638e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Elle (il) était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que…

Amis abonnés, sans vos imaginations associées pour rebondir sur mes propositions, cet exercice ne serait pas.

MERÇI :Nadine de Bernardy, Peggy Malleret, Antonio Pereira, Alain Granger, Françoise Denaules, Renée Bigoni, Laurence Noyer, Salvatore Urso, Nadine Berthereau, Michel-Denis Robert, Achille Dominique, Marie-Josée Roy, Anne-Marie Paglia, Sylvie et Cliaude Dambrine, Françoise Duret, Corinne Jahin.


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17 réponses

  1. Anne LE SAUX dit :

    Elle était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que les choses se gâtèrent. D’abord, un trèfle à quatre feuilles plus impétueux que ses acolytes bouscula ceux qui le précédaient et forma un bouchon herbacé au travers de sa gorge. Elle manqua d’air et n’eut la vie sauve que grâce à l’huile d’olive qui se précipita pour fluidifier le trafic. Ouf ! L’alerte passée, elle poursuivit le traitement bien que la pendule narquoise affichait déjà 13h18. Pas de panique, le coach n’avait pas indiqué d’heure limite. Une bouchée plus tard, le poivre ajouté en dernière minute pour « rehausser le goût et dynamiser son organisme » -conseil du coach-, lui brûla l’œsophage et menaçait de lui tordre les boyaux. Elle respira un grand coup bien décidée à poursuivre l’expérience jusqu’à sa réussite. C’était sans compter sur le ver de terre qui remontait paisiblement le long de sa fourchette. Son estomac se contracta de dégoût. Elle repoussa son assiette et vérifia son taux de stress à l’aide de son application Stresszen. Verdict : 9 sur 10 alors qu’elle était à 5 avant de débuter l’opération. Elle tapa fébrilement INSOUCIANCE dans le moteur de recherche et égrena les synonymes : étourderie, frivolité, inconscience, négligence, nonchalance… Elle prit alors une décision qu’elle qualifia d’insouciante : laisser tomber sa quête de frivolité et autre incurie !

  2. Avoires dit :

    Elle était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que…
    …rien ne changea. Le coach, ah oui le coach ! parlons-en de celui-là ! il avait oublié de préciser qu’il fallait manger cette salade un vendredi 13 ! Malheureusement, cette année-là il n’y avait qu’un seul vendredi de cet acabit et par dessus le marché il était déjà passé ! Quelle déveine ! Quelle poisse ! Tout lui arrivait à la queue leu leu, un ennui après l’autre. Même dans la position du lotus, dans laquelle elle s’était emberlificotée , elle s’était fait une tendinite aux chevilles et n’avait pu se remettre sur ses jambes qu’après avoir appelé les pompiers…
    Côté insouciance, il y avait du chemin à faire ! Seulement, à cause de ses tendinites, elle avait renoncé à celui de Compostelle. Elle s’était rabattue sur l’allumage de cierges dans les églises alentour. Aucun répit, aucune embellie ne s’était profilée. De plus, il s’avéra que la salade de trèfles à quatre feuilles qu’elle avait consciencieusement ingurgitée contenait une molécule indigeste pour son estomac fragile. Écœurée, tendinitée, découragée, elle se coucha, fit de grandes respirations, scanna son corps mentalement, pensa au printemps qui arrivait puis entendit un chant d’oiseau. Le calme s’insinua en elle , son cœur s’apaisa, l’oiseau chantait toujours au loin pour elle.
    Le treize et le quatre, il n’en était plus question ! Demain, c’était le huit, chiffre magnifique, magique, parfait. Demain, elle aviserait…
    Le sept n’était pas mal non plus !… Et si elle essayait le douze ? C’est aussi un chiffre parfait. Et si elle additionnait le 1 et le 2, cela ferait 3 mais le chiffre ne lui disait rien.
    L’oiseau chantait toujours au loin. Soudain, elle n’entendit plus que ce chant chatoyant, plein de douceur, de tendresse, de reflets. C’était la première fois qu’elle écoutait un tel message. Et elle se sentit plus légère.

  3. Urso dit :

    Elle (il) était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que…

    Sushi sushi, moi j’en ai beaucoup. À la pelle.
    En plus je suis souvent anchoisché.
    Heureusement que récemment j’ai rencontré ce pote coach, sympa et paraît-il compétent.
    Et grâce à sa salade de feuilles à 4 trèfles je suis devenu moins chouchian.

    Ah vous croyez à ce que je dis ?
    Ben avec moi cette salade n’a pas eu trop d’effet. C’est la chienlit.
    Je reste un chou chiant.
    C’est avec mon petit lapineau blanc que je l’ai mangée.
    Les feuilles à 4 trèfles je suis allé les chercher à l’autre bout du monde.
    Ça m’a coûté plusieurs voyages en avion.

