595e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
Pour se justifier, l’auteur des faits…

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37 réponses

  1. Sabrina P. dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits s’est mis à genoux, les yeux larmoyants, prenant le juge à témoin.
    — Je vous demande pardon !!!
    — Vous n’en avez plus, hélas ! Ils vous ont été retirés ! annonça d’un ton docte le juge qui, évoluant dans la jungle de malfrats depuis bien trop longtemps, avait vu pleuvoir de nombreuses larmes de crocodile.
    — Je vous en prie ! Alors… euh… hum-humez-moi ! reprit le sacripant, cherchant une parade.
    — Il n’y a pas de hum-hum qui tienne. Vous avez été pris la main dans le sac, les doigts dans le distributeur ! VOUS avez péché par vénalité, VOUS avez cherché la pénalité ! reprit sévèrement le juge, qui adorait écrire des vers le dimanche.
    — Mais… ce n’est pas moi… enfin si…
    — Vous allez prétexter un moment de folie ? Sous l’emprise d’une lubie ? Être victime d’une hérésie ? En décalage horaire depuis la Polynésie ? s’impatienta le juge. La répartie du coupable n’était guère mieux que son repentir.
    — Non, bien sûr que non, jamais, je n’oserais… je… je m’excuse…
    — Elles vous sont désormais interdites ! rappela le juge sèchement.
    — Je vous prie…
    — N’offensez pas Dieu, laissez-le en paix, intervint le juge qui en avait soupé des condamnés athées soudain convertis au caté’.
    — C’était une erreur, je ne recommencerai plus…
    — Oh comme c’est adorable, mais sur votre fiche, il y a écrit pilleur de pardons, non pas dérobeur de bonbons ! ricana le juge devant le spectacle misérable que lui offrait le condamné.
    — Je vous en supplie !
    — C’est ce que d’autres ont dit bien avant vous, ils sont – hélas ! – encore sous les verrous…
    — De grâce !
    — De grâce, vous n’en avez plus guère ! Regardez-vous ! Vous êtes à genoux, votre numéro ne vaut pas un clou, vos aveux sont mous, vous êtes coiffé comme un gnou, votre chemise sent le cabécou, vous n’avez même pas l’air d’un vrai voyou !
    Le condamné releva la tête.
    — C’est que… j’aurais tellement aimé que ma mère me pardonne…
    — En un claquement de doigts, je pourrais vous mettre au trou, continua le juge, nullement intéressé.
    — Je l’ai mise dans un EHPAD…
    — Ou même vous envoyer au bayou, gronda le juge qui pensait que ça revenait au même, ou que c’était pire…
    — Il était un peu plus cher… je me disais, ça coûte un bras quand même… voyons, ça prouve bien que tu tiens à elle…
    — Laissez-moi deviner, et donc elle vous fait plus le bisou ? interrogea le juge, curieux malgré lui.
    — Allez-y vous pouvez m’envoyer dans le fin fond du bayou ou même chez François Bayrou, finit par dire le condamné.
    — Je suis flatté mais je n’ai pas ce pouvoir ! s’exclama le juge, troublé par la véhémence nouvelle qui agitait le coupable.
    — Elle était… à Morpéa, lâcha le condamné dans un sanglot mêlé de rage. Je pourrai voler tous les pardons du distributeur qu’ils me rendront pas celui de ma mère.

    Le juge repensa alors à l’affaire Morpéa qu’il avait vite classée des mois plus tôt, moyennant quelques relations bien tissées et bien rétribuées.
    Il éprouva un peu de pitié pour le condamné, et un peu de dégoût pour lui-même, une sensation que vite il dissipa : sur le chemin de la maison, il irait retirer quelques billets dans le distributeur à pardons.

    • mijoroy dit :

      Tout le monde, quelle que soit le milieu, le statut , le genre a un cadavre dans son placard. J’ai aimé « Bayou en écho à Bayrou » 🙂 Tu utilises bien l’actualité pour inscrire ton texte dans une réalité que le lecteur connaît. Est-ce que des billets de Pardon peuvent acheter une bonne conscience? Question métaphysique de nos jours.

  2. françoise dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    le substitut du procureur de la République lui demanda ce qui avait motivé de tels agissements
    Je ne saurais vous répondre ; peut-être ai-je espéré que quelques billets de banque allaient apparaître, ce qui m’aurait bien arrangé car je n’ai jamais été aussi fauché. Ma femme a fait des dépenses somptuaires il y a quelques jours. Je ne peux la blâmer, :elle n’a plus rien à se mettre alors qu’elle doit faire une croisière.
    Vous en avez les moyens ?
    Elle accompagne des cadres de la Société qui en ont manifesté le désir ; elle leur fera , entre autres, leur secrétariat et plus si affinités !
    Et çà veut dire quoi « et plus si affinités »
    Je ne lui ai pas demandé. Je lui pose rarement des questions car j’ai la nette impression que çà la met de mauvaise humeur.
    Vous avez les idées larges mais revenons à nos affaires ! Combien avez-vous pris de DAP ?
    Exactement 234
    Vous les avez comptés ?
    Oui que vouliez que je fasse d’autre .
    Le Tribunal lui imposa de déposer un exemplaire de ce document dans les boîtes aux lettres des habitants de son quartier.
    Il ne fit pas opposition et la séance fut levée.

  3. Urso dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits…

    Je vous dis que c’est un éléphant qui a fait le coup.
    Ça fait deux jours que je répète cette même rengaine.
    Moi hier j’allais à mon travail à la boulangerie qui est à quelques mètres de la banque. J’y bosse comme pâtissier maître. Ah ah on dirait que je parle d’un grade de la marine nationale.

    Passant devant cette banque comme je le fais tous les matins – j’ai vu un éléphant assez grand et costaud qui donnait avec ses fesses de grands coups sur le distributeur.
    Je lui ai dit tu n’as pas honte à ton âge de faire ce bruit – bien que je n’ai pas pu savoir en le voyant quel âge il avait exactement.

    Je n’attendais pas une réponse de sa part.
    Voilà qu’il me répond en tournant la tête dans ma direction : Eh le pâtissier ne reste pas à proximité.
    À deux ici on risque de se faire pécho par les keufs.
    Et là je ne sais pas ce qu’il s’est produit : aussitôt il a traversé le mur de la banque et a disparu à l’intérieur.
    Je me suis approché pour voir ce qu’il se passait et c’est juste à ce moment que les flics sont arrivés à toute berzingue.
    Ils m’ont mis dans le panier à salade croyant que c’était moi le méchant voleur de lardons … de cardons … ah désolé de pardons … je n’arrive pas à retenir ce terme.

    Ah si cet éléphant pouvait être ici dans ce tribunal. Lui il me comprendrait, il dirait certainement la vérité.

