611e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants…
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Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et … surtout ! surtout ! des bouquets de couverts.
Il y en avait de toutes sortes : en étain, en inox, de couleurs, des gris, des beaux, des moches, des pour adultes, des pour bébés …
Vous passiez, si vous le désiriez bien évidemment, entre deux haies de fourchettes par exemple, joyeusement disposées le long du sentier, comme au garde à vous. Les oiseaux devaient s’en méfier car elles étaient fort pointues. Ah mais, suis-je sotte, il n’y avait pas d’oiseaux !
Les cuillères étaient artistiquement disposées en bouquets – comme piquées dans d’immenses cruches. Oui, parce que s’il n’y avait pas d’oiseaux, il y avait des cruches …c’est universellement répandu !
Les couteaux étaient piqués directement dans le sol ; sans doute pour ne pas blesser les promeneurs, mais selon de magnifiques arabesques qui pouvaient vous mener doucement, par des sinuosités tendres et douces jusqu’à la montagne d’assiettes.
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants…
Les habitants ils étaient tout petits en forme de champignons blancs qui avaient des menus pieds et des oreilles minuscules.
Ils s’envolaient souvent dans le ciel pour gober des insectes couleur arc-en-ciel.
Ce qu’ils aimaient le plus c’était se gaver de potages à longueur de journée, à base de tire-bouchons, de cure-dents, de bigoudis … Ah ce qu’ils se régalaient ces beaux champignons.
Leurs forêts, conifères … ils ne pouvaient plus s’en passer, pour remplir leurs gros estomacs.
Des fois en passant le soir dans des villages on voyait des champignons boire, chanter, danser et cela pouvait durer toute la nuit. Ils étaient tellement heureux de vivre dans leur beau coin.
Un jour cette joie de vivre sembla prendre fin.
Une flopée d’animaux ressemblant à des kiwis verts géants débarquèrent sur la planète. Ils voulaient s’approprier les richesses – tire-bouchons, bigoudis … pour les ramener dans leur monde lointain.
Ah ah les champignons n’en firent qu’une bouchée.
Sortant leurs énormes et efficaces armes enfouies dans le sol, ils réduisirent en poudre ces intrus kiwis.
Aujourd’hui ils habitent toujours au même endroit et continuent à raffoler de potages … de bigoudis, d’aiguilles à tricoter, cure-dents …
Une forêt merveilleuse
Je vais vous conter une histoire, les enfants. Ecoutez bien. Vous pouvez fermer les yeux ; ainsi, les images se déposeront directement sur vos orbites.
C’était en l’an 2068. Deux enfants de la planète Terre âgés de 6 et 8 ans, un frère et une sœur, décidèrent de visiter l’espace afin d’y découvrir de nouvelles galaxies. Ils avaient beaucoup d’imagination et d’inventivité. Pendant des jours et des jours, ils dessinèrent, colorièrent, découpèrent, collèrent… Un soir, ils décidèrent de faire le grand voyage. Par-dessus leur pyjama, ils enfilèrent pour l’un son costume de Zorro, pour l’autre son habit de fée. Ils s’allongèrent côte à côte sur la descente de lit et appuyèrent ensemble sur le bouton rouge START qui figurait en bas du dessin.
C’était parti. Ils s’envolèrent à la vitesse vertigineuse de la lumière. Ils se tenaient la main afin de ne pas se perdre en chemin. Les secousses leur donnaient un peu mal au cœur. Mais leur impatience et leur excitation les maintenaient en éveil. Le voyage fut long. C’est assoupis qu’ils arrivèrent sur une contrée inconnue. Il faisait jour, la lumière était vive et le paysage grandiose. Leur volonté de tout emmagasiner dans leur mémoire et dans leur cœur agrandissait leurs yeux, trop petits pour tant de nouveauté et de beauté.
Ils découvrirent d’étranges coquelicots aux tiges en crayons de couleur finement ciselés et aux pétales de chaussettes rouges et orange. Des bosquets d’aiguilles à tricoter argentées succédaient à des taillis de bigoudis en mousse, multicolores, aux formes et grosseurs fantaisistes. De majestueuses haies en cure-dents géants formaient un couloir d’accès à une forêt de saules pleureurs en rubans doux et soyeux.
Les enfants se tenaient toujours par la main, impressionnés et ravis. Des fougères de pinces à linge, succédaient à des conifères de porte-manteaux. Ils évitèrent habilement des ronces en clous et tournevis et débouchèrent sur une clairière accueillante. Le sol en barbe à papa était doux à leurs pieds. Des gouttes de sorbet s’étaient déposées sur les champignons en chamallows. Des pâquerettes en sucettes, des mûriers en rouleaux de réglisse et des baies sauvages de fraises tagada leur donnèrent faim. Ils dégustèrent sans retenue ce que cette nature généreuse leur offrait. Repus, ils s’endormirent dans un hamac en confettis.
C’est la nuit et la fraicheur qui les réveilla. Quelqu’un était penché au-dessus d’eux. Un large sourire, une barbe blanche réconfortante, un chapeau pointu qui montait vers le ciel.
« N’ayez pas peur, les enfants. Je suis Merlin, Merlin l’enchanteur. Vous me connaissez ? Je suis content de vous accueillir dans ma forêt merveilleuse. Je vais vous servir de guide, si vous le voulez bien. Et quand vous repartirez, seriez-vous d’accord pour m’emmener avec vous afin que je retrouve ma liberté ? »
Les enfants étaient enthousiasmés et honorés d’avoir un guide célèbre et attentionné. Et ils lui promirent un voyage retour vers la terre à la vitesse de la lumière sur un tapis volant en caramels !
l était une fois une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants s’étaient adaptés, que pouvaient ils faire d’autre !