    Et maintenant après avoir ingurgité cette salade à 13 h 13 heures précises comme le voulait mon pote coach, ça ne va pas bien.
    J’ai vomi mon 4 heures et je crois bien que c’est à cause d’elle.
    Ou peut-être que c’est elle la fautive ?
    Oui cette grande, cette énorme tartine au chocolat Nutella et crème chantilly, que j’ai l’habitude de prendre tous les jours pour mon goûter.

    Oh la la les amis j’ai honte. Je n’ai pas envie de le dire.
    C’est dans le bocal du petit poisson rouge que j’ai vomi. Et maintenant le bougre il n’est pas fier : on dirait qu’il nage sur le dos.
    Je le lui ai dit plusieurs fois à ce poisson. Nage correctement voyons comme tu sais bien le faire.
    Rien, il ne veut pas m’écouter, il s’entête à rester sur le dos.
    Il ne veut plus nager comme avant.
    Ah que faire ! Ma copine elle va bientôt quitter son bureau et rentrer à la maison.
    Elle va le voir que son chéri poisson est kaput.
    C’est certain ce soir j’ai droit à la fessée de sa part.

    Vite je mets mon imperméable avec des étoiles bleues et blanches, et je file en ville. Pour tenter de mettre la main sur un poisson mâle ou femelle : une sardine, un maquereau, un hareng. N’importe.
    Voilà je cours sur le trottoir à la recherche de ce satané animal.
    Où en trouver dans ma ville minuscule.
    Poissons poissons, ohé où vous cachez-vous ?

    C’est fou. Que se passe-t-il dans ma tête.
    Je crie, j’hurle : je cherche un poisson, rouge ou vert de préférence, pour un bocal vide.
    Les passants me regardent bizarrement, certains sourient. Espérons que la police ne me cueille pas et me mette dans le panier à salade de feuilles à 4, 4 …

    Oh oh je ne suis pas saoul. Hi hi qui vois-je là-bas. Oui c’est elle. Hi hi elle n’est pas seule. C’est ma belle copine.
    Elle est avec quelqu’un que je connais. Le coach, le beau gosse, c’est lui, fier comme un coq. Coach coach. Cocorico.
    Oh la la que c’est drôle, ils s’embrassent sur la bouche.
    Elle ne me l’a pas dit. Que c’est son ami.
    Ma petite Emilie jolie.
    Oh je deviens triste et chouchien.
    Vite un bocal vide pour être insouciant.
    Dans lequel je pourrais me cacher et vivre. Tranquillement.
    Pour oublier ma vie d’aujourd’hui. Devenir et être un petit poisson rouge, ou d’une autre couleur.
    Vite vite me métamorphoser en poisson dans un bocal avec une tonne d’eau.
    Plus de sushi sushi. Surtout surtout être un deux trois … Chou-chouan.
    Chouans, oh oh je sors et change de sujet, De grâce pas une autre guerre ou révolution sanguinaire.

  4. Michel-denis Robert dit :

    Elle était en manque d’insouciance.  » Pour y remédier, préparez une salade de trèfles et mangez-la à 13 H 13 précises, avait dit le coach. » C’est après avoir respecté la consigne qu’elle s’aperçut qu’elle n’avait plus d’oseille.
    Le coach lui proposa un marché. Une petite virée pour prendre l’air. Après les cours, c’était un bon deal. Il l’emmena le long de l’avenue des tilleuls et leur parfum fut le bienvenu après les odeurs de la salle de gym. Elle fut transportée. « Ici, peut-être, trouverez-vous votre bonheur, annonça-t-il. » Ils flânèrent d’abord, afin de se redonner un peu de détente parmi les badauds intéressés par les produits sur les étals. Elle eut l’idée de s’y étendre, un fantasme fugitif. Une envie de tout abandonner sur le champ, comme ça, sans prévenir. En s’imaginant sur une plage.
    – Qu’avez-vous, dit l’homme ?
    – Rien, je suis un peu fatiguée.
    – Je vous offre un café, dit-il en s’excusant !
    Elle faillit lui avouer qu’elle n’avait plus qu’un petit euro. Mais cela ne lui aurait pas plu. Par superstition, elle n’aimait pas jouer sur celles d’autrui. Machinalement, elle regarda sa montre.
    – Il va être bientôt l’heure.
    Il se creusa la tête pour répondre de façon adéquate. « L’heure de quoi, se demanda-t-il ? » Puis il repensa aux trèfles, ils en trouveraient peut-être sur le marché ?
    – Ca m’étonnerait beaucoup.
    – A quoi pensez-vous ?
    – A la même chose que vous.
    Elle se mit à rire. Ce faisant, ils entrèrent tous les deux dans le café le Progrès. Il y avait foule. Beaucoup de commerçants se réunissent ici les jours de marché. Des turfistes restaient scotchés devant la télé, bouchant le passage. Le speaker indiqua que le treize était disqualifié. Elle regarda à nouveau sa montre et se dit que ce n’était pas son jour de chance. Il s’étonna. Elle avait peut-être un rendez-vous. Mais par discrétion, il n’osa pas lui poser la question.
    – Au bar ou à une table ?
    Elle hésita une seconde et se décida pour une table.
    A celle du fond, quatre joueurs de belotte ne faisaient pas semblant de taper le carton. « Atout trèfle, dit l’un d’eux ! » Elle se mit de nouveau à rire, puis elle opta pour le comptoir.
    – Attendez deux minutes, je prends un ticket de black Jack.
    Elle attendit treize heures treize et elle découvrit les treize mille euros du ticket gagnant. C’était un vendredi 13 de l’année dernière.
    La légende dit qu’ils revinrent treize années de suite dans ce café et qu’ils eurent treize enfants.

