663e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il…

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18 réponses

  1. Peggy Malleret dit :

    Ressentit un léger malaise, comme s’il perdait une partie de sa puissance.
    Le plus grand ténor de tous les temps chantait à l’Opéra Garnier. Les billets s’étaient vendus plus cher que le Béluga iranien. Pas un strapontin ne restait libre. Tous les critiques de musique lyrique, pourtant peu enclins à faire des compliments, ne cessaient de louer son exceptionnel ressort. Or, l’incident se produisit au deuxième acte, le plus important, le moment où tous les mélomanes attendaient son morceau de bravoure, le moment où le chanteur avait besoin de toute sa force physique. Quelques mesures avant son aria, il perçut une petite gêne et fut pris de terreur. Grand professionnel, personne ne remarqua cet instant de panique. Mais le ressort se reprit rapidement et comme à chaque représentation le chanteur reçut une ovation de ses admirateurs.

  2. iris79 dit :

    Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il s’apprêtait comme chaque après-midi avec ses petits camarades à amortir le grand corps de papy Henry qui adorait venir s’affaler sur son lit pour une petite sieste digestive. Impossible de savoir ce qu’avait pu manger Henry ce jour-là, toujours est-il que le ressort ne s’en remit pas ! Ecrasé par le poids d’Henry, il ne parvenait plus à se détendre pour le soutenir et lui assurer le repos tant convoité. Non, ce fut plus fort que lui, il restait recroquevillé sur lui-même causant un trou dans le matelas qui contraria Henry sans répit. Il se releva, caressa le matelas comme pour araser une surface et la faire devenir plane. En vain. Ce trou au centre du matelas était bel et bien là. Les autres ressorts bien fatigués il faut le dire, (le matelas n’ayant jamais été changé !) affleuraient à la surface du tissu élimé qu’un drap ne parvenait pas à masquer. Henry appuya plusieurs fois sur le matelas faisant gémir tous les autres ressorts devenus plus que chatouilleux et ce qu’il vit ne lui plut guère. Voilà que d’autres ressorts emboitaient le pas du premier récalcitrant et que maintenant sa couche ne ressemblait plus à un lit mais à la plaine de verdun ! Le cou de mou du premier ressort avait trouvé un écho retentissant chez ses camarades et ils comprirent que pour eux aussi le temps avait fait son œuvre, irréversible. Ils craquaient les uns après les autres. Le temps était venu de passer la main, il fallait qu’Henry le comprenne. C’en était trop pour eux, pauvres ressorts usés, compagnons d’infortune.
    Henry appela donc son fils qui vint dès le lendemain avec un matelas tout neuf. On dégagea l’ancien sans ménagement et avec lui les ressorts essorés par cette vie de labeur.
    Les ressorts et ce qu’il restait du matelas finirent dans une décharge où ils rencontrèrent d’autres ressorts, petits et grands, gros et fins venant d’horizons plus ou moins lointains mais ils n’étaient pas tristes non, voire soulagés car ils savaient et s’empressèrent de donner l’information aux nouveaux arrivants, oui ils savaient que leur vie n’étaient pas fini ! ils étaient même promis à un brillant avenir. Recyclés, ce mot inconnu allait être leur destinée. Ça sonnait bien, recyclés ! Tout à coup, le coup de mou ne fut qu’un souvenir lointain et le petit ressort se reposa détendu en attendant que son futur soit venu.

  3. Urso dit :

    Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il…

    promenait son chat.

    C’est fou à chaque fois que je sors ce chat j’ai du mou en moi.
    Moi le ressort retors j’ai lu plein de bouquins d’histoire, d’astronomie, de géographie, d’économie qui puissent m’expliquer cela.
    Ah ah j’ai tout lu sauf des livres de médecine.

    Moi moi je me sens mou.
    Ben oui, suis-je bête, peut-être que je devrais me débarrasser de ce chat vert et orange et le tour serait joué : je ne serais plus un ressort mou mou.

