faisaient partager des fous rires quand nous vivions encore, elle et moi, sous le même toit familial. Oh oui, nous en avons eu de grands moments de complicité toutes les deux. Ce sont eux que je vais rechercher. Souvenirs de l’époque où nous partagions l’étage de greniers au-dessus de l’appartement de nos parents, cet espace de grande liberté ; de l’époque de nos vacances à Erquy, chez nos grands-parents, où nous nous ébattions dans l’immense jardin ou à la plage du Guen.
    Pendant quelques années, elle partit explorer le globe puis revint vivre près du bois de Vincennes avec sa petite famille. Cet épisode fut une parenthèse d’éloignement géographique pendant laquelle je l’imaginais sous des latitudes et des cieux plus riants que ceux de mon environnement parisien.
    Depuis plusieurs années, nous vivons de nouveau à proximité, dans une jolie ville de l’ouest. Arrivée dans ce cadre quelques années avant elle, j’ai essayé de ne pas lui imposer ma vision des lieux, de mes activités, ou de mes connaissances. Je la sais suffisamment farouche à défendre son identité pour ne pas risquer de la voir se refermer comme un coquillage.
    Maintenant, il va falloir que je redéfinisse la bonne distance pour l’accompagner sans la surprotéger ni l’encombrer. Et si un jour, « Sitôt libéré sur parole, nos fous rires retrouvent cette envie folle » de partage et d’entraide, quand les cicatrices le lui permettront, je suis certaine que ce sera aussi voluptueux que lors de nos jeunes années.

  20. FANNY DUMOND dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou-rire eut cette envie de s’extérioriser en se cachant sous la table, voire de quitter cette salle dans laquelle un formateur en marketing expliquait comment vendre en réunion les produits de la marque. Il faut dire qu’il n’était pas français ce brave homme et qu’il se mélangeait bien les pinceaux pour s’exprimer dans la langue de Molière. L’assemblée, le sourire aux lèvres, se regardait et tentait de s’intéresser au cours. Mais lorsqu’il se mit à dire « quand vous faites des parties », une apprentie vendeuse, prompte à la rigolade, sentit un fou rire la gagner. Elle tenta tant bien que mal de juguler ce phénomène humain communicatif et inextinguible, celui qui fait galoper l’imagination et qui met si mal à l’aise et qui, en outre, fait mal aux abdos pour le contenir. Le professeur poursuivait son cours comme si de rien n’était sous les yeux amusés de ses élèves. Il devait se dire que ces petites Françaises étaient bien charmantes avec leurs si beaux sourires et leurs mines réjouies. Le fou-rire rompit définitivement ses chaînes lorsque le formateur se mit à dire : « Quand vous faites une partie à 2 à 3 ou à 10, il faut capter l’attention de chacune de vos clientes. » On ne voyait plus que des femmes se moucher, se gondoler sur leur chaise, tandis que le brave homme, semblant n’avoir rien remarqué de l’hilarité générale, poursuivait sa démonstration sur son tableau, qu’il eut la bonne idée d’intituler « Comment organiser une partie ». Ne pouvant plus contenir ses troupes, la cheffe du groupe, qui, elle aussi, avait du mal à garder son sérieux devant son supérieur hiérarchique, proposa une pause-café.
    Après cet intermède bienvenu, chacune des participantes reprit son air d’élève attentive et cet intempestif fou-rire reste un souvenir mémorable.

  21. Camomille dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle de survie…

    Faire de la propagande ! Oui il eût une envie farouche de faire de la propagande pour sa survie.

    Il harangua la foule rassemblée le samedi matin sur la place du marché:

    – Écoutez-moi Braves gens! Osez me regarder en face et ne me fuyez plus.
    Vous êtes vaccinés contre moi à votre insu depuis des lustres.
    Réveillez-vous – Osez sourire – Osez rire et osez attraper des fous-rires nom de Dieu!
    Voyez comme vous êtes ternes, inquiets, crispés, préoccupés à faire ce qu’il faut quand il faut.
    Relevez la tête – commencez à sourire sans précaution comme les bébés – et surtout… Attrapez-moi! Oui… Attrapez-moi…
    Vous verrez, je suis contagieux mais je ne suis pas une maladie,
    Je fais du bien et de plus, JE SUIS GRATUIT.
    Alors, ne vous privez pas de moi!