    Ensuite je dois dire qu’il devait être aussi magicien car paraît-il lorsque la police est arrivée et cela m’a été rapporté par un responsable de la banque que j’ai vu au commissariat – la quasi-totalité des chardons qui se trouvaient hier matin dans le distributeur ont disparu.
    Ce n’est donc pas moi qui les a dérobés puisque les flics étaient sur place. À mon avis, c’est une autre farce du pachyderme qui – avant de se volatiliser sous mes yeux – a mis tous les pardons dans sa grosse besace.

    Voilà donc l’histoire que je ne cesse de répéter depuis hier à la police, et cet après-midi à vous mesdames et messieurs les chers juges – en faisant un grand signe de déférence à la manière d’un courtisan vivant au château de Versailles à l’époque de Louis XIV.

    Et puis moi je suis un homme honnête.
    Il ne me manque rien dans ma vie : je vis avec une belle copine, j’ai un job, la santé. Alors que vouloir de plus.
    Également pour quelle raison irai-je voler des charbons, des chardons…oh la la ça « défaille » dans ma tête : je veux dire des pardons.

    Ah ah même si c’était moi le coupable j’aurais fait quoi avec :
    Ben oui je n’y ai pas pensé.
    Oui des gâteaux à déguster par des personnes de 7 à 97 ans … « elle court elle court la maladie d’amour … ».

    Ouais ce soir ou demain lorsque je serai libre comme l’air et le vent je ferai de beaux gâteaux qu’on dénommera pardons, avec plein de chocolat et de la crème chantilly.
    Avec en plus, un petit éléphant rose et vert assis dessus, le derrière sur un pouf orange.

    Les juges que je regardai et qui des fois semblaient hocher la tête eurent subitement un visage bouleversé par une sorte de peur affreuse.
    Que se passe-t-il !
    Oh oh quelle surprise !
    C’était l’éléphant qui était au fond de la salle du tribunal, se dirigeant d’un pas chaloupé et oui-chaland dans notre direction.

    Regardez regardez criai-je aux personnes présentes c’est lui la star, le héros du jour …
    Alors l’énorme bête d’une voix à la fois fluette et forte déclara :
    Ben oui c’est moi c’est moi qui ai emprunté les les pardons … Ce n’est pas cet homme, cet innocent …
    Et là après une joyeuse ovation, il disparut une nouvelle fois de la circulation.
    Je profitai de la confusion générale pour vite me barrer du tribunal … et aller faire mes nouvelles pâtisseries « Les Pardons Babar ».

  4. MALLERET dit :

    596 Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits…

    S’explique

    – Je ne suis pas un voyou.
    – Alors d’après vous, dévaliser un distributeur est un acte citoyen ?
    – Non, certes, mais le DAP a-t-il été endommagé ?
    – S’il vous plaît, parlez normalement
    – Excusez-moi, le Distributeur Automatique de Pardons a-t-il été endommagé ?
    – Non, c’est exact, mais la question n’est pas là.
    – Vous remarquerez que je n’ai pas choisi un distributeur de billets de banque.
    – C’est exact, néanmoins cela reste un acte répréhensible. Vous n’êtes fiché nulle part, votre entourage a plutôt de l’admiration pour vous. Pourquoi vouliez-vous dévaliser ce DAP, pardon ce distributeur ?
    – J’étais en TP, en Travaux pratiques si vous voulez et je ne voulais dévaliser rien du tout. Manque-t-il un seul Pardon ?
    – En Travaux pratiques ! Vous vous moquez de nous. En travaux pratiques de cambriolage ?
    – Non. Je prépare mon diplôme de DFF
    – Vous recommencez
    – « Double Fond Formation »
    – Vous pouvez décoder
    – Oui, mon TP, enfin, ce que j’avais à faire c’était de l’ouvrir sans l’abimer. Et vous voyez ma bonne intention qui a été de choisir un distributeur de « Pardons ».
    – Éclairez-nous. Pour qui faites-vous cela ?
    – Ben, pour mon école DFF
    – Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles ! Quelle peut être l’école qui donne comme Travaux pratiques de dévaliser un distributeur ?
    – Je n’ai rien dévalisé, je l’ai juste ouvert. DFF est une école de formation pour futurs magiciens.

    9

  5. iris79 dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits…
    a tenu à justifier son acte par une grande tirade dans laquelle il relate les faits suivants :
    Madame la juge, j’ai été dans l’obligation de dévaliser le DAP situé dans mon quartier après que j’ai eu à faire face à une situation familiale des plus délicates. En effet, en cette fin de repas de famille qui nous réunissait tous en ce jour de Pâques, j’ai subi un exposé très exhaustif des griefs de mes cinq enfants concernant des situations très particulières qui jalonnèrent toute leur vie lorsqu’ils étaient enfants puis adolescents et jeunes adultes sous mon toit.
    Vous voyez Madame, je ne vois mes enfants qu’une fois par an et ce moment est pour moi un jour exceptionnel. Je les aime et attends avec beaucoup d’impatience ce repas où tous ensemble, nous allons nous retrouver, raconter nos vies, écouter les dires, les récits des uns et des autres. Mais cette année, je ne sais trop vraiment pourquoi, à la fin du repas quelque peu arrosé, ceci expliquant peut-être cela, les langues de mes enfants se délièrent et je dus faire face à un moment extrêmement gênant. Ils me racontèrent, chacun leur tour et de façon collégiale les mille et unes occasions où je faillis dans mon rôle de père et les blessais sans, la plupart du temps, en être conscient.
    L’heure tournait et pris dans ce tourbillon de souvenirs, distordus, oubliés, ravivés, je savais que je n’aurai jamais le temps de me justifier et de leur demander à chacun pour chaque fait relaté le pardon qu’ils attendaient tous. Ils allaient reprendre la route le soir même et je ne pouvais pas les laisser comme ça. Je me suis donc rué sur le DAP souhaitant leur donner rapidement les pardons qu’ils avaient mérités. Je griffonnais un mot rapide derrière chacun d’eux, mit la date et leur donnais avant qu’ils ne partent.
    Je les suppliais de ramener cette preuve de pardon la prochaine fois que l’on se reverrait pour me souvenir des événements évoqués pour que nous puissions reparler de tout ça et clore les débats.
    Je sais bien que l’on n ‘achète pas les sentiments et que le procédé peut paraître cavalier mais je n’ai pas trouvé mieux pour que mes enfants ne se détournent pas définitivement de leur propre père imparfait. Si je n’avais pas eu connaissance de ce DAP, j’aurais sûrement cherché à régler cette affaire différemment mais je suis allé au plus rapide, au plus simple. Mais ne trouvez-vous pas que mon comportement est aussi répréhensible que la simple présence de ces DAP qui travestissent nos sentiments et nos comportements, non ?

