39 réponses

  1. Kyoto dit :

    Mon père, marin chevronné et compétiteur hors normes, aimait raconter ses traversées, ses exploits.
    Ses peurs et ses joies. Je me souviens, à chaque fois qu’il évoquait le « poteau noir », ma mère ne manquait pas de dire « oh non, pas le poteau noir. Pas devant la petite ! »
    Et la petite s’imaginait dans le voilier de son père, apercevant au loin l’inquiétant poteau au sommet duquel flottait le drapeau des pirates. Son esprit vagabondait au fil de l’eau dans des aventures périlleuses mais toujours triomphantes.

    J’étais encore bien jeune, trop jeune, quand mon père disparut dans ces eaux glauques et voraces. » Perdu corps et biens » comme répétaient les proches et les moins proches. J’étais submergée, brisée. Isolée. Loin d’être entourée comme a pu être ma mère. Je partais seule dans la forêt proche. Je m’aventurais plus profondément. Elle était ma bouée de survie.

    Jusqu’au jour, où je découvris un poteau rose. Comme celui-ci n’était pas noir, j’eus l’intuition qu’il m’apporterait de la joie. A mon retour, je m’écriais : » Maman, Maman, j’ai découvert le poteau rose ». Celle-ci sourit. Les proches se turent. Les moins proches murmuraient : elle est folle. « Demain, je retournerai le voir ! » Et je me réfugiai dans ma chambre.

    Le lendemain, je partis le cœur léger. Les oiseaux m’accompagnèrent dans un joyeux vacarme. Arrivés au poteau rose, ils me firent comprendre que je devais les suivre. Nous découvrîmes un lieu féerique où la clôture était faite de poteaux roses, et la maison, située un peu à l’écart, était peinte en rose, les volets roses. Même le chemin qui menait à la porte d’entrée était recouvert de petits cailloux roses. Quelle merveille ! Mais je devais vite rentrer pour raconter cette découverte à Maman.

    Celle-ci m’écouta attentivement. Les proches partirent sans nous embrasser. Les moins proches partirent en s’esclaffant : maintenant nous allons la surnommer Chamallow !

    – Si tu veux bien ma chérie, demain, nous irons ensemble dans la forêt. Moi aussi je voudrais découvrir le poteau rose.

    Les oiseaux, deux fois plus nombreux que la veille, nous escortèrent gaiement. Le poteau rose nous attendait. Maman était émerveillée. Sur le chemin du retour, nous y avions laissé quelques nuages sombres.

    Maman savait que j’étais sur la voie de la guérison.

  2. Françoise - Gare du Nord dit :

    Je me promenais dans l’allée du parc, comme chaque matin, lorsque je l’aperçus. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Il ne payait pas de mine, de guingois, tout craquelé, couvert de brûlé par le soleil. Vieilli avant l’âge, il avait largement fait son temps

    C’est un poteau peu charpenté, frêle, pas très massif, fluet même, plutôt poteau de colombage que poteau de terrain de rugby

    Un peu fragile, déstructuré, certains disent même désaxé, ni en béton armé ni en pierre mais de bois de celui dont on fait les flûtes. Pas toujours à la verticale et pas très résistant

    Il se retrouve trop souvent recouvert, anonymement bien sûr, de peinture rose, de rubans roses, de confetti rose, de cœurs roses, de graffiti roses et parfois de poissons d’avril de la même couleur

    Malgré ses faiblesses et ses défaillances, malgré toutes les dégradations subies, il s’est révélé un appui solide sur lequel je peux m’appuyer en toutes circonstances

    C’est devenu mon compagnon de route, mon ami, mon meilleur copain, c’est « mon poteau rose » comme je l’appelle affectueusement

  3. Urso dit :

    Le poteau rose.

    L’autre nuit je me suis décidé.
    Petit fox-terrier, je quitte mon maître qui est dur avec moi.
    Avant de partir au loin j’ai voulu aller dire au revoir à mon poteau rose. Situé en plein milieu de la place du village.
    Et contre lequel je le reconnais j’ai de nombreuses fois uriné.

    Oh oh stupéfaction, consternation, désolation !
    Le poteau rose que je vois depuis mon enfance n’est plus là. À sa place, il y a maintenant un simple trou.
    Je suis triste. Toute la matinée j’ai erré dans le village avec des lunettes de soleil et une vieille casquette orange, pour ne pas être reconnu.
    J’ai questionné trois clébards, pour savoir qui a bien pu arracher ce beau poteau rose.
    Tous m’ont répondit boh boh on ne sait pas, ce n’est pas notre affaire.
    Pas comme toi, car on te voit souvent la journée pisser dessus.

    Quelle malédiction.
    Moi qui voulait aller en Amérique latine, recommencer une nouvelle vie, me voici cloué ici, pour enquêter sur cette disparition.
    Absorbé par mes pensées voilà que je croise une copine, une fox comme moi.
    – Ben me dit-elle le poteau il est parti dans un garage spécialisé. Pour se faire une beauté.
    – Une beauté dans un garage pour un poteau tu te fous de moi ! Lui ai-je répondu en colère, moi qui en général suis doux comme un agneau.
    – Ben oui Arnold, le poteau rose avec les années il s’est abîmé et je crois que c’est un peu à cause de toi car souvent je t’ai vu tourner autour.
    – Moi moi tu dois faire erreur !

    Au fait continua-t-elle. J’ai vu ta photo sur le mur de la gendarmerie ; tu es recherché pour le meurtre d’une mouche et ta tête est mise à prix.
    – Allez c’est quoi ces balivernes que tu me sors. Tu dois arrêter le malibu ma belle.
    – Hi hi le malibu je n’aime pas. Je préfère le champagne, avec des biscuits roses de Reims.
    – Biscuits roses dis-tu ?
    – Ben oui tu ne connais pas ?
    Hi hi il n’y a pas que le poteau rose dans la vie.
    Allez viens chez ma maîtresse, elle en a plein la maison de biscuits roses.
    Je l’ai écoutée et depuis quelques jours j’ai retrouvé une nouvelle famille, gentille et aimable avec moi.
    Je n’ai plus le désir de changer de continent.
    Il m’arrive de déguster des biscuits roses et de boire du champagne.
    En attendant le retour, oui le retour de mon beau poteau, restauré et j‘espère toujours rose.
    Elle est pas belle la vie en rose !