    Le chat, oui c’est lui qui me donne ce mou, j’en suis convaincu. L’autre jour je l’ai bien vu.
    Je crois bien qu’il a fait un clin d’oeil à sa petite copine souris, du deuxième étage.
    Oui oui il doit me haïr ce chat.
    Rejeter ses pensées négatives sur moi.
    Je ne veux plus le voir.
    Je vais m’en débarrasser.
    Je vais aller voir mon boucher, carrément lui donner cet animal.
    Oh, ce serait affreux l’amener à la boucherie.
    Vous allez me dénoncer à la police.
    Avertir des associations qui protègent les animaux.
    Tant pis je change d’avis. Je l’amène chez le boucher du coin.

    En ce moment les amis, je suis dans la salle à manger, tranquillement affalé dans le canapé en cuir beige de Bruxelles, un gros cigare dans le bec.

    Et là qui vois-je !
    Mon chat avec des souris.
    Ils sont venus armés comme des guerriers.
    Hi hi ils me braquent.
    Moi mou je n’ai pas peur.
    Leurs armes c’est du toc.
    Je le vois, ce sont des jouets leurs armes.
    Quoi quoi le chat vient de tirer avec sa kalachnikov de fête foraine.
    Oh oh je me suis trompé les amis.
    C’était une vraie.
    Oh oh le plafond carrément effondré.

    – Pitié pitié le chat.
    Pas de boucher pour toi. Prrrrromis. Juuuré.
    Garde moi avec toi.
    Moi le gentil ressort. Tu le sais bien.

    – Oui poursuivit le chat.
    J’espère bien dit celui-ci.
    Ben encore une pensée de travers à mon égard et je te colle trois pruneaux dans le buffet.

    – Ok ok dis-je tout tremblant.
    À une condition que tu ailles chez le boucher rendre ton mou.
    Car moi à cause de toi je suis tout mou en ce moment.
    – Mou mou répéta le chat, c’est quoi ça.
    Mou mou miou miou …
    (Eh les amis pas Miou-Miou l’actrice, je n’oserai pas. Uniquement le mou … miou du chat).

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Il avait été recruté avec elle, le même jour, dans le projet de former un binôme.

    Cela avait collé immédiatement entre eux. Contrairement à elle, il n’était pas de bois mais ils s’emboîtèrent si parfaitement qu’ils restèrent fusionnels toute leur vie privée et professionnelle. Celle-ci leur apportant de réelles satisfactions

    « Je ne travaille pas pour n’importe qui» s’enorgueillait-il. « Que du beau linge !» ne cessait-il de clamer, plein de fierté

    Pourtant, il connut son premier coup de mou pour un pull-over de couleur rouge (1) qui ébranla ses convictions puis, quelques jours plus tard, des émois pour une robe mauve (2)

    Il frisa le ridicule avec une culotte(3) ; eut l’impression de retomber en enfance devant une culotte (4) ; manqua de s’étrangler avec un foulard (5) ; connut la mauvaise conscience pour de la fourrure (7)

    Ils auraient pu, l’un et l’autre, connaître pour l’éternité la félicité conjugale et les satisfactions professionnelles mais le cœur et le corps usés par de trop nombreux mouvements répétitifs, ils rendirent l’âme pour des ouvrages trop lourds à supporter, des manteaux blancs (8)

    Leur existence ? Ils avaient été affectés au service Imprimerie d’une grande maison d’édition.

    Leur tâche ? Tenir sur la corde d’un séchoir les ouvrages sortis des imprimantes, tout dégoulinants d’encre fraîche,.

    Voilà l’histoire banale et triste du ressort et de la pince à linge

    Avec, par ordre d’apparition, dans le texte

    (1) « Le Pull-over rouge » de Gilles Perrault
    (2) « La robe mauve de Valentine » de Françoise Sagan
    (3) « L’âne-culotte » d’Henri Bosco
    (4) « Le Petit chaperon rouge » de Charles Perrault
    (5) « Le Foulard bleu » de Madeleine Chapsal
    (6) « Le Collier rouge » de Jean-Christophe Rufin
    (7) « Fourrure » d’Hermine Clermont-Tonnerre
    (8) « L’Enigme des blancs manteaux » Jean-François Parrot