Les tire-bouchons faisant sauter les bouchons, ceux ci fournissaient le liège avec lequel on fabriquait des tuniques devenues multi- fonctions. Elles protégeaient de la chaleur brûlante ou du froid mordant. Certains y avaient greffé des épines, créant des rectangles servant à récurer les casseroles ou calmer les prurits dont étaient souvent atteints les habitants. On appelait ça des gratounettes. D’autres y avaient inséré des aiguilles à tricoter qui permettaient d’accrocher des petites annonces. Le troc, l’achat et vente de seconde main marchaient bien sur La Planète. D’autres épinglaient des annonces publicitaires et déambulaient dans les endroits les plus peuplés. Ça mettait un peu de beurre dans les épinards, comme on dirait chez nous.
Certains tressaient des couronnes d’épines et d’aiguilles et les enroulaient tout autour de la tunique. Ces barbelés, nouveau genre, étaient redoutables. La police et l’armée en étaient équipés et paradaient fièrement lord des défilés militaires. Bien sûr l’usage en avait été détourné. Les paranos qui avaient peur d’être attaqués s’en revêtaient dès qu’ils mettaient un pied dehors. Les plus atteints ne les quittaient plus, même pour dormir. Cela générait des troubles trophiques qui pouvaient les rendre complètement dingues.
Les bigoudis étaient pour les dames : pas très original ! Toutes étaient désespérées par leurs cheveux raides, archiraides. On ne frisait pas sur La Planète, on la jouait baguettes de tambour. Alors pour les dimanches, les soirées, les jours de fête, elles montaient sur leurs têtes des tours Eiffel de bigoudis. Plus c’était haut, plus on montrait sa richesse. On appelait ça faire sa bigoudine.
Les forêts étranges servaient à régler les problèmes. On y envoyait les voyous, les fous, les inadaptés, les inadaptables et tout ce qui dérangeait l’ordre publique. Des sons bizarres, puissants résonnaient très fort et, renvoyés d’un arbre à l’autre créaient une cacophonie insupportable. Certains condamnés réapparaissaient définitivement lobotomisés. Pour tous les autres on ne savait rien et on ne voulait surtout rien savoir.
Voilà comment on se la coulait, plus ou moins douce, sur La Planète.
Mais victimes eux aussi des dérèglements climatiques, les habitants allaient devoir trouver des solutions. Les forêts s’appauvrissaient, les tire- bouchons criaient famine, le liège, les bigoudis devenaient rares et très chers, seulement accessible aux riches. Cela créait des rancœurs et le mécontentement grandissait. On avait renforcé l’armée mais on ne pouvait plus fournir les armures protectrices qu’aux gradés. Aussi, dans les rangs, le mécontentement grandissait.
Un de ces jours ça allait péter sur La Planète !
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants, les peur-de-manquer-d’un-rien avaient planté et planqué des réserves affolantes de tout ce qui leur servait au quotidien. Ainsi, poussaient à l’unisson et à foison des buissons de brosses-à-dents, des maquis de démaquillants, des bocages de cordes-à-linge et même des massifs pour les canifs.
Un jour que le chef des peur-de-manquer-d’un-rien se baladait dans ces forêts, admirant ici et là cet habitat disparate d’objets d’habitation, il remarqua une nouvelle espèce d’arbrisseaux qu’il n’avait jamais vue auparavant. Ça alors ! Il était persuadé d’avoir laissé cet espace vierge pour y faire pousser des pieds de chausse-pieds. La curiosité piquée, il se rapprocha.
Paf ! Il tomba à la renverse. L’objet était si étincelant qu’il eut l’impression de se faire gifler par le soleil. La curiosité repiquée, il se remit sur pattes et s’approcha à nouveau.
Pouf ! Il tomba une deuxième fois. L’objet était si stupéfiant qu’il le bazarda presque dans le sommeil.
C’est que pour la première fois de sa vie, il pouvait… se voir ! Son visage, son nez, sa bouche, ses oreilles ! Mais enfin, ces traits tirés, ce faciès froncé, ce regard gourmet, c’était lui ! Il était magnifique ! Cette découverte était gigantesque ! Une nouvelle ère s’ouvrait pour les peur-de-manquer-d’un-rien : une ère où l’on pouvait enfin se regarder, se mirer, s’admirer ! Lors du conseil rassemblé en urgence, ces étranges objets furent honorés, les miroirs étaient nés.
Après toutes ces années sans savoir à quoi bon l’on pouvait ressembler, où l’on se maquillait sans savoir si on n’en mettait guère à côté, à se coiffer sans vérifier si la chevelure était assez bouclée, à se brosser les dents sans que l’efficacité (ou l’utilité) soit avérée !
En quelques semaines, les miroirs prirent de plus en plus de place dans les poches et les cœurs des peur-de-manquer-d’un-rien. Et d’espace dans les forêts.
— Le plan fonctionne à merveille, chef Alouette.
— Oui, sergent Alouette, ces peur-de-manquer-d’un-rien sont comme tous les autres. Ce n’est plus qu’une question de jours maintenant. Vous connaissez la chanson…
— Alouette, gentille alouette…fredonna le sergent.