  4. Michel-denis Robert dit :

    LE POTEAU ROSE

    Une fois n’est pas coutume. Au premier abord je crus à une faute d’orthographe. En m’approchant, je vis qu’il n’en était rien. Le poteau était bien rose. La couleur satinée incitait l’oeil à toucher pour vérifier son authenticité. D’où venait-il, et cette inscription mystérieuse ? S’agissait-il d’une légende où la couleur rose dominait ? Je me suis demandé où l’antiquaire avait pu découvrir cet objet qu’il exposait au beau milieu de son stand ? Pensant au rugby :
    – Il manque une barre transversale, dis-je.
    – Non, non ! C’est juste un poteau qui a son histoire. Vous pouvez la consulter sur un livret qui l’accompagne. C’est un morceau du poteau sur lequel se sont exercés les buteurs du Stade Français afin de peaufiner leur précision. Un seul poteau, vous comprenez ! Ce poteau avait donc une réelle valeur.
    Elancée, le visage rieur, des yeux d’une douceur caressante d’un bleu profond, une chevelure ondulante, une jeune femme brune s’avança et dit d’un air mutin :
    – je peux vous aider ?
    Bien sûr qu’elle le pourrait. Son parfum de fleur sauvage m’émut. Elle attendit un instant, que je m’habitue. Elle n’imagina pas mes fantasmes grivois, prêts à bondir. Je les retins par un sourire :  » Holà ! Plus à deviner qu’à s’exprimer. Pas tout de suite ! Ses joues en auraient rosi de confusion, contrastant avec la blancheur de la peau de ses épaules dénudées. Je mis mon logiciel en mode contemplation. Il parait que l’intelligence artificielle le recommande. Je ne parvenais pas à identifier si j’étais plus subjugué par la beauté très étudiée et presque juvénile, ou par la présence de ce poteau qui prit tout à coup moins d’importance.
    – Pour vous attacher !
    – Pourquoi pas !
    – Celui-ci est vendu aux enchères. Venez, je vais vous montrer comment ça marche.
    Quelle bonne inspiration j’ai eue. Depuis ce jour, je chéris et je surenchéris. Je passe du rose au rouge écarlate. Je suis attaché. Et je vends avec détachement, de tout, pour Rose

  5. Geneviève T. dit :

    Le poteau rose
    Rose était une personne d’une cinquantaine d’années, qui vivait seule dans sa petite maison entourée de haies. Elle vivait plus ou moins recluse, mais cela ne la dérangeait pas.
    Enfant elle avait beaucoup souffert d’avoir été prénommée Rose. Les remarques désobligeantes avaient été le lot de son enfance depuis son plus jeune âge, entre les ‘’j’aime pas les roses’’, ‘’c’est moche les roses’’, ‘’’ça fane les roses’’, ‘’t’es pleines d’épines, ne me touche pas’’…Elle avait tellement mal vécu toutes ces années qu’elle en était venue à détester cette couleur. Chaque fois qu’on lui achetait un vêtement rose elle s’arrangeait pour le mettre à la poubelle à l’insu de sa mère qui le cherchait pendant des jours.
    Un jour alors qu’elle avait une vingtaine d’années, elle s’arrêta devant une boutique et fut subjuguée par un joli ensemble fleuri de couleur rose assorti d’un chapeau rose uni. Sans réfléchir elle entra dans la boutique s’acheta l’ensemble qui, il faut bien le dire lui allait à ravir. A partir de ce jour elle vit la vie en rose… accepta son prénom, elle en était même fière, et ne manquait pas de souligner que c’était un vieux prénom devenu rare et que malgré son charme désuet c’était une chance de le porter.
    Tout prit la couleur du rose dans sa vie. Elle ne s’habilla plus qu’en rose quelque soit la saison, et le jour où elle acquit sa petite maison elle la transforma en une magnifique bonbonnière rose. Tout était rose, des coussins au couvre-lit, des murs aux accessoires… même le jardin était rempli de rosiers roses entre lesquelles ne poussaient que des fleurs roses.
    Dans le village on s’était habitué à cette dame solitaire qui semblait ne voir la vie qu’à travers une lorgnette rose.
    Ses seules sorties consistaient en visite de roseraies. Une fois par an elle recevait ses deux nièces qui vivaient à Paris.
    Cette année ses nièces avaient tellement insisté pour qu’elle leur rende visite, qu’elle s’était malgré tout décidée à monter à la capitale.
    On lui fit visiter quelques musées et expositions qui la laissèrent indifférente. Restait la visite du Louvre prévue au programme !
    Pfff s’était-elle dit en partant. En attendant que ses nièces prennent les billets elle regarda la liste des expositions et en vit une qui attira son attention. La cour carrée en voit de toutes les couleurs.
    On commence par là dit-t-elle sur un ton péremptoire à ses nièces.
    Le porche franchi, elle découvrit l’exposition qui consistait en des sculptures en résine de toutes les formes et de toutes les couleurs sur lesquelles étaient écrites des phrases en rapport avec leurs couleurs. C’était amusant finalement toutes ses phrases, ‘’j’ai la main verte », ‘’tu broies du noir ‘’, je vois rouge ‘’… –
    Quand elle arriva devant une sculpture rose… elle se planta sur ses deux jambes se détendit et découvrit tranquillement la phrase inscrite : ‘’vous venez de découvrir le poteau rose’’ ….
    Cette phrase résonna en elle… et ce jeu de mots !…, elle sourit en se disant que : oui elle était un peu ‘’un pot aux roses’’ finalement, personne ne savait vraiment qui se cachait derrière ses atours roses.
    Elle resta un long moment, pensive, demandant à ses nièces de continuer la visite sans elle.
    Il lui fallait à tout pris cette sculpture dans son jardin, non pas une vague copie, c’est celle-là qu’elle voulait. Mais comment faire, comment s’y prendre ???.
    Elle comprit très vite qu’il fallait monter un plan. Faire diversion, découper la sculpture à la base et l’embarquer rapidement !…
    Elle s’assit sur un muret de pierre et commença à réfléchir.
    Il fallait des personnes pas très honnêtes voire très malhonnêtes pour faire ce genre de chose sans se faire prendre !
    Comme tout un chacun qui va visiter le Louvre, elle avait été harcelée par des mendiants plus ou moins difformes, elle savait que derrière se cachaient des gangs bien organisés…. Voilà qui pourrait faire l’affaire, ils connaissaient, les lieux, la surveillance, les habitudes … enfin tout et en plus ils étaient capables de faire disparaître son œuvre d’art (oui elle pouvait déjà dire son) en un tour de main.
    Restait à gérer le transport, c’est alors qu’elle repensa à son grand ballot de frère dont les seules qualités étaient de mesurer 2m et peser 130kg, de quoi impressionner les escrocs dont elle aurait besoin.
    Trois semaines plus tard une camionnette se gara rue de Rivoli à la nuit tombée. Deux ambulanciers sortirent de la cours carrée avec un brancard qui semblait un peu lourd par rapport à la frêle jeune fille ensanglantée qui geignait sur le drap blanc.
    En quelques secondes le brancard fut dans la camionnette et la banane autour de la ceinture de Rose passa entre les mains de troubles individus.
    Son frère installa la sculpture au fond du jardin. Ça tombait bien, en cette période d’Halloween, elle allait lui coller un drap blanc dessus, elle dessina deux yeux allongés et une bouche noirs !…
    L’information passa et repassa sur les chaines de télévision pendant une dizaine de jours. Une des couleurs de Birren avait disparu, elle avait couté une somme astronomique… mais tout cela la fit bien rire et elle se dit qu’avec le temps tout le monde aurait oublié, et personne ne viendrait la chercher au fond de son jardin.
    C’était sans compter sur le petit fils de son voisin qui envoyait sans arrêt son ballon dans son jardin malgré la densité de la haie. ‘’C’est sûr il le faisait exprès’’ se dit-elle.
    La sonnette retentit, et dans l’encadrement de la porte elle vit son nigaud de voisin accompagné du gamin. Dites le petit se plaint qu’il a vu un fantôme dans votre jardin, il fait des cauchemars, j’aimerais bien aller voir ce qu’il en est, ce n’est pas normal qu’il réagisse ainsi… elle se mit à bégayer et ne put retenir son voisin qui était déjà parti au fond du jardin.
    Elle s’effondra dans son fauteuil, incapable de bouger…
    Quand elle entendit retentir le klaxon caractéristique de la gendarmerie elle comprit qu’à l’ombre elle ne verrait plus jamais la vie en rose !… le pot aux roses avait été découvert !