  5. Françoise Maddens dit :

    638/Elle était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que machinalement elle ouvrit son ordinateur et s’aperçut qu’il était en fait 14H3O, et comprit que sa montre était en panne.
    C’était pourtant une casio, elle l’avait achetée la veille, la peau des fesses, pour l’occasion.
    Elle recommencerait demain Elle allait de ce pas retourner au magasin et dire son fait au vendeur. Mais soudain elle dut se précipiter aux WC : la salade de trèfles à quatre feuilles sans doute…
    Remise, elle téléphona à son coach pour lui demander conseil celui-ci lui répondit d’un ton désinvolte, lui sembla-t-il,. qu’elle essaie une salade de trèfles à trois feuilles demain à 13H13 précises et ajouta « essayez d’être ponctuelle sinon je ne pourrai plus rien pour vous. »
    Vexée, elle retourna chez le bijoutier pour échanger sa montre. Celui-ci la reçut très aimablement si bien qu’elle lui raconta sa mésaventure de salade de trèfles à quatre feuilles et lui parla de son coach.
    Ils rirent de bon coeur , se virent une fois, puis deux, puis trois et elle finit par retrouver son insouciance et lui, conquis, lui offrit un « collier trèfle ». L’alliance ne saurait tarder se dirent leurs amis.

  6. 🐻 Luron'Ours dit :

    LA CAROTTE ET LE BÂTON

    Au bout de l’allée fleurie on débouche sur l’avenue du docteur Dubon avec à gauche la pharmacie, sa croix verte et de l’autre côté le tabac presse avec sa carotte rouge sa plume et son trèfle de la FDJ. Tou-Fo, le coach et Fou-Tu l’ addictologue ignorent ces entités. L’ un conduit à l’insouciance l’autre à la confiance en soi ! Il n’est que de consommer ce que proposent les deux enseignes pour éprouver l’inanité de leur emploi. Il ne reste qu’à doser et prendre à heur fixe et c’est la thérapeutique de l’homéopathie, le mal par le mal, le bien pour le mieux qui en est pourtant l’ennemi dit-on. Quant à être exemplaire, ça demande un assaisonnement, sel, poivre vinaigre et de l’huile, de l’extrême onction…
    C’est simplement stupéfiant !
    🐻 Luron’Ours

  7. Nouchka dit :

    « Pour remédier à votre manque d’insouciance, préparez une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach de son site web favori. Il se sentait concerné par le sujet et passa des heures dans le pré le plus proche à trier les trèfles à quatre folioles. Alors qu’il rentrait fourbu de cette cueillette maigrelette, il ruminait quelque sombre pensée sur sa façon d’être dans la vie :
    Pourquoi ai-je besoin de me référer à un site Web pour agir ?
    Pour lutter contre le manque d’insouciance pourquoi faudrait-il se soumettre à un exercice particulièrement crispant comme celui auquel je viens de m’astreindre ?
    Pourquoi mangerai-je des trèfles en salade alors que j’ai horreur de la salade ?
    Pourquoi cet horaire précis qui ne dit même pas s’il s’agit du fuseau horaire d’ici ou de l’autre bout du monde ?
    Après avoir respecté le début de la consigne, il décide d’agir à sa guise et mis les trèfles cueillis entre les pages de l’un de ses vieux dictionnaires. Après tout, il n’est pas nécessaire de jeter ce qui fut si pénible à sélectionner.

    Sa rumination mentale l’amène alors à se poser d’autres questions sur le besoin qu’il a de croire à n’importe quoi sous prétexte que c’est le web qui le propose. Et s’il en faisait autant ? Inciter des internautes crédules à faire des choses loufoques sous prétexte de bonheur, de santé ou de prospérité ?
    Il n’est pas long à élaborer un programme de « retour à la pureté ». Ainsi, suggère-t-il :
    Vous pouvez retrouver votre âme d’enfant et votre pureté en contrant la plupart des interdits du savoir vivre. Faites ce que votre corps vous demande. Faites lui confiance. Il sait ce qui est bon pour vous.
    Quand votre ventre est gonflé et douloureux, pêtez tout votre saoul pour retrouver l’élasticité de votre abdomen ;
    Quand vous lisez ou regardez une œuvre émouvante, laissez les pleurs s’écouler et les sanglots sortir de votre gorge ;
    Quand vous n’avez pas le courage ou l’envie de faire les corvées habituelles, acceptez pendant un temps de ne pas les faire, cela n’empêchera pas le monde de tourner ;
    Quand vous n’avez pas envie d’appeler vos proches comme vous vous y obligez souvent, attendez que le téléphone sonne ou que des mails arrivent de leur part, c’est sympathique d’inverser les habitudes et un peu déstabilisant. C’est ce dont vous avez besoin dorénavant.
    Complétez par vous-même la liste de ce que vous pourriez modifier de votre train-train pour amener un peu de nouveauté à votre existence….

