659e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus.
Avisant un cadenas…

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Cet été, chaque mercredi, je révèle les outils qui font la courte-échelle à mon imagination

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23 réponses

  1. Peggy Malleret dit :

    659 Trousseau de clefs panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets trouvés.
    Avisant un cadenas…

    D’une forme originale et élégante, illuminé par le soleil printanier, il gît lamentablement au pied du parapet rénové du pont des Arts.

    – Bonjour, monsieur Cadenas, j’avais besoin d’un renseignement, mais il me semble que vous n’êtes pas en état de me le donner. Puis-je vous aider à vous installer ailleurs que sur ce trottoir où vous risquez d’être écrasé par un piéton inattentif ?
    – Non merci, laissez-moi, je ne veux surtout pas bouger de cet
    endroit. Je l’attends.
    – Excusez-moi, vous attendez qui ?
    – Le Brésilien
    – Le Brésilien ?
    – Oui s’il cherche à me retrouver, il viendra ici, c’est certain.
    – Mais qui est ce Brésilien ? Je ne comprends rien.
    – Oh, aucun intérêt pour vous.
    – Si au contraire, je ne peux pas vous laisser là. « Vous êtes si beau » pense-t-il.
    – Si vous y tenez. Sur la grille de l’ancien parapet, deux couples scellant leur union nous avaient accrochés, par hasard, l’un près de l’autre.
    Au fil des jours, ce contact quotidien et métallique, a vu naître un amour passionnel, chaud ou froid, selon les caprices du temps, évitant la dangereuse routine. Nous vivions heureux, sans souci. Jusqu’à ce que des milliers d’amoureux viennent se jurer, à leur tour, un amour éternel avec des cadenas de toute sorte. Si bien, qu’un jour, trop lourde, une partie de la grille s’est effondrée dans la Seine. Pour raison de sécurité, la mairie de Paris a fait retirer ces témoins d’amour devenus trop dangereux et les a vendus aux enchères ! D’ailleurs, la Seine doit avoir je ne sais combien de milliers de clefs échouées au fond de son lit.Cette fois-ci, par un malheureux hasard, j’ai échappé à la rafle alors que mon compagnon a fait partie du pillage. Depuis, j’attends le retour de mon Brésilien. Vous comprenez maintenant ?
    – Oui, je comprends votre tristesse, mais vous ne pouvez pas attendre ad vitam aeternam ici. C’est déjà un miracle que vous ne soyez ni écrasé, ni volé ou tout simplement jeté dans une poubelle.
    – Vous savez, je crois que je vais abandonner cette inutile attente.

    Trousseau très intéressé par ce superbe symbole d’amour, pense qu’il est tout à fait apte à le consoler. Cadenas décidément lui plaît beaucoup. Mais comment faire avec ces foutues clefs qui le collent et ne cessent de se chamailler pour un trou de serrure ?

    – Dites-moi Cadenas, pourriez-vous m’accompagner aux Objets trouvés, que je me débarrasse de mes encombrantes clefs ?
    – Si vous voulez.

    Libéré de son fardeau, Trousseau peut commencer à faire oublier à Cadenas son Brésilien.

  2. Anne LE SAUX dit :

    Jusqu’ici, j’avais une vie confortable ; je pourrais même dire routinière. Je connaissais parfaitement le chemin pour aller de la porte d’entrée à la boite à lettres ou au local à vélos. Je passais mes journées dans le sac à mains de ma patronne, toujours dans la poche intérieure, protégé par une fermeture éclair. Il m’arrivait d’avoir la nausée dans les transports en commun ou d’avoir des fringales sous la table du restaurant. Mais dans l’ensemble, mon existence était agréable. La nuit, c’était paisible : soit je me reposais bien calé dans la serrure de la porte d’entrée ou allongé de tout mon long sur la console près d’une plante verte.
    Ce mercredi, j’ai fait une chute brutale sur la chaussée. Il fait dire que ma patronne a fait un soleil sur son vélo à cause d’une trottinette qui fanfaronnait sans faire attention aux autres usagers. J’ai été éjecté et ai terminé ma course sur le bas-côté de la piste cyclable. Police, ambulance… ma patronne, son vélo et son sac à mains, tout a été embarqué. Sauf moi, je suis resté prostré, en état de choc.
    Après avoir repris mes esprits et fait une analyse de la situation, le verdict est tombé : j’étais perdu, complètement perdu et incapable de retrouver le chemin de la maison vu que d’habitude je voyage en aveugle, je n’ai pas de GPS ni de plan des lieux, je ne sais pas où je suis et je n’ai pas non plus de téléphone pour appeler au secours.
    J’ai quand-même la logique d’un trousseau de clés éduqué. Je suis donc parti à reculons espérant retrouver mon point de départ du matin. Après quelques heures d’errance, j’ai dû affronter l’évidence : j’étais toujours aussi perdu. Un deuxième éclair de logique m’a glissé dans l’oreille « cherche l’avenue qui conduit aux objets perdus ». Mais, bien sûr ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
    J’ai tourné, viré. Toujours pas d’avenue des objets perdus sur mon chemin. C’est alors que je le vis. Un cadenas en piteux état accroché à un montant métallique rouillé. Je l’aborde, lui explique ma situation et mon désarroi. Il sourit et me souhaite la bienvenue.
    – Abandonne l’idée des objets trouvés. Tu vas t’y ennuyer. Tu seras comme si tu étais en prison. Et tu ne sais pas sur quel voisinage tu vas tomber. Il y a de tout là-bas. Reste donc ici. Tu seras libre, tu auras un spectacle vivant permanent sous les yeux. Et je te raconterai ma vie riche et mouvementée.
    Le trousseau de clés, un peu intimidé, réfléchit quelques instants
    – Ta proposition est tentante. Je veux bien essayer. J’ai toutefois une exigence. Je veux que tu t’engages sur l’honneur à ne pas te refermer sur moi pour me retenir prisonnier.
    Les deux compères ont fait affaire.
    Si vous passez du côté du Pont Neuf, observez les cadenas. Il y a en un vieux qui serre contre lui un trousseau de clés patiné par le temps. On dirait une moule accrochée à un rocher.

