681e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Rédigez le journal intime que pourrait tenir quotidiennement un grain de sable pendant une semaine.


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29 réponses

  1. Kyoto dit :

    J-∞ : En formation

    J+1 : Aïe ! Une légère bise m’a pris dans son tourbillon. J’ai atterri, tel un drone mal dirigé, dans l’œil de la tourmente. Je veux dire, dans l’œil d’un jeune individu, genre masculin enfin je crois, qui, de ce fait es dans la tourmente. Quant à moi, je dis Beurk, je trouve qu’il n’est pas ragoûtant cet œil-là.

    J+2 : Toujours dans le même récipient ! Je commence à apprécier : je baigne dans un liquide doux et tiède ! Je ne dirais pas la même chose de l’enfant. Oui, maintenant je sais que c’est un môme, vu comment il est dorloté, choyé, mais à ce jour pas soulagé. Je crois bien que nous prenons, lui et moi, le chemin à la rencontre d’un espécialiste. En grain de sable ? Je ne savais pas que ça existe.

    J+3 : Le espécialiste s’est avéré incompétent pour traiter ce genre d’attaque. Le petit est de plus en plus affaibli. Et moi, cool ! Cela me change des vagues glaciales de mon enfance. Apparemment, le cas s’aggrave. Direction hôpital, j’ai cru entendre dire. Nous verrons bien !

    J+4 : Branle-bas de combat à la maison des malades. Extraction de l’objet identifié urgente. Je crois bien que je vais passer entre les doigts de pincettes. Pourvu qu’ils ne m’abiment pas. C’est primordial. Pareil pour l’œil du môme.

    J+5 : Intervention réussie ! L’œil est sain et sauf ! L’enfant pleure de rire ! Quant à moi, j’attire l’attention de nombreuses personnes. Je ne sais pas pourquoi. Je passe aux rayons X, Y, Z. J’ai envie de brandir une pancarte sur laquelle serait écrit : » Laissez-vivre les grains de sable ! Libérez-moi ! »

    J+6 : Ils m’ont planqué dans une étuve programmée à je ne sais plus quelle température. Ils m’ont dit que j’étais précieux, c’est pour ça qu’ils sont devenus précautionneux avec moi. Mais, il fait nuit dans leur cage. J’ai soif ! Je veux de l’eau ! De l’eau ! De l’eau !

    J+7 : La porte de ma geôle s’ouvre. « Une surprise t’attend », on m’a dit ! Je crains le pire ! J’ai affaire à des voyous ! Pas confiance ! On me dépose dans le creux de la main… du môme ! Il est heureux de me retrouver ! Et moi donc ! Il me murmure : « La prochaine fois que mes parents nous emmènerons à la mer, je te laisserai rejoindre tes copains » Si j’avais pu, je l’aurais embrassé.

    J+∞ : Je suis le plus heureux des grains de sable !

  2. Françoise Maddens dit :

    681/Rédigez le journal intime que pourrait tenir quotidiennement un grain de sable pendant une semaine.
    C’est lundi ! Ouf ! Je vais pouvoir respirer ! Les w.e. d’été je voudrais ne jamais les voir ! Entre les gosses qui crient parce qu’ils ont un grain de sable entre le pouce et l’index du pied droit, justement celui où ils ont un ongle incarné, l’autre parce qu ‘il a marché dans une crotte de chien qui était vachement grosse, un autre parce que sa sœur a pris sa serviette de bain sur laquelle il était allongé
    Le soir, pas un cri d’oiseau, pas une brise : la solitude ! Les feuillages immobiles ne tremblaient même pas (Balzac).
    Mardi, comme chaque mardi, tout près , il y a le marché aux fruits et légumes, aux fromages, etc, On entend les commerçants ambulants vanter leurs marchandises et leurs prix.
    Mercredi, les écoles étant fermées, les enfants viennent jouer, qui à vélo, qui à trottinette, qui des patins aux pieds. Ils font la course, certains tombent mais se relèvent toujours.
    Jeudi, à part quelques vieux et vieilles qui passent une heure ou deux assis sur des chaises pour prendre l’air, l’ambiance est calme.
    Vendredi, c’est le marché aux poissons. C’est à celui qui crie qu’il a le plus beau poisson, pêché sur la côte. C’est peut-être vrai !
    Samedi et dimanche : comme chaque fin de semaine, je vais revivre un cauchemar, être souillé puis moi et mes semblables seront lavés à grands jets d’eau.
    Puis la nuit nous enveloppera et j’imaginerai peut-être comme souvent que j’ai été reconverti dans un sablier à œufs . Le rêve.

  3. Urso dit :

    Rédigez le journal intime que pourrait tenir quotidiennement un grain de sable pendant une semaine.

    En ce moment je suis trop triste. Je passe mes journées à penser à ma petite chérie. Rencontrée cet été sur la plage. Une petite tortue de mer.
    Je ne peux plus parler avec elle. Elle hiberne.
    L’hiver elle dort et moi je suis tristounet.
    Je lis et relis. Je suis un grand lecteur : Balzac, Victor Hugo, Flaubert et j’en passe.
    Donc pas grand chose à faire à part lire.
    Petit grain de sable je ne bouge pas trop de chez moi.
    J’ai une petite cabane pas loin de la plage et près de ma copine.

    Ce matin mercredi je suis sorti me promener le long de la plage. Souvent en marchant je pense à l’espace. À voyager, à m’envoler dans les airs.

    Des fois la nuit je rêve de choses bizarres.
    Que jadis j’étais une énorme planète et qu’après une grosse déflagration je suis devenu un petit grain de sable.
    Ah que c’est drôle tout ça. Moi j’y crois et j’espère qu’un jour je deviendrais ce que je vois dans les rêves.

    Hi Hi que c’est drôle. Moi petit grain j’ai de l’ambition. Devenir un jour une boule géante.

    Oh ma petite copine elle a ouvert un oeil.
    Ah je ne vous l’ai pas dit, elle s’appelle Line. Ça c’est son prénom, et son nom c’est Frank.
    Oh elle ouvre l’autre oeil.
    Elle me dit : si tu pars dans l’espace je veux venir avec toi.

    Ah ah, une tortue de mer et un grain de sable filant tous deux dans l’espace plus vite qu’une fusée.
    Cela s’est vraiment passé.
    Il y a quelques jours nous sommes partis.
    Nous voyagons depuis jeudi et nous sommes samedi.
    Vers midi on s’est posé sur une planète pleine de neige.
    Paraît-il qu’ici vit le Père Noël avant de venir sur Terre.
    Avec ses jouets par milliers.

    Hi hi que c’est drôle petite tortue et moi, on va fêter Noël sur cette planète.
    Avec des habitants super sympas et certainement on va bien s’amuser !

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    3 décembre 2023. Premier jour de mon procès à la Cour d’assises
    Ma personnalité et ma vie ont été évoquées, analysées, disséquées depuis ma première apparition, au large de la Mauritanie, sur le Banc d’Arguin. Où des milliards et des milliards de mes congénères et moi, avons causé, le naufrage dans une eau chaude, en juillet 1816, de la frégate le Méduse et la mort de 160 passagers

    Mon avocat a souligné que je ne suis qu’un inoffensif grain de sable et que ma responsabilité était diluée dans la culpabilité générale .

    Et puis, reconnaissons que ce naufrage n’a rien à voir avec celui, dans une eau glaciale, du Titanic. Bilan 1.500 morts

    6 décembre 2023. 4e jour de mon procès.
    Les témoins, à charge ont défilé au compte-gouttes rempli de fiel et de cyanure.