    Jules passa par là et questionna:
    – qui c’est lui?
    – Un hurluberlu qui nous demande de l’attraper gratuitement (répond Marius)
    – Trop cool, viens… on y va!
    Et c’est pris d’un énorme fou rire que Jules et Marius l’attrapèrent.
    La contagion opéra et la foule les suivit.

    C’est une histoire qui fait du bien, comme un bon fou rire collectif.

  22. Geneviève T. dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle…
    IL avait été arrêté la veille au soir alors qu’il regardait une bande de délinquants s’échanger quelques sachets qui ne faisaient aucun doute quant à leur contenu. Une fois arrivé au poste de Police et devant l’incongruité de sa présence dans un commissariat, il avait commencé à rire. On l’avait vertement remis à sa place. Bon d’accord côté look il avait eu tout faut. Sortir ébouriffé, les cheveux encore mouillés après sa douche, avoir enfilé son plus vieux jogging et ses plus vieilles baskets, n’avait pas été une idée géniale… et il avait continué à rire… repensant à ses déambulations de la nuit, il ne comprenait pas ce qui l’avait amené à venir trainer dans ce quartier mal famé, et il s’était mis à rire encore plus fort. Quand le policier lui avait demandé ses papiers et qu’il n’avait trouvé qu’une clé dans ses poches, il avait éclaté de rire… vraiment quel idiot ai-je pu faire ! Devant les questions toujours plus insistantes du policier sur son implication dans un deal de drogue, il avait été pris d’un fou rire tel qu’au bout de dix minutes il avait été placé en cellule de dégrisement !
    IL y avait passé la nuit, se tenant le ventre, tant l’hilarité l’avait gagné. Quand il ne fut plus que fou rire, et que celui-ci eut gagné tout le commissariat, aussi bien les autres délinquants que les policiers, on le traita de fou. Au petit matin, il hoqueta qu’il n’y était vraiment pour rien, et tout le monde fut d’accord pour que l’on libère ce fou-rire comme l’avait surnommé les potes de la cité qui avaient été embarqués avec lui.
    Poussé un peu brutalement, il faillit rouler en bas de l’escalier, et son fou rire repris de plus belle. S’appuyant à un lampadaire ici, s’asseyant sur un banc là, il déambula à travers la ville, plié en deux en se tenant les côtes, peinant à retrouver son appartement. Epuisé, il eut l’envie folle de pousser la porte d’une salle de sport. Il vit une porte sur laquelle était écrit Yoga. Il entra, s’installa sur le tapis situé au centre et continua de rire. Au bout de quelques minutes, très discrètement des personnes en tenue de sport entrèrent, déroulèrent leur tapis. Au fur et à mesure que la salle se remplissait des chuchotements s’échangèrent : c’est notre nouveau prof ? il a l’air ?… Mais lui continuait de rire. Des sourires apparurent sur tous les visages, puis les corps se détendirent, les participants se mirent à rire et à rire… le fou rire avait fait naître quinze fous rire. Tous le monde sortait un mouchoir pour essuyer des larmes de rire. Chacun tournait la tête à droite à gauche, les corps se détendaient, les visages devenaient lumineux. Devant cette hilarité collective, le professeur de fous rire se calma lentement, retrouva sa sérénité. Il joignit les mains, baissa la tête… et resta un très long moment méditatif. Les participants partirent sur la pointe des pieds, lui adressant discrètement des : merci, vraiment merci, vous m’avez fait du bien… A peine la porte refermée, ils se regroupèrent et en cœur ils dirent : vraiment ce prof de yoga du rire est FORMIDABLE ! moi je me sens mieux et toi ?… Moi aussi, moi aussi !…. Et ils repartirent, chacun un grand sourire lui barrant le visage…