  6. Nadine de Bernardy dit :

    Donc monsieur, l’on vous a encore surpris en flagrant délit devant le distributeur de DAP de Laval. C’est la troisième fois en deux semaine,après Rennes et Fougère. Vous pouvez m’expliquer?
    Madame la juge, je voulais, j’aurai voulu, ce n’était pas dans une intention malhonnête….. Enfin je veux dire, ce n’est pas pour moi que je pille.
    Le malheureux s’embrouillait,bafouillait, rouge de honte .
    Poursuivez
    Oui madame la juge, comme je tentais de le dire, ces pardons ne sont pas pour moi. Je devais, je dois, devrais je dire, enfin, j’ai l’intention ferme de les remettre illico presto à ma mère.
    Votre mère?
    Oui madame la juge, vous comprenez, enfin j’espère que vous comprendrez, quand je vous aurai expliqué, raconté dans les détails les raisons de mon acte odieux, impardonnable. Un acte dont je voudrais que mes enfants et petits enfants n’entendent jamais parler, madame la juge.
    Madame la juge, avez vous des enfants? Vous pourriez me comprendre dans ce cas. Mais je m’égare. Comme je vous le disais ces pardons sont pour ma mère à qui j’ai fais grande peine.
    Elle m’a dit l’autre jour:
    1000 pardons, mon fils, suffiront peut être à effacer l’affront que tu viens de m’infliger. Oublier mon anniversaire! C’est la première fois en 88 ans.
    Alors madame la juge, je vous le demande, que voulez vous que je fisse?
    Je suis allé chercher les pardons là où ils étaient. Dans les DAP. des alentours. J’en étais à 750 quand je me suis fait prendre en flagrant délit pour la troisième fois.
    Madame la juge, je réclame, je vous demande à genoux, je sollicite de votre haute bienveillance un châtiment clément. Voyez par vous même, je ne suis qu’un malheureux fils qui aime sa vieille mère, qui n’est coupable que d’avoir eu un moment d’oubli terrible certes, mais qu’il tente de réparer de son mieux.
    L’accusé se tut, terrassé par l’émotion.
    On entendit, venant du côté de la juge, un léger ronflement qui cessa dans ce silence soudain.
    Pardon monsieur, vous disiez?

  7. Opaline34 dit :

    J’assume, j’assume tout.
    Croyez-moi.
    Comment résister devant cette abondance de pardons ?
    Tout autour de moi, il y a tant et tant de personnes qui veulent se faire pardonner.
    Mais ils ne savent pas comment faire, ni comment se procurer « gratuitement » ce pardon qui délivre.
    Tant et tant ont hésité, devant le distributeur.
    Peur d’être vu, peur d’être démasqué.
    Aller se servir au distributeur c’est quelque part se reconnaître coupable, de choses plus ou moins avouables.
    Alors moi, aujourd’hui, je deviens le sauveur avec tout ce butin.
    J’assume, j’assume tout, croyez-moi.
    En dévalisant ce distributeur, je voulais juste aider, soulager tous ceux que je croise et qui partagent avec moi parfois leur lourd secret.
    J’assume, croyez-moi.
    En dévalisant ce distributeur, je n’avais aucune mauvaise intention.
    Je voulais aussi me sauver, car j’ai, moi aussi, tellement de choses à me faire pardonner.
    J’assume, pitié, croyez-moi, accordez-moi votre pardon, je vous demande pardon.

  8. Corinne dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un distributeur automatique de pardons (DAP), un individu a été jugé en comparution immédiate. Pour se justifier, l’auteur des faits, un jésuite octogénaire se rendit, menotté, sous l’œil vigilant de deux gardiens de la paix, au Tribunal, pour s’expliquer devant Mme LEVEQUE, une juge quadragénaire à la rigueur inégalée.
    Elle lui demande de s’identifier, nom, prénom, date et lieu de naissance.
    – Jean Martinet né le 1er Avril 1942 à LA BENISSON-DIEU 42720 dans la Loire
    À l’évocation de ce lieu, la greffière de permanence adresse un regard malicieux à la magistrate en pensant que le lieu de naissance de ce « bon Père » avait sans doute pesé dans sa vocation.
    – Très bien, Père Martinet, je vous rappelle les faits qui vous sont reprochés.
    Ce matin à 10 H dans la rue de l’Enfer, vous avez dévalisé un distributeur automatique. Reconnaissez-vous ces faits ?

    – C’est bien exact, Madame la Juge, je préciserai que ce n’était pas un distributeur de billets mais un distributeur de Pardons lui répondit-il rêveur.
    – Pardon ? rétorqua-t-elle d’un air ahuri.
    – Oui, ce distributeur, voyez-vous, était bien différent et mes pas m’ont conduit avec courage dans la rue de l’Enfer qui me glace encore le sang rien qu’à son évocation, car je désirais me racheter sur cette terre avant mon trépas, car pendant toute ma carrière, ma conduite n’a pas
    été exemplaire.
    Mme LEVEQUE se demanda un instant si cet octogénaire avait bien toute sa tête.
    – Poursuivez votre récit, s’il vous plaît et Madame la Greffière, prenez en bonne note.
    – Je vous disais que ma conduite a laissé à désirer. J’enseignai dans une institution catholique « L’école du Bon Secours » et je constatai à cette époque déjà, que les gamins étaient turbulents, parfois insolents et que sous la pression de la Direction, je devais trouver un moyen de mettre un terme à cet état de fait. La discipline devait régner dans ma classe.
    Les yeux de la juge ressemblaient à des soucoupes dénotant une certaine appréhension à connaître la fin de l’histoire.
    – Je vous écoute, martela-t-elle avec inquiétude.
    – Comme je vous le disais, je ne pouvais pas accepter le désordre, l’indiscipline dans ma classe, alors je décidai de mettre au point une méthode punitive de délégation qui me déchargerait de la responsabilité d’infliger moi-même une correction à ces galapiats mais en désignant un élève pris au hasard dans ma classe pour assumer le travail.
    Ainsi , l’élève en charge de cette mission devait se munir de mon bon vieux martinet à qui il manquait des lanières d’ailleurs, pour asséner des coups aux mollets de son camarade fautif.
    La Direction ayant eu connaissance de ma nouvelle pédagogie me félicita, car sans nul doute, l’ordre régnait dans ma classe. Cependant, chaque année, je devais affiner ma pratique car les élèves semblaient de plus en plus indisciplinés.
    – Je vous entends parfaitement, Père Martinet, force est de constater que les jeunes sont de plus en plus difficiles à canaliser, mais ce que vous ne me dîtes pas, c’est la raison pour laquelle vous avez pris la direction de ce distributeur automatique pour commettre ce délit ? lui répondit la juge en adressant un sourire en coin à sa greffière qui notait à toute vitesse les déclarations de l’ecclésiastique.
    – Non, avec tout mon respect Madame la Juge, je n’ai pas commis de délit mais plutôt un délire. Oui, un délire de persécution car le repentir m’a habité jusqu’au tréfonds de mon âme au moment de ma retraite si bien que j’ai pris la ferme décision d’expier mes péchés auprès du Seigneur pour ne pas subir les affres du purgatoire. Grâce à mes prières, une révélation jaillit : aller rue de l’Enfer au distributeur des Pardons.
    – Vous êtes en train de me dire que c’est lui qui vous a intimé l’ordre de corriger des classes entières de gamins par la voie du martinet, en ordonnant à des innocents de frapper leurs camarades et de ressentir un tel remords au point de vouloir vous amender en pillant ce distributeur. Mais, c’est hallucinant !
    – C’est bien cela, c’est la voix de Dieu que la Direction de l’École du Bon secours a entendu et m’a communiqué dans un souci de rendre meilleur tous ces élèves. Ce n’est qu’au moment de la retraite que j’ai ressenti un grand vide à cause du silence du Tout Puissant. Je l’ai vécu comme un abandon et animé du désir de demander pardon à toute cette génération d’enfants que j’avais maltraité par procuration.
    – Par procuration ?
    – Oui par procuration puisque ce n’était pas moi le Père Fouettard, mais l’élève qui recevait l’injonction de corriger le petit diable.