    Ils m’ont accusé d’avoir participé à l’ensablement d’un camp de naturistes sur le Bassin d’Arcachon et donné naissance à la Dune du Pilat. Bilan 3 morts
    Mon avocat a encore relevé le fait que ma responsabilité était infinitésimale

    Et puis, admettons que cet ensablement n’a rien à voir avec cette immense tempête de sable qui a englouti une ville d’Égypte et ses alentours sous le règne du Pharaon Ramsès II. Bilan 12.000 morts

    9 décembre 2023. 7e jour de mon procès.
    Réquisitoire de l’avocat général qui m’accusa d’avoir échappé à mes responsabilités en trouvant refuge dans un sablier puis en m’évadant

    Mais la vie dans un sablier, c’est comment dire… un avant-goût de la vie en prison. Confinement à plusieurs dans un espace restreint, promiscuité, manque de liberté..

    C’est vrai, je ne peux nier, qu’à un moment j’ai décidé de quitter le groupe. Si vivre en collectivité occasionnait tant de désastres, autant vivre seul.

    Alors, j’ai profité de la chute de l’objet qui s’est fracassé sur le sol. J’ai profité de l’affolement général pour me faire la belle

    20 décembre 2023
    Aujourd’hui, c’est le dernier jour de mon procès, celui de la plaidoirie de mon avocat

    Je suis sur le banc des accusés, mis en cause dans l’accident d’un avion de tourisme. En effet, après m’être retrouvé enfin seul et donc sans surveillance, je me suis glissé par inadvertance, comme ne manquera pas de le souligner mon défenseur, dans les rouages du moteur provoquant un atterrissage catastrophique. Bilan 12 morts.

    Certes, je suis à l’origine de ces 12 décès mais tout de même, cela est sans commune mesure avec la collision de deux Boeing-747, sur l’île de Tenerife en mars 1977. Bilan : 583 morts

    Maître Dupont-Moretti demandera ma relaxe au motif que, si l’élément matériel de l’homicide involontaire est bien constitué, l’élément intentionnel ne peut être retenu.

  5. Michel-denis Robert dit :

    Journal d’un grain.

    LUNDI : Habituellement, je me remets de mes histoires de coeur du weekend. Je me suis réfugié sur un tas. Grève sur le tas si on veut. En fait, je réalise ma première grève du coeur. Longue attente sous un soleil pesant. J’envisage de faire du chameau-stop. La caravane a une journée de retard.

    MARDI : Loupé la caravane de Tombouctou. J’attendrai la prochaine. Une tempête est annoncée. J’ai réussi à m’immiscer dans un portable. De toute façon, il n’y avait plus de réseau. Filmé une vipère à cornes du désert. On est devenus très intimes. Mais telle une oasis, ce n’était qu’une illusion.

    MERCREDI : J’ai été expulsé. Je me retrouve à la rue. Grande effervescence cette nuit. De nombreux grains ont été dispersés. Seul le vent comme guide. Cela a duré toute la nuit. J’ai dû voyager sur plusieurs centaines de kilomètres. Je me suis raccroché à une plaque de rue où il est inscrit : Avenue Jean Jaurès. Mais je ne sais pas encore de quelle ville.

    JEUDI : J’ai rencontré un grain de folie. On a papoté toute la journée. C’est dingue tout ce qu’il a pu faire ! Je n’en ai cru que la moitié. De si nombreuses facéties n’ont pu être réalisées en si peu de temps. Il ne croyait pas non plus, le coup de la vipère. On a traîné dans des boites. Et puis il a rencontré d’autres grains comme lui. On est tous partis en voyage. Finalement, je me suis retrouvé sur une plage. Un dépaysement sur une immensité, en même temps, des copains et des copines à perte de vue. Je n’en ai jamais vu autant. Et surtout, la mer !

    VENDREDI : Embarqué sur un bateau. Entendu le mot de Terre-Neuve. Enfin une terre nouvelle. Je pourrais m’y intéresser. Il parait que le voyage va durer…
    En fait, ce n’était qu’un bateau touristique à la rencontre des baleines. Ils sont gonflés ! Champagne et petits séblés en apéritif.

    SAMEDI : Joli spectacle ! Ces mastodontes qui s’ébattent dans l’eau. Je me suis échappé pour les accompagner.

    DIMANCHE : Repos.

  6. Laurent-B dit :

    Si il y a des moments où l’existence d’un grain de sable comme moi interpelle les uns ou les autres qui s’interrogent sur l’intérêt de mon quotidien. Hé bien cette semaine ils n’auraient que des regrets de ne pas être à mon image.

    Comme souvent le WE ensoleillé a été particulièrement actif. Entre les promeneurs, les parties de beach-volley, les quelques baigneurs et les châteaux de sable, cela n’a pas arrêté. Même nos copains qui sont au-delà du ressac ont subit les aléas de la pratique du longe-côte, c’est vous dire. Donc un lundi à l’emploi du temps similaire à bien d’autres. On a profité du calme pour se reposer, pour papoter, échanger quelques ragots et pourquoi des soupçons de rancœurs à l’encontre de l’un ou l’autre. Détente et bon humeur.

    Ce mardi, ma cousine m’a appris qu’au gré d’un coup de vent, qu’un grain de sable s’est retrouvée sous la paupière d’un représentant de commerce qui passait par là. Le bougre s’est trouvé bien handicapé avec un seul œil. L’ophtalmo de la grande rue lui à arrangé cela à l’aide de bains hydratant, de gymnastique oculaire, d’un peu de collyre et je ne sait quoi encore. Bref, pour notre amis grain de sable c’est bien mieux qu’une thalasso, une vraie cure de jouvence. Il est en pleine forme, tant pis, dommage, pour le représentant de commerce.

    Mercredi à été calme, pas trop de centre aérés, ni de promeneurs malgré le peu de vent et un pâle rayon de soleil. On se serait presque ennuyé, d’autant plus que j’attendais la soirée avec impatience. Vous savez ce moment où le soleil prends ses quartiers nocturnes et où tout devient silence. Hé bien ce soir, Non. Il y a cinéma sur la grève à 20 h. Certes l’on vas être un peu piétinés mais de voir des Blandine Bellavoir, Sandrine Bonnaire, des Omar Sy, Guillaume Canet ou en remontant le temps des Delon, Sophie Marceaux et autres vedettes venir se produire devant nous cela clôture bien agréablement la journée, et anime mes rêves les plus joyeux.

    Je me suis réveillé de bien bonne humeur, il faut dire qu’avec cette belle soirée. J’étais aux anges. Ce jeudi s’annonçait bien et il a tenu ses promesses. Que des rencontres agréables. Entre autres cette jeune maman avec sa petit fille. Mignonnes chacune dans un style propre à leur âge. Une relation sereine, pleine de connivence, presque poétique. Quand la petite partageait un câlin avec sa maman c’était presque comme un tableau à la Berthe Morisot. On à joué au sable ensemble, c’était un bien agréable moment.

    Vendredi, comme la coutume le veut, ou perdure, c’est la journée des pécheurs. Ils viennent tous ‘’au poisson’’. Pour moi ils ont l’avantage de pas courir dans tous les sens, mais alors ça cause, ça cause, ça cause ! Et que je te dit que mon hameçon est plus accrocheur que le tien ; et que si tu montes ta ligne comme ça tu peux pas… nanana, nananère… d’ailleurs souviens toi avec André et Maurice… et vas y que je t’en remet un couche ! D’habitude il font des prises ordinaires, cette fois il y en a un qui a sorti une pièce de plus de 40 cm, elle était belle et j’étais aux première loge pour en profiter ; des commentaires aussi !

    Samedi : rien de spécial en dehors des nouvelles de mon cousin, celui que l’on appelle silice. Il s’est fait embarqué dans une aventure un peut étrange. Assurément il a toujours été un peu marginal dans la famille, volontaire, ambitieux, parfois perçu comme hautin. Il est parti, tout consentant qu’il était, il y a quelques années avec d’autres dans une sorte de centre de soins, à Baccarat. A la suite d’un certain nombre de traitements et de chirurgie esthétique il a changé d’apparence. Il m’a annoncé, très fier de lui, que maintenant il trône sur la table d’un restaurent de prestige à Paris et il accompagne les vins les plus délicats. Tant mieux pour lui, moi je suis bien ici.