  3. Kyoto dit :

    Panique à bâbord ! Panique à tribord ! Le trousseau des clefs panique, il s’est égaré. Comment pourrait-il trouver, dans cette immensité, l’avenue conduisant au bureau des objets perdus, qui d’ailleurs ne propose que des objets trouvés. Ce n’est pas la mer à boire, se dit-il, en essayant de trouver la solution à son problème, quand, son chemin croisa celui de la mère Poule qui avait perdu son Poussin.
    – Votre Poussin ?
    – Mais oui, il était encore là ce matin !
    – Pas vu !
    – C’est peut-être vous qui l’avez dérobé mon Nicolas
    – Ah bon car vous prénommez vos poussins ?
    – MON POUSSIN ! Espèce de clou rouillé
    – Oh excusez-moi mais je dois vous laisser je viens de voir un cadenas passer…
    – Un gars de Nantes ?
    Le trousseau n’avait pas entendu la dernière question tellement il voulait accoster ce cadenas. Pourvu que je ne le perde pas, pourvu que je ne le perde pas…
    – Ouf, je vous ai retrouvé !
    – Mais je n’étais pas perdu !
    – Moi si, mais je vois que vous êtes fermé !
    – Pas du tout, je suis ouvert !
    – Ouvert à quoi ?
    – A tout vent ! Et ici, ça souffle !
    – Tant qu’il ne pleut pas des cordes !
    – Ça ne va pas tarder ! La tempête arrive !
    – Allons vite nous mettre à l’abri !
    – Suivez-moi, je connais un coin tranquille.
    Mais le trousseau alourdi par toutes ses charges fut vite distancé. Je l’ai perdu, je l’ai perdu, je suis perdu, je suis en perdition, il va pleuvoir, je vais rouiller…
    C’est alors qu’une serrure, passant par hasard, aperçut ce joli brin de trousseau.
    – Mais dis-moi tu ne serais pas un peu perdu ?
    – C’est le mot… c’est exactement le mot qui convient
    – Alors, ça me fait beaucoup de pêne !
    – Oh ! Mais c’est que vous êtes très jolie, fine et…
    – Accueillante si tu veux !
    – Vraiment ?
    – Mais oui, suis-moi, je n’habite pas loin !
    – Mais où donc ?
    – Dans l’avenue conduisant aux objets trouvés…

  4. Jean Marc Durand dit :

    Vous trouvez un trousseau de clés égaré. Paniqué, il piaille à qui mieux mieux! Quels sont les bons gestes…et ceux à éviter ? Regardez bien autour de vous. Peut être est ‘il tombé d’un blouson tout proche. Ses parents le voient, ils vont s’apercevoir du problème et venir le récupérer. Sinon, ils le nourirront sur place, jusqu’à ce qu’il soit capable de s’envoler seul.

    Attention , vous repérez un trou dans un arbre, fort semblable à un nid de pic. Ne vous précipitez pas à replacer le trousseau dans la poche, on pourrait vous accuser de picpocketerie. Si les clés du trousseau s’avèrent déjà rouillées, ne vous fatiguez à lui faire ingurgiter des graines. La patience doit s’auto-limiter. Si le trousseau gigote encore, transportez le dans un carton jusqu’à la clinique pour trousseaux de cles la plus proche. Mais attention, il est interdit de transporter sans autorisation un trousseau de clés sauvage, ou revenu à la nature, ou peut être d’une espèce protégée.

    Voilà, quelques petits conseils estiveaux, pour ceux qui passent leurs vacances à la campagne ou en bord de mer. Ceux en montagne sont priés de ne pas importuner les trousseaux de clés émergeants de la Mer de glace. Qu’ils contactent, par contre , le centre archéologique le plus proche, surtout au cas il s’agirait d’un trousseau de clés sorti du Néanliquide.

    Et, comme dirait Pascal, si , après la lecture de ce texte, vous ne savez toujours pas distinguer un oiseau d’un trousseau de clés, arrêtez de suite l’ abus de mauvais Bordeaux (et ceci n’est pas un pléonasme comme le prétend un (ancien) ami bourgignon).

  5. camomille dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus.
    Avisant un cadenas, il l’interpelle :
    – Suis perdu, aidez-moi s’il vous plaît, aidez-moi !!!

    – J’peux pas. Suis fermé,

    – Je vous payerai, je vous le promets : aidez-moi !!!

    – J’peux pas. Suis fermé,

    Comprenant que le cadenas restait hermétique à toute détresse, notre trousseau de clés se met à pleurer de désespoir.
    Les cinq clés qu’il tient sous son autorité se demandent où tout cela va les emmener ?
    Elles ont froid, elles ont faim et l’autre, il pleure toutes les larmes de son corps. Quelle histoire !