  23. Nadine de Bernardy dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette idée folle d’ouvrir aux animaux une Université de la Désopilance. Rien que pour faire mentir l’adage :
    Le rire est le propre de l’homme.
    On y vit rapidement affluer des étudiants venant de tous horizons parfois lointains.
    Dans le grand amphi, se côtoyaient pacifiquement un boa gondolé par le rire, des porcs qui se tenaient les côtelettes en pouffant, et même toute une fourmilière renversée de joie, agitant les pattes comme de petites folles.
    Les passants, entendant ces manifestations d’hilarité, furent vite contaminés, ne tardant pas à se joindre à ces joyeux choeurs.
    Pari gagné constata le fou rie comblé.

  24. Antonio dit :

    Sitôt libéré sur parole, un fou rire eut cette envie folle, de courir dans la cour d’école et tous leur éclater la gueule.

    — « Bascal » ! Tu veux bien te concentrer, s’il te « blaît ». L’exercice n’est « bas » terminé. Ce n’est « bas » l’heure de la récré.

    Ahahahahahahahah !

    Trop tard, il avait déjà dévalé la cage d’escalier, de bronche en bronche, s’étalant dans un coupe-gorge d’où il eut besoin de s’extirper pour prendre l’air, entraînant avec lui, sans le vouloir, tous les zigues aux mathématiques à problèmes, leur éclatant chacun la gueule, au premier bon regard.

    Tous riaient dans les brancards, au milieu de la cour d’école, les corps pliés en deux ou en quatre, dans un branle-bas de rigolade sans commune mesure.

    — Cela suffit ! « Rebrenons » l’exercice, s’il vous « blaît ». « Bascal ! Récite-moi le théorème de « Bythagore »

    Ahahahahahahahah !

    La maîtresse, enrhumée, venait de sonner à nouveau le début de la récré.

  25. 🐻 Luron'Ours dit :

    690/BARBARISME

    Sitôt libéré sur parole un fou rire eut une envie folle de débarquer sur une île déserte. Le chef des pirates acquiesça. Cette île était tellement inhospitalière qu’il n’y accostait que pour boucaner ou échapper aux escades de bouche à feu, des boute-en-train qui lui bottaient les fesses et les lui tanner ! Après avoir attaché fou rire au mat et hésité à le mettre à l’eau depuis le vergue pour lui faire faire trempette et le dessaler, il consulta l’équipage. On distribua du tabac à chiquer, on cracha, on jura et même au fuma. Les langues se délièrent, mais, quoi que du même bord on ne se comprenait pas, car ce gibier venait de partout. Quand ils riaient et se tapaient sur les cuisses, ils n’étaient bons à rien, les bougres ! On libéra Fou-rire sur parole. Il irait se faire pendre ailleurs. Fou-rire dans l’île s’instruisait, écoutait les chants des cascades et des oiseaux, échangaient des bons mots malgré la menace. Au centre grondait un volcan, au milieu d’une chaîne, tout fumant, pétaradant. Le géant était jaune souffre, si tentait qu’il riât. L’ île, coiffée de ses vapeurs sulfureuses attire de loin. Un tour operator la batisa  »Rigoland », il y organise des villages vacances, on y joue aux pirates, et surtout on se chatouille ! Ce qui comme chacun sait ne se fait pas…🐻 Luron’Ours

  26. 🐀 Souris verte dit :

    690/QUI L’EÛT CRU ?

    Sitôt libéré sur parole, le fou rire eut l’envie folle de s’échapper. Partir en multiples éclats s’égrenant en cascade de petits sons joyeux. Il se répandit en volutes montantes atteignant des sommets de soprane.
    Mais il ne revint pas malgré la parole donnée. Elle a laissé la place.
    Son départ laissa planner un vide, un blanc… le doute ; car voyez -vous, c’est la parole qui chatouille. 🐀

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