637e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas…
Laissez de côté votre rationalité 😊
Renouez avec votre imagination enfantine pour répondre à cet exercice. Pratiquez l’humour, osez désacraliser. Permettez à votre imagination d’être affrontée, mal élevée.
Qui souhaite participer à cet exercice doit se souvenir de l‘enfant qu’il fut. Laisser-le jouer avec.
Oubliez tout souci de perfection et laissez votre imagination foncer tête baissée dans le brouillard de vos pensées.
Acceptez de ne pas tout contrôler, de vous tromper de mot, d’orthographe, etc.
Faites confiance à l’inspiration du moment, l’idée que vous cherchez va trouver sa forme en même temps qu’elle jaillira.
637/Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas un tel spectacle : les plages étaient recouvertes d’excréments de toutes les formes, de toutes les couleurs, de différentes tailles ; et étant donné que l’anthropologie constitue une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les « faits anthropologiques », c’est-à-dire caractéristiques de l’hominisation et de l’humanité,on pouvait se demander pourquoi cette île ? Comme lieu de vacances ? C’était improbable !
De nombreuses volatiles semblaient y avoir élu domicile, tels des mouettes, oursins, bernard l’hermite ainsi que des espèces microscopiques.
On le vit sortir différents tubes de tailles différentes et il préleva des petites bouts d’excréments qu’il mit dans ceux-ci dont il remplit son sac à dos
En fin de journée un hélicoptère atterrit avec lequel il repartit.
Quelques jours plus tard on lut dans la presse que l’hélicoptère dans lequel avait pris place l’anthropologue Achile Skato et qui le ramenait de l’île Chipartou, s’était écrasé lors de son atterrisage. Apparemment son sac à dos n’a pas été récupéré….
En face de moi, trois petits visages pétillants de malice :
« Pépé, Pépé, tu nous racontes encore l’histoire d’Achile ! Allez, s’il te plaît !…
– Bon, mais après tout le monde va au lit. On est bien d’accord ?
– Oui, promis !
– Bien… Il était une fois un explorateur, qui s’appelait Achile, et qui aimait par-dessus tout sillonner les mers avec son voilier pour découvrir des lieux extraordinaires. Un beau matin, allez donc savoir pourquoi, il accosta sur une île inconnue qui ne figurait sur aucune carte. Dès qu’il posa son talon sur la plage, Achile aperçut une pancarte avec l’inscription : « Bienvenue sur l’île des Chipartou ! »
– Aaaaah, c’est dégoutant !
– Achile, qui n’avait jamais les chocottes, ni les pétoches, rencontrait souvent des choses incroyables au cours de ses voyages, mais, ce jour-là, il se dit que le défi allait sûrement être de taille.
Il lui faudrait certainement marcher parmi des centaines de crottes répugnantes, des excréments de toutes sortes, avec des odeurs et des couleurs, hum… hum… de toutes sortes aussi. Peut-être que sur cette île, les maisons étaient construites avec des bouses de vache, du pipi de crapauds géants et des tonnes de crottes de nez.
– Pouaaaaah !… Ça me lève le cœur !… Beurk !…
– Peut-être que ces personnes-là ne se lavaient jamais et que ça ne les gênait pas de vivre dans une puanteur indescriptible. Peut-être qu’ils crottaient partout parce que c’était leurs traditions depuis des millénaires et que rien ne pourrait les empêcher de continuer ainsi.
On pouvait même supposer que lorsqu’un clocher sonnait, à une heure bien précise, tous les habitants sortaient sur le pas de leur porte pour déféquer dans la joie et la bonne humeur. Et que la famille qui exposait le plus gros tas de colombins devant chez elle, était la plus respectée. Tout était possible !
– Beurk… Beurk !… J’ai envie de vomir !
– Mais Achile, qui n’avait jamais les chocottes, ni les pétoches, était particulièrement curieux et il décida de continuer son exploration. Il prit une grosse pince à linge pour se boucher le nez, enfila deux paires de bottes l’une sur l’autre et « En avant !» le voilà parti jusqu’aux habitations qu’il apercevait au loin.
– Et après, pépé, qu’est-ce qui s’est passé ?
– Achile arriva dans un joli petit village où tout était propre et guilleret. Pas la moindre trace de déjection humaine ou animale. C’était incompréhensible ! Complètement interloqué, il rentra dans un magasin, qui ressemblait à une sorte d’épicerie, pour tenter d’obtenir des explications.
Le commerçant, très sympathique, lui répondit avec un grand sourire :
« Voyez-vous, le vrai nom de l’île n’est pas CHIPARTOU, mais CHIPS’PARTOUT !
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, les habitants d’ici adorent les chips, au point d’en manger matin, midi et soir, tous les jours. Ils sont obsédés par les chips et ne vivent que pour elles. D’ailleurs, nous sommes gouvernés par notre bon roi « Chips Premier » qui passe ses journées à grignoter des chips et à dormir. »
« Mais alors, pourquoi cette pancarte sur la plage ? » demanda Achile.
« Le menuisier qui l’a fabriquée, n’était pas très calé en orthographe et il a fait une faute en l’écrivant. Nous ne l’avons pas corrigée car, au fil des années, nous nous sommes aperçus que cette inscription décourageait les touristes, les curieux et les enquiquineurs en tout genre. Effrayés à l’idée de ce qu’ils vont trouver dans le village, ils font demi-tour et ne s’aventurent pas plus loin. Et c’est très bien comme ça ! »
– Voilà, les enfants, c’est la fin de mon histoire.
– Dis pépé, c’est méchant un crapaud géant ?
– En général, non ! Mais, quelquefois certains crapauds géants énervés peuvent venir mordre les pieds des enfants qui refusent d’aller se coucher.
– Aaaah… Bonne nuit, pépé ! A demain ! »
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas…
… recevoir une petite bouteille de Cacolac sur la tête et parler en anglais avec un Cacatoès.