Le chef Alouette sourit. Quelle que soit la planète, ces êtres finissaient toujours par le même sourire béat sur les lèvres, entourés d’objets pour sauver les apparences dont ils ne se servaient pas, étouffant l’air qu’ils ne préserveraient pas.
Il était une fois une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient parmi tant d’autres des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents.
Notre vaisseau, ce jour-là s’était immobilisé au-dessus d’une de ces haies de pointes acérées. Le capitaine, anticipant le danger avait dit stop avant de franchir l’obstacle.
– Les cure-dents, les gars, faut se méfier ! Ces gens-là sont culottés.
A ce moment, on entendit une voix aigüe criante comme des pneus crissant sur l’asphalte : « Avez-vous des dents creuses ? »
Nous nous regardâmes, étonnés.
– C’est peut-être des collectionneurs !
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Tu n’as jamais entendu parler de trafic d’émail humain ?
Courageusement, j’envoyai le copilote à la rencontre de ces gens armés jusqu’aux dents.
– Tu prends une olive verte sans noyau pour tester leur agressivité.
– Bien chef.
Et le copilote disparut dans une cabane fabriquée avec des pinces à linge. Mais je craignis d’avoir présumé des bonnes intentions de nos hôtes. Car au bout d’un quart d’heure qui me parut interminable, inquiet, je m’assurai d’être toujours en communication par le casque.
– Ici le vaisseau, que faites-vous copilote ?
– Tout va bien, chef.
– Que faites-vous ?
– Nous prenons l’apéro, chef.
– Revenez tout de suite.
– Je ne peux pas, chef.
– Revenez tout de suite.
– Je ne peux pas, je suis cerné par les cure-dents.
– Vous ne prenez pas l’apéro alors ?
– Si chef, pour eux, il est toujours onze heures du matin.
– Et alors !
– Le temps s’est arrêté et personne ne peut déroger à la règle.
Je réfléchis un instant.
– C’est pour cette raison qu’ils cultivent les tire-bouchons ? Pour les aiguilles à tricoter, j’ai vu des moutons, j’ai compris. Mais c’est pour les bigoudis, demandez-leurs ce qu’ils en font puisqu’ici tout le monde est chauve.
– Apparemment chef, c’est un secret-défense. Mais d’après mes renseignements, il faut se référer à l’étymologie. Big-où-dis, sorte d’anti-radars qui poussent naturellement sur cette planète. Des Big Men auraient migré sur cette planète qui, d’ailleurs est inconnue dans le système solaire. Et pour cause, étant libre, elle se déplace où elle veut. La plupart du temps elle se cache derrière la lune. Elle est indétectable, les big-où-dis étant leur protection. C’est pour cette raison qu’ils ne sont jamais repérés.
– Ok ! Je descends prendre l’apéro.
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants…
… de ces lieux charmants n’arrêtaient pas de se gratter. Ils couraient chez le médecin , acupuncteur, qui les hérissait d’aiguilles. C’était l’enfer !
Lorsqu’ils sortaient de la consultation, des trottoirs et des rues tapissés de clous les attendaient.
Les clous, il y en avait partout, à tel point que les salles de méditation qui avaient vu le jour ces derniers temps étaient équipée non pas de tapis mais de… planches à clous ! De plus, les séances étaient construites par des fakirs enturbannés et labellisés « Méditation pointue »
Les clous, qui avaient autrefois si peu de valeur voyaient leur cote s’envoler : l’État avait fortement investi dans les usines à clous : la planète entière en était recouverte assurant ainsi une livraison régulière, il n’y avait pas de pénurie et les prix étaient stables. Pas d’inflation…
Pour faire face à cette invasion de clous imaginée par les piqués du gouvernement, les habitants étaient fichus comme l’as de pique et un bruit de ferraille constant ponctuait la vie de la planète. Le soir à la chandelle, les habitants se réunissaient, quittaient leur armure et leurs éperons et se racontaient toutes les ruses qu’ils avaient dû inventer pour résister à leurs malheurs…
Oh bien vu les « méditations pointues » et les « piqués du gouvernement ». 🙂
Merci mijory !
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis.
Imaginons la tête des astronautes débarquant sur cette planète qui avait été sans doute habitée ! Par qui ? comment y avaient-ils accédé ? Peut-être s’étaient-ils servis de tire-bouchons, mais d’aiguilles à tricoter, de bigoudis, il est permis d’en douter. Peut-être étaient-ce eux qui les avaient apportés ???
Soudain, l’un d’entre eux découvrit un sac plastique dans lequel se trouvaient deux cahiers. Super excités, nous entreprîmes de les lire et apprîmes que deux couples s’étaient fait déposer par des astronautes amis et avaient vécu plusieurs mois pendant lesquels ils avaient planté des forêts de tire-bouchons, d’aiguilles à tricoter, mais n’avaient pas emporté de pelotes de laine, ni de bigoudis (mais bon les hommes étaient chauves ). Mais le comble, ils n’avaient emporté aucune bouteille de vin ou de whisky (ce qu’ils regrettaient infiniment).
Ils étaient aussi partis pour changer de partenaires sexuels, mais les nouveaux se révélèrent plutôt décevants…..
Soudain ils aperçurent une navette spatiale atterrir, deux astronautes en descendirent, une bouteille de vin à la main.
Ont-ils pris des pelotes de laine, se demanda le premier qui les accueillit.