    La juge n’en revint pas de ce récit et lui affirma qu’il était tout à fait honnête de sa part de reconnaître des forfaits antérieurs et de vouloir les réparer sur le plan moral mais que sur le plan légal, son action restait répréhensible.

    – Madame, vous ne me parlez que de la loi des hommes pas de la loi de Dieu. Mon esprit communie avec le Seigneur et c’est lui qui m’a dicté ma conduite passée.
    – Très bien, Père Martinet, je vous remercie pour vos aveux spontanés.

    Alors qu’elle allait rédiger une ordonnance d’expertise psychiatrique, elle prit le temps de réfléchir. Après tout pour le Père Martinet, le pardon portait un sens moral tout autre.
    Comme le disait Montesquieu « La justice humaine qui ne voit que les actes n’a qu’un pacte avec les hommes, qui est celui de l’innocence, la justice divine, qui voit les pensées, en a deux celui de l’innocence et celui du repentir.
    Et pour aller plus loin, Mme LEVEQUE se rappela une citation de Victor Hugo qui posait la question suivante : « Qui sait si l’homme n’est pas un repris de justice divine « ?

    La philosophie l’emporta sur le juridique et le Père Martinet ne fut pas mis en examen et s’en retourna cultiver son jardin en y plantant des Lys de la Madone.

  9. 🐻 Luron'Ours dit :

    🐻 HOMME À LA VALISE

    Le D.A.P a été vidé de son contenu. Ne sera restauré qu’après. Le camion blindé repart à plein. Le pardon, c’est comme le dentifrice, une fois sorti du tube, c’est à usage prohibitif. Et les dents n’ont pas leur mordre à dire. Le chapardeur insoumis fut mis à la question. Pourquoi ? comment ? Il s’agitait d’une patte sur deux. Il y a pas de pitié pour les canards boiteux, si duveteux soient-ils, quand bien même ils continuent à courir la tête coupée. l’Aréopage ne savait quelle peine lui infliger, car le pardon automatique n’était pas abrogé. On proposa au coupable de choisir lui-même son châtiment. Il se défaussait. Et si nous le jouions non pas à qui perd gagne, à la loyale ? Le tarot, un jeu suranné fut choisi. L’homme à la valise eut toutes les excuses, mais ne gagnait rien. Ainsi, comme le disait Edgar Faure, ce jeu est l’image de la vie en société.🐻

    • mijoroy dit :

      J’adore! Amatrice du jeu de tarot, je trouve votre idée géniale. Le style empreint d’humour est attractif pour le lecteur.Bravo. Le pardon comme du dentifrice, fallait le trouver. Comme « leur mordre à dire ».

  10. 🐀 Souris verte dit :

    🐀ST PARDON

    On n’y allait pas pour faire du tourisme.. Ça non!. Un patelin dont l’unique chemin dit  »des regrets » se grimpait à pied. Les contris avançaient courbés tant cela montait raide que presque leur front touchait le bout du sabot. Le long de ce parcours du pardon semé d’embûches bordé de ronces et d’orties des matraques suspendues aux branches s’agitaient menaçantes, les racines sortaient pointues, chausse-trappes blessantes. Aucune fleur, juste quelques chardons couleur bleu en accord avec ceux à l’âme des contris qui commençaient déjà à bien regretter leurs mauvaises actions qu’ils venaient expier. En haut des falaises abruptes ils s’accrochaient au bout d’une branche flexible qui, les laissait choir dans une eau glacée et noire des remords des précédents.
    Maintenant on ne confie plus son destin à la nature. Le maire a pris les choses en mains en installant une roulette genre celle du Casino. Tout est payant. La case noire surtout, vous ne passez pas par la prison qui serait plus douce avec ses salles de sport et sa bibliothèque où on peut parfaire son éducation, les repas où sont respectés les envies de chacun… Non ,! Vous allez casquer !
    Alors il y a des petits malins qui ont trafiqué les bouboules. Ils furent pris la main dans le sac de billes.
    Je crois que le maire, les trouvant astucieux pense à les engager quand ils auront prouvé leur efficacité pendant la période de travail dans l’intérêt général… Engagés Au casino, cabine téléphonique, compteurs de stationnement… Ils vont faire leurs armes. 🐀

  11. Durand JEAN MARC dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un distributeur automatique de billets, un individu a été jugé en comparaison immédiate. Pour se justifier, l’auteur des faits a pris de suite la parole.

    « Oh ben dis donc, scusez mon contentement, comme on dit par chez vous, mais j’suis rondement content d’être jugé par une femme. Jsuis quasiment certain q’mon histoire, elle va vous faire chialer, parce que hein ce qu’ il m’est arrivé, yen a peu qui peuvent s’en vanter. Voilà, ya 5 ans, j’étais encore pratiquant du « Old Up », classique, comme y disent les amerloques dans leur cinémascope. Un jour, je m’pointe dans une banque rurale en Normandie, avec un masque de Chirac, vous vous souvenez, les pommes, avec un flingue sculpté dans un morceau de buis, parce que hein, on n’est peut être des sauvages, mais pas des bêtes. Avant un casse, moi , Madame, toujours le signe de croix et de bannière. Alors, donc, quoi que j’disais déjà….ah oui…je rentre dans la banque, je prend ma grosse voix, à la Chirac, je gueule, je menace. TOUT LE MONDE COUCHE. Le premier qui gigote, juis colle une praline entre les deux yeux. Allez, le caissier , sors la monnaie! Le mec, il avait l’air con, vous pouvez pas vous imaginer. Il tremblait ed partout. On aurait dit qu’il aurait cru qu’j’étais el vrai Chirac et que j’venais ponctionner officieusement les impôts, les directs.

    Ca se passait plutôt bien. Et puis, tout un coup, une femme s’est mise à hurler. Sa voisine aussi. « Merde, Ginette, elle perd les eaux ». Ben, filez lui un verre que j’lui dis, comme un couillon. C’était pas vraiment el problème et quand jme suis penché dessus, je l’ai trouvé trop mignonne. Alors, j’ai posé mon flingue et j’ai aidé au labeur. Ca a pris un bon quart d’heure et quand l’ambulance est arrivé, elle était accompagné d’un autre panier tout de suite branché sur ma salade.