– Ah monsieur Ovomaltine il n’est plus sur l’île. Il est parti hier soir précipitamment.
Sa femme l’a appelée car là où elle est en vacances sur la planète Krakatoa elle se sent en danger de mort.
– Ah ah quel farceur cet Ovomaltine dit Achile S.
Je viens de très loin pour le voir. Il m’a justement appelé en début de semaine car il n’arrive pas à s’expliquer cette énorme quantité d’excréments humains sur cette île. Alors que la présence humaine y est inexistante.
Ah quel farceur.
– Je sais je sais fit Cacatoès. Monsieur Ovomaltine m’a souvent fait part de cette interrogation.
– Hi comment vas-tu ? Que fais-tu par ici.
Rien je passais, je me promène. Aujourd’hui je ne travaille pas.
– Qui est-ce fit Achile S. alors que la belle s’éloignait.
– Hi hi fit Cacatoès avec un regard lumineux.
Elle, c’est la belle Cacahuète, une jeune voisine de mon village.
Achile fut de suite subjugué par la beauté de Cacahuète.
Bizarrement elle aussi, elle l’aima aussitôt.
Un coup de foudre entre deux êtres que tout séparait.
Elle et lui voulant vivre une autre vie, ils s’en allèrent sur une planète, pleine de volcans.
Achile se reconvertit et devint vulca-canologue.
Il s’occupa de ses chers volcans, un peu spéciaux, faits et enrobés de chocolat, de crème chantilly et crachant de temps du coulis de fraise et framboise.
Sa femme l’a appelé
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas…
Avoir le talon dans la farine…L’île des Chipartou trônait sur un promontoire en ciment, dans l’attente d’un passage à la casserole. Ce matin, l’anthropologue Achille Skato, dit Achille l’Anthropologue qui avait passé la nuit à étudier et reproduire une transe sans fin, avait fini par rejoindre des plus paisiblement son appartement. C’était un doux matin d’été. Il avait pris la première rame de métro qui avait fait une halte serrée à la station aérienne de la ville nouvelle. Les premiers camions débarquaient les toutes premières livraisons aux portes des boutiques dans les rues étroites et difficiles d’accès de la ville à peine déchiffrée. Achille avait eu l’idée grotesque ce matin, celui de mettre un pied l’un devant l’autre pour marcher, aussi naturellement qu’il avait pu le faire encore la veille. Fernand à la dérive depuis pas mal d’années, venait de se lancer dans la confection pâtissière. C’était son premier jour. Un chalumeau, deux sacs de farine, une casserole, un fouet, une bouteille d’huile et bien sûr les sept œufs indispensables au flottement …Fernand était doué d’un talent fou. Né avec un chalumeau dans la main. L’étincelle, et sa transformation, l’avait toujours fasciné. Il en était arrivé à en faire sa passion. Malheureusement, après pas mal d’efforts, celle-ci l’avait conduit sous les verrous. Mais aujourd’hui, il était heureux; il avait du travail sur la planche. Fernand avait un talent fou, avec peu de choses, il était capable d’inventer n’importe quoi et encore plus, de les réaliser. Depuis sa libération, sans attaches, sans feu, ni lieu, il avait décidé de reprendre goût à la vie malgré tout. L’idée d’amasser quelques sous en vendant des iles de Chipartou lui avait donné des ailes. Après sa nuit agitée, de retour sur sa terre natale, Achille l’Anthropologue n’avait pas vu cette terre nouvelle. C’était un peu son talon d’Achille. Quand il ne voguait pas dans les hautes sphères célestes, il avait toujours la tête dans le guidon, la démarche un peu lourde. Fernand lui était un évadé intelligent . Ah qu’il étrait fier, et il riait..Il riait, oui, c’est certain. Quel génie ! Et quel nom il avait donné à son île ! L’ile de Chipartou…Ah quel nom bien trouvé, et en plus, c’était une réussite; elle flottait. Bien mieux que les babas qui restaient toujours sans voix et sans destin. Si seulement son génie était reconnu. Chipartou, l’ile de Chipartou, son nouveau credo. Il eut voulu le crier à la terre entière…L’ile de Chipartou…Quelle trouvaille ! Pourtant, il n’avait pas eu besoin d’aller chercher bien loin. Il avait rendu hommage à son dernier compagnon de cellule qu’il avait fréquenté de très près ces dernières années. Le pauvre gars buvait à s’en péter le cerveau, le fois, les viscères et accessoirement l’anus, ayant oublié qu’il en avait un. Fernand avait reçu une notification sur Facebook ; on l’avait retrouvé pendu. Avec pour tout commentaire celui de Tonton « c’est son dernier accès de lucidité ». L’ile de Chipartou serait desormais alors son mausolée, un fanion à sa mémoire,une célébrité postume. Alors que Fernand prenait son pied à l’idée de ce nouveau projet, l’anthropologue secoua le sien comme si tout le globe venait de abattre sur son orteil. « Trou du cul, andouille, gros bulot, mon île de Chipartout » lança Fernand. Achile Skato pris de vertige, dans une force incontrôlable, se retrouva à faire le plus beau salto, un salto beau, puissant, acrobatique, aérien, comme dans ses rêves les plus fous. ..Son visage s’éclaira… Ça y est, c’était bon, il était fin près pour le prochain concours. Il allait enfin pouvoir danser avec .Argile. Jamais il n’avait réussi un tel exploit. Achille se jeta sur Fernand avec des bras à rallonge, exigea un souvenir. Oui, aller, , a farine, il allait lui en apporter, il en avait plein son placard, il en aurait plein, et peut-être qu’il finirait par avoir lui-même le nez dans la farine. Il voulait une photo mémorable avec Fernand. Fernand voulait une photo mémorable avec Achille. Demain, Achille irait épaté Argile et ses grands pieds. Demain Fernand montrerait que son île est insubmersible. On fit une photo; deux,trois, quatre. La cinquième était parfaite.Achille l’Anthropologue le sourire radieux, un pied sur l’ile de Chipartou. Dès lors, aujourd’hui , et tous les matins admirant son trophée sur le rétro en se rendant au siège de la fabrique des iles de Chipartou, Fernand peut s’empêcher de remercier le ciel pour lui avoir offert ce bonheur de paradis où le ciel et la terre se fondent pour le plus grand bonheur des îles de Chipartou.