    Encore une belle journée qui commence ! D’ordinaire je haie les belles journées quand elles tombent un dimanche. C’est l’envahissement assuré. Malgré tout cette semaine c’était tranquille. Il faut dire qu’avec les températures négatives qui ont sévi cela n’engage pas le clampin à errer les pieds dans le sable. Les plus courageux sont restés les ripatons biens emmitouflés dans leurs chaussettes double épaisseur sans s’aventurer sur le rivage. Avec le gel et la rosée blanche, quand le soleil rasant s’est montré, il à transformé le paysage alentour en un myriade d’étincelles, de brillances ; un flamboiement d’éclats de lumière. Un vrai régal.

    Aller demain c’est lundi, encore un belle semaine qui s’annonce

    Laurent

  7. Avoires dit :

    Vous me demandez un journal intime d’une semaine. Allons-y !

    Mardi, (oui, pour moi, la semaine commence mardi) c’est sein à la plage.
    Attention, je n’ai pas dit à la plage à l’île de Sein. Je suis sur le sein gauche de Betty, allongée sur une serviette, prenant un bain de soleil au bord de la mer. Alors qu’elle asphyxie mes congénères, moi je me prélasse sur la peau douce et dorée de Betty. J’en scintille de plaisir !
    Mercredi, je fais l’œuf. Enfin, je m’implique dans la cuisson à la coque d’un coco, mangé par qui ? Betty ! Oui, encore elle, je crois qu’il y a quelque chose entre nous . Écrabouillé dans le sablier, je fais des pieds et des mains, si j’ose dire, pour être le dernier à tomber au bout de trois minutes. Ainsi je peux voir depuis le sommet du petit tas ma Betty déguster un œuf à la cuisson parfaite. Là encore, je scintille…
    Nous arrivons à jeudi, dernier jour de la semaine pour moi.
    Jeudi, c’est rivière et batée. Betty est chercheuse d’or, donc je m’arrange pour être secoué par elle avant de tomber dans l’eau. J’aime tellement ce mouvement de balancier que je deviens, non pas scintillant mais brillant comme une petite pépite. Elle me prend ses doigt, quel bonheur !
    Vendredi, c’est la préparation du week-end : Betty a d’autres activités dans lesquelles je n’existe pas. Je ronge mon frein.
    Samedi et dimanche, je suis terré quelque part.
    Lundi, je me remets pour être d’attaque mardi.

  8. Maguelonne dit :

    J1 !
    Journal ouvert. Ça c’est fait ! Le psy me demande de tenir un journal intime jusqu’au prochain rendez-vous. En bon petit soldat que j’ai toujours été, je m’exécute. Ah, ça ne m’inspire pas.
    J2 :
    J’ai gambergé toute la nuit. Tenir un journal c’est du boulot en plus. Comment cela pourrait il alléger ma lassitude ? L’est pas clair ce psy.
    J3 :
    J’ai encore gambergé toute la nuit. Pourquoi, pourquoi ce journal ? Il veut m’espionner. C’est un extra terrestre ? Il est envoyé par le gouvernement ou le KGB ?Mais moi, ils ne m’auront pas comme ça.
    J4 :
    J’ai dormi comme un loir. Je me sens beaucoup mieux. Je vais m’installer sur un banc, me laisser chauffer au soleil et bercer par la brise.
    J5 :
    Je me suis réveillé dans la chaussure d’une mariée. Juchée sur des talons de dix huit centimètres, la belle est sexy ! Pas beaucoup de tissu pour la robe mais un grand voile qui enveloppe. Ce doit être pour tempérer le coté sexy. Je n’aime pas le voile. Je déclenche une rafale. Le tulle s’entortille autour du sexy body. Branle-bas de combat des demoiselles d’honneur !
    J’étouffe dans cette godasse. Je gratte fort la plante du pied de la mariée. Elle se tord la cheville.
    Enfin libéré je me réfugie dans une coquille saint jacques et me réveille sous la dent du marié. Et Bim ! Une dent cassée !
    Que de mauvais présages !
    J6 :
    J’éprouve un peu de remords pour la belle.Bof, elle s ‘en remettra. Mais pas moi. Je fatigue, je fatigue !
    J7 :
    Après concertation entre mon corps et mon cerveau, je décide une grève illimitée.
    Mon journal part à la poubelle, le psy ira se rhabiller et moi j’irai bien me prélasser sous les cocotiers.

  9. HOUSSAY dit :

    JOURNAL INTILE D’UN GRAIN DE SABLE

    DIMANCHE

    Aujourd’hui, j’ai découvert que je ne pouvais pas bouger car j’avais un caillou dans ma chaussure. Néanmoins, venant du limon, je reste fertile, même si on me dit toujours que j’ai un grain. J’attends juste que le marchand de sable passe…

    LUNDI

    Je sais que je suis petit, mais il me prend l’envie d’être David face à Goliath : il suffit d’un grain de sable pour enrayer la machine…Et si c’était moi ! Mais nous sommes tellement nombreux qu’on ne peut nous compter… Alors qu’est-ce qu’un grain parmi des milliers d’autres…

    MARDI

    Aujourd’hui il est tombé un grain et j’ai attrapé un rhume ! Pourtant je ne suis pas une poule mouillée et j’ai même un caractère bien trempé. Mais quand l’eau vous pénètre de partout alors, l’essoré en est jeté…

    MERCREDI

    N’est pas tamis qui veut… J’ai été sassé par plus d’un prédateur, mais nul n’a réussi à me prendre… Il faut dire que je veille au grain…

    JEUDI

    De plus en plus de pas m’ont foulé cette semaine… Ils m’avaient l’air empreintés. C’est toujours casse-pieds de ne pas pouvoir réagir… En tout cas, ils n’ont pas réussi à me mettre au pas !

    VENDREDI

    La grande marée est là et tous les pêcheurs sont au rendez-vous. Je sens les haveneaux me soulever dans l’espoir de débusquer quelque crevette ou étrille sous les rochers. À force, je vais finir par attraper le mal de mer…

    SAMEDI

    C’est le week-end et déjà certains enfants voudraient m’obliger à mener la vie de château…de sable évidemment ! Mais je ne l’entends pas de cette oreille et je sais pertinemment que je retournerai en poussière un jour ou l’autre… Je ne suis qu’un grain galet…

  10. mijoroy dit :

    Lundi, oui toi lundiésirable, je te hais. Tu es lundigérable qui s’invite dans mon quotidien. Aucun peton ne vient piétiner mon dos et ainsi me masser les grains.
    Mardi, et tu continues de me marditeler le quotidien. Perche de mardiche sur mardits grains de dos qui s’ankylosent. Vraiment j’ai une vie aussi vide que mon confrère du désert.
    Mercredi, et merde. Je me réjouissais de voir pelles et seaux, pieds ou quatre pattes venir me gratouiller les grains, mais hélas même Neptune est contre moi avec la marée basse à minuit et la haute en journée. Ffff, mais comme j’aimerais devenir un albatros pour voler vers des ailleurs plus conviviaux !
    Jeudi, j’en ai marre, que dis-je, jeudimarre ! Non, je ne jeudidémarre pas ! Je suis bien là, battu encore et encore par le vent ou le ressac. D’un coup je suis mouillé et je m’enrhume ou alors je suis fouetté et c’est la laryngite. Jeudimarre !!
    Vendredi, c’est encore vents et marée et en prime c’est jour de poissons, alors même les vagues ont le goût des entrailles des queues d’écailles. Bon c’est décidé, à la prochaine marée, je m’accroche à Lily l’étoile de mer et je vais voyager au fond des mers et découvrir d’autres plages plus accueillantes.
    Samedi, alors là je n’en reviens pas. Lily à qui j’ai tenu la main lorsque Crabus l’a larguée, eh bien d’un clap clap, elle en pince à nouveau pour lui. Alors adieu la promesse de me conduire par-delà les océans. Je suis toujours là, mais j’aime le samedi, ça courre, ça saute, sur mon dos. Alors je me suis faufilé dans une Converse qui m’a fait un clin d’œil. Je suis maintenant transportée et gratuitement de-ci de là sauf… que l’odeur est pestilentielle.
    Dimanche, après une journée à courir la ville, à enflammer le dance floor, je n’ai que peu dormi et suis tout fourbu, perclus de courbatures. J’ai hâte de retrouver ma plage à la première occasion. C’est bien vrai que de croire que l’herbe est plus verte ailleurs n’est qu’une illusion. Il avait raison le père Seguin.