    J’en ai pris pour 5 ans. Le juge, à l’époque, il était pas commercial. Mais lplus merveilleux, c’est que la Ginette, une pauvre qui s’était faite engrossé par hasard par un marchand ed capotes, quand elle a vu comment je m’a comporté vis à vis d’la vie, elle m’a rendu visite chaque semaine et là, on va se marier pour élever ensemble le petiot dans la bonne voie sans impasse, le respect des lois qu’il apprendra par coeur, quand il saura lire, j’vous le promet.

    Voilà, Mdame la juge. Donc, ce matin, je sortais juste du niouf. J’avais claqué tous mes éconocroques pour des cibiches. Et merde (scusez le langage, c’est l’émotion!) je m’dis, j’ai pu un radis pour même offrir un bouquet de fleurs à ma Ginette. Alors, yavait juste un crédit de coin de rue. C’était le printemps. J’me suis dit , que comme les oiseaux, les nids risquaient d’être plein dans les clientes. Alors, voilà, je m’suis rabattu sur la boîte à billets. Evidemment, j’avais pas ed code.

    Revoilà, Mdame la juge…c’est toutre ma belle histoire….ça va aller, on va faire affaire ?

    La juge:

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  12. Grumpy dit :

    Le curé du village, constatant que le tronc de l’église se remplissait de moins en moins, se dit que c’était le moment de se mettre à vivre avec son temps, tant pour le salut du village que pour le sien.

    Il fit installer un DAP entre le tronc indigent et le bénitier assoiffé où plus guère de doigts ne trempaient.

    Cette idée d’origine numérique lui était venue afin de redonner un peu de nerf aux valeurs de la confession et en même temps, diminuer pas mal ce boulot fastidieux et stérile, puisque de toute façon les cochonneries du village il les connaissait déjà toutes et qu’à peine pardonnés, tous se hâtaient de recommencer.

    On serait désormais pardonné gratis.

    C’était compter sans ce petit merdeux de Bébert. On savait que ce chapardeur faisait disparaître dans ses poches toujours bien renflées, tout ce qui de petite taille lui tombait sous la main.

    Ce jour-là, le curé se tint à l’affût dans l’ombre de la voûte pour surveiller sa nouvelle acquisition.

    Bébert sentit quelqu’un dans son dos, il comprit tout de suite à l’odeur de tabac poussiéreux que c’était le curé qui le tenait bien serré par les deux oreilles. Aïe aïe aïe …

    – Ah tu peux toujours gueuler, cette fois je t’ai eu, sale petit con.
    – Oh, Monsieur le curé, comment vous me parlez !
    – T’occupe ! T’es quoi d’autre à ton avis ? Comparution immédiate à coup sûr, tu vas voir.

    En effet, Bébert se retrouva illico devant le juge.

    – Alors mon bonhomme, comme ça on fait les troncs et tant qu’à faire on pille en plus le DAP ?

    – Ben, aussi qu’est-ce qu’il lui a pris au curé d’installer ça près du tronc, moi j’ai cru que l’argent de la quête c’était pour donner aux pauvres et comme je suis fauché …

    – Et les tickets de pardon, t’en aurais fait quoi ?

    – J’en aurais mis un dans chaque boîte aux lettres de ceux à qui j’avais piqué quelque chose ou que j’avais arnaqués et comme ce n’était pas des sous, demander pardon, ça coûte rien

    – Mais quand même, comment tu as fait pour faire cracher le DAP ?

    – Bè, j’ai tapé le code …

    – Et le code tu l’as trouvé où, c’est secret ça ?

    – J’ai pensé au 7ème commandement

    – Qui dit ?

    – Tu ne voleras point.

    (Bof, il n’est pas si mauvais que ça au fond le môme, se dit le juge)

    – Pour ta peine, tu diras 10 pater et 10 Ave. As-tu quelque chose à ajouter ?

    – Oui, merci Monsieur le juge, il m’en reste un de ticket de pardon, je vous le donne.

  13. Dominique PORHIEL dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a…

    Ah zut et flûte !!!
    Je viens à l’instant de relire le sujet !
    Ah rezut et flûte !
    J’avais fait tout un texte sur le Distributeur Automatique de Poissons. J’en étais d’ailleurs assez satisfaite. C’était plein d’allant et de fraîcheur (ça vaut mieux pour le poisson !) ; très varié également.
    Bref, je m’étais régalée en songeant au Saint Pierre, à l’exocet, au requin marteau (celui qui cogne !) à la raie manta qui vole si gracieusement, au maquereau dans son costume rayé (ne lui manquent plus que les chaussures bicolores !), au turbot qui file si vite, au thon, celui qui monte si haut parfois, au colonel et au poisson pilote (ça peut être la même chose !!!) à la rascasse si cocasse, la morue cachée derrière le cabillaud …
    Et puis ….

    Oh pardon !

  14. FANNY DUMOND dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu est jugé en comparution immédiate. L’auteur des faits se défend :

    – Il faisait nuit noire et il pleuvait une averse tropicale. L’occasion était trop belle, il m’en faut tellement des pardons, si vous saviez ! et ma carte de retrait est limitée à un par mois.

    – Ben moi, j’en ai pas. En plus, elle coûte la peau des fesses cette nouvelle invention pascalienne, pontifie le juge.

    – Tant mieux pour vous, si vous n’en avez pas l’utilité, parce que moi, il m’en faut tellement, soit pour pardonner ceux qui m’ont offensé, soit pour me faire pardonner mes fautes.

    – Je vois, ricane le magistrat en rajustant sa perruque.

    – Vous voyez quoi ?

    – Oh, rien ! Laissez tomber.

    – Vous ne me croyez pas ? Tenez, je vais vous donner une multitude d’exemples.

    – Abrégez, parce que moi je n’ai pas que ça à faire. La salle des pas perdus sature, comme tous les jours que le bon Dieu fait. Je n’ai que cinq minutes pour vous juger.

    L’accusé se gratte la tête un bon moment pendant que la cour patiente, qui en tapotant son stylo sur la table, qui en consultant son téléphone, qui en discutant avec ses collègues assesseurs.

    – Ça y est, j’ai trouvé ! Par exemple, quand j’étais gamin, je n’ai pas demandé pardon le jour où j’ai cassé un verre en faisant la vaisselle et, à l’inverse, je ne parviens pas à pardonner une personne qui a tué un chat errant d’un coup de carabine. J’ai toujours cette image devant les yeux.

    – Et vous ne l’avez pas dénoncé ? s’emporte le justicier.

    – Eh ben, non ! J’avais trop peur des représailles. Vous ne le connaissez pas, vous, cet ours mal léché.

    – Je vois. Vous êtes un pleutre, mais pas une balance.

    – Si, c’est mon signe astrologique. Voyez-vous, douze pardons par an ne me suffisent pas du tout, mais alors pas du tout.