  8. Patricia N. dit :

    Il était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach.
    C’est après avoir respecté les consignes qu’il commença à chanter. Pas un jour après, pas une heure après, non, à 13h20, en faisant sa petite vaisselle.

    Lui qui est connu pour chanter comme une casserole, et qui n’a comme répertoire que les chansons de Claude François ou de Michel Sardou, le voilà en train de vocaliser avec une magnifique voix de basse.

    Il commence à chanter le fameux air de Zarastro quand il se rend compte de ce qu’il est en train de faire. Il se précipite vers le miroir de l’entrée. Il ne se reconnaît pas. Evidemment, c’est un miroir de sorcière. Personne ne se reconnaît dans un miroir de sorcière.

    Il court à la salle de bain, se plante devant un vrai miroir et contemple sa tête, la même que d’habitude… Il se focalise comme d’habitude sur son acné plus tellement juvénile, son grand front nu et ses petits yeux trop rapprochés et enfoncés dans leurs orbites.
    « Oui, c’est bien moi, toujours aussi moche. C’est bien la preuve que le coach m’a encore fait marcher. Qu’est-ce que je peux être crédule ! Oui, mais j’ai chanté ou je n’ai pas chanté ? »

    Il ferme les yeux pour éviter son propre regard, se racle doucement la gorge et prend son inspiration…

    Et voilà que cette magnifique voix de basse s’élève à nouveau. Et cette fois-ci, c’est Don Magnifico ! Il s’aperçoit très vite du plaisir qu’il a à s’écouter. Cela le rend léger, enthousiaste et, mais oui, il sent peu à peu comme délivré. Une espèce de confiance s’empare de lui, lui fait baisser sa garde.
    Spontanément, il ouvre les yeux et se contemple. Il se scrute, se regarde avec gentillesse et amour.

    Finalement, il n’est pas si moche que cela.

  9. Sylvianne perrat dit :

    Une salade de trèfles à 4 feuilles ? Elle est marrante celle la ! A 13h13, demain ? Je n’ai que 24 h… !
    Stressée, je descends dans le jardin… rien. Angoissée, je vais chez le fleuriste… rien !
    Ah ! Google ! Je pianote… « trèfles à 4 feuilles ».
    Incroyable ! Disponibles dans les 12 h, ils viennent du Japon. Une petite fortune mais au diable l’avarice pour connaître l’insouciance.
    En un clic, très anxieuse, je commande une trentaine de ces précieux trèfles de quoi préparer une petite salade. J’y ajoute un bouquet de soucis. J’adore ces fleurs jaunes pimpantes.
    Grâce à Google, mon insouciance renaîtrait ? Mon esprit négatif n’y croit pas. Il bougonne en boucle.
    Toute la nuit, mes pensées récurrentes n’empêchent de dormir.
    Jour J, très soucieuse, je guette le livreur et me jette sur le paquet. La boule au ventre.
    Oh ! Je suis sure qu’ils n’ont que 3 feuilles…
    Le bouquet de soucis est bien là tout frais et les trèfles à 4 feuilles sont fanés…

  10. mijoroy dit :