Il était une fois une planète
Pas très nette
Couverte d’étranges bois,
Futaies et frondaisons …
S’y trouvaient des forêts de tire-bouchons
Pour toutes sortes de libations
Des bosquets d’aiguilles à tricoter
Pour habiller des hordes de bébés
Des taillis de bigoudis
Pour les frisottis des mamies
Des haies de cure-dents
Pour la santé des habitants
Qui n’en demandaient pas tant !
Ces gens-là, submergés d’objets,
Commençaient à étouffer
A ne plus pouvoir respirer
Ils se sont mis à protester
A contester
A se rebeller
A revendiquer
De l’air, de l’air
On veut du vert
De la nature
Cette vie est une imposture
On veut de l’eau
Vous entendez là-haut ?
On veut aussi des fleurs
Pour notre plus grand bonheur !
Me croirez-vous ?
Les tire-bouchons ont disparu
Les aiguilles ont fondu
Les bigoudis se sont évanouis
Les cure-dents aussi …
La nature a repris ses droits
Tous les habitants ont fait la hola
Comme quoi
Tous les espoirs sont permis
Quand on a foi en la vie .
Les habitants, eux, faisaient flèche de tout ce bois pour se défendre, se nourrir et même piquer les cœurs de désir, en chassant la belle comme la bête.
Cette planète était un jardin d’ébène, où le bonheur, inébranlable et parfait, illuminaient leurs vies de son noir éclatant.
Car chacun, ici, broyait du noir pour colorer sa journée et chasser l’espoir. L’homme se levait, chaque matin, avec la gueule de bois après avoir noyé, sans modération, de sombres pensées, cueillies avec soin, dans de bonnes bouteilles de vin, et semé les bouchons pour régénérer les forêts, regardant alors sa moitié, dans sa déprime quotidienne, tricoter un body noir derrière un bosquet, ou se curer les dents derrière une haie, le ventre arrondi attendant bébé.
Sur cette planète, tout le monde parlait la langue de bois, bien sûr, le nez sur leurs chaussures, noires, ou, au plus haut, leurs nombrils, n’écoutant pas les hérétiques, ces têtes en l’air, qui parlaient franc, imaginant d’autres planètes, d’autres couleurs que certains auraient cru voir, après la pluie de cendres, et qu’ils appelaient des « arcs-en-ciel ».
Il était une fois, une planète, couverte d’étranges rois, qui se croyaient futés, sans fronde raison, il y aura bientôt une centaine d’années.
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents.
Les habitants subvenaient à leurs besoins d’une bien étrange manière. Ils se rendaient dans des supermarchés de plein air où des rangées cultivées attendaient le client. Une famille s’y engage, la mère suivi de trois enfants.
– Dis maman, on pourra prendre des spaghettis .
– Oui Victor, tu vas les cueillir avec ton frère Gustave. Ne les prenez pas trop longs, 8 cm environ.
– Ça fait quoi 8 cm ?
– À peu près la largeur de ta main. Tiens voilà un panier, vous le remplissez à moitié.
Pierre et moi on sera dans l’allée des Donuts.
– Chic des Donuts. Tu m’en prends au citron.
– Mais enfin Victor, tu sais bien que ce n’est pas la saison. Ils sont à peine formés, il n’y a même pas le trou au milieu. Non je vais en prendre des natures et j’ai mon idée pour les accommoder.
Leur caddy plein, et avant de passer en caisse, la famille se rend à l’étable des chèvres saucières. Des pis des biquettes surgissent selon leur race des flots de mayonnaise, de ketch-up, de bolognaise ou encore de chocolat.
Sur le chemin du retour, la mère de famille qui a déjà fait son menu spaghetti bolognaise et donut sauce chocolat, glane dans la forêt quelques cure-dents dans une haie et arrache un tire-bouchon d’un chêne-liège.
Aldrin et Armstrong éteignent le télescope, se tapent dans la main, « Allez, c’est OK, on y va » Il leur avait fallu un temps fou et beaucoup de réflexion avant de parvenir à cette improbable décision.
Eux, ils avaient vu la Lune (pas moins !) dorée, lumineuse, fière, vierge. Jusqu’à la fin de leurs jours cette planète leur tournerait dans la tête. Ils en ont des regrets plein le casque et ça les gratte dans la combinaison.
Cela fait une année qu’ils observent une nouvelle sphère, elle était lointaine au début, voilà qu’elle se rapproche, oh, pas encore dangereusement mais sa trajectoire directe vers la Terre est inquiétante.
Elle est Verte, vert de gris, bien moins appétissante que la planète dorée qui éclaire la bleue. Intrigués, ils décident d’aller au plus près. Leur pote Elon leur prête une fusée. Merci Elon, lui disent-ils en mettant les gaz, on t’en ramènera un gros échantillon qui te donnera de nouvelles idées.
Ils s’y posent et descendent la passerelle sur la pointe des bottes.
– Bon sang, qu’elle est moche, qu’elle est sale, est-ce que quelqu’un pourrait vivre là-dessus ?
– Ouais, t’as raison, de loin je croyais que c’était une immense forêt mais ça ressemble à une poubelle, une décharge gigantesque
– N’enlève surtout pas ton casque, je suis sûr que ça empeste et Dieu sait quel virus on pourrait attrapper et ramener chez nous
– Non mais, regarde-moi ça, des bosquets entiers d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis, des haies de cure-dents, pour un décor, c’est décor, en plus c’est tout de l’usagé, ça sert plus à rien, quoique les tire bouchons, eux …
– Jamais vu un truc pareil, c’est carrément dégueulasse !