    – Que vous est-il passé par la tête de vous mettre voleur, surtout à votre âge ?

    – Depuis que je suis à la retraite, je vais à la pêche et croyez-moi, j’ai le temps de cogiter en attendant que le goujon veuille bien mordre à l’hameçon et c’est comme ça que cette idée est venue dans mon imagination.

    – Débordante, vous devriez y mettre un trop plein. Je passe l’éponge pour cette fois et je vous conseille de trouver une autre activité.

    – Comme celle de faire la liste de tous les pardons à recevoir et à donner. Je n’y aurais jamais pensé, pour sûr, ça va bien m’occuper. Merci beaucoup votre honneur.

  15. Françoise - Gare du Nord dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits interpella la cour en ces termes :

    « Monsieur le Président, Madame et Monsieur les juges, Madame le Procureur, Mesdames et Messieurs les jurés.

    Toute ma vie, j’ai été victime de violences et d’humiliations. Dès mon enfance, j’ai dû subir, dans le silence ou dans la fureur, les gifles et les coups, la maltraitance psychologique et les vexations, l’ignorance et l’oubli, le dédain et le mépris, les railleries et l’irrespect.

    Combien de fois m’a-t-on marché sur les pieds , bousculé , dépassé dans les files d’attente, dans les tribunes du stade, le jour des soldes… ?

    Combien de moqueries, de zéros, de mises au coins, de punitions et de retenues ai-je récoltés à cause de camarades sournois et méchants ?

    Combien de fois ai-je été volé par des pickpockets très habiles ou des commerçants peu scrupuleux, lésé par une fratrie trop avide ou un associé indélicat, exploité par un employeur profiteur ou un bailleur véreux ?

    Combien de fois ai-je été trompé par des compagnes trop légères ou trahi par des amis déloyaux et trop concupiscents?

    Combien de compétitions ai-je perdues en raison d’un arbitrage litigieux, d’un chronomètre défectueux ou de matches truqués  ?

    Combien de preuves de discourtoisie lorsqu’on ne me tenait pas la porte, lorsqu’on ne me disait ni « S’il vous plaît » ni « Merci »,  lorsqu’on ne répondait pas à mon salut…?

    A combien de goûters d’anniversaire, de soirées-pyjamas, de surprises parties, de repas de famille, de pots de départ, de dîners d’après-match, de fêtes qu’elles soient nationales ou du village n’ai-je pas été convié?

    Combien de fois ai-je attendu en vain d’entendre ce mot consolateur, respectueux, bienveillant, bienfaisant, réconfortant : « Pardon » ?

    C’est pourquoi, le dimanche 24 avril 2022 à 22h15, après que mon bulletin blanc n’a pas été, une fois encore, une fois de trop, pris en compte dans l’analyse des résultats, la fureur, pour la première fois de ma vie, m’a saisi.

    Je me suis précipité nuitamment je l’avoue, devant le DAP de l’Église Notre-Dame de l’Extrême Pardon et l’ai fracturé à l’aide d’une pince-monseigneur, d’un goupillon, d’une faucille et d’un marteau,

    Monsieur le Président, Madame et Monsieur les juges, Madame le Procureur, Mesdames et Messieurs les jurés, je viens de vous relater ce que fut mon existence.

    Je suis contraint d’assurer seul ma défense en raison de l’absence de mon avocat qui m’a encore aujourd’hui fait faux-bond sans m’en prévenir ni s’en excuser.

    J’espère en votre compréhension et votre empathie. C’est pourquoi je vous demande de reconnaître ma vie de douleur, d’admettre l’absence de préméditation, de m’accorder les circonstances atténuantes et de prononcer mon acquittement pur et simple

    Et si l’évocation de ma destinée de souffrance ne suffisait pas, je souhaiterais préciser qu’après avoir fracturé le DAP j’ai constaté qu’il était vide, probablement dévalisé par des Bretons exilés à Paris en prévision d’un prochain pèlerinage : « Le Pardon de la Trinité-sur-Mer »

  16. Pour se justifier, l’auteur des faits déclara :

    « Je suis grandement coupable de tout ce dont vous m’accusez. Je ne réclame ni votre indulgence ni votre pardon. Car vous ignorez tout de ce mot qui n’est plus pour vous qu’un vocable élimé, galvaudé, vidé de son sens profond.

    Nous vivons dans un monde aux valeurs inversées, et qui plus est, sur la voie d’un hygiénisme absolu, si bien que le pardon aujourd’hui s’offre à tout va, dans des distributeurs. C’est le gel hydroalcoolique de nos consciences.

    Et ceci n’a plus rien à voir avec le vrai par-don “la part du don” qui libère celui qui le reçoit tout autant que celui qui le donne. Ce dont je vous parle n’est pas une opération mécanique, mais convoque, chez l’un et chez l’autre, sa part d’humanité.

    À vos mines consternées, j’en déduis que mon langage vous est étranger, et que cette affaire qui nous lie vous et moi, sera vite oubliée. À vrai dire, économisez votre temps et le mien. Tranchez dans le vif. Coupez cette tête dont le seul tort est celui de penser ».