    C’est après avoir respecté la consigne du coach en sinistrose qu’elle dit la phrase magique :
    ─ Demain je serai une autre.
    Adieu chiffon et son encaustique, brosse, seau et balai. Remisé les ustensiles à reluire ou à récurer. Aux oubliettes la pendule gardienne de son emploi du temps. Elle étouffait dans la morosité, terne et insipide du quotidien de sa vie de couple. Voilà des semaines qu’elle essayait de faire naître chez son époux une once de frivolité et de fantaisie dans cet espace intimiste où l’olibrius accomplissait selon un rituel bien huilé son devoir conjugal, entre deux matchs de foot (en rediffusion) alors qu’elle, s’auto-flagellait mentalement d’avoir oublié de sortir les poubelles. (…) Si avant ils se comprenaient sans parler, maintenant la télévision parlait pour eux.
    Elle n’avait eu de cesse de vouloir alléger les prises de bec avec son homme pour des peccadilles. Dans la loterie du mariage elle avait tiré une mauvaise pioche. Et pourtant elle n’avait pas lésiné sur la variété des méthodes pour sortir du carcan du « fais ceci, sois forte, et…tais-toi ». Légèreté, était devenu son leitmotiv.
    Elle voulait le secret de Biquette et de Blanchette, qui trottaient chaque jour devant le lavoir en culeyant, où elle s’époumonnait à battre les draps. Elle aurait tant aimé pouvoir tortiller du croupion d’aise, le nez au vent, la marguerite au coin des lèvres. Comme les bichettes elle aimerait courir dans les pâtis d’herbe fraîche et tendre, brillants de rosée, véritable élixir de jouvence, à en juger par l’agilité des cabres. Ces étendues vertes regorgeaient de trèfles à quatre feuilles. Faisant fi des crocs acérés des loups, des griffes meurtrières des ours, les bourriques étourdies par l’ivresse des hauteurs, paissaient indifférentes aux prédateurs qui les observaient dans l’ombre.
    Aussi quand le coach en sinistrose lui prescrit de se préparer une salade de trèfles à quatre feuilles et de la manger à 13H13, sans hésitation aucune, elle brava à son tour tous les dangers, pour connaître une fois la mixture engloutie, l’ivresse de l’insouciance des chèvres.
    Voilà comme un homme réussit l’exploit à faire devenir chèvre une femme courageuse.