  5. Anne LE SAUX dit :

    Cela ne m’était jamais arrivé ! Un coup de mou monumental, irrépressible et imprévisible.
    Jusqu’alors, j’avais toujours été un serviteur loyal, un employé modèle. J’espérais d’ailleurs être sur la prochaine liste des médaillés du travail.
    Et là, patatras, tous mes espoirs se sont envolés.
    Je vous explique. C’était un soir, tard dans la nuit, tellement tard qu’on pourrait même dire qu’il était tôt le matin. Bref, je m’étais assoupi. Normal, me direz-vous, la nuit c’est fait pour dormir. Donc, je m’étais assoupi quand Joseph (Joseph c’est mon boss) empoigna son agrafeuse et me réveilla en sursaut, avec brutalité et une détermination coléreuse.
    Et là, j’ai eu une panne. Je n’ai pas réagi. Je n’avais plus de ressort, c’est le cas de le dire. Et je n’ai pas fait le job. L’agrafe est restée dans son habitacle. Et moi, tout penaud, ressort défaillant, je me suis ratatiné de confusion.
    Joseph, de rage, nous a jetés à la poubelle, l’agrafeuse, les agrafes et moi complètement prostré et honteux. Je me sentais responsable de notre disgrâce. Je ne trouvais même plus les mots pour m’excuser auprès de mes coéquipières.
    J’ai quand-même trouvé injuste cette sentence lourde et définitive.
    Une panne cela peut arriver à tout le monde !

  6. Laurence Noyer dit :

    LE TEMPS NE PASSE PAS…
    Que deviendrait le monde
    Si le grand horloger
    Cessait de remonter le ressort
    De la pendule du temps
    Si les aiguilles, tricoteuses d’instants,
    Suspendaient leur activité
    Et figeaient les heures
    Dans l’entrebâillement du ciel
    Que deviendrait-on
    Sans repère, sans minutes
    Sans jour ni date
    Sans passé, ni futur
    Sans histoire, ni projet
    Sans saisons, sans âges
    …C’EST NOUS QUI PASSONS

  7. Kyoto dit :

    – Yes ! C’est moi le meilleur !
    – Oh ! ça va Victor le fanfaron ! Tu nous saoules !
    – Bande de jaloux ! Regardez-bien le maestro !
    Mais tous les copains l’ignorèrent et Victor continua sa besogne.
    Régulièrement il criait son « Yes » de contentement.
    Les autres haussaient les épaules.
    Une demi-heure passa.
    – Ah ! Nooon, cria Victor. Non, non, et non c’est impossible !
    Quand il entendit le ricanement de cette bande d’idiots il explosa :
    – Eh ! Patron !
    – Que se passe-t-il ?
    – Ton ressort, ton ressort il est tout mou.
    – Comment ça, mon ressort est tout mou ? Tu vas voir je vais te le mettre…
    Personne n’entendit la fin, car la bande d’obsédés hilares faisait plus de bruit que tous les marteaux piqueurs du chantier du futur hôpital psychiatrique.
    Quand le nombre de décibels fut assez réduit, Victor, rouge de confusion, osa s’exprimer :
    – Mais non, Patron, ne vous méprenez pas, je parlais du ressort de la machine…
    – Ah ! Victor, tu en as encore cassé un ?
    – Non, pas cassé, il est seulement tout mou.
    – Victor, fiche le camp, je sens que je vais m’énerver…
    Et le patron, vice-champion de France de boxe catégorie poids lourds, il ne fallait même pas effleurer un poil de sa moustache.
    Penaud, Victor, sous les applaudissements d’un public réjoui, sortit.
    Très vite une question le tarauda : le patron va-t-il changer cette pièce défaillante ?
    Il prit son courage à une main, l’autre lui servant à ouvrir la porte :
    – Dites, Patron, je voudrais…
    – Eh toi le voyou, ressort immédiatement ou je…
    Victor partit précipitamment.
    Seul.
    Triste.
    Et dans sa détresse, il se demanda si un jour, il pourra de nouveau se présenter au bar du Patron et jouer au flipper…

  8. gottlieb Eleonore dit :

    Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il…
    S’apprêtait à vivre une belle aventure. Tout était prêt pour une rencontre de rêve. « Monsieur ressort » avait astiqué avec amour sa belle mécanique, elle reluisait bravement entre ses doigts, il admirait avec fierté son éclat divin ; Jupiter, lui-même en eut été jaloux ! Il faut dire que « Monsieur ressort » peaufinait chaque jour son bel outil. Il s’appliquait chaque matin, et parfois même chaque soir, à le masser tendrement avec une huile précieuse afin que celui-ci soit toujours des plus excitant et qu’il garde sa fringante élasticité. « Monsieur ressort » était un esthète, un poète, aimant à se perdre dans des allégories luxuriantes, quelques fantasmes troublants et des imageries chimériques. Il remontait de ses songes des lambeaux fantasques qu’il déroulait sur ses yeux afin d’iriser ses visions et de déchiffrer l’éphémère recommencement…

    …Tout avait bien marché jusqu’à présent. Depuis des années qu’il vivait ainsi dans la félicité des plus confortable. Il connaissait son royaume par cœur, chaque chemin, chaque sentier. Les fleurs de son imagination s’épanouissaient, chacun de ses pas était un embrasement d’extase.
    Pourtant, depuis quelques temps il sentait en lui des remous inconnus qui troublaient ses pensées. Il réalisait qu’il ne goutait plus le même plaisir à ses élucubrations. Ses doigts devenaient moins talentueux, son huile précieuse ne lui procurait plus les mêmes bienfaits. « Monsieur ressort » comprenait que sa belle et rutilante mécanique ne suffisait plus à son plaisir…
    …Au fond des taillis, un soir de mai, il perçoit une légère plainte, peut être un murmure, peut être un appel qui l’ébranle jusque dans les profondeurs de son être. Il plonge dans les bruyères.
    Parmi les jacinthes mauves. Sous ses doigts étonnés, il sent une douceur secrète de taffetas fiévreux. La douce plainte se métamorphose en une avenante mélopée.
    « Monsieur ressort » en oublie de masser son outil rutilant il se noie dans un nouveau ravissement, il découvre une bouleversante effervescence.
    L’oubli des performances lui ouvre les portes de l’Olympe. Jupiter peut bien être jaloux ! « Monsieur ressort » effleure avec tendresse la peau moirée d’Angélique, sans plus se soucier d’autre chose. Il ignore même son premier « coup de mou ». Les satins humides d’Angélique lui sont un élixir si enivrant, tant, que son huile si précieuse ne lui sert plus à rien et qu’il balance le flacon onéreux au milieu des broussailles.
    Un jeune imberbe novice et fougueux en fera ses délices. L’éternelle histoire de l’amour renaitra encore et encore. « Messieurs ressorts » ne vous désolez pas, les « coups de mou » ne sont pas la fin de votre belle aventure !

  9. Nouchka dit :

    Depuis des années, le couteau à cran d’arrêt vivait dans son étui de cuir. Fabriqué avec grand professionnalisme en Tchéquie, les amateurs de ce type d’arme de défense le connaisse de réputation. C’est James Bond qui, dans ses aventures cinématographiques, a fait connaître mondialement la marque. En effet, ce Mikov Jaguar est un couteau automatique de collection. La coutellerie qui l’usine existe depuis plusieurs siècles.
    Cette merveille de technique est fonctionnelle et esthétique.
    L’exemplaire du grand père Hector est resté à l’abri, dans son étui de cuir depuis un demi-siècle. Son petit-fils Baptiste, héritier de l’objet, aime le porter sur lui. Il se sent ainsi moins vulnérable dans la grande ville.
    Dans le calme de sa chambre, Baptiste regarde son Jaguar Mikov avec tendresse. Il aime se mettre en scène devant le miroir. Alors, il le sort, l’ouvre avec grâce et rapidité et fait mine d’embrocher quelque affreux qui se trouverait sur son chemin. Il trouve le timbre clair du ressort contre la lame très musical.
    L’objet apprécie de sortir de sa gousse de cuir brun. Le ressort se sent utile entre les mains de Baptiste, même si c’est pour « faire semblant ».
    Or un soir, Baptiste rentre tardivement d’une séance de cinéma et réalise qu’il est suivi. Craignant une attaque qui le délesterait de quelques billets de banque, montre ou téléphone cellulaire, il agrippe le couteau dans sa poche, après l’avoir sorti, non sans mal de son étui.
    Baptiste se retourne, et entrevoit deux hommes qui avancent à grands pas dans sa direction. La peur prenant le dessus, Baptiste sent ses jambes s’amollir sous lui. La main sur le Jaguar Mikov, il appuie sur le cran d’arrêt du ressort et dégage la lame à même la poche du pantalon.
    Les hommes qui le suivent voient Baptiste s’effondrer sur la chaussée. Le haut de la jambe de son pantalon de lin blanc étrangement ensanglantée. Les deux promeneurs appellent les secours, ne sachant comment agir.
    Le pauvre ressort est rouge et poisseux. Il a fait ce que Baptiste lui a commandé et réalise que sa qualité n’est nullement en cause dans l’accident qui a sectionné l’artère fémorale et couté la vie à Baptiste mais quand même…
    Depuis cette nuit horrible, où le ressort connut son premier coup de mou, il rechigne à ouvrir le couteau automatique dès la première pression. Attendre que le nouveau propriétaire renouvelle l’appui sur le bouton de commande du manche qui éjecte la lame est moins risqué même si ce n’est pas du goût de l’utilisateur qui envisage de le mettre définitivement au rebut.