– Chut, tais-toi, il me semble qu’on vient
En effet, arrive un groupe qu’on ne peut pas qualifier d’humains. Aucune ressemblance mais ce qui est sûr c’est que ce sont de sacrés balèzes, doit pas falloir les taquiner ces géants, on dirait une de nos équipes de basketteurs en plus gros, mais les membres et la figure, c’est pas disposé comme les nôtres.
Ils nous interpellent « alors vous êtes contents du voyage ? N’est-ce pas que c’est pittoresque chez nous ? Joli, gai, accueillant, plein de charme, attirant, vous ne trouvez pas ? Vous en avez mis du temps à vous questionner sur la couleur insolite de notre planète, elle vous plaît ? »
– Ben, c’est-à-dire que …
– AH, si vous voulez rentrer chez vous entiers, surtout ne nous dites pas que quoi …. parce que voyez-vous, ces pollutions qui ont pourri notre environnement, elles viennent de chez vous. Vous en jetez tellement de vos cochonneries que vous ne saviez plus où les mettre, alors vous avez pensé à la planète verte. Ni vu, ni connu.
Vous avez du bol, nous ne sommes pas belliqueux et nous n’avons pas encore les moyens de faire retour à l’envoyeur, alors dégagez fissa et donnez bien le bonjour à Elon, à votre Président, à vos concitoyens, parce qu’un de ces jours, je vous garantis que vous allez en devenir verts.
Très bien vu, c’est ce qui nous pend au bout du nez …
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres objets acérés, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents.
Les habitants qui n’avaient jamais compris leur utilité interdisaient à leur progéniture de s’en approcher, parce que ces choses cruelles occasionnaient de graves blessures qui provoquaient l’hémorragie de leur fluide vert. Vêtus d’armures, ils se réunirent en comité de salut public pour éradiquer ces objets pointus. La tâche se révéla titanesque et ils n’en vinrent pas à bout. Ils comptèrent et déplorèrent de nombreuses pertes dans leurs rangs.
Puis un jour, l’enceinte du château fut encerclée de piques à barbecue et le roi emprisonné se morfondait en sa demeure de ne plus pouvoir en sortir pour donner ses ordres à cette engeance de bons à rien.
Un soir de lune gibbeuse, un drôle d’engin se posa sur la place centrale. En sortir d’étranges créatures marchant à la verticale sur des sortes de bâtons. Elles se précipitèrent sur l’environnement et, sous les yeux ébahis des habitants, avec l’aide des tire-bouchons, les envahisseurs ouvraient des flacons de nectar et se mettaient dans des états pas possibles. D’autres curaient l’émail blanc qui sortait de cette drôle de fente qui barrait le sommet de leur construction. Pendant ce temps, des créatures plus fluettes et vêtues de sortes de pagnes, qui ne cachaient pas grand-chose de leur anatomie, poussèrent des cris stridents et se mirent à enrouler des bigoudis sur leur toison qui poussait sur leur sommet. Tandis que d’autres, toutes ridées, s’emparèrent des aiguilles à tricoter pour confectionner des vêtements qu’elles offraient aux autochtones qui ne savaient qu’en faire.
Le roi fut tout content d’être libéré des piques à barbecue lorsque les envahisseurs allumèrent un grand feu et embrochèrent quelques trucs qu’ils faisaient griller au-dessus du brasier qu’ils avaient allumé dans des chaudrons. C’était étonnant de les voir engloutir leurs mets avec des fourchettes et des couteaux qu’ils avaient dénichés dans les ronciers et amusant de les voir s’en lécher leurs pinces et pourlécher leur antre. Le roi fit venir un traducteur qui avait voyagé au-delà des frontières de la galaxie. À force de palabres sous l’unique baobab qui avait eu l’idée de pousser ici, la population connut enfin le fin mot de cette histoire.
– Nous sommes venus sur votre planète en toute amitié, car sur la nôtre, nous sommes en pénurie de vos richesses dont vous n’avez pas l’utilité. L’Univers est bien mal fait.
– Nous voulons bien faire du troc avec vous, énonça le roi. Vous nous fournissez vos matériaux en plastique dont vous ne savez plus que faire et en échange nous vous offrons tous ces objets dont vous semblez avoir tant besoin.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les terriens sortirent de leurs vaisseaux tout un tas d’engins qui éradiquèrent ces indésirables et offrirent à la population des tonnes de plastique.
C’est ainsi que, depuis ces temps, dans un monde incertain, le peuple des robots put se refaire une santé en colmatant ses blessures et fabriquèrent d’autres spécimens pour assurer sa descendance.
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents géants. Les habitants ont vu la végétation habituelle, en ce pays tempéré, disparaitre à la suite d’évènements météorologiques extrêmes.
Les choses ont ainsi commencé.
Des vents de sable venus du désert lointain ont recouverts les vertes forêts, les champs et les villes. Le décor a changé en quelques heures de gamme de couleur, devenant orangé du ciel à la terre.
Puis, la saison estivale, avec un ensoleillement inhabituel a desséché les parterres fleuris. Les grasses pelouses au pied des vieux murs se sont transformées en paillasson défraichi. Les forêts se sont enflammées, laissant un paysage gris de ruines cendrées. Les champs et pâturages se sont mis à l’unisson, colorés en sable, bis, rouille.