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas que dès sa descente de l’avion, il allait patauger dans des flaques nauséabondes.
Il revenait dans l’île qui l’avait vu naître, pour un travail d’étude de cette civilisation qui semblait avoir vrillé depuis quelque temps.
Au départ, ce nom des Chipartou avait été instauré lorsque l’île avait eu comme représentant politique le Général Prout. Je m’en souviens, j’avais 6 ans et avec mon copain on en a rit pendant 3 jours. Nous avions enchainé avec l’histoire que nous chantions partout haut et fort tout en riant « un prout est un vent qui souffle dans la vallée des fesses et qui annonce avec fracas l’arrivée du général caca ».
Contrairement à ce que nous pensions, il en riait avec nous.
Il a réuni toute la population dans la salle communale rebaptisée la salle des pets, pour demander à chaque famille de modifier leur nom de famille pour un nom en adéquation avec le sien.
Il proposa que les habitants de l’île s’appelleraient les Chipartou. Cela a rendu hilare toute l’assemblée, qui a voté pour, à main levée.
Chacun s’est penché sur son nouveau nom. Mon père a choisi Skato pour notre famille. Il y a eu la famille Bouse, la famille merdum, puis Kaka, Fesses, Crotte… Et j’en passe.
Certains n’osant pas aller trop loin ont choisi, Flute, Punaise, Zut qui ne furent pas acceptés car trop sages. Sont donc arrivés, les Zizi, les Pipi, Les Zob, les Sexe, les foufounes….
Ce changement a rendu les habitants très prudes en opposition à la situation et aucune crotte de chien ne trainait sur les trottoirs. Les petits enfants n’avaient plus besoin de prononcer le fameux « caca boudin »
C’était une histoire loufoque mais qui avait calmé les comportement.
Il y a 12 ans, J’ai quitté l’île calme, propre pour aller faire de longues études, sans avoir le temps d’y revenir. Et c’est mon frère qui m’a appelé pour m’expliquer que l’île était devenue l’île à déféquer……. les jeunes faisaient des paris idiots « chiche caca qui pue »ou « chiche caca tout mou » ou « chiche pipi sur le bacon du 2 eme »
Il faut avouer que depuis la mort du général son fils avait repris le flambeau avec un laxisme désopilant en faisant venir chez lui régulièrement toutes sortes de filles vulgaires qui ne cachaient rien de leur anatomie sur le balcon. Son laisser-aller a donné des idées inadmissibles aux jeunes.
Les parents s’arrachaient les cheveux.
Je me suis décidé à réunir la population dans la salle des pets. Un référendum a eu lieu pour savoir si l’on gardait ou pas le fils Prout qui se prénommait Salace.
Il a été viré illico.
Puis j’ai proposé de voter pour un autre représentant. MAIS QUI allait accepter de reprendre en main cette situation désespérante ?
Un homme assez jeune s’est levé. « Mon nom n’a pas été changé, je suis arrivé il y a 4 mois pour reprendre le moulin, je suis le meunier et mon nom est Minotier.
Je propose de renverser la vapeur en suggérant de choisir des patronymes correspondant au métier que nous faisons ou que nous aimerions faire.
Et pour les quelques jeunes qui ont joué aux cons sur l’île, qu’ils s’appellent Salace ou pas, je les nommerai, fouille merde 1, fouille merde 2, 3, 4 …..etc. Tous seront réquisitionnés pour le nettoyage complet et impeccable, pour la remise en état de chaque coin, place, endroit. Ils ne changeront leur nom que lorsque l’île aura retrouvé sa beauté et son odeur initiale. Qu’en pensez-vous ? »
D’une seule voix, toute l’assemblée s’est écriée « Nous sommes d’accord »
Les habitants se sont appelés « Les Actifs » ce qui a stimulé ceux qui ne travaillaient pas. Et la salle de réunion s’appela , « La salle des métiers », qui embaumait, imprégnée des odeurs suaves des fleurs et des fruits apportés régulièrement par les jardiniers.
Au début il y avait l’île Mère qui avait pris sous son aile l’île Seconde. L’île Mère, avec un peu de condescendance se vantait de ses largesses. Ce qui vexait profondément l’île Seconde.
Ce qui devait arriver arriva. La scission, brutale, rageuse eut lieu. Les Seconds, fièrement, firent face. Les avantages, ils les cherchèrent longtemps mais les inconvénients, ils les eurent tout de suite.
L’île était composée d’un sous sol de roches dures et d’un sol peu profond et peu fertile. Exposés aux vents, les arbres étaient rares et la végétation pauvre composée principalement de deux plantes : l’une donnant la diarrhée et l’autre constipant ses consommateurs.
Trop pauvre pour importer les îliens durent « faire avec ».Ce qui entraîna une double catastrophe. Tous les intestins étaient dérangés et alternaient soit le gros bouchon, soit le lâchage incontrôlé et nauséabond. Les toilettes, comme la tuyauterie humaine étaient soit obstruées soit en débordement.
Il y avait deux sortes de plombiers sur l’île : les plombiers humanis s’occupaient de la tuyauterie humaine et les plombiers toucourt se chargeaient de la tuyauterie matérielle.
Mais à la scission tous les plombiers furent débordés. La panique faisait qu’on les obligeait à travailler jour et nuit. Ils commencèrent à mourir d’épuisement. Les plus doués réussirent à prendre la fuite et émigrèrent loin de cet enfer.
