655e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant…
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Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant…deux amis souhaiterent faire l acquisition ensemble d une impasse pour vivre avec leur famille respective l un près de l autre. Henri et Émile allait chacun avoir un petit garçon et une petite fille. Ils se connaissaient depuis la maternelle et leurs parents étaient amis depuis leur plus tendre enfance. Réunir deux familles dans une impasse pour partager encore plus de moments heureux, tel était leur grand projet. Les grands parents auront chacun une chambre dans chaque maison pour rendre visite à leurs enfants et leur futur petits enfants Tout le monde prospecta. Seulement trouver une impasse avec deux terrains disponibles est un peu hardu… Surtout quand il y a beaucoup de critères pour chacun..La liste devint longue pour les critères du jardin: piscine, grand terrain pour le potager, terrain de pétanque pour les grands parents, de plein pied pour les accueillir plus tard. Pour l intérieur des maisons c était plus simple, jacuzzi, un nombre conséquent de chambres, climatisation, cuisine avec îlot central, espace de jeux pour les enfants….. Finalement à force de compromis, les maisons furent trouvées. Le potager sera chez Émile et le terrain de boules seront chez Émile. La piscine chez Henri . Cette organisation favorisera les échanges et les barbecues..Ils emmenagerent en avril et les grands parents furent au rendez vous pour aider aux travaux. Ce qui n empêcha pas un petit tour aux urgences pour le père d Henri, plus de peur que de mal . Les voisins firent leur apparition petit à petit, curieux. Des voisins très sympathiques qui aidaient parfois chacun en fonction de sa disponibilité. L un prêtait un outil, un autre aidait à poser du carrelage…
Fin juin les travaux furent terminés et à la pendaison de crémaillère tous les voisins furent aussi invités. Henri et Émile avait trouvé leur impasse , l impasse du paradis…
Eric était un inventeur, un pionnier, un débroussailleur d’idées…
Sa dernière création : vendre des culs-de sac, des voies sans issues et des impasses. Il était le premier à avoir eu cette idée géniale. Les clients, toujours friands de nouveautés, affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Eric était ventripotent de fierté.
Un jour cependant, il se produisit un incident. Une dame élégante, chapeautée, parfumée, la cinquantaine rayonnante, s’égara dans la boutique et se retrouva coincée dans un cul-de-sac. Voulant rebrousser chemin afin de regagner la sortie, elle emprunta une impasse qui se révéla être une voie sans issue. Paniquée, elle saisit son téléphone portable de ses mains gantées de cuir d’agneau et appela les pompiers. Ceux-ci débarquèrent, bottés, casqués afin de retrouver la malheureuse.
Les recherches se sont avérées longues et difficiles. Les hommes en uniforme étaient désorientés par toutes ces pancartes et ces allées sans porte de sortie. Par comble de malchance, ce jour là Eric, absent, avait confié le magasin à sa femme qui n’a aucun sens de l’orientation.
Les médias alertés par cette croustillante affaire sont accourus armés de micros et caméras. Car, cerise sur le gâteau, la dame introuvable était l’épouse du préfet. Celui-ci se fendit en direct à la télévision d’un message de soutien à son épouse et de colère envers l’indigne commerçant.
Eric dut se rendre à l’évidence ; la réprobation publique avait eu raison de son commerce novateur. Il ne réfléchit pas longtemps à sa reconversion : il allait brider son imagination, et, au risque de dépérir d’ennui, acheter un fourgon pour vendre des pizzas.
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant…
De drôles d’occupants envahirent les culs-de-sac, les voies sans issues …
Il s’agissait de gros éléphants roses et verts, portant de petites casquettes de golf, assis sur de minuscules poufs oranges, et sirotant de la bière blonde Affligem une grande partie de la journée.
Des fois ils se mettaient à danser, à chanter, à jouer de la trompette ou du saxophone.
Dès qu’ils voyaient des enfants ils leur faisaient systématiquement de grands signes.
Au contraire lorsque des adultes passaient à proximité d’eux, ils se faisaient très discrets.
Nos actionnaires et les investisseurs de ces lieux ne virent pas la présence de ces animaux d’un bon œil.
On demanda aux autorités de faire quelque chose pour faire partir ces animaux
D’ailleurs d’où étaient originaires ces étranges éléphants ?
Un jour un enfant rapporta à ses parents qu’un éléphant lui avait dit que lui et ses congénères, venant d’une autre planète, étaient chez nous pour une mission précise : qu’ils voulaient éradiquer les armes du globe, les petites, les moyennes et les plus grosses. Ils crurent à une blague de sa part.