  10. Catherine M.S dit :

    Il a disparu, envolé
    Comme ça, sans crier gare
    Bien sûr je l’ai cherché dare-dare
    Traqué, invoqué
    Convoqué, supplié
    Imploré …
    Mais rien n’y a fait !
    Qu’allais-je faire sans lui
    Pour mener à bien ma vie
    Jusque là nous étions
    De très bonne compagnie
    Mais qu’est-ce qui lui a pris
    Il ne s’est jamais plaint que je sache
    Toujours prêt à la tâche
    On avançait main dans la main
    Sereins
    A moins …

    Il est vrai que ces jours-ci
    Je l’ai beaucoup sollicité
    Mais je n’ai rien remarqué
    Il était toujours à mes côtés
    En aurait-il eu assez
    Et ne m’aurait rien dit ?
    Trop de taf, trop de boulot
    Souhaitait-il un peu de repos ?
    Une usure soudaine
    Me mettrait à la peine
    Et en grande difficulté
    Pour continuer à avancer
    Plus de ressort
    Plus d’énergie
    Quel serait mon sort
    Quelle serait ma vie ?

    Cher ressort, c’est promis
    On va trouver une solution
    Tiens ! De nouvelles suspensions
    Pour te rendre ta jeunesse
    Et ta souplesse
    Hors de question que tu sois HS
    Car moi, sans toi
    Je suis complètement à plat
    Ce n’est pas ce que tu veux n’est-ce pas
    Rassure-moi …

  11. Françoise Maddens dit :

    663/Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il était sollicité par l’imposant popotin d’un client qui avait ses habitudes dans ce café.
    le patron le regardait d’un mauvais œil car non seulement, bien que restant longtemps, il consommait peu, s’asseyait toujours sur le même siège qui, grâce à lui, connut son premier coup de mou.
    Soudain le patron sourit (c’était un fin lecteur),en pensant à la citation de Clmenceau “Gouverner, c’est tendre jusqu’à casser, tous les ressorts du pouvoir.” et toujours le sourire aux lèvres dit à ce gros client de ne plus revenir dans son café .Celui-ci interloqué lui demanda pourquoi ?
    L’un des ressorts de ce siège ,à cause de votre obésité, a connu son premier coup de mou.
    Dignement il s’extirpa de son siège et partit.
    Six mois après il revint et demanda au patron « j’ai perdu dix kilos ! Puis-je m’asseoir ?
    Le patron, rouge de honte, lui tendit un siège en lui disant « nous sommes heureux de vous revoir »

  12. Jean Marc Durand dit :

    Plus de ressort, plus rien…un coup de mou, vous rigolez, c’est la cata complète, le désespoir, la ruine d’une vie libre.

    Je suis là, planté au milieu de mon espace dédié, je me déplace comme je peux, avec encore ma queue pour me soutenir, mais guère au-delà. Je piétine mon triste présent. Écœuré ! Si même, la nature, on ne peut plus lui faire confiance ! Que faire de ma peau, un sac, un vide poche (et vous trouvez ça drôle !).