    A ce moment là de cette situation dramatique, un passant passe.
    Les passants, c’est fait pour ça, pour passer et si possible au moment opportun.
    Il voit le trousseau aux cinq clés qui pleure de désespoir.
    Mais un passant qui passe voit. C’est tout. Il n’entend pas les objets.
    Qu’importe. Notre affaire avance.
    Donc, le passant qui voit, mais n’entend pas les pleurs des objets, s’arrête, regarde à droite, regarde à gauche, et finalement se baisse dans l’intention d’attraper le trousseau aux cinq clés déboussolé sur le trottoir.
    Mais il a mal au dos et il ne peut pas se baisser plus que ça.
    Il reste ainsi à mi-chemin, une main tendue vers le trousseau et l’autre sur son dos.
    Les cinq clés l’encouragent en criant : « allez… allez… vous y êtes presque… »
    Le trousseau retient son souffle,
    Mais le passant, c’est dit précédemment, n’entend pas les objets.
    Finalement, agacé, il donne un grand méchant coup de pied dans le trousseau qui atterrit sur le trottoir d’en face.
    Le trousseau est sonné. (au moins, il ne pleure plus).
    Les clés se serrent les unes contre les autres pour ne faire qu’une.
    A ce moment là, « Ernest la débrouille » arrive en courant.
    Il voit le trousseau aux cinq clés et le fourre rapido-presto dans sa poche.
    Précisons qu’« Ernest la débrouille » n’a pas mal au dos et a de bons yeux.
    Mais la police qui était à ses trousses arrive et l’embarque, lui et ses poches pleines.
    Direction le commissariat.
    Remarquez, parti comme c’est parti, il y a de fortes chances pour que notre trousseau de clés atterrisse enfin aux objets trouvés ?
    Car Blaise l’a bien dit : « il n’y a pas de hasard » !

  6. -Maguelonne dit :

    Trousseau de clés s’est égaré. Impossible de retrouver l’avenue conduisant aux objets trouvés. Il a le cœur qui palpite, le souffle coupé, ne sait plus d’où il vient ni où il habite. Il panique.
    – Je suis pourtant passé par là, puis j’ai pris à droite. Ou était ce à gauche ? Fallait tirer vers l’est mais là je suis complètement à l’ouest. Oh, j’en perds le nord. C’est fichu, fichu, fichu !
    Et puis soudain son regard se porte sur un cadenas. Un bon gros cadenas couleur bronze, avec tout ce qu’il faut là où il faut. Trousseau de clés fond. Il a le cœur qui palpite, le souffle coupé, ne sait plus d’où il vient ni où il habite. Mais là, ça s’appelle un coup de foudre, un vrai grand coup de cœur. Il n’a plus rien à faire de l’avenue conduisant aux objets perdus. Une nouvelle vie pleine de promesses s’annonce.
    – Oh beau gros cadenas je te trouve bien tourné. C’est le destin qui t’a mis sur ma route. Envolées toutes les embûches qui obstruaient mon chemin. Je sens que nous sommes fait l’un pour l’autre. Et je sais que tu le sais toi aussi.
    – Désolé mais tu n’es pas du tout mon genre. Passe ton chemin.
    – Je gagne à être connu tu sais. J’ai plein de trésors cachés. Et pour toi je me sens pousser des ailes.
    – Je ne voudrais pas être désagréable, je n’aime pas ça. Mais tu as trois clés et je n’ai qu’une seule serrure. Je ne pourrai jamais te combler.
    – Toi tu es un vrai gentil. Et moi je peux être très très gentil comme tu n’imagines même pas. Et puis je suis très dégourdi. Les clés je m’en occupe et toi tu te laisses dorloter. L’est pas belle la vie !
    – Hum, hum..je crois que tu t’appelles superglu et que je ne vais pas me débarrasser de toi facilement. Alors si tu veux rester, il faudra être très très très gentil.
    – Pas de problème, ça je sais faire.
    Six mois après ils sont très heureux. Cadenas ronronne benoîtement et trousseau porte maintenant six clés.