Les cas de ces enfants ayant parlé avec les éléphants se multiplièrent et la raison de la venue de ces grosses bestioles se fit plus évidente.
Par la suite, on sut qu’ils ne quitteraient les culs-de-sac, les voies sans issues … qu’à une seule condition : la suppresion et la fin des armes sur Terre.
Les hommes devinrent méchants à leur égard car ils ne voulaient pas détruire leurs propres armements pour faire plaisir à ces bêtes.
L’armée fut appelée en renfort. Tous les moyens furent utilisés pour qu’ils partent.
Cependant ces animaux paraissaient invicibles. Ils résistaient à toutes les contraintes.
Un matin, face au refus des humains de détruire leurs armes, ils passèrent à l’action. En quelques minutes, ils anéantirent tout l’arsenal militaire, de l’ensemble des pays, des continents de la planète. Plus de sous-marins, de chars, d’avions de chasse, de missiles nucléaires … Tout fut volatilisé.
Alors les culs-de-sacs, les voies sans issues … se vidèrent de leurs habitants improvisés.
À la place, il y avait des post-its géants, planant à environ un mètre du sol, avec cette indication :
« Les humains ne fabriquez plus d’armes, il y va de votre survie ». Signé Les éléphants verts et roses.
C’était l’année 2082. Depuis, paraît-il que l’humanité a cessé de fabriquer des choses menaçantes pour s’entretuer.
Difficile à croire qu’une telle situation puisse un jour avoir lieu sur Terre.
Mieux vaut passer son temps à jouer à la toupie … qui rime avec utopie. Ah ah.
Vendre des culs de sac,des voies sans issue et des impasses, l’idée était géniale , non ? En tout cas, au début, les clients ont afflué, les ventes se sont envolées. Mes actionnaires se réjouissaient : enfin j’allais renflouer le patrimoine familial. Il est vrai que depuis quelques années, nos entreprises peinaient…Les bénéfices n’étaient plus au rendez-vous, les gens s’étaient lassés d’acheter des rues, des avenues, des boulevards. Jouer au Monopoly, même « pour de vrai », ça n’amusait plus personne . Et puis tout à coup, moi, le fils prodigue, dont on n’attendait plus rien, sinon qu’il dilapide les derniers dividendes, moi, disais-je, j’avais trouvé l’idée géniale ! Et tous ceux qui auparavant prédisaient ma ruine prochaine me congratulaient avec force courbettes… La capricieuse Diva Nella, que je poursuivais en vain de mes assiduités avait enfin accepter de m’épouser ! Tout allait donc pour le mieux…
Hélas, comme le dit mon ami Papyrus après absorption de différents breuvages plus ou moins alcoolisés, la vie n’est qu’une succession de montagnes russes. « Quand tu es sur les hauteurs, attends-toi à replonger vers les bas-fonds. A ta santé et bon courage, garçon ! »
C’est ainsi qu’un beau jour, des nouvelles alarmantes me parvinrent : certains de nos clients portaient plainte contre nous, soutenus par une association de consommateurs qui avait déjà à son actif plusieurs procès retentissants contre des chefs d’entreprise. Une enquête était en cours et je me retrouvai au banc des accusés. Mais que reprochait-on à mes produits ? Oh, trois fois rien ! Certains clients maladroits s’étaient laissés emprisonnés par leurs acquisitions. Comment se peut-il me demandez- vous ? Eh bien à force d’entasser autour d’eux impasses, culs-de sac et autres venelles sans issue, ils avaient créé un véritable labyrinthe dont ils ne pouvaient plus s’échapper ! Ils étaient condamnés à errer sans fin et même les GPS les plus perfectionnés ne leur étaient d’aucun secours. Certains devenaient fous et tournaient en rond sans jamais s’arrêter, d’autres tentaient d’escalader les murs ou de monter sur les toits au péril de leur vie. Les plaintes se multiplièrent, les ventes chutèrent et finalement, je fus condamné à payer une amende exorbitante ! Mes actionnaires se retournèrent contre moi, ce fut la ruine, totale et définitive !Abandonné par tous ( Diva Nella m’avait quitté dès le début de la débâcle!) je me retrouvai à la rue !