    Ils sont tous là, à défiler leur dimanche de récupération. Ils me montrent du doigt au voisin, comme si je n’étais pas assez visible. Ils dégainent leur bidule à souvenirs pour tenter de capter une scène illusoire, le fameux cliché original que tout le monde a dans la tête.

    Mais rien, la mécanique du ressort est cassée. Allez savoir pourquoi ? Le changement d’air, d’environnement, de régime alimentaire. Je suis là, prostré, incapable de bondir, comme avant, dans mon Outback sans bout d’horizon.

    Mouais, ça vous fait rire, un kangourou incapable de bondir ! Bande de nazes.

    Gaffe à vous, hein, parce que boxer, je sais encore.

  13. 🐻 Luron'Ours dit :

    664/LE MOU TOND COGITONS

    Il était ma foi un ressort. Son premier coup de mou il l’aurait lâché s’il avait pris langue. Remontons dans le temps. Seul, ça le faisait plus. Aussi la clé sans lui faisait relâche. Un serrurier les appareillas, crique craque croque, amok ! Perfectionniste en diable, ça bloque. Alors, on est tendu, hein ! La clé le savait que le mieux est l’ennemi du bien. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se remplit. C’était là le nœud de l’intrigue. Le pieux qui est l’ennemi du rien : il a pas tond tonton tontaine matelas de laine à ressorts. Je bande donc je suis, pour clore je douche donc j’essuie.
    🐻 Luron’Ours

  14. camomille dit :

    On venait tout juste de lui confier une nouvelle mission : MAURICETTE.

    Mauricette avait intégré « LES ALOUETTES » depuis un an à peu près.
    A début, elle avait la pêche, même qu’elle aidait les aide-soignantes pour changer les couches à Ernestine et à Victor !
    « ça m’occupe » disait-elle.

    A table, elle mettait l’ambiance : chansons paillardes et lancés de boules de mie de pain, rien de l’arrêtait.

    Mais à la mort d’Ernestine et de Victor, elle commença à battre de l’aile.

    Ses enfants s’en aperçurent.
    Inquiets, ils délibérèrent et décidèrent, malgré le prix élevé, de lui offrir une nouvelle technologie révolutionnaire : UN RESSORT !
    Oui, c’est un ressort que l’on greffe dans le cerveau et qui vous fait rebondir.

    Dés que Mauricette reçut ce ressort, elle se réanima et repartit de plus belle :
    – Et je me lève à l’aube,
    – Et j’aide les femmes de ménage,
    – Et j’aide les aide-soignantes,
    – Et je fais l’animation…
    Aucun répit jusqu’au coucher. (le personnel des Alouettes n’arrivait plus à la gérer).

    Le ressort accomplissait dignement sa tâche en effet, mais il ne s’attendait pas à être autant sollicité surtout par une mamie pensionnaire aux Alouettes.
    Il commençait à s’essouffler sérieusement.
    Et c’est avec Mauricette qu’il connut son premier coup de mou.
    Il était sous garantie, heureusement !
    Dépité, il céda sa place à son remplaçant tout neuf qui prit le relais.
    Depuis, Mauricette continue à avoir du ressort à la grande satisfaction de ses enfants.

  15. Patricia dit :

    Raconter l’histoire du ressort qui connut son premier coup de mou alors qu’il…

    Il avait un sacré job ce ressort : et que je me tends, et que je me détends, et que je supporte le poids et que j’absorbe l’énergie.

    Il était comme les scouts : toujours prêt, toujours là. Mais contrairement aux scouts, on ne le voyait pas. Il effectuait son travail en catimini, sans bruit et sans flagornerie. En fait, on ne remarquait pas son existence et jamais on ne mentionnait sa fidélité. Il restait fort et souple, quelle que soit la difficulté de sa tâche… Rien ne pouvait le faire dévier de son devoir, de sa raison d’être.

    Tout alla bien tant qu’il évita de réfléchir à sa situation de tâcheron esclave de sa fonction, un parmi des dizaines d’autres, comme un galérien sur sa galère, corvéable à merci.

    Mais ce jour maudit arriva où il connut un coup de mou. On parle du moral, là, évidemment, parce que pour voir un ressort mollir, il faudrait vraiment se lever de très bonne heure. Or donc, un jour qu’il avait dû se tendre et se détendre pendant des heures, tellement sollicité qu’il en avait le tournis, il se dit qu’il en avait ras la spirale. C’est vrai quoi, je bosse, je bosse et jamais un remerciement, ni même un regard.