  17. Nouchka dit :

    – Je ne savais pas que le Distributeur était détraqué
    – Vous vous doutiez bien qu’il n’est pas normal qu’un seul pêcheur récupère tout le contenu du Distributeur Automatique de Pardons ?
    – Non, je vous dis que je ne savais pas. Le DAP, il est automatique, comme son nom l’indique ; alors pourquoi ne s’arrête-t-il pas tout seul quand il doit le faire ?
    – La question n’est pas là
    – Si la question est là. Quand on me donne un truc gratuitement, je le prends. C’est comme un cadeau.
    – Mais qu’aviez-vous l’intention de faire de tous ces pardons ?
    – Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir puisque vous m’êtes tombé dessus quand la machine crachait ses papelards.
    D’ailleurs, certains d’entre eux ne me serviront pas, j’en suis certain.
    – Pourquoi dites-vous cela ?
    – C’est la première fois que j’utilise cette machine. Je ne sais pas vraiment quel service elle peut rendre. Si elle a sorti des pardons précis qui ne me concernent pas, je ne pourrai pas les utiliser. Si, par exemple, elle me propose le pardon pour avoir détourné de l’argent dans des paradis fiscaux, je ne vois pas en quoi je serai concerné.
    – Peut-être aviez-vous une commande pour d’autres personnes. Peut-être êtes-vous à la tête d’un trafic de pardons ?
    – Vous plaisantez ! Bon, on ne va pas y passer la journée ; j’ai mieux à faire… Alors, je suis sensé être coupable de quoi ? Je n’ai pas détérioré la machine. Je n’ai rien volé. De mon point de vue, vous devez me laisser partir avec MES pardons.
    – Comment savoir quels sont VOS pardons exactement ?
    – A ça, Cher Monsieur l’agent, je ne peux vous le dire, c’est comme si je me confessais en public. Ce n’est pas la règle du jeu.
    – Ah, vous avouez que vous connaissez la règle du jeu !!
    – Mais tout le monde sait que la confession est strictement personnelle. Si on ne trouve plus de prêtre pour se confesser et donner l’absolution, ce n’est pas pour autant que mes péchés ne sont plus confidentiels. C’est pour cela que les DAP ont été mis en place. Il fallait bien trouver le moyen de suppléer aux manques de vocation vers la prêtrise et perpétrer néanmoins les pratiques de la religion.
    – Si je vous laisse filer avec l’intégralité des pardons, qu’allez-vous en faire ?
    – Je vais y réfléchir. Quand j’aurai vu le type de pardon récupéré, je suis certain que je pourrai en faire bon usage.
    – Expliquez-moi un peu cela
    – Avec un stock de pardons pour mensonge, je peux les envoyer aux femmes et hommes politiques qui font des promesses qui leurrent les citoyens. Bon, c’est vrai que cela ne les empêchera pas de recommencer mais cela peut leur paraître interrogateur qu’un individu lambda leur montre qu’il n’est pas dupe.
    Non, à la réflexion, c’est un mauvais exemple. Ils sont si sûrs de leur impunité que s’ils obtiennent le pardon de leurs mensonges, ils recommenceront.
    – Bon, vous me semblez un homme réfléchi. Je suppose que le dérèglement de la machine n’est pas de votre fait. Je vais faire mon compte rendu d’intervention dans ce sens. Mais, attention, si jamais vous êtes de nouveau interpelé pour quelque chose d’approchant, vous ne vous en tirerez pas comme cela.
    – Bon, alors, vous me les laissez Mes pardons ?
    – Je ne vois pas ce qui m’autoriserait à les réquisitionner
    – Bien, je vais pouvoir distribuer une grande partie des pardons à mes proches. Je connais bien leurs petits travers. Vous n’en voulez pas quelques uns Monsieur l’agent ?
    – Attention, à ne pas me soudoyer ou je vous arrête pour tentative de corruption de fonctionnaire !!
    – Vous voyez, ce n’est pas si simple de vouloir être généreux avec son prochain…

  18. Antonio dit :

    Pour se justifier, l’auteur des faits aurit avancé qu’il venait de perdre son boulot au Grand Magasin où il était bouc émissaire.

    — Oui oui, comme Monsieur Malaussène, monsieur le Juge. Sauf que lui, il savait y faire. Il lui suffisait de faire sa mine d’épagneul qui va finir à la SPA pour que le client retire aussitôt sa plainte. Moi je devais demander mille fois pardon, me mettre à genou devant mon patron, le supplier de ne pas me virer, que j’avais une femme et trois enfants à nourrir, que j’étais prêt à me jeter par la fenêtre, pour obtenir un retrait in-extremis. Ça a fini par me coûter cher en pardons. J’ai voulu emprunter. Vous comprenez, monsieur le Juge. Seulement les banquiers de la rédemption ne sont pas tous prêts à vous accorder le pardon. Ils vous rabâchent tous leurs mêmes messes basses. Il n’y a plus d’investisseurs sur le marché de l’indulgence, paraît-il. Les gens gardent leur charité dans des comptes privés de paradis sentimentaux pour leurs affaires de cœur qui finissent mal, en affaires de cul, en général. Alors ils investissent dans le ressentiment, la haine de l’autre et la rancœur. Du coup, après avoir sauté par la fenêtre du bureau du directeur, comme je m’en suis sorti vivant, au magasin, ils n’ont pas eu d’autre choix que de me virer. J’étais démuni, j’avais plus rien dans le cœur, j’étais sec. Il fallait bien que je trouve un peu de compassion, tout de même, pour nourrir ma famille, au retour à la maison. J’avais honte, je me sentais sale, sans amour propre sur moi, sans même de quoi leur demander pardon. Alors quand je suis passé devant le distributeur, c’était par désespoir, monsieur le Juge… Parce que l’espoir, vous savez, j’aurais bien aimé m’en payer une tranche pour éviter d’en arriver là … Oh ! Monsieur, le juge, je vous demande pardon… Pardon, pardon !

    — Je crois que vous n’arrangez pas votre cas en vous endettant plus dans ce tribunal, aurait rétorqué le Juge de l’application des peines, le condamnant pour deux ans de malheur avec sursis, sans pouvoir approcher ses proches et jouir du bien qu’ils pourraient lui faire.

    Un verdict des plus exemplaires.

  19. Laurence Noyer dit :

    Surpris en flagrant délit
    alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits a sorti
    de sa poche son « butin »
    qu’on avait oublié de lui confisquer.
    Il se composait d’un tas de billets d’indulgence
    Datant de l’époque de l’absolution
    Où se fabriquaient les rémissions
    Dans l’industrie de la bienveillance
    Ce trésor dormait dans des distributeurs
    Automatique de Pardons
    Qui n’avaient plus d’amateurs
    Qui n’avaient plus d’attention
    On leur préférait les machines à boissons
    A Pizzas, à biffetons…
    Le voleur fut condamné
    Sans tolérance ni complaisance
    Seulement avec la faveur de la douceur
    Pour sa réhabilitation
    Pour pouvoir distribuer le fruit de son délit
    Le pardon à profusion

  20. mijoroy dit :

    Surpris en flagrant délit alors qu’il dévalisait un Distributeur Automatique de Pardons (DAP), un individu a été jugé en comparaison immédiate.
    Pour se justifier, l’auteur des faits est assisté d’un avocat commis d’office, monsieur Côme SCUSI.