  11. Catherine dit :

    Germain avait dû commettre une erreur quelque part. Loin de se sentir léger, il devint brutalement livide. Une nausée l’envahit, ses narines se bouchèrent, ses lèvres bleuirent, son menton fuit. S’ensuivit une chaleur intense, irradiante par bouffées. Secoué par des spasmes, la vision double,d’un geste mal assuré, il attrapa la notice, la fameuse notice du coach. Trè-fles-fles-fles, à quatres-quatres, feui-feui-lles, trè-très-très-fles à qua-qua-qua tres-tres feuilles-feuilles. C’était tout bon. Il avait même ajouté du vinaigre, deux grosses cuillères en argent massif, pas d’huile pour son diabète. C’était tout bon. Les trèfles avaient bien quatre feuilles, il les avait comptés, recomptés, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…C’était tout bon. C’est lui-même qui les avait déracinés, exfiltrés du sentier qui longeait le fleuve. Ah non de Dieu, une frappe tremblante, mais assez rude pour sentir une bosse se former, percuta un des coins, le plus à angle droit du front. Nom de Dieu, nom d’un chien, satané ! Il avait oublié l’affiche de la ville sur le lampadaire du carrefour; désinfection de la rue des Alouettes du 5 à 7, sentier Est longeant le fleuve ; interdiction de sortir; produit extrêmement dangereux; danger de mort. C’est vrai. Il revenait de chez le notaire. Il avait déjà oublié l’affiche. En réalité il l’avait à peine lue. Il tenta de reprendre son souffle. Son esprit ne suivait pas. Ré-ca-pi-tu-lons. Oui, aller souffler, pousser, pousser. Une sorte de mantra dont il avait l’habitude. Il revenait de chez le notaire. Ouf ! C’est cela, oui ça y est, il le tenait ce fameux truc, ca lui revenait, voilà, c’est cela, ça sortait enfin…Il revenait chez le notaire, et il avait été bien plus préoccupé par le notaire que cette vulgaire affiche. Trois mois au compteur d’une négociation acquise à l’arraché, entendons mal acquise. C’était à prendre ou à laisser lui avait-on dit. À prendre, à laisser, à prendre, à laisser…Oui. Il finit par s’emparer de la négociation et de son résultat bien rond. La négociation avait duré trois mois, il avait perdu déjà 3000 euros sur le prix de la vente, quatre mois et ce serait 4000 euros, cinq mois, et…Et pourtant, après tout, si jamais il avait dit non, si il avait refusé tout rabais. Il n’avait jamais su dire non. Si il avait appris à dire oui, une fois, une seule fois dans sa vie. Oui. Non. et bien quoi, cet homme aurait fini par acheter. D’ailleurs, c’était probable. Non certain. D’ailleurs il avait inscrit ses enfants dans l’école de la ville, la seule où il restait des places dans la région. Il avait été muté ici, il n’y avait pas beaucoup de logements, et une seule maison avec jardin à vendre dans la ville, et aucune maison à vendre avec jardin et parking sauf la sienne. L’homme avait une grosse voiture à garer, trois molosses, une piscine à enterrer, un palmier à planter, une balançoire à mouvoir… Seul son jardin ….Alors, il aurait pu refuser toute négociation, il aurait dû refuser. Il n’avait peut-être pas tout tenté. C’est certain. Il avait sans doute été lâche. Oui, lâche c’est certain. Une fois encore, comme toujours, il n’avait pas pu, ou pas su, ou peut-être même pas voulu défendre ses intérêts. Il aurait dû apprendre à dire non. Et puis à quoi bon les regrets, les remords, les contritions.C’était bien trop tard, définitivement trop tard. Et les dés avaient été pipés avant même d’être jetés. Pourtant, ce n’était pas de sa seule faute. L’agent immobilier ne l’avait simplement pas écouté quand il avait imposé son prix. «Nous sommes bien déjà au dessus du prix du marché » avait-il répondu laconiquement en montant le barreau pour accrocher la pancarte A vendre au seul volet de la maison capable de supporter une telle charge. Comme même. Il ne pouvait pas s’avouer vaincu. C’était un peu de sa faute. Il aurait dû se pencher sur la chose, feuilleter avec patience les Echos, lire avec assiduité le Nouvel Economiste, ingurgiter le Mémento de la vente immobilière et revoir l’indice immobilier du jour avant de se coucher. Si il avait été au courant en détail de la conjoncture économique, si il avait suivi les bénéfices des entreprises, si il avait calculé les plus-values, si il avait noté les pertes en capital, si il s’était plongé dans le cours des actions, si il avait parié que seuls les acheteurs de sa maison allaient acheter ces actions, les actions dont les prix allaient triplés, et si il avait sélectionné les meilleures méthodes pour faire ce calcul, alors il aurait enlevé le mandat de l’agent immobilier, alors il aurait vendu sa maison à un de ces actionnaires fortunés. La paresse. L’innocente paresse. Voilà la coupable… « Si vous ne continuez pas un travail thérapeutique avec moi, vous verrez, je vous mets en garde moi.. » Le Dr Traquenart l’avait mis en garde l’année dernière. Sa voix sourde résonnait encore à ses oreilles…Et pourtant si Simone ne l’avait pas largué, et bien il n’aurait pas entendu cette voix. Et d’ailleurs si Simone l’avait largué, c’est parce-qu’il n’avait pas été d’accord, il avait dit non. Il avait répondu un non ferme à passer plus de temps avec elle. Passer encore du temps avec elle, cela voulait dire discuter avec elle, et inévitablement, discuter avec Simone c’était parler de tout et de rien, un peu plus de rien que de tout, et surtout de choses qui cassent les riens en faisant des dégâts. Elle avait l’habitude tous les soirs à 20 heures tapantes de lire son journal des faits divers de la journée. Il y avait toujours au moins un ou deux cadavres calcinés, un bras, une jambe retrouvés ici et là dans un jardin, abattus à la hache dans une forêt, un tronc flottant au large, reste d’un animal affamé. C’était obnubilant pour elle, persécutant pour lui. Mais si il avait gardé ce souci du monde, et bien si il ne s’était pas soucier de perdre ce souci du monde, et bien, il aurait su pour la femme tombée lundi soir sur le sentier longeant le fleuve, une femme retrouvée par un chien, il aurait su qu’elle avait une maladie peu commune.. Il entendait maintenant en bruit de fond les accents toniques de sa voisine qui venait de surgir dans le jardin au sifflement de sa voix chevrotante, agonisante « Ça a été dit partout !» venait de lancer dans une sorte d’excitation Madame Mane. « Partout ! À la radio, la télé, les journaux, sur mon smartphone. Partout ! C’est inédit. Et sans doute très grave ». Madame M avait lancé assertive. « Nous sommes à l’orée d’une nouvelle épidémie mondiale. Il n’y a quasi aucun doute. Un cas,puis deux, trois. C’est si rapide… Et vous savez comment tout cela se propage ! Non ? Mon beau frère qui a un certain savoir, et bien il a entendu de pas très belles choses sur la peste… Des millions de morts, à une certaine époque, en France ! À un moment ça a presque tué tout le monde, en quelques heures ça peut tuer, enfin mon beau frère pourrait vous expliquer cela en détail. Je vais l’appeler, ah vous savez, cette femme, il se pourrait bien qu’elle ait une maladie qui ressemble un peu à cela, bien sûr vous n’avez pas entendu les résultats des dernières analyses… » Germain hoquetait, comme il l’aurait fait en guise d’approbation. Sa tête trébuchait dans une convulsion soudaine comme il l’aurait fait en guise de négation. … « Oui Monsieur, oui Monsieur » avait ajouté Madame Mane pleine de suffisance. C ‘était pas sa paresse qui l’avait ruiné, c’était sa faiblesse. Oui l’affiche sur le lampadaire, il aurait dû y prêter plus d’attention, s’en souvenir. De cela, il devrait s’en souvenir toute sa vie. Se l’enfoncer dans le crâne, à trois secondes de son agonie, deux secondes de son agonie, puis à la seconde fatale quand….viendrait la parole du coach et son heure de gloire. Le manque d’insouciance, ce serait alors bel et bien du passé. Pour une fois, une certitude éternelle.