    Après avoir grincé de tristesse pendant un moment et se rendant bien compte que cela ne servait à rien, il décida de faire la grève et de désobéir à la loi universelle des ressorts. Il décida de s’étirer et de ne plus se comprimer. Il se grandit, se grandit, se grandit, et se bloqua, tendu à l’extrême.

    Le résultat ne se fit pas attendre très longtemps : il fut découvert, mis à jour. Certes, on l’insulta, on finit par l’arracher au matelas et à la compagnie de ses congénères, mais il avait enfin été remarqué.

    C’était la première fois de sa vie et ce fut la dernière mais enfin il se sentait unique, enfin il existait. Enfin il était heureux.

  16. Nadine de Bernardy dit :

    Pardon à Monsieur Leclerc pour cet emprunt sans vergogne

    C’était un p’tit ressort que j’avais ramassé
    Il appellait au secours sur le bord d’un fossé
    Quand il m’a vu passer, il s’est mis à pleurer
    Madame ramassez moi, avec vous prenez moi

    Mes copains m’ont jeté, je suis tout mou, je suis fatigué
    Si vous m’abandonnez je vais mourir, quelle inanité
    Je me ferai nerveux, tout élastique je vous le jure
    Madame je vous supplie, délivrez loi de cette posture

    J’ai pris le p’tit ressort, j’lai mis dans l’baluchon
    Je lui ai dis, faut pas qu’tu pleures, j’temmène dans ma maison
    Alors le p’tit bonheur a r’trouvé sa souplesse
    Et moi de mon côté,repris une jeunesse

    Mon ressort s’épanouit, retrouvant sa fonction
    C’était le paradis, la joie dans la maison
    Placé au bon endroit, au creux de mon sofa
    Mon ressort a fini par faire partie de moi.

  17. FANNY DUMOND dit :

    Alors qu’il assumait ses fonctions dans le corps d’un stylo à encre, Ressort connu son premier coup de mou. Il avait accompagné son compère, sans jamais faiblir, pour noircir des pages et des pages de cahiers.

    Après le collège, Delphine les avait abandonnés dans son pot à crayons. L’encre séchait et eux s’ennuyaient à mourir. 

    Un beau matin, Delphine, nostalgique de la belle écriture, voulut écrire un poème sur le beau papier qu’elle avait déniché à la grande ville, dans une ruelle étroite et sombre. Elle retrouva son stylo, le remplit d’encre, mais la plume s’obstina à rester sèche. La poétesse appuyait tant et plus sur la pompe que Ressort en eut un coup de mou. Cette gymnastique, ces étirements n’étaient plus de son âge et lui tordaient les spirales. Sa lenteur à se mouvoir chagrina l’écrivante. Elle démembra le revêche et, perplexe, l’examina, le manipula, haussa les épaules et balança l’ensemble dans sa corbeille à papier. Puis, prise de remords, elle récupéra les débris. Elle demanda à son fils, bricoleur à ses heures perdues, s’il pouvait redonner vie au cadeau de son père.

    Depuis, Ressort bosse sans cesse et aimerait prendre quelques vacances !

  18. Sylvianne Perrat dit :

    Il ressentit son premier coup de mou alors qu’il s’élançait dans le ciel. Fixé sous la chaussure du sauteur à la perche, il aurait dû donner un élan pour que celui-ci franchisse les 3 m 3. Battre le record mondial était son but ultime.
    Mais là, le ressort expérimental eut les jambes coupées. Sa spirale en acier trempé s’affaissa, s’amollit. Comme une vieille guimauve, le ressort se recroquevilla à terre, tel un ver de terre fatigué, harassé. Son mental surentrainé à l’effort, se contacta d’abord, pour redonner un élan malgré la mollesse ressentie. Mais rien ! Plus rien ! Que du mou. Il était désemparé, apeuré, seul face à ce sentiment d’impuissance, d’anéantissement. Il ne savait rien faire que de se contracter avec fierté et bondir.
    Il se blottit au sol. Le sauteur, en pleurs, abandonna…

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