En ce moment, j’occupe une petite impasse déserte, qui en des temps meilleurs avait été vendue par une de mes équipes. De temps en temps, Papyrus vient me voir ; il squatte pour sa part un joli cul-de-sac, d’où il parvient parfois à s’échapper . Nous nous ennivrons, en attendant que les montagnes russes nous propulsent de nouveau vers les hauteurs…
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant, Pierre un journaliste décida d’écrire une série d’articles sur ces lieux que tout le monde s’arrachait à prix d’or. Il rencontra des gens de tous horizons, de toutes conditions pour chercher à comprendre cet engouement. Il visita des impasses, des Culs-de-sacs cherchant à découvrir ce qui pouvait bien pousser les gens à dépenser des sommes folles. Il passa des jours, des nuits à errer dans ces impasses, ces voies sans issues et petit à petit il prit plaisir à déambuler dans ces lieux qui ne menaient nul part. Au fur et à mesure de son enquête, il eut envie lui aussi de posséder un petit bout de ce nouveau paradis et se mit en quête de l’impasse de ses rêves. Quand il la trouva, il y passa des heures à l’arpenter observant le moindre recoin, caressant les murs de sa nouvelle conquête. Heureux comme un découvreur de trésor, il aimait s’y perdre et pensait en connaitre les moindres recoins quand soudain…. la caché entre deux pierres, il aperçut un anneau. Hésitant, inquiet il tira sur l’anneau et sursauta lorsqu’un grincement retentit dans la ruelle laissant apparaitre une porte cachée. Il s’y engouffra aussitôt, tous ses sens de journaliste en alerte. Il avançait doucement tout en se demandant ce qu’il y avait au bout. Et si, toutes ces impasses n’en étaient pas ? il en était sur il tenait l’article du siècle ! Apercevant une lumière au loin il commença à courir mais s’essoufla et du s’arréter… finalement c’était plus loin qu’il ne le pensait mais il continua d’avancer vers la lumière qui s’intensifiait jusqu’a ce qu’un bruit strident retentit tout près. Si fort qu’il dut s’accroupir, la tête dans les mains. Lorsqu’il reprit ses esprits et son souffle, la lumière était juste à coté de lui mais il se rendit compte que c’était son réveil qui indiquait 7h en faisant BRRRR…BRRRR…BRRR et tout à coup il se rappela qu’il avait rendez-vous avec l’homme dont tout le monde parlait en ce moment pour avoir eu une idée incroyable : celle de vendre des rues qui ne menaient nul part
Vendre des cul-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent.
Un jour cependant, tout passe, tout casse, tout lasse, comme le dit si bien le proverbe. Et c’est sur les chapeaux de roues que le cul prit le dessus. Culs-bénits, culs–terreux, petits culs et gros culs, culs secs, grattes culs, faux culs, tapes culs et autres lèches culs se multiplièrent. Les culs-de-basse-fosse, les culs de bouteilles, les culs-de- jatte, les culs de lampe se mirent à péter plus haut que leurs culs et se retrouvèrent cul-par-dessus-tête, bien souvent entre deux chaises.
La mode du cul se démodait et laissait beaucoup de culs, qui n’avaient rien vu venir, sur le bord du fossé.
J’ai le cul sur la paille, j’ai vraiment pas de cul, pleurnichait l’un.
Je me gèle le cul, où est le temps où j’avais le feu au cul, disait l’autre.
Éradiquez tous ces trous du cul criaient les culs de plomb.
Et pendant ce temps ma tête essayait de se faire entendre : arrête, arrête, c’est cucul la praline tout ça.
STOP
655 :Vendre des culs-de-sac, des voies sans issue et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouir. Un jour cependant un cul de sac, pas très bien situé, s’en prit à une impasse qui était à sa droite. Celle-ci étonnée lui fit remarquer que comme lui c’était des ingénieurs route qui l’ avait conçue. De toute façon ici ou ailleurs quelle importance ! Tu sais de toute façon j’ai entendu des pontes discuter de la possibilité de construire une autoroute, alors dans ce cas plus de cul de sac, d’impasse, de voie sans issue !
arrête tu me fous le bourdon.
Oh tiens regarde un bourdon qui a l’air égaré !
Qu’il coure vite sur le côté sinon il va se brûler les pattes, le goudron est brûlant !
Oui c’est l’été et le soleil nous brûle avec ses rayons !
Quelle saison tu préfères ?
Moi j’aime l’hiver quand nous avons un manteau de neige qui nous recouvre
Oui il paraît qu’en montagne il y en a pendant plusieurs mois
Comme dit la chanson
« Chacun sa vie, chacun sa route, chacun son destin »
655/CHAT EN POCHE
On avait pris les clients la main dans le sac, après la mise en vente d’impasses, de voies sans issue, de culs-de-sac. Un succès commercial qui lors de la visite des lieux aurait pu virer au désastre. Les autorités instruites après les drames dans les stades avaient anticipé, appliqué hors horions, les règles des JO à venir. Non pas wait and see bat time is money and cash à catch can. Nos amis anglais à l’insularité singulière étaient rompus à l’exercice du négoce, de l’import-export, de plus, ils nous aimaient presque autant que nos vins et nos fromages.