    Monsieur le Président, je ne suis pas de ceux qui pensent que l’on peut supprimer la méchanceté, la convoitise ou tout ce qu’il y a de plus vil en l’être humain.
    Je suis de ceux qui pensent que l’on peut faire un pied de nez aux manigances de ceux qui ne savent pas dire bonjour, comment allez-vous, merci et surtout PARDON.
    Le Pardon, est ici au cœur de notre quotidien, dans le racisme, l’obscurantisme, l’esclavage, les violences conjugales, le travail des enfants, les inepties de ceux qui gouvernent et les scandales qui surgissent de l’ombre dans tous les milieux.
    Vous voulez des faits ?
    Il y a dans notre France des quartiers où le vent de l’émeute embrase les braises de familles entières, qui s’entassent dans des cloaques loués des fortunes par des marchands de sommeil. Des lieux où vivent pêle-mêle plusieurs générations, jusqu’aux anciens qui ont versé leur sang pour une liberté d’expression dans le chant des partisans, mis à genoux par des retraites réduites à peau de chagrin, obligés de venir se réfugier chez leurs enfants.
    Vous en voulez d’autres ?
    Il y a des enfants que l’on nomme les maladroits, pour expliquer leurs bleus sur le corps, ou des fractures de bras ou jambes, qui lorsqu’ils disparaissent mettent en lumière à l’autopsie qu’ils étaient le punching ball d’un trop plein de litron de rouge ou de single malt.
    Voulez -vous un fait encore plus monstrueux ?
    On apprend cette ignominie, dans le bénévolat où des dirigeants s’emparent de la générosité du peuple pour leur grossir leur pécule personnel, tandis que des bénéficiaires crèvent la bouche ouverte.
    Que faisons-nous monsieur le Président, pour pallier à abus de confiance sur personnes en situation de faiblesse ? Quelle énergie déployons-nous face aux humiliations faites à nos propres concitoyens ? Quelle est la force de notre solidarité pour notre peuple de France, sans que cela ne se résume à pansement de bonne action pour flatter notre propre ego, sur les plaies purulentes des générations de 2000 lobotomisées par les écrans ?
    Devant une telle inertie mon client s’est épanché auprès de notre saint père, l’abbé RIPOUIL, qui lui a conseillé d’agir, puisqu’il était plus facile de demander pardon que la permission. L’absolution en ligne de mire, le prévenu ayant appris de la sœur Thérèsa en sortant du « presse-bite » qui ne sait se taire, qu’un distributeur automatique de pardons avait été installé dans le District des Anes Pédants. N’écoutant que son profond désir de rédemption, l’accusé s’est senti l’âme d’un Robin des Bois. Détrousser ce distributeur pour tenter de réparer tant d’injustices.
    Je dis donc que mon client véritable lanceur d’alerte, sur tant de méfaits pour lesquels la société doit œuvrer de toutes ses forces réparatrices, de toute son intelligence collective, de toute sa volonté d’un monde plus humain pour que cela ne soit plus.
    En vertu de quoi, Monsieur le Président je demande la relaxe pure et simple de mon client.

  21. camomille dit :

    Pour se justifier, l’auteur des faits… raconte :

    C’est la faute au père Armand tout ça .
    Il m’a coupé les vivres du jour au lendemain et j’ai bien été obligé de trouver une solution.

    – Expliquez vous Monsieur, développez !

    – Ben du jour au lendemain vous dis-je : plus de pardons.
    Pourtant, ça fait des années que le curé il me distribue les pardons chaque fois que je vais à confesse.
    Que voulez-vous, il m’a habitué à ça.
    Quoi que je confesse, hop il lève les yeux au ciel et il fait le médiateur.
    J’attends un peu puis il revient sur terre, il me sourit et me donne le pardon : comme ça : gentiment – gratuitement – parce qu’il dit que je suis un pauvre pêcheur !?
    Alors, ça me stimule voyez-vous. Je repars vite refaire mes bêtises puis je retourne chercher les pardons.
    Tous ces pardons distribués pour un oui ou pour un nom, j’y ai pris goût, jusqu’à ce que je sois devenu addict.
    Je suis en dépendance. Je suis devenu un consommateur compulsif de pardons.
    Me faut ma dose quotidienne sinon je ne peux plus faire mes conneries sans culpabiliser. Et la culpabilité vous savez, c’est terrible ce que ça fait souffrir ! C’est pire que l’addiction !
    Faut le vivre pour le comprendre.

    – Et pourquoi le père Armand vous a-t-il supprimé les pardons divins ?

    Ben, j’ai pas très bien compris…Ça a été un vrai choc pour moi.
    Un jour je l’ai trouvé triste, mais triste… Je dirais même déprimé.
    Je lui raconte mes conneries comme d’habitude afin qu’il me donne le pardon (après négociation avec les autres bien entendu).
    Mais il n’a plus levé les yeux au ciel.
    Il a soupiré très fort et il m’a dit qu’ils venaient d’installer un distributeur automatique sur la place.
    Il m’a remis une carte de fidélité à débit différé. Je crois même qu’il pleurait un peu et il a rajouté en murmurant : suppression d’intermédiaire… nouvelles directives…

    Voilà pourquoi je me suis rué sur le distributeur automatique.
    La peur du manque messieurs, la peur du manque !
    Faut le vivre pour le comprendre.
    Le père Armand, il savait négocier lui… Je ne suis qu’un pauvre pêcheur.

  22. Alain Granger dit :

    La religion était devenue obligatoire. La révolution islamique avait mis les musulmans au pouvoir. Mais les chrétiens avaient réagi en protestant, et parfois même de manière pas très catholique. Des exactions avaient été commises de part et d’autre. Les troubles populaires avaient frôlé la guerre civile. Le gouvernement Islamique avait dû faire des concessions. Les élections avaient aboutis à la cohabitation. L’imam Luhadi avait accepté d’avoir pour premier ministre le cardinal Vertu. Les ministères avaient été plus ou moins également répartis. Le père Cepteur avait obtenu les finances, le cheik Ambois l’écologie, l’abbé Tise était devenu le porte parole et l’imam Igname l’agriculture. Les intégristes de tous bords avaient obtenus des sièges à l’assemblée pour que leurs représentants fassent passer leurs lois et consolident leur assise. La vie quotidienne des Français se retrouvait réglementée et codifié en fonction des croyances. La prière du matin devait s’entendre depuis chez les voisins. Méfiance oblige. Pour le petit déjeuner les athées se retrouvaient chocolats. La religion avait infusé son poison. Ils devaient bouillir en silence sous peine de se faire griller par une dénonciation. Le travail était entrecoupé de pose prières. Les communautés n’utilisaient pas les commodités en même temps. Chacun suivait les préceptes de sa chapelle et l’organisation du travail s’en trouvait perturbé. Les charcutiers ne pouvaient vendre la saucisse qu’en chapelet et pour les bouchers, les halles devenaient des temples Allal. Manger des escargots à l’ail était devenu impur et la persillade avait subit les foudres en chaire du père Siffleur. Les marchands de tapis n’avaient plus besoin de négocier tellement ils étaient devenus aisés. Même l’humour était régi ; il se devait d’être spirituel. Pour les fêtes religieuses c’était la croix et la bannière. La musique couvrait parfois la voix du muezzin. Le soir, pour les musulmans, il était impossible que tu dîn sans avoir suivi les prescriptions de dieu. On a vu certains juifs non pratiquants qui se cachèrent pour ne pas manger de la nourriture casher. Dans le domaine public les signes religieux étaient obligatoires : la kipa pour les juifs, le voile pour les musulmans et la croix pour les chrétiens. Concernant les catholiques, pour toute faute commise la demande de pardon était redevenue obligatoire. Certains achetaient des indulgences et d’autres, des petits voyous sans doute, dévalisaient les DAO, les distributeurs automatiques de pardons. La religion avait bouleversé les institutions mais le comportement humain n’avait pas changé…

    • 🐀 Souris verte dit :

      🐀 cher Blackrain
      ça promet !!! Peut on y voir un avenir plus ‘ serein ‘ ?
      Les saucisses en chapelet !!! Fallait y penser !!! Comme quoi, ça travaille !
      Bonne journée l’ami.

    • mijoroy dit :

      Belle analyse lucide et pertinente, un brin sarcastique de la société. bravo et moi aussi j’ai ri aux chapelets de saucisses:) Bravo

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