    PS/ Désolée Pascal du retard d’allumage, samedi est née ma première filleule…la petite Lou a fait perdre le rendez-vous d’écriture de sa marraine 🙂

  11. Françoise Rousseaux dit :

    Lundi : R A S…soleil torride, vaste ciel bleu…la plage est déserte..

    Mardi : R A S toujours…soleil torride, etc…pourquoi n’y a-t-il plus personne sur la plage ? Où sont tous les pieds qui passaient et repassaient sur nous, et les petites mains qui nous grattaient, nous creusaient, nous mouillaient avec de l’eau de mer, pour pouvoir construire murailles et donjons ?

    Mercredi : ah, du changement ! Plus de soleil, ni de ciel bleu ; un plafond nuageux, gris sombre, violet aux entournures …ça ne me dit rien qui vaille !

    Jeudi : ça y est ! Le vent se déchaîne ! Et nous nous envolons en vastes voilures dorées…Nous passons au-dessus des dunes, nous quittons le littoral…Adieu voisins !

    Vendredi : une tempête de sable ! Jamais je n’aurais cru connaître pareilles envolées !
    Quand va-t-on s’arrêter ?

    Samedi : Ah enfin ! Nous nous sommes posés…D’après mes nouveaux voisins, nous sommes dans un bac à sable, au milieu d’un parc. C’est là que viennent jouer les enfants de la ville…Ainsi, nous allons retrouver les petites mains qui grattent et qui creusent, mais sans l’eau de mer.

    Dimanche : En fait, le parc est aussi désert que la plage. Mais où sont passés tous les humains ? Et leurs animaux de compagnie ? Par contre, il y a toujours des oiseaux et des insectes. Et non loin du bac à sable, de grands arbres frémissent doucement…Bon, finalement, on n’est pas si mal ici ! En attendant la prochaine tempête…

  12. Nouchka dit :

    Je te retrouve, journal intime, après quelques jours d’absence.
    Samedi. Que cette lumière solaire est enivrante. Mes frères et moi-même, grains de sable rouge de l’île de Groix, apprécions sentir briller le grenat parmi nous. Nous nous mélangeons à ce minéral qui nous sublime. Brassés par les vagues lors de forts coups de vent, il nous rend exceptionnels de scintillements incandescents.
    Dimanche. C’est la pleine lune au-dessus de la plage. L’ombre des vagues crée une atmosphère intime. La gamme musicale du ressac est grisante. Je me sens protégé, à l’abri et si proches de mes voisines et voisins. Que la nuit soit longue et ardente en leur compagnie.
    Lundi. Ce matin, le suroît nous soulève comme plume au vent pour nous montrer son désaccord après notre douce nuit sans lui. Quel triste sire !
    Mardi. Début des grandes marées. Le grenat, présent dans les roches de la côte est amalgamé, malaxé, mélangé, par les vagues et se disperse sur le sable. Nous serons encore plus colorés après cet épisode et notre renom en grandira d’autant.
    Mercredi. Entre les coquillages, algues, petits morceaux de verre poli, crustacés sauteurs et autres déchets refoulés par la mer, nous craignons que notre célébrité ne s’étiole. Son apogée doit se défendre des envahisseurs qui affadiraient notre étincelante luminosité. A chaque marée, nous redoutons de voir s’échouer des éléments dévastateurs tels que plaques de goudron, bidons de produits toxiques…
    Jeudi. Après le nouvel épisode venteux de cette nuit, du bois flotté a été déposé sur la plage par les vagues et la marée. Il est très esthétique ce bois, disent certains de mes voisins. Je ne suis pas de leur avis. J’ai l’impression de voir des squelettes tordus. J’espère qu’il sera rapidement embarqué loin de notre paradis marin.
    Vendredi. C’est jour de congés sur l’île. Les vedettes ne relient plus le continent. Elles sont en grève ainsi que les groisillons commerçants et fonctionnaires. C’est une journée exceptionnelle, sans touriste, pour embarquer dans leurs bagages, nos grains en souvenir de leur passage dans l’éden.
    Il n’y aura que les enfants d’ici sur la plage. J’aime sentir le léger crissement de leurs pieds nus sur notre surface sèche au pied du chemin des douaniers ou le ploc, ploc de leurs pas sur nos grains mouillés au bord du rivage. Il se combine aux vibrations du clapotis léger, répété, prolongé, provoqué par l’agitation de l’eau soulevée où les vagues s’entremêlent.
    Ces îliens aiment leur patrimoine, le respecte et ne laissent aucune trace de leur passage au bord de l’eau. Ils nous aiment et nous cherchons également à leur prouver que cette affection, cette fierté de leur terre est réciproque et pour toujours.

  13. RENATA dit :

    Voilà deux mois il m’est arrivé une aventure incroyable .
    Moi , petit grain de sable je me réveille un Lundi matin , grelottant , car la nuit fut très froide :
    – Quelle tranquillité tous les touristes partis , personne pour me piétiner , cette fois les vacances sont pour moi !!!!
    c’était bien mal connaitre les sortilèges du désert .
    Et , le Mardi suivant :
    – A peine désengourdi je me sens me tortiller on dirait même que je rampe !
    Quelle horreur je suis dans les écailles du crotale , au secours je déteste les reptiles .
    Rien à faire je dois me plier à la cadence et onduler , onduler jusqu’à ce Mercredi où :
    – J’ai la nausée avec tous ces va et vient « reptilien » et personne pour me délivrer .
    Soudain je décolle et je vole ! je suis suspendu au bec d’un magnifique faucon , voilà mon sauveur ! à peine ai-je le temps de me réjouir que c’est la nuit noire , je me sens écrasé , malmené ou plutôt c’est moi et d’autres grains inconnus qui réduisons le reptile en bouillie dans le gésier de mon sauveur . Activité intéressante sauf que j’ai la désagréable sensation de diminuer de taille . Pas le temps de cogiter , je perds mes repères et ma conscience .
    Mon réveil du Jeudi est un peu douloureux . :
    – Je me sens ankylosé et métamorphosé . Je ne suis plus un grain de sable mais me retrouve agglutiné à d’autres grains . Nous enfermons un petit cœur qui bat , je ne comprends pas ce qui se passe mais serait-ce un miracle de la vie ?
    Croyant être à l’aboutissement de mon destin , Vendredi se présente :
    – Je chemine dans un intérieur inconnu , je vois un tunnel et au bout une lumière . Je tombe , toujours soudé à mes congénères , dans un lit douillet où un énorme volatile me couvre et me tient au chaud . Nous avons créé un œuf .
    Des émotions me submergent , Je repense à mon désert natal , Je veux rentrer chez moi , retrouver ma famille , revoir les Touaregs du désert . Je dois surtout être patient , une vie compte sur moi , moi simple petit grain de sable .