De ces espaces clos, mesurés à l’empan, ils avaient fait des cités, des bastides. Chacun était assujetti à l’impôt, la sécurité, la justice, le pain étaient acquis. Des porteries fermaient les issues, les culs étaient de basse fosse, les voies tirées au cordeau. L’offre dépassait la demande. Qui de nos jours aimerait être embastillé, et pourtant, voyez les barrières de péage le weekend !🐻
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent.
Un jour cependant, Leon Smuk, le big boss, qui avait mille idées à l’heure et qui était bien le plus machiavélique et fou des patrons d’entreprises, qui faisait parler de lui en permanence tellement il se jouait des règles et des valeurs du vulgum pecus, fit une chute de cheval et se retrouva à l’hôpital.
Il se souvenait de son nom, mais guère d’autre chose. On le renseigna en lui montrant des articles de journaux le concernant. Il s’y vit en grand-maître de la vente, adulé par la foule des actionnaires.
Cloué au lit avec une migraine épouvantable et des douleurs un peu partout, dans un demi -sommeil un peu comateux, il entendit une petite voix dont il ne savait pas d’où elle venait. Elle lui soufflait que ce n’était pas un hasard s’il était actuellement dans l’impossibilité de se lever. Après tout, il avait lui-même créé un monde d’impasses, d’écueils, d’obstacles et de difficultés. Bien fait pour lui s’il se retrouvait gros Jean comme devant, victime de l’une de ses brillantes idées.
Une nouvelle pensée commença à émerger de sa cervelle fatiguée. « Est-ce que par hasard je serais puni par là où j’ai péché ? Et si ces voies sans issues n’étaient pas une si bonne idée que cela ? Et si c’était cela, la justice immanente ? »
Il se mit à réfléchir à une nouvelle vision qui le fit vite se sentir mieux : « Et si au lieu de contraindre les gens, de les bloquer, de dresser des obstacles devant eux, de les mettre dans des situations qui ne les mènent à rien, je les aidais à aller de l’avant, à se relier les uns aux autres, à trouver leur voie ? »
Alors il demanda papier et crayon et commença à dessiner des ponts, des routes bien larges et dégagées, des ronds-points facilitant le mouvement. Épuisé par ses efforts mais bien plus serein, il s’endormit, son crayon à la main, sa feuille glissant par terre.
C’est environ dix minutes plus tard que Leon emprunta une de ses nouvelles voies qui le fit passer sans encombre dans l’au-delà.
Pas au paradis, hein ? Il ne faut pas exagérer !
Jean et Jeanne habitent à la campagne. Aujourd’hui ils ont décidé d’aller à la ville. Jean a une idée derrière la tête depuis qu’il a entendu Monsieur Le Maire évoquer un personnage important et intelligent qui avait eu une idée géniale.
La route est longue et monotone. Lui, conduit. Elle, sommeille entre deux dos-d’âne, des routes barrées non signalées…
– Jeanne, j’aperçois le premier panneau d’affichage : Vente de culs-de-sac et…
– Cud’sac, t’as dit ?
– Mais oui ! On devrait…
– Espèce de grand obsédé, s’esclaffe Jeanne
– Allez, sois sérieuse. J’étais en train de te dire, mais, tu dormais…, que nous arrivons à destination.
En effet, un édifice au modernisme délirant affichait sur un pignon : Ici, ventes originales ! Voies sans issues ! Impasses !
– Vite, allons voir, je suis impatiente.
Ils furent reçus par un homme de très bonne humeur, aimable et dynamique. Il leur offrit une coupe de champagne en guise de bienvenue. La seule chose qui agaçait Jean c’était sa façon de se frotter les mains. Il ne pouvait deviner ce que pensait cet individu : affluence croissante… ventes exponentielles… exultation des actionnaires…
Pendant plusieurs heures, le trio arpenta les rues pour découvrir ces trésors cachés : des culs-de-sac sales et dégradés ; des voies sans issues si étroites que seuls les piétons peuvent y aller, à condition d’être à la queue leu leu ; des impasses dans lesquelles on ne passe pas non plus. Jean se demandait s’ils n’étaient pas victimes d’une caméra cachée. Jeanne restait bouche bée de stupeur et d’incompréhension.
– Bien, dit Jean, nous allons discuter, réfléchir, contacter nos banques car nous sommes sous le charme du dernier lieu visité. Et nous vous remercions pour votre disponibilité et votre patience. A bientôt.