  12. Il était en manque d’insouciance. Le coach lui avait prescrit de la salade de trèfle à quatre feuilles à manger à 13h13 précises. C’est après avoir respecté la consigne dans un pré connu de lui seul que le vieil âne revint déçu chez lui.
    Cette consultation lui avait coûté une livre de son meilleur picotin sans grand résultat.
    Il revenait en boitillant, les oreilles basses, les genoux grinçants. Après une nuit cependant paisible, il retourna malgré tout au champ de trèfle, emmenant cette fois une petite bouteille de vinaigrette pour faire passer la pilule. A l’heure dite, il en versa un peu sur le trèfle et brouta en soupirant.
    Le baudet fit le chemin du retour, flânant, admirant les fleurs qui se montraient ici et là, ressentant une agréable légèreté dans les jarrets.
    Pour le rendez vous du lendemain il se fit beau, attrapa sa bouteille de sauce pour une nouvelle salade dont il revint en trottant, saluant d’un braiment affable ceux qu’il croisait sur son chemin.
    Le jour suivant il se réveilla assez tôt pour admirer le lever du soleil, puis c’est au galop qu’il se rendit à son champ des miracles.
    Le flacon était presque vide, 13h10, l’équidé accéléra, tout douleur disparue. Il arrosa d’un geste magistral la dernière portion de trèfle qui restait.Il se sentait jeune, léger, avec une envie de ruer de joie et se rouler dans l’herbe, ce qu’il fit aussitôt !
    Après cela pas question de retourner chez lui, il partit droit devant lui en chantant comme une casserole:
    La Rosalie, elle est malade
    Elle est malade du mal d’amour
    Pour la guérir faut d’la salade
    De la salade trois fois par jour.

  13. iris79 dit :

    Elle était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach.
    C’est après avoir respecté la consigne qu’ elle vit des choses étranges se produire. Elle ne mit pas aussitôt le fruit de ses remarques en relation avec les instructions du coach, cela était trop récent, ça ne pouvait pas être possible. Mais au bout d’une heure, elle dut se rendre à l’évidence, ça fonctionnait! Oui ça fonctionnait!! Incroyable!!! Elle se sentait légère comme jamais! C’est comme si on lui avait retiré une chape de plomb des épaules. Le cœur léger, elle avançait sur le chemin qui la conduisait au jardin avec le sentiment d’avoir des pas aériens. Le soleil avait tout à coup enveloppé tout ce qu’elle regardait dans un doux halo de couleurs tendres. Elle entendit le chant des oiseaux qui n’arrivait même plus jusqu’à elle depuis des mois tellement les idées noires et le nuage sombre dans lequel elle avançait depuis trop longtemps l’avaient privée de tous ses sens. Elle avait envie de pleurer mais pas de tristesse, non, de bonheur et de reconnaissance. Plus rien n’était grave, plus rien n’était trop important si ce n’est ce sentiment de paix intérieure qu’elle ressentait au milieu des fleurs, de la nature et des papillons.
    Elle eut brièvement peur que ce sentiment soit fugace et ne s’efface aux premières lueurs du jour suivant. Elle se leva et s’attacha à vivre le moment présent sans se laisser attirer par la pile de documents qui trônait sur son bureau ni les notifications de son téléphone qu’elle allait désactiver dans l’heure. Plus question de laisser fuir cette nouvelle insouciance qui lui redonnait le teint et les idées claires.
    Après avoir déjeuner sur la terrasse de son seul café dont elle retrouva le goût, posant son regard où il souhaitait aller, elle mesura le temps gâché à commencer dès le pied posé par terre et à peine habillée, des tâches empilées sur son agenda et sur son bureau sans cloisonner ce qui aurait dû rester à distance. Elle prit ensuite une feuille et un crayon, celui au bout duquel dansait une petite danseuse en tutu de poils tout doux offert par la tante Claire qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps. Elle fit des colonnes et coucha ce qu’elle allait faire, ce à quoi elle pouvait renoncer (sans que cela lui pèse bien au contraire) et ce qui pouvait attendre. Elle était incroyablement surprise par sa propre audace et elle pensa que son coach n’en reviendrait pas, lui que plus d’un taxait de gourou et de charlatan. Elle avait toujours eu pour elle un sens solide du libre arbitre et n’avait pas été totalement fière de le consulter. Elle y était allée sur les conseils d’une amie car ce manque d’insouciance dans sa vie faisait d’elle une personne qu’elle ne reconnaissait pas et avec laquelle elle n’avait pas du tout envie de partager le reste de sa vie. Elle avait même retenu un fou-rire lorsqu’il avait donné le plus sérieusement du monde des instructions concernant sa fameuse salade de trèfles.
    Elle mit à profit le reste du week-end pour savourer pleinement les effets de cette insouciance retrouvée et se dit qu’elle se devait d’aider à son tour ceux qui comme elle étaient restés trop longtemps dans les limbes d’un monde accablé par des responsabilités dont, avec le recul, des centaines n’étaient même pas justifiées.
    Depuis la veille et précisément depuis qu’elle avait porté les trèfles à sa bouche, des bribes de souvenirs lui étaient revenus en mémoire. Les picotements d’herbe folle sur ses mollets quand, enfant elle courait dans les prairies qui bordaient la maison de sa grand mère, les odeurs des légumes cuit mêlées aux épices, la saveur des fruits frais bien juteux, la voix de son grand-père qui lui nommait chaque fleur et chaque plante du terrain…Oui, le coach avait au moins réussi ça, et ce n’était pas rien même si ce dernier ne soupçonnait pas à quel point il avait changé la vie de cette femme. Elle comprit que l’insouciance pouvait très bien se marier avec le sérieux. La preuve, ils lui faisaient aujourd’hui le cadeau d’envisager sa vie autrement. Elle avait toujours eu la tête sur les épaules et elle allait, à partir de maintenant, vivre autrement sans jamais se séparer de l’insouciance qu’elle croyait à jamais avoir quitté.
    Guidée par le nouveau regard qu’elle choisissait de poser dorénavant sur le sens de son existence, elle allait commencer par changer de métier. Herboriste lui semblait être un choix tout à fait indiqué…Son regard glissa sur la montre qu’elle voulait oublier d’enlever: 14h14, Elle sourit et murmura pleine de joie, « on avance »…