  6. HOUSSAY dit :

    Je venais de découvrir le poteau rose. Parti en valeureux conquérant, à la recherche de la baleine bleue pour sauver Jonas de ses entrailles, j’avais dérivé sur toutes les mers du globe en me promettant de ne jamais dépasser la ligne rouge pour ne pas exagérer. Mais, était-ce l’inconscience de la jeunesse ou le fait de n’écouter que mon courage, je me retrouvai un jour, au large de l’Afrique noire. A peine débarqué sur une plage, je vis que tout le monde me dévisageait dans le blanc des yeux.
    Un peu gêné, j’aurais préféré me mettre au vert afin qu’on m’oublie. Mais ce n’était point le moment. Et en plus, je n’avais pas de gri-gri qui puisse me protéger. Alors, je m’en remis à Dieu, qui aussitôt déploya un arc-en-ciel, à la surprise générale. Je profitai de cette diversion, pour m’enfuir… Mais cela ne résolvait pas mon problème : j’étais aussi jaunasse que celui que je cherchais et n’avait pas avancé dans mes recherches.
    C’est alors que l’aperçus : le poteau rose ! Il était là, en plein désert, pour m’indiquer que chercher Jonas, c’était la mer des illusions et qu’il me fallait rentrer chez moi pour trouver la baleine bleue…sur ma salière !

  7. Françoise Rousseaux dit :

    Ça y est ! Je viens de découvrir le poteau rose ! J’ai bien cru que je n’y arriverais pas !
    Combien de temps j’ai erré, dans les nuits les plus obscures, dans les brouillards les plus épais , sans jamais apercevoir fut-ce l’ombre d’un poteau ? Longtemps, j’ai cheminé, exploré, farfouillé et je n’ai rien trouvé…Pas le moindre indice ! Je m’épuisais en théories stériles, en tentatives avortées…
    Mes chemins n’aboutissaient nulle part, mes quêtes étaient vaines. Je m’égarais, je m’embourbais et du coup, je revenais à la case départ, sans avoir rien trouvé. En désespoir de cause, je décidai d’abandonner l’enquête et d’aller voir ailleurs si j’y étais.
    Pendant quelques temps, j’oubliai le poteau rose et je chassai sur d’autres terres…
    Et puis, un jour, presque par hasard, un détail me sauta aux yeux ; alors je tirai sur un fil et la pelote commença à se dévider. Certes, il y avait des nœuds, parfois très serrés, mais les indices s’accumulèrent et le fil s’étira sans à-coups. Alors je fonçai sur un chemin qui m’amena enfin dans la bonne direction et c’est ainsi que j’ai découvert le poteau rose ! Eh bien j’avoue que je ne suis pas peu fier et je vais répandre partout la nouvelle ! D’ailleurs, pas question que je le lâche ce cher poteau ; je l’emmène avec moi et je le planterai juste devant ma maison. Et j’ajouterai une inscription : Poteau rose découvert à telle date par moi-même. Mes voisins n’en croiront pas leurs yeux ! Et les passants s’arrêteront pour l’admirer !
    Plus tard, j’en ferai don au musée de ma ville. Par ailleurs, j’ai l’intention d’écrire un livre pour raconter toutes mes pérégrinations. J’ai déjà le titre : A la découverte du poteau rose.
    Et qui sait, peut-être, un jour, le Goncourt !…

  8. Maguelonne dit :

    Enfin je découvre le poteau rose ! Enfin je comprends pourquoi Ken me délaisse !
    Il batifole avec « Kim », comme il l’appelle. Ce qui dépasse mon entendement, c’est pourquoi !
    On peut la tordre dans tous les sens avec ses articulations visibles à l’œil nu. Oh ! ce que c’est laid. Elle a des yeux de verre, ce qui ne lui donne pas un regard de lynx mais la rend pire qu’une taupe. Elle a de très long cheveux baguettes de tambour et une frange balai couleur indigo ! Vous avez déjà vu ça ? Elle s’habille toujours en dénim et porte une veste à clous. Qui s’y frotte s’y pique. Mon pauvre Ken !
    Ce n’est pas un diamant rose cette Kim. On dirait un radis noir sortant des catacombes. En plus elle ne doit pas sentir la rose. Je suis sûre que c’est par la sorcellerie qu’elle a subjugué mon Ken.
    Mais je suis née dans une rose et j’ai plus d’une épine dans mon sac.
    Mon Ken, je vais te ramener à la vie en rose, te raconter des histoires à l’eau de rose, et tu verras à nouveau des éléphants roses en t’endormant. Je vais t’engluer dans du rose bonbon et lorsque tu découvriras le pot aux roses, il sera trop tard.
    Un petit élixir d’hibiscus, de pétales de rose, de poudre de bois de rose, d’un soupçon de flamant rose et de beaucoup de conviction remettra mon monde en place.
    Moi, célèbre et adorée Barbie, suivi de mon Ken à mes pieds, et EXIT la Kim.
    Je vous le dis, la vie des poupées n’est pas un long fleuve tranquille !