Jean et Jeanne avaient bien ri durant le retour qui leur parut bien court. Sans attendre le lendemain, malgré l’heure tardive, ils appelèrent leur fils qui est journaliste d’investigations pour une grande chaîne de télévision.
Quelques semaines plus tard : Scandale, exemple effarant de manipulation mentale…
L’effet fut immédiat : les clients s’évanouirent, les ventes disparurent et les actionnaires firent triste mine.
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant, la demande exorbitante de « sens interdit » bloquèrent le système informatique. Un vent de liberté courait dans la ville. Les Sens giratoires tournaient sans cesse sur le tapis de distribution automatique dans le sens inverse.Les Culs-de-sac faisaient des sacs de noeud. Les sens uniques se rassemblaient pour une manif. Les limitations de vitesse frustrées accéléraient leur propre production. Les pistes cyclables qui s’ennuyaient invitaient les bolides à les fréquenter. Les dos d’ânes entonnaient un braiment collectif pour manifester leur mécontentement d’être chevauchés à vive allure.
Tout était sens dessus dessous.
Le code de la route démissionna !
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant…
Il n’y eut plus rien à vendre. Une foire d’empoignes et de multiples magouilles se mirent en place pour continuer à faire fructifier ce marché aux revenus insoupçonnés. On découvrait le matin des rues passantes amputées de leurs panneaux de signalisation remplacés par le seul rectangle bleu et rouge « voie sans issue », des tronçons de routes bouchées par de lourdes charges, privés d’une partie de leur accès. Il s’en suivait des pagailles monstres des automobilistes perdus, excédés, des GPS valsaient par les fenêtres des usagers furibonds. Les livreurs ne savaient plus comment livrer, les résidents propriétaires des véhicules ne pouvaient plus se garer ni accéder à leur garage quand ils en avaient un. Les mairies étaient impuissantes, elles se tournaient vers l’état qui lui-même en référait aux autorités locales tout en continuant à prélever des taxes sur les amendes qui pleuvaient sur les parebrises pour stationnement gênant.
Cependant, on vit aussi certains résidents qui se dépêchaient d’installer des petits salons de jardin dans les espaces nouvellement créés dans ces impasses et cul-de-sac rapidement rebaptisés et tissaient de nouveaux liens avec leurs voisins. Bientôt les voies routières furent rétrécies comme peau de chagrin et l’on vit fleurir des bouquets de cyclistes. Les habitants s’organisèrent pour repenser les transports en commun, la solidarité avec les personnes à mobilité réduite. Les triporteurs livreurs poussèrent comme des champignons, les vélos taxis arboraient des couleurs franches pour être repérables. Peu à peu un consensus fut trouvé pour que chacun y trouve son compte. Plus aucune voiture ne circula devant les fenêtres des habitants. On revégétalisa ces nouveaux espaces et l’on facilita l’accès à chaque endroit pour que personne ne soit exclu de la jouissance de ce nouvel environnement. Ces petits coins campagnes aménagés dans ces culs-de-sac et autres voies sans issues créées fut un modèle très vite imité, copié, exporté. Des quartiers entiers s’organisaient pour réinventer leur environnement et on fit même changer la loi en nationalisant les ventes de ces nouveaux eldorados. L’argent était ensuite redistribué ou affecté à la restructuration des voies passantes.
Certes on boucha des accès mais on ouvrit une voie, celle de la sagesse, de la solidarité, de la reconstruction et du lien social. On fit émerger de ces voies sans issues, des voies pleines d’espoir et celles-là n’étaient pas à vendre mais à partager entre le plus grand nombre.
Un jour cependant (et ça devait arriver), un groupe de manifestants se mit à manifester devant la porte du marchand de cul-de-sac, de voies sans issues et d’impasses.
Ils hurlaient comme des sauvages tout en bloquant la porte.
Le marchand, qui voulait sortir pris peur.
Il remonta à l’étage, s’enferma dans son bureau et se pencha à la fenêtre en criant :
– Ohé braves gens, qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
Celui qui semblait être le chef (parce que plus grand et plus surexcité que les autres), répondit :
– Nous sommes l’association « BESOIN DE RONDS-POINTS POUR TOURNER EN ROND» et nous estimons que vous êtes un sérieux obstacle à notre cause !
– Mais je ne fais que mon travail Brave Homme,
– Et nous nous voulons des «RONDS-POINTS »
Et tous de se mettre à crier en chœur et à tue-tête :
– OUI NOUS VOULONS DES RONDS-POINTS, POUR POUVOIR MANIFESTER ET POUR TOURNER EN ROND et ron et ron petit patapon….