  14. Laurence Noyer dit :

    Elle était en manque d’insouciance.
    Pour combler cette défaillance
    Son coach lui avait conseillé
    De se préparer un diner
    de salade de trèfles à quatre feuilles
    puis de trinquer œil dans l’œil
    et de la manger à 13 h 13
    dans une assiette anglaise.

    Elle respecta les instructions
    Se disant que le thème de l’histoire
    Insouciance et superstition
    Semblait contradictoire
    Mais cette contrainte faisait son affaire
    Elle lui donnait la possibilité
    D’un détournement à satisfaire
    Car c’était sa spécialité

    Elle ouvrit donc son parapluie
    A l’intérieur du miroir
    Jeta du sel sur le chat noir
    Leva le pied gauche de son lit
    Passa sous l’échelle en fer à cheval
    Lança une pièce dans le bocal
    Et toucha le bois vert
    Du pain posé à l’envers

  15. Antonio dit :

    Elle était en manque d’insouciance. « Pour y remédier, préparez ‘une salade de trèfles à quatre feuilles et mangez-la à 13 h 13 précises », avait dit le coach. C’est après avoir respecté la consigne que l’improbable se produisit.

    Elle était en manque d’imagination, de solution, depuis des mois, elle qui nous avait fait tant rêver par le passé, par ses exploits, pleins de culot, d’« époustouflance ».

    (c’est grâce à elle que ce mot était entré dans le dictionnaire, cette extraordinaire insouciance, repris pas tous les amoureux de l’Ovalie des deux hémisphères)

    Bien sûr, Pascal, je parle de notre équipe de France, à l’aube de la finale de sa coupe du monde, à quelques heures d’un premier sacre, ce samedi 28 octobre 2023, élevé au chant du Coq.

    « Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé… Cocorico ! »

    Ce n’était pas gagné. Car nos poules mouillées, dans une poule relevée, avaient déchanté d’entrée après s’être fait plumer par des kiwis, bousculer par des vanneaux téros, picorant, tant bien que mal, des points contre les Uruguayens, Namibiens et autres ritals, pour retrouver, in-extrémis, les champions du monde en titre à béqueter, en quart de finale.

    Plutôt indigeste, le springbok, mais allez savoir ce qu’ils avaient mangé, eux, pour se faire plier en deux, à la moindre mêlée, et avaler tout cru, dans les intervalles.

    Voilà la belle, en demi-finale, tout émoustillée à l’idée, enfin, de bouffer du rosbif !

    Parce qu’elle n’est pas végétarienne, la petite. C’est qu’elle l’aime « bleu » son crunch. Il fallait la voir planter la fourchette, ni vue, ni connue, dans les regroupements pour trancher dans le vif des actions saignantes et s’offrir un bouquet de roses (poésie qu’est notre rugby), à l’arrivée, pas piqué des verts qu’elle devait retrouver en finale. « Good game ! »

    Samedi, 13h13 précises, en quelques bouchées, à défaut d’une seule…

    (C’est qu’il ne s’agissait pas de s’étouffer avec, comme lors du tournoi à Dublin, en février)

    Elle mâcha et remâcha la salade, feuille après feuille, comme autant de matches qu’elle avait digérés pour en arriver là. Le Trèfle lui portait malheur, premier emblème mondial du ballon ovale, invaincu depuis le début de la compétition, jusqu’à plumer en demie (et pas qu’à moitié) ces kiwis qui avaient fait tant de misère à notre équipe de France, plus que jamais en manque d’insouciance.

    (Les Rosbifs, c’était un devoir, les Springboks, un coup de chance)

    21h, c’était parti et l’improbable se produisit…

    (Non, mais Pascal, tu ne croyais tout de même pas que j’allais te « spoiler » le meilleur)

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