  7. Alain Granger dit :

    Trousseau de clefs était paniqué. Ses propriétaires avaient été détroussés. Les voleurs n’avaient gardé que l’argent, jetant clefs et sacoche par la vitre de la voiture volée. Tout espoir de retrouver ses âmes sœurs, les différentes serrures de ses clefs, s’était envolé. Il ne savait même pas où il se trouvait. Les noms de rues ne lui disaient rien. Ce n’était pas son métier que de les retenir. Jusqu’à présent il n’avait jamais eu besoin de se repérer. Il passait le plus clair de son temps au fond d’une poche ou dans la sacoche de son propriétaire. Il se souvint du jour où, dans le vide poche d’une réunion familiale, il avait parlé avec d’autres trousseaux. L’un d’eux avait raconté s’être perdu. Un inconnu l’avait ramassé dans la rue et l’avait porté aux « objets trouvés ». Voilà ce qu’il lui fallait : découvrir où étaient situés les « objets trouvés ». De coups de pieds des passants en pluie hivernale, il se retrouva bientôt dans le caniveau, poussé par un ruissèlement irrégulier. Il allait partir dans la grille d’égout lorsqu’un cadenas opportun lui permit de s’accrocher à sa courbe métallique ouverte. Ouf ! Il était sauvé pour un temps. La pluie vint bientôt à s’estomper. Le ruissellement diminua. Les deux objets métalliques furent bientôt poussés par les longs bruns d’un balai. L’agent de la voirie allait mettre les objets dan la poubelle lorsque le chef d’équipe interrompit le geste de son subordonné :
    – Voyons Gérard, ces objets peuvent appartenir à quelqu’un qui les recherche. Déposons-les plutôt aux « objets trouvés ». On ne sait jamais. Tu t’imagines, si tu avais perdu tes clefs, tu aimerais bien les retrouver.
    Gérard accepta le conseil. Le soir, après le boulot, il fit un crochet jusqu’au bureau des « objets trouvés ». Trousseau de clefs et cadenas passèrent une journée ensemble à deviser dans une boite où l’on n’avait pas la place de danser. Durant leur attente l’une des clefs se rendit compte qu’elle entrait parfaitement dan la fente du cadenas. Une idylle naquit immédiatement, liée à leur intimité déjà découverte. Trousseau n’était pas mécontent. Le destin semblait vouloir les relier, les lier à nouveau. Son propriétaire vint le réclamer au matin au bureau des « objets trouvés ». Il reconnut tout de suite son trousseau de clefs mais quelle ne fut pas sa surprise en le voyant imbriqué dans un cadenas doré. Ne voulant pas désunir ce qui avait été unis par le destin, le propriétaire dit au fonctionnaire que les deux objets lui appartenaient. Ainsi, trousseau de clefs retrouva ses âmes sœurs. Il poursuivit son existence dans les poches ou la sacoche de son propriétaire. Parfois, celui-ci empruntait son vélo pour se rendre au boulot. Alors l’une des clefs venait se joindre au cadenas pour en écarter les branches métalliques pour le plus grand bonheur de ces objets qui aimaient à se retrouver. Il y eut bien une histoire de jalousie qui se créât avec l’autre serrure mais ça, c’est une autre histoire.

  8. 🐻 Luron'Ours dit :

    659e/ EX-CITATION
    Trousseau s’est égaré, panique, avisant cadenas, s’enquiert de l’avenue ousque, bref, des fois que… Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, rétorque Emada. Quand on n’a a pas de tête, on a des jambes. Allez donc à l’hôpital, Trousseau ! Là, comme on fait son lit on se couche ! Pourtant, il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée pleurniche l’âme du serrurier. Le pênne est à la peine, ne s’emboîte plus dans la gâche. Le cadenas dit, à chacun sa chacune et que chacun rentre en sa chacunière, en repartant, il faudra recrouiller le barriau, en rentrant, tirer la chevillette !
    Tu cesseras d’être déçu quand tu auras cessé d’espérer, c’est Guillaume Musso qui l’a dit. 🐻

  9. Patricia dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus.

    Avisant un cadenas attaché à une grille toute rouillée et qui se contorsionnait on ne sait pas trop pourquoi, il le héla, lui fit son plus beau sourire, et lui demanda s’il savait où il pourrait aller se déclarer perdu.

    Dans un premier temps, le cadenas le toisa d’un air supérieur, puis sembla réfléchir, et lui répondit : « Ok, je vais te poser une énigme, et si tu trouves la réponse, je t’indique le bon chemin.»

    Pfff, pensa Trousseau, je ne suis pas sortie de l’auberge, mais je n’ai personne d’autre à qui m’adresser…

    – Ok, vas-y, dis-moi ton énigme…
    – Alors voilà. Je suis un cadenas à 4 chiffres allant de 0 à 9. Mon premier chiffre est pair, la somme de mes deux premiers chiffres est 15, mon troisième est la différence entre le premier et le deuxième, et enfin mon quatrième chiffre est la somme du deuxième et du troisième…
    – Oups, pas facile…
    – Tu as deux minutes.

    Trousseau réfléchit, réfléchit, réfléchit et lança bientôt sa réponse : 8718 !

    -Eh bien, viens tester ton résultat… Si tu arrives à m’ouvrir, je t’accompagne aux objets perdus.

    Trousseau s’exécuta, tenta sa combinaison en retenant sa respiration et en commençant à se dire que tout cela durait un peu trop longtemps à son goût.

    Eurêka, Cadenas s’ouvrit.

    Mais avant que Trousseau ait eu le temps de dire ouf, il sauta alors de la grille et disparut, laissant l’autre là, les clés ballantes.

    Moralité : quand tu te dis que la confiance est la clé qui ouvre toutes les portes, tu dois te souvenir que c’est aussi ce qui fait les cocus…

  10. Grumpy dit :

    Le père Trousseau a parcouru tout le quartier sans réussir à loger la rue où on lui a dit qu’étaient stockés les objets perdus et qu’il y trouverait plus que son bonheur.

    Il a cette expédition de razzia dans la tête depuis un moment, ce gros coup c’est ce soir ou jamais : trop beau, il faut le faire ce soir et filer à toute blinde sur la route d’escampette.

    La nuit tombe, il décroche le cadenas de sa ceinture. Ça le soulage un peu, il pèse et lui cogne la hanche. C’est que ses quatre filles y sont accrochées. Maintenant quelles sont ados elles commencent à avoir un peu tendance au dévergondage, et ça c’est pas prudent, ça peut vous faire choper toute une famille.