Notre marchand est interloqué et supplie :
– Pitié, laissez-moi sortir, c’est l’anniversaire de ma femme et elle m’attend pour aller au restaurant
– Pas de pitié, pas d’anniversaire, pas de restaurant. (répond le grand surexcité).
On s’en fout voilà tout ! Nous, nous voulons des ronds-points.
– Mais moi je ne sais vendre que des cul-de-sac, des voies sans issues et des impasses !
Bref, chacun restait sur sa position.
Les manifestant continuant de manifester et le marchand suppliant à qui voulait l’entendre qu’on le laissât sortir.
Vers minuit enfin la police intervint.
Les manifestant furent embarqués et le marchand…
Et le marchand choqué mais pragmatique, se demanda si l’avenir ne serait pas dans les ronds-points finalement ?
Et ron et ron petit patapon …
Oups! lire: Le marchand, qui voulait sortir prit peur
Un jour cependant, du cerveau des Américains (surtout les promoteurs toujours en avance d’une trouvaille rentable sur le reste du monde, y compris la Chine, en tout cas pour le moment) fusa une fois de plus une idée géniale.
Parvenue à son paroxysme d’occupation des terrains, la ville de New York avait grand besoin de se développer encore davantage. En particulier du côté de Manhattan où la moindre parcelle valait plus que le diamant.
Tout avait commencé une fois le pays redressé de la grande dépression de 1929. Désormais les espaces sous les ponts,les toits, les terrasses, les caves et sous-sols, et même des miles d’égout, avaient été rentabilisés. Désespoir : plus un seul pied carré à vendre.
Un gros malin eut l’idée de génie à laquelle il ne croyait pas, tellement elle était folle : l’air au-dessus de NY s’achèterait-il pour être revendu ? Il vérifia la loi qui disait que l’air était un espace dont les propriétaires de biens immobiliers ont le droit de disposer. Et le plus beau il découvrit aussi que : le «droit d’air» remontait à la Rome antique disant : «quiconque est propriétaire d’un lopin de terre le détient du paradis à l’enfer»
Si votre gratte-ciel est plus haut que le voisin, vous pouvez lui vendre de l’air jusqu’à ce qu’il puisse monter des étages aussi hauts que les vôtres. Heureux le propriétaire américain d’une petite maison ou d’un petit immeuble de seulement une quinzaine d’étages, il peut céder à son voisin la valeur de 30 autres ou plus, entre 250 et 300$ du pied carré (= 30cm carrés) c’est-à-dire 50 à 60% du prix de vente d’un terrain. Ma foi, pour du vent, c’est pas mal.
Toujours à la traîne les européens qui viennent de s’en apercevoir, à Londres et Paris, pollué ou pas on vend de l’air. Un jour cependant, les géologues ont commencé à prédire que tout ce béton pesant aussi lourd en $ qu’en livres ou kilogrammes, Manhattan la première s’enfoncera lentement mais sûrement.
Vendre des cul-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients, ravis de vivre au calme, affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent.
Un jour cependant, des déménageurs bloquèrent l’impasse du « chat-qui-pelote » avec leurs deux gros camions. Un riche emménageait dans la grande maison située au début de l’étroite ruelle. Il en résulta que ce samedi matin-là, les autres propriétaires ou locataires se trouvèrent dans l’impossibilité d’aller faire leurs courses hebdomadaires, voire de ne plus pouvoir sortir de chez eux. Les déménageurs leur expliquèrent qu’ils en avaient pour cinq minutes, mais quand les minutes devinrent une heure, deux heures… ce ne fut plus la même chanson. Rien n’y fit lorsque les noms d’oiseaux volèrent tous azimuts tout comme les menaces d’appeler la maréchaussée. Les hommes poursuivirent tranquillement leur besogne.
Ce fut le drame lorsque le doyen eut la super bonne idée d’aller acheter son pain quotidien. Il marchait à pas de fourmi sur ses béquilles et tenta de se faufiler en biais entre le premier camion. Et, ce qui devait arriver, arriva. Il tomba de tout poids et fut incapable de se relever malgré l’aide des riverains furieux qui appelèrent les secours. Ces derniers, pas pressés d’arriver, ne purent se frayer un passage avec leur civière. Le comble, c’est qu’il fut impossible de dénicher les déménageurs partis, Dieu sait-où, pour leur pause déjeuner. Les pompiers prirent l’infortuné, l’un par les bras et l’autre par les jambes, et ses cris de douleur se mêlaient à ceux des habitants ulcérés.