Donc plus de toilettes, plus de plombiers, les îliens devaient s’adapter. OK. On chierait dehors. C’est pourquoi l’île devint alors aux yeux du monde l’île des Chipartou. Bien qu’un peu gênés au début, ils s’habituèrent très vite et trouvèrent même quelques avantages. Petit à petit le sol s’enrichit et on vit apparaître quelques nouvelles plantes pour améliorer l’ordinaire.
Les habitants de Chipartou étaient divisés en deux catégories : les chidurs et les chimous. Et ils passaient allègrement de l’une à l’autre. Certains îliens prirent l’habitude de se rendre au plus haut de la falaise. Et là, l’île à leurs pieds et la mer à trois cent soixante degrés, ils prenaient un panard énorme à produire leur étron. Chaque année, le jour anniversaire de la scission, celui qui avait produit le plus gros étron en prenant le plus grand panard était élu maire de l’île.
Ainsi fonctionnait Chipartou lorsque Achile Skato y posa le pied . Il n’imaginait pas que ça allait changer sa vie. Immédiatement il sentit un bien-être l’envahir. Lui, éternel insatisfait, toujours à chercher des poux, toujours à couper les cheveux en quatre s’apaisa. Pas du tout choqué par les mœurs des îliens, il adopta très facilement et très heureusement leur manière de vivre.
Serait ce là le bonheur, se dit-il, mais pourquoi, et pourquoi ici ? Des souvenirs remontèrent à la surface, des phrases de ses parents, de ses grands parents, des photos familiales…Il se mit en recherche et plongea dans sa généalogie. Mais c’est bien sûr ! Il retrouva dans ses ancêtres un couple de plombiers, elle, plombière toucourt et lui plombier humanis qui par instinct de survie avait fui l’île.
En posant le pied sur Chipartou, Achile était revenu aux sources, il était de retour à la maison.
Quand l’anthropologue Achille Skato posa le pied sur l’île des chipartou , il n’imaginait pas avoir le cul bordé de nouilles à ce point . Il avait vraiment du cul , cette aventure allait lui changer la vie .
De retour chez lui , il rédigea la plaquette suivante :
Formation profechionnelle SKATO (Savoir Crotter avec Tenue et Obséquiosité)
« Vous en avez plein le cul de vous faire chier dans les bottes , d’en chier des rondelles de chapeau ou d’être cernés par des mouches à merde, inscrivez-vous »
OBJECTIFS :
– Stimuler vos capacités à envoyer péter celui qui vous fait chier
– Apprendre à ne plus vous sentir merdeux , à réfréner vos désir de péter la gueule aux faux culs
– Lutter pour ne pas péter les plombs quand vous l’avez dans le cul
– Dépasser vos inhibitions , reprendre confiance en vous et parvenir à péter plus haut que votre cul ainsi que tortiller du cul pour chier droit
– Favoriser les mises en situations et expérimenter le cul et chemise , le boire cul sec et le plaisir de péter dans la soie
Cette formation se déroule en extérieur , sur l’île des Chipartou , récemment découverte par votre serviteur .
Vous retournerez aux sources de la nature humaine , aux origines .
Cette formation utilise la célèbre méthode du Dr PEETE DESANTE , tirée de son dernier ouvrage « Ma tête est malade , parle à mon cul » qui se vend comme des petits étrons .
Selon les besoins de chaque stagiaire vous pourrez choisir :
L’atelier 1 : tomber cul par dessus tête
L’atelier 2 : être ou ne pas être un cul béni
L’atelier 3 : Comment se la péter ?
Le coût de la formation se règle exclusivement en lingots ( or , argent ou bronze ) selon les ressources de chacun .
De tout chieur
Achille Skato
Sympa, j’aime beaucoup
Achille Skato
Est un drôle de numéro
Anthropologue de formation
Il a développé une drôle de passion
Et pour cela
Traversé plusieurs océans
Parcouru divers continents
Pour étudier tous les cas
Mieux encore tous les cacas
Oh la la …
Difficile dans les dîners
De tout raconter !
Imaginez la mine effarouchée
De Mademoiselle Picatier
Qui, lors d’une fine soirée
S’était pincée le nez
Et subrepticement écartée
– Savez-vous, chère amie
Que sur l’île des Chipartous
Quelque part au large du Pérou
J’ai rencontré de drôles de zozos
– Ah non, je vous en prie
Gardez ceci par devers vous
– Vous avez tort, Mademoiselle
Ce sélect repas que vous allez déguster
Va se retrouver dans vos selles
Et je pourrai parfaitement les étudier
– Juste ciel !
La demoiselle avait eu la nausée
Il a fallu sans tarder
Lui faire inhaler des sels
Pour éviter la pâmoison
Achille fut sévèrement morigéné
Par la maîtresse de maison
Et dut quitter sur-le-champ le salon
Traité comme le dernier des criminels.
Quand l’anthropologue Achille Skato posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas se trouver si proche de son avenir. Son collègue, Mike Pissa, cytobactériologiste en incontinence l’accompagnait.
Depuis leurs 8 années fœtales d’études contradictoires, ils ne s’étaient jamais quittés. Ils obtinrent leur diplôme, premiers ex- æquo dans la fameuse univercité de la sous-capitale du TRON.
Depuis 6 années-lumière led, La planète TRON n’accueillait d’ailleurs plus que de zélétudiants, les meilleurs de la galaxie.
Comme prix, on leur avait offert une expédition « travaux pratiques » vers la planète Terre.
Ils avaient voyagé 6 semaines aéropostales grâce au dernier modèle d’astrobus, leur évitant de s’arrêter dans toutes les gares planétaires comme une vulgaire Micheline à compression directe.
Leur déboussole les avait menés directement en périphérie de l’espace cartographiée. C’était le seul endroit où l’aiguille tournait folle. En survolant les eaux boueuses, ce qui demeurait des antiques océans, Achille constata : « C’est bien comme on nous l’avait dit, la Terre est noire comme une banane ».