    Allez les filles, et que ça saute ! J’ai viré tourné tout l’après-midi dans le quartier, l’été est fini, j’ai vu de belles grosses villas rubicondes ventrues, tous volets fermés, pleines de promesse…

    Comme à chaque fois, il leur fait ses recommandations :

    – PTT : comme d’hab, tu fais toutes les boîtes à lettres, c’est rentable tu le sais, on y a toujours de bonnes surprises

    – MOLETTE : avec ta grosse tête ce n’est pas la peine de taper trop fort sur les serrures, elles tremblent rien qu’à te voir

    – ALLEN : toi, tu sais qu’avec ta clé à pipe, je te tiens à l’œil, occupe-toi des garages et rien d’autre hein !

    – USB : au début tu ne servais pas à grand chose mais depuis qu’il y a de l’informatique partout, notre chiffre d’affaires chante la tyrolienne

    Moi, je fais le guet, le chargement, je vous rattache au cadenas, en pies voleuses bien dressées que vous êtes, vous seriez capables de foutre le camp à l’Est, c’est pas la peine, je vous le dis : à l’Est rien de nouveau.

  11. 🐀 Souris verte dit :

    659e/MUTINERIE AU PARADIS

    Sur le petit nuage là-haut tout près du paradis, Saint Pierre s’énervait. Les clés faisaient de la résistance, la rébellion n’était pas loin. Le penne peureux résistait même aux clés de Berne.
    Le Saint portier secoua ses manches en signe d’impuissance et tous les trousseaux en profitèrent pour prendre la clé des champs. Les jeunes cadenas narquois s’alignèrent déjà les pieds dans le vide, emboîter le pas aux Suisses et faire l’école buissonnière.
    Pendant ce temps-là, les clés ‘fichées’ S fomentaient un soulèvement
    -et si on se taillait ? Avant qu’on nous flanque dans le ‘fourre-gond’ de la grande braise !
    Découragé, Saint Pierre baissa les bras et trouva une toute petite clé en croix qui scintillait, un passepartout malin signe du destin.
    Sauvé ! Il rappela tout ce beau monde et quand il eut ouvert le nuage dévolu à chacun, cachant la clé, la remit sous le tapis.
    Mise en garde : attention bon Saint Pierre, gaffe aux tapis volants.🐀

  12. iris79 dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus.
    Avisant un cadenas qui se trouvait accroché à la porte d’une remise, il lui demande :
    -eh Cadenas, sais-tu comment rejoindre l’avenue conduisant aux objets perdus ?
    -Ma fois non ! Sinon tel que tu me vois là je ne serais pas suspendu, le crochet ouvert à tenir, je ne sais par miracle, en équilibre sur cette porte de cabanon, la clé encore dans le ventre !
    -oh mon dieu mais comment vais-je faire ? Il ne passe personne ici ?
    -C’est rare en effet, mais d’où tu sors comme ça, tu n’as pas l’air du coin avec ton porte clé en cuir et tes initiales gravées dessus.
    -je ne suis pas d’ici en effet. Mon proprio s’est fait la malle après une dispute avec sa belle. Il a embarqué toutes ses affaires après avoir jeté dans une valise tout ce qu’il avait de plus précieux pour venir se mettre au vert dans sa maison de campagne pas très loin d’ici je crois. Et tel que tu me vois, je te le donne en mille, c’est moi qui suis sensé ouvrir cette fameuse valise ! Donc inutile de te dire que quand Monsieur va s’apercevoir de sa bévue ça va barder !!!
    -Mais comment es-tu arrivé jusqu’ici ?
    -Ben tu vois la station essence là, en face ? Monsieur s’est arrêté faire le plein. Comme j’ouvre le bouchon du réservoir et qu’il a voulu attraper le pistolet à essence, il m’a posé sur le capot !
    -Et il a oublié de vous reprendre en partant !
    -c’est ça ! et dans le virage, j’ai valsé jusqu’ici !
    -Aucune chance que tu puisses faire quelque chose pour moi…
    -désolé…
    -Ah ça y est !! Je crois qu’il arrive ! Je reconnais la voiture ! Fais un effort ! essaie de te décrocher, vite ! Si tu arrives près de moi, s’il nous trouve, il nous prendra peut-être ensemble !
    Regarde, il vient de garer la voiture…qu’est-ce qu’il fait ? Oui, il revient sur ses pas ! Il se souvient, il refait à pied le trajet qu’il a fait tout à l’heure en voiture…Regarde-le ! Il est furax ! Allez !!!!Regarde par ici !!!! Oui ! Ça y est !!! Il m’a vu ! Il nous a vu !!
    Oups ! Regarde ! On est tous les deux dans sa main ! Chouette ! On est ensemble ! Tu ne seras plus seul !
    -Oh prions pour que tu aies raison !
    -Attention, tu es près pour le grand saut dans le vide-poche ? OOOOhh, aïe ! Aîe ! eh, je parie que ta clé va finir sur mon trousseau !
    -je n’ose y croire…
    Une heure plus tard…
    -ben tu avais raison ! Je ne sais pas ce qu’il transporte là-dedans mais entre le code secret de la valise et moi attaché à côté en deuxième sécurité, ses affaires seront bien gardées !
    -Tu vas voir, on va voyager ! On va en voir du pays !