La population a serré les mâchoires à la lecture de l’arrêté du préfet interdisant l’accès des forêts, seuls endroits de fraicheur relative où se réfugier.
Des expressions communes de la langue locale s’avèrent dorénavant inutiles : Être encore vert ; Se mettre au vert ; Donner le feu vert ; Avoir la main verte… Les autorités nationales encouragent les élus locaux à décorer les villes et villages de matériaux artificiels résistants pour tenter d’égayer la tristesse du paysage.
Des découvreurs proposent des machines à traiter l’eau de mer qui, mise en bouteille, en barrique, en citerne servira à désaltérer les hommes, les bêtes et les cultures.
L’étape suivante contraint l’utilisation de l’eau, la limitant à une douche de trois minutes par semaine et un individu et à la réutilisation de l’eau de lavage des légumes en arrosage des plantes comestibles ou en chasse d’eau dans les toilettes. Ces dernières sont devenues de plus en plus malodorantes au fil du temps.
L’étape ultérieure imaginée par les conseillers des politiques a été d’interdire l’utilisation de la voyelle « O » dans la langue courante, arguant que d’entendre ce son allait déclencher des envies de boire et de piocher dans les réserves. Des discussions oiseuses à l’hémicycle en ont suivies de savoir si les sons « ON ou OI » sont autorisés ou interdits.
La vie devient de plus en plus difficile. Les citoyens ne supportent plus leurs politiques et leur façon de couper les cheveux en quatre en cette période de pénurie. Les tensions montent au sein des familles à propos de l’utilisation de l’eau. Les écologistes ne savent plus quoi inventer comme truc et astuce pour aider à la vie quotidienne.
Chacun sent que la fin de l’espèce approche et s’angoisse à juste titre…. Quand, une nuit, la pluie est arrivée, drue et continue. Elle est tombée quarante jours et quarante nuits comme dans les textes bibliques.
La population a pu reprendre ses habitudes antérieures. Mais depuis, chacun sait que l’eau n’est pas une denrée inépuisable et qu’il convient à chacun de soigner les plantes et l’ensemble de la nature environnante. C’est si beau le vert dans le décor. C’est si bon de sentir la résine des arbres et tous les parfums de plantes. Dorénavant, les personnes qui ont connu cette période désolante, qu’ils ont vécu comme la résistance à une guerre contre le climat, conviennent qu’ils ont appris alors, combien leur présence est importante au-delà du décor coloré qu’elle propose.
Les habitants de cette planète sautillaient en permanence en ponctuant leurs conversations de aïe aïe !
Ça donnait à peu près ceci :
– Aïe salut aïe l’ami aïe tu vas aïe bien aïe ?
– Aïe oui aïe et aïe toi aïe ?
– Ça aïe pique aïe ça aïe pique aïe…
Bref, sur cette planète, on ne comprenait rien à ce qu’il s’y disaient ni à ce qu’il s’y faisait.
Nos scientifiques observaient perplexes.
Ils décidèrent de la nommer tout naturellement « la planète des aïes » .
Mais ça n’a pas été accepté en haut lieu, car si on dit UN aïe, on dit DES aulx.
Alors… après nouvelle concertation, et pour couper court, ils décidèrent de l’appeler « LA PLANÈTE » en attendant de trouver mieux.
La proposition fut adoptée à l’unanimité.
S’ils sautillaient en permanence en criant aïe aïe, les habitants de LA PLANÈTE parvenaient malgré tout à se reproduire.
Un vrai mystère pour nos savants.
– « Mais comment font-ils Grands Dieux ? Comment font-ils »
Et le mystère reste entier.
Mais pour compliquer le tout, une nouvelle génération vient d’apparaître sur LA PLANÈTE.
Les scientifiques ouvrirent les haut-parleurs et toute l’assemblée put entendre :
– Ouille, salut ouille l’ami ouille tu vas ouille bien ouille ? Etc… etc…
Et tout ça en sautillant bien évidemment…
Nos savants sont accablés.
Mais, chez nous aussi une nouvelle génération de scientifiques vient d’apparaître et l’un deux eut une idée de génie :
– J’ai trouvé, on va l’appeler LA PLANÈTE HIP-HOP !
Un grand soulagement s’afficha sur les visages de nos scientifiques. L’un d’eux (un ancien) murmura : « on avance, on avance ! ».
La proposition fut donc adoptée à l’unanimité.
Ragaillardis nos chers savants se remirent au travail car à cœur vaillant, rien d’impossible !
Les habitants de ce monde là se divisaient en deux populations : les légumes et les fruits. Les fruits étaient majoritaires mais restaient le plus souvent sous la coupe des légumes. Les grosse légumes faisaient beaucoup d’argent sur le dos des fruits. Ils exploitaient les bonnes poires en empochant le fruit de leur labeur, les pressurant jusqu’à ce qu’ils tombent dans les pommes. Grassement payés, leurs avocats défendaient leurs prérogatives dans les cours de justice. Les légumes restaient le plus souvent aux manœuvres. Dans la police les aubergines regardaient de haut les amandes et les prunes tandis que dans l’armée la roquette faisait de même à l’égard des grenades et des kakis. On retrouvait le même phénomène de racisme social dans la finance où l’oseille jouissait de meilleures promotions au détriment des noisettes et des nèfles. Les bonnes places étaient souvent occupées par des légumes : l’ail dans les soins, l’asperge dans le basketball, les champignons pour réglementer les excès de vitesse, les lentilles chez les ophtalmologistes, la mâche chez les dentistes, les panais chez les sages-femmes et le persil dans les produits de lessive.