Pendant les trois mois que ce pauvre petit vieux passa à l’hôpital pour tenter de se remettre de sa folle aventure, l’affaire fit grand bruit dans les médias. Il en résulta que, dorénavant, ces cul-de-sac et autres voies sans issues seraient piétonnières et interdites à tout arrêt minute. On ne compta plus les départs des locataires qui n’en pouvaient plus de ne pas trouver de places de stationnement dans la ville en zone bleue et de trimbaler leurs courses sur des centaines de mètres.
En cette année 2029, les proprios actionnaires ne se remirent pas de ce nouveau crack boursier.
655/La circulation était incessante induisant un pic de pollution jamais atteint. Les instances supérieures décidèrent de décourager les automobilistes en fermant les rues avec des panneaux de sens interdits, des culs-de-sac et plus plus Ils tirèrent un nom de S.T du sac sans fond de l’ANPE. C’est le dénommé J.V Nullepart qui sortit, les édiles se réjouissèrent. Ça corroborait parfaitement avec leurs objectifs. Il le trouvèrent au bout du » chemin-du-sans-retour » juste à côté du cimetière. Vous pensez si le gus sauta sur l’occasion. J.V prit son travail à cœur et avec tant de zèle que depuis, les gens bloqués dans leur autos y vieillissent et même s’y reproduisent. Des amitiés et des rencontres se lièrent. Des petits métiers, aussi improbables qu’inavouables apparurent. Un conducteur – lassé de son passager- demandait l’ »Échangiste » qui lui-même en cheville avec » l’agence de location de personne » appelait le ‘loueur de temps’ pendant que ‘ l’installateur de glissière procèderait à l’évacuation du passager gênant sur toboggan.
J.V avait organisé tout ça de main de maître et, maintenant assayait son slip en or sur son pécule. Mais n’en n’ayant jamais assez, pensant établir un impôt de »passage », il enleva les panneaux et décida de rouvrir la circulation…
La vie n’est-elle pas un éternel recommencement ?🐀
Un jour cependant, tout lui revint comme un boomerang. Il avait les sacs au c u l, était en passe d’être coincé à tout moment, une issue qu’il n’avait pas imaginée et qui le laissait sans voix.
Tous ses associés, qui s’étaient engouffrés avec lui dans les bas-fonds de ce juteux business, avaient fait volte-face et pris les jambes à leur cou pour se sortir de cette mauvaise passe, se voyant soudain acculés contre un mur de réclamations.
Il était seul désormais devant la horde de clients mécontents qui voulaient récupérer leurs fonds d’un investissement qui ne menait visiblement nulle part. Des voix s’élevèrent :
« On en a plein le c u l de tes sacs ! »
« Rendez-nous notre argent ! Voleur, bandit »
Ils étaient dix, trente, peut-être cent, une bande continue de plaignants le pourchassant, en sautillant les deux pieds dans leurs sacs. Une course en sac complètement folle.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Mais je rêve ! »
Cette pensée allait soudain le sauver, saisissant d’un œil ferme un rayon lumineux que lui tendait une persienne, jusqu’à se hisser dans les bras du jour qui se levait pour quitter ceux de Morphée et ses cauchemars grotesques. Comme hier.
Tout devint alors très clair, en ouvrant les volets sur la vallée du Trou-duc, il allait cesser son activité et se mettre à vendre du rêve, des mirages en Perse et des châteaux en Espagne. L’idée lui parut géniale.
Vendre des cul-de-sac
Des voies sans issues et des impasses
Diable ! Quelle audace !
Par on ne sait quel tour de passe-passe
Les clients affluèrent
Les ventes s’envolèrent
Bonheur des actionnaires
Qui accumulaient les bonnes affaires
L’époque était aux formats courts
Côté jardin et côté cour
Tout était limité
Rien au-delà du bout de son nez
Rien ne devait dépasser
Sous peine d’insécurité
La liberté ?
Attention, danger !
Mais un jour un Ailleurs s’est pointé
En casquette et baskets
Comme ça, sans crier gare
Il a tout bousculé dare-dare
Fait sauter les barrières et les verrous
Ouvert les vannes
Déplacé des monceaux de cailloux
Faisant tout ça sans ambition aucune
Ne cherchant nullement à faire fortune
L’Ailleurs n’avait qu’une ambition
Élargir les horizons
De toute cette population
Les emmener ici ou là
Mais surtout là-bas
« Laissez donc vos portes ouvertes
Place à la découverte
Parfois là-bas l’herbe est plus verte »
Avant de s’éclipser sur la pointe des pieds
C’est l’ultime conseil qu’il leur a donné.