  13. CATHERINE M.S dit :

    Un trousseau de clés panique
    Il s’est égaré
    Il se sent tout nu, perdu
    A l’air affolé
    Entre elles les quatre clés cliquettent
    Une sorte de tic
    Ou de toc
    Comme un hoquet

    La clé de sol angoissée
    Cherche aveuglément sa portée
    Les notes l’attendent pour chanter
    Un concert est programmé
    Pas question d’annuler
    La clé des champs est toute chamboulée
    Elle rêvait de liberté
    La voilà sens dessus dessous
    Ne sachant plus où aller
    Comme si elle avait perdu le nord
    Et fonçait dans le décor
    La clé de voûte menace de s’écrouler
    Si personne ne vient la chercher
    Branle-bas de combat
    Qu’on prévienne son avocat !

    Il n’y a que la clé du mystère
    Pour les sortir de cette galère
    Seulement voilà
    Elle s’est acoquinée avec un fringant cadenas
    Qui passait par là
    Et bras dessus, bras dessous
    Ils ont taillé la route
    Laissant les trois autres en déroute
    L’histoire ne dit même pas
    Si elles ont retrouvé leur chemin
    Pour écrire enfin le mot FIN.

  14. mijoroy dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus. Avisant un cadenas, la serrure désespérée de ne pouvoir introduire la fameuse clé dans son cylindre, prend une longue inspiration de confiance et tente de lui faire les yeux doux. Car comme le disait son défunt oncle le barillet, le sex-appeal est la clef de voûte pour soutirer une information.
    ─ Bonsoir Cadenas, veuillez pardonner mon audace, j’ai besoin d’un fil conducteur pour retrouver Trousseau de clés. Pourriez-vous m’indiquer le bureau des objets perdus ?
    ─ Nom d’une crémone ! Vous me prenez pour un marchand de sésame ?
    ─ Loin de moi cette idée. J’ai simplement besoin d’aide car dans se bled de verrous en tous genres, toutes les portes et fenêtres sont closes. Minaude la serrure en battant des cils, allant même jusqu’à faire couler une larme…
    Cadenas monte-en l’air des cœurs des huisseries en jupon, la jauge et finit par sortir de son coffre-fort intérieur, un ouvre-boîte comportant adresses et numéros de téléphones utiles en cas d’urgence. Puis se ravise.
    ─ J’ai bien une clé passe partout, mais qu’est ce que j’y gagne moi ? Tout se paie dans le monde de la ferrure. D’ailleurs si je pouvais vous suggérer un petit fouillot cela ne gâcherait rien. Dit le cadenas avec des yeux de merlans frits.
    Histoire de refroidir ses ardeurs, la serrure rétorque :
    ─Pardonnez-moi, j’ai oublié de vous préciser que votre passe-partout me servira à ouvrir la porte de la morgue où gisent tous mes amants.
    Le cadenas prend la clef des champs sans demander son reste, et la serrure est toujours à la recherche de la clé du bonheur.

  15. mijoroy dit :

    je ne parviens pas à publier 🙂

  16. Nouchka dit :

    « Por favor Señor Cadenas, je suis tombé sobre el Camino ». dit le trousseau de clés tout poussiéreux. « C’est très grave. Que peut-on faire pour tenter de retrouver mon propriétaire ? »
    – Ola ! Racontez-moi où vous êtes tombé.
    – C’est à la sortie de Logroño. Mon propriétaire s’est arrêté pour prendre son mouchoir et m’a éjecté de sa poche. Pourtant, il fait très attention à moi. Il devait ne pas être trop réveillé. Il ne s’en est pas rendu compte et moi, je n’ai pas fait suffisamment de bruit sur le Camino pour qu’il m’entende.
    – C’est normal, d’autant que vous êtes une clé unique au bout de cette petite chaine dorée. Dites-moi, vous servez à ouvrir quoi ?
    – C’est pas facile à expliquer et pas très courant, je crois. Et bien, je sers à fermer un objet très personnel.
    – Mais encore ?
    – Je suis la clé de la cage de chasteté d’Adam. Vous voyez ?
    – Ehhh, non, je ne vois pas. C’est quoi cet objet ?
    – Adam, fais le chemin de Compostelle pour se purifier ; si j’ai bien compris. Il va marcher les 800 kms à pied, dormir dans des dortoirs, rencontrer des gens du monde entier et tenter de retrouver une sorte de pureté originelle, développer une fraternité et une écoute de la nature qui ne lui sont pas très habituelles.
    – Et alors, que venez-vous faire dans ce projet ?
    – Adam a décidé d’être chaste pendant tout ce périple de 5 ou 6 semaines. Comme il n’est pas certain de résister à la tentation, il s’est procuré une cage de chasteté qui lui rappelle le vœu qu’il s’est fait.
    – C’est l’équivalent des ceintures de chasteté que l’on évoque pour les femmes ?
    – Oui. Sauf que, pour les femmes, cela tient du mythe et pour Adam, c’est la triste réalité.
    – Excusez-moi cette indiscrétion, interroge le cadenas, mais pourquoi a-t-il la clé sur lui, Adam ? En général, pour être certain de ne pas succomber à la tentation la clé devrait être déposé quelque part ou auprès de quelqu’un qui rendrait son utilisation plus difficile.
    – Si Señor, c’est logique. Mais Adam, pensait que s’il m’avait sur lui, résister à la tentation de m’utiliser serait une épreuve encore plus mystique, en quelque sorte…
    – Et bien, je ne crois pas pouvoir grand-chose pour vous. Adam ne tient surement pas que l’on évoque ses pratiques sur tous les toits alors, je ne me vois pas faire une annonce dans tous les lieux d’hébergement de pèlerins, pour une clé.
    Et votre Adam n’a plus à craindre que sa volonté ne flanche. Il ira jusqu’à Santiago de Compostela et là, il trouvera un serrurier, si bon lui semble, pour cisailler la cage.
    – Bien sûr, mais moi, je deviens quoi dans tout ça ?
    – Je ne peux même pas vous indiquer où trouver l’avenue conduisant au bureau des objets perdus car il n’y en pas par ici.
    – Peut-être pourriez-vous m’indiquer un joailler, je suis faite d’un métal précieux qu’il serait dommage de ne pas utiliser pour quelque chose d’intéressant.
    – C’est bien, je vois que votre propre fidélité à Adam ne vous empêche pas de faire des projets…

  17. FANNY DUMOND dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue des objets perdus. Avisant un cadenas, il s’approche de lui.

    – Je suis tombé de la poche de mon proprio sur la plage et depuis je suis malheureux. Je l’aimais bien sa maison dans laquelle je me la coulais douce, suspendu à mon clou. J’observais la vie de sa famille et je ne m’ennuyais jamais.

    – Et que veux-tu que ça me fasse ? Moi, je suis là à rouiller depuis des lustres sur cette porte de cabane de jardin où plus personne ne met les pieds.

    – Tu dois bien t’ennuyer, alors s’émeut Trousseau.

    – À qui le dis-tu ! soupire Cadenas. Je suis le gardien de ces lieux où se morfondent une bêche toute rouillée, un râteau édenté, des pots de peinture entamés, bref tout un tas de vieilleries.

    – Tu ne saurais pas, par hasard, où se trouve l’agence des objets perdus.

    – Connais pas ! Depuis ma naissance, je suis ici. Alors, tu penses bien que je suis ignare. Je vois que tu as plusieurs clés, peut-être que l’une d’entre elles pourrait me libérer.

    Après moult essais, Cadenas tombe dans un bouquet de chardons.

    – Ouille, ouille, ouille, ça pique ! hurla-t-il.

    – Allez Ciao ! je retourne à la plage, car je pense que c’est là-bas qu’il va me chercher.

    Une mouette, qui passait par là, prit Cadenas en son bec et le fit voyager par-dessus les flots. Malgré le mal des transports, il apprécia d’avoir pris la clé des champs et de voir du pays. Soudain, Mouette, qui ne le trouvait pas à son goût, le lâcha et Cadenas coula à pic dans l’océan. Il se retrouva enfermé dans une jarre remplie de pièces d’or.

    Tandis que sur la plage, un type muni d’un détecteur de métaux aperçut Trousseau et le déposa aux objets perdus. Depuis, il coule à nouveaux des jours heureux, suspendu à son clou.

    Quelque temps plus tard, des dénicheurs de trésor se torturèrent les méninges dans tous les sens à cause de Cadenas déniché dans cette amphore datant du XIIIᵉ siècle.

    Ils en conclurent que c’était un coup des extraterrestres !

  18. Françoise Maddens dit :

    659/Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus
    Avisant un cadenas, il y glisse une de ses clefs qui y entre sans problème. Il a vu juste et la porte s’ouvre sur un rond point.Il le prend par la gauche ei tourne, tourne,car il y a beaucoup de panneaux de signalisation qu’il n’arrive pas à lire.Soudain une main l’attrape et il entend « je vais le conduire aux objets trouvés . Perdus, trouvés, peu lui importe.
    Il se retrouve au chaud et entend des gens s’apostropher :
    – qui me dit que vous ne les avez pas volées ?
    – pensez ce que vous voulez, je vous les laisse et vous dis au revoir
    Et c’est ainsi que je me suis retrouvé sur une étagère avec une foultitude d’autres trousseaux de clefs….

  19. Nadine de Bernardy dit :

    Hubert Trousseau de Clé panique, impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus. Avisant un Cadenas, il lui en demande la trajet.
    Grognon, celui ci lui dit :
    Et vous, vous n’auriez vous pas trouvé un code par hasard ? Je suis bloqué depuis deux semaines. J’ai tenté un tas de combinaisons, en vain.
    Hubert promet d’être vigilant mais en attendant Cadenas peut-il répondre à sa demande ?
    – Vous partez sur votre gauche, arrivé au rond point de la Libération, prenez la troisième sortie, rue de l’ Enigme, vous la suivez jusqu’à un embranchement, prenez encore à gauche dans la rue du Paradis et vous y êtes, au numéro 12 bis, troisième étage, la porte au fond du couloir.
    Trousseau de Clé lui rétorque:
    – Mais c’est l’adresse des objets trouvés, je vous ai demandé celle des objets perdus
    Cadenas hausse les épaules :
    – Ah! oui, bon, ça arrive à tout le monde de se tromper.
    Attendez voir un peu. Ah! oui, continuez sur le trottoir à votre droite cette fois, première à gauche, rue des Champs, au numéro 2.
    Tenez, je vais même vous accompagner, j’y trouverai peut être mon fichu code.

  20. Antonio dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus. Avisant un cadenas, il se heurte à un mutisme dédaigneux. Ils ne sont pas de la même caste. Poursuivant désespérément sa quête, il tombe enfin sur une porte encline à parler.

    — Excusez-moi de vous déranger, mais puis-je donner quelques tours de clef dans votre… hum serrure, pour savoir si l’un d’eux est à la bonne porte ?
    — Dis-donc mon coco, ils sont combien là ? Je ne suis pas le genre à me laisser forcer par tout un régiment.
    — Une quinzaine, mais j’ai espoir de trouver la bonne pour chacun d’ici ce soir. D’habitude, ils sont rangés dans l’ordre et aucune serrure n’a jamais eu à souffrir de désagrément. Mais aujourd’hui, je ne sais pas ce qui se passe, nous sommes complètement perdus.
    — Il y a des têtes qui ne me sont pas inconnues, le rassure la porte blindée. On devrait y arriver, mais n’abusez pas de la situation, je vous laisse deux minutes.

    Le trousseau est tout heureux de pouvoir tester ses clés et s’exécute avec toute la délicatesse et le professionnalisme d’un gynéco. Au bout de cinq essais, la serrure cède dans un léger grincement de dents. Clac ! Clac ! un double tour victorieux qui laisse présager qu’il est dans la bonne avenue des objets perdus.
    La porte suivante s’est laissé faire au bout de deux tentatives, et les suivantes du premier coup, comme si l’ordre s’était rétabli de lui-même. La tournée du trousseau s’achève sur la dernière porte qui s’ouvre sur la dernière cellule, sans fenêtre mais pas sans âme, surprise de voir un rai de lumière entrer dans ce trou de désespoir.

    — Gringo, Vamos maldito ! Es la revolucion !

    Et voilà la bande de mercenaires galopant dans le désert mexicain, l’armée aux trousses, après qu’un trousseau lui a permis de prendre la clef des champs.

  21. Michel-denis Robert dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré. Impossible de retrouver l’avenue conduisant aux objets perdus.
    Avisant un cadenas qui avait les yeux rivés sur son portable, il se risqua à lui poser la question :
    – Pardon Monsieur le député, pouvez-vous me dire où se trouve l’avenue des objets perdus.
    – C’est par-là, dit le passant qui indiqua vaguement une direction devant lui.
    – Par où, par-là, par-là ? Tu pourrais me regarder au moins quand tu me parles.
    – Bonjour Monsieur Trousseau ! C’est alors que, levant les yeux, le gars remarqua entre deux clés robustes, une jolie petite clé mignonne à souhait. Elle ferait bien mon affaire, se dit-il, et pourrait peut-être me débloquer. Attendez, je regarde sur mon GPS. Et là, il prit tout son temps. Et le Trousseau stressé s’impatienta. Le GPS dit que maintenant, il faut s’adresser aux objets retrouvés à la ville ou bien aux objets retrouvés à la campagne.
    – Mais je ne sais plus où je me suis perdu.
    – Ah, alors, pour la mémoire, c’est encore différent. C’est selon les jours. Si vous vous êtes perdu le lundi, c’est Boulevard Lundy, si c’est le mardi, c’est rue des Mardis Gras, le mercredi, je crois que c’est fermé l’après-midi, vaut mieux éviter, si c’est ce jour-là. Le jeudi, c’est à la Maison pour Tous, le vendredi, c’est dans la rue des Poissonniers. Et si c’est le samedi ou le dimanche, vaut mieux éviter aussi, vous allez voir aux urgences. Voyez, tout est prévu pour vous aider.
    Maintenant, si vous vous êtes perdu à la campagne, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Il ne vous restera plus qu’à vous mettre en indisponibilité jusqu’à ce que quelqu’un vous mette la main dessus.
    Il marchèrent de concert en papotant sur le bitume pendant une vingtaine de minutes. On aurait dit deux copains qui s’étaient perdus de vue pendant des années.
    – Moi, un jour, je me suis perdu dans la salle des pas perdus, dit l’homme au GPS. Ils rièrent à perdre haleine. Au coin de la rue du Pont des Soupirs, ils tombèrent nez à nez avec Mademoiselle C. Rhur légèrement affolée :
    – Alors ! Qu’est-ce que tu fais ? Je te cherche partout dit-elle au père Troussea, je suis en retard, nous rentrons tout de suite à la maison.

  22. Laurence Noyer dit :

    Trousseau de clés panique, il s’est égaré.
    Impossible de trouver l’avenue conduisant aux objets perdus.
    Avisant un cadenas…
    Il se dit que ce serait trop beau s’il pouvait s’y insérer
    Ça signerait la fin de l’histoire
    Et surtout cette première idée serait très banale…
    Il lui fallait chercher plus original
    Eviter les associations premières
    Style clé=serrure
    Il tourna donc autour de certains mots-clé (peut mieux faire !)
    Clé de sol, clé à molette, clé usb
    Chercha l’entrée de l’avenue sans la trouver
    Et se remit à tourner dans le labyrinthe de sa pensée
    Il ne trouvait rien à déverrouiller
    Clé des songes : trop classique
    Clé de voute : trop cliché
    Clé anglaise : déjà pris
    Finalement, le trousseau s’étant transformé
    En troupeau à force de se défoncer le cerveau
    Est sorti parler aux arbres
    La réponse est venue
    Si clé= serrure, serrure=clé
    Il est rentré, et s’est inséré dans le cadenas
    Fin de l’histoire

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