D’après les Judicieux, les rares êtres de chez eux ayant fréquenté la Terre et refusant d’y retourner, il ne restait plus grand-chose de flottant dans ce magma humainement atomisé, un soir de clôture de Vain Débat.
De fait, après de nombreuses recherches, Achille et Mike ne trouvèrent qu’un îlot de 20 km2, vaste volcan de merde où semblaient avoir survécu les dernières créatueuses. Le long du cône dégoulinaient encore de longues traînées d’urine molle, jaunissant le maigre ressac.
Munis de leurs combinaisons multi étanches avec thermos filtres en écaille de tortue synthétique, ils avaient posé leur apanard sur la matière. Par mesure de prudence, ils avaient garé leur astrobus, en suspension au-dessus de la croûte brumeuse et verdâtre. Ils manipulèrent un très long quart d’heure leur suprasonde et leurs excrémentayeur.
Puis, Achille tapa du dextre sur l’ovomoplate de Mike. « Gaffe, on dirait que ta combi fond . On lève l’encre et on rédige notre rapport , tranquilles, à l’abri. »
Installés dans leur capsule aux senteurs de mimosas, ils téléportèrent leurs études au Grand Judicieux.
La réponse ne tarda pas : « Voilà, les ptits Gazeux, vous avez vécu votre dernière expérience formatrice. Vous avez pu visiter le Grand Dépotoir, mesurer les dégâts engendrés par la surpopulation, la haine et la folie. Vous saisirez mieux, maintenant, la valeur de notre mariage d’une philosophie éclairée et d’une science sous contrôle. Vos études primaires sont temporairement closes. En attendant,les futures mises à jour, vous êtes les bienvenus sur votre planète.
6 semaines plus tard, mais si peu, dans la mesure d’un temps calme et serein, Achille et Mike ameribenaissèrent sur leur nouvelle étoile résidentielle.
C’était la Grande Benaize, une planète plate, bercée du rayonnement des 4 satellites environnants.
Chaque petit continent représentait un fruit. Achille était tenté par la plus classique des pommes alors que Mike couvait des envies exotiques de noix de coco. Mais cela n’avait guère d’importance car les graines du bonheur poussaient partout sur leurs propres excréments intelligemment recyclés.
Les forêts libérées chatouillaient la grande Voûte. Des millions de poistacés se conservaient tranquilles dans une mer d’huile.
Bientôt, les oiseaux apprendraient aux Êtres à voler.
Achile Skato était dans la merde. Il venait d’apprendre qu’on lui allait supprimer le financement de ses recherches. Pourtant il croyait avoir découvert l’île de Noël, l’île secrète du père Noël. Dans ses rêves les plus fous sa découverte dépasserait celle de l’île de Pâques. Lorsqu’il débarqua sur la plage de sable noir il vit tout d’abord quelques crottes séchées. Probablement celles d’un volatile, identifia l’un de ses assistants. Plus loin, dans une étendue verte, les déchets devinrent de grosses bouses, celles d’herbivores de belle taille, se dit Achile. Il avait l’estomac dans les talons. Il s’enfonça dans le bois à la recherche de baies. S’étant rassasié de fruits rouges savoureux mais un peu acide il eut rapidement envie d’aller à la selle. Il s’isola du groupe pour déposer son caca. En écartant une fougère il découvrit un étron gigantesque. Sa découverte l’inquiétait quelque peu. Quel est donc cet endroit étrange où les déjections dépassent la taille normal ? Quels peuvent être les créatures vivantes qui on laissé ces excréments ? Serait-ce des lutins géants ou bien des rennes gigantesques ? Lorsqu’il rejoignit ses compagnons une surprise de taille l’attendait : une espèce de brontosaure se délectait de la canopée à une trentaine de mètre de hauteur. Il ne prêtait guère attention aux humains qui ne lui arrivaient pas à la cheville. Achile Skato poussa un cri de joie :
-Eurêka !
Il se voyait déjà directeur du nouveau Jurasic park, mais un vrai cette fois-ci, pas celui d’une fiction à gros budget. Il partagea son enthousiasme avec ses collègues aventuriers. En progressant un peu plus loin ses narines furent agressés par une odeur forte, c’était celle d’une excrétion de carnivore, il en était certain. Lorsque deux tyrannosaures firent claquer leurs imposantes mâchoires derrière leur dos, les aventuriers se mirent à courir plus vite que jamais. Heureusement pour Achile Skato deux de ses camarades finirent dans l’estomac des carnassiers. Cela lui donna le temps de regagner son embarcation. Le zodiac vira plein gaz en direction du voilier qui croisait au large. Les deux survivants riaient dans les bras l’un de l’autre. Ce fut leur dernière joie. Une grande et lourde mâchoire se referma sur l’embarcation. Le monstre marin de 17 mètres de long digéra la découverte et les ambitions d’Achile Skato. Plus tard, son excrétion se dilua dans l’océan, emportant dans ces particules le secret d’une vie préhistorique.
ACHILLE DANS L’ÎLE ESCHATOLOGIE
À l’école on a invité Achille, un expert en la matière, un physique, une gueule, un personnage ! Il n’a pas eu le temps de se changer, bonnet péruvien, sac à dos, piolet, culotte de peau, chaussures à crampons, attirail du crapahuteur y compris l’ouvre-boîte, et une odeur sui generis. Il a plu d’emblée aux garçons, moins aux fillettes. Elles flairaient qu’il y avait anguille sous roche, Cro-Magnon sous falaise. À cette époque, on avait cohabité avec l’ours avant de l’invitr à quitter la grotte. Était-ce dû à ses grognements lorsqu’il rêvait ou à ses bouses pendant l’hibernation, toute fonction ralentie quoique existentielle. Ses déjections datées au carbone 14 disaient l’âge du capitaine. On y trouve des galeries d’insectes, on soupçonnait que l’art pariétal y avait trouvé ses ocres et ses pigments. L’art chie au logis, pardon du néologisme, grâce à quoi on n’ignore rien du régime alimentaire de nos ancêtres !