Vendre des cul-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée est géniale !
Plus besoin de faire demi-tour ou de marche arrière
Les ventes de volants s’envolent
Et l’on rétrocède les rétros
Exit les angles morts et le point de patinage
Bientôt les virages, et toutes les manœuvres de stationnement
sont bradés sur les sites de vente
Puis vient le tour de la force centrifuge et des horodateurs devenus inutiles
Tout un lot d’ESP, ABS, GPS, AFU, AAC se retrouve sur AHT
On brade tous les panneaux de signalisation
Les lignes au sol sont détachées et écoulées par des revendeurs
Des pompiers éteignent les feux de route
Et bientôt après ce grand passage au péage
Le monde se retrouve au point mort, sans véhicules
Sans pollution, accident, permis à point, limitation
Sans zébras, ralentisseur, radar, panne,
Il ne subsiste, sur ces longs rubans bleus,
Que les aires de repos, les manches à air, la nuit, les zones de rencontre
Le brouillard, le chant des oiseaux, les passages d’animaux sauvages
oups:il ne subsiste
Vendre des culs-de-sac, des voies sans issues et des impasses, l’idée était géniale. Les clients affluèrent. Les ventes s’envolèrent. Les actionnaires se réjouirent. Un jour cependant, un Australopithèque se pointa, et en moins de temps qu’il n’en faut, il installa à la sortie du village de Plurien, un nouveau commerce. Sarah qui chaque nuit lutte contre une insomnie croissante, n’en croit pas ses yeux cernés par manque de sommeil lorsqu’elle lit la plaque du nouveau commerçant : NOlimite ! Elle pousse illico la porte d’entrée, un couloir infini s’ouvre devant elle. Elle s’adresse à l’accueil « Boulevard Eternel » :
─ Bonjour, vendez -vous du sommeil infini ?
─ Faut voir au rayon « Repos éternel » ou « Magasin des suicides »
─ Non, j’veux pas mourir, j’veux juste dormir d’un sommeil de plomb sans réveils nocturnes intempestifs.
Le ton monte, les éclats de voix attirent le patron, cet Australopithèque du nom de Mr Débouché.
─ Que se passe-t-il ici Brigitte ?
─ Mademoiselle veut acheter du sommeil infini.
Pressentant une affaire juteuse, Mr Débouché invite Sarah à la suivre dans son bureau pour lui expliquer les différentes options puisque le chef de rayon Roupillon est absent. Sarah plonge son regard « black is black » dans celui de Monsieur Débouché. Ce dernier comprends que cette hystérique souffrant d’agrypnie ne lui lâchera pas la grappe.
─ Ça coûte combien l’heure de sommeil ? Vous faites des forfaits ?
─ 150 !
─ De l’heure ! Mais c’est du vol.
─ Non c’est du business. Alors vous voulez combien d’heures ? Parce que je ne fais pas de forfaits. J’ai des options infinies, sans restriction…payantes bien sûr.
─ À ce prix-là, vous faites des facilités de paiement j’espère.
─ Non, suis marchand de sommeil pas marchand de sable en l’occurrence ! Alors vous vous décidez ou quoi, j’croyais que c’était vital !
─ C’est quoi les options ?
─ Vous avez les rêves heureux ou érotiques sans tabou, les cauchemars, les ronflements sans aucune retenue. C’est 100 euros par option supplémentaire et par heure.
── Mais c’est une vraie anarque votre commerce. On va dire que je vais prendre des heures simples de sommeil. Est-ce qu’on peut faire comme pour les cartes postales. Toutes les dix heures vous m’en offrez trois de plus ?
─ Non mais c’est pas les soldes ma p’tite dame. Et on est pas vendredi donc pas de black Friday non plus.
─ Okay, okay, allez donnez-moi dix heures de sommeil de plomb sans réveil nocturne, ni envie de faire pipi.
─ Ça fait deux options, multiplié par dix ce qui fait 2500 !
─ À ce rythme-là vous pourrez vous offrir la Tour d’Argent en moins deux et dormir au Hilton dans des draps de soie tous les jours !
Sarah sort son chéquier, mais Débouché lui fait remarquer que la maison n’accepte que la carte de crédit ou les espèces. Il explique qu’il doit se protéger des chèques en bois.
Sarah à contre-cœur passe sa carte Revolut dans le terminal, elle veut dormir quel que soit le prix.
Débouché se réjouit d’avoir trouvé le bon filon pour réaliser son rêve. Son père lui avait dit que le pognon ne faisait pas le bonheur mais qu’il y contribuait fortement. Il allait devenir le magnat SDF. (sans difficulté financière)