Malgré cette ambiance délétère, les fruits gardaient la banane. Pourtant dans ce combat du quotidien c’était souvent eux qui recevaient les marrons et les châtaignes. Certains restaient dans leur coing en sucrant les fraises, oubliant les dattes de leurs petits bonheurs pour ne se souvenir de la carambole de leur dernier accident. Mais heureusement, beaucoup de fruits s’en sortaient en murissant. Les melons gagnaient leur vie dans la chapellerie, les mûrs dans le bâtiment, la papaye dans l’agriculture, l’arbouse dans l’élevage et la pêche dans la vente du poisson. Le cacao faisait son trou dans les sanitaires, le cédrat dans l’entretien des chambres, la mirabelle dans la vente de miroirs et d’autres en ouvrant un salon de coiffure dans la rhubarbe. Plus près de la nature, le légume devenait tolérant comme la bette travaillant main dans la main avec le kiwi au sein du zoo. La reine-claude espérait changer les choses. Elle se voulait républicaine mais se cassait les dents sur le noyau de la politique. De plus en plus de fruits militaient pourtant pour un changement. La Révolution était dans l’air. Les plus extrémistes voulaient jeter tous les légumes dans la baie.
🐻 EXOPLANÈTE
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents.
Les gens qui découvraient cette lande décidèrent de fermer pour inventaire.. Trop étrange et à la fois familier! Des objets du quotidien, génétiquement dotés, semblaient pousser d’eux-mêmes en frondaisons ; l’aiguille n’était pas que de pin, l’épingle ne langeait plus, sans relation de cause à effet : les faiseuses d’anges semblaient ne plus pratiquer leur art !
Cette nouvelle planète n’offrait ni à boire ni à manger. On manquait de bras. Il fallait balayer devant sa porte. A l’impossible nul n’est tenu, le temps, c’est de l’argent.
On ne savait par où commencer. Mettre les points sur les i des taillis, rendre plus futées les futaies, les bosquets moins circonspects que les petits coins enfin soient bien tranquilles.
Ça avait pourtant un air de déjà vu: dans le boutique de la mercière, chez le quincailler ou même le mamailleur. On secoua la poussière aux fenêtres, on battit les tapis, rien n’y fit !
A Cap Carnaval, quelques fusées attendaient sous les toiles d’araignée. La vie était là, simple et tranquille..🐻.
Il était une fois une planète couverte d’étranges bois,futaies et frondaisons. S’y trouvaient des forêts de tire bouchons,des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure dents.
Les habitants vivaient dans différents quartiers portant le nom de cette drôle de végétation.
Il y régnait une bonne entente et chacun trouvait chaussure à son pied.
Des aiguilles à tricoter fricotaient avec des tire bouchons, certains de ceci flirtaient avec d’affriolantes bigoudies, tandis que les cure dents faisaient les yeux doux aux célibataires en général.
Cet Eden fut complètement chamboulé par le débarquement nocturne d’une fosse d’orchestre venue d’ailleurs.
Les habitants furent réveillés un matin par un son insolite, doux et harmonieux, qui les attira irrésistiblement vers les frondaisons.
Les bigoudis, cure dents et autres curieux accompagnés de leur progéniture, de jeunes tire aiguille, des petits cure bigoudis dans leur poussette tirée par une cousine aiguille à dent se retrouvèrent devant un spectacle incroyable, un orchestre !
Charmés par ces mélodies, ils restèrent bouche bée d’admiration devant les violons, les guitares, une voluptueuse contre basse et des cuivres rutilants.
A partir de là, ce fut la zizanie. Chacun cherchant à se faire remarquer par ces visiteurs si exotiques et séduisants.
L’on entendait désormais dans les forêts de tire bouchons les plaintes sensuelles d’un alto soupirant auprès d’un cure dents, une guitare se laissait conter fleurette derrière un taillis par un bigoudi empressé.
Une vrai carte de tendre
Quelques habitants ayant gardé la tête froide, tentaient en vain de rappeller à chacun son devoir.
Ca se lutinait dans tous les fourrés sur la paisible planète, au son de l’Hymne à la joie, et le Songe d’une nuit d’été. Que pouvait on y faire ?
Il était une fois de plus, une planète couverte d’étranges bois , futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure dents.
Les rares habitants logeaient dans des caisses. Leur référent les réveillait une fois par mois pour recharger leur pile existentielle.
C’était du boulot pour Adameve X23, dernier prototype de la longue lignée exploratrice des X2.
Justement, ce cramedi là, un stock de brosses à dents électriques lui était parvenu par Télétubus, un superbe vaisseau de l’usine Kramapoutrel, décoré aux couleurs de ASBR, la fameuse association sportive des boules rayées qu’il soutenait depuis sa construction. Les pauvres brosses agonisaient sur le flanc de la colline. Aucune ne parvenait à s’implanter dans un terrain trop sec. Depuis la grève des arroseuses spatiales, la planète ne s’était pas arrangée. Elle ressemblait de plus en plus à un camping rétro après le passage estival des colonies de Barbecues, ces planteurs de piquets, suralimentés à la saucisse de Strassebourre.