  9. Valérie Jacquin dit :

    Je me suis approché pour en savoir un peu plus mais on lui avait cloué le bec avec un panneau. Impossible pour lui de me dévoiler quoi que ce soit si ce n’était le nom du jardin devant lequel on l’avait planté. Le jardin secret. Comme par hasard ! pensai-je en franchissant la grille en fer qui était ouverte sur un dédale de végétation luxuriant.
    Au premier détour, je constatais que le chemin du non dit était coupé par celui du déni. Je décidais de continuer droit devant comme j’apercevais au loin comme des stèles. L’alignement des six pierres donnait un air de cimetière à cette partie du parc et les inscriptions en relief parlaient d’elle même. Sur la première, on pouvait lire : Silence de mort. Puis, Secret bien enfoui. La troisième, Muet comme une tombe était suivie de Se taire à jamais, qui elle-même précédait : Au-delà du mensonge. La dernière se démarquait avec son Chut fatal !.
    Ce que je cherchais ne se trouvait certainement pas dans ces allées sableuses et, au moment où je décidai de cesser de me faire des illusions, un singe me tira par le bras. Le chimpanzé me montrait du doigt un kiosque et m’entraîna avec lui en son sein. Il m’invita à m’asseoir sur l’unique chaise, posée au milieu. Une fois fait, il disparut pour laisser place à un orchestre qui m’encercla. La musique se mit à hurler dans mes oreilles et je crus devenir sourd tellement mes tympans souffraient. Mes mains tentaient de les protéger mais le bruit était trop fort. Mon crâne allait exploser sous des notes cacophoniques. J’implorai alors le silence et le silence fut. Plus un seul bruit, les musiciens s’étaient volatilisés. Je me levai de ma chaise et courut en direction de la sortie. Je me perdis cent fois au moins avant de retrouver les grilles.
    Au dehors, la rue me criait de la rejoindre. J’allais parvenir à mes fins quand je fus stopper par le gardien qui m’interrogea sur ma présence. Essoufflé, je tentai de lui expliquer ce que je venais de vivre mais il me rit au nez. C’était un grand homme, d’une carrure imposante. Il me narguait du haut de sa tête de plus que la mienne et m’indiqua qu’aucun singe n’avait été observé depuis la fermeture du zoo. J’essayai de le convaincre mais je compris que toute vérité n’était pas bonne à dire. Son sourire figé me faisait comprendre qu’il se moquait de moi. Je le saluai promptement et franchis les grilles qu’il ferma à clé derrière moi. A travers elle, il m’interpella : « Ne sois pas comme ton père ! », puis il disparut à son tour.
    Je m’agrippai aux barreaux pour lui demander de m’expliquer ce qu’il voulait dire, mais il s’était évaporé. Tout comme le poteau rose qui n’était plus là. A sa place se trouvait un banc en bois. Je m’affalais dessus, épuisé autant physiquement que mentalement. Que venait-il de m’arriver ? Avais-je rêvé tout ceci ? Je ne cherchais rien d’autre qu’un peu de tranquillité d’esprit et voilà que je me retrouvais plus tourmenté que jamais. En quête de vérité sur moi même, sur mes origines, mes parents, je ne faisais que me perdre un peu plus chaque jour. Enlisé dans les sables mouvants des mensonges, je ne discernais plus le vrai du faux. Tout se mélangeait dans ma caboche.
    Après plusieurs heures à comater sur ce banc, l’alcool se dissipa et ses effets désertèrent mon cerveau. Mon téléphone portable, que je sortis de ma poche, affichait la photo de ma femme qui me sonnait. Elle était inquiète. Répondre qu’au seizième appel était générateur d’angoisse me confirma-t-elle quand je luis dis qu’elle se stressait trop. Je m’excusai et comme d’habitude trouvais une excuse bidon. J’étais doué pour me justifier. Mais cette fois là, elle se mit à fondre en larmes. J’étais désemparé. Ses sanglots se déversaient sur ma culpabilité comme un torrent en furie. Pardon. Pardon ma chérie, tentai-je de prononcer. Je suis tellement désolé, reniflai-je difficilement. As-tu bu ? finit-elle par demander avec une appréhension dans la voix. Nier fut ma première réaction. Le silence s’interposa alors encore entre nous. L’orchestre refit irruption dans ma tête et faisait claquer ses cymbales si fort que j’aurai voulu m’extirper de mon corps. J’ai si mal, criai-je au téléphone. Je sais, répondit-elle avant de me demander où je me trouvai pour venir me chercher.
    Je suis devant un parc commençais-je à répliquer et, en levant la tête, je lus l’écriteau à haute voix : « Jardin du Pardon ».

  10. mijoroy dit :

    Lorsque Guenièvre entra dans La Guilde, elle était visiblement de méchante humeur à en juger par les éclairs de ses yeux. Voilà plus de deux lunes qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de ses chevalières. Ces dernières étaient parties à la recherche du plus beau, du plus valeureux, et du plus intelligent des hommes pour combler leur souveraine. Depuis qu’Arthur était parti roucouler avec Cendrillon, la reine se mourrait d’amour. Alors de les voir complètement rondes, réunies autour de la table centrale de la taverne (la seule qui fut ronde sans que cela ne porte à conséquence), décupla sa hargne.
    ─ Ah ben d’accord ! Quand moi je vous crois en train de servir ma quête, de remuer ciel et terre pour trouver mon Graal, c’est là que vous êtes ? À La Guilde, en train de vous enivrer et de bafouer mes ordres !
    Elle claqua dans ses mains de manière ostentatoire.
    ─ Enfer et damnation ! Vous êtes la honte de l’Ordre des Chevalières!
    ─ Mais je… tenta une jeune brunette à serre-tête ridicule.
    ─ Ferme-la Blanche-Neige ! Quand on fait je ne sais quoi avec 7 nains, on ne la ramène pas. Secouez donc vos oripeaux et ramenez-moi un mâle digne de ce nom. La quête reprendra demain aux aurores !
    ─ Oui ! Je suis là !
    Une petite tête rousse apparut au milieu de la mêlée.
    ─ Je ne t’ai pas sonnée, Aurore, j’ai dit : la quête reprendra demain aux aurores. Cette fois, on va procéder par ordre alphabétique. Ariel, tu prendras la mare 1 (et évite les queues de poisson, la blague a assez duré). Aurore, pense à bien te laver les dents parce qu’après cent ans de coma, ça doit fouetter dur. Tu prendras la mare 2. Blanche-Neige, la 3. Chaperon, si tu pouvais enlever cette cape rouge qui pue le loup, ça nous arrangerait, tu prendras la 4. Et ainsi de suite jusqu’à Zelda. Soyez dignes pour une fois de mon blason.
    Un grand « OUI Majesté ! » raisonna. C’est alors qu’une adorable jeune femme blonde s’approcha et, timidement, demanda à la Reine quelle mare elle devait prendre.
    ─ Mais t’es qui toi ?
    ─ Celle qu’Handersen n’a pas affublé de prénom.
    ─ Tu feras office de guetteuse. Je veux te voir à l’entrée d’Entre-les-mondes demain à 5h pétantes. Compris ?
    Les yeux de la jeune Danoise brillèrent. Enfin, on lui donnait un rôle à la hauteur de ses compétences. Parce que franchement, vendre des allumettes de nos jours, ça rimait à quoi ?

  11. Françoise Maddens dit :

    676/Vous venez de découvrir le poteau rose ou plus exactement « le pot aux roses » et aussitôt vous téléphonez à votre meilleure amie, celle à qui vous dites tout depuis l’école primaire.
    Tu sais lors de la dernière séance du conseil municipal de la commune de L’Haÿ-les-Roses un vote a eu lieu pour l’aménagement d’un poteau rose ou plus exactement d’une petite barrière rose pour clore le jardin d’une administrée .
    Or, au su de tout le monde ou presque, celle-ci est la Maîtresse du Maire. Quand la femme de ce dernier l’apprit, elle fit un tel scandale que le Président de la République en fut informé.
    Il exigea la démission du Maire et le remboursement des sommes dépensées.
    Ce dernier quitta son épouse et depuis il vit maritalement avec sa maîtresse et file le parfait amour

  12. Patricia dit :

    Oh mon dieu, ça y est, je l’ai découvert. Le poteau rose. Cela faisait un moment que je le cherchais et je me demandais bien où il était. Cela fait un moment que j’en entendais parler et, après avoir creusé un peu le sujet, j’avais vraiment envie de le trouver.

    J’ai d’abord tenté d’en savoir davantage auprès de ceux avec qui j’en avais discuté. Mais ils restaient très évasifs ; soit qu’ils n’avaient pas envie de divulguer quoi que ce soit (un peu comme les gens qui cachent les endroits où ils trouvent des champignons) soit ils n’en savaient rien.

    Qu’à cela ne tienne, j’allais chercher par moi-même. Après tout, je n’ai que cela à faire, ou presque.

    J’ai continué mes recherches par internet, où l’on trouve soi-disant tout mieux qu’à la Samaritaine… Mais il n’y avait rien de très intéressant. Surtout des platitudes et des jugements, mais rien de tangible et qui pourrait me conduire au bon endroit.
    Bon, la bonne nouvelle, c’est que s’il n’y avait rien sur internet, il y avait des chances pour que ce poteau rose soit vu comme l’arlésienne et n’attire donc personne. Autant qu’il y ait peu de monde pour me coiffer…au poteau, ben oui… (Ah, elle est trop bonne celle-là…)

    Alors j’ai continué ce qui devenait une quête, car dans ce monde triste, sauvage et chaotique, comment ne pas vouloir aller vers autre chose ?

    Je suis allée dans les bibliothèques, vous savez, celles qui sentent bon les livres anciens et usagés, celles qui ont le goût de l’authentique, celles enfin où les bibliothécaires semblent avoir lu tout leur stock.

    Et c’est là que j’ai trouvé où je devais aller chercher… Où j’allais certainement le trouver, ce poteau rose.

    Et j’y suis, maintenant.
    J’en ai rêvé et j’y suis.
    Car c’est au poteau rose que commence le pays où tout va toujours bien, celui où le plus difficile de la journée est de se lever, ou la plus mauvaise des nouvelles est celle de la tartine qui est tombée du côté du beurre…

    Eh oui, c’est là que commence le pays des bisounours. Et j’y suis. Enfin…

  13. Catherine M.S dit :

    Il est passé par ici
    Il repassera par là

    Il ne s’attarde pas
    C’est mieux pour vous les amis
    Il peut faire tant de dégâts
    Dans le village on n’en veut pas
    La vie est plus tranquille sans lui

    Il est passé par ici
    Il repassera par là

    Mais il reste aux abois
    Attentif et sournois
    Ne vous y fiez pas
    Un instant d’inattention et il est là
    Gare au faux pas

    Il est passé par ici
    Il repassera par là

    Sucez bien vos doigts les gamins
    Car il est très malin
    Vos doigts dans la confiture
    Vous mettra dans le pétrin
    Il y reconnaîtra votre signature

    Il est passé par ici
    Il repassera par là

    Et vous, les amants maudits
    Tenez-vous le pour dit
    Vous allez au devant de sérieux ennuis
    Car quand il apprendra la chose
    Le joli poteau rose
    Il échangera sa couleur
    Contre celle du malheur

    Il est passé par ici
    C’est sûr
    Il repassera par là …

  14. Laurence Noyer dit :

    Je viens de découvrir le poteau rose
    Je connais maintenant la vérité :

    L’arbre cache la forêt
    L’artichaud a un cœur
    Le blé a de l’argent
    Le bois fait des flûtes
    La vieille branche est mon pote
    Les carottes sont cuites
    Le chou est bête
    La citrouille a la grosse tête
    L’épinard aime le beurre
    Les lauriers se reposent
    L’herbe se coupe sous le pied
    La fleur bleue est naïve
    La botte de foin cache des aiguilles
    La guigne ne s’en soucie pas
    L’herbe est toujours plus verte
    L’oignon en rajoute une couche
    La patate a la pêche
    Le pissenlit mange des racines
    Le pois fait de la purée de brouillard

    Mais parfois la vérité est cachée
    Les roses recouvrent le poteau

  15. Sylvianne Perrat dit :

    Du poteau vert au pot aux roses. J’avais découvert l’utilité du poteau vert dans la Maison verte de Françoise Dolto à Paris. Quand l’enfant tournait autour, disait elle, c’est qu’il s’ennuyait et qu’il était temps qu’il quitte ce lieu avec sa maman qui s’était un peu trop habituée à cette écoute confortable.

    Quand je je vis ce poteau rose à la Maison rose à Bordeaux, lieu accueillant les cancéreuses, je me demandais ce qu’il signifiait, il était là planté au milieu de la pièce. Incongru !
    Était ce un clin d’oeil à Dolto ? Était ce une énigme ? Découvrir le pot aux roses ? Découvrir la signification de cette maladie ? Chacune racontait les maladresses entendues.
    « Ah ? Le sein droit, c est ta relation avec ta mère ! » et plein d’autres conneries.
    Sur la table où l’on se retrouve il y a un joli pot avec de jolies roses en tissu. Est-ce ce fameux pot aux roses ? Poteau rose ou pot aux roses ?
    Quelle affaire secrète était enfouie ?
    Au Xllle siècle, le pot aux roses était une boîte pour cacher un parfum, du fard rose ou des mots doux.
    Un jour, une grande boîte rose apparut sur la table à côté du pot aux roses en tissu. Sans aucune explication, ni injonction chacune déposa à son gré des petits mots, des secrets, des espoirs et même des pétales de roses.

  16. Jean Marc Durand dit :

    Le poteau rose était là. Pas grand-chose à découvrir. Depuis le temps qu’on nous en barbouillait la vie. Pour les plus lucides, il marquait la frontière entre l’illusion et la réalité.

    Comme eux, je ne voyais que le poteau gris. Faute de mieux. Car le poteau noir bougeait tout le temps. Les frontières étaient élastiques. On en faisait des frondes pour chasser l’autre barbare, celui du siècle passé et de celui à venir.

    On ne savait jamais si le rose était un mélange de vinasse et de flotte ou si le poteau était un pieu rouge planté dans le cœur des choses humaines.

    En ce jour, on trottinait une marche de paix alors qu’un peu partout, la plupart se jetaient dans la guerre. A coups de flingues, la vie se gâchette si facilement. Un pauvre jeu d’enfants gâtés sur une boule rendue folle à abattre toutes les quilles.

    Strike la vie !

  17. Eleonore Gottlieb dit :

    Vous venez de découvrir le poteau rose
    Tiens ! comme c’est étrange … la route est droite et les champs ont l’air tout de travers ….
    Je marche depuis si longtemps et je n’avais rien remarqué, la nuit déforme tout c’est vrai, mais il est 9 h, le soleil brille , je ne comprends rien. Je lève les yeux vers le ciel ; il était très rouge, pourtant à 8h il était si bleu, décidément je ne comprends rien. Une voix me susurre à l’oreille : « de toute façon tu ne comprends jamais rien ! Oui c’est vrai. Mais je persiste à vouloir comprendre, on ne peut quand même pas me le reprocher !
    Et bien SI !!!!
    Ah bon …depuis le temps que je rame sous le ciel bleu, rouge, noir, enfin de toutes les couleurs de ciels, c’est si joli, mais c’est vrai que je ne sais jamais pourquoi et que je cherche toujours à savoir POURQUOI
    Ma mère me le disait déjà alors que j’avais 5 ans et qu’assise par terre j’auscultais le dessous de mes pieds
    Que fais-tu, me demandait-elle ?
    Je cherche mes racines. Je confondais humains et plantes. Je voulais comprendre, mais pourquoi toutes ces questions ?
    Vas donc sur ta route, et regarde la beauté des choses.
    Hum ! Je voudrais bien, mais… Je n’y arrive presque pas, même en m’appliquant.
    J’entends un refrain qui remonte du fond de ma mémoire « fais comme l’oiseau ».
    Ha c’est donc ça le secret ?
    Oui c’est juste cela.
    Et les papillons c’est pareil ? et les fourmis, et les léopards, et les arbres, et les marguerites, et toute la nature ?
    OUI.
    Ah bon, mais les humains ?
    OH ! alors là ! ne cherche pas, ne te pose pas de question, tu n’auras jamais de réponses. Va, admire, aime et essaie d’être heureuse comme ça. TU auras des réponses, un jour, peut-être, où peut être pas, qui sait ?
    Je continue ma route berçant cette espérance dans mon cœur, laissant sombrer toutes mes questions dans un creux de terre humide. Je les laisse là peut être que de jolies marguerites y fleuriront au printemps.
    Je vais ; et au bout de ce cheminement dans les prairies j’aperçois une porte fixée à un poteau rose, il rayonne au soleil, il me fait signe, alors je plonge en riant dans la mousse accueillante, ouvrant grand les bras je chante comme l’oiseau, vole comme le papillon, me roule dans l’herbe comme le léopard.
    Merci j’ai enfin découvert le POT AUX ROSES. Je largue toutes mes questions absurdes. Je m’endors sourire aux lèvres et me laisse bercer par la brise parfumée.

  18. Pierre dit :

    – Les tests démontrent que votre fils Julien souffre de dyschromatopsie, madame. Ce n’est rien de très grave, mais cela signifie qu’il ne distingue pas très bien certaines couleurs.

    – Docteur, svp, mon enfant préfère qu’on l’appelle Julie et qu’on s’adresse à elle au féminin.

    Ah bon, d’accord. Alors, heu, votre fille Julie souffre de dyschromatopsie. C’est une condition héréditaire qu’on voit curieusement de plus en plus fréquemment depuis une dizaine d’années. La forme de dyschromatopsie la plus connue est bien sûr le daltonisme qui touche principalement les teintes de vert et de rouge, mais Julien, heu, je veux dire Julie est atteinte d’une autre forme différente qui lui fait confondre le bleu et le rose. Pour elle, rose ou bleu ne font aucune différence.

    – Ahh, je comprend maintenant…Vous savez docteur, quand Julie a commencé à affirmer son identité de genre, j’ai voulu l’aider en lui présentant des vêtements roses, mais elle se rebuffait systématiquement, me disant que c’était du pareil au même. Au fond, elle ne voyait juste pas la différence.

    – C’est bien ça. Il existe maintenant des verres correcteurs qui permettent de palier à cette déficience. Si vous voulez, nous pouvons passer à la salle d’examen où Julie pourra en faire l’expérience.

    Tous les trois se dirigèrent dans une salle où différents poteaux de couleurs vives étaient appuyés sur un mur blanc avec leur couleur inscrite au-dessus de chacun. À trois mètres de distance un petit banc était destiné au patient.

    – Assoyez-vous ici Julie et dites-moi si vous vous voyez une différence entre le troisième et le quatrième poteau.

    – Non, ils sont tous les deux de couleur identique, répondit Julie.

    – D’accord, maintenant, mettez cette paire de lunette et refaite l’exercice.

    – Ahhhh, Ohhhh, Wow. Le poteau rose est tout simplement magnifique. J’adore cette teinte.

  19. Grumpy dit :

    Monsieur le Maire est furax. Il est aussi solide qu’une vieille porte, d’habitude il se retient, mais cette fois il est sorti de ses gonds.

    – M’enfin, qu’est-ce-qu’il vous a pris ? Il demande au menuisier

    – Rien du tout, réponds celui-ci. Je vous livre ce que vous avez commandé.

    – Parce que je vous aurais commandé un poteau rose ? Il est destiné à signaler le cimetière … Je vais me retrouver avec toute la commune sur le dos ! Fêter les morts comme ça, ça va faire un malheur. Vous croyez qu’on n’en a pas déjà de trop ici ? Regardez le bon de commande, il y est bien notifié :

    – 1 poteau en bois de mélèze (résistant aux intempéries)
    – Hauteur 1m 50
    – Faces 20 x 20

    – Oui, je vois bien, réponds le livreur,

    – Alors, vous devez voir aussi qu’il est bien spécifié un poteau NOIR ?

    – Oui, mais vous avez passé votre commande un peu tard et en cette saison tout le monde demande du noir, il y en a même qui en broient… Du coup forcément, il ne nous est resté que de la peinture rose. C’était la couleur à la mode cette année, nous avions du stock.

    – Bon, dit le Maire, je n’ai plus qu’à le repeindre moi-même mais pour la peine quand il sera sec, vous reviendrez le mettre en place.

    – Promis Monsieur le Maire. Allez, restons amis, puisqu’il s’agit du cimetière, allons déguster un poteaufeu.

    – Volontiers, mais seulement si je paie ma part, pas question qu’on me soupçonne d’accepter un potdevin.

  20. Nouchka dit :

    Chez Madame Padova, la professeure de danse, les ballerines doivent porter les tenues définies et signées de la marque Repetto. La tenue de base se compose de collants roses et d’un justaucorps. Les débutantes tentent de singer les pas que répète avec son accent russe Mme Padova : « un : Les talons se touchent, pointes de pied vers l’extérieur. Les paumes sont tournées vers soi, à la hauteur du nombril, bras bien arrondis, loin devant le corps ».
    Elle n’est ni souriante ni encourageante la professeure mais elle a la réputation d’ancienne prima ballerina du Mariinsky de Saint Pétersbourg aussi, les mamans se persuadent-elles qu’elle sera la meilleure pédagogue pour leur progéniture.
    Les enfants se retrouvent, après la classe, dans cette salle tapissée de miroirs et de barres de bois horizontales, un peu trop hautes pour leur taille. Elles se connaissent et y ont leurs copines ou même leurs petits clans.
    Parmi les éléments de ce soir, se trouve une petite, dénommée Dominique, très attentive et appliquée. Elle exécute les positions avec grâce ; c’est un vrai plaisir de la regarder évoluer.
    Il y a aussi Chantal, surnommée par ses camarades, cochon rose tant sa gourmandise a déjà déformée son petit corps d’enfant.
    Parmi les plus grandes, se trouve poteau rose. Françoise, cette dernière n’est pas très expansive. Ses jambes droites sont sans forme. Poteau rose connait son surnom et cherche à se distinguer par son travail assidu en classe. Cela ne la rend pas plus sympathique aux autres mais, dans ce monde impitoyable de l’enfance, il faut se distinguer du troupeau quand le dit troupeau tente de vous dévaloriser, voire de vous anéantir.
    Le système de valeurs des enfants est simple : en haut de la pyramide, il faut être beau, être à l’aise avec son corps pour jouer dans la cour de récré à n’importe quel jeu. Il convient de pouvoir inviter chez les parents pour des goûter festifs et enfin, être bon en classe mais sans être lèche botte de l’instit.
    Le mieux est de cumuler deux de ces aptitudes avec une joie de vivre et un altruisme certain.
    Poteau rose n’entre pas dans ces critères sélectifs. Elle est laborieuse, peu expressive et un peu peureuse. La pauvre !
    A l’opposé, Michelle est pétulante. Ces cheveux courts et raides encadrent un visage volontaire et intelligent. Michelle n’a qu’un bras. Le second, du coude à la main, a été victime de la Thalidomide, une drogue administrée à sa mère enceinte dans ces années-là. Elle est très attirante Michelle. Même si cela fait un peu bizarre de prendre sa main en plastique dans la sienne lors d’exercices de gymnastique ou de jeux.
    Le dernier exemple de cette classe des années cinquante, est celui de Catherine. Comme Françoise, Milky est grande. Sa particularité est de n’avoir pas d’épaule, ou presque pas. On dirait une bouteille de lait. Surtout quand elle porte ce sous-pull blanc qu’elle affectionne tant.
    De toute évidence, c’est Poteau rose qui reste dans nos mémoires. Les collants roses sur ces poteaux étaient une disgrâce encore plus criante dans ce cours de danse où la beauté se devait de régner.
    Les autres enfants, cachaient sous leurs vêtements ce qui les singularisaient mais Françoise, sans sourire, sans pep’s se remarquait trop pour être ignoré du groupe.
    Espérons qu’en dépit des brimades, toutes ces enfants, à l’instar de Dominique (ancienne étoile du Ballet de l’Opéra national de Paris et professeure de danse classique), ont réussi à trouver leur voie dans la vie.

  21. iris79 dit :

    « Vous venez de découvrir le poteau rose. Il fait parti d’un ensemble de poteaux peints aux couleurs de l’arc-en-ciel. L’artiste a implanté son œuvre au cœur de la ville. Les douze poteaux sont savamment installés tout au long du parcours que vous avez emprunté jusqu’à ce dernier poteau, le poteau rose.
    Comme vous l’avez remarqué, sur tous les poteaux se trouvent un écriteau. Les poteaux précédents vous ont donné des indices et c’est à ce dernier poteau que, riche des éléments glanés sur les précédents vous allez pouvoir découvrir le pot aux roses. Si vous estimez avoir la bonne réponse, rendez-vous à l’accueil de la mairie derrière moi, vous taperez sur l’écran de la borne votre conclusion. Si vous gagnez, vous repartirez avec un kit de construction afin de bâtir votre propre poteau que vous peindrez avec la couleur fournie par l’artiste. Vous pourrez y inscrire à votre tour une formule, un indice, une phrase. Avec l’accord de votre mairie, installez-le dans votre ville ou votre village et commencer ainsi un autre jeu. Petit rappel, votre énigme doit avoir un lien avec le lieu où vous vivez, promouvoir l’histoire de l’endroit où il se trouve et le vivre ensemble. Bien sûr, et il n’y aura qu’un seul poteau par couleur. Vous veillerez donc, avant d’implanter votre propre poteau, à vous renseigner sur l’existence éventuelle de poteaux déjà installés. Mais en général, les mairies le font savoir ! L’artiste vous remercie de continuer à faire vivre son œuvre, c’est son souhait le plus cher ! »

  22. FANNY DUMOND dit :

    Ce soir-là, alors que je rentrais harassé de fatigue après une journée pénible au boulot, mon poto me héla :

    – Eh ! viens voir, j’ai peint le poteau télégraphique en rose fluo, me dit-il, tout fier de lui.
    J’écarquillai les yeux en me demandant s’il ne lui manquait pas une case dans son bocal.
    – T’aimes pas, me demanda-t-il devant mon mutisme.
    – C’est que, comment te dire ? Il n’est pas à toi ce poteau et avec ton bol, tu vas t’attirer des ennuis. Que t’est-il passé par le carafon ?
    – Viens, on va boire un pot à la  » rose crémière « . Je t’expliquerai.

    Alors que nous étions accoudés au zinc, il m’expliqua.

    – Tu sais bien que je suis en zone blanche et que j’ai du mal à me connecter. C’était quand même mieux au bon vieux temps du Minitel rose.
    – Ah ! fis-je, éberlué d’avoir découvert le pot au rose.
    – Ça t’en bouche un coin. Je ne suis pas si cruche que j’en ai l’air, se rengorgea-t-il instable sur son tabouret.
    – C’est pas bête ça. Je n’y aurais jamais pensé. Avec ça, tu comptes attirer des nanas ? lui demandai-je en versant le reste du pichet dans son verre.
    – Ben oui, quoi ! Les filles sont attirées par la couleur rose. Elles vont toutes rappliquer et je n’aurai plus qu’à les cueillir pour en faire un gros bouquet.
    – Bonne chance, lui souhaitai-je avant de regagner mon lit en espérant ne pas y faire un rêve trop débridé.

  23. Antonio dit :

    Cela faisait vingt minutes que nous étions acculés dans nos vingt-deux, à défendre, tant bien que mal, tels des communards face aux assauts de soldats plus aguerris et venus de la banlieue voisine avec la ferme intention de nous dérouiller.

    On ne comptait plus les charges au près, les plaquages manqués, nos corps piétinés par ces rouleurs-compresseurs composés de mercenaires venus des quatre coins du monde, des Anglais, des Argentins et surtout des Sud-Africains, impitoyables au combat de près. Les protocoles commotion se multipliaient et les barricades parisiennes explosaient sous l’avancée des belligérants altoséquanais dont la férocité n’avait rien à envier à celle de leurs ancêtres versaillais.

    Pénalisés à multiples reprises, en infériorité numérique durant toute la bataille, nous encaissions les coups sous la botte clinique et sans pitié de leur artillerie. L’écart se creusait, la défaite devenait inéluctable. Je ne sais pas s’ils sont sortis une seule fois de notre camp, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’ils n’ont jamais passé notre ligne.

    La lutte m’a semblé interminable, jusqu’à cet instant improbable, un cadeau du ciel, une interception sur un énième pick-and-go, comme les Anglais appellent ces charges meurtrières. L’obus m’était tombé dans les bras, je ne sais par quel miracle, me projetant vers l’avant, les jambes à mon cou, détalant comme un dératé le long d’un couloir noir de cent mètres vers la lumière d’une ligne blanche, j’explosais en vol, d’une joie immense, pour retomber, en feux d’artifice, au pied des portes du paradis, m’ouvrant celles de l’International, comme le doux chant d’une sélection… Oh, la belle bleue !

    J’étais comme au bout de ma vie, fier de porter les couleurs de la commune de Paris, au pied d’un poteau rose.

    « Hein ? Quoi ? Comment ça, l’essai est refusé ? »

  24. camomille dit :

    « Clac-Clac » et maintenant vous dormez, oui je vous le dis vous dormez.
    Votre tête est lourde, lourde, lourde…
    Votre respiration est lente, lente…
    Vous êtes dans la forêt,
    Vous marchez tranquillement sur un petit chemin.
    Vous entendez les petits oiseaux chanter.
    Vous les entendez les petits oiseaux chanter n’est-ce pas ?
    Vous sentez l’odeur des herbes mouillées.
    Vous la sentez l’odeur des herbes mouillées n’est-ce pas ?
    Votre tête est lourde, lourde, lourde…
    Vous avancez toujours tranquillement,
    et au bout du petit chemin, oui au bout du petit chemin, enfin vous le voyez !
    Oui, vous le voyez le POTEAU ROSE n’est-ce pas ? Vous le voyez ?
    « Clac-Clac » et maintenant vous vous réveillez,
    Tout doucement vous vous réveillez,
    Vous respirez normalement, normalement, normalement…

    Voilà comment s’est passé ma première séance d’hypnose.
    Ça me fait énormément de bien,
    Mais il faut que je persiste car pour le moment je ne vois pas encore le POTEAU ROSE.

  25. Nadine de Bernardy dit :

    J’ai découvert le poteau rose
    En me rendant chez mon pote Aurose
    Sur le poteau était écrit
    De respecter le sens interdit
    Interdit je le restais face au poteau
    Quoi ? Qu ‘est ce, c’est nouveau
    Ce poteau rose là hier n’y était pas
    Qui donc avait posé ce poteau là ?
    Comment chez mon pote me rendre
    La solution se faisait attendre
    Puis pris d’une saine colère
    J’arrachais le poteau de la terre
    Le mis sur mon épaule, lourd et rose
    Le poteau criait : il faut que tu me reposes
    Sourd à ses appels j’allais chez mon ami
    Et sans un mot le poteau lui remis
    Le trouvant fort à son goût
    Dans son jardin le fis tenir debout
    Il sert depuis d’épouvantail
    A quelques pas du grand portail

  26. fouret dit :

    Mon oncle avait toujours été exentrique… Aussi, en visitant sa maison je n’étai pas plus étonnée que celà d’y découvrir certaines choses pour le moins…. curieuses.
    De la décoration au choix des couleurs des murs, on y retrouvait sa touche bien personnelle.
    A son décés, il a fallu faire des choix déchirants… que garder, que vendre… que refaire dans la maison avant de la vendre ? Etait-ce seulement vendable tant c’était… comment dire… personnel et terriblement uniquement LUI.
    En farfouillant les albums photos nous avions trouvé une lettre dans laquelle il nous indiquait avoir caché un trésor que nous allions devoir mériter. Et ça aussi c’était lui !! et quelle idée incroyable. Nous avons fouillé chaque recoin de la maison, chaque tiroir… nous avons ri en découvrant de faux trésors, de vrais souvenirs, nous rappelant des parties de cache-cache inoubliables. C’est en nous attaquant au jardin dans lequel nous avions tellement joué que nous sommes tombés sur….. ça… ce truc improbable au milieu d’un jardin. Et nous étions la tous les 3 devant cette chose ROSE, interloqués mais intrigués, exités… C’est sur !! le trésor est la quelque part… nous nous sommes approchés pour y découvrir l’inscription « vous venez de découvrir le poteau rose » et accroché à ce poteau une enveloppe protégée du vent et de la pluie… dedans une photo de nous 3 touts petits avec lui notre tonton farfelu qui venait de nous faire de nouveau une bien belle surprise.

  27. 🐻 Luron'Ours dit :

    🐻ROSEBUD

    Entre controverse et polémique il est convenu d’établir une trêve. Les confiseurs en profitent. En l’occurrence, au milieu du pire des conflits, les démineurs ont rendu salubre un vallon ou ne dorment plus leurs compagnons. Les enfants sont venus avec des fleurs, ont découvert les vertes odeurs. Les extrêmes se sont enfin touchés, dans la grâce d’un instant. À la tribune, ils se succèdent, prétextant respecter leurs valeurs. Si on pouvait y inviter les belligérants d’en face avec traduction automatique édulcorante, on se rapprocherait enfin du poteau rose, planté là pour l’éternité. En attendant, sarclons le pot aux roses, bouturons, taillons, n’en resterait-il qu’un parfum.🐻

  28. Alain Granger dit :

    Dans les années 80, mon directeur d’agence avait organisé le repas de fin d’année de ses collaborateurs dans un restaurant-dancing. Chacun pouvait y aller avec son conjoint. Avant de nous y rendre, nous avions pris l’apéritif chez l’un des afficheurs. Au milieu de sculptures grecques représentant des dieux à moitié nus, peint en bleu ou en rose, nous bûmes un alcool offert par un couple gay. Puis ce fut le repas. Ma jeune épouse était présente. Elle s’amusait des facéties d’Aldo, l’afficheur gay. Il en faisait des tonnes, affichant son homosexualité comme une provocation à ses collègues qui le chambraient avec des blagues au dessous de la ceinture. L’excellent vin y était pour beaucoup. Mon directeur et sa femme riaient beaucoup. Comme moi, ils avaient l’esprit ouvert. Puis vint le moment de la musique, entre la poire et le fromage. Sur des airs disco, certains se distinguaient par des gestes de plus en plus lascifs. Aldo n’était pas le dernier. Son compagnon non plus. Le restaurant était plein. Les occupants de notre table aussi. Vint le moment des slows. A l’instar d’autres couples, Aldo et son amant en firent de même. Les deux hommes enlacés provoquèrent quelques regards parmi l’assistance. Mais lorsqu’ils s’embrassèrent à pleine bouche et que des caresses vinrent se placer sur des fesses quémandeuses, des regards choqués se révélèrent. Tout à coup la musique s’arrêta. Le silence subit troubla tout le monde. Le patron de l’établissement surgit alors en grondant :
    – Ce que vous faites à cette tablée est dégoutant. Cela ne peut durer ! Messieurs-dames, je vais vous demander de payer votre note et de quitter les lieux.
    Je dis alors à mon épouse :
    – Tiens, il a découvert le poteau rose.
    – Tu veux dire les potes aux roses, ironisa-elle.
    – Effectivement. J’ai bien peur que les mœurs de nos amis n’aient choqué le bien-pensant qui sommeille parmi nombre d’autres convives de cet établissement de fête.
    – De fête ? Non, plutôt défaite: Faites ce qui est admis mais point ce que vous êtes, devrait être affiché à l’entrée. Drôle notion de la fête ! Qu’en penses-tu mon chéri ?
    – Ils ne sont pas prêts. Plus prêtre que prêt à comprendre leurs semblables, ces crétins chrétiens.
    Malgré les protestations de l’ensemble du personnel présent de notre entreprise, le patron resta inflexible. Il nous fallu clore la soirée prématurément et quitter l’établissement qui ne voyait pas la vie en rose. Même Edith Piaf ne la chantait plus en ce lieu de désaveu des différences.

  29. 🐀 Souris verte dit :

    Parmi les artistes nous avions une petite bande de copains que nous appelions les potes du Rhône. Adeptes du Gigondas, ça ne les empêchait pas de temps a autres de caresser quelques côtes de la Gardoise sauf un !
    Il était gay et préférait le Château Neuf du Pape. Il fut enseveli vers Vaison la Romaine au pied des dentelles de Montmirail avec une indication sur sa tombe ici repose LE POTE AUX ROSES.🐀

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