🐻Luron’Ours
Quand l’anthropologue Achile Skato posa les pieds sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas sa destinée.
Grâce à ses jumelles, il avait repéré cette île inconnue sur ses cartes. Elle l’avait intrigué par sa luxuriance digne d’une carte postale. Avait-il trouvé un nouveau paradis sur terre pour les amateurs de farniente, de dépaysement ? Il les imaginait se prélassant sur des transats, les doigts de pieds en éventail, sirotant des cocktails loin de toutes leurs préoccupations terrestres. Et puis, pourquoi pas, en devenir le propriétaire et empocher le pactole, rêvait-il.
Quand il débarqua, il mit le pied gauche dans un énorme étron et se trouva englué jusqu’à la cheville. Après s’être plus ou moins dépêtré de cette masse nauséabonde, il se protégea le nez avec son foulard et poursuivit son périple en évitant de marcher sur les dizaines de monticules de bouses qu’il rencontrait. Pas rassuré, Achile se demandait si ce chemin, balisé comme celui du Petit Poucet, le conduirait vers quelques indigènes et comment ils pouvaient produire une telle quantité de matières fécales. Cependant, il espérait, pour sa gloire et sa future renommée, tomber nez à nez avec des dinosaures ou autres animaux préhistoriques.
À l’orée d’une forêt, il aperçut une tribu d’indigènes nus comme des vers et qui ne cessaient de s’accroupir pour se soulager un peu partout. Même devant leur case ! Caché derrière le tronc d’un palmier, il les observa et remarqua qu’ils s’empiffraient de fruits cueillis sur les arbres alentour. Étaient-ils la cause de leur courante ? se demanda-t-il. Comment font-ils pour vivre ainsi ces pauvres bougres ? Tout à ses questionnements, il ne sentit pas, à cause de son foulard, que des individus s’approchaient de lui. Il fut capturé et attaché à un poteau planté dans les excréments. Pris de nausées incoercibles, il tourna plusieurs fois de d’œil et se réveillait de temps en temps à cause du bruit infernal des tam-tams et des cris de la population dansant autour de lui. Il remarqua que les autochtones avaient allumé un grand feu et qu’ils se pourléchaient les babines. Au crépuscule, celui qui semblait être le chef, armé d’une lance, lui piqua le corps à divers endroits. Pris de panique de finir à la broche, et à force de contorsions, Achile parvint à trouver son portable et, fébrile, il envoya un SMS à ses collègues restés sur le continent.
Il fut sorti de son état comateux par le vrombissement d’un hélicoptère. Les sauvages prirent leurs jambes à leur cou tous azimuts en semant derrière eux le produit de leurs intestins.
Depuis cette découverte majeure, les Chipartou sont parqués au large sur une île dépourvue d’arbres. Skato, quant à lui, est devenu propriétaire du charmant complexe hôtelier « Les capiteuses tinettes ».
« Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas… »
…précisément ce qui l’attendait. Son collègue Nimbus Cherchencor lui avait évoqué l’expérience, sur ladite île, d’un adepte « au retour à la nature » qui, depuis quinze ans, vivait avec un groupe d’une trentaine de personnes, loin de la civilisation moderne.
Nimbus lui avait évoqué le concept initial de ces aventuriers : « De même que certains oiseaux marins produisent le guano, un fertilisant naturel recherché, peut-être des humains vivant dans des conditions climatiques similaires, pourraient-ils produire du guano et vivre en autosuffisance sur une île à priori dépourvue de végétation susceptible de les nourrir ».
L’idée était intéressante. La durée de l’expérience pouvait effectivement séduire Achile qui s’enquit des spécificités du lieu. Il apprit que l’île de Chipartou était, au large du Pérou, un éperon rocheux quasi inaccessible en avion. La faune se limitait aux oiseaux marins et insectes divers. La flore se composait de quelques plants épineux susceptibles de résister à la sécheresse estivale et aux phénomènes météorologiques de type El Niño.
N’ayant pas obtenu les fonds de la fondation qui l’employait, Achile démarcha les ONG et les divers organismes susceptibles de financer le projet. Enfin, il put embarquer à Chorrillos avec armes et bagages pour six mois d’observation sur place.
Le débarquement sur l’île fut assez mouvementé, aucun accès n’étant prévu pour cela. Heureusement, les membres du chalutier qui le convoyait lui rendirent les choses possibles.
L’île donnait une impression de blancheur. Le sol recouvert de guano était souple et moins nauséabond que ce qu’il avait imaginé. Achile pensait à Robinson Crusoé. Il n’avait jamais effectué de mission dans un tel isolement géographique.
Il regroupa toute sa cargaison à l’abri de la marée et boussole en main, commença à gravir les dunes blanches qui l’entouraient. Il était perplexe mais curieux de rencontrer les colonisateurs de l’île.
Les oiseaux vinrent rapidement tourner autour de lui. Il sentait qu’il dérangeait cette faune bruyante. Il dut même se protéger de becs incisifs. Arrivé à l’entrée d’une cavité rocheuse, il aperçut quatre personnes nues, aux cheveux longs et le corps squelettique lardé de cicatrices violacées. Il les salua et, alors qu’il leur demandait si elles faisaient bien partie du groupe arrivé sur l’île quelque quinze ans plus tôt, les vit battre des bras et crier comme les oiseaux marins qui l’accompagnaient encore.
Intrigué par cette manière de s’exprimer, il leur dit ce qui l’amenait sur l’île et leur demanda où étaient les autres membres du groupe. Les quatre nudistes répondirent par des cris stridents. Leur regard semblait inquiet. Aucun signe de cordialité ni de curiosité n’était perceptible sur leur visage. Achile se pencha et ramassa une poignée du guano. Les quatre sauvages se remirent à battre des bras et à vociférer comme les oiseaux marins. Achile porta le guano à son nez et respira l’effluve acre des fientes. En anthropologue averti, il porta la matière à ses lèvres et y goûta, montrant qu’il acceptait les richesses du cru. Il n’eut pas le temps d’apprécier le goût des fèces que les sauvages se ruèrent sur lui avec une violence que leur rachitisme ne laissait pas soupçonner.
C’est ainsi que les habitants de Chipartou défendirent leur unique denrée alimentaire et se débarrassèrent d’Achile Skato, le bien nommé… mais personne ne le sut. En effet, la dépouille de l’anthropologue fut rôtie et servie comme plat de fête pendant au moins une semaine aux sauvages de l’île.
636/J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques quand j’entendis des amphibiens coasser.Me levant je vis des crapauds et des grenouilles dans la mare toute proche . C’était donc la saison des amours car tout le monde sait que les crapauds ne sautent dans l’eau qu’à cette époque. Il fallait que j’aille les observer.
Il me revint en mémoire que Joshia Gaschk, de l’Université de Sunshine Coast,a affirmé que les mâles des chats marsupiaux du nord“sont loin de dormir autant qu’ils le devraient” . Ainsi, à force de courir après les femelles, ceux-ci ne survivent pas à la saison de la reproduction et meurent après avoir trouvé leur partenaire.Triste espèce.
Soudain j’aperçus un essaim de fourmis : « mes bêtes noires »
Après m’être habillé je téléphonai à un taxi pour qu’il me conduise à l’aéroport.
Dès mon retour j’irai au zoo de Vincennes pour me réacclimater à ma vie citadine
ACHILLE DANS L’ÎLE ESCHATOLOGIE
À l’école on a invité Achille, un expert en la matière, un physique, une gueule, un personnage ! Il n’a pas eu le temps de se changer, bonnet péruvien, sac à dos, piolet, culotte de peau, chaussures à crampons, attirail du crapahuteur y compris l’ouvre-boîte, et une odeur sui generis. Il a plu d’emblée aux garçons, moins aux fillettes. Elles flairaient qu’il y avait anguille sous roche, Cro-Magnon sous falaise. À cette époque, on avait cohabité avec l’ours avant de l’invitr à quitter la grotte. Était-ce dû à ses grognements lorsqu’il rêvait ou à ses déjections pendant l’hibernation, toute fonction ralentie quoique existentielle. Ses déjections datées au carbone 14 disaient l’âge du capitaine. On y trouve des galeries d’insectes, on soupçonnait que l’art pariétal y avait trouvé ses ocres et ses pigments. L’art chie au logis, pardon du néologisme, grâce à quoi on n’ignore rien du régime alimentaire de nos ancêtres !
🐻Luron’Ours
L’endroit ne correspondait pas du tout à ce qu’on lui avait décrit.
Missionné pour étudier puis rédiger une thèse sur le déchet organique tant humain qu’animal, ce qu’il vit en posant le gros orteil de son pied droit sur le sable lui donna à penser qu’on l’avait trompé.
Il se trouva, comme on dit, embarqué dans «une belle merde».
Déjà dès l’approche de l’île, une pancarte rose annonçait : BIENVENUE A SHITPARTOU le paradis des éléphants roses.
Le voilà très perturbé …. Quoi faire ? coincé. Le bateau ne repartait que dans deux semaines «Le temps de vous acclimater» lui avait-on dit à l’Office du tourisme. «Goûtez aux plaisirs de notre île, vous vous y ferez très vite et n‘aurez plus du tout envie de vous en aller. Garanti »
En effet ça shitait de partout, il reniflait les étalages, ça sentait bien meilleur que ce qu’il était censé étudier. L’enfumage avait commencé.
BOF se dit-il, si j’y goûtais après tout, je suis en fin de carrière, j’ai tous mes points de retraite… Je vais même en profiter pour me faire tatouer.
Zigzagant d’un étal l’autre, il goûtait tous les échantillons. Il chantait la Traviata, dansait le tamouré, même on l’applaudissait :
tu es des nôtres !
Jamais mission ne l’avait rendu si heureux que cette dernière. Ça le changeait des merdiers qu’on l’avait parfois envoyé décortiquer.
Et chef d’œuvre sur son poitrail velu « MOI EN CHIER ? PLUS JAMAIS »
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, à l’automne 1666, il n’imaginait pas trouver une tribu de primates, qu’on appellera, par la suite, « les Cacaoyers ». Car cette espèce de ouistiti aux airs de chihuahua, sécrétait une substance douce et amère qui, une fois séchée, régalait les colons français. Très vite, ces derniers exploitèrent la tribu et expédièrent leurs excréments en Europe en précisant, afin de ne dégoûter personne, qu’il s’agissait d’un fruit rare poussant dans des arbres exotiques où habitaient ces petits singes.
Le succès fut phénoménal et le commerce très lucratif.
Mais le général Charles Debouze qui dirigeait la colonie de Cacaoyers dut faire face à un problème majeur. Une tribu de Cacatoès, bien plus nombreuse que la compagnie d’ouvriers scatoles, raffolait de ces friandises et, chaque jour, faisait une razzia dans les récoltes du général qui décida de réprimer cette chienlit.
La guerre fut déclarée. Dans la cacophonie générale – les Cacatoès jabotant et crissant sous le feu des armes – les Cacaoyers se réfugièrent dans les cimes des arbres, se liquéfiant de peur, jusqu’à provoquer une dysenterie générale dans la tribu.
Le colonel Fidel Gastro qui commandait les opérations sur le terrain s’enlisait avec ses hommes dans une guérilla perdue d’avance, de la boue jusqu’au cou. Mais le général ne voulait pas abdiquer et tenait à ses récoltes.
Quand un tremblement soudain, suivi d’un tsunami, balaya l’île de tout ce merdier.
Quand l’anthropologue Achile ToSka,
posa le pied sur l’île des PartouChi,
il n’imaginait pas découvrir
une telle variété de CènObs.
Les VeleuGra libertinaient avec les VoiGris sans répit
Les BriqueLu dévergondaient les VialTri décrépis
Les NiqueCy et les TyreSa lansquinaient avec fracas
Devant Les CifLas et les BreuSca qui n’en faisait pas cas
Achile pensait trouver
des pipits, des pipides et des pipistrelles
se nourissant
de cacao de cacatoès et de cacahuète
Alors il remballa son tipi et déguerpit
Abandonna la philanthropie
Se lança dans le commerce du tapioca
Ce serait beaucoup moins de tracas.
Quand l’anthropologue Achile Skato, posa le pied sur l’île des Chipartou, il n’imaginait pas
que cette ile marquerait un tournant dans sa vie professionnelle.
Des cacas, il en avait vu, des longs, des courts, des ramassés des aplatis, des boulettes de toutes les tailles, des odeurs aux nuances incomparables qui lui avait permis d’établir une palette olfactive et une nomenclature qui faisaient référence dans le métier.
Au terme de sa carrière, il venait sur cette ile dont il avait entendue parler depuis de nombreuses années, invité par les autorités locales qui connaissait son travail et avait à cœur de faire parler de leur ile pour de bonnes raisons et non pour une réputation usurpée et tronquée.
Il comprit pourquoi dès qu’il sortit du bateau.
Il prit un moment pour s’arrêter sur le quai et balayer du regard le paysage qui s’offrait à lui. La première chose qui vient à lui fut une odeur incomparable de fleurs dont il ignorait les parfums. Très nombreuses et variées elles fleurissaient tous les balcons des maisons qui bordaient l’anse de la plage mais également toutes les petites huttes multicolores qui parsemaient cet endroit. Il y en avait absolument partout! Il lui sembla étrange qu’autant de cabines de plages se trouvent là y compris dans les allées qui s’éloignaient de la mer jusqu’à ce qu’il comprit que ces huttes étaient en fait des toilettes!
Les gens y rentraient et en sortaient à un rythme soutenu et ne semblaient pas plus gênés que cela. Ces toilettes sèches rythmaient le territoire et il lui fallait impérativement savoir pourquoi.
Il fut sorti de ses réflexions par la voix d’un homme qui lui demanda s’il était bien Achile skato. Les autorisés avaient fait le nécessaire pour que quelqu’un le prenne en charge et le soigne du mieux possible. Il fut donc conduit près du responsable local qui l’accueilli en grande pompe. Il en fut très gêné, il n’était guère habitué à tant d’égard.
Après s’être reposé un peu dans sa chambre d’hôtel il alla se déjeuner dans un petit resto dont il savoura les plats absolument délicieux avec un plaisir incroyable. Il repartit vers son hôtel mais il sentit soudain qu’une pause s’imposait et il fut reconnaissant de pouvoir profiter d’une de ces multiples petites huttes-toilettes. Il n’était pas malade pour autant, ne se sentait pas mal par ailleurs et il remarqua qu’après chaque repas ou collation un besoin impératif qui ne s’apparentait en rien à la tourista! l’obligeait à faire un arrêt, ce qui était le cas pour chacun des citoyens de cette île. Il comprit pourquoi on la surnommait « l’île merdique »et la volonté impérieuse de sa population de changer la réputation de cet endroit par ailleurs si agréable et disons-le extrêmement beau!
Il fit donc son métier: des analyses, des interrogatoires, des prélèvements, des recherches. Il avait fait appel à des scientifiques qui très vite l’avaient rejoint. Il devait vérifier l’une de ses hypothèses. Son labo rempli de fioles en tout genre ne fleurait pas mauvais bien au contraire et les fleurs omniprésentes qui chatouillaient tout le tour du bâtiment dégageaient des odeurs subtiles qui gagnaient toujours sur le fumet de ses prélèvements.
Il ne lui fallut pas très longtemps pour comprendre le nœud du problème. Il mit en évidence rapidement qu’une plante endémique dont on faisait une huile incroyable et qui était un élément indispensable du paysage culinaire de cet endroit était responsable de cette fréquence de passage aux toilettes.
Il rendit ses conclusions lors d’une réunion publique et après le soulagement de la population d’obtenir enfin une réponse à leurs interrogations qui depuis des générations avaient donné lieu aux interprétations et croyances les plus folles, fut décontenancée tout de même par ces conclusions. Après une consultation et un référendum sur la question, les habitants décidèrent à l’unanimité de ne pas renoncer à leur mode alimentaire et à tout ce qui en découlait. Ils n’en souffraient pas physiquement, bien au contraire, seule la réputation de cette île donc un peu également leur image et amour propre en souffraient.
L’anthropologue eut alors une idée de génie. Il retourna la problématique en créant un lieu pour les touristes. Avec l’aide de tous les acteurs concernés, ils mirent au point un centre de cure pour les problèmes de transit. Le climat de l’île étant un des plus favorables finit de convaincre les derniers récalcitrants.
Au bout de quelques mois il fallut mettre des quotas de fréquentation tellement le bouche à oreille avait fait de publicité pour cet endroit incomparable pour soigner les problèmes de caca!
Les excréments servaient depuis toujours d’engrais vertueux pour les productions végétales. Il fallait préserver l’équilibre de cette île. Ceux des curistes étaient donc recyclés et permettaient de fournir l’énergie nécessaire pour les bâtiments construits pour les malades. Pas d’impact délétère sur l’environnement, que demander de mieux?
Il faisait tellement bon vivre dans cette île que même l’anthropologue finit par y revenir pour y poser définitivement ses valises de jeune retraité!