Adameve X23 fit le tour de la zone 5AZZ3 qui lui était confié. Les tire bouchons tiraient surtout la gueule avec leur masques de rouille et de chiures de crouettes. Les aiguilles à tricoter continuaient à pousser très correctement. Malgré tout il devrait songer à un sérieux élagage car certains individus, surtout les femelles commençaient à tricoter trop haut les nuages de soufre , ce qui forcément gênait la circulation des ondes giratoires.
Les bigoudis, installés là depuis longtemps s’étaient bien fondu dans l’imnature environnementale. De plus , ils accueillaient des abulots terrestres qu’on ne trouvait plus depuis longtemps sur la vieille peau crevée d’orange bleu. C’était encore une des rares gâteries gastronomiques que Adamev X23 pouvait offrir aux humains, les jours de Fêtides où tout le monde pouvait se permettre d’être dégoûtant.
La journée allait encore rallonger ses tours d’aiguilles temporels et l’humobot, s’autorisa une pause philosophale. Il put pendant 14 secondes et des poussières d’étoiles en admirer justement quelques unes jouant à tache tache dans son fort intérieur.
Le sifflement du contremaître à bord réenclencha son circuit productif. Adameve X23 déplia son écran mou et consulta le nouveau message. Pour le lendemain, on lui annonçait l’arrivage de brosses à chiottes. Pendant un instant, l’ouvrier spatialisé s’interrogea : « Mais qu’est ce qu’ils ont là, à m’expédier que des brosses, ces derniers jours ?? . le GLOMERAT s’est encore bloqué sur une lettre, quel con ! Depuis le temps l’alphabêta devrait être intégré à tous les enseignements runiversitaires, sinon, même les ingénieurs n’allaient plus s’y retrouver dans leurs planboulons. »
L’humobot ronchonna encore un quart de tour d’aiguille secondaire puis ferma son clapet d’exaspération.
De toute façon, c’était dans son intérêt de la boucler. Sinon, au moindre signe d’agitation morale, la Grande Commission risquait d’expédier son dernier garçon au fin fond d’un trou noir, à gratter pendant 2 siècles le goudron cosmographique déposé sur les parois par des siècles de circulation intempestive.
Adameve X23 se remit donc au boulot, tout en organisant dans son thalamusclé une bonne soirée de détente. Il hésitait entre 2 programmes, découvrir un nouvel épisode de « Bonne nuit les petits ! » ou la relecture des Mémoires d’outre tombe de François René.
Exploration de votre monde cher J.M qu’il a fallu que je relise a haute voix pour mieux en rire. La vie actuelle doit vous paraître bien ordinaire ! Merci pour le voyage 🐀
Merci Souris verte….ma planète déménage, mais la tienne n’est pas triste non plus. J’espère que tu as installé tes bigoudis à l’ombre car si ils fondent dans tes oreilles, tu n’entendras pas les sirènes d’alarme!
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants
Et ça se passait mal !
Les petits bouchons refusaient de se laisser tirer. Les bigoudis, descendants de ces bretons récalcitrants, bignoudaient sous les bonnets rouges.
Les cure-dents massés en bosquets attendaient de pieds fermes les brosses à dents et le fil à nettoyer les ratiches.
Devant une nature aussi hostile, les habitants dégazonèrent une clairière d’herbe tendre et bétonnèrent afin d’éviter les conflits. Goudron et Bitume formèrent une mafia. Ces rois du macadam érigèrent des barres de cages à lapins. Fricotaient avec des cocottes qui, lorsqu’elles étaient trop grassement payées passaient à la casserole.
De dents en dents, les habitants se fichaient des peignées. Les rosses de brosses les renvoyaient illico à la campagne chez les cure-dents où ils allaient apprendre à se battre sérieusement. Que cette vermine s’extermine d’elle même !
C’est comme ça que se passait sur cette planète.
Vous me l’avez demandé, maintenant vous le savez et moi, je retourne sécher sous mes bigoudis. 🐀
Des bigoudis descendants de bretons récalcitrants, c’est bien vu, d’où les bigoudènes pour les masquer par coquetterie 🙂
Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons.
S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents.
Les habitants loin de friser le ridicule, organisaient des randonnées sur les chemins entre les cimes de fourchettes dressées, à la recherche d’un peu d’air entre les interstices. D’autres parcours les menaient à flans de coteaux de clous et de brochettes. Dans des vallées de cactus, à la tombée du jour ils se baladaient. Ils avaient développé une aisance et une souplesse inouïes pour mouvoir leur corps entre tout ce qui pique et se faufiler avec rapidité. C’était sans compter, la reine Punaise et son chevalier Oursin.
La régente était lasse de cette harmonie, et haïssait la capacité des humains à esquiver son dard de métal. Quant à l’Oursin il rêvait de sortir du monde marin. Tous deux s’allièrent. C’est ainsi que la punaise permit à l’Oursin de sauter dans une poche d’homme. Celui -ci adora les différentes matières de textiles. Le logis lui convint si bien, que depuis ce temps, certains habitants devinrent pingres car ils ont des Oursins dans les poches. L’Oursin s’arrangea avec un vieux clou qui créchait dans une grotte de scalpels, et qui maniait la poudre de piquants de hérissons pour manigances vaudou. Les incantations du perfide « clouteux » taillèrent une réputation de garce à la punaise. Encore aujourd’hui, dans les interrelations entre les habitants, dès que ça pique ou que cela n’est pas fluide c’est qu’une punaise est passée par là.