    Ce n’est qu’un mois plus tard , ce fameux samedi :
    – qu’un petit bec m’a fait volé en éclat . J’ai entr’aperçu un petit oisillon et c’est la larme à l’œil que je me suis senti jeté hors du nid et tomber , tomber au pied de la falaise rocheuse . Ma mission s’achevait . Allais-je rester ici ?

    Sachez mes chers enfants que c’est grâce aux aléas climatiques que je suis de retour ce dimanche :
    – Le soleil , la pluie et le vent m’ont aidés , accompagnés et ramenés vers vous , sur ma chère dune du désert .

    De mon expérience , Je vous transmets ceci :

    « Dans cet univers je ne suis propriétaire de rien , je ne possède pas la moindre chose , car je ne peux pas connaitre l’inconnu si je m’ accroche au connu. » (Robert Fisher Le chevalier à l’armure rouillée)

  14. iris79 dit :

    Rédigez le journal intime que pourrait tenir quotidiennement un grain de sable pendant une semaine.
    Lundi : je n’en peux plus de croupir au fond de ce seau. Depuis que les enfants sont venus à la plage hier et que je me suis érigé sur les parois des châteaux toute la journée, je n’en peux plus d’être mouillé. J’aurais bien mérité de me reposer au soleil ! je sais qu’ils comptent retourner à la plage le week-end prochain mais en attendant je vais me choper la crève dans ce garage froid et sombre…
    Mardi : Me voilà relégué dehors dans le bac sous le robinet dans le jardin avec pas mal de copains dans les autres seaux des autres enfants. Au moins je prends l’air mais pas cool d’être séparé des copains ! J’ai un peu peur de finir dans les canalisations, je n’ai pas du tout envie de ce voyage-là. Me farcir les bassins de décantation comme me l’ont raconté des grands cousins, non merci ! J’ai un destin moi, j’ai une vie !
    Mercredi : Le père de famille m’a raclé avec une pelle et je suis arrivé sur un tas avec pleins d’autres grains que je ne connaissais pas. Ils venaient de pas mal d’endroits différents. On a discuté toute la journée. Chacun avait sa version. Mais ils m’ont quand même globalement pas mal miné le moral. Tout le monde dit que maintenant que je suis sur ce tas, c’est mort pour un retour à la plage et je crois qu’ils ont raison.
    Jeudi : des camions sont arrivés dès le lever du soleil. Un des leurs a débarqué des gros cailloux, d’autres des sacs de ciment…Je me suis retrouvé enseveli par tout un tas d’autres grains de sable et je n’avais plus vu sur le jardin. Les discussions vont bon train. Et une rumeur enfle de plus en plus. La bétonnière est dans la cour !
    Vendredi : ca y est, je suis une vilaine bâche. Je vois devant moi un trou béant qui va recevoir une piscine. JE comprends que je vais finir colmater avec des camarades pour stabiliser les abords du bassin. Au moins je serai toujours au bord de l’eau, je ne finirai pas en château déglingo.
    Samedi : l’attente est insupportable, j’aimerais tellement qu’on en finisse. Maintenant que je sais que je vais devoir accepter d’être soudé à jamais à du ciment, j’ai le moral en berne et je suis résigné. Qu’on en finisse. J’aurai eu une belle vie. Je dépose ici mon journal, derrière ce pot de cette plante incroyable qui saura garder mon destin à l’abri du chlore qui va désormais me laver, me délaver.
    Dimanche : Je n’aurai jamais imaginé une seconde écrire à cette page du dimanche après le dessein que l’on me préparait. Mais la vie est pleine de surprise ! Hier soir le vent s’est levé et comme j’étais sur le haut du tas, il m’a emporté et déposé dans le pot de cette plante au pied de laquelle je me retrouve, bien dissimulé derrière les feuilles qui m’offrent néanmoins une vue imprenable sur la terrasse et mes camarades. Je ne pouvais pas rêver meilleure vie après la première vécue sur la plage bien sûr. Je saurai me faire discret et j’ai déjà repéré des interstices dans lesquels je pourrai me dissimuler lors des aléas de la vie de ce pot. Je remercie le destin qui me laisse cette deuxième chance, cette deuxième vie.

  15. Coriandre dit :

    Le journal intime d’un grain de sable

    Moi, minuscule grain de sable, je vis dans un sablier avec mes compatriotes et je me sens très utile tous les jours de la semaine.
    En effet, dans la maison de mes riches propriétaires, c’est la cuisinière qui m’agite lors de la cuisson des œufs, puis la mère de famille « Mâdâaame » pour fliquer sa femme de ménage qui part trop souvent aux toilettes selon ses dires, le petit dernier qui me triture dans tous les sens avec ses petites pognes pour se familiariser à la notion du temps et le chef de famille adepte du sauna qui ne rate pas une occasion de me glisser dans son sac.
    Tantôt sédentaire et nomade, qui peut se prévaloir d’une vie aussi riche ?
    Oh, je suis incorrigible, j’oublie d’évoquer ma fierté quand le fils cadet étudiant en maths spé, me secoue dans ma cage de verre, pour mesurer sa vitesse de réflexion pour résoudre des équations. Alors là, pour moi, c’est le GRAAL !
    Quel honneur ! Je me sens participer à un grand évènement.
    Seulement, les bonnes choses prennent fin parfois bien vite.
    Lundi matin, mon jeune mathématicien me sort du placard, et patatras fait tomber le sablier et là, tous les grains de sable jonchent le sol. L’étudiant demande illico presto à la femme de ménage de balayer.
    Et là, mon sort est définitivement scellé. Je regarde, impuissant, mes compagnons disparaître au fond de la pelle pour être jetés à la poubelle. Ma vie est sauve mais je suis en deuil.
    Alors que je faisais partie d’un tout dans ma maison de verre, sur le parquet, en revanche, je ne suis qu’une particule ridicule laissée à ma solitude et à mon triste sort.
    C’est un électrochoc ! Désormais, mon existence passera du régime micro au régime macro. Il faut que je m’accroche et m’habitue à vivre en liberté aux côtés de l’espèce humaine.
    N’est-ce pas une liberté conditionnelle ? Enfermé depuis ma naissance dans ce tube de verre, je n’ai jamais connu autre chose, je sens que ma liberté va devenir un véritable fardeau ! Nostalgique, je rêve à ma vie d’avant tout en enviant les grains de sable nés, libres, sur la plage.
    Puis la fin de la semaine arrive. C’est Dimanche et je cogite sur le sens de ma vie. Alors que je passais plutôt pour un dilettante auprès de mes amis, cette terrible épreuve m’offre enfin la possibilité voire la nécessité de me poser des questions existentielles.
    Ainsi, je découvre que j’avais, jusqu’à ce jour funeste, symbolisé au cœur de mon sablier, le passage de la vie à la mort. Désormais, je resterai seul mais ce qui me console, sur un plan métaphysique, c’est l’idée que j’incarne « le grain de sable du temps » dans toute sa fugacité et sa précarité.
    A bien y regarder, ma constitution est microscopique, je me place alors dans l’infiniment petit et là je nourris l’espoir de partager un point commun avec l’Homme car ce dernier n’est-il pas infiniment grand par rapport à l’infiniment petit et infiniment petit par rapport à l’infiniment grand au point de le réduire à zéro selon Vladimir Jankélévitch ?

    A quelque chose malheur est bon !

    .

  16. Grumpy dit :

    A l’origine j’étais un joli rocher parmi les granits des Seychelles où je coinçais la bulle dans la raie d’un coco fesse. J’étais très aimable pourvu qu’on me fiche la paix.

    Ça n’a pas duré … Le climat paradisiaque a brutalement changé, l’océan aussi.

    J’ai été roulé, usé, râpé, drossé, moulu, pilé, tellement malmené, mon caractère en a souffert, de rocher photogénique je me suis retrouvé grain de sable très loin de mon océan natal. Et là, il m’a fallu bosser.

    J’en suis devenu teigneux. Le fameux grain de sable dans les rouages, c’est moi.

    Lundi : J’ai foutu la pagaille au bureau sur le plateau des informaticiens, j’ai voulu tester l’IA, j’ai bloqué tout le système. Ça m’a bien fait marrer, pas eux.

    Mardi : Je me suis logé dans l’œil gauche du DRH qui me regardait de travers. Ça lui cuisait si fort qu’il s’est précipité chez l’ophtalmo lequel, n’ayant pas pu le coincer jusqu’à présent, en a profité pour l’opérer de la cataracte.

    Mercredi : Jour des enfants. J’ai pris une après-midi de RTT. Il y en avait plusieurs dans le bac à sable de la crèche. J’y ai emmené mon chien qui adore gratter des pattes arrières. Ils en ont eu plein les cheveux.

    Jeudi : A mon boulot, j’ai été viré, au motif de mauvais esprit et de manque de collaboration. Le DRH, a pointé son doigt sur son pansement à l’œil et m’a dit « sachez que si vous n’aimez pas l’IA, nous n’apprécions pas non plus votre IN, votre Imbécilité Naturelle si vous préférez… Si vous voulez sauver votre peau, il vaut mieux revenir samedi vider vos tiroirs. »

    Vendredi : Anciennement jour du poisson, je me suis invité au resto La Marée dans le XVIIe (aussi cher que chic). L’atmosphère sentait la mer, me rappelait la mienne. D’instinct je me suis infiltré dans la salière, du coup j’ai pu partir par les cuisines sans payer.

    Samedi : Je suis allé au bureau récupérer mes lunettes, ma boîte de Kleenex, mon paquet de chewing-gum, mes écouteurs et mes pantoufles. J’ai dévalé l’escalier pendant que le vigile prenait l’ascenseur pour me choper en bas. Je suis arrivé le premier et je lui ai collé 2 bises d’adieu parce que lui aussi trouvait son boulot bien ingrat. C’est le seul qui après 15 ans de boîte m’a dit merci.

    Dimanche : Je me suis inséré Entre2lettres et j’ai posté mon texte. Advienne que pourra.

  17. Alain Granger dit :

    Lundi. Je déprime. Je me sens poussière infime dans cet immense univers. Où vais-je ? Vers quelle destination le vent me pousse-il ? Ais-je un destin dans le matin de Dieu ?

    Mardi. Je me sens beaucoup mieux. Je suis amalgamé à une rose des sables. Je fais partie entière d’une création de Dieu. Que la vie est belle lorsqu’on participe à la beauté.

    Mercredi. Le vent me fait la bise et dépose près de moi une autre particule élémentaire. Je m’accroche à ce morceau de quartz pour faire lien avec le mica arrivé peu avant. Ce dernier n’arrête pas de chanter. Il est très « Relax ».

    Jeudi. Je dis : « Vive la vie et l’avis de chacun de mes semblables ». Nous sommes tous différents : quartz, mica, grenat, granit, coquillage. Mais ensemble, nous formons une œuvre unique et indispensable.

    Vendredi. Je ne suis qu’une parcelle du temps. Le temps de l’avant et le temps de l’après. Après la rose des sables je deviendrai peut-être diamant, au bout de milliers d’années. Apprêt qui s’agenouille devant le sir Occo. L’amant du vent qui me polit. Maîtresse impolie face à la mer, elle qui ne m’est point parent. Parenthèse du temps et de la matière qui s’agglutine. Je coule et m’écoule pour me reformer un peu plus loin. Câlin, chagrin, grain de vie qui roule jusqu’ à son lendemain.

    Samedi. Ça me dit aujourd’hui de me sentir puissant. Je le suis suffisamment pour arrêter les vagues lorsque je m’unis aux autres grains de sable. Je fais corps et je fais âme pour que la lame de fond se brise sur notre solidarité. La mer vient alors mourir en écumant sur notre pente douce. Elle vient alors, encore et accord, à corps perdu, jeter l’eau céans à nos pieds pour nous faire allégeance et quémander notre clémence.
    Dimanche. J’ai pris conscience de ma force. Je peux, si je le veux, être le grain de sable qui se loge dans les rouages du destin. Je veux garder mon libre arbitre pour diriger la partie et siffler la fin du match en suivant mes propres règles.

  18. CATHERINE M.S dit :

    Lundi
    Début de semaine à la peine
    Moi, petit grain de sable facétieux
    Je ne vais pas faire que des heureux
    Des tas de moteurs sophistiqués
    Vont avoir quelques hoquets
    Après les avoir visités
    D’avance j’en ris sous cape
    Pauvres soupapes !

    Mardi
    Visite de courtoisie
    A ma grande amie, la forte pluie
    Ce gros grain qui tant me réjouit
    Surtout quand ensemble
    Nous nous mettons à l’abri …

    Mercredi
    Halte chez le cousin grain de café
    Chez lui tout est corsé
    Pas question de baisser les bras
    Il n’aime pas les raplaplas

    Jeudi
    Ah le jeudi c’est sacré
    Je me rends au 10 de la rue des Prés
    Boire une tasse de thé
    Chez le plus beau d’entre nous, coucou !
    Eh oui le grain de beauté
    J’y reste bien toute la matinée

    Vendredi
    Petit tour chez celui qui sait tout sur tout
    Se mêle de tout
    Fait galoper les potins, petit malin
    Mais que voulez-vous j’ai le béguin
    Pour ce petit grain de sel
    Si sensuel …

    Samedi
    La semaine est presque finie
    J’ai bien besoin de fantaisie
    Vite chez lui, le grain de folie
    Pour chasser tous mes soucis

    Dimanche
    Un repos bien mérité après ces journées chargées
    Toutes les conditions doivent être réunies
    Pour une sieste réussie
    Je veille au grain !!!

  19. Geneviève T. dit :

    Jour 1
    Ça y est, je suis enfin décidé à écrire mon journal. Je me présente : je suis un grain de sable qui habite dans une petite crique au fond du Morbihan. Je suis blond presque blanc, tout comme mes frères du reste. Grand-mère nous raconte que nous venons des Caraïbes, un jour elle nous a expliqué qu’on a voyagé dans la calle d’un navire en provenance d’iles paradisiaques, le lendemain elle nous a dit que la marée nous a arrachés à ces iles et que la mer nous a transportés. Franchement j’ai plutôt envie de croire la première histoire : avoir fait une traversée à côté de tonneaux remplis d’or et d’épices qui embaument c’est plus satisfaisant que de savoir que j’ai été balloté dans tous les sens sans le moindre égard pendant des jours et des jours.
    La nuit tombe je vous laisse, je vais rêver à ce magnifique galion qui nous a transporté et aux rencontres que j’ai pu faire….
    Jour 2
    Le soleil a brillé, j’ai pu m’exposer à ses rayons toute la journée. Je n’ai pas oublié de mettre un peu de poudre de mica sur mes joues pour briller de mille feux afin d’être l’attraction de la plage !
    Je n’ai rien fait aujourd’hui si ce n’est me faire bronzer. Le soleil qui rougeoie dans le ciel ne va pas tarder à se cacher, et moi je n’ai que quelques centimètres à faire pour être derrière mon rocher favori et dormir d’un sommeil profond.
    Jour 3
    Le soleil était au rendez-vous ce matin, je me suis allongé au milieu de la plage. Et en dehors des cris des mouettes c’était le grand silence.
    Mais soudain… que se passe-t-il ? Le sol s’est mis à bouger, des grains de sable ont giclé de partout, ça s’est mis à crier, à courir dans tous les sens. Mais c’est quoi ? me suis-je dis !
    Des touristes ? NON ! PITIE !
    Comment ont-ils pu trouver notre crique. Elle est loin de tout parking et pour y accéder il faut descendre un sentier plutôt dangereux… Encore des Parisiens qui croient que rien ne peut les arrêter et que tout est à eux, nous sommes nous dit.
    Mon Dieu, la journée s’annonçait bien mal. Après coup je dirais qu’elle a été terrible. Au diable ma tranquillité ! J’ai déjà été piétiné par une botte rouge puis une botte bleue, pour finir j’ai été recouvert par un seau. Ensuite les deux marmots ont eu la bonne idée d’aller chercher de l’eau, c’est dangereux à cet endroit, tu crois que les parents auraient dit quelque chose ?… Allongés sur leurs serviettes, bien trop occupés avec leurs téléphones à se faire bronzer…
    Je me suis retrouvé à barbotter dans une mini-marre et je te tourne et je te retourne, et moi d’être trempé jusqu’aux os… Mes éclats de micas, ils sont où ? je me demande à quoi je ressemble ce soir !
    Ça n’a pas manqué on s’est retrouvé transformé en château de sable. J’ai eu de la chance j’étais juste au-dessus de la tour principale. Quand ils en ont eu assez… et je te mets des coups de pieds dans la forteresse… ben voyons…, de la graine de voyous ces marmots, c’est sûr ! A cinq heures tout le monde est parti, ils ont oublié un râteau et deux, trois papiers… Ce n’est pas grave la mer va faire le ménage, ne vous faites pas de soucis… c’est incroyable ces comportements égoïstes et irresponsables !
    Jour 4
    Aujourd’hui je n’ai rien pu faire, tellement j’étais épuisé, j’avais l’impression d’avoir ’’la gueule de pierre’’ comme si j’avais bu toute la journée d’hier ! Je suis resté à somnoler, planqué derrière mon rocher de peur que la horde sauvage ne revienne !
    Jour 5
    Ce matin le ciel était gris, nous avons eu droit à notre traditionnel petit crachin breton, juste ce qu’il faut d’eau pour se laver en douceur. Soudain des mouettes sont venues tourner au-dessus de nos têtes. Tous aux abris avons-nous crié, mais il était trop tard, et une déjection par-ci, une déjection par-là, je ne vous dis pas l’état de mes cousins, et leur odeur…. C’était affreux ! à croire qu’elles le font exprès ces grandes nouilles !
    Oh, il faut que je vous raconte ce qu’il nous est arrivé, il y a quelques années. Les mouettes en passant au-dessus de nos plages ont eu la bonne idée de se gratter les pattes… et des grains de sables gris et quelques noirs sont tombés. Quelle horreur ont hurlé mes vieilles tantes… on n’avait jamais vu ça !… Mais qu’ils étaient moches !… avec mes cousins ont les a remis à la mer !…
    Alors là je ne vous dis pas, entre grand-mère qui a hurlé pendant une semaine qu’ils n’étaient pas différents de nous et la rouste que nous a filé mon père… j’en ai encore mal aux fesses.
    Depuis les grains de couleur on les respecte, même … on s’amuse avec eux parce qu’on adore leurs démonstrations de hip hop et de raï !
    Jour 6
    Depuis le matin mamy a fait brailler sa radio. Elle est branchée sur radio ‘’sable émouvant’’, la radio nostalgie des plages. Je me suis farci des vieilles chansons toute la journée jusqu’au flash spécial de 15h.
    ‘’Alerte rouge, cette nuit ce sont les grandes marées, soyez prudents, restez calfeutrés dans une anfractuosité de rocher’’
    Il est un peu débile ce journaliste comme si toute la plage allait pouvoir se glisser entre les rochers. Comme d’habitude on va se serrer les uns contre les autres et attendre
    Mais qui voilà, me suis-je dis. Messire le crabe faisait sa promenade en avançant de travers et en se dandinant. Et je le vois se diriger droit, enfin de travers vers moi ! Pourvu qu’il m’évite !… J’avais à peine dit cela qu’il posait sa patte sur moi et je me suis retrouvé coincé entre une de ses pinces !
    Et nous voilà parti, pfff… où va-t-il m’emmener ? Nonnnnn pas les sables mouvants.
    Ce corniaud a un grain de sable à la place du cerveau….
    Quand le vent s’est mis à souffler, il s’est enfoncé dans le sable.
    Le vent s’est levé et de gigantesques vagues se sont abattues sur nous.
    Jour 7
    Au petit matin la tempête a cessé. C’était marée basse. Et voilà que mon idiot de crabe se met à courir, à courir, dévalant l’estran dans l’espoir de se tremper les pattes dans l’eau j’imagine…
    Et moi dans tout cela ?… À un kilomètre de mon rivage que vais-je devenir ?
    Zut je n’ai plus de prise, le courant se renforce et mon hôte qui trouve ce bain matinal plutôt agréable, se laisse aller, fait sa petite séance de relaxation et ….ce qui devait arriver arriva….

    25 jours plus tard
    Les courants m’ont emmené vers le large, j’ai rejoint le Gulf Stream, il semble que je me dirige vers les Antilles. Après des semaines de découragement mon œil brille… je retourne, j’en suis sûr, au pays de mes ancêtres ?!…
    Geeviève T.

  20. FANNY DUMOND dit :

    Journal d’un grain de sable :

    Samedi : Ce matin, j’étais dans les griffes de cet engin qui fait un boucan d’enfer pour nous ratisser mes potes et moi. Après, j’ai rôti sous le soleil brûlant. Dans l’après-midi, je me suis pris la tête avec un galet qui me traitait de minus. Je lui ai répondu qu’il attende  » encore un peu  » pour devenir comme moi.

    Dimanche : pas moyen de dormir tranquille. Dès potron-minet, un parasol m’a enterré et j’avais moins chaud. J’ai passé la journée tranquilou à la fraîche.

    Lundi : J’étais dans une pelle, ensuite dans un seau, puis dans un pâté. J’écoutais les chamailleries d’enfants. Une fillette voulait faire des gâteaux décorés de coquillages et son frère hurlait qu’il voulait construire des tours.

    Mardi : ce matin à l’aube, le château s’est écroulé à cause d’une traite vague. Elle m’a emporté au bord du rivage. C’était super d’être sans cesse rafraichi en écoutant le ressac ! Le soir, une autre stupide grosse vague m’a ramené sur la plage.

    Mercredi : matin RAS. Après-midi, j’étais caché sous une chose bizarre. J’étais peinard. Puis, ce truc a sonné et m’a sorti de ma torpeur et j’ai passé des heures à écouter des bavardages.

    Jeudi : j’étais coincé entre deux orteils et, enfin, je voyageais dans une espèce de boîte qui ronronnait. Un type rouspétait sur des bouchons. Il disait à une femme qu’il en avait marre de ses vacances à griller sur une plage bondée. Quelque temps plus tard, j’ai été inondé et entraîné dans des tuyaux. J’en avais le tournis.

    Vendredi : après un long périple, balloté dans tous les sens, je me suis retrouvé dans la mer. Mais la houle m’a déposé sur une autre plage, pleine de galets. Oups ! J’aurais tant voulu me prélasser au fond pour continuer d’admirer les poissons multicolores.

    P. S. : Elle est nulle cette idée de tenir un journal. Écrire cette rengaine me déprime.

  21. Patricia dit :

    Rédigez le journal intime que pourrait tenir quotidiennement un grain de sable pendant une semaine.

    Lundi : Hier encore, il y a quelques milliers d’années, je ne doutais de rien. Je faisais partie d’un tout, de la plus grosse roche que l’on puisse imaginer. Mais voilà qu’au fil du temps ma roche s’est transformée en rochers, puis en cailloux et je ne suis plus qu’un grain de sable aujourd’hui… Alors je viens de décider d’écrire un journal…pour qu’il reste quelque chose de moi, si petit, si infime maintenant.

    Mardi : J’ai été balloté par la mer toute la journée.

    Mercredi : Toujours cette mer, mais c’est un peu plus calme désormais.

    Jeudi : J’ai amerri sur une grande plage. On est des dizaines de milliards. On roule les uns sur les autres au gré du vent. C’est drôle. Je m’amuse bien.

    Vendredi : Rien à signaler. On continue à rigoler avec les copains. C’est bien plus marrant que lorsque je faisais partir cette roche finalement. Au moins, là, ça bouge…

    Samedi : On nous piétine, il y a du bruit et de la fureur partout. Un immense véhicule nous écrase. Mais on est tous vivants. C’est l’avantage d’être tout petits. Mais tout d’un coup, un bruit monstrueux. En rafales. Mais ce n’est pas le vent. Ni le tonnerre… Cela vient de cet énorme monstre roulant. Il y a de la fumée, des cris. C’est horrible.

    Dimanche : Cela a continué toute la nuit. C’est insupportable. Il faut agir. Avec quelques copains, on décide de se déplacer doucement et d’aller s’installer sur cette machine infernale. On a profité de la brise du matin. Et on a réussi. On est rentrés dans la machine.

    Et enfin elle s’est tue…

  22. Nadine de Bernardy dit :

    MERCREDI
    sur son épaule je suis juché
    depuis
    elle voit des miracles
    JEUDI
    sous le microscope
    m’examine le chercheur
    il y voit le coeur du monde
    VENDREDI
    ne te tourmente pont
    ne fais pas d’un grain de sable
    toute une dune
    SAMEDI
    tu me regardes
    simple grain de sable
    mais que sais tu de la plage
    DIMANCHE
    à peine un gramme
    je me laisse chahuter
    par le vent
    LUNDI
    logé dans son oeil,
    je me réchauffe
    il en pleure
    MARDI
    la montre proteste
    j’ai grippé
    ses rouages

  23. Laurence Noyer dit :

    Journal de Graindesable (Extrait)

    Lundi 8 octobre
    Mettre son grain
    Mon ancien professeur de détracteur d’engrenage m’annonce que le ton est monté entre toujours et jamais et qu’entre deux mots, trait d’union s’ennuie
    Ma cousine Routine m’a raconté l’histoire d’une prise de bec entre maman poule et papa coq

    Mardi 18 mars
    Grain de sel
    La petite voix qui lit en moi n’est plus la mienne. Mon idée pense qu’elle est devenue folle :
    Elle a décidé de vendre des impasses

    Mercredi 26 aout
    Avoir un grain
    Aujourd’hui j’ai découvert le pot aux roses : Mon boxeur a pris un coup de chaud, il a laissé des traces de pas au plafond.
    En fin d’après-midi, j’ai rencontré une branche sur laquelle aucun oiseau ne s’est jamais penché

    Jeudi 16 mai
    Grain de folie
    Mon ombre se montre sous un nouveau jour, ma feuille morte a rédigé son testament :
    Elle se demande ce qu’elle vient faire dans ce roman, si P est né sous X quelle lettre l’a mis au monde
    Invité au festival de cane pour la cérémonie du Oui Mais

    Vendredi 3 novembre
    Moudre son grain
    Aujourd’hui, mon oreiller s’imbibe de mes rêves. Je réponds à une lettre que je n’ai jamais reçu
    Ma liste de course a un ticket avec un trou de mémoire, et pourtant on m’a bien livré mon balai danseur

    Samedi 23 juin
    Grain de beauté
    Mon livre infecté est de mots ; un parfai a perdu son T, il est harcelé par une bande de Stop, il me raconte un rêve qu’il n’a jamais fait

    Dimanche 22 janvier
    Veiller au grain
    Mon trousseau de clé s’est égaré sur le chemin des objets trouvés
    Maitre corbeau m’a pris dans son bec
    C’est la fin des haricots pour Air Lentilles mais pas pour Pascal qui glisse chaque samedi un petit grain de sable dans le sablier de notre créativité.

  24. durand jean marc dit :

    Lundi : Marée basse : 6h de bronzette.

    Marée haute : Un peu fraîche, à mon goût, mais quelle belle lune.

    Marée basse : Euh, le bidon en plastique, t’es pas obligé de te vautrer sur moi !

    Marée haute : Adieu, le bidon !

    Mardi : Marée basse : Tiens, pas un piéton. Sont tous toutes avec leurs moules frites !

    Marée haute : Eh, eh, ils iront faire leur sieste, ailleurs !

    Marée basse : Un crabe en vue….Salut Gaston ! Ah ben non, c’est pas Gaston. Ils ont tous la
    même tête dans cette famille… « Scuses….ya pas de mal ! »

    Marée haute : Ben dis donc….Gaston, ou son cousin, son crawl n’est pas académique, mais ça
    a l’air de fonctionner pour lui…et sans allumer les phares.

    Mercredi : Marée basse : Eh merde, c’est jour de nettoyage de plage. Avec leur foutu engin, ils vont
    me déplacer d’au moins 100mètres. Et ma belle vue sur le phare…Tintin !

    Marée haute : Belles parties de cache-cache avec les crevettes grises mais jamais bourrées !

    Marée basse : Le môme, il s’est choisi son ciment mouillé, il m’a bien tapé sur la tête, en
    haut de la tour de son château : « C’est pour mieux voir quand l’ennemi viendra ! » c’est ce
    qu’il a dit dans sa tête.

    Marée haute : Grande marée annoncée, gaffe à pas se fracasser contre la digue.

    Jeudi : Marée basse : Coincé entre 2 rochers, je me suis pris plusieurs coups de râteau. Ah non,
    Ici, c’est moules, pas de coques en stock !

    Marée haute : Ce nouveau shampoing Marine, drôlement vivifiant. Comme une envie de
    surf !

    Vendredi : Marée basse : Planqué dans une moule, je me suis vu embarqué sur Terre. Paumé mon
    horloge biologique et mes mouchoirs pour pleurer.

    Samedi, peut-être ??: Rincé à l’eau potable (quelle drôle d’odeur !)….traîné au fond de l’évier, le
    robinet me vise et me rate.

    Dimanche…… : Ramassé par une drôle d’éponge au carré, mise à sécher au soleil. Epousseté au
    dessus d’un pot, je me retrouve dans un triste gravier à encercler avec des inconnus un
    cactus nain.

    Plus tard, mon frais élu Neptune m’a accroché, un peu en hauteur sur le balcon. Je me balance tranquille, au rythme de la brise marine. Et j’aperçois à nouveau, mon phare, avec son drôle de pyjama rayé. Ça sent la retraite !

  25. camomille dit :

    Et puis lundi, elle nous regarda fixement et tristement.
    serré contre les autres, je ne bougeais pas.

    Et puis mardi, … rien

    Et puis mercredi, je la vis passer devant nous en pleurant.

    Et puis jeudi, elle s’attarda longuement en nous observant.
    Toujours serré contre les autres, je ne bougeais pas.

    Et puis vendredi, vendredi elle retourna l’objet… l’écoulement commença lentement, lentement,
    j’étais le dernier, je vis le récipient se rétrécir, se rétrécir…

    BANG !!!

    • 🐀 Souris verte dit :

      Bang l’œuf est cuit ! La taille de guêpe du sablier ? Bien vu.
      Ça interpelle ma Camomille !👍🐀

      • camomille dit :

        Aurais-je loupé mon coup Souris verte? (c’est le cas de le dire!)
        Dans mon esprit, « BANG » est un coup de révolver que se tire « Elle ».
        Merci en tout cas pour ton commentaire particulièrement imaginatif 😉

  26. 🐀 Souris verte dit :

    Je vais vous faire part de mon plus beau souvenir intime de grain de sable.
    J’avais réussi à me glisser dans le bas d’un maillot de bains. Bien au chaud, je me régalais. Allez savoir comment le soir même je me suis retrouvé dans la moustache du maître nageur